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 Et le sang fit rougir les étoiles. [Yulenka]

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Lun 18 Juil 2016, 08:22

Sens dessus-dessous. Le monde ne s'ouvrait plus sous son regard. Jamais il n'avait été à elle, et il lui échappait toujours. Entre ses doigts blancs, le Temps filait sans se retourner, lui dérobant tout ce qu'elle croyait posséder. L'appartenance n'était qu'une illusion. Une fuite en avant qui se révélait une erreur magistrale lorsqu'il ne restait plus rien. Quelle avait été la sienne ? Peu importe la manière dont elle s'interrogeait ou ses diverses demandes, les recoins de sa mémoire ne lui délivraient qu'un seul prénom. Lui. Et pourtant, un hurlement glacé au fond d'elle-même clamant l'inverse de ce que la logique lui imposait. Une sensation renversante que de se retrouver déchirée entre soi et une autre, une inconnue qui n'est que le reflet de ce que l'on n'ose pas être. Quand la volonté s'effrite, le coeur s'agite. Plus qu'une idée, une certitude. Certitude qui, un jour, après avoir attendu patiemment que l'heure vienne de faire son entrée au royaume des doutes, tomberait elle aussi. L'éphémère lui laissait un goût amer dans la bouche. Un tourbillon grondait et s'affolait derrière la pâleur de ses yeux tristes, retombant en déferlantes abyssales. S'accrocher à la raison ne la menait nulle part. Avec la patience d'une amoureuse fidèle, la folie guettait le moindre de ses mouvements, cachée dans une âme qui ne se comprenait pas elle-même. C'était si doux, de sombrer.

Insensibles à la vie, muets au changement, les astres demeuraient silencieux. Seul le bercement sauvage et exquis du ressac se faisait entendre. Depuis une heure à peine, le ciel avait chaussé ses souliers d'obsidienne, et l'obscurité envahissait le rivage, ne laissant que la lueur des spectres célestes blanchir légèrement les remous de l'océan et s'y refléter comme dans un miroir au relief incertain. Percevoir les contours, et seulement vouloir en briser les limites. Le sable, l'eau, la nuit. Allongée entre les grains mordorés, elle s'amusait à les tenir dans le creux de sa main et attendait qu'ils s'effacent, tour à tour, avalés par le vent. La brise marine, empreinte de sel et de promesses de voyage, parvenait quelquefois à apaiser ses tourments ravageurs. Simplement vêtue d'une robe blanche, elle avait quitté la maison sans prévenir ni même laisser un mot, s'évanouissant dans la nature pour mieux fuir ce qu'elle voyait arriver. L'inévitable confrontation entre elle et des êtres qui ne la reconnaissaient plus. Comment pouvaient-ils même prétendre l'avoir connue, ne serait-ce qu'une seconde ? Tout paraissait s'éclaircir et s'obscurcir sans cesse, et ce ballet imprévu finissait par la lasser. Appartenir à son peuple se révélait à la fois une chance et un poison. La mélodie qui cognait dans sa tête ralentit un instant, déchaînant sa fureur amicale dans les oreilles d'un de ses congénères. Alors, prenant son temps, elle se redressa pour retrouver les flots, ces mêmes flots qui avaient voulu la retenir à tout jamais quelques mois plus tôt.

Sentir l'écume se fracasser contre son corps à demi nu balayait sa peur. Souriante, la Rehla appréciait la fraîcheur vivifiante de l'eau. Cela lui donnait du courage. Réveiller ses sens, voilà ce dont elle avait besoin.  Réfléchir en permanence l'éloignait du monde, comme si la logique ne pouvait s'encombrer de sensations. Difficile de croire que l'océan pourrait la délivrer d'un tel fardeau. Et pourtant, bercée par les vagues, elle se laissait dériver en oubliant tout ce qu'elle savait, rejetant obstinément toute pensée. Sourde à l'avertissement de son passé, elle osa même s'aventurer là où ses pieds ne touchaient plus le fond et s'octroya quelques minutes de nage, cherchant à trouver un accord avec cet élément qu'elle ne maîtrisait pas. La brune savait que rien ne pourrait lui arriver aussi longtemps qu'elle ne toucherait pas la plage. Il le faudrait. Le Destin ne s'évitait pas. Il ne fallait pas y penser. Savoir que quelque chose allait se passer, à quelques mètres à peine, et d'ici quelques instants, sans en connaître les circonstances ou l'issue pouvait facilement la faire basculer dans une folie à laquelle elle ne voulait plus goûter. Ses écarts de conduite ne devaient plus se reproduire. Qu'importe la souffrance que cela lui infligerait _ après tout, n'aimait-elle pas souffrir ? _, elle devait rester fidèle à la jeune femme qu'elle avait été pour espérer la redevenir. Et ce moment de tranquillité où l'âme restait silencieuse, déjà rompu. Lassée que son cerveau ne puisse cesser de passer d'un fil farfelu à un autre qui ne ressemblait pas au premier, elle soupira et sortit de l'eau. Ruisselante de sel et de larmes océanes, elle se tint debout face au bleu qui s'étendait devant elle pour dévorer l'horizon et finit par fermer les yeux. Tout devait se taire en elle, désormais. Une présence, juste derrière elle. « Vous êtes en retard. » Quelque chose heurta son crâne, et son corps glissa sur le sable.


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Lun 18 Juil 2016, 17:50


Cela faisait des années que je l'observais, que je scrutais son épanouissement, son évolution. Le chemin avait été long, petite Callidora, si long depuis ce soir là. Je revois encore tes grands yeux qui m'ont si longtemps hanté. Une sorte de révélation, plus que ton sang pur et exquis d'enfant, ce qui m'avait attiré chez toi.... C'était ton potentiel. Mais tu étais si jeune, si peu développée..... C'était trop tôt. Il ne fallait pas tout gâcher. Comme une fleur, je t'ai vu grandir, t'ouvrir de toutes tes pétales. Et à présent que tu parfumes le monde de tes fragrances, il est l'heure..... l'heure de vérifier si toute cette patience en valait bel et bien la peine. Il est l'heure de te cueillir, et de te figer à jamais dans toute ta splendeur et ta beauté, dans toute ta jeunesse.... Celle qui n'aurait bientôt plus de signification pour toi, tout comme le reste du temps d'ailleurs. Quelle découverte je te réserve, plus qu'un voyage, plus que la beauté que n'importe qu'elle de tes étoiles, ce que je t'offre.... C'est la renaissance. Une place parmi les étoiles éternelles que tu contemples tant.

Mais avant cela, ma petite fleur étoilée, il me faut être sûr.... Il me faut savoir.... Savoir si tu seras digne de moi. De mon présent. De mon héritage. Je dois être sûr que tu seras en mesure d'affronter cette nouvelle non-vie, que tu marcheras dignement sous la lune chaque nuit, que tu seras en mesure de t'élever. Si tu trouves parfois ta vie compliquée, celle qui t'attend est réservée à l'élite, et la faiblesse n'y a pas sa place. Il n'est jamais simple pour un infant de s'endurcir. Beaucoup sont ceux qui succombent à leurs premières nuits. Je n'ai pas envie de vivre cette déception, ce gâchis. Je vais te donner un avant goût de cette difficultés, et des tourments qui t'attendent. Le tribut à payé est souvent pesant au début, mais il incombe aux êtres de la nuit de s'en acquitter et plus tard de le dominer. Tu as en toi toutes les capacités nécessaires, je le sais, je l'ai vu, je le sens. Mais seras-tu capable de t'en servir pleinement ? De faire appel à tes moindres ressources ? A déclencher cette rage, cette fureur pour survivre envers et contre tout ?

Il me tarde ma jolie amaryllis, et ce soir signe le tournant de ton destin. Peut-être le sais-tu, peut-être le sens-tu. Ce soir j'ai envoyé un jardinier te cueillir. Ce soir soir tu te réveilleras sur les flots, à bord d'un grand bateau. Ces pirates ne sont que des pions sur mon échiquier, et leur rôle est de t'éprouver. Peut-être vont-ils un peu te malmener, mais ce sera le moment pour faire jaillir ta force et me rendre fier. Tous les protagonistes sont réunis et prêts et moi aussi je suis là, bien sûr. Je t'observe te faire hisser à bord, le plus précieux trésor de tout ce navire. Aveugles qu'ils sont, ils ne savent pas ta valeur, ils ne le peuvent pas, ils n'en sont pas dignes. Ils te descendent à fond de cale, te mêlant à un troupeau de bétails qui braille et s'agglutine dans un recoin. Comme j'espère que tu ne te rabaisses pas à leur niveau.... Je ne perdrais rien de ton test, pas un seul pas, pas un seul regard car je suis là. Dissimulé au fin fond de cette cale, grimé en l'un de ces gueux. Je me sens si impatient et excité, car après toutes ces années tu es plus proche que jamais. Bientôt l'éveil pour toi.... Peut-être pas le plus agréable de ta vie, mais certainement pas le pire, ça je peux te le promettre. Quelle surprise me réserveras-tu ? Que vas-tu faire ? La nuit se passe et bientôt le jour sera là.... Je ne le crains plus depuis longtemps et heureusement, sans quoi je devrais te quitter des yeux. L'aube se lève et avec ce nouveau jour décollent mes espoirs. Ne faillit pas, dépasse toi, et sois ma victoire !

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Jeu 21 Juil 2016, 10:31

Ce fut d'abord la sensation insouciante et sensuelle de flotter au-dessus du monde, quelque part entre le ciel et la terre, en un lieu où même le ciel et la terre perdaient leur sens. Et puis, un tapotement léger sur la droite, comme si l'on s'acharnait à la distraire pour l'enlever de ce néant bienheureux où elle se plaisait. Callidora remua dans son sommeil, à la poursuite d'un rêve qui n'existait pas. Peu à peu, elle se sentait glisser vers un ailleurs qu'elle ne voulait pas découvrir. Refuser l'inévitable ne menait à rien, et son corps lui revint finalement, avec une imprévisible brutalité. Battant des cils, la brune se redressa légèrement et tomba nez-à-nez avec un visage féminin aux traits inconnus. Sa propriétaire tenait un vieux linge humide entre ses doigts abîmés et lui offrit un sourire craintif qu'elle n'osa lui rendre. En observant autour d'elle, la Rehla eut la surprise de voir une douzaine de paires d'yeux ternes posés sur elle, attendant vraisemblablement quelque chose. Aucun de ces regards ne lui paraissait familier, et pourtant, elle crut distinguer une lueur d'inquiétude en chacun d'eux. « Pardonnez, ma moiselle, y sont pas très bavards. Z'avez reçu un méchant coup sur la tête. Y croyaient que z'alliez jamais vous réveiller. Je leur avais bien dit. » Ainsi, ses récentes visions s'avéraient. Sans prêter attention aux difficultés que rencontrait manifestement son interlocutrice avec la langue commune, elle finit par se relever, prouvant à tous qu'elle se sentait en pleine forme, à l'exception de quelques courbatures courant le long de son dos.

