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 ~ Elizaveta ~ [solo]

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Mer 28 Sep 2016, 12:08


La blonde rajusta son épaulière, ravalant une grimace de douleur. La couture horrible sur son épaule droite était encore trop fraîche pour qu’elle puisse solliciter cette dernière.
Elizaveta avait été laissée pour morte lors de la guerre contre les Démons. Elle s’y engagea avec ferveur et patriotisme et failli tomber pour la cause angélique. Enlevant précautionneusement le morceau d’armure en cuir, elle dû laisser la peau nue pour plus de confort « Oublie tes lubies de guerrière. Tu n’y arriveras pas si tu t’entête comme ça. », « Je ne peux pas m’arrêter de vivre pour ça. » Lalita haussa les épaules. Sa mère se fichait bien de ce que faisait sa fille. Elle l’avait engendré il y a trop longtemps maintenant pour qu’elle ne se souvienne de son accouchement. L’affection qu’elle éprouvait donc pour elle s’en était allée avec tous les souvenirs que le temps prit pour les tuer dans l’oeuf. La femme prenait son rôle de mère comme une vocation par laquelle tout le monde passe un jour, voilà tout. Alors quand sa fille rentrait la voir, le visage à moitié en sang, elle la soignait comme une mère soignerait son enfant, et lui prodiguait des conseils. Tous n’étaient pas prononcés avec un fier enthousiasme mais il s’avérait qu’elle avait rarement tort. En revanche, elle avait un avis très fermé sur les loisirs de cette enfant et les passions qui pouvaient la nourrir. Et cela se sentait.

Jetant alors l’épaulière sur un guéridon, la belle Ange abandonna la torture « Tu as déjà de la chance d’être ressortie de là vivante, alors laisse un peu ton corps tranquille. », « J’aimerai que l’on me soigne correctement et non avec des remèdes d’apothicaires, bon pour les Humains. », « Sois un peu plus humble ma fille, tu n’auras peut-être pas toujours l’énergie pour lancer un sort ou du monde pour te soigner. La vie est ton propre combat. Alors honore le seule. » Avec une éducation pareille, il ne fallait pas s’étonner de la rudesse de la jeune femme.

Quittant le foyer familial, elle se rendit dans le village. Elizaveta ne vécut que peu de temps à la Citadelle Blanche. Elle ne s’y plaisait pas, trouvant l’ambiance trop décalée par rapport à elle, à sa façon de vivre. Son but était simple : elle voulait être forte. Forte et compétente pour pouvoir aider son prochain et surtout, les Humains. Connaissant leur ancienne condition, elle était assez perspicace pour se dire que, pour le coup, ils n’avaient pas forcément gagné la guerre. Du jour au lendemain, des civilisations peuvent s’éteindre, basculer dans le néant, et ne plus jamais exister. Ce n’était pas ce qu’elle voulait pour eux…

Le soleil était radieux, tout lui plaisait dans sa vie actuelle. Elle accompagnait le quotidien de dizaines de personnes, réunit dans un fief qu’elle s’évertuait à protéger. Tout le monde la connaissait et c’était, paisible, qu’elle y coulait des jours tranquilles, s’entrainant malgré tout sans relâche. Sur le chemin à peine pavé, l’Ange remarqua plusieurs petits enfants. Un groupe de quatre gamins, âgés de quatre à huit ans, chahutaient et s’amusaient près de la petite fontaine rudimentaire qui décorait sommairement la place du bourg. Elizaveta s’approcha d’eux et, lorsqu’ils la remarquèrent, un des enfants se précipita vers elle. Le plus jeune couru et elle l’accueillit dans ses bras aimants. S’accroupissant pour le réceptionner, la blonde se releva dès que celui-ci l’enlaça « Sofiya ! Sofiya ! » Ainsi, ils furent rapidement autour d’elle, lui faisant une petite fête. C’était la première fois qu’ils la voyaient de la journée et, étrangement, la belle avait réussi à se faire adorer de ces villageois. Elle était l’Ange bienveillante de ces lieux, la femme qui apportait la grâce et la paix sur leur terre. Ils étaient conscients qu’elle ne faisait pas la pluie et le beau temps mais elle y contribuait. Sa mère, plus effacée, était respectée mais beaucoup moins appréciée qu’elle.

« Bonjour Sofiya... » Le visage radieux, toute sourire avec ces petits qu’elle chérissait énormément, elle se tourna vers l’homme qui avait prononcé son nom avec beaucoup d’affection. La blonde faisait la sourde à ses attentes, ne répondant pas à ses demandes. Elle lui expliquait qu’elle voulait garder, au sein de ce village, une entente cordiale, amicale. Et si elle commençait à s’amouracher du fils d’untel, ça allait casser l’équilibre. Alors mieux valait rester amis, simplement. Bien sûr, il n’y avait pas que ça. Elle pensait beaucoup aux autres, au village et au bonheur des autres avant le sien mais elle ne se laissait pas aller par ailleurs. Et non, clairement, Friedrich n’était pas un bon parti. Elle avait… Envie d’autre chose, comme si elle n’avait pas la tête à cela. Elle tolérait l’affection qu’il lui démontrait, mais à petite dose. Lorsqu’il lui disait bonjour, c’était en posant sa main sur son bras ou sur sa taille ainsi qu’un baiser sur la joue. Quelque chose d’équivoque mais très pudique. Lui n’avait rien d’un Ange, c’était un Magicien très commun. Si elle devait admirer quelque chose chez lui, c’était sa maîtrise parfaite de la magie, voilà tout « Comment va ton épaule… ? », « Ca va… C’est encore difficile pour moi de bouger mais je me force. », « Pourquoi ne veux-tu pas que je te soigne… ? », « Ce n’est pas moi, tu le sais. » Elle posa le petit garçon qui chouina à devoir la quitter « Ma mère est de plus en plus intraitable avec moi et si elle voit que j’ai fini par “céder” et me faire guérir via la magie, elle va me le reprocher. Et franchement, je n’ai pas envie de me battre contre elle. » Cela se voyait, Elizaveta était fatiguée lorsqu’elle parlait de sa génitrice. Amertume, épuisement, agacement... Tant de mots qui la désignait alors. C’était dur de vivre avec elle à longueur de temps et de voir cette espèce d’épée de la logique et la cohérence lui tomber dessus à chaque fois qu’elle disait ou faisait quelque chose. Elle n’était pas méchante, mais elle était tellement blasée de la vie, qu’elle ne prenait pas de gants pour dire des vérités criantes « Pourtant, tu sais t’affirmer et tenir tête à quiconque... » Fried émit un petit rire discret alors que les enfants s’en allaient, les laissant seuls, entre adultes ennuyeux. Une petite brise souleva les cheveux de l’Ange, les emmenant devant son visage. De ses ongles courts, elle vint gratter sa joue pour les enlever, les plaçant derrière sa tête. Elle était douce dans ses gestes, tout était mesuré et soigné. C’était ce qu’aimait le Magicien. Une guerrière, une femme forte mais qui, dans l’intimité, se permettait de s’ouvrir et de s’adoucir. De voir qui elle était vraiment, se dévoiler. Les deux déambulèrent sur un petit chemin en terre parsemé de pierres plus ou moins plates « La guerre n’a épargné personne… Je suis vraiment heureux que tu ne t’en sois tirée qu’avec deux cicatrices. », « Ca aurait pu être pire. Nous avons subi de lourdes pertes. C’était une erreur... », « Comme toutes les guerres, Sofiya. », « Oui...  » Elle leva les yeux vers le ciel, serrant dans sa main un petit pendentif, similaire à un talisman pour elle. Friedrich le vit immédiatement et posa sa main sur son épaule valide « Ca va aller... », « Il le faut. Pour les petits. », « Il n’y a pas que les petits... », « Friedrich. Ne rends pas la chose plus compliquée s’il te plait. » Le ton de la jeune femme changea du tout au tout. S’il était doux la seconde d’avant, il se raffermit, devenant un peu plus sévère mais non moins doucereux. Comprenant pertinemment ce qu’elle voulait dire, il se tut immédiatement. Son but était de la faire céder en lui ouvrant les yeux, en lui faisant comprendre qu’il fallait qu’elle prenne du temps pour elle, mais en aucun cas il ne voulait la blesser ou la vexer.

Ils passèrent une heure ensemble, peut être deux, avant que la blonde ne rentre chez elle, annonçant à sa mère qu’elle partait pour Utopia « Encore… ? Qu’as tu à y faire là-bas ? Utopia est une ville bien fade. Les Humains sont si… ennuyeux. », « Comme toi maman. J’aime Utopia, je n’ai pas besoin de raisons pour aller là-bas. » Même malgré le reproche, Lalita haussa les épaules « Fais ce que tu veux, ça m’est bien égal. » Elizaveta en avait marre de vivre dans ce cadre de rancoeur extrême. Elle n’avait pas eu un mot gentils de la part de cette femme depuis des années. Et elle n’en attendait plus.
La blonde fit ses affaires et embrassa les enfants, avant de saluer Friedrich « Peut-être t’y rejoindrai-je…? », « Tu en as les moyens en tout les cas... » L'homme ne résista pas à l'étreinte. Il la serra contre lui, malheureux qu'elle s'abandonne à cette ville raciste qui se servait des Anges comme un bouclier, de la chair à canon. Il n'était pas limité dans ses réflexions, disons qu'il n'apprécia pas que Sofiya le quitta... Quitta lui, sa mère et tout le village.
Les adieux avec les petits furent également déchirants. Elle essaya de faire vite, mais elle pleura autant qu'eux. Quand elle partit avec un convois marchand, elle décida de ne pas se retourner, se connaissant pertinemment : si elle le faisait, elle reviendrait en courant au village et ne partirait jamais. Or, ses désirs n'étaient pas là... Ils étaient ailleurs, dans cette ville où elle n'avait pu complètement s'épanouir. Où malgré tout, elle y garda un souvenir chaud et tendre. Elle espérait que ses connaissances y soient toujours. Grandit, changés, mais bel et bien là. Qu'elle retrouverait tout comme elle l'avait laissé il y a maintenant tant d'années...

Au bout de plusieurs jours de voyage, l'Ange fut ravie de voir le sable et la citée se dessiner. Enfin... Enfin elle allait pouvoir se raccrocher à cette vie. Ce renouveau, où elle pourrait alors agir comme lui indiquait son peuple. Protéger les Humains, les servir, et les voir évoluer. Bien qu'elle ne vieillissait pas, ne mourait pas, elle pouvait sans aucun doute constater de l'efficacité des siens tout au long de la route qu'était la vie et le cycle éternel. Les marchands parlèrent, indiquant le caravansérail où ils souhaitaient s'arrêter, alors que Elizaveta se voyait déjà chercher une maison, acheter des terres, se ressourcer dans les tavernes chaleureuses à coup de narguilés et de thé à la menthe... L'idée la ravissait. Elle sentait de là où elle était, les odeurs d'épices et de viande. De fragrances exotiques qui lui rappelèrent son enfance dans la capitale humaine. Dès qu'elle posa le pied sur cette terre, cette pierre, non épargnée par le sable, elle sentit immédiatement le contact à travers ses chaussures ouvertes, des grains filants entre son pied et sa semelle. La joie, le bonheur, la bonne humeur, tout la caractérisait maintenant qu'elle était rentrée chez elle.

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