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 Lissage de plumes au parc animalier [Gorfollïn Awethan / Zekkyo Geru]

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Jeu 03 Nov 2016, 13:51





L’été avait été plutôt clément et même caniculaire, quelques épisodes pluvieux et orageux l’avaient à peine entaché et il avait été nécessaire de refaire le plein des citernes plusieurs fois. Cette météorologie favorable s’était poursuivie en automne, quelques rumeurs de typhons nous étaient parvenues, mais ces événements avaient eu lieu bien au sud et nous avaient à peine effleurés.

La flore et la faune en avaient subies aussi les effets et leurs cycles s’étaient allongés et retardés pour finalement reprendre leurs cours normaux dès que les températures avaient subitement baissé et que les jours se raccourcissaient.

Dans les jardins et les bois comme chez les animaux du bestiaire de l’école, tous les préposés à l’entretien travaillaient d’arrache-pied pour réaliser en quelques semaines qui nous restaient avant les premières gelées ce qui s’étalait normalement sur plusieurs mois, et donc, pour ne pas les mettre en difficulté malgré quelques renforts de bras venus d’en bas, j’avais retardé mon départ, d’autant plus que les cols de l’Edelweiss, toujours ouverts, étaient tenus par de petites troupes armées qui attaquaient les voyageurs et les caravanes.
Un contingent mené par de fiers chevaliers venait de partir pour les en déloger et il était préférable d’attendre un peu même si seul, j’aurais pu passer de nuit en catimini.

Comme il y avait suffisamment de manœuvre pour tailler les haies qui avaient poussé d’un coup de plusieurs dizaines de centimètres, préparer la terre et les gîtes hivernaux, élaguer les arbres dont les feuilles persistaient à s’accrocher encore aux branches et effectuer les dernières récoltes et les premiers semis, je dédiais toute mon attention au parc animalier où l’expérience était impérative.

La plupart des pensionnaires avaient en effet soufferts de la vermine qui avait profité aussi des conditions plus que favorable et nous étions débordés par les soins des petites plaies découlant des grattages et grignotements sporadiques  agrémentées d’une mue perverse chez certaines espèces.

Les griffons et hippogriffes n’échappaient pas à la règle ni ma pauvre Reinàe qui comme toute hermine qui se respecte était en train de passer des tons roux de l’été au blanc immaculé de l’hiver et ressemblait pour l’heure à un vieux balais défraîchi et rondouillard à souhait après cette période estivale gastronomique qui avait vu arriver une horde de rats affamés sur l’île dans les nuages dont elle avait fait une chair inestimable et utile.

Les rongeurs étaient parvenus à tromper la surveillance intensive des ballots de fret, du moins quelques uns qui avaient ensuite rapidement proliféré, causant quelques dégâts avant qu’on ne leur donne une chasse intensive à laquelle se joignit bien volontiers et efficacement ma petite compagne.
Elle se contentait donc de roupiller sur un rocher ou le toit d’un abri pendant que je pratiquais mes soins, se déplaçant à contre coeur  lorsque je changeais d’enclos, et prenant des pauses burlesques le ventre en l’air et les pattes écartées à se faire dorer la pilule.

Je passais devant l’enclos des griffons où l’un des quatre soigneurs attitrés aux espèces un peu spéciales s’affairaient déjà à les attendrir en distribuant des morceaux de viande pour pratiquer ensuite le massage complet de leur corps à l’aide d’huiles qui adouciraient la pousse de nouvelles plumes. Les anciennes une fois tombées étaient collectées, nettoyées et vendues par faisceaux triés aux marchands qui, après les avoir taillées et transformées, les revendaient majoritairement aux élèves afin qu’ils puissent tracer de belles phrases sur leurs parchemins. Cette manne nous améliorait l’ordinaire deux fois par ans, à chaque mue.