La cale se révélait tout juste assez haute pour qu'elle puisse s'y tenir debout, ce qui expliquait que ses nouveaux camarades restent assis. Promenant ses iris dorés sur la petite assemblée, elle constata, une pointe de tristesse au coeur, que ses membres se trouvaient dans un état pour le moins regrettable. Leurs cheveux s'enlaçaient de nœuds sales et la crasse et le sel qui se mêlaient sur leur chair ne laissait aucun doute sur le traitement qui leur était infligé. Une étincelle de colère s'alluma en elle. Leurs noms s'invitèrent d'eux-mêmes sous son crâne. Prenant encore quelques secondes pour les observer, elle ne tarda pas à remarquer leur attitude effrayée. Jamais ils n'oseraient se rebeller. La brune savait qu'ils ne termineraient pas leur vie sur ce bateau. Quelqu'un devait les libérer. Pour quelle autre raison les astres l'auraient-ils envoyée en ces lieux ? La certitude qu'elle pouvait intervenir berçait son coeur. « Qui ose vous enfermer ainsi ? » Depuis quelque temps, sans comprendre ce qui avait changé en elle, Callidora ne supportait plus que des êtres soient privés de leur liberté. Et pour ce qui était de son peuple… Le respect qu'elle portait à ses lois s'effaçait face aux commandements des lumières célestes. C'est un homme à la voix tremblante qui lui répondit en se raclant la gorge. « Le capitaine. » Un frisson d'effroi sembla traverser la pièce à cette simple évocation. La peur les dévorait, et la brune ne voyait pas ce qu'il y avait là de si terrifiant. « On travaille pour lui et il nous donne à manger, et quand il n'est pas satisfait, il nous vend ou nous sacrifie. C'est ce qui... » Son interlocuteur s'interrompit brusquement. Des bruits de pas résonnaient au-dessus.

Une trappe s'ouvrit sans prévenir, laissant entrer un rectangle de lumière dans la cale. Par un réflexe surprenant, les autres s'écartèrent pour se réfugier aux quatre coins de la pièce. « Attrapez-la, je veux la voir. Et faites sortir les autres. » Les sourcils froncés, Callidora observa les mains qui se tendaient vers elle pour la saisir et ne protesta pas, ayant une idée derrière la tête. Quelque chose sur le côté détourna son attention. La brune ne croisa qu'un regard d'un bleu tellement pâle qu'il semblait blanc. Son coeur rata un battement, et elle se retrouva sur le pont, ne pensant qu'à ces yeux échappés de l'obscurité. « On dirait bien que nous avons attrapé un sacré morceau, cette fois. Dommage que tu doives bientôt nous quitter. » En parlant, celui qu'elle identifia instantanément comme le capitaine s'était approché d'elle pour caresser sa joue d'un geste grossier. Sans même sourciller, la Rehla attendit qu'il termine son petit manège. Heureusement pour lui, son anti-magie le protégeait des éclairs qu'elle aurait voulu abattre sur ce rictus prétentieux. « Rien de bien sorcier, pour commencer. Tu laveras les cabines, avec les autres. » En voyant son air impassible, il commença à perdre son sang-froid. La brune savait ce qu'il attendait d'elle, et elle ne le lui donnerait jamais. Tout ce dont elle avait besoin, c'était de quelques minutes de solitude pour élaborer un plan. « Ne t'inquiètes pas, ma jolie, je saurais te dresser avant notre arrivée sur l'île. » Visiblement, il ne doutait de rien. Regrettable pour lui.

Un sourire empreint de suffisance se figea sur les lèvres de la jeune femme. Pour qui se prenait-il, au juste ? Une seule personne en ce monde pouvait prétendre avoir l'ascendant sur elle, et ce n'était qu'une domination illusoire à laquelle elle se prêtait par amour du jeu. Désormais face à son interlocuteur, elle releva la tête pour le défier, apercevant du coin de l'oeil les esclaves qui se dispersaient vers leurs différentes tâches sans perdre une miette de la scène. Confiante, elle lui répondit d'une voix glacée par l'insolence. « Au risque de vous décevoir, cher « patron », l'homme qui fera de moi sa créature n'est pas encore né et ne verra sans doute jamais le jour. » L'attitude guillerette de l'Humain habitué à être obéi céda la place à une facette plus sombre en moins d'une seconde. Callidora terminait à peine sa phrase qu'une gifle retentissante vint embrasser sa pommette. L'effroi des résidents de la cale prenait en partie son sens, à présent. Furieux, le capitaine aboya un ordre pour éviter de la précipiter lui-même dans les flots, connaissant la valeur qu'elle aurait une fois présentée au marché. « Redescendez-la. Jusqu'à ce que tu apprennes la politesse, tu resteras en bas sans boire ni manger. » L'un des pirates lui enserra le bras pour la forcer à se plier à la volonté de leur cher. Sans porter la moindre intention à l'un ou à l'autre, elle se dégagea de l'étreinte de ce dernier et sauta d'elle-même dans la cale. Impatiente de découvrir ce que lui cachait l'ombre, un frisson d'excitation couvrit sa peau lorsque ses pieds touchèrent le plancher de bois.


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Jeu 21 Juil 2016, 21:03


Enfin tu t'éveilles, je suis si excité ! Le bétail s'occupe de toi dans un réflexe naturel de survie, en créant spontanément un groupe, et en y accueillant les nouveaux membres dès leur arrivée. Tous tes gestes sont observés, scrutés et analysés. Il suffit de voir ton regard pour lire en toi, ma petite amaryllis.... Et déjà je te sens bouillonner, te révolter. Par ta condition, par leur condition ? Te connaissant surement plus par leur état que par toi, du moins pour l'instant. Je me demande si tu perdras ce côté altruiste une fois la mort bravée. Tant de choses changent une fois que la vie t'est arrachée. Mais tu auras tout le temps de le découvrir, oui.... Tout le temps.... Tu questionnes les autres, et le ton que tu emploies donnes déjà la note. Peut-être ne t'en rends-tu pas compte, ou peut-être pas, mais dans ta voix je le sens, tu l'as déjà condamné, et dans ton esprit je devine que tu l'as déjà écroué.... Bientôt tu suivras cette même logique de jugement à des fins bien plus mortelles et sanglantes qu'actuellement, c'est une promesse que je te fais.

Tu as déjà établi ta supériorité en cette instant, en te proclamant juge de cette homme "capitaine", et dans ta détermination on le sent, tu t'es déjà proclamé bourreau.... Il ne te faudra que la première occasion pour que ta colère s'abatte sur lui. Si intéressant, si attrayant, il me tarde tant d'y être. Mais je dois être patient, même si le début de ce spectacle me plaît, je dois vérifier que tu iras jusqu'au bout, et plus encore. Peut-être me réserveras-tu des surprises ? Ho comme j'ai hâte d'y être ! Ledit capitaine arrive, et te saisit, et tandis que les autres sortent de leur trou comme des rats, je me faufile à l'extérieur à mon tour, et me dissimule derrière des cordages. J'étire mes membres tel un chat, et me les dégourdis. Même si me cacher dans les moindre recoins ne m'est pas chose inconnue, je demeure quelqu'un de grand, et me plier en quatre reste inconfortable pour moi. Mais c'est un moindre mal pour le spectacle que tu me réserves. Après tout, il me faut bien faire moi aussi quelques menus sacrifices. Les premiers échanges entre toi et ce flibustier de pacotille. Comme à n'en pas douter il se montre grossier et dépravé.....

Cela dit, même si je ne compte pas intervenir pour le reste, je ne tolèrerais pas que lui ou quiconque vienne souiller tes délicats pétales. Tu es MA fleur étoilée, et ces gueux d'humains ne méritent certainement pas ce genre de "faveurs" primitives et bestiales. Encore un peu de patience ma mignonnette, et bientôt tu seras acquittée de cette pratique dégoûtante. Pour l'instant je te fixe, me demandant ce que tu comptes faire. Ton air impassible n'est pas innocent et il comprend que tu le méprises, que ses mots ne t'atteignent pas. Excellent ma chère, excellent. Cette attitude te sera si utile dans la nouvelle "vie" que je te réserve. Tu l'useras tant que cela deviendra ta nature. Pour l'heure, ce prétentieux bipède assure pouvoir te dresser avant la fin de leur voyage. Mais quelque chose me dit qu'il se fourvoie lourdement, et mon instinct ne me trompe pas.... Tu lui réponds dans le respect de ton honneur et de ta fierté. Je n'en attendais pas moins de toi, et je dois m'empêcher de pousser un petit rire. Ho pour sûr, cet avorton d'humain ne pourra jamais prétendre à te posséder. Mais petite fleur étoilée, ne sois pas sûre que tu n'appartiendras jamais à personne, car d'ici les prochain jour ton destin changera.

Mais pour plus tard, ce trait de caractère te sera surement utile. Garde le précieusement au fond de toi, et un jour, il te faudra de nouveau t'en servir, lorsque je saurai qu'il sera temps pour toi de marcher seule la nuit. L'autre barbare décadent te gifle, dans un geste aussi pitoyable que l'être faible et insipide qu'il est. J'ai bien conscience que cela n'est trois fois rien comparé à ce qu'il pourrait te faire. Mais lorsque j'ai fais courir le bruit de ta valeur dans cette sordide taverne, la somme que tu pourrais lui rapporté lui est restée soigneusement gravée dans sa mémoire. S'il n'est sensible à aucune forme de splendeur ou d'intelligence, il est néanmoins réceptif à l'attrait pécuniaire. Pathétique. Enfin, je ne vais pas me plaindre. Cela ne fait que rendre cet esprit si faible encore plus manipulable qu'il ne l'est déjà. Le voilà qui te renvoie dans la cale, il me faut être le plus rapide et m'y faufiler avant eux.... Ce qui ne fut guère compliqué. Le temps qu'il se décide à se bouger, à ce qu'un des larbins du capitaine te saisissent etc, j'ai largement eu l'occasion de disparaître de nouveau. Pourquoi je m'échine à retourner dans ce clapier ? Parce que tu as vu mon regard.... Et que je te sais curieuse ma petite amaryllis.

Et alors que j'essaie de m'installer confortablement dans ce trou à rat, c'est tout naturellement que tu viens à moi. Comme cela est grisant, nous faisons presque connaissance, même si sous ses haillons et cette apparence si peu soigné, je suis méconnaissable. Tu viens à mon encontre, je te sens fébrile, et je dois me contenir pour réprimer un large sourire satisfait. Il me faut entre dans la peau de mon personnage, et d'une voix comme enroué, je t'adresse la parole après des années de silence.


