Chiffons et bagarre de chiffonniers

Sam 03 Sep 2016, 20:59

La vampiresse avait réservé tout l'arrière d'une boutique de vêtement pour l'occasion Elle avait pris soin de choisir une boutique assez grande, et qui abritait plusieurs modèles de robe, de différents styles, et différentes coupes. Elle avait également réquisitionné plusieurs mannequins de bois qu'elle avait revêtu de plusieurs robes pour pouvoir faire des démonstrations de mode à l'ombre. Et tandis qu'elle ajustait les derniers plis, elle s'arrêta un instant. Que tout ceci était saugrenue, une vampiresse donnant des cours de mode à une ombre ! Il n'y avait qu'elle pour se plonger dans de pareilles facéties, et surtout parvenir à y entrainer des gens parfaitement sain d'esprit de base ! Quoique.... Est-ce qu'on pouvait vraiment dire qu'une ombre était saine d'esprit, là c'était une autre histoire. Elle était curieuse, et assez fébrile. Allait-il décliner son invitation ? Allait-il lui poser un lapin ? Elle ne pouvait pas se résoudre à se l'imaginer ainsi. Non, il avait beaucoup trop de caractère, et aussi une certaine fierté, pour se dégonfler. Surtout que ce n'était pas là un engagement délétère non plus. Juste une dose de culot et de légèreté.

Ils n'avaient pas démérité ce genre de moments d'ailleurs.... Leurs derniers échangent avaient été si intense, et si douloureux.... Du moins pour elle en tout cas. Mais ils avaient été aussi très profonds et instructifs. Saphir n'avait pas été étrangère à..... Cette réussite ? Elle ne savait pas trop quoi en penser à vrai dire. Tout cela avait été si poignant, si bouleversant. Est-ce que c'était vraiment fini ? Est-ce que ce poids était vraiment détruit ? Il lui semblait pourtant être encore bien présent mais.... Ce n'était plus comme avant. Quelque chose avait résolument changé en elle. C'était encore léger, presque faible. Mais c'était là, indéniablement là.... Il fallait attendre, et voir comment cela allait évoluer avec le temps. Il n'y aurait bien que lui pour confirmer ou infirmer de réels changements. C'en était presque un peu effrayant. Qu'est-ce qui allait remplacer sa douleur et ses tourments ? Elle ne pouvait le deviner.... Elle espérait juste que ce ne soit pas quelque chose d'autre de mauvais. Elle avait assez donné dans ce domaine, et si elle pouvait en voir un peu le bout, elle ne serait pas contre.

Chassant ses sempiternelles pensées qui partaient comme toujours dans tous les sens, elle se reconcentra sur sa tâche. Elle observa la petite table où elle avait disposé un service à thé avec des biscuits et des viennoiseries. Elle poussa un soupir en secouant la tête. Une ombre se moquait de devoir manger.... Mais après tout, s'il appréciait d'utiliser ses illusions pour avoir la sensation du goût, peut-être que cela pourrait lui plaire. Au pire il n'y toucherait simplement pas. Elle alla néanmoins ajuster le napperon brodé situé sous le service, dans un élan de maniaque qu'elle pouvait parfois avoir. Tout lui sembla enfin parfait. La robe asymétrique était régulière dans sa coupe, la robe empire donnait une touche de fraîcheur, la robe fourreau lui semblait toujours aussi horrible, mais il en fallait pour tous les goûts..... La robe sirène lui faisait penser à une carpe Koï.... La robe trapèze, simple mais efficace, et enfin la robe d'organdi, celle qui faisait rêver les petites filles et qu'aimait porter les princesses pour les bals.... Elle en avait surement oublié, mais cela serait déjà pas mal pour une première fois. Le pauvre Wriir risquait déjà de ne pas s'y retrouver avec toutes ces fanfreluches.

Elle avait envoyé Chess à Aeden pour le téléporter ici dès qu'il l'aurait trouvé. Ce qui connaissant le félin n'allait pas prendre longtemps. Elle réajusta les plis de sa robe, tout en s'asseyant sur un des fauteuils prévus pour l'occasion. Elle eut à peine le temps de finir qu'une ombre vint apparaître dans la pièce, se demandant surement ce qu'il venait de se passer, Chess ayant omit de le prévenir avant d'agir. Yulenka se leva et alla à l'encontre de son invité.

-Bien le bonsoir mon cher. Vous excuserez ce changement de dernière minute mais je n'avais pas trouvé lieux à mon goût à Aeden. Mais ne vous en déplaise, nous seront certainement très bien ici aussi.... Voulez-vous un peu de thé ? Pour le "plaisir" ?

Même si elle ne savait pas s'il profitait encore de ce genre de chose, elle lui proposa au moins par politesse.

768 mots

Sam 03 Sep 2016, 22:00

J'avais fait le malin à Basphel, je m'étais empressé de répondre car j'y avais vu là un défi qu'elle me lançait, du moins pour être tout à fait exact, elle défiait mon propre défi. Elle pensait en me renvoyant la balle que j'allais me défiler et pour satisfaire le peu d'ego que j'avais de moi, j'avais aussitôt rétorqué que je serai présent à la date et heure fixées. Comme un petit chien-chien attendant sa récompense.

Ce n'était pas tant cela qui m'ennuyait, mais la tenue que j'avais faite un peu modifier histoire de paraître "convenable". Je ne doutais pas un instant que Yulenka ferait montre d'une élégance qui éclipserait ma présence, mais en regardant ma tenue, je me demandais ce qui était passé par la tête de l'artisan à qui j'avais passé commande.

Certes, mes indications n'étaient pas d'une grande clarté - je n'y connaissais rien après tout !! - mais ce n'était pas la définition de "quelque chose de chic, élégant, sobre mais pas déprimant, qui peut se porter en soirée, confortable sans être décontracté" que je me faisais.

L'heure approchant, je n'avais plus le choix, et je n'allais pas y aller habillé comme un pouilleux, ou même avec une illusion d'Ombre si elle avait poussé le vice à devoir me faire essayer des tenues pour homme. Elle en serait bien capable la bougresse !

Un par un, je mis les différentes couches de ma tenue, laissant cependant de côté le chapeau mais gardant la canne, qui ajoutait une touche à l'ensemble. Je pourrai me défouler sur elle en plus si je me trouvais mal à l'aise une fois arrivé à Aeden. Le pire dans tout cela était que même en connaissant le thème, je ne savais pas du tout à quoi m'attendre.

Non mais j'allais annuler en fait, je trouverai une excuse pourrie pour décaler à ... plus tard et elle finirait bien par oublier. Si elle n'oubliait pas, rien ne m'obligeait à la revoir de toute façon ! Je pestais comme un abruti dans ma chambre digne d'un ascète en pesant le pour et le contre dans ce à quoi j'allais m'embarquer, ou pas ...

Au point où j'en étais, habillé de surcroît, autant y aller franc bon et assumer sa bêtise jusqu'au bout. Après tout ce qu'elle et moi avions vécu cette nuit là, de la haine à l'horreur, de la glace aux chaudes larmes, ce n'était pas quelques étoffes étranges qui allaient me faire reculer ! Si je la voyais éclater de rire, je pourrai toujours me téléporter en prétextant une urgence qu'elle devrait bien faire semblant de comprendre. Je restais une Ombre après tout !!

Puis je tenais à ce rendez-vous à double titre : le paraître était important pour les vivants et celle qui faisait battre mon cœur l'était contrairement à moi. En montrant que je prenais soin de moi, peut-être me montrerais-je sous un meilleur jour à ses yeux. Cette réflexion me paraissait puérile quand je l'exposais dans mon esprit, mais ça valait le coup d'essayer. L'autre était de revoir Yulenka, après justement ce qui s'était passé dans ses deux foyers, notamment celui où tout avait basculé. Avait-elle repris cette façade glaciale et impénétrable, ou se laissait-elle aller à un peu moins de retenue à présent, libérée d'une partie du fardeau qui la clouait presque au sol.

Je pris les moyens conventionnels car je ne connaissais pas Aeden. D'après mes calculs, j'arriverai avec un peu d'avance si aucun pépin de transport ne survenait, ce qui fut le cas. Je relisais alors le carton d'invitation et visitais un peu le coin avant de demander mon chemin à une habitante et m'y dirigeant le pas peu assuré. Bifurquant au coin qui m'avait été indiqué, je pensais tomber sur la Vampiresse, mais je me retrouvais nez à nez - enfin museau - avec le Gardien de la famille, Chess. Regardant derrière lui puis dans les alentours sans trouver qui que ce soit, j'interrogeais alors le félin :

- Chess ? Où se trouve ...
L'animal s'était approché de moi et à peine m'avait-il touché la main que je sentis immédiatement les effets de la téléportation, pour atterrir dans un endroit complètement différent.

- ... Yulenka ? Je terminais ma phrase par réflexe, avant de voir la susnommée se levant de sa chaise pour venir à ma rencontre, dans une robe pour le moins digne d'un bal. Son col arrière embellissait son port altier, et la coupe comme les motifs brodés faisaient ressortir la blancheur du reste de sa robe. Celle-ci prit la parole en tant qu'hôte, me proposant du thé que j'avisais aussitôt après du regard.

- Euh ... bonsoir également. Avant toute chose, où nous trouvons-nous désormais, vu qu'Aeden la mystérieuse le restera encore un moment pour moi ?

Je lui laissais le temps de répondre, remarquant posées sur des mannequins en bois plusieurs tenues aux coupes et couleurs aussi variées que charmants à leurs manières. J'ignorai qu'il existât autant de styles différents. J'attendais aussi qu'elle donne son avis sur ma tenue - la connaissant, le commentaire finirait vite par fuser - avant de répondre sur sa proposition sucrée.

- Pour le thé, je .... je n'en ai pas vraiment le besoin. C'était ma réponse logique, typique de l'Ombre que j'étais. Je me surpris à rajouter juste après. Comme cette entrevue a pour thème l'illogisme même, j'en prendrai bien une tasse dans ce cas. Il faut bien un début à tout après tout !! Alors, quel est le programme des festivités ?

966 mots.

Dim 04 Sep 2016, 00:20

-Bienvenue à Sceptelinôst ! Faites comme chez vous. Quoi de beau par chez vous depuis le temps ?

La vampiresse lui offrit un accueille chaleureux, avec un sourire franc et sincère. Il était venu, et cela ne lui fit que plus plaisir encore. Elle se surprit à cette constatation mais.... Cela lui faisait plaisir de le revoir. Il n'y avait pas beaucoup de personnes qui pouvaient se targuer d'avoir ce privilège. Elle hésita un instant et finalement, elle se laissa aller à une petite folie.

-Heureuse de vous revoir en tout cas, je vois que vous êtes fidèle à votre parole. C'est tout à votre honneur de ne pas vous être défilé au dernier moment.

Elle s'approcha de lui observa avec une sorte d'avidité la tenue qu'il avait revêtu pour l'occasion. Et une fois avoir fait consciencieusement le tour du propriétaire, elle s'éloigna un peu de lui pour lui dire tout sourire.