Nous étions quatre car la règle établie était qu’on ne faisait jamais deux fois de suite les même animaux, nous devions alterner nos visites pour éviter tout risque d’imprégnation profonde qui les lierait à un seul individu et ferait ensuite mettre en danger une autre personne en cas d’impossibilité de l’élu d’accomplir sa tâche.

Si d’aventure il fallait soigner les deux espèces à la suite l’une de l’autre, les griffons passaient toujours premiers. Même si leurs régimes alimentaires étaient plus ou moins similaires, la nature profonde des demi lions ne souffrait pas de sentir celle des demi chevaux et cela les rendaient bien plus agressifs et rétifs, donc une fois encore dangereux. L’expérience d’un coup de griffe ou de bec était le meilleur des pense-bêtes en ce cas.



Comme je m’étais occupé des précédents toute la semaine d’avant, j’entrais dans l’enclos des hippogriffes chargé de mes seaux, mes brosses douces et mes chiffons.
Svaniir était déjà là, bien visible, à faire cavaler les quatre chimères mi oiseau, mi équidé, les menant  de droite et de gauche le temps que je franchisse le portail et que je le referme derrière moi pour ensuite me préparer à l’épreuve qui m’attendait.
Je l’encourageais de la voix en me liant les cheveux avec une ligature de cuir et en ôtant ma veste, ne gardant que le pantalon, ainsi, lorsque je frictionnerai mon patient, il aura tendance à picorer la toile de mes chausses plutôt que de tirer sur mes manches, l’envie d’attaquer la peau directement leur ayant été ôtée après bien des séances patientes de dressage.

Heureusement, le seau contenant les lanières de viande était obturé par un couvercle qu’on ne pouvait enlever qu’en tournant la poignée au-dessus car bien vite, les quatre délaissèrent l’esprit insaisissable pour venir me rejoindre en trombe, stoppant en se chamaillant juste derrière mon dos et cognant chacun leur tour le bidon scellé de leur bec en matière d’invite à la distribution.

Lorsque je me retournais enfin, je me retrouvais face à ces imposants bestiaux aux yeux intelligents et incisifs, car ne vous y trompez pas, ils sont d’autant dangereux qu’ils sont intelligents, le mâle surtout, un puissant exemplaire à la réforme venu ici en convalescence après s’être brisé une aile lors d’un combat que son maître livra au milieu de son armée et auquel il se put survivre que grâce à l’acharnement de la chimère à le sauvegarder, même contre ses sauveteurs. Ne pouvant plus ni l’un ni l’autre voler ni voyager longtemps, l’un était estropié gravement et l’autre ayant une aile trop fragilisée pour soutenir son propre poids, le convalescent était resté ici tandis que le maître avait ouvert une échoppe en bas et était devenu notre principal recéleur de plumes.

Les  trois femelles étaient arrivées plus tard, de différentes origines tant sauvages que domestiques et dans des états des plus précaires. Aujourd’hui, ils formaient une petite communauté à peu près structurée qui fonctionnait assez bien, même si le pauvre et unique exemplaire masculin était bien en peine lorsque venaient les chaleurs de ses colocataires … On envisageait sérieusement un envol l’année suivante, mais je ne serais malheureusement plus là pour y assister.

En attendant, il me restait fort à faire, et je levais lentement les mains de chaque côté, les paumes largement ouvertes vers eux, signe qu’ils reconnaissaient et auquel ils répondirent en venant fourrer le lisse de leur bec tout contre pour que je leur en gratouille la base, juste à la lisière des plumes qui couvraient leurs fronts.

Mais ces papouilles accompagnées de gentils mots affectueux ne leur firent pas oublier qu’entre mes pieds se trouvait l’objet de leur convoitise, et tapant contre du pied ou du bec ils me faisaient voir leur impatience. D’un autre geste plus impérieux accompagné d’un effet de glotte bien particulier, même si ces êtres comprenaient bien des mots du langage commun et d’autres encore, nous usions d’un ensemble de signalements proches de leur propre mode d’expression pour communiquer, je les faisais reculer et prenais le seau d’une main tout en enlevant le couvercle de l’autre.