Vous vous êtes déjà faite envoyée au trou ? Vous ne devriez pas vous attirer sa colère mademoiselle, cette homme est cruel....

Il siérait davantage de dire que ce n'est qu'une brute épaisse sans aucune classe ni panache, avec autant de charisme qu'un Brujah ivre mort, mais je dois rester crédible. Comme le sont parfois les humains, je joue les pipelettes bavardes, et j'enchaine sur mes fictions.


Vous savez, gardez ça entre nous mais ce capitaine espère de vous une coquette somme pour pouvoir mener une excursion dans l'île où il veut se rendre. Quand on sait après quel trésor interdit il court, vous devez coûter très chère....


Cet imbécile complet ne connaissait surement rien du collier, il croyait simplement que tu étais chère et c'était le cas. Chère à mes yeux.... J'avais amorcé l'histoire, il ne me restait plus qu'à espérer que ton esprit vif et curieux s'éveille à cette histoire de trésor interdit. Mais qui n'est pas tenté par l'interdit ?

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Mar 26 Juil 2016, 11:54

À chaque nouvelle vague, le craquement des planches retentissait dans la cale. Une semi-obscurité écrasée par le sel y régnait, chassée de son trône par la trappe restée légèrement ouverte. La brune préféra garder le silence, ne sachant ce qu'elle devait dire. Nul doute que l'homme se trouvait dans les parages. Quelque chose de… Quelque chose de différent et d'incroyablement inquiétant émanait de lui. Sans son amour de l'aventure et son habituelle fréquentation du danger, jamais elle n'aurait osé redescendre. Ne se doutant pas une seule seconde de ce qui se cachait dans un recoin encore obscur, elle sursauta légèrement en entendant une voix rauque s'élever. Intriguée par de tels propos, Callidora décida d'approcher son interlocuteur et se retrouva face à lui, entre l'ombre et la lumière. Lui avouer qu'elle avait volontairement provoqué le capitaine pour qu'il la renvoie entre quatre planches en espérant pouvoir parler avec lui était impossible. « Cet homme ne m'effraie pas, pas plus que ses larbins. S'il veut jouer les rois du monde sur son petit navire pour se donner l'illusion d'avoir de l'importance, c'est son problème. En revanche, il risque d'être déçu de m'avoir attrapée. » Ces derniers temps, elle ne supportait pas de voir quelqu'un priver de sa liberté, et qu'on cherche à lui enlever la sienne emplissait son coeur d'une colère froide. N'agissant jamais par simple plaisir de faire le mal, elle en arrivait néanmoins souvent à de telles extrémités lorsqu'on éveillait ce détestable sentiment qui lui faisait perdre tout sens des réalités. En attendant de préparer sa vengeance, elle devait tout d'abord comprendre ce que lui voulait l'inconnu.

Davantage que le regard d'une pâleur improbable qu'il possédait et qui lui rappelait quelque chose sans qu'elle ne parvienne à s'en souvenir, ce furent ses paroles qui retinrent son attention. L'appât du gain ne l'intéressait en rien, et à vrai dire, ce n'était jamais pour l'argent qu'elle se jetait à l'aventure. En revanche… « Interdit, vous dites ? C'est absurde. Rien n'est interdit, à moins qu'il ne s'agisse d'un trésor suffisamment puissant pour qu'il puisse détruire le monde ou transformer un homme en Aether. Et, avec tout le respect que je vous dois, je doute franchement qu'une telle chose soit possible. » Son avis à ce sujet se révélait tout autre, mais elle ne comptait pas livrer ses véritables pensées avant d'en savoir plus. Même si elle abhorrait le mensonge, ne pas être honnête arrangeait quelquefois ses affaires. De toute manière, s'il lui posait la question, elle ne dissimulerait pas la vérité. Quoi qu'il en soit, une autre interrogation effleurait son esprit. « Et vous ? Pour quelle raison ne travaillez-vous pas avec les autres ? » À en juger par son allure pour le moins négligée, il devait croupir sur le bateau depuis plusieurs jours, voire quelques semaines. Cela dit, la brune ressentait une certaine méfiance à son égard. Les scorpions aussi paraissaient chétifs et innocents, jusqu'à ce qu'ils frappent au moment où l'on s'y attendait le moins et propagent leur venin comme un éclair. Trouver des alliés dans les prisonniers lui serait nécessaire pour venir à bout du capitaine, et mieux valait s'assurer qu'ils soient de son côté avant de passer à l'attaque. Recruter des membres de l'équipage étant exclu, s'appuyer sur les esclaves en attisant leur envie de révolte serait indispensable. Tout élément serait bon à prendre, y compris ce curieux personnage.

Soudan, Callidora remarqua une dose inhabituelle de lumière et leva les yeux vers la trappe, portant une main à ses yeux pour éviter d'être aveuglée et interrompit la phrase qu'elle venait de commencer. « Voilà qu'elle parle toute seule ! Une timbrée, manquait plus que ça ! Le capitaine a dit qu'y avait pas d'raison pour que tu fasses rien. Alors, tiens, et dépêche-toi, sinon tu mangeras rien. » Évitant de justesse une caisse qu'il balançait dans la pièce avant de la refermer, annihilant cette fois toute lueur, la brune attendit de s'habituer de nouveau à la pénombre. Légèrement contrariée par cette intervention indélicate, elle s'approcha de la boîte dont elle souleva le couvercle avec précaution. Ne distinguant que les contours de son contenu, elle fit tourner quelque chose entre ses doigts avant de reconnaître un coquillage percé. Farfouillant au hasard, elle tomba sur ce qui ressemblait à des fils ainsi que différentes petites sphères. « Tiens, donc. Des colliers… Il y a pire, comme travail. » Haussant les épaules avec indifférence, Callidora prit place en face de la boîte, s'asseyant sur les planches. D'un geste hésitant, elle attrapa le fil pour y enfiler quelques perles. L'inconnu semblait avoir disparu, une fois de plus, et pourtant, elle sentait sa présence. Se cachait-il des matelots ? Secouant la tête, elle préféra laisser cette question de côté pour plus tard. « Vous savez, la docilité amène parfois à de charmantes occasions. » En l'occurrence, cela lui permettait de disposer d'une certaine tranquillité, le temps de réfléchir à un plan suffisamment solide. « Vous voulez m'aider, peut-être ? Ce doit être ennuyeux de rester enfermé sans rien faire. » Doutant qu'il soit enthousiaste à l'idée d'associer des coquillages et des perles pour la solde d'un capitaine qui le traitait en esclave et qu'il paraissait redouter, elle ne cherchait qu'à deviner si elle pouvait lui accorder sa confiance ou non. Fredonnant doucement une mélodie qui envahissait son esprit, la Rehla se consacrait toute entière à sa tâche, laissant ses méninges tambouriner sous son crâne, saisie d'une étrange impression dès qu'elle levait les yeux vers son camarade.


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Jeu 28 Juil 2016, 00:11


Qu'elles étaient douces à mes oreilles, tes paroles pleine de fierté et d'impétuosité. Tu as cerné sans mal ce pathétique petit humain insignifiant.... Oh mais que dis-je, humain et insignifiant, c'est un pléonasme. Je dois réprimer un sourire pourtant si sincère lorsque je t'entends dire que cet avorton de pirate va regretter de t'avoir capturée. Même toi tu ne sais pas ô combien tu as raison en cet instant. Cette situation est si amusante, et dire que je ne peux même pas en rire à gorge déployée. Tu es presque cruelle avec moi ma petite amaryllis, à m'offrir pareilles occasions sans que je puisse en profiter..... Je me demande si tu garderas ton sens insoupçonné de l'humour une fois ta vision des choses "transformée"..... Il me tarde, il me tarde.... Mais pour l'heure, je t'observe te jeter dans les bras de l'amorce que je t'ai tendu. La curiosité, un si vilain défaut qui est pourtant une si grande qualité dans les bonnes occasions. Il te faudra apprendre quand être curieuse, et quand se méfier de ce genre de piège, mais patience.... Si tu t'en montre digne, tu auras l'éternité pour cela. Pour l'instant, il me faut ferrer le joli petit poisson Combattant que tu es.

-Il y a des reliques plus fourbes et puissantes qu'on ne le croit mademoiselle. Peut-être que celle-ci ne peut pas détruire le monde, mais pour qui sait l'utiliser, elle peut permettre sa domination....

Doucement, doucement.... Je dois te délivrer les informations doucement, comme si je voulais ramener la ligne à moi sans te blesser ni te brusquer. Mais voilà que tu remarques que je ne travaille pas avec les autres. Et cet abruti de larbin qui vient conforter l'aspect étrange de la situation. Non content d'être des bons à rien, ils se sentent obligés d'être mauvais en tout ! Enfin, je ne vais pas me laisser déconcerter pour si peu. Je sais retomber sur mes pieds, et avec un certain aplomb et un ton calme, je te réponds tout naturellement.

-C'est parce que je me suis fait passé pour mort. Ils pensent même s'être débarrassés de moi, et avoir jeté mon cadavre par dessus bord. Mais la vérité est que je me cache ici, là où leur orgueil les empêche de venir vérifier.

Pour qu'un mensonge soit crédible, il faut le raconter comme si on y croyait, et surtout qu'il soit cohérent. Il est vrai que parfois, plus c'est gros, plus les simples d'esprits marchent. Mais je me refuse à te croire ainsi, et je préfère être prudent, et jouer dans la subtilité. Tu te saisis de ton travail, et t'adonnes à la tâche. J'aurais cru que tu allais refuser en bloc la moindre tâche, mais ta fierté ne te pousse pas à être stupide non plus. Une bonne chose que de savoir où mettre les limites, car en mettant ta hargne de côté pour l'heure, tu t'assure des repas qui te permettront de tenir le coup. Mourir bêtement de faim en résistant, cela n'avance à rien. Tu m'invite à me joindre à sa tâche, ce qui m'offre une occasion de crédibiliser mon personnage. Je m'avance maladroitement, et fait mine de chercher à tâtons le nécessaire pour faire les colliers. Mais ce ne sont là que des finauderies, car l'obscurité n'a depuis longtemps plus de secret pour moi, et je peux très distinctement discerner chaque perle, le fil, les orifices, les traits délicats de ton visage.... Mais cela moi seul le sait. Je finis par attraper une perle et continue de chercher le fil tout en te répondant.


-Je veux bien essayer, mais hélas je ne promets rien. Ces yeux sont vieux et usés, ils ne voient presque plus en temps ordinaire, alors ici, dans cette pénombre.... Nous verrons bien, enfin façons de parler.


Je vais prendre tout mon temps pour m'adonner à cette tâche, histoire de ne pas éveiller tes soupçons. Et tandis que l'on s'affaire, je vais continuer de te donner ce que tu espères au fond de toi....