-Hé bien vous ne vous êtes pas moqué de moi lorsque vous disiez porter un point d'honneur à vous vêtir avec élégance ! Vous êtes à croquer. C'est malin, maintenant j'ai envie de vous dévorer.

Un brin de taquinerie, mais son compliment était sincère. Elle le trouvait très classe, et se permit même de laisser ses doigts glisser le long d'une des manches de l'ombre.

-Le tailleur a fait un très bon travail. Les broderies sont soignées et impeccable, et cette coupe vous sied à merveille. Surtout gardez contact avec ce professionnel, il à l’œil pour vous mettre en valeur.

Il déclina son invitation, comme elle s'en doutait.... Pour mieux l'accepter pas la suite. Elle l'observa surprise, avant de laisser échapper un rire léger à sa remarque, et tout en lui servant un thé.

-Pourquoi l'illogisme ? Nous avions parlé de cette rencontre et nous l'avons poussé à terme. Il n'y a rien d'illogique ici. Le thème est peut-être léger, mais ce n'est pas encore interdit que je sache. Pourquoi ne pas profiter d'un petit moment d'aparté dans nos existences chargées ?

Ils auraient tout le temps de faire face à des obligations plus graves et plus pesantes à tout autre moment de leur vie. Elle lui apporta son thé, et alla s'assoir, l'invitant à faire de même, tout en observant à son tour les robes.

-Alors qu'en pensez-vous ? Comme vous pouvez le voir ce ne sont pas les modèles qui manquent. Vous avez des robes trapèzes, des robes fourreaux, des robes sirènes, des robes asymétriques, des robes d'organdi, et bien entendu des robes empires. Dites-moi, quelles sont vos préférées ? N'hésitez pas à me poser des questions sur les matières, les particularités de chacune des tenues présentes. Par la suite vous essayerait d'en créer une vous-même. Rassurez vous je ne vais pas vous demander de coudre, juste de choisir les tissus, les décorations, et la coupe.

Elle lui désigna plus loin des établis avec toutes sortes de tissus, de textiles de fils, des pierreries. Elle avait demander au tenancier de la boutique la faveur de ses services pour la soirée et la possibilité de mettre en œuvre en directe ses talents. Avec une belle compensation financière, il avait accepté. Elle devait l'appeler pour lui dire de venir lorsqu'elle aurait besoin de lui. Aussi il était sensé attendre patiemment son signal. Ou presque....

A l'extérieur, dans partie exposition de la boutique, un homme s'était fait assommé et ligoté dans un coin de ce qui était son propre magasin. Elle avait changé de lieu au dernier moment, mais ils étaient légions, ils étaient partout..... Elle s'était aventurée hors de sa sacro-sainte forteresse, elle s'était mise en danger..... une opportunité qu'ils ne pouvaient pas se permettre de louper. Elle était dangereuse malgré tout, mais elle était le plus vulnérable ici. Elle n'avait qu'elle pour se défendre. Ils n'auraient pas d'autre occasion comme celle-là avant longtemps. Tous étaient armés. La plupart manipulaient la magie. Ils avaient encerclé le bâtiment, ils l'avaient scellé du reste de la ville. Que personne ne puisse savoir ou deviner. Que personne ne puisse intervenir, ni la sauver. Ils y croyaient. Ils avaient eu le temps de se réunir, de s'organiser, de s'équiper. Ils avaient tout prévu..... Sauf la présence d'une ombre. Il feraient payer cette traitresse qui se permettait de se pavaner au nez et à la barbe de leur nouveau gouvernement. Cette femme qui prônait Sympan, et qui osait mépriser le reste de la nation vampire, la bazardant comme un meuble encombrant lorsqu'elle n'en avait plus eu besoin. Sa simple existence rappelait sans cesse qu'il y avait eu un avant, qu'il existait une autre vision, et que celle du nouveau gouvernement n'était pas absolue. Et surtout, elle rappelait à quel point ils avaient tous échoués à la réduire définitivement au silence. Du moins jusqu'ici en tout cas.

842 Mots

Dim 04 Sep 2016, 16:00

Sceptelinôst, tiens donc, voilà un sacré bout de temps que je n'avais plus mis les pieds dans cette ville portuaire. Le ton enjoué de la Vampiresse était surprenant, tout comme le sourire qu'elle affichait. Je crus un instant qu'elle avait me réserver une mauvaise surprise, un petit jeu ou un gage un peu sournois sur les bords, mais rien ne semblait me tomber dessus. Plus surprenant encore, elle s'autorisa à me complimenter sur ma présence en ces lieu et heure.

- J'ai pendant un certain temps hésité à venir, pas tant pour ne pas vous mais vis-à-vis de moi-même. Je n'étais guère convaincu par ma tenue, sans savoir ce que vous alliez mettre vous-même pour l'occasion.

Je ne pus m'empêcher de rougir alors qu'elle me complimentait de nouveau, sur ladite tenue et le fait que l'ensemble m'allait bien. Je n'étais guère habitué aux éloges, encore moins venant d'elle. Son regard scrutateur n'avait rien d'inquisiteur et ses propos semblaient sincères en sortant de ses lippes. Je baissais mon regard vers ma tenue, convaincu s'il convenait encore de l'être que je n'avais aucun talent pour reconnaître ce qui était de bon goût ou pas. Je pensais que ma tenue était trop .... "tout", pourtant Yulenka semblait s'être rangée du côté du professionnel que j'avais missionné.

- Hé bien, je n'aurai pas cru que cette tenue aurait pu vous plaire. La vôtre est magnifique aussi, elle vous va très bien. Digne d'une reine de forteresse assurément ! terminais-je agrémenté d'un fin sourire. Si ma tenue sortait de mon ordinaire, la sienne ne devait être qu'une parmi tant d'autres de la même qualité dénichée dans sa garde robe immense. Je ne sais pas si je serai amené à devoir le faire travailler à nouveau, comme vous pouvez le deviner, je suis assez loin de tout ceci habituellement. Les ombres ne s'attardent pas sur les apparences. Merci en tout cas pour .... les compliments. C'est assez ... inattendu.

C'était le moins qu'on puisse dire, moi qui m'inquiétais des débuts de cette nouvelle rencontre, tout se passait étonnamment mieux que prévu. Je regagnais finalement un peu d'assurance, et les derniers vestiges de la crainte de m'être trompé en venant jusqu'ici s'envolèrent définitivement.

J'attrapais alors ma tasse de thé, la remerciant d'un signe de tête, sentant l'étrange breuvage que je n'avais jamais bu auparavant. De prime abord, l'odeur n'était pas désagréable. Avant d'en boire une gorgée, je tenais à lui répondre :

- Illogique par la teneur du rendez-vous je voulais dire. Même si le terme surréaliste était plus approprié je vous l'accorde. Que deux anciens ennemis se donnent rendez-vous pour parler chiffons n'a rien d'anodin, même sur une terre où tout ou presque est possible par la magie. Vous comme moi n'avons pas l'habitude de ces instants légers, faisons de notre mieux oui pour en profiter.

Je bus une gorgée, trouvant la boisson bien moins forte que les tire boyaux qu'il avait eu l'occasion d'ingérer dans des tavernes moins bien entretenues que l'endroit où il se trouvait, malgré l'amertume en bouche assez spécial.

- C'est original, ça a un goût particulier, à peine moins doux que l'eau.

Je jetais de nouveau mon regard vers les compositions présentées non loin d'où nous étions, apprenant alors que la Vampiresse me parlait leurs appellations. Je n'étais pas certain de tous les retenir, mais le mot sirène avait fait tiquer mon cerveau. J'ignorais que les Ondins mettaient des robes de la sorte, et m'y attardais un peu plus.

- C'est fou à quel point il y a un nombre important de robes différentes. Pour chaque type d'habits, le choix est aussi grand ? En fait, j'ai une question oui, ou plusieurs, enfin je ne sais pas ... Chaque robe est destinée à un type d'événement en particulier, ou une race en particulier ? Il faut un tissu spécifique en fonction de la coupe ? D'ailleurs, comment s'appelle votre robe à vous, elle ne ressemble à aucune autre ici présente.

Je regardais de nouveau les mannequins en bois sans tête, bloquant sur chacune de ces tenues pour essayer de m'imaginer, la main posée sur le menton.

- A part celle que vous portez, laquelle préférez-vous parmi celles exposées ? C'est assez difficile de visualiser sur une personne vivante et ce que ça peut donner non ? Peut-être une question d'habitude.

J'haussais les épaules, mes questions devaient sûrement paraître banales voire stupides, mais après tout, nous étions là pour ça. Je me surprenais d'ailleurs à me poser, et poser autant de questions sur ce domaine-là. D'autres interrogations me brûlaient les lèvres, mais l'heure était à la légèreté comme elle disait, et je ne voulais pas plomber l'ambiance avec des souvenirs bien plus sombres et douloureux.

847 mots.

Dim 04 Sep 2016, 18:21

-Je ne vous aurais pas fustigé si vous n'aviez rien trouvé vous savez ? L'important ça reste vous, pas votre tenue. mais vous avez fait fort malgré cela.

Elle sourit à sa remarque, en répliquant.

-Vous avez discuté avec les gens de la forteresse avant de venir ? Je ne suis plus reine vous savez.... Et pourtant on continue de faire allusion à cela. Je n'ai pas l'impression d'avoir une attitude royale.

Entre Lyzzie qui n'arrivait pas à s'y faire, Sue et San qui s'amusaient exprès à l'enquiquiner avec ça.... Eden qui lui aussi s'amusait à l'appeler la reine des reines pour la faire enrager, et Yclipt qui était à la même enseigne que Lyzzie.... Elle avait remarqué qu'il avait rougit sous ses compliments, elle en avait souri trouvant cela mignon. Mais pour une fois elle ne se moqua pas. Il fallait dire qu'elle n'avait pas vraiment matière à le faire. Et ça casserait l'instant mignon qui lui avait échappé. Elle rebondit plutôt sur ses remerciements.

-De rien, ces compliments sont mérités. Surtout si vous vous trouviez grotesque dans ces vêtements vous avez pris un beau risque. C'est une forme de courage.

Il en vint à expliciter ses propos, et elle acquiesça sur son choix de mot, qui portait sa préférence sur le terme de surréaliste qui était à son goût le plus pertinent. Elle resta un instant songeuse à son discours, avant de finalement répondre un sourire en coin.

-Et pourtant..... Bon nombres de ceux qui furent mes amis m'ont trahie pour des raisons plus ou moins stupides, se montrant aussi déloyaux qu'obtus. Et ceux qui furent mes anciens ennemis sont peut-être ceux qui me comprennent le plus et avec qui je peux passer du bon temps. Avouez qu'il y a de quoi devenir fou avec des histoires pareilles. Enfin, je ne vais pas bouder mon plaisir. Comme vous l'avez dit, profitons-en.