Tout en respectant l’ordre protocolaire de la petite troupe, Je balançais à chacun un morceau de viande bien rouge et dégoulinante qu’ils choppaient au vol et engloutissaient goulument, m’arrêtant malgré leurs protestations à mi hauteur de ma réserve pour conserver de quoi leur donner la récompense prévue.

Svaniir avait commencé à jouer de sa mandoline, toujours perché sur son piquet, et curieusement les compères déçus que la distribution soit interrompue se tournèrent vers lui et s’en approchèrent, certains s’allongeant sur le sol, d’autres restants debout à se balancer lentement. Pourtant, je savais que personne d’autre que moi ou Reinàe  ne pouvaient l’entendre, mais eux, sans doute doué d’une particularité de l’espèce, pouvaient le percevoir lui ou du moins sa musique en certaines occasions comme celle là.

Mon hermine hirsute prenait le soleil sur une grosse pierre dans l’enclos d’à côté surveillée par un buffle à longues cornes qui observa une seconde le mouvement de ses voisins avant de continuer à ruminer les yeux à moitié fermés. Je connaissais l’air Alfar que jouait Svaniir, de même que les paroles où il était question d’une jeune ondine surveillée par un Béluas ursidé alors qu’elle se baignait, mais tout à coup je fus frappé par un changement dans ses vers, l’ours s’était changé en elfe et la forêt en village … Je lui jetais un coup d’œil étonné et lui glissa dans sa chanson que nous étions épiés ou du moins observés tout en me désignant d’un mouvement d’un de ses doigts s’agitant sur les cordes un point situé dans mon dos …

Sans me départir, tranquillement, j’installais mon matériel près du piquet qui était profondément enfiché dans le sol au milieu de l’enclos et j’allais décrocher la lanière de cuir souple qui était suspendue à une poutre de leur abri pour ensuite m’approcher d’eux bien en évidence en la manipulant ostensiblement.  Essayer de les surprendre ou de les duper n’aurait comme conséquence qu’une réaction rapide et incisive de l’individu ciblé et immédiatement après une attaque groupée qui pouvait être fatale, donc, j’y allais doucement mais sans fard et après une caresse sur le cou puissant du mâle, je passais la longe autour et l’attirais vers le centre sans qu’il oppose de résistance.

Une fois là, gardant une main sur le plumage tout en m’accroupissant et en laissant glisser la longe à terre, je la passais autour d’une de ses pattes, la liais avec un nœud lâche mais efficace, puis accrochais l’autre bout dans l’anneau de fer scellé au poteau. Mon patient était maintenant à mon entière merci et je commençais par le brosser doucement mais fermement, inspectant chaque centimètre de peau et chaque plume au passage d’un œil avisé et expert tout en jetant un coup d’œil furtif autour de moi à la recherche de mon espion.

Au plus profond du nuage de duvet et de squames qui m’entourait maintenant, je le trouvais assez vite, il ne semblait pas se cacher à priori ou très mal alors, et eu la confirmation que c’était bien un elfe … Les Alfars n’aiment pas les elfes, et Svaniir ne fait pas exception à la règle de prime abord malgré un caractère plutôt souple et tolérant. D’ailleurs sa chanson avait changé et il racontait maintenant une histoire scabreuse assez drôle d’un elfe des bois qui était tombé dans une barrique d’eau de vie qui me fit sourire alors que je retournais à mon labeur, plongeant mes mains dans le seau d’huile et le massais en commençant par la base du cou et le poitrail, enfonçant profondément mes doigts au travers du duvet  pour imprégner son plumage et sa peau asséchée .