-Il est vrai que les journées sont longues ici. Mais les occasions de pouvoir s'enfuir ne veulent pas se présenter à moi. Alors je pense, je pense. J'imagine avec horreur ce que le capitaine ferait de ce collier qu'il convoite. Je me demande s'il existe une personne digne de ce collier, de ce pouvoir. Imaginez, un collier capable de changer la destinée.... Mais je dois vous embêter avec mes histoires de vieillard.

Te pousser, te titiller, te donner l'envie d'en savoir plus, d'en avoir plus.... Jusqu'à quel point vais-je pouvoir te pousser, ma belle petite fleur étoilée ?

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Jeu 28 Juil 2016, 22:22

À travers l'obscurité, le moindre événement prenait souvent un tout autre sens que celui qu'il aurait pu avoir à la lumière du jour. En l'occurrence, apprendre ce qu'elle voulait savoir sans éveiller les soupçons de l'inconnu se révélait infiniment plus délicat qu'à l'accoutumée. Des informations d'une importance considérable lui manquaient, et elle ne pouvait que supposer les contractions des traits de son visage à chacune de ses paroles. Comment ne pas se tromper sur ses véritables intentions et deviner ce qui se tramait derrière ce regard plus pâle que le ciel un jour d'été ? Avec un air tranquille qui ne laissait rien présager de la sournoise mécanique qui se mettait en place sous son crâne, Callidora se contentait de réaliser quelques colliers, sans se presser. Alterner entre un coquillage et une perle ne lui semblait pas très esthétique. Aussi avait-elle préféré séparer les deux matières, préférant de loin les premiers qui ne risquaient pas de lui échapper des doigts. Se concentrer sur une tâche manuelle relativement simple permettait à son esprit de tisser une toile suffisamment solide pour qu'elle puisse ensuite s'y aventurer. « C'est sans doute surprenant, mais le pouvoir d'une relique n'est pas ce qui m'intéresse. Savez-vous par hasard si ce bijou dont vous parlez aurait une… Histoire particulière ? » Lui demander explicitement s'il s'agissait d'un objet assez intéressant pour rejoindre sa collection personnelle _ ou les dédales souterrains des Tours de Zéphyr s'il se révélait d'une puissance frappante _ s'excluait totalement. Montrer un vif intérêt pour ce qu'elle convoitait par pure curiosité risquait de se retourner contre elle. Lorsqu'il mentionna les apparentes vertus du collier, elle ne put s'empêcher de grincer des dents. S'attaquer à l'un des principes fondateurs de son peuple n'était pas sans conséquences. « Le Destin ne peut être changé, vous savez. De la vie à la mort, et même après, il ne cesse de vous poursuivre de ses griffes d'argent, et personne ne peut prétendre le dompter. » Et pourtant, du haut de son orgueil de mortelle, l'incertitude grandissait en son coeur, s'étalant comme une tâche d'encre sur un parchemin encore vierge de toute souillure.

Se redressant légèrement pour trouver une position plus confortable, la brune laissa tomber la perle qu'elle venait de saisir. Dans une tentative pour la rattraper avant qu'elle ne soit hors de portée, elle renversa la boîte à l'intérieur de laquelle se trouvaient les précieux éclats de nacre. « Oh, je suis désolée. Je suis maladroite. » Se morigénant, elle progressa à tâtons, luttant avec des ombres qui refusaient de lui révéler ce qu'elle cherchait pour rassembler les fines gouttes d'océan venues rouler sur le plancher de la cale d'un navire de pirates. En fin de compte, Callidora parvint à en récupérer une grande partie, s'efforçant de masquer le trouble qu'elle avait ressenti en s'approchant de l'inconnu. Retournant à sa place en titubant légèrement _ malgré son affection pour les voyages en bateau, elle ne s'habituait toujours pas au bercement des vagues _, elle reprit sa place en silence, se demandant de quelle manière obtenir davantage de renseignements. La tentation de se laisser vendre en tant que docile esclave pour faire faux bond à son nouveau propriétaire et suivre l'expédition qui partirait à la recherche du trésor l'effleura un instant. Sa fierté se révolta presque instantanément, insensible à la logique de son raisonnement. Levant les yeux au ciel, elle réfléchissait à un autre moyen qu'elle ne tarda pas à trouver. Le risque d'échouer était considérablement plus élevé, et elle adopta immédiatement l'idée, doutant sérieusement de finir ses jours enchaînée où que ce soit. Ne restait plus qu'à trouver des personnes dignes de confiance pour l'assister dans sa petite entreprise. « Pensez-vous que les prisonniers aient suffisamment de courage pour se rebeller et mettre un terme au règne ridicule de ce capitaine ? » N'ayant cependant pas l'occasion d'entendre la réponse, elle entendit le craquement caractéristique de la trappe qui s'ouvrait. Combien de temps son silence avait-il duré, pour que les autres soient déjà de retour ?

La Rehla recula et rangea la caisse sur le côté, tendant une rangée de colliers vers la main du matelot qui se présenta sans aucune explication. Manifestement satisfait, il s'éloigna en grommelant qu'il fallait descendre les esclaves. Par réflexe, la brune s'approcha de son interlocuteur secret qui disparaissait entre les ombres, se plaçant devant lui pour le dérober définitivement aux regards les plus aiguisés. Un instant plus tard, le sol de la cale trembla : un des premiers prisonniers venait de sauter, bientôt suivi par chacun de ses congénères. Leurs visages pétrifiés de chagrin alertèrent immédiatement la jeune femme. Un homme semblait particulièrement mal en point et restait courbé, à demi effondré sur les planches de bois. Ecartant les individus inquiets qui se pressaient autour de lui, elle s'adressa à celle qui lui avait parlé quelques heures plus tôt. « Que s'est-il passé ? » La peur fit trembler l'atmosphère, et elle crut l'espace d'une seconde qu'elle n'aurait jamais de réponse. « C'est le capitaine, ma moiselle. Tous les jours, y frappe quelqu'un. Vous, y vous touchera pas. Paraît que vous valez cher. » Horrifiée par cette nouvelle, et sans doute encore plus énervée à l'idée d'échapper au traitement que subissaient ses camarades par simple envie d'amasser des pièces d'or dans une bourse, elle ne quittait pas du regard l'esclave qui avait subi le châtiment quotidien. Sa chemise en lambeaux laissait entrevoir de vilaines zébrures qui maculaient son dos. Callidora s'approcha et tomba à genoux auprès du malheureux. Sa magie, bien que considérablement affaiblie, restait tout de même légèrement présente. Avec une infinie précaution, elle passa sa main au-dessus des plaies, laissant le feu envahir ses phalanges pour réchauffer un corps sous le choc. Une fois qu'elle estima que c'était suffisant, elle se releva en silence, indifférente au murmure de remerciement qui s'échappa des lèvres du pauvre homme. Sans un regard en arrière, elle retourna dans un coin obscur du bateau, revenant vers celui que personne ne semblait voir. Déclencher une rébellion se révélerait peut-être plus complexe que prévu.


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Ven 29 Juil 2016, 17:41


Tu me demandes des histoires, telle une petite fille que tu as été, et j'aimerai tant pouvoir sourire à cela. Que faire, que faire.... Je prends le partie de t'offrir ce que tu souhaites, une histoire.... Et pour qu'elle soit plus réaliste, je prends même le partie de glisser quelques vérités dans mes fabulations que tu attends tant. En la bonne commère que je feins d'être je me rapproche un peu de toi pour te raconter ce que tu souhaite, comme s'il s'agissait d'un secret que je consens à te dévoiler.

Bien sûr que ce collier a une histoire, mais pas vraiment des plus joyeuses. On dit que ce collier appartenait jadis à une très ancienne famille de vampires. Il paraitrait que la pierre précieuse qui constitue le pendentif de ce bijou aurait été plongé pendant un siècle dans du sang de jeunes vierges aux pouvoirs particuliers, elles parlaient aux étoiles je crois. Mais le pire, c'était que le sang était changé régulièrement, c'est vous dire l'horreur de la chose.... Initialement un diamant à la clarté pure, ce dernier serait ressorti complètement rougi par son bain morbide. Je ne sais pas si tout cela est vrai ou faux, mais le bijoux se serait imprégné de la magie de ces pauvres jeunes filles mystiques, et c'est cela qui permettrait de pouvoir modifier sa destinée. Mais cet outrage ne porta pas bonheur à la famille de vampire à l'origine de ce collier. On raconte que les étoiles elles-mêmes se seraient révoltées de cette pratique et de la corruption du don qu'elles entretiennent avec le peuple dont étaient issues ces femmes chastes. Les astres auraient maudit toute la lignée de cette famille vampire qui se serait vue s'éteindre de façon violente en à peine une décennie, et qu'à partir de leur extinction, les étoiles firent sombrer dans l'oublie cette épouvantable affaire. Le bijoux aurait alors été rejeté de tous, car on craignait que la malédiction ne vienne s'abattre sur ceux qui en utilisant ce collier, empêcherait les jeunes femmes sacrifiées de reposer en paix..... Quelle histoire vraiment.... ça me fait froid dans le dos !

Je me demande moi-même où je vais chercher toutes ces bêtises, mais plus une histoire semble horrible pour le commun des mortels, plus ils ont envie d'y croire. Et j'ai besoin que tu te fasses prendre au piège, ma petite amaryllis. J'ai besoin que ton âme d'enfant s'éveille à mes histoires incongrues, et que ton esprit aventureux se sente stimulé par la promesse de périples épiques. Mais je te sens et te vois piquée dans ta fierté de fille des étoiles. Comment pourrais-je te le reprocher ? Une fois de plus je dois cacher mon amusement. Et je me contente de répondre simplement.


Si vous le dites mademoiselle.... Moi je préfère rester prudent et ne pas trop jouer avec ça. On ne sait jamais....

La suite est plutôt calme, même si a un moment tu renverses la boîtes à perles et à coquillages. Vilaine petite maladroite va.... Si je ne te connaissais pas, je dirais que tu l'as fait exprès pour mieux essayer de distinguer mon visage. Je dois t'intriguer, mais après tout c'est normal. Je dois te sembler  si mystérieux avec mes histoires incroyables. Mais tout ceci est prévu, orchestré, millimétré.... Et voilà que tu me présentes un autre jour qui me plaît. Cet esprit de lutte et de rébellion, cette insatisfaction face à ceux qui osent vouloir nous priver de notre liberté. Cet état d'esprit qui nous pousse à nous battre dès qu'il s'agit de nous contraindre, surtout lorsqu'il s'agit d'un misérable insecte, un ver grouillant qui se tortille de manière dégoûtante tout en se prenant pour le maître du monde. Te rebeller, soulever la masse de ses brebis galeuses pour mieux assaillir cet espèce de primate narcissique qui se pavane là-haut..... Si j'avais pu te transmettre ma force en cet instant, j'aurais adoré de voir jaillir de ce clapier, et te déchainer avec fureur sur ces misérables mécréants, avec la sauvageries et le tempérament sanguinaire qui nous sied si bien.... à nous autres les éternels de la nuit. Mais même si ce tableau m'enchante, et même si tu me plaît indéniablement, je dois encore être patient.