Elle observa l'ombre découvrir il semblerait le thé pour la première fois. Elle sourit doucement en lui précisant.

-Il existe de nombreuses variétés plus ou moins fortes en bouche, vous pourrez toujours les tester si le cœur vous en dit.

Retour sur les vêtements où la demoiselle prit à cœur de lui répondre le plus justement possible.

-Cela dépend des vêtements. Il faut avouer que les gardes robes féminines sont les plus variées et fournis, les hommes ont beaucoup moins de choix. Il y a bien entendus des vêtements pour des événements comme par exemple les vêtements de bal ou de soirée qui sont plus richement décoré et luxueux. Ceux pour les mariage ou les traditions ou fêtes folkloriques.... Pour ce qui est des races il n'y a pas vraiment de vêtements types, mais plutôt une révélations des mœurs propres aux races. Une démone ou une déchue n'aura aucun problème a revêtir des décolletés vertigineux, là où chez les autres races on attribuerait cela à des prostitués. Pour ce qui est des textiles, il n'y a pas vraiment de règle définie, c'est surtout une question de bons sens et d'esthétisme. Vous n'aller pas prendre un tissus rigide pour une robe souple par exemple. Ce que je porte est une robe fluide, on la fabrique généralement avec des tissus souples et résistant pour supporter le poids des parties tombantes. C'est tout une mécanique.

Il lui retourna sa question sur ses préférence ayant visiblement du mal à se faire une idée. Elle observa les robes et dit alors.

-Outres les robes fluides, j'ai une préférence pour les robes asymétriques, elles sont à la fois jolies et confortables, sans être vulgaire.

Elle se leva et alla le rejoindre, s'emparant d'un rouleau de textile pour lui lui faire comparer différents types lorsque soudain les vampires déboulèrent dans la pièce, surpris d'y trouvé Wriir, qu'ils ignorèrent pour se concentrer sur leur cible. Cette dernière qui sembla exaspérée.

-Encore ?! Non mais c'est assommant à la fin !

Ton heure est venue traîtresse !

-Va donc récurer les latrines des pires geôles de l'enfer, engeance de fae !

Passablement irritée, elle commença à embraser ses mains d'un feu bleu, dans l'idée de les rôtir, lorsque soudain !

-Hé mais ?!

Ses flammes s'évanouirent d'elle-même, et de manière générale sa magie cessa de répondre.

-Non mais quoi encore ?!

Les Aetheri sont avec nous !!! C'est une intervention divine !

-Et vôtre bêtise, c'est une punition divine ?! Un vrai scandale !

~Je suis lasse de toujours les affronter, débrouille toi sans moi cette fois.~

~Quoi ?! Mais qui es-tu toi ?~

~Celle que tu essaies d'invoquer depuis tout à l'heure. Mais tu n'as pas le temps, ils arrivent....~

Sa magie qui lui parlait, cette fois-ci elle avait perdu la raison ! Mais pas le nord ! Des vampires commencèrent à charger, mais la cible de Yulenka fut ceux qui allaient employer leur magie. Elle s'empara d'une table et la balança sans ménagement ni peine sur les vampires qui allaient utiliser elle ne savait quelle magie. Cela n'allait pas les tuer, mais ça leur couperait l'herbe sous le pied. Furieuse et frustrée, la vampiresse enragea.

-Je vais tous vous exterminer et à mains nues !!! Qu'importe la magie !

Réactif, l'un des vampires se rua sur Wriir pour le prendre en otage, lui glissant sa lame sous le coup, espérant tenir en respect son ex-reine.

Plus un geste ou je le tue !

-Je ne crois pas non.....

Répondit-elle en croisant les bras et en secouant la tête face à la bêtise de son comparse. Il avait choisi le pire otage possible.... Elle lança un regard noir vers les autres identifiant qui elle devait massacrer en priorité.

970 Mots

Lun 05 Sep 2016, 12:02

- Cela faisait déjà plusieurs semaines que nous ne nous étions plus vus et je vous avais dit que j'allais faire un effort vestimentaire. Sans trop savoir dans quoi je m'embarquais à dire vrai.

Je jetais un dernier regard à ma tenue, avant de poursuivre mes justifications qui n'avaient au final pas été demandées.

- Courage ou inconscience, difficile à dire, mais je ne voulais pas reculer. Comme tout ce qui nous entoure est en total décalage avec ce qui aurait dû être normalement, rien de tel qu'un moment mode et chiffons pour poursuivre dans cette veine là !! Quant à votre précédente question, je n'ai parlé avec aucune de ces personnes. Si je vous ai entraperçue lors du Conseil des Chefs il y a plusieurs mois de cela, même déchue de votre titre, vous gardez l'allure d'une leader, d'une reine. Vos tenues parfont ce que vous dégagez autour de vous.

Je bougeais un peu de place tout en continuant de regarder mon interlocutrice quand elle s'adressait à moi. Je m'imprégnais des lieux, essayant d'oublier ma charge quotidienne pour cette parenthèse plus légère. Yulenka me confiait alors que son entourage même proche n'était guère digne de confiance.

- Je ne peux guère être de bon conseil sur ce sujet. Je n'ai pas d'ennemis à proprement parler sur lequel je peux mettre un visage bien particulier, vu que vous m'avez fait l'affront de m'enlever ce plaisir à votre égard. Je souris légèrement en terminant cette phrase, dévoilant au final que la situation actuelle ne me déplaisait pas. Quant à mes amis, je n'en ai aucun sur qui je puisse entièrement faire confiance. De toute façon vu ce que je suis, ce serait bien hypocrite de demander une franchise aveugle sur quelque chose que je ne peux moi-même pas respecter.

Je faisais abstraction de Lhyaerae, notre relation étant aussi particulière que je voulais la garder secrète. Je doutais que quiconque puisse comprendre ce que nous vivions de toute façon. Une Ombre et une ennemie des bipèdes, n'y avait-il pas plus improbable que notre couple ?...

Elle me fit remarquer ensuite qu'il existait plusieurs saveurs de thé, douce ou fortes au palais, et notais mentalement de boire plusieurs de ces arômes à qui en vendait pour me forger une idée. Ce n'était pas une boisson qui saurait me régaler, mais ça changeait assurément de ce dont je me forçais à boire pour paraître vivant aux yeux des autres.

Nous abordâmes le motif premier de notre rencontre où elle répondit au flot de mes questions banales en matière vestimentaire. Tout ceci m'était tellement étranger !! Pourtant, je ne pouvais qu'apprécier la patience qu'elle semblait mettre à détailler simplement mais justement chacune de mes interrogations. Tout me semblait plus logique, le choix que pouvaient porter certaines races aux tenues présentées ici était influencé évidemment par leurs mœurs.

- Hmmm, je comprends mieux. Même pour des simples vêtements, il y a toute une symbolique, un sens sur quoi porter à quel moment, tout ceci est bien compliqué pour mon esprit pratique. Je suis plus du genre à considérer un vêtement comme un accessoire cachant les endroits dits intimes, ou pour protéger des éléments extérieurs comme l'eau ou le froid.

Quand elle me fit part de ton choix sur le genre de robes qui avait sa préférence, je ne fus guère étonné. De ce que j'avais déjà pu voir, je l'imaginais mal tomber dans l'extravagant ou le trop suggestif, malgré son physique qui le lui permettait sans problème. Elle n'avait juste pas le tempérament pour ce genre de frivolités, du moins je la voyais comme tel.

- Des parties tombantes ? Vous parlez de vous ou de votre robe ?... Je ne voyais pas trop de quoi elle voulait parler, sa robe était une robe, difficile de différencier une partie de tissu d'une autre à part les différents types de motifs.

Quand nous nous dirigeâmes vers des rouleaux entreposés dans une armoire ouverte prévue à cet effet, plusieurs individus firent irruption, le visage et l'échange qui suivit aussitôt avec mon hôte ne laissaient aucun doute sur l'hostilité de ces nouveaux arrivants.

Balayant du regard le petit groupe, leurs âmes m'apprirent qu'ils étaient tous vampires, ce qui n'arrangea pas mon humeur d'être dérangé de la sorte alors que pour une fois, j'arrivais à ne pas songer au "travail". J'imaginais déjà Yulenka faire étalage de sa puissance magique, mais les flammèches bleutées qui sortirent de ses mains s'évanouirent presque aussitôt. C'était aussi surprenant que le langage de charretier qui était sorti quelques secondes auparavant de sa bouche.

Pour continuer dans cette veine d'étonnements successifs, voir Yulenka se saisir d'une table comme s'il s'agissait d'une plume pour la projeter vers plusieurs ennemis qui allaient attaquer valait son pesant d'or. J'aurai bien été incapable de la lever de plus d'une dizaine de centimètres vu sa lourdeur apparente. Les vampires eux purent apprécier à quel point le matériau était désagréable à l'impact.

Focalisé sur cette envolée vampirique, je ne vis pas qu'un autre assaillant m'avait contourné - avec une rapidité tout à son honneur - pour glisser sa lame contre ma gorge. J'écarquillais les yeux, trahissant assurément ma surprise. Je fixais un instant Yulenka alors que je réalisais ce qui était en train de se passer.

- Ah bah mince, lui dis-je, figurez-vous que c'est la première fois qu'on me menace de mort de la sorte ... Je me tournais ensuite à moitié vers mon assassin qui raffermit sa prise contre ma gorge, laissant perler une goutte de sang. Vous avez fait une erreur de jugement, enfin deux pour être précis. La première vous l'ignorez et ne pouviez pas le savoir, mais la deuxième, franchement : vous pensez vraiment qu'elle se laisserait massacrer par vous, elle, juste pour sauver ma vie ? Bon allez, enlevez cette lame immédiatement, j'exècre assez votre race pour en plus me laisser faire ainsi.

J'étais la seule Ombre présente ici, et donc le seul à pouvoir dispenser la mort. Cependant, le cumul de toutes ces nouvelles données, à savoir le fait d'avoir été dérangé, par des vampires, hostiles de surcroît, avait étiolé ma patience bien au delà du supportable. Sentir cette lame métallique contre ma gorge me plongea dans une colère sourde et froide.

- Bon, avec cette engeance là, il n'est jamais possible de discuter. J'inspirais un grand coup et pompait l'énergie de celui qui me tenait en joue, la proximité aidant grandement à rendre mon pouvoir d'autant plus puissant. Le vampire ne s'attendait à cette attaque puissante, et s'il me trancha à moitié la gorge, m'obligeant à porter ma main non sans douleur vers celle-ci, mon ennemi finit par s'écrouler, avant que je ne l'achève définitivement, faisant apparaître son Esprit ainsi que son âme, que j'étais seul à pouvoir voir.

Ma main toujours contre ma gorge sanguinolente, je faisais face au reste des ennemis, Yulenka à mes côtés. Je lui murmurais en penchant la tête dans sa direction :

- Un souci pour les exterminer, des remords, une entrave magique qu'ils vous ont lancée ? Ou tout va bien ?... Je vous ai connue plus pétrifiante la dernière fois que nos chemins se sont croisés.