Je sentais sous mes mains l’hippogriffe qui devenait nerveux, lui-même ayant senti ce guetteur inconnu, et il glougloutait de plus en plus, ce qui prévoyait un accès de colère pour mettre en fuite un adversaire éventuel. Cela devenait gênant et je décidais de crever l’abcès pour pouvoir continuer plus sereinement :
« Si vous voulez en caresser un, c’est le moment, sinon, approchez vous de la barrière ouvertement, vous les rendez nerveux …»



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Dim 06 Nov 2016, 18:45

Gorfollïn prit place à côté de la fenêtre, posant négligemment son sac de voyage à ses pieds il entreprit de détacher le carquois sur son dos. Les attaches se défirent sans résistance dans un cliquetis métallique, l’elfe joua de ses épaules pour faire passer son étui jusqu’à son ventre, le faisant coulisser sur son armure. Le sylphe retira les fines cordes elfiques qui maintenaient son contenant à projectile avant de le poser à ses pieds, rangeant négligemment les fils dans une poche de sa cape. S’appuyant contre le dossier du banc l’elfe jeta un regard au dehors, croisant le regard des passagers qui embarquaient à leur tour. L’astroport se remplissait de plus en plus, l’elfe était arrivé au petit matin sous les conseils de l’aubergiste qu’il avait rencontré la veille, le vieil homme avait vu juste avec un départ une fois par mois le quai d’embarquement serait vite plein. L’elfe soupira longuement, le voyage serait long et fastidieux pour lui, un baptême de l’air dont il se serait bien passé mais Zed avait été ferme avec lui, son ami de longue date l’avait mené dans un piège honteux. Une femme prit place à côté de Gorfollïn, tenant la main d’une petite fille elle fit assoir sa progéniture en face de l’elfe, la fillette observait le sylphe avec insistance regardant un sourire aux lèvres ses fines oreilles qui sortaient de sa chevelure blonde. Il préféra se soustraire du regard de la jeune fille en scrutant avec attention l’astroport, des marchandises avaient été amené sur le quai ou des hommes s’occupaient de charger les diverses victuailles en fonction de leurs tailles et leurs fragilités, les badauds observaient cet étrange spectacle leur billets dans les mains attendant de pouvoir monter à leur tour. La file s’étendait de la cabine d’embarquement où Gorfollïn avait acheté ses bons d’embarquement jusqu’à l’entrée du ballon, une cinquantaine de personne se massaient là, venu de tout horizon, des hommes majoritairement, quelques elfes venu se perdre dans l’immensité des îles suspendues. Dégageant son épée appuyée sur sa cape, sous le regard admiratif de la fillette l’elfe sortit un biscuit qu’il partagea en petit morceau. Portant à ses lèvres un bout de Lunüel elfique Gorfollïn repensa à son ami Zed, dix ans qu’il se connaissait maintenant, leur rencontre n’avait pas portant démarré sous les chapeaux de roue ; Le magicien avait escroqué l’elfe d’une quinzaine de pièce d’or pour des flèches elfiques qui n’avaient d’elfique que le nom, l’homme en empochant l’argent avait disparu dans la nature. A force de patience Gorfollïn retrouva la trace du filou et le débusqua dans une auberge. Le combat qui s’en suivit avait été rocambolesque, la milice les avaient amené tous les deux au poste avec un motif plus que valable, la destruction quasi-totale du mobilier de l’auberge. Deux semaines de trou plus tard ils étaient liés d’une amitié indéfectible.

Une hôtesse se présenta dans leur cabine leur indiquant que le décollage n’allait pas tarder, sans bruit l’elfe remit un bout de Lunüel à ses lèvres, le gout du miel emplit doucement sa bouche. Zed lui avait fait parvenir une lettre le sommant de se rendre à la cité de Basphel de toute urgence, une affaire pressante allée bientôt requérir toute l’attention de l’elfe. Gorfollïn avait répondu au message par des mots simples pour que son ami comprenne bien sa situation peu enviable à cette époque, jamais il ne quitterait ses forêts pour se rendre dans quelque endroit que ce soit par la voie des airs. Zed répondit en une lettre envoyée par rapace voyageur, Gorfollïn avait gardé le bout de papier chiffonné par son ami. Le sortant sous les yeux de la fillette qui semblait boire tous ses gestes, l’elfe y jeta un regard, il put y relire encore une fois.