C'est si dur et frustrant, mais à la fois si captivant et excitant comme expérience. Je n'ai pas le temps de te répondre que la trappe s'ouvre de nouveau, laissant les colliers sortir, et les esclaves rentrer. Finalement je n'aurais pas besoin de te répondre, le traitement qu'on fait subir à ses moutons t'indiquent qu'ils sont trop faibles et apeurés pour pouvoir être d'une quelconque utilité. Hélas ma pauvre petite fleur étoilée, on n'a pas toujours ce que l'on souhaite. Tu sembles apaiser le prisonnier qui s'est vraisemblablement fait sérieusement fouetté. Acte compatissant qui m'échappe un peu, mais si cela t'amuse.... La situation allait te donner à méditer, et dans un sens cela ne me fait que m'exciter encore plus. Qu'est-ce que ton esprit va bien pouvoir inventer pour se sortir de là ? Il me faut encore et toujours attendre.... Mais..... Que se passe t-il ? D'où vient cette houle déchaînée qui secoue plus que d'habitude ce bateau ? Je fronce les sourcils, car je n'aime pas ça. Je sais reconnaître une tempête quand elle arrive, et celle-ci nous promet d'être violente. Enfer et damnation ! Je n'avais pas besoin de cela ! J'espère qu'elle ne viendra pas mettre à mal mes plans mais..... Déjà j'entends des craquements sourds dans le boit. Le bétails fait la seule chose qu'il sait faire, paniquer. Lui aussi sent que ça va mal finir. J'enrage mais je n'ai pas le choix. Je vais devoir improviser en fonction de la succession des événements.

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Sam 30 Juil 2016, 14:46

Assise en silence aux côtés de l'inconnu, Callidora réfléchissait à une nouvelle stratégie. Soulever les esclaves en faisant appel à leur colère allait se révéler impossible. Leur volonté serait mouchée par la perspective de passer entre les mains du capitaine en cas d'échec. Connaissant parfaitement l'emprise de la peur sur un coeur fragile, elle ne pouvait pas leur en vouloir, se contentant d'afficher une moue contrariée à l manière d'une petite fille privée de son cadeau d'anniversaire. Une situation fâcheuse qui nécessiterait qu'elle attende avant de mettre son plan à exécution. Tout d'abord, il fallait chasser l'effroi que leur inspirait leur tortionnaire. De quelle manière pouvait-elle le rendre suffisamment ridicule pour que les prisonniers se rendent compte qu'il ne s'agissait que d'un homme semblable aux autres ? À mesure qu'un nouveau tableau prenait vie sous son crâne, elle cherchait un moyen de se distraire pour éviter qu'un torrent de questions ne vienne l'assaillir. Depuis quelque temps, son cerveau s'amusait à faire des liens à première vue insensée qui ne manquaient pas de la rendre étrangement vulnérable. C'était désagréable. Pour s'en prémunir, elle s'efforçait de se concentrer sur une activité différente, laissant à ses méninges le bon soin de trouver leur chemin. Ce fut le regard de l'inconnu qui attira finalement son attention. Comme deux joyaux que le temps avait ternis, ses yeux d'une pâleur oppressante et bleutée restaient fixés sur elle. Un frisson d'angoisse s'éveilla le long de sa peau. Ce visage couvert de poussière lui disait quelque chose, sans qu'elle ne parvienne à se rappeler. « Je… Vous savez, j'ai l'impression de vous connaître. » Forcer les portes de sa mémoire pour que celle-ci lui délivre le souvenir dont elle avait l'intuition ne donnerait rien, et elle le savait très bien.

Et puis, un craquement sec avait retenti, figeant le bavardage des esclaves. La cale toute entière semblait craquer, soumise à une pression qu'elle ne pouvait supporter. Callidora entendant les vagues se briser contre la paroi de bois avec une fureur destructrice. Une tempête, sans doute, et à en juger par la violence de la houle, il fallait sortir de là au plus vite. Laissant son instinct prendre le dessus sur l'inquiétude qui venait la frapper, elle se releva précipitamment et s'approcha du milieu de la pièce, s'efforçant d'atteindre la trappe. Semblable à un troupeau apeuré, les prisonniers s'étaient rassemblés sur le côté, serrant les corps les uns contre les autres en espérant trouver un semblant de réconfort. « Dépêchez-vous, enfin ! C'est maintenant qu'il faut agir. Jetons les pirates par-dessus bord pendant qu'ils paniquent, et le navire sera à nous. » Enthousiasmée par cette idée, la Rehla s'éloigna pour récupérer la caisse qu'elle attrapa tant bien que mal, farfouillant à l'intérieur quelques secondes. Rien de suffisamment solide pour entamer le bois. Tout ce qu'il fallait, c'était donner un coup assez puissant pour que la trappe cède. Aucune poignée ne permettait de l'ouvrir depuis la cale, et en jetant un œil aux alentours, elle constata qu'elle ne pouvait se servir de rien, puisque l'endroit était quasiment vide. Se tournant vers l'inconnu qui l'avait suivie pour une raison obscure, elle lui demanda son aide d'un air gêné. « Hm… Je suis désolée d'avoir à vous le demander, mais pourriez-vous me porter, s'il vous plaît ? » Plus fort que ce qu'elle aurait cru. À cette pensée, ses joues s'empourprèrent. Ce n'était pas le moment de penser à ce genre de choses. Levant les yeux au ciel, elle tendit les bras au-dessus d'elle d'un geste brutal, s'efforçant de donner assez d'élan à la caisse. La trappe s'ouvrit sans crier gare, laissant entrer une gerbe d'eau qu'elle reçut en plein visage.

Les cheveux trempés, Callidora posa les mains de chaque côté de la trappe pour s'en extirper, cherchant un appui quelconque sur un pont qui glissait davantage qu'un lac gelé. Une fois stabilisée, elle poussa sur ses bras pour sortir de la cale et sans prendre le temps d'observer le spectacle pour le moins effrayant qui se déroulait autour d'elle, elle tendit la main en direction de l'obscurité, attendant que quelqu'un la saisisse. Sans surprise, ce fut l'homme au regard pâle qui s'en échappa le premier. La brune observa autour d'elle une seconde et déroba un cordage au hasard, l'accrochant autour de l'un des mâts pour le lancer ensuite à travers l'ouverture. « Accrochez-vous, et montez ! » N'ayant pas l'occasion de voir s'ils s'exécutaient ou non, elle sentit quelqu'un l'entourer de ses bras pour la faire prisonnière. Apercevant des mains exagérément poilues, elle tenta de se débattre, sans succès. « On t'avait dit de rester tranquille, gamine. » La Rehla ne sut dire ce qui se passa ensuite. Laissant libre cours à sa colère, elle avait fait mine de ne pas broncher. L'instant d'après, elle rejetait sa tête en arrière de toutes ses forces pour lui écraser le nez. Le cri de douleur du pirate se perdit dans le fracas des vagues qui venaient s'entrechoquer sur le pont. La brune évita de justesse de se faire emporter. L'écume éclaboussa son visage, faisant disparaître l'inconnu qui se trouvait toujours à ses côtés. Un avertissement furieux s'éleva sous son crâne, la faisant perdre l'équilibre. Elle tomba sur les planches détrempées. Un goût désagréable envahit sa bouche. La douleur la paralysa une seconde. Craquement sinistre. Sans comprendre ce qui lui arrivait, elle sentit son corps irrésistiblement attiré par l'arrière. Le bateau se souleva sur un côté. Des caisses tombèrent à l'eau. Des hurlements. Le coeur affolé, elle chercha du regard quelque chose à quoi s'accrocher. Ses doigts effleurèrent ceux de quelqu'un qui tentait de la retenir et glissèrent imperceptiblement. Ne pouvant se retenir par la magie, elle tomba. Son dos heurta lourdement le bastingage déjà immergé. Dans un réflexe de survie désespérée, elle enserra sa main autour du bois. L'océan était affreusement silencieux, sous la surface. Vide.


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Mar 02 Aoû 2016, 16:29


Bien que cela contre-carre mes plans, et me contrarie fortement, je sais que nous n'avons pas le choix. Nous devons sortir d'ici et nous enfuir, sans quoi nous risquons de périr noyer, enfermé ici et pris au piège comme des rats ! Tu réagis vite, ma petite amaryllis, et déjà tu vise la sortie toi aussi, là où les autres glapissent et se regardent apeurés et désœuvrés. Tu me demandes de l'aide, et si je cache un sourire en coin, je n'en pense pas moins. Cela en serait presque émouvant, la première fois ou tu m'appelles à l'aides, et où je m'empresse de venir t'aider. Hélas je n'ai pas le temps d'apprécier davantage l'instant. Je te hisse sans la moindre peine vers la sortie, tel un parent qui aiderait sa fille à atteindre le pot de cookies situé en haut de l'étagère. Mais ici, ta sucrerie sera ta survie. A peine sortie que l'on est déjà trempé jusqu'à la moelle des os, mais au moins nos chances de survies sont plus élevés. Je ne me soucis pas du reste du bétails, mais toi tu t'acharnes à les sauver. Vraiment, je ne comprends pas.

Mais après tout tu n'as pas encore eu ma longue vie. Tu es encore si jeune et innocente, si pure.... Mais la vie n'est pas faite pour les âmes pures. Et tu l'apprends à tes dépends.... En voilà un qui ne trouve rien de mieux à faire que de venir t'attraper, alors que ce fichu navire commence prendre l'eau de toute part. N'a t-il rien de mieux à faire, comme essayer de sauver sa vie, ou encore essayer de limiter les dégâts ? No l'attrait de pouvoir mettre les pieds dans le plat devait être plus attirant. Dois-je t'aider ? Finalement la réponse s'offre d'elle-même lorsqu'un autre troufion vient poser sa sale patte répugnante sur mon épaule en m'interpelant.


Retourne dans ta fosse sale ....