Il en restait encore 4, dont 2 qui se dégageaient de la table lancée. Il me fallait savoir dans quel état d'esprit se trouvait mon alliée car en temps normal, j'aurai pensé que cette intrusion se serait résolue en quelques secondes seulement, et d'une façon peu enviable pour les perturbateurs.

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Lun 05 Sep 2016, 13:32

-Vous aviez le choix de ne pas venir, ou de ne pas le faire, mais vous avez joué le jeu, c'est tout à votre honneur.

L'avantage avec Wriir, c'était qu'il abordait la vérité avec pragmatisme et même un certain détachement. Il n'y avait pas de doute à avoir sur sa sincérité, et le fait que son cerveau n'ait pas à se questionner sur d'éventuels faux-semblant, était quelque chose de très reposant et même rassurant en point. Elle en était à un stade où il devenait très difficile de savoir si les gens parlaient librement ou si son charisme et sa présence parfois intimidante déformait absolument tous les propos et jugements portés. Elle se contenta donc de sourire, lui répondant simplement.

-Je présume que vous avez surement raison..... Comme souvent.

Elle se mit à rire lorsqu'il lui reprocha de lui avoir ôté la satisfaction de pouvoir mettre un visage précis sur ses ennemis, ou du moins la concernant. Une sorte d'aveux à mi-mot qu'elle ne manqua pas de relever, et qu'elle apprécia silencieusement. Elle réprima l'envie de le titiller à ce sujet, pas tout de suite du moins. Elle pourrait toujours lui réserver ça pour plus tard quand il aurait envie de la taquiner. Elle allait répliquer sur ses observations vis-a-vis de ses amis lorsque son don à percevoir les mensonges l'interrompit. Elle plissa les yeux l'air ailleurs l'espace de quelques fractions de secondes. Ce n'était pas un mensonges.... Mais ce n'était pas non plus l'exacte vérité. Elle n'aimait pas ces situations ambigües où tout n'était pas soit blanc, soit noir. Sa curiosité lui sommait de le cuisiner mais sa retenue le lui interdit. En terme d'indiscrétion, là on atteignait des sommets ! Wriir abordait le domaine de la mode et des vêtements d'un point de vu.... Presque typiquement masculin en somme. ce qui la fit d'ailleurs sourire. Lorsqu'il l'interrogea sur sa tenue, elle déploya son bras pour lui montrer sa manche tombante.

-Vous voyez, là, cette partie ample qui tombe ? C'est de ce genre d'effet dont je parle.

Mais même lorsqu'elle souhaitait être tranquille on venait la déranger. Et en plus s'en prendre à son entourage pour l'atteindre. C'était là quelque chose qu'elle ne tolérait pas, qu'elle ne supportait pas, et si sa magie n'avait pas décidé d'en faire qu'à sa tête, elle les aurait pulvérisé sur place. Mais elle ne pouvait rien faire de magique actuellement. Wriir était très bien capable de gérer ce vampire là, et de toute manière ce n'était pas lui qui craignait la mort. Mais le voir se faire trancher, même partiellement, la gorge, fit dresser les poils de la nuque de la vampiresse qui enragea encore plus. Un vampire se détacha pour venir en aide à son collègue qui ne comprenait pas d'où sa mort sortait. Il allait payer pour son camarade. Yulenka l'intercepta en route, le saisissant à la gorge, et le jeta violemment au sol. Elle ne lui laissa pas le temps de se relever que déjà sa main agrippa le derrière de son crâne et qu'elle lui enfonça le visage dans le sol, avec brutalité et répétitions. Le sol s'abîma, mais pas autant que le vampire qui se retrouva avec le visage complètement défoncé, éclaté, et méconnaissable. Elle ne le lâcha qu'une fois une partie de sa rage évacuée, et se tourna vers le reste des vampires qui n'en menaient plus très large, mais sans se décourager pour autant.

Wriir vint au nouvelle ayant lui aussi été intrigué par son absence de magie. Elle lui murmura amère.

-Soit je deviens folle, soit il se passe des choses que je ne parviens pas à expliquer mais.... Ma magie ne m'obéit plus.... Et j'entends une voix qui se..... revendique être celle de ma magie..... Et qui a décidé de ne pas se manifester par caprice. Faut-il vraiment être maudite à ce point.... Je n'ai pas pris mes armes..... Je vais devoir me débrouiller autrement., dussé-je les exterminer à coup de crocs ! Je sais que la question est peut-être idiote mais..... Ça va aller pour vous ?

Wriir était persuadé qu'elle n'était pas du genre à se stopper pour sauver les autres, ou du moins lui. Mais ce n'était pas si évident que cela pour la vampiresse.....

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Mar 06 Sep 2016, 08:56

Sans savoir ce qui allait se produire dans les prochaines minutes, j'appréciais la discussion bien moins tendue, hostile et belliqueuse que j'avais pu avoir avec la même personne quelques semaines auparavant. Il fallait bien un sujet aussi décalé et futile que la mode féminine pour qu'aucun glissement vers des thèmes qui fâchent ne vienne noircir ce rendez-vous.

- Vous pensez vraiment que j'ai souvent raison ?... Je ne vous donnais là que ma vision des choses à votre sujet. Porter une couronne ne fait pas de vous forcément un Roi ou une Reine. Au même titre qu'une épée ne fait pas le guerrier, un bout de métal sur une tête n'en fait pas un Souverain légitime. Enfin, nous nous égarons des robes je crois bien.

Je lui adressais un mince sourire alors que nous revenions à notre préoccupation principale, même si je savais que mon aparté sur mes ennemis et son visage allait lui arracher un sourire - mieux un rire - de sa part. Ma vision pragmatique et matérialiste des habits lui fit de nouveau sourire, mais elle ne se démonta pas pour autant et poursuivit ses explications sur les différentes robes présentes, et plus particulièrement ma dernière question incongrue sur les parties tombantes et celles rigides. Une image valant mille mots, l'exemple de sa manche ample qu'elle déploya me fit comprendre où elle voulait en venir.

- La couture est un véritable métier de précision en fait. Je ne l'aurai pas cru, et serai bien incapable de réaliser ce genre d’œuvres. Je me voyais mal de toute façon perdre du temps à cet art minutieux alors le travail qui était le mien en ces temps troubles. Il y avait toujours la mort, partout, guerre divine ou non.

D'ailleurs, elle n'était jamais loin, quand cette race à moitié vivante et à moitié morte fit irruption pour troubler notre quiétude, et venir en découdre avec leur ancienne reine. Avaient-ils un tour dans leur sac, comptaient-ils sur le surnombre pour prendre l'avantage ? Vu leur air en me voyant à côté d'elle, je ne semblais pas faire partie de leur équation, n'imaginant pas que j'avais pu me téléporter pendant qu'ils investissaient les lieux. Pourtant, ils ne perdirent pas leur aplomb et me prirent en otage pour faire flancher leur cible prioritaire.

Ma gorge était douloureuse, mon sang pulsait à l'intérieur pour couler en bouillons entre mes doigts. Le liquide carmin s'échouait sur ma tenue, gâchant mon plaisir à la mettre et le temps qu'avait passé le tailleur à la confectionner pour cette occasion. Je ne pouvais certes pas mourir mais tant que je gardais cette forme humanoïde, j'allais continuer à me vider de mon sang et m'affaiblir en conséquence.

Après m'être débarrassé du vampire me tenant en joue, je découvris autant avec horreur que fascination la force brute dont pouvait être capable la Vampiresse. Elle coupa le passage au vampire qui s'était décidé à aider celui me retenant, et lui saisit la tête pour la plaquer ainsi que le reste de son corps au sol, pour décider par des mouvements aussi puissants que répétés à créer une œuvre abstraite faite de pierre et de morceaux de cervelle éparpillée. Les craquements secs témoignaient de l'impact de ces deux solides qui vit la victoire, non sans dégât du sol que nous foulions. Non sans avoir attendu plus que nécessaire, je mettais fin au supplice du malheureux désormais mort pour de bon.

Je cherchais du regard un pan de tissu proche de moi, finissant par trouver une écharpe en coton que j'enroulais autour de ma gorge, serrant suffisamment pour retenir un minimum le sang coulant de ma plaie.
Il en restait trois, un peu plus de la moitié des ennemis présents lors de l'attaque surprise avortée. Malgré cela, ils ne semblaient vouloir se replier, aussi me rapprochais-je de mon alliée pour en savoir un peu plus sur son style actuel de combat. Je fronçais les sourcils à l'écoute de sa réponse, me demandant comment cela était-ce possible que la magie d'une personne puisse en quelque sorte se matérialiser et avoir sa conscience propre. Sans remettre en question son point de vue faute d'éléments plus probants, je lui saisissais le poignet, le tachant par la même occasion du sang qui recouvrait mes doigts, pour nous téléporter vers un endroit moins hostile. Quelle ne fut pas ma surprise de constater qu'il m'était impossible de quitter la maison où nous nous trouvions. Visiblement la magie combinée des vampires face à nous avait généré un dôme tout autour de l'établissement, dissociant complètement l'extérieur de l'intérieur.

- J'ai connu mieux, la situation est simple : soit nous nous débarrassons d'eux rapidement - très rapidement même - soit je vais devoir vous laisser seule quelques instants pour soigner cette blessure dérangeante, et je n'y tiens pas vraiment. Lâchant seulement son poignet, je repris aussitôt. Je ne sais pas quoi vous dire pour votre magie, mais l'endroit est perturbé par une barrière qu'ils ont érigée autour de la bâtisse : il m'est impossible de nous téléporter hors d'ici.

Le plus embêtant était qu'aucun de mes pouvoirs n'était réellement efficace ou utile ici, entouré de pierres sans la moindre goutte d'eau ni nature dans les parages. Je détestais la ville, vraiment .... J'eus soudain une idée, que je fis partager en murmure à Yulenka.

- Je vais créer une diversion, ce sera à vous de jouer ensuite, faites autant de dégâts que possible, vous semblez assez douée pour briser des crânes.

Je fixais ensuite les vampires restants, prenant une voix trahissant le plus d'aplomb que je pus y insuffler.

- Bien messieurs, votre tentative était audacieuse mais vaine. Vous allez devoir faire face à ma garde rapprochée désormais. Je pointais du doigt l'endroit derrière eux, et l'un d'eux suivit du regard pour pousser un cri d'effroi. Les ombres de la pièce, se nourrissant même de celles de nos assaillants avaient pris forme sous un aspect horrifique, dépassant de plusieurs têtes nos ennemis jusqu'à flirter avec le plafond. Les griffes d'ombre semblaient prêtes à lacérer les chasseurs désormais proie, troublant le peu d'assurance qu'il leur restait en étant désormais encerclés. C'était à ma puissance alliée de jouer désormais.

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Mar 06 Sep 2016, 14:33

La vampiresse ne réprima pas son sourire alors qu'il continuait d'exposer son point de vue, et lorsqu'il eut terminé, elle lui répondit.