« -J’ai besoin de toi de toute urgence, je vais me marier bientôt et tu es le témoin. Zed »

Les hommes ne faisaient jamais rien simplement, les magiciens ne connaissaient même pas la simplicité. L’elfe avait pris la route immédiatement maudissant son ami, espérant aussi que son épouse ne sauterai pas des îles suspendu une fois son erreur réalisée. Un bout de gâteau alla rouler sur sa langue, sentant le regard de la fillette le sylphe lui proposa les derniers morceaux avec l’accord de sa mère. Les hommes au dehors défaisaient les cordages qui maintenaient le ballon en place, retirant la plateforme d’embarquement dans un crissement strident ils faisaient de grand geste en direction du commandant de bord. Instinctivement l’elfe planta ses doigts ganté dans les lattes du banc, ses mains positionnées de chaque côté de ses jambes. Le ballon décolla lentement, la sensation ne plus du tout à l’elfe qui essaya de ne plus regarder au dehors alors que le paysage devenait de plus en plus minuscule. L’hôtesse repassa leur demandant s’ils avaient besoin de quelque chose, elle leur indiqua que le voyage ne durerait pas plus de trois heures si tout allait bien.
Gorfollïn s’entendit murmurer sous le regard de la fillette : «-Zed je vais te tuer ».

L’elfe fut l’un des derniers à sortir du ballon, les trois dernières heures avaient été les plus longues de sa vie. Serrant les dents à chaque perturbation, le moindre bruit de vent sur la fenêtre avait fini par le persuader qu’il allait mourir dans cette boite de toile volante. La fillette avait été plus courageuse que lui regardant pendant tout le voyage les paysages au dehors, elle s’était même rendue sur la plateforme ouverte pour profiter de la brise. Gorfollïn avait tenté de la suivre mais s’était vite rassis à la sensation du mouvement de son environnement, dans un sourire la femme à ses côté lui avait certifié que la première fois était la pire, après il serrait habitué et ne souffrirait plus du mal de l’air. Marchant sur la plateforme de débarquement l’elfe serra négligemment la garde de sa lame, pensant avec nervosité à son voyage de retour dans cet engin du démon, regardant les alentours il prit soudain conscience d’un petit détail frappant Zed ne lui avait pas donné d’adresse où se rendre. L’elfe déambula sur le port pendant quelque minute regardant avec intérêt les panneaux de direction, comme il ne savait pas où aller il décida de visiter la ville, peut-être la chance lui sourirait et l’elfe finirait par croiser Zed. Les rues étaient bondées de jeune étudiant vêtu de leur béret de couleur, un B brodé ornait leur couvre-chef, la rentrée devait être pour bientôt ou leur études devaient se finir les élèves se pressaient dans les boutiques discutant avec les marchands demandant leur chemin, ou flânant une chope à la main. Observant cet étrange balais Gorfollïn se décida à visiter cette fameuse école qui faisait la renommée des iles suspendues, de toute façon la ville semblait organisée autour de l’édifice l’elfe n’aurait aucun mal à la trouver. Le sylphe arriva après deux heures de marche dans ce qui semblait être le parc de l’école, des dizaines de mains s’affairaient à tailler les haies, retourner la terre, s’approchant d’un jeune étudiant l’elfe lui demanda s’il pouvait visiter le jeune homme acquiesça avant de reprendre son labeur.  