Il n'aura jamais le temps de finir sa phrase. Je lui saisis le poignet et rapidement lui inflige une clef de bras. Alors qu'il allait pour pousser un glapissement renfrogné, je le relâche, mais c'est pour mieux lui saisir la tête. Une main qui saisit son menton, une autre sur le côté de son front, et seul le vacarme de la tempête empêche les autres d'entendre le bruit sourd de ses cervicales, qui cèdent sous le choc brutal que je leur assène. L'homme s'écroule raide mort au sol, et plusieurs autres de ses camarades surgissent, en adéquations avec leur nature de vermines. Sous le vent qui se déchaine, ma capuche se soulève et laisse apparaître mon visage blafard. La pluie ruissèle le long de mes cheveux, et mon regard froid et prédateur fait hésiter ces mécréants. Auraient-ils senti que quelque chose était dangereux chez moi ? Trop tard pour eux... Je me sers des conditions climatiques pour appeler les ombres à moi et les ériger en monstres cauchemardesques type serpents géants de mer. Avec l'obscurité de la tempête, et les éléments qui se déchaînent, j'ai suffisamment d'ombre pour agir, et le terrain est déjà travaillé chez ces faibles d'esprits. Ces misérables vermisseaux s'enfuient en couinant, me laissant enfin voir où tu en es. Horreur ! Qu'est-ce que tu fais par terre hébétée ?! Je me précipite vers toi pour te rattraper alors que tu glisses, mais je en réussis qu'à effleurer tes doigts. Tu chutes.... Et je dois rester là à t'observer, impuissant ? Par mon sang, cela ne sera pas !

Qu'importe les risque, j'ai bien trop attendu pour que cela se finisse ainsi. Je plonge à mon tour, me contre fichant éperdument de la panique et de la pagaille absolue qui règne sur le navire, qui en réalité est déjà entrain de couler. Sous les eaux je te vois. Tu n'as plus l'air d'être réellement là, comme si tu étais assommée ou abasourdie. Je nage vers toi pour t'arracher à cette rambarde à laquelle tu te raccroches. Alors que je t'ai dans mes bras, je dois me dépêcher de m'éloigner au plus vite de la carcasse du navire qui coule à présent à pique, emportant avec lui beaucoup de cadavres, et en laissant quelques autres flotter avec les débris. Je suis remonté à la surface, mais cette tempête infernal ne semble pas vouloir se calmer. Je te tiens fermement, maintenant ta tête hors de l'eau. Ton état m'inquiète, mais si je ne trouve rien pour nous mettre à l'abri je n'aurais bientôt plus l'occasion de m'inquiéter pour toi.... Cherchant n'importe quoi pour te mettre dessus, je trouve par miracle un canaux renversé, qui flotte bon gré mal gré sur les eaux déchainées. Je me hâte de nous y conduire, et le remettant à l'endroit d'une main, je te pousse dedans avant d'y grimper à mon tour. Mais l'océan ne semble pas d'avis de nous épargner.  Nous voilà ballotés dans tous les sens, et plusieurs fois, nous manquons de passer par dessus bord. A vrai dire, je ne sais pas par quel miracle on parvient à rester dessus. Mais alors que je vois la terre au loin, une vague gigantesque vient s'écraser juste devant nous, nous envoyant voler plus loin dans l'eau. Les vagues nous jettent sans ménagement sur la plage.

J'ai mal partout, je suis trempé, un peu fatigué, et extrêmement désappointé. Mais au moins j'ai réussi à ta tirer de cet enfer aquatique et venteux. Je me relève tant bien que mal, et je te tire loin de ses vagues menaçantes pour te mettre à l'abri. J'essaye de t'examiner, mais sans aucune lumière et avec le vacarme assourdissant, je ne peux rien faire. Il me faut attendre que la tempête se calme, et que le jour se lève...

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Mer 10 Aoû 2016, 11:50

Le regard sur le vide, elle sentait l'océan prendre possession de son corps, peu à peu. L'eau salée irritait la membrane de ses yeux qu'elle refusait pourtant de clore. Son seul contact avec le monde. Sa main crispée autour du bastingage se déliait d'elle-même, animée par une volonté propre, un instinct à la dérive. Ce n'était pas la douloureuse asphyxie qu'elle connaissait pour l'avoir déjà éprouvée. Une sorte de langueur imprévue s'emparait d'elle, annihilant toute pensée et tout mouvement. Appartenir aux abysses pour ne plus en revenir, un désir diffus qui la faisait imperceptiblement sombrer vers les rivages de l'inconscience. Un prélude à sa propre mort qu'elle se plaisait presque à jouer. Tout allait prendre fin, ici et maintenant. Les traits d'un visage s'imprimèrent sur ses prunelles dorées pour la rappeler à la vie. Callidora ne pouvait l'accepter. Un vague sentiment de révolte s'alluma dans ses veines, offrant un véritable regain d'énergie, pourtant insuffisant. Parfaitement immobile, les flots engloutissaient son corps avec l'avidité d'un amant depuis trop longtemps éconduit. Seul le souvenir d'un être sombre incitait son coeur à se débattre quelques instants encore. Sa mémoire, un piège qui l'attachait à l'existence sans lui en accorder les joies secrètes. La chute, inévitable et bien plus douce que les légendes, étendait son emprise sur ses muscles soumis à l'inertie. Un sourire à peine esquissé sur ses lèvres colorées de bleu adressait un remerciement silencieux aux astres de lumière pour la divine mélodie qui chantait en elle et autour d'elle pour ses derniers instants.

Quelque chose l'arracha à sa contemplation impromptue. Incapable de résister à la créature qui l'entraînait vers la surface, aussi molle qu'une poupée de chiffon entre ses bras, un cri d'angoisse résonna à l'intérieur de sa cage thoracique. La Rehla ne voulait plus du monde, et un inconnu l'y entraînait de force. Un sauvetage odieux sans doute transformé en acte de bravoure insensé. Sans qu'elle ne puisse réagir, elle se sentit soulevée dans les airs et retomba sur du bois. Aussitôt, des tremblements de désespoir se mirent à secouer sa peau, en rythme avec les ébats terrifiants de l'océan. Le temps s'effaçait, son inexorable morsure arrêtée par une horreur sans nom. Lorsque sa conscience émergea enfin, elle se rendit compte qu'elle se trouvait sur un canot balloté par les eaux en compagnie d'une personne suffisamment intriguante pour qu'elle se redresse instantanément. Les détails de la nuit passée lui revenaient en plein visage, frappant par leurs contours fatalement précis. Sans se lamenter sur le sort des habitants du bateau, elle prit quelques secondes pour réfléchir à la meilleure solution. Sur la ligne d'horizon se distinguait un point sombre, assez détaché de la mer pour qu'il s'agisse d'une île. Les caprices de sa magie ne lui permettraient pas de diriger le petit navire jusque là-bas. En revanche, l'un de ses dons pouvait se révéler d'une utilité cruciale en de telles circonstances. Toujours muette, elle attrapa les doigts de son sauveteur, s'assurant qu'il se tenait fermement à elle. Ses ailes se déployèrent sur une simple pensée, allongeant leur ombre inquiétante sur le bois. Ne tardant pas à s'envoler, elle fila à toute allure vers , évitant tant bien que mal les assauts du vent. À plusieurs reprises, elle manqua chavirer et faire tomber l'homme dans les flots, caressée par une vague imprévue. Les muscles de son dos étaient envahis par une violente douleur à chaque nouveau battement sans qu'elle ne quitte sa destination des yeux. Épuisée, elle finit par atteindre le rivage de l'île et ne put s'empêcher de s'écrouler sur le sable. Une arrivée brutale qui sapa ses dernières forces. Allongée sur le côté, elle ferma les yeux dès que sa tête toucha les fines particules beiges qui couvraient le sol. « Sayanel. » Le prénom échappa à ses lèvres alors qu'elle s'évanouissait dans un rêve.

Ce fut la caresse du soleil sur sa joue qui réveilla la jeune femme. Encore ensommeillée, elle eut la surprise de voir le sable sous son corps et de respirer les embruns de sel. Portant une main à son front ceint d'une migraine tout à fait désagréable, elle se redressa en douceur, laissant les événements se remettre en place sous son crâne. Une fois le puzzle assemblé, elle se tourna vers celui qui se trouvait à ses côtés et avait visiblement souffert des affres de la traversée. Abandonnant toute méfiance, elle lui tendit la main tout naturellement. « Merci de m'avoir sauvée. Je m'appelle Callidora. » Lui donner son nom représentait à ses yeux une marque de confiance sincère. En dehors des réceptions officielles, elle n'appréciait pas que son prénom soit connu de gens dont elle ne connaissait rien. Jetant un œil aux alentours, elle observa la sylve qui s'étendait quelques mètres plus loin, bordée par de grands palmiers. « Ne serait-ce pas, par le plus grand des hasards, l'île dont vous m'avez parlé ? Le Destin est décidément joueur, ces derniers temps. » Sa bonne humeur éveillée par la perspective de découvrir une terre dont elle ne savait rien, elle se releva précipitamment. Un enthousiasme non feint l'envahissait toute entière, faisant éclater en elle l'énergie apportée par quelques heures de sommeil. « Avant toute chose, nous devrions explorer les lieux. Je ne sais pas vous, mais j'ai terriblement soif, et je ne vais pas pouvoir tenir longtemps sans me désaltérer. » Sa peau douloureuse et couverte par endroits de plaques rouges brûlantes lui rappelait à quel point l'eau lui était nécessaire. L'étoile du jour se montrait quelquefois cruelle avec les enfants du ciel, comme pour leur rappeler qu'il ne leur appartenait plus. Préférant ne pas se plaindre, elle ne pensa pas une seconde à s'enquérir de l'état de son camarade. « En guise de remerciement, je pourrais vous aider à trouver ce fameux collier, ou au moins essayer, à supposer qu'il existe et que nous soyons au bon endroit. Qu'en pensez-vous ? » Son coeur frétillait déjà à la simple idée de partir à l'aventure. Passant en revue tout ce dont ils auraient besoin pour une pareille expédition, elle lissa sa robe du plat de la main pour en chasser les grains de sable, attendant une réponse.


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Sam 13 Aoû 2016, 14:03

Je t'entends prononcer mon nom alors que tu sombres de nouveau. Étrange, je n'ai pourtant pas l'impression que tu te souviennes de moi, sans quoi tu aurais réagis différemment. Ainsi, quelque part au fond de toi je suis là. Après tout j'ai toujours été là..... Bizarrement, j'éprouve une satisfaction à l'idée que je puisse ainsi t'avoir marqué. Je serais bien incapable à dire pourquoi mais le fait est que j'en tire une certaine fierté malgré tout. Néanmoins, mon plaisir s'estompe rapidement, tandis que la tempête se poursuit et que la nuit est encore jeune. Vas-tu survivre ? Es-tu blessée ? Des questions cruciales, primordiales, mais pour lesquelles je n'ai pas de réponse. Il me faut attendre, encore et toujours. Attendre que le soleil se lève pour voir ce qu'il en est. Attendre en espérant que tu te relèveras, et que nous ne nous sommes pas attendus une vie pour rien. Accroche toi ma petite fleur étoilée, et tiens bon. Nos retrouvailles ne font que commencer. Tu ne peux pas déjà me quitter.... Moi qui t'aies tant attendu, moi qui t'espère tant.... Ne me déçois pas.... Ne m'abandonne pas.

