Le Deal du moment : -39%
Pack Home Cinéma Magnat Monitor : Ampli DENON ...
Voir le deal
1190 €

Partagez
 

 - Trahi par le gong - [Vadim]

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas 
AuteurMessage
Invité
Invité

avatar
Lun 15 Aoû 2016, 22:36

Dans le but d’agrandir sa culture et ses horizons, Korra passait la plus grande partie de son temps à visiter toutes sortes de contrées, de la plus malfamée à la plus réputée. La jeune femme, qui n'avait arpentée que les rues sinueuses de Drosera, avait une envie constante de découverte. Peut-être était-ce due à son éducation, où le savoir et la connaissance étaient des piliers fondamentaux. Ou bien était-ce le fruit d'un désir plus complexe, qui la poussait à aller toujours plus loin, et à profiter toujours plus de cette liberté inconditionnelle qu'elle s'était offerte. Partir de la cité Alfar pour s'enliser dans la routine d'une autre ville, cela ne rimait à rien.

Par une belle matinée, elle décida de se promener au cœur de Ciel-Ouvert, une bourgade construite près d'une ancienne prison. La silhouette recouverte par son éternelle cape sombre, Korra allait de taverne en taverne, se délectait d'un peu d'hydromel avant d'aller dépenser le peu d'argent qu'elle avait dans une parure au prix déraisonnable. La jeune Alfar avait pour habitude d'acheter un bijou dans chaque ville qu'elle visitait, plus pour le plaisir grisant d'avoir quelque chose de beau et de cher que d'avoir un réel souvenir. Sa garde-robe était simple pour ne pas être encombrante, mais elle possédait une quantité incroyable de bagues, collier et bracelets en tous genre, la plus part sertis de pierres précieuses.

Perdue non loin du quartier Ode, elle remarqua, au détour d'une ruelle, un étrange gong. Après s'en être doucement approché, elle pouvait désormais apercevoir à sa surface des représentations d'esclaves, ainsi que des symboles d'une langue qu'elle ne comprenait pas. Une petite voix dans son esprit, la même qui lui commandait de consumer son argent de façon inutile, lui soufflait de le faire sonner. « Quel son peut bien sortir de cette épaisse plaque cuivrée ? » Se demanda-t-elle. Cependant elle ne fit rien, se doutant bien de l'importance que devait avoir une telle relique pour cette cité. Elle ne voulait pas finir dans l'immense prison qu'elle avait vue quelques heures plus tôt. Korra se mit à plisser les yeux lorsqu'elle aperçut une lueur incongrue naître autour de l'objet, comme si ce dernier rayonnait. La situation aurait presque pu passer inaperçue si un homme ne s'était pas approché du gong muni d'un énorme bâton, prêt à frapper sa surface avec ce dernier. Intriguée et mal à l'aise, l'Alfar sentait que quelque chose n'allait pas. Dans une tentative vaine d'arrêter la personne dans son geste, elle s'avança, les bras croisés sur sa poitrine.

« Qu'est ce que vous fa- »

Au moment où elle allait finir sa phrase, l'homme frappa le gong avec force, libérant une onde de choc qui fit tomber Korra dans l'inconscience. Lorsqu'elle se réveilla enfin, sa tête semblait prise dans un étaux, sa gorge était rêche. Elle se releva avec peine, et contempla le monde irréaliste qui l'entourait. La voûte azur de Ciel-Ouvert avait laissé place à des nuages sombres qui grondaient, baignant dans une lueur carmin, de la même teinte que le sang. Le lieu ne ressemblait en rien à la cité dans laquelle elle se trouvait quelques instants plus tôt. Des centaines d'esclaves, enchaînés et roués de coups, s'attelaient à des tâches ingrates tout autour d'elle. Un homme s'avança vers elle, lui tendis un fouet, puis désigna du menton les travailleurs opprimés.

« Vas vite faire ton travail, le maître ne veut pas attendre plus longtemps. » Dit-il en plaçant dans la main de Korra le fouet qu'elle ne prenait pas. « Si tu n'y va pas tout de suite, c'est toi qui prendra leur place. »

Abasourdie, elle serra dans sa paume l'objet, et se dirigea vers un groupe d'esclaves en sueurs, subissant déjà les violences de plusieurs martinets. En dépit de tout ce qu'elle avait déjà fait par le passé, elle ne pouvait pas faire ça. Il n'y avait rien de plus rustre que cette méthode qui laissait la chair à vif, prête à recevoir le prochain coup. L'Alfar aimait faire souffrir dans son intérêt, le geste y gagnait un peu de charme. Mais dans l’intérêt des noirs desseins d'autrui, la tâche devenait étrangement difficile. Elle leva le fouet, le regard plein d'appréhension, et l'abaissa rapidement, arrachant un cris de douleur à l'homme qui se trouvait devant elle. Il fallait absolument qu'elle trouve un moyen d'arrêter cet enfer.
779 mots
Post I
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité

avatar
Lun 05 Sep 2016, 21:35


« C’est magnifique. » Murmura-t-elle doucement à la faveur du vent. Le chariot avait atteint la cité dissimulée, laissant une douce litanie envahir les tympans des quidams environnants. Ils voyageaient depuis plusieurs jours déjà et le temps commençait à se faire long. Eliott tendait l’oreille, souriante et béate devant la beauté du paysage et les mélopées qui se développaient dans les airs. Hors du temps et de son emprise, le duo parcourut du regard les monts escarpés et enneigés qui entouraient l’exquise ville qui se dessinait élégamment au loin. Leurs pas les avaient conduits ici pour d’obscures raisons, tous deux désirant ardemment s’éloigner de leurs envahissants compagnons d’infortunes. Vadim exhala une opaque fumée opalescente dans les méandres des cieux et jeta au sol les reliquats de son tabac, avant de se tourner vers sa séraphine comparse. « Nous avons donc fait tout ce chemin pour quelques chansons minaudées par des bellâtres à banjos ? » Eliott l’observa longuement, arquant un sourcil de dénégation. Un soupir lui échappa et elle lui offrit sa mine la plus boudeuse et réprobatrice. « Ton manque d’intérêt pour l’art devient pesant Vadim. Quelque chose te plait-il en dehors de la bière ? Tu as bien changé, en si peu de temps... » D’un haussement d’épaules, le damné balaya le reproche. Il était évident qu’un changement avait eu lieu. Quelque chose vibrait en lui, quelque chose de plus bestial, de plus inavouable que ses travers habituels. Une faim insatiable, inassouvie et prenante qui allait au-delà de son sempiternel duel interne entre les deux parts de son âme. L’incube prenait de plus en plus de place, ses pulsions étaient celles d’un bourreau, bien plus que l’antédiluvien souffle erratique de vie auquel il s’accrochait vainement autrefois. Les circonstances étaient différentes, le monde était différent. Tout avait été remis en question depuis quelques mois déjà. Les souvenirs reminiscents de William lui parvinrent, mais il les chassa. « Tu as raison. L’art ne m’intéresse pas, sauf s’il est trivial et qu’il se situe dans une taverne. J’espère que Ciel-Ouvert dispose d’un lot intéressant de ces merveilleux endroits. Après notre escale, j’aimerais que nous nous rendions à Bouton d’Or… » ; « Pour te soûler avec les tiens ? » Les prunelles suspicieuses d’Eliott étirèrent ses lippes en une esquisse de sourire. « Pas seulement ma belle, pas seulement. » Aucun palabre ne fut ajouté et tous deux attendirent patiemment que leur attelage parvienne au cœur de l’ineffable cité.

Ils se séparèrent, d’un accord tacite, Eliott aspirant à la quiétude et la douceur des compositions, lui nourrissant des appétences plus libidineuses et spiritueuses. Aussi, se laissa-t-il happer par les ruelles les plus étroites et les plus délicates, gravissant les marches de quelques hauteurs indicibles, parcourant les places grouillantes d’une plèbe éparse, pour finalement se tenir près d’un mausolée des plus singuliers. Parfaitement rond et mordoré, un ouvrage se tenait suspendu par deux chaines clinquantes, un gong trônait au centre de la bâtisse, appelant les curieux à le contempler. L’exilé s’approcha, en même temps qu’un hère encapuchonné qui tenait fermement un long épieu de bois sombre. D’un geste, vif et calculé, le sonneur fit puissamment tinter son gong, d’une frappe horizontale et adroite. Puis le monde sombra dans les abysses.

Ses mires s’ouvrirent, contraintes par la nitescence agressive de l’astre solaire, qui renvoyait une lueur aussi cinabre que la voûte céleste avoisinante. Tout était différent, le paysage, le ciel, les nuances et les couleurs. Il avait quitté Ciel-Ouvert durant sa léthargie momentanée et se trouvait face à l’inénarrable. Un claquement de fouet capta son attention. Un quidam au faciès rubicond faisait vriller son attirail à l’intention d’un groupement, qui s’affairait à empiler d’imposantes pierres sur une estrade branlante. L’irascible Olybrius se tourna vers le réprouvé et lança son assaut avec véhémence. Surpris, Vadim n’esquiva pas et ressentit la morsure jusque dans son échine. Ses lippes tremblèrent un infime instant, mais aucun octave ne vint franchir leur seuil, sa propension à la violence était mise à mal par le comportement peu affable de l’ersatz de tortionnaire. S’élançant en écumant de rage, le proscrit abattit ses phalanges sur le visage ébahi du forcené, menant à un craquement satisfaisant qui fit choir son corps désarticulé. Ses doigts se refermèrent sur l’objet du délit, en caressant soigneusement son cuir souple, avant de tourner ses orbes céruléens vers une autre créature aux allures de bourreau. Quelque peu alliciante, elle freinait cependant ses afflictions, le visage tordu par l’hésitation. « Dois-je te corriger comme ton comparse ou pouvons-nous discuter tranquillement ? J’adore ces petites choses et les utiliser contre toi ne sera pas pour me déplaire. » Tout en déblatérant ses quelques diatribes venimeuses, le réprouvé lui désignait le fouet qu’il tenait fermement en main. « Commençons doucement. Peux-tu me dire où nous sommes ? » Sans attendre sa réponse, Vadim fit claquer le fouet sur l’épaule de la créature, entamant son vêtement d’une déchirure sinueuse. « Simple avertissement, mais si tu ne veux pas perdre la totalité de tes jolis vêtements, j’apprécierais une réponse. Simple et concise. » Ses lippes s’étirèrent brièvement en un simulacre de sourire. L’incube frémissait. L’alfar incarnerait les dommages collatéraux de sa fourbe volonté.

862 Mots

Revenir en haut Aller en bas
 

- Trahi par le gong - [Vadim]

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Revenir en haut 
Page 1 sur 1

 Sujets similaires

-
» Trahi par le gong | Scott
» Trahi par le Gong | Quête Mozaga
» Les Sirènes [Quête - PV Howl Vadim]
Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Le pouvoir du Yin et du Yang :: Zone RP - Océan :: Continent Naturel - Est :: Voile Blanc :: Ciel-Ouvert-