Le parc magnifique s’ouvrait sur des serres richement garnies en végétaux, des plantes venu des quatre coins du monde y poussaient sous l’œil des jardiniers attentionné, Gorfollïn en connaissait la plupart mais certaines lui restèrent inconnu la Camélia cendré avec ses pétale brunes et ses tige grisonnante comme de l’acier. Le vieil homme occupé à l’arroser lui vanta ses propriétés médicinales, répondant aux nombreuses questions de l’elfe le jardinier lui montra des espèces qui ne poussaient que sur les iles suspendues. Une marqua beaucoup l’elfe, une mousse translucide qui faisait léviter tout ce qu’elle touchait

« -Beaucoup pense que c’est grâce à ce type de plante que les iles restent dans les cieux voyez-vous » lui lança l’homme, enchainant sur une serre plus petite lui dévoila un certain type de roche céleste qui favorisé la pousse des jeunes plantes, réduite en poudre elle formait le meilleur engrais qui soit. Gorfollïn absorbé par le dire du vieil homme nota bon nombre de renseignement dans son esprit, ravi des questions que l’elfe lui posait le jardinier lui offrit un morceau de roche céleste. Prenant congé le sylphe lui promit de repasser le voir pour finir la liste de questions qu’il avait encore à poser, l’homme le remercia et l’invita à aller voir l’enclos des griffons avant de quitter le parc. Suivant le conseil Gorfollïn se dirigea vers le bestiaire de l’école, passant sous une multitude de saule pleureur l’elfe pris un moment pour contempler les géants avant de reprendre son chemin, le lieu de savoir était vraiment immense. Le bâtiment pouvait contenir une multitude d’élève et au vu des serres, du parc et du bestiaire qu’il allait découvrir l’elfe comprenait aisément que cet établissement se situait en haut de l’échelle. La multitude de matière enseignée, sa diversité, faisait la fierté de la ville.

Gorfollïn découvrit un étrange spectacle en arrivant devant l’enclos des animaux, un dresseur jetait des morceaux de viande qui finissaient rapidement engloutit par ces étranges créatures. Elles protestaient par des cris, un morceau de musique accompagnait le travail du soigneur, caché par la végétation Gorfollïn avait tout le loisir de regarder l’homme se mesurer aux créatures. Les hippogriffes semblaient affectueux envers le soigneur mais l’elfe ne se serait pas risqué à naviguer dans leur enclos, c’était la première fois que le sylphe voyait de ses propres yeux ses créatures de légendes. Leurs ailes puissantes les permettaient aisément de s’envoler avec des personnes sur leur dos, leur bec acérés et leur tête d’aigle faisait penser à Aiden, le compagnon de voyage de Gorfollïn. Le rapace aurait aimé voir et voler avec ces créatures il en était sûr, les deux compagnons séparés lors de l’embarquement de Gorfollïn dans le ballon devaient se rejoindre une fois celui-ci en ville. Aiden devait survoler la ville en ce moment même.
Une voie sortit l’elfe de son observation des hippogriffes, le demandant de se rapprocher, sa présence semblait perturber les créatures. Sortant de la végétation le sylphe se rapprocha lentement des barrières, évitant de faire des mouvements brusques pour ne pas effrayer les animaux.

«-Excusez-moi je ne voulais pas perturber votre travail, j’étais juste agréablement surpris de découvrir les hippogriffes. Je suis juste de passage dans la région c’est la première fois que j’en vois, autrement que dans les livre je veux dire. Ils sont majestueux »

L’elfe resta là à contempler la créature qui lui rendait son regard…

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Mer 09 Nov 2016, 12:49





Comme l’avait très bien perçu Svaniir, le curieux était bien un elfe, l’archétype de l’elfe même tel qu’on le décrivait dans certains récits pour certaines ethnies, grand et longiligne, blond, les cheveux longs et les oreilles en pointe. Son habillement, et le fait qu’il nous avait plus ou moins espionné ou à défaut observé subrepticement  ne faisaient aucun doute, il était étranger à Basphel, sans doute de passage ici pour quelques jours, peut être un parent en visite.

Sa démarche aussi me conforta sur sa venue récente. J’avais remarqué que certaines races ou individus plus sensibles avaient pendant quelques temps des problèmes d’adaptation un peu similaire à ceux qu’on ressent sur un navire à cause du tangage inévitable des îles suspendues aussi peu perceptible soit-il. On donnait d’ailleurs aux animaux ou aux élèves des remèdes le temps qu’ils s’habituent.