Le jour s'est levé depuis un moment à présent. Le temps plus calme et surtout la pluie ayant cessé de tomber en rideaux d'eau, j'ai pu t'examiner rapidement. D'un point de vue extérieur, tu ne semble pas souffrir de blessures graves. Mais qu'en est-il à l'intérieur de ton corps ? Ça je ne peux pas le voir, et cela me frustre. Je me réconforte en me disant que ut semble dormir d'un sommeil profond et réparateur, et que tu n'as pas l'air plus mal en point que cela. Je voudrais te réveiller pour m'assurer une fois pour toute que tu vas bien, mais je me maîtrise et je m'abstiens. J'ai déjà patienté toute la nuit pour que tu reviennes à toi, je peux bien attendre encore quelques heures. Si elles peuvent te permettre d'aller bien, c'est là un maigre sacrifice que j'accepte sans condition. Mon regard se perd sur toi, contemplatif, tandis que je me demande quoi faire une fois que tu seras éveillées. Mon test est littéralement tombé à l'eau à cause d'une bande de pirates d'eau douce, et d'une nature capricieuse qui n'a pas trouvé meilleur moment pour piquer sa colère. Faut-il vraiment être aussi maudit.....

Mais enfin tu te réveilles, ce qui m'arrache complètement à mes réflexions. Tu portes ta main à ta tête, et je peux deviner et comprendre qu'elle doit se venger douloureusement de ce que tu as subi. Mais en dehors de ça, tu semble aller bien. Tu bouges sans problème tous tes membres, tu respires convenablement, et tu parles de manière intelligible. J'en soupirerais presque de soulagement tant je suis rassuré. Mais tu me tend ta main en te présentant de manière officielle et sincère. L'espace d'un instant j'hésite. Dois-je te dire mon vrai nom, ou faire encore durer un peu le suspens ? D'un côté je n'ai pas fini de te tester, de l'autre.... Ce genre de pied de nez à ta mémoire et notre histoire est si tentant, si délicieux à jouer que résister à la tentation m'est très difficile. Et après tout.... Pourquoi résister ? Je ne suis pas le seul Sayanel que ces terres ont porté. Et si tu avais dû reconnaître mon visage, ça serait déjà chose faite. Allons soyons fou et osons, au pire j'aviserai bien selon ta réaction. Je te rends ta poignée de mains et me présente à mon tour.


Enchanté de nouveau et ravie de vous voir vivante. Je m'appelle Sayanel.

Mon coup de poker fonctionne et tu ne sembles pas percuter. La situation m'amuse tellement, surtout que tu me fais remarquer que nous sommes sur l'île dont nous avions déjà parlé. Tout n'est peut-être pas perdu, et je peux rebondir sur la légende que j'ai brodé pour continuer de t'éprouver et de te tester. Ta vivacité et ta capacité à te remettre me surprennent et m'enchante, ma précieuse petite amaryllis. Ces qualités me font honneur, et m'incite à en voir plus. Nous allons continuer notre bout de chemin ensemble. Et je m'en vais assouvir ton désir et ta curiosité. Tu n'es pas encore mon infante que je commence déjà à te gâter, il va falloir que je sois prudent dans ton éventuelle éducation future. Tes esprits en place, tu décides de commencer par assouvir tes besoins naturelles, et dans un sens tu as raison. Pour partir à l'aventure mieux vaux être en forme, même si hélas je ne pourrais pas boire comme je le voudrais.

Trouvons de quoi survivre, nous verrons bien ensuite. Je ne suis pas sûr que nous soyons sur l'île en question, mais à vrai dire je ne vois pas où nous pourrions être si ce n'était pas le cas..... Si nous sommes bien à l'endroit que nous pensons, il devrait y avoir un petit village côtier de pêcheurs dans les environs. En longeant la plage nous pourrions le trouver et récupérer un peu là-bas.

Ta volonté d'aller chercher ce collier m'arrange tellement, tu fais tout le travail à ma place. Mais puisque tu es partante, je peux me permettre de jouer davantage la comédie, et rendre mon personnage encore plus crédible.

Aller chercher ce collier, le naufrage vous a t-il tant secoué ? C'est tellement dangereux et cet objet l'est encore plus ! Je ne pourrais jamais vous guider sciemment dans la grotte où...

Je m'arrête telle une personne se rendant compte que trop tard qu'elle en avait trop dit. Mon jeu d'acteur est parfait, je n'ai aucun mal à jouer la comédie de toute manière. Je pousse alors un long soupire, avant de répondre résigner.

Je suppose que vous ne lâcherez pas l'affaire n'est-ce pas ? Vous avez l'air d'avoir du caractère.... Je ne peux pas me résoudre à vous laissez aller là-bas toute seule. C'est déjà de la folie. Je vous accompagnerai donc, mais je vous en conjure soyez prudente, et si jamais cela s'annonce trop dangereux, nous ferons demi-tour. Entendu ?

Je savais d'avance que même si cela était dangereux, tu ne ferais jamais demi-tour. Tu es bien trop aventureuse et déterminée pour cela. Mais je continue de jouer le naïf de service, qui une fois sur place ne pourrait que constater que sa camarade n'en fait qu'à sa tête et brave le danger sans vergogne. Que tout ceci est amusant.... Je te suis en cessant de me dire que j'ai hâte de voir la suite.
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Mer 17 Aoû 2016, 08:47

Les lettres qui se détachèrent de la bouche de l'inconnu entrèrent en elle avec la fureur d'un coup de tonnerre. Un prénom au goût de miel et aux effluves de lavande. L'impression fugitive de le connaître depuis toujours s'empara de son esprit, faisant aussitôt le souvenir qui tentait de remonter à la surface. Ses paroles ne semblaient pas receler le moindre mensonge, et à dire vrai, sa réaction paraissait tout à fait appropriée. Passer pour une folle auprès de celui qui lui avait sauvé la vie en affrontant les flots aurait été une insulte à son acte de bravoure. Pour une fois, la brune ferait un effort. Contrairement à elle, Sayanel paraissait raisonnable. La perspective de se reposer dans un village de pêcheurs ne l'emballait absolument pas, et pourtant, il s'agissait d'une décision parfaitement logique. L'exploration de l'île pouvait attendre le lendemain, lorsqu'ils seraient en pleine forme. Remarquant sa mine boudeuse, il voulut la prévenir des dangers d'une pareille aventure et se rétracta finalement. Légèrement troublée par son attitude, elle papillonna des cils un instant, osant à peine croire ce qu'il venait de dire. Pouvait-elle vraiment l'entraîner avec elle sans avoir la certitude qu'il reviendrait en vie ? Le compromis qu'il lui proposa était alléchant. « Pourquoi tenez-vous à m'accompagner ? » À moins qu'il ne fut un Ange, elle ne voyait qu'une seule raison à cela : l'avidité. L'espoir de trouver un collier à la puissance légendaire était sans doute plus fort que les échos de la prudence. Balayant sa question d'un revers de la main comme si elle ne revêtait aucune importance, elle se dirigea vers les arbres, ignorant délibérément le sentier aussi sinueux qu'une langue de serpent qui s'y enfonçait.

Ne jamais suivre le chemin tracé était une fâcheuse tendance qui la menait souvent à d'extraordinaires découvertes et à de terrifiantes rencontres. Pour une raison obscure, la présence de Sayanel à ses côtés la rassurait, faisant taire toute peur. Seul un frisson d'excitation courait sur sa peau. Un enthousiasme oublié venait emporter sa raison, la poussant à escalader un arbre au tronc à moitié pourri pour avoir un meilleur angle de vue. Du haut de son perchoir, elle observait l'horizon, attentive au moindre détail. « Je n'arrive pas à voir très loin. J'aurais dû prendre plus de hauteur. Pas de temple en vue, mais je crois qu'il y a de l'eau, par là-bas. » Sans attendre davantage, elle descendit à toute vitesse. Son pied frappa l'écorce avec un peu trop de force et se retrouva coincé à l'intérieur du tronc. Déséquilibrée, Callidora n'eut pas le temps de s'accrocher et bascula en arrière. Déployant ses ailes dans un ultime réflexe, elle frôla le sol de quelques centimètres. Son coeur frappait ses tempes, et le son ressemblait en tous points à l'attaque du marteau sur une enclume de forgeron. Prenant une seconde pour récupérer, elle rappela sa magie, maudissant son éternelle maladresse. « D'accord, j'ai compris. Il faut que j'arrête de courir dans tous les sens si je veux finir la journée avec tous les morceaux de mon corps à la bonne place. Excusez-moi pour cette escalade imprudente. Vous aviez raison. Cet endroit est dangereux. Ne vous énervez pas, s'il vous plaît. » La dernière chose dont elle avait envie était de contrarier l'homme qui partageait sa route. Honteuse, elle baissa la tête, passant une main dans ses cheveux pour tenter de se donner une contenance. La parole restait une arme qu'elle ne maîtrisait qu'à demi, et quand il s'agissait d'en faire un baume, tout son talent s'évanouissait. Se morigénant, elle prit la direction du point d'eau qu'elle avait cru voir. Le sel collé à sa peau la démangeait.

Le reste de leur marche se déroula sans incident. La Rehla se retint de justesse d'attraper une grenouille à la couleur fascinante, alertée par les recommandations de Sayanel. En l'examinant à une distance raisonnable, elle se rendit compte que le spécimen l'aurait sans doute empêchée de faire le moindre mouvement, couverte d'une substance paralysante. L'aventure semblait décidée à lui prouver que se précipiter ne ferait que la perdre. « Vous savez, je voudrais m'excuser pour mon attitude. Cela fait un certain temps que vous étiez prisonnier sur ce bateau, une occasion de retrouver la liberté vous est offerte et voilà que je vous entraîne dans une expédition potentiellement mortelle. Tout ce dont vous devez avoir envie, c'est d'un bain chaud et d'une nuit de sommeil. Merci d'être venu. » Son égoïsme lui éclatait en plein visage, ne l'empêchant cependant pas de continuer. En aucun cas elle ne l'avait forcé à venir avec elle. Prenant garde aux endroits où ils mettaient les pieds, ils parvinrent sans véritable encombre à leur destination. À genoux, elle tenta de saisir l'eau entre ses mains, buvant à petites gorgées avant de se relever. S'assurant qu'aucune créature ne risquait de sortir de l'eau pour la dévorer, elle entra dans le petit bassin pour délasser ses muscles. La température glacée la surprit, mais elle s'en contenta, frottant doucement sa peau pour que le sel s'en aille. La brune osa même s'agenouiller pour s'enfoncer sous la surface, offrant à ses cheveux le même traitement. « C'est agréable de se sentir propre, n'est-ce pas ? J'aurais fini par m'arracher la peau, avec tout ce sel. » Le soleil perçait à travers les feuilles. Une fois qu'ils furent tous les deux sortis, elle vérifia que la végétation ne cachait aucune surprise et s'allongea sur l'herbe. La lumière chaleureuse de l'étoile du jour ne tardèrent pas à sécher ce qu'il restait de sa tenue ainsi que son corps endolori. Souffler un peu lui faisait du bien, mais une telle proximité avec un quasi inconnu la fit rougir. Un rayon jeté au hasard attira son attention. « Attendez une seconde. Qu'est-ce que c'est ? » S'approchant à pas de loups, elle écarta doucement une branche. Une colonne abîmée par les ans et cerclée par la mousse se révéla à eux.


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Mer 17 Aoû 2016, 11:54

Tu t'interroges sur ma volonté à t'accompagner, et j'apprécie ta méfiance, elle te sera utile, même vitale pour la suite. Cela dit, il me faut te trouver une réponse, quelque chose pour ne pas trop éveillé ta méfiance, et au contraire m'attirer ta sympathie. Je n'ai pas besoin de réfléchir longtemps, et je te réponds avec un naturel et un aplomb savamment maîtrisés, conçus pour te piéger....

Parce que si j'avais tenue ma grande langue trop pendue, je n'aurais pas envoyé une jeune fille au casse-pipe. Je ne suis pas assez lâche et irresponsable pour me convaincre que c'est là votre choix, et que je n'aurais rien à me reprocher s'il vous arrivait malheur. Je ne tiens pas à vivre avec des regrets ou des remords.


Il était vrai que certains ne pouvaient pas concevoir de vivre autrement que droit dans leur botte. Personnellement la faim justifiait souvent les moyens, même si j'avais moi-même mes limites et ma fierté. Et toi, ma précieuse petite fleur étoilée, comment te positionnes-tu à ce sujet ? Il me tarde de te découvrir, mais plus tard. J'aurai ton éternité pour ça.... Nous prenons la route, et si j'avance d'un pas mesuré et assuré, j'ai l'impression de voir une enfant en ballade en t'observant. Tu t'agites dans tous les sens, tu ne tiens pas en place, comme si cela faisait des mois qu'on t'avait retenue captive. Aurais-tu du sang d'orisha dans les veine à réagir ainsi ? Te voilà qui te prend pour un singe maintenant à grimper soudainement sur un arbre pour observer l'horizon. Je ne suis pas convaincu que ce soit une bonne, idée l'arbre étant pourri, il menace de céder à tout moment. Tu ne vois pas ce que tu cherches, impatiente que tu es. Je commence à douter que nous puissions arriver au village pour que tu puisses te reposer, mais en as-tu réellement besoin ? Tu débordes tellement d'énergie.... Tu finis par redescendre, et alors que j'allais me dire que tu t'en étais bien tirée, ton pied se prend dans l'écorce pourri et te bloque. Tu perds l'équilibre, je vais pour te rattraper, mais tu déploies de belles ailes pour te suppléer.

J'avorte mon geste et t'observe te remettre sur tes pieds en croisant les bras le visage neutre. Pourtant.... Tu te mets à te gronder toute seule, et cette fois-ci, je ne peux pas retenir mon rire tant ta spontanéité est rafraîchissante. Je te réponds alors un peu moqueur.


Pourquoi m'énerverais-je ? Vous vous grondez très bien toute seule.

Te voir ainsi toute penaude ne m'aide pas à calmer mon hilarité, j'ai vraiment l'impression d'avoir affaire à une petite fille. Ha, la fougue de la jeunesse ! Mais chassez le naturel et il revient au galop. Tu ne peux pas t'empêcher de fouiner, d'explorer et d'essayer de tester ce nouvel environnement qui t'entoure. J'ai un sourire léger aux lèvres, et sans que tu ne t'en rendes compte, je secoue parfois la tête en te voyant faire toutes tes bêtises, avec..... De l'affection ? En tout cas ça y ressemble beaucoup, ça doit bien être ça. Je sens qu'il va falloir que je te surveille de près à l'avenir, car tu es visiblement prédisposée à faire des bêtises, te mettre dans des situations impossible et à être peut-être maladroite lorsque tu es distraite. Ne vas pas me donner trop de cheveux blanc vilaine petite fille.... Mais alors que je me perds dans mes pensées, je te vois t'intéresser d'un peu trop près d'une grenouille aux couleurs vives et chatoyantes. Tu ne vas quand même pas faire la bêtise de.... Ha mais si, tu vas la faire !

Non ! N'y touchez pas ! Surtout pas !


Je me montre un peu autoritaire sur l'instant, tandis que je te rejoins pour m'assurer que tes gestes ne soient pas plus rapide que ta pensée. Heureusement ce n'est pas le cas, et je réprime un soupire de soulagement. Je m'écouterais que je te tirerais bien les oreilles, petite chipie ! Mais je me contente de jouer mon rôle, et t'explique simplement.

Plus elles sont colorées et plus leur peau est toxique. Ne touchez jamais ces grenouilles. Certaines sont même mortelles.

La recommandation faite, nous reprenons notre route vers le point d'eau que tu as trouvé, sans encombre cette fois. Sur le chemin, tu t'excuse et exprime l'appréciation de ma compagnie. Toujours dans mon rôle je te réplique.

Je suppose que j'aurais tout le temps de goûter aux plaisirs de ma liberté retrouvé une fois toute cette histoire terminée. Prendre un bain tout en angoissant sur votre sort n'aurait pas le goût de quiétude souhaité n'est-ce pas ? Tâchons de ne pas nous blesser ou nous tuer, c'est tout ce que je demande.


Nous arrivons au point d'eau. Alors que tu bois et que tu te débarrasse de ce sel incommodant, je t'imite au moins pour ce qui est de retirer ce sel qui irrite la peau. l'eau est fraîche, peut-être même un peu trop froide pour toi, mais pour moi c'est amplement suffisant. Mes vêtements et mes cheveux se dégorgent de leur sel, et la fraîcheur de l'eau apaise les brûlures. J'acquiesce poliment et silencieusement à ta remarque, un sourire léger au lèvre. Affranchi de ce poison salé, la route sera douce pour moi à présent. Je te laisse te sécher, profitant de ce moment de répit pour relâcher un peu ma surveillance sur toi. Un repos de court durée, car mes cheveux sont à peine sec que tu découvres autre chose. Déjà.... Maintenant j'en suis sûr nous n'iront pas au village. J'aperçois déjà l'entrée au loin. J'hésite à te la montrer, mais ce n'est qu'une question de secondes avant que tu ne la remarque. L'entrée d'un des mausolées familiales. Je le sais truffés de piège du sol au plafond, mais je le sais aussi abandonné depuis longtemps.

Il y a de ça des lustres, les dépouilles avaient été déplacées dans un autre mausolée, plus grand et plus proche des membres vivants de la famille. Il ne reste quasiment plus rien ici.... A part un collier de famille et peut-être quelques autres bijoux appartenant à nos défunts. Mais l'endroit étant désuet, et les pièges prompts à se déclencher de manière aléatoire, personne n'as trouvé nécessaire ou utile de risquer des ennuis pour ça. L'important étant déjà ailleurs. Dans un sens, tu vas faire connaissance avec ce qui sera peut-être tes futurs aïeuls. Nous nous approchons de l'entrée, tout sauf accueillante. L'endroit était jadis somptueux, aménagé à même une grotte naturelle, mais depuis, le bâtiment tire plus de la grotte que du tombeau. Je me tourne vers toi et continuant ma comédie je te demande.


Vous êtes vraiment sûre de vouloir y aller ? Je doute que nous puissions facilement sortir une fois dedans..... Il est encore temps de reculer.
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Mer 17 Aoû 2016, 14:54

De découverte en découverte, il arrive parfois que l'aventure prenne une tournure surprenante. Charmée par la vision qui s'offrait à elle, Callidora n'hésita pas un seul instant, ignorant les avertissements répétés du jeune homme qui se retrouvait sans doute malgré lui embarqué dans les ennuis. « Bien sûr que je veux y aller. Je ne pourrais jamais faire demi-tour, maintenant que j'ai trouvé quelque chose. Je dois savoir. » Le dernier mot fit briller une lueur fiévreuse dans ses yeux. Suffisamment conscience du danger qui l'attendait probablement, elle prit les devants, se demandant quels autres mystères pouvait abriter l'endroit. Construire un temple sur une île déserte et inconnue pour un simple collier lui paraissait excessif. Attentive au moindre bruit, elle passa la première sous le rideau de feuilles qui masquait l'entrée, déterminée à ne plus laisser son enthousiasme enfantin la mettre dans une situation périlleuse. L'inconnu lui faisait toujours cet effet-là, et un jour, elle s'en mordrait les doigts. Mieux valait suivre les conseils de Sayanel, du moins pour l'instant. Le moment venu, elle savait qu'elle n'en ferait qu'à sa tête, préférant suivre son intuition plutôt que la logique. S'arrêtant brusquement, elle sentit qu'une vision venait la happer, l'emportant vers d'autres rivages pour une durée indéterminée. En parfaits dégradés de noir et de blanc, le soleil frappa ses iris, dévoilant un paysage glacé où se disputaient deux individus dont elle ne connaissait que le visage. Un léger hoquet lui échappa lorsqu'elle revint à la réalité. L'écho se répercuta à travers toute la caverne et revint vers ses oreilles, considérablement amplifié par le vide. Leur escapade ne pouvait pas se révéler mortelle. Pour lui, en tout cas. L'homme vivrait d'autres aventures, sans doute loin d'elle. Elle le savait, elle l'avait vu. Sur le seuil du temple, la Rehla tressaillit, hésitante.

Une brise légère s'engouffra à l'intérieur de la cavité, conviant la jeune femme à la suivre. Inspirant profondément, la brune se jeta à l'eau. L'obscurité semblait maîtresse des lieux. Avec la plus grande prudence, elle posa un pied sur une pierre qui ne bougea pas. Réitérant la délicate opération à de multiples reprises pour ouvrir le chemin, elle ne tarda pas à constater qu'une sorte d'ancien sentier similaire à un escalier avait été creusé à même la roche pour descendre vers quelque chose qu'elle ne voyait pas encore. Manifestement détruit par des éboulements, il n'en restait que quelques morceaux à la stabilité douteuse. « Soyez prudent, Sayanel. J'ai beau aimer les explorations, je sais que les endroits de ce genre sont bien plus dangereux qu'une rencontre avec un monstre. Et ça ne ressemble pas vraiment à un temple. » Concentrée sur sa tâche, elle parvint sans rencontrer de réelle difficulté jusqu'en bas. Satisfaite de sa descente, elle se tourna avec un sourire vers son partenaire d'exploration qui semblait parfaitement à l'aise malgré la pénombre qui s'abattait sur