-Une fois encore je trouve que vous avez raison. Bien sûr, vous n'avez peut-être pas raison sur tout, mais pour ce que j'en ai vu et entendu depuis notre rencontre, vous avez un recul et une certaine objectivité sur les choses.... Enfin peut-être pas sur ce qui vous touche le plus profondément mais ça on ne peut vous le reprocher, tout le monde est ainsi. Pour le reste, et même si parfois ça ne m'arrange pas, vous êtes assez perspicace et juste dans votre jugement.

La vampiresse semblait assez heureuse de pouvoir partager ce genre de moment d'échange qui se voulait sain et en toute quiétude. Elle n'aurait pas cru que l'ombre, doublé d'un homme, puisse s'intéresser ainsi à ses histoire de chiffons. Mais la surprise n'en était que meilleure. Celle de la visite non-désirée de vampires hostiles l'était beaucoup moins. La colère dans le regard, elle tenait en respect les survivants qui cherchaient le meilleur moyen de pouvoir la prendre à revers. Ce qui l'ennuyait le plus était que les manipulateur de magie recommençait à invoquer cette dernière. Wriir était mal en point, et elle pestait de ne pouvoir user de sa magie pour le soigner. Cette dernière ne voulait rien entendre, et refusa obstinément de bouger le petit doigt, lui rappelant seulement que ceux d'en face n'allait pas l'attendre. Ce qui était rigoureusement exacte. L'un des vampires employa sa magie du sang pour user de celui d'un de ses camarades, et former avec une multitude de petits pieux de sang qu'il envoya sur le duo. Yulenka dut choisir entre l'esquive et pousser Wriir sur le côté pour lui éviter les pieux.... Et le choix fut vite fait, de toute manière elle n'avait pas le temps de se questionner.

D'une main puissante elle abaissa Wriir vers le sol, s'accroupissant également, et elle replia son bras vers elle en contractant ses muscles, pour encaisser au mieux l'attaque. Ses muscles bandés, les pics de sang ne purent s'enfoncer plus loin que de deux centimètres dans sa chair et ses muscles. Elle lâcha un grognements les dents serrés. Elle en avait vu d'autres, mais ça n'était jamais agréable. Son bras était le plus criblé, un pic ou deux étant venus se perdre sur son épaule, un autre sur son flanc. Wriir fit le point sur la situation, qui était mauvaise, et lui déclara qu'il était en plus impossible de se téléporter de l'endroit. Quand les ennuies s'enchainaient, ils semblaient parfois ne plus vouloir s'arrêter. La vampiresse ne se démonta pas pour autant, mue par le désir puissant et presque viscéral d'exterminer ceux qui l'avaient offensée. Elle lâcha discrètement à Wriir.

-Si jamais ça devient mauvais, ne vous posez aucune question et fuyez. Peu importe la manière, mais ne restez pas entre leurs griffes.

Ne pas pouvoir le soigner la frustrait au plus haut point, mais elle ne pouvait rien y faire. Wriir ne semblait pas décidé à la laisser là, le fait qu'il ne puisse se téléporter ne devait pas l'aider. Il lui proposa une diversion, et toute action était bonne à prendre à présent qu'elle n'avait plus de table à porté de mains. Elle observa la formation ennemi. Il y en avait un légèrement en retrait, et deux autres côte à côte. Elle ne pourrait pas faire une attaque de mêlée complète, mais elle avait une cible prioritaire, le vampire en retrait qui maniait la magie. L'ombre fit intervenir.... Les autres ombres, et il s'en prit aux vampires, détournant leur attention. Un comble pour les être de la nuit qui avaient eux-même une affinité avec ces dernières, mais Yulenka ne s'en plaignait pas. Elle profita de l'aubaine, et chargea le duo de vampire avec vitesse et force, épaule la première, les envoyant valser quelques mètre plus loin. Cela ne les tuerait pas elle le savait mais ça lui laissait le champ libre pour le troisième. Par le temps de trainer, elle se mit dans son dos et plaça méthodiquement une de ses mains sous son menton, la seconde sur son front, le tout dans une prise ferme. Sans perdre une seule seconde, elle vrilla la tête du vampire, lui rompant les cervicales, et stoppant définitivement son éternité.

Elle profita d'avoir un peu sonnée les deux autre pour s'en prendre à l'un d'entre eux qui venait de se relever. Elle se concentra, et refermant son poing, elle visa le nez, le frappant le plus violemment possible en contre plongé. Elle obtint le résultat qu'elle espérait, à savoir fracturer le cartilage et l'ose du nez pour le repousser jusque dans le cerveau qui est tout proche, et tuer le vampire sur le coup. Il n'en restait plus qu'un, qui manqua de peu de lui asséner un coup de dague sévère. Elle eut juste le temps d'esquiver pour ne pas être gravement touché, mais une large zébrure de sang sur son flanc vint indiqué qu'il l'avait quand même touché. Ce qui rendit son adversaire très fier, jusqu'à ce qu'il se rende compte qu'il était seul.... Le regard noir qu'elle lui adressa était très significatif sur la suite.

926 Mots

Mar 06 Sep 2016, 21:15

- Je ne saurai dire si le recul et l'objectivité que vous me prêtez, n'est pas la facette positive de mon côté ignorant et désabusé sur toutes ces choses que je n'ai pu connaître durant ma "vie". Je me contente peut-être d'une vision simpliste de ce qui m'entoure, vous ne pouvez pas imaginer les réactions que j'ai pu engendrer par des comportements anormaux ou inappropriés. Enfin, même tardive je me forge ma propre expérience, et j'ai semble-t-il l'éternité pour en acquérir plus encore. Je vais devenir de moins en moins arrangeant à vos yeux méfiez vous !!

Je lui adressais un fin sourire, sourire que je n'allais pas garder longtemps alors que ce rare moment de quiétude que nous nous permettions ne pouvait rester inviolé bien longtemps. Non, bien évidemment il fallait que des petits troubles fête viennent s'incruster et jouer les gros bras en menaçant de mort celle qui m'avait invitée. Personne - pas même Yulenka je pense - ne savait qu'une Ombre était indispensable pour "valider" une mort. A part le châtiment divin qui outrepassait toute règle d'Équilibre, le seul qui puisse concrètement tuer ou ne pas tuer, c'était moi. L'allégeance à Sympan nous affranchissait de surcroît à devoir suivre aveuglément la liste de ceux qui normalement devaient trépasser. Nous avions la liberté tant que nous n'en abusions pas.

Nous nous étions déjà débarrassés des cibles sous l'effet de surprise que nous avions finalement créé et non l'effet inverse. Yulenka semblait presque blasée d'être perpétuellement menacée de la sorte, et ne s'encombrait plus de comprendre ou de gagner du temps, elle attaquait bille en tête et tuait avant de l'être. Cette technique s'était avérée efficace car mis à part ma blessure létale - c'était amusant de me dire cela en fait - nous avions causé plus de dégâts au camp adverse que l'inverse.

A l'image d'un jeu d'échecs, le prochain tour était en faveur de nos adversaires. Leur Roi attaquait notre Reine, n'hésitant pas à ponctionner le sang de l'un des siens pour générer des piques acérées qu'il jeta dans notre direction. Je me préparais déjà à les encaisser - je n'étais plus à cela près de toute façon - quand je me fis pousser sans ménagement sur le côté, perdant l'équilibre et me ramassant sur le sol. Tournant la tête pour voir la cause de cette chute, j'avisais surtout que Yulenka s'était prise toutes les piques à ma place !

- Mais ça va pas la tête !! Pourquoi te blesser à ma place ?!! Tu sais qui je suis tout de même !!

J'étais en colère car contrairement à moi, elle ne pouvait pas se soigner ni rapidement, ni magiquement. Tellement en colère que je ne remarquais même pas l'avoir tutoyée à cet instant.

- Je ne suis pas un lâche. Fuir, sérieusement ? Ils vont regretter de s'être mis en travers de mon chemin....

Le sourire triomphant du mage face à nous acheva de briser les quelques bribes de patience. Je générais alors des ombres monstrueuses, difformes, aussi grandes que menaçantes vu que c'était à notre tour de jouer.

Nos deux problèmes résidaient dans l'absence de magie chez la Vampiresse, et notre incapacité à pouvoir nous téléporter ailleurs pour les laisser en plan. Ce problème d'absence magique semblait cependant n'affecter que Yulenka, car je pus sans mal modeler les ombres pour distraire suffisamment longtemps nos ennemis et permettre à la Vampiresse de dévorer les mètres les séparant d'eux et décocher un coup aussi précis que violent, vrillant la tête comme un malheureux bouchon d'une bouteille qu'on s'apprête à boire. La mort accompagna aussi vite la victime que le coup qui lui fut porté. Parmi les deux restants, Yulenka enchaîna sans perdre une seconde, enfonçant son poing avec une telle violence que même de là où j'étais, je pus entendre les os du cerveau se rompre, disloquant la boite crânienne pendant qu'il s'effondrait comme une poupée de chiffon - la comparaison me semblait appropriée.

Sans attendre son tour, le Fou contre attaquait à présent, et sans un réflexe surhumain, la dague au lieu de laisser une zébrure sanglante sur son ventre, l'aurait probablement transpercée bien plus profondément.

Laissant les ombres reprendre leur apparence normale, je marchais d'un pas décidé, furieux même vers notre dernier adversaire. Mon regard capta le reflet argenté teinté de sang de sa lame, alors qu'il changeait de position en me voyant avancer vers lui. Sans même chercher à parer ou à ma défendre du coup qu'il ne manquerait pas de m'asséner, j'avançais toujours et encore, sentant cet intrus métallique se planter jusqu'à la garde dans mon ventre, sous le regard aussi vainqueur que surpris du vampire dont je pouvais sentir le souffle.

- On ne tue pas la Mort, abruti. Je posais la main sur sur son torse au niveau du cœur, et il s'effondra sans avoir eu le temps de prononcer le moindre mot. Je le laissais tomber à mes pieds, rejoignant ses pairs devenus Esprits. Je me tournais alors vers Yulenka, retirant la lame tout en grimaçant.

- Je vais devoir .... m'absenter probablement quelques heures, pour .... tout ça .... pointant autant la pièce que mes blessures. Nous pouvons sortir d'ici pour que je vous téléporte quelque part où vous pourrez vous soigner, et je vous rejoins dès que possible, cela vous convient-il ?.... A moins que vous ne souhaitiez rester ici, mais d'autres peuvent revenir.

J'avais des âmes à transporter, et il me fallait rapidement retrouver ma forme éthérée et invisible. Mes blessures commençaient sérieusement à me faire souffrir ....

963 mots.

Mer 07 Sep 2016, 11:47

-Je n'ai aucune crainte à ce sujet, et pour cause, je sais déjà ce que cela donne quand vous vous décidez à être contrariant. Parfois c'est même drôle ! Mais soyez sûr que je me montrerais à la hauteur de votre évolution si besoin est.

Elle lui rendit son sourire, ne rechignant pas à l'idée de recommencer cette espèce de petit jeu entre deux têtes de mules, qui l'avait tant amusé la première fois. Mais pour l'instant, il s'agissait de rester en vie pour pouvoir vivre cette prochaine fois ! Cela faisait des lustres qu'elle n'avait pas simplement combattu à mains nues, sans armes ni armures et surtout ni magie. Elle en avait presque oublié ce que cela faisait de se faire toucher, la douleur des chairs tranchés et éventrées, la vision de son propre sang s'échappant de son corps, souillant la blancheur immaculée de sa robe, des tâches sombres apparaissant lentement. Elles étaient pareilles à autant de signaux qui trahissaient la montée de sa colère et des ténèbres qui envahissaient son être. L'odeur de son propre sang avait tendance à l'exciter, à la réveiller, et déjà elle faisait sentir sa présence presque pesante, son envie de sortir pour laisser éclater sa rage, son plaisir sadique et malsain à torturer et exterminer ceux qui la menaçaient. Rubis était là, et déjà elle appelait avec langueur la vampiresse à céder à l'abandon, à fermer doucement les yeux, goûter au repos et à la quiétude, tandis qu'elle s'occuperait de la protéger...... De les protéger. La simple idée de se recouvrir de leur sang, d'entendre leurs os craquer sous ses mains, et d'assister à leur agonie avant de leur ôter la vie, la faisait gentiment vibrer d'excitation.

~Encore une fois..... Encore une fois.... Ils paieront pour nos cris et nos larmes passés.... Ils paieront pour notre souffrance et ce que nous sommes devenues. Ils paieront leur affront, leur trahison et leur abandon..... Qu'ils soient les funestes témoins.... De ce cauchemar..... De ce monstre..... Qu'ils ont eux-mêmes créé. Qu'ils nous paient leur dette infinie, cette redevance éternelle.... Laisse-moi le prendre..... Laisse-moi récolter ce qui nous est dû. Et une fois encore nous sera versé le sang.... Nous sera versé notre tribut....~

La perfidie de Rubis semblait parfois n'avoir aucune limite. Elle aurait été une redoutable tentatrice si on lui en avait donné l'occasion. Jouant sur les sombres instincts, les sentiments d'injustice et de crimes impayés.... Elle proposait à Yulenka tout ce qu'au fond elle souhaitait, aussi bien la paix comme la vengeance, lui suggérant de tout lui accorder pour peu qu'elle la laisse faire. Qu'il était pénible de lui résister, de refuser cette facilité.... Mais la vampiresse savait que cela n'était pas sans prix. Rubis ne faisait pas dans la dentelle, et elle n'hésitait pas à se montrer masochiste pour peu qu'elle puisse caser les coups et les attaques qu'elle souhaitait. Peu lui importait de se rompre les os, de taillader ses chairs. Seule l'agonie de ses ennemies comptait, et plus encore, le plaisir jouissif qu'elle prenait à lire leur terreur dans leurs yeux. Yulenka déglutit, se concentrant sur l'action pour mieux ignorait les chants de sirène de son autre. La voix de Wriir l'aida à se raccrocher à la réalité. Il semblait furieux, ne comprenant visiblement pas son geste et...... Il la tutoyait ? La vampiresse arqua un sourcil. Il devait vraiment être retourné. Elle se contenta de lui répondre.

-La mort ne dispense pas la douleur.

Même si elle avait oublié ce que cela faisait depuis le temps, elle n'avait pas oublié qu'elle avait vécu largement pire. Alors oui ça piquait, ça lançait même. Mais c'était loin d'être suffisant pour la ralentir ou la gêner. Mais Wriir n'avait pas fini de s'indigner, et il refusa l'idée même de s'éclipser en cas de soucis, affirmant qu'il n'était pas un lâche. La vampiresse en aurait presque soupiré. Lorsqu'elle était nécessaire la fuite n'avait rien de lâche, elle était même garante de survie. Même si pour lui, il ne risquait pas grand chose de ce côté là. Mais il n'avait pas à payer pour elle. Il n'avait rien à voir avec toutes ces histoires. Et rien que le fait qu'il eut été blessé était déjà de trop. Elle ne voulait pas alourdir ce bilan là.

-Si je vous avez considéré comme lâche, je ne vous aurez pas demandé de vous replier, puisque j'aurais su que vous l'auriez fait de vous même. J'aimerai juste que vous évitiez de prendre davantage de dégâts.

Dans la série "causes toujours tu m'intéresses", elle avait fait fort. Elle réprima un soupir mais elle ne pouvait pas non plus lui reprocher son attitude. C'était tout à son honneur et elle aurait certainement fait pareil à sa place. L'enchaînement d'attaques se fit, et Yulenka n'eut pas le temps de corriger celui qui l'avait balafré que Wriir s'en chargea personnellement et méthodiquement..... En adoptant une technique qui aurait été digne de Rubis, qui justement approuva et salua la technique de l'ombre. Profitant que Wriir achève le dernier vampire, Yulenka décida de mettre les choses au clair avec.... sa magie ?

~Voilà ! Madame est satisfaite ?! J'ai agis sans elle, et ils sont tous morts ! Grâce à Madame, Wriir est blessé, mais ça aussi elle s'en lasse ?!~

~Hou mais quel caractère.... C'est une ombre ça ne peut pas le tuer davantage.~

~Et alors ?! Parce que ça ne peut pas le tuer, il n'a qu'à souffrir à l'infini c'est ça ?!~

~C'est qu'elle mordrait.... Cesse de t'exciter pour rien, ça risque de te tuer à force. Va donc la soigner ta précieuse ombre, je te l'accorde.~

La condescendance de sa propre magie commençait à lui taper clairement sur le système, et elle lâcha rageusement.

-Eh bien merci "Madame" ! Trop aimable tiens !

Wriir lui parla, mal en point, lui disant qu'il devait s'absenter. Elle s'avança vers lui faisant glisser lentement ses mains l'une contre l'autre.

-Une minute, il est hors de question que je vous laisse partir ainsi.

Arrivée à sa hauteur, elle plaça l'une de ses mains sur sa gorge et l'autre sur le ventre de Wriir. Une sorte de chaleur se fit sentir tandis qu'une énergie presque vrombissante se mit à résonner en lui. La douleur s'estompa rapidement, ses tissus se refermant comme si ses blessures n'avaient été qu'une illusion. Alors qu'elle retirait sa main de sa gorge, elle s'attarda sur le ventre de Wriir.

-Le petit fumier avait empoisonné sa dague....

A force d'insistance et d'obstination, elle parvint à supprimer le poison et faire disparaître la dernière plaie de Wriir.

-Voilà qui est mieux. Je ne me vois pas rester ici, dans une robe tachée de sang. Quel gâchis, elle était jolie comme robe. Ma.... magie, semble être satisfaite de la situation, mais je ne me sens de lui faire confiance pour le trajet retour. D'ici là qu'il lui prenne la lubie de me téléporter au milieu d'un volcan....

~Quelle médisance ! Tu mériterais que je le fasse tiens ! Mais tu as de la chance d'avoir autrement plus important à régler..... Enfin pour peu que tu y penses....~

~Je ne suis clairement pas d'humeur à faire des énigmes là.....~

~Dommage pour toi.....~

1276 Mots

Jeu 08 Sep 2016, 10:10

La scène qui se déroulait représentait au théâtre la confrontation d'avant final, celle destinée à affaiblir les héros avant l'ultime ennemi, se dressant rieur tandis que le sang et la fatigue coulaient déjà dans les veines des protagonistes. J'espérais que nous n'ayons pas à suivre cette trame, car malgré notre supériorité en puissance, leur nombre leur avait permis d'entamer notre résistance, et nous étions tous deux sanguinolents et éprouvés. L'arme principale de ma comparse d'infortune se faisait absente et ma gorge commençait à me faire atrocement mal.

A terre, gisaient à présent bon nombre de cadavres. Des morts qui n'étaient plus vivaient, devenus des Esprits que leurs cris parvenaient jusqu'à mes oreilles, mais dont ils ne seraient plus que spectateurs de tout qui les entourerait à présent. Leurs âmes attendaient qu'on les récolte, mais pour l'heure, il fallait faire le bilan des dégâts. Nous n'avons rien de glorieux en fin de course. Si de nouveaux ennemis surgissaient, nous n'aurions pas le même aplomb à nous en défaire.

Cependant, seul le silence accompagnait nos souffles saccadés. Il y avait encore tant à faire. Transporter les cadavres ailleurs était la dernière de nos préoccupations, sauf à ne pas laisser cela sur les bras du propriétaire qui n'avait rien demandé de tel. Non, me soigner et transporter les âmes pour moi, se soigner et retrouver sa magie pour elle. Nous avions chacun deux priorités absolues.

- La douleur dispense elle souvent la mort. Mais ce que ces engeances auraient pu me faire ici n'est rien à côté de ce que j'ai déjà subi de leurs mains par le passé. Certes il ne s'agissait pas de mes tortionnaires à proprement parler quand j'étais encore Orisha, mais le lien ici entre nos races respectives et mon passé permettait ce genre de raccourci.

Bien que le combat semblait terminé, nous ne pouvions pas nous accorder un repos mérité. Pas encore. Je lui indiquais devoir m'absenter, précisant une des deux raisons seulement à cette absence. Je devais me régénérer et sous cette forme, c'était tout bonnement impossible. Pour ne pas la laisser seule et affaiblie de la sorte, je lui proposais de la téléporter dans un endroit plus sûr, je songeais déjà à sa forteresse.

- Pour répondre d'ailleurs à votre précédente remarque, vous êtes mal placée pour me demander de prendre davantage de dégâts. Regardez votre bras et votre ventre, vous saignez plus que de raison .... Vous êtes plus sujette au trépas que moi je vous rappelle, il n'y a qu'à voir nos ennemis que vous avez .... décimés pour la plupart.

Elle mit un certain temps à me répondre, visiblement perdue dans ses pensées. Je profitais de ce combat intérieur et son inattention pour aller officiellement vérifier que chaque cadavre était bien mort, officieusement, dos à elle, je récoltais chaque âme invisible pour les intégrer en moi. Ils avaient beau me dégoûter, leur âme était finalement un symbole pur, distinct de leur Esprit souillé. Gageons que le futur Esprit qu'ils accueilleront auront un avenir plus glorieux.

De nouveau face à la Vampiresse, sa réponse vint enfin et contre toute attente, elle sembla parler à quelqu'un que je ne vis pas. Je fronçais les sourcils, me demandant qui pouvait bien être cette "Madame", sans pour autant pousser la curiosité à le lui demander. Au lieu d'acquiescer à ma proposition initiale, elle s'approcha au lieu de cela de moi, apposant ses mains contre chacune de mes blessures. Ouvrant mes yeux comme des soucoupes, je ne pouvais même pas baisser le visage pour voir ce qu'elle faisait, sa main sur ma gorge m'en empêchant. Je sentais cependant distinctement une magie curative pulser et se diffuser en moi, ses mains formant l'épicentre de ces soins inattendus.

A moins qu'il ne s'agisse d'un pouvoir distinct, elle semblait avoir recouvré sa magie, ce qui était une bonne chose.

- Merci de me soigner, mais vous auriez dû commencer par vous. Une fois encore, la seule dans notre duo qui peut trépasser c'est vous, pas moi ...

"Parle à mon c*l ma tête est malade" aurait probablement été la réponse familière qu'elle m'aurait rétorquée, mais elle se contenta de poursuivre son idée première et finir de me soigner. C'était une sensation étrange de sentir une magie étrangère à ma propre essence s'infiltrer en moi pour me guérir. Quand elle précisa que la dague était empoisonnée, je ne fus guère surpris. Tous les moyens étaient bons après tout pour abattre une cible.

- Je vous offrirai une nouvelle robe si vous voulez, pour m'avoir délicieusement poussé au sol tout à l'heure. Merci en tout cas de m'avoir soigné, je suggère que nous quittions temporairement ces lieux. Nous nous occuperons des corps à faire disparaître un peu plus tard si vous le voulez bien. En plus vous avez ....

Les rouages de mon cerveau se mirent à tourner plus vite. Je regardais la plaie lacérant le ventre de Yulenka, puis le cadavre de son auteur. La lame, désormais inoffensive à même le sol, semblait si elle avait pourvu d'une volonté propre me rire au nez.

- Le poison !! Le vampire voulait vous tuer vous, il ne s'attendait pas à me trouver là c'est évident ! Or s'il voulait vous abattre, il a forcément dû utiliser un poison qui soit très efficace contre vous, sinon ça n'aurait servi à rien d'en mettre sur la lame. Vous êtes sure que vous ne pouvez pas vous soigner ! Je ne dispose pas des mêmes pouvoirs que vous moi !

Je réfléchissais à toute allure, me demandant ce que je pouvais bien faire.

- Connaissez-vous un lieu où l'on pourrait vous guérir ? Votre forteresse peut-être ?! Vous y avez peut-être des remèdes, ou des ingrédients pour faire des potions, un truc dans ce genre là. Dites-moi où aller et je nous y emmène sur le champ ...

1 008 mots.

Jeu 08 Sep 2016, 22:33

-Vous l'avez déjà vécu, raisons de plus, inutile de répéter une scène de mauvais goût déjà jouée et rejouée, c'est accablant.

Lorsque deux têtes de mules commençaient à entrer dans des débats, on en voyait rarement le bout. Et Wriir n'était pas disposé à céder du terrain. Il mit en avant l'excellente raison de la mortalité de la demoiselle, comparé à son statut relativement privilégié sur ce point. Mais c'était loin d'être suffisant pour convaincre la vampiresse.

-Ce ne sont que des peccadilles comparé à ce que l'on m'a déjà infligé. Je m'en remettrais. Je suis blessée mais pas en danger de mort.

~Que tu es distraite....~

~Non mais quoi encore ?!~

~Tu le découvriras bien assez tôt.... enfin j'espère.~

~Super la conversation....~

Elle réprima un soupire d'exaspération. Elle sentait que cela allait la blaser ce genre d'incrustation télépathique, mais elle n'avait pas le choix. Wriir lui fit remarquer qu'il aurait été judicieux qu'elle se soigne, chose à laquelle la vampiresse répliqua avec une moue embêtée.

-Je ne peux user de cette magie sur moi..... je ne peux soigner que les autres. Je trouverai de quoi me soigner de retour à la forteresse. J'ai encore quelque soigneurs qui me sont restés fidèles. Et puis il y a Eden, il est peut-être jardinier mais il est aussi imbattable en terme de plantes curatives. Par contre Lyzzie va surement paniquer au début, pour se reprendre aussitôt, tout organiser pour me soigner et.... Râler.

Elle avait tellement usé et même abusé de ce processus, et ce dès que la forteresse fut construite et peuplée. Combien de fois avait-elle manqué de faire mourir de crise cardiaque son entourage en revenant dans des états pas possible. La pire fois restant la rencontre avec Caelcer, qui avait manqué à un cheveux de lui coûter la vie. Brûlée sur presque la totalité de son corps, les soigneurs s'étaient relayés jours et nuits pour la sauver et lui rendre son apparence préalable. Ce qui ne l'avait pas empêchée de repartir à l'aventure quelques semaines plus tard. Wriir sembla alors mener une déduction mais alors qu'il parlait, la vampiresse avait réussi l'exploit de pâlir encore plus.... Sa blessure au ventre la chatouillait de plus en plus, et elle y porta une main distraite, se concentrant sur les propos de l'ombre.

-Certes ils voulaient me tuer.... Oui il aurait dû utiliser un poison particulièrement violent et.... .... Ho misère.

Tandis que l'ombre demandait si elle n'avait pas un moyen de se soigner, la vampiresse releva sa main de sur sa blessure, son sang n'étant plus rouge, mais d'une teinte violacé-noir. Yulenka fronça les sourcils, rageuse, commençant à sentir les effets du poison.

-Les sales rats !

~Hé bien il était temps ! Heureusement que ton copain était là, sans quoi tu serais morte sottement.~

~Et la faute à qui, sombre abrutie ?!~

~Mais à toi voyons ! C'est toi qui est distraite, et qui en plus perd de ton précieux temps à essayer de me rejeter la faute dessus.~

La vampiresse aurait adoré pouvoir l'étrangler, mais elle devait au contraire se calmer. Inspirer profondément et expirer de la même manière. Elle devait ralentir au maximum son rythme cardiaque et sa circulation sanguine pour ralentir au mieux la progression du poison. Wriir était au taquet, réactif autant que possible attendant la réponse de la vampiresse qui ne se fit guère prier.

-Retournons à la forteresse oui, il y a des salles de soin dans le domaine. Il faut.... trouver Lyzzie, elle sait quoi faire dans..... ce genre de situation.....

Elle commençait à avoir du mal à garder les idées claires, sa vision commençant à se flouter par instant, et son corps semblant s'engourdir lentement.

-Pensez.... A rejoindre Lyzzie..... La forteresse.... Vous y guidera....

Ses jambes commençaient à vaciller, dépossédés de leur force, et malgré toute sa ténacité, elle s'effondra à genoux, tenant sa blessure qui semblait s'être changée fournaise ardente pour mieux la consumer.

~Tellement..... Distraite.~

Il ne fallait pas le dire deux fois à Wriir, qui les emmena tous les deux en territoire connu et sécurisé. La forteresse était égale à elle même, le hall semblant bien calme. Mais à la première porte franchie, Ils arrivèrent directement dans une cuisine où la gouvernante vérifiait l'état de l'argenterie. La réaction ne se fit guère attendre....

MAJESTÉ !

-M'appelez.... pas majesté....

Que s'est-il passé ?! Par tous les dieux !

Sans chercher à comprendre davantage, Lyzzie ouvrit un portail vers ce qui servait d'infirmerie, laissant Wriir installer Yulenka, pendant qu'elle se ruait dans un autre portail à aller chercher de l'aide. Elle revint avec deux soigneurs et Eden qui avait encore un sécateur à la main, et qui n'avait même pas eu le temps de comprendre avant de voir Yulenka.

Ho non pas encore....

Les soigneurs commencèrent à user de leur magie pour contenir à défaut de parvenir à soigner la vampiresse. Eden récupéra immédiatement le sang violacé en tirant la tête, Lyzzie lui rouvrant un portail vers son atelier de travail. La gouvernante observait inquiète la vampiresse qui se concentrait à respirer calmement et à ne pas trop bouger. Elle se tourna vers l'ombre et lui demanda anxieuse.

Que s'est-il passé ?! Vous savez peut-être quelque chose qui peut nous aider à avancer, à trouver ce qu'il faut ! Rhaaa c'est à Eden qu'il faut dire tout ça.....

Lyzzie ouvrit de nouveau un portail qui donnait juste à côté dudit jardinier, entrain de faire plusieurs mélange dans des tubes en verre. Laissant Wriir dire tout ce qu'il voulait bien dire, elle se hâta au chevet de la vampiresse et commença à déchirer sa robe pour constater l'étendu des dégâts et essayer de nettoyer la plaie. Les soigneurs fermaient les yeux se concentrant à leur maximum pour empêcher le poison de se répandre et d'agir mais au vu de leurs efforts ils n'allaient pas tenir longtemps.

-Ça va..... aller..... Lyzzie....

Plus un mot tant qu'on ne vous a pas sortie d'affaire vous ! Partir à droite à gauche alors que vous avez un royaume aux trousses, vous êtes complètement inconsciente, vous m'entendez ?!

Yulenka leva les yeux au ciel. Et c'était reparti.....

1065 Mots

Ven 09 Sep 2016, 21:14

Je croisais les doigts, malgré les circonstances où cette fois-ci nous avions été alliés, nous reprenions nos mauvaises habitudes prises lors de notre première rencontre.

- Oui je me doute, parce que pendant cinq cents longues années, vous avez sûrement dû être épargnée par la moindre blessure, et vous vous êtes dit : "Allez, cette fois-ci, à mon tour !!" Répéter une scène de mauvais goût déjà jouée et rejouée est accablant oui, surtout quand le facteur "je peux en mourir" entre en ligne de compte.

Après m'avoir soigné, sans me demander mon avis malgré le fait qu'en bout de course, je n'allais pas me plaindre du résultat plus qu'efficace, elle m'annonça presque la bouche en cœur qu'elle était bien incapable de réitérer ce miracle magique sur elle-même. La solution de secours, qui me semblait par ailleurs la meilleure, était de retourner dans sa forteresse, là où elle pourrait recouvrer ses forces et éviter pareille mauvaise rencontre.

- Ça aussi, prévenez-moi ... Non pas que je veuille connaître tous vos petits secrets, mais nous avons perdu du temps pour que vous puissiez aller mieux.

Je l'écoutais me lister l'ensemble des personnes à son service dans sa demeure, m'emmêlant déjà les pinceaux sur qui faisait quoi comment et où ....

Quand je réalisais que la dague empoisonnée pour moi, l'était forcément pour elle, tout s'accéléra.

- En plus vous avez été blessée la première, autant dire qu'il doit y avoir plus de poison sur votre plaie qu'il n'y en avait sur la mienne !

Yulenka sembla plus fébrile alors qu'elle ré énonçait par phrases courtes la déduction qui m'avait mené à m'inquiéter pour son sort. Je saisissais la dague, faisant attention pour ne pas me blesser malencontreusement. Vu mon état et vu le sien, je devais prendre les commandes et veiller désormais à ce que cette tête de mule ne meure pas comme ses congénères ! A peine eût-elle terminé sa phrase que je lui prenais le bras et la téléportais jusqu'à sa forteresse. A ma grande surprise, je pensais atterrir à la périphérie à cause de son bouclier, avant de réaliser qu'en présence de la maîtresse des lieux.

- Tenez bon, on va la trouver Lyzzie. J'avais passé mon bras sous ses aisselles, l'aidant à tenir debout sans tomber, et de ma main libre, ouvrit la première porte du hall qui s'offrait à moi pour tomber dans une cuisine et la célèbre Lyzzie nettoyeuse de cervelle ensanglantée à ses heures perdues.

En voyant l'état de sa maîtresse, Lyzzie se mit tout de suite dans tous ses états, commençant déjà à agacer la Vampiresse. En d'autres circonstances, la situation m'aurait amusé sauf le branle bas de combat ne s'y prêtait guère. Déjà Lyzzie ouvrait une porte, qui, compte tenu de la logique illogique de la forteresse, débouchait sur une infirmerie, me faisant signe de l'y emmener ce que je fis. Yulenka n'était donc pas la seule à modeler la pièce qu'elle voulait, sa gouvernante en était également capable. Je pouvais aisément étendre cela aux gens de confiance dont elle m'avait fait état. Passer plusieurs heures à trouver son chemin alors qu'on habitait ici serait vite impossible à vivre. Toujours est-il que je l'installais sur un lit entouré d'instruments de torture si nous avions été dans une geôle, mais des potions et tout le nécessaire pour épancher une plaie : compresses et serviette, bassine en métal et j'en passe.

- Allongez-vous là, je suppose que Lyzzie ne devrait pas trop tarder. Je l'aidais et une fois installée, la porte d'où revenait la gouvernante donnait sur le jardin, accompagnée de celui qui vu sa tenue devait probablement être le jardinier - comment s'appelait-il déjà ?... - Raeden, non c'est son père ça, enfin c'était ... enfin c'est toujours mais pas le même, bref .... ah oui Eden !!

Sans détour ni ambages, il arracha la robe qu'elle appréciait tant, dévoilant son ventre, sa cage thoracique et le bas de sa poitrine. La plaie n'était pas belle à voir, la mine renfrognée d'Eden confirmait qu'il ne s'agissait pas juste d'un mal visuel, mais qui était susceptible de la tuer pour de bon. Le sang qui coulait de la plaie n'était presque plus rouge, comme noirci par une suie toxique. Lyzzie me demanda alors ce qui s'était passé, et je résumai du mieux que je pus les événements.

- Pour faire court et précis, nous étions à discuter quand cinq vampires firent irruption, bien décidés à la tuer. Ils ne s'attendaient pas à me voir avec Yulenka, et non sans être blessés, nous avons réussi à tous les tuer. Si elle a pu user de son pouvoir pour me soigner, ça ne fonctionne pas sur elle, et la dague qui l'a blessée au ventre était empoisonnée. Je l'ai emmenée avec moi.

Je la lui tendais par le manche avant de reprendre.

- Peut-être y'a-t-il encore du poison sur la lame, et qui pourrait vous aider à mieux l'identifier.

Je ne parlais pas en présence de toutes ces personnes du mal qu'avait souffert temporairement la Vampiresse. Si on venait à savoir qu'elle avait perdu sa magie, même temporairement, cela pourrait avoir des conséquences graves sur sa sécurité. Yulenka, si elle survivait, serait assez grande pour le leur dire si l'envie lui prenait.

J'assistais à la scène impuissant, jetant des coups d’œil vers la blessée, sans pouvoir lui rendre la pareille. Je me tournai alors vers la gouvernante qui tentais tant bien que mal de garder son calme, sans pour autant s'empêcher de donner des ordres à sa maîtresse : le monde à l'envers.

- En quoi puis-je être utile ? Je n'ai pas de magie de soin, mais j'ai encore une tête et deux mains. S'il faut faire, ramener quelque chose, dites-le, vous pourrez vous concentrer sur autre chose comme ça.

Je me dirigeais vers le visage de Yulenka, et lui murmurais à l'oreille, sans savoir si les autres présents pourraient l'entendre.

- Vous n'avez pas intérêt à mourir tête de mule, n'oubliez pas que c'est moi qui dois vous tuer avant que vous ne geliez sur place ! Alors vivez !

1 070 mots

Sam 10 Sep 2016, 01:28

-Exactement, j'avais des pulsions masochistes à assouvir. Désolée de vous avoir piqué la vedette sur ce plan là.

Comme si c'était le moment de faire de l'humour. La pauvre ombre était loin de se douter à quel point la vampiresse pouvait être casse cou et tête brûlée si elle estimait devoir prendre le risque. Quoique, après ce soir il en aurait une petite idée... Le temps avançait et Wriir saisissait toute la gravité de la situation, plus rapidement que la vampiresse qui commençait déjà à montrer de sérieux signes de faiblesse. Wriir attrapa l'éternelle demoiselle en vol, ou plutôt en chute, et se hâta de l'emmener à bon port. Lyzzie ouvrit ses portails pour les amener à l'infirmerie et tout s'enchaina rapidement. Eden sortit sa main du portail pour prendre la lame de Wriir tout en le remerciant et en lui attribuant le mérite dû à cette bonne idée. Il allait pouvoir travailler bien plus facilement, comparant le poison à toute une pléthore déjà en sa possession. Lyzzie écoutant attentivement Wriir s'adressa à Eden.

Eden, cherche directement dans les pires, voire des mélanges !

J'ai déjà sélectionné les pires, je vais voir pour les mélanges, comment ça se passe là-bas ?

On tient mais pas pour la nuit non plus !

Lyzzie suppléait les soigneurs en nettoyant manuellement la plaie, évacuant le sang corrompu, et vérifiant pas la même l'état des tissus. Ces derniers ne savaient plus sur quel pied danser entre le poison et la magie qui se contredisaient sur l'état dans lequel ils devaient être. La gouvernante pestait, l'entaille n'était pas profonde, mais elle était étendue, ce qui ne l'aidait pas dans sa tâche. Wriir demanda s'il pouvait aider, ce qui arrangea la gouvernante qui ne pouvait pas interrompre les soigneurs qui psalmodiaient.

Oui ! pourriez-vous la surélever très légèrement le temps que je finisse de m'occuper de sa plaie s'il-vous-plaît ?

Elle avait besoin de mieux voir la plaie, et Wriir avait l'occasion de chuchoter quelques propos à Yulenka. Chacun étant très occupé, personne à part l'intéressé n'entendit ses mots. La vampiresse se mit à pouffer, ce qui interloqua Lyzzie qui la voyant rire, sans raison apparente, s'angoissa encore plus. Elle se tourna vers le portail et interpella le jardinier.

Eden ! Vite ! Elle commence à délirer ! Bon sang !

Pendant que chacun augmentait la cadence, le regard initialement dans le vague de Yulenka se reporta sur l'ombre. Elle lui murmura un sourire amusé aux lèvres.

-Hé bien.... Mon âme..... ne te convient pas ? Et moi qui croyais.... te faire plaisir avec une.... "vie" de vampire....

Finalement, peut-être bien qu'elle déraillait la petite dame, le tutoyant à son tour ! Ou alors n'ayant rien d'autre de mieux à faire qu'attendre, elle avait fait des prodiges en terme d'humour absolument scandaleux. Les yeux mis clos, elle lui lâcha dans un sourire.

-Au moins..... Si je pars.... ce ne sera pas des mains.... d'un inconnu.....

Dans un dernier soubresaut de conscience, elle se rendit compte que c'était surement là la dernière chose que Wriir avait voulu entendre, et qu'il se faisait très certainement un souci monstre. Tout en fermant les yeux, elle rétorqua finalement.

-Je ne.... leur ferai pas.... ce plaisir.... Je ne..... Partirai pas..... Comme ça....

Il fallait bien avouer que cela aurait été trop bête, mais quoiqu'il en soit, elle sombra dans l'inconscience, décidant de garder ses forces pour lutter. Ce qui acheva la pauvre gouvernante qui venait de finir de nettoyer la plaie, et qui se rua dans son portail pour aller chercher Eden. Le pauvre elfe avait à peine un flacon en main qu'il fut poussé pour rejoindre le groupe. Il s'adapta néanmoins rapidement, ouvrant la bouteille avec les dents, et inondant généreusement la plaie d'un liquide vert pomme. Il massa la plaie avec ce liquide, le faisant pénétré quitte à aggravé un peu plus l'entaille. Lyzzie l'observa faire, circonspecte, et lui lança un regard interrogateur.

Aux grands maux aux grands remèdes ! Aide moi à lui faire boire le reste !

Eden s'essuya les mains rapidement, tandis que la gouvernante ouvrait la bouche de la vampire, dont la tête était déjà surélevée par Wriir, et que l'elfe vint verser consciencieusement le reste du flacon au fond de sa gorge, lentement pour ne pas l'étouffer. Lorsqu'il n'eut plus rien, il s'écarta, faisant signe à Wriir de laisser la vampiresse allongé à présent.

Ça devrait faire l'affaire, j'espère qu'on lui a donné à temps....

Ne me dis pas ça ! Dis moi qu'elle va s'en sortir !

Elle va s'en sortir.

Merci....

Les soigneurs finirent pas s'interrompre, visiblement épuisés par leur lutte contre le poison. Lyzzie les remercia, tandis qu'ils partaient se reposer. La gouvernante tournait en rond, et se décida à aller chercher une autre tenue pour la maîtresse des lieux, tandis qu'Eden s'était assis sur une chaise, observant la vampiresse en soupirant. La plaie semblait moins infectée qu'au départ, mais était-ce suffisant ? Il posa des sortes d'algues sur la plaie, avant de bander le tout. Il passait sa main devant sa bouche, songeur à la situation, alors que Lyzzie revenait avec une robe propre et fluide, qui serait facile à mettre. Elle déposa la robe sur le lit, pour se saisir d'un paravent et le placer de manière à offrir un peu de pudeur à la jeune femme. Une fois changée, et repoussa le paravent, l'ancienne robe sous son bras. Le temps commençait à devenir long et Lyzzie se tourna au bord du gouffre vers Eden.

Combien de temps encore ?!

Normalement.... Elle aurait déjà dû se réveiller....

Quoi ?!

La pauvrette manqua de s'étrangler, mais comme si la remarque du jardinier était un rappelle, la vampiresse commença à entrouvrir les yeux. Ce qui arracha un soupire de soulagement au jardinier et à la gouvernante. Eden se leva et se dirigea vers la porte.

Vas-y toi moi j'en peux plus aujourd'hui....

Je la massacrerai demain, je suis fatiguée aussi....

La vampiresse porta une main à sa blessure en grimaçant tout en émergeant.

-Mmmh.... ça pique un peu.....

Lyzzie l'observa en secouant la tête dépitée, et alla s'affaler sur le fauteuil le plus proche, le contre coup du stress la frappant de plein fouet. Yulenka tourna son regard vers Wriir et lui dit doucement, un léger sourire en coin.

-Finalement ça ne sera pas pour aujourd'hui....

1107 Mots

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