Cet elfe ne faisait pas exception à la règle et cela se voyait dans sa façon de marcher même s’il ne s’en rendait finalement pas compte. Il marchait bien avec cette démarche royale qui caractérisait les siens, mais sous ses airs princiers et sûr de lui, on devinait une hésitation, une appréhension presque invisible qui me fit sourire.  

Derrière moi, l’esprit Alfar fit quelques remarques cinglantes à son égard à ce propos que j’éludais d’un geste auquel il répondit en disparaissant purement et simplement en grommelant.

Depuis combien de temps nous observait-il ? Même après plus de dix ans ici, alors qu’il était maintenant tout à fait officiel que je sois un Chaman avec les avantages et inconvénients qui découlaient de cette nature, j’avais toujours une sorte de crainte qu’on puisse voir mes autres tatouages que ceux de mon visage ou de mes bras et je ne me parais que rarement des peintures rituelles caractéristiques de ma charge.

La chose avait été indubitablement éventée lorsque l’oiseau multicolore était apparu au niveau de mes reins du jour au lendemain, conséquence de ma réussite à effectuer des sorties extracorporelles. Maître Loali, depuis ce lors, exigeait de moi que je me pare de mes couleurs de novice à chaque fois que nous partions en voyage,  surtout sur le visage, m’interdisant de les effacer avant de rejoindre l’école à notre retour. Le temps n’était plus au secret avait-il dit. La première fois, il m’avait même fait traverser la cour torse nu, mes cheveux retenus en queue de cheval afin que tous voient bien l’honneur dont m’avaient paré les Ætheri une fois cette épreuve passée et réussie. On ne pouvait obtenir plus beau diplôme avait-il dit.

Si mon visiteur était là depuis un moment, donc, et avait quelques connaissances générales sur mon peuple, il devait savoir à qui il avait affaire, ou du moins s’en douter …

Ce que j’appréciais immédiatement, c’est la mesure avec laquelle il venait vers nous. A n’en pas douter, ce quelqu’un savait que s’approcher trop rapidement d’un tel colosse déjà nerveux ne ferait que renforcer ses craintes et son courroux. Je flattais l’hippogriffe des deux mains, lui parlant doucement jusqu’à ce que son pied ne tire plus sur la longe qui était une protection illusoire s’il déchaînait sa fureur.

Lorsque l’elfe parla, de cette voix si reconnaissable par ses accents et ses modulations, l’hippogriffe entravé était presque calmé si ce n’est une griffe qui battait le sol comme on tambourinerait des doigts, y creusant un trou de plus en plus profond au fur et à mesure, une vibration continue de bien vilaine augure agitant maintenant son poitrail. L’elfe s’excusait, confirmant mes soupçons sur sa venue récente et, peut-être à juste titre vu qu’il semblait déjà documenté à propos des hippogriffes, eut une parole semblant sincère vis-à-vis d’eux. Cela eut comme résultat immédiat de faire cesser les velléités  agressives de l’animal qui avait bien compris le sens de ses paroles de son côté.

Les trois femelles que Svaniir avait abandonnées, se rapprochaient, curieuses et sur la défensive, calquant leur attitude sur le vieux briscard qui était plus leur père que leur amant. Je les renvoyais aussi d’un mot et d’un roucoulement de la glotte vers le fond de l’enclos, ordre appuyé par un glougloutement de l’ancien qui ne quittait pas l’intrus des yeux.

L’elfe avait sans doute oublié ce détail, les yeux de rapace grands comme des citrons le fixaient intensément, attendant en mâle dominant que le nouveau venu s’assujettisse au protocole. N’y point s’y plier pouvait faire craindre une attaque soudaine et furieuse qu’aucune barrière ne pouvait retenir. C’est pour cela que les étudiants ne pouvaient approcher de cet enclos, ni de celui des griffons, avant d’être assez âgés pour comprendre et éviter cela. Les imprudents ou impudents, il y en avait chaque année, payaient souvent d’une extrême frayeur, d'habits mis en pièces  et de belles estafilades leur  outrecuidance.

« Si j’étais vous je baisserais les yeux un peu et je le saluerais, les hippogriffes et les griffons sont très à cheval sur le protocole … Ensuite, si vous voulez en caresser un, c’est le moment, laissez toute lame dehors et entrez sans peur, celui-ci a connu les combats et détectera une arme même dissimulée, mais se laissera volontiers approcher et toucher du fait qu’il a connu nombre de palefreniers. Agissez ouvertement, c’est tout, les poulettes seront peut être curieuses mais suivront ses attitudes … Et je suis là …» Dis je à son adresse autant qu’à celle de l’animal dont j’essayais de saisir la peau au plus près de la tête qui culminait à peu près à deux mètres cinquante au bout de son long cou musclé.

J’entendis la voix de Svaniir prier pour qu’il en fasse de la bouillie et tempérais ironiquement ses propos en le fustigeant en Alfar. Le cri inquiet d’un griffon s’entendit au-delà des barrières et des haies, la tension de notre enclos ayant franchi ces obstacles et contaminé les autres bêtes alentour. Même Reinàe avait quitté sa posture alanguie et observait maintenant la scène du haut de son rocher, prête à intervenir.

Abandonnant mes efforts, je reprenais mes soins là où je les avait interrompus, finissant de brosser la partie arrière bien plus facile à entretenir pour m'attaquer à ses ailes. Je gardais toujours un oeil sur notre visiteur autant que sur les poulettes et utilisant les mouvements et tapotements agrémentés de paroles calmes et précises maintes fois répétés, je l'obligeais à ouvrir et déplier l'aile droite et à la garder ouverte bien largement.


Cette manœuvre le déséquilibrait, et cela faisait bien mon affaire. Toute tentative ou réaction belliqueuse serait avortée en le poussant un bon coup au niveau du flanc ainsi découvert. La brosse mit bon ordre dans son duvet soyeux et, tout en peignant ses  rémiges, je palpais la peau jusqu'à l'os, explorant ainsi tout au long les bulbes de reconstruction de cette aile qui fut brisée jadis en plusieurs morceaux puis soignée à la va vite sur le champ de bataille avant d'être finalement correctement réduite ici même.
L'hippogriffe ne volerait plus jamais, ni ne se reproduirait d'ailleurs du fait, mais au moins il avait survécu en récompense de sa fidélité et de sa bravoure qui lui conféraient un statut de prince dans le bestiaire.

S'il était tendu maintenant, je laissais à l'elfe toute latitude quant à ses faits et gestes, c'était plus à cause de ces palpations que par la présence d'un étranger. Alors que j'appuyais un peu fort à un endroit que je surveillais en particulier, il abaissa soudainement le bec, frôlant mes cheveux dans le mouvement avant de reprendre sa garde silencieuse. J'avais toujours eu un espoir de le revoir voler à nouveau, mais les fractures mal soignées dès le début avaient déformé l'os en y faisant des épaisseurs excédentaires que seule une nouvelle séance de chirurgie pouvait corriger, ce qui pouvait mettre sa vie en danger pendant cette intervention lourde. J'avais été assez triste lorsque le verdict était tombé, confirmé par toutes les recherches que j'avais pu mener sur le sujet dans les livres à disposition.

Mais même s'il ne volerait plus, c'était un fier combattant, un roi, quelqu'un qui forçait le respect et envers qui ont ne pouvait qu'en avoir ... Je crus bien entendre le loquet s'ouvrir et se fermer dans mon dos mais sans en être certain tout à mon examen ...


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Lissage de plumes au parc animalier [Gorfollïn Awethan / Zekkyo Geru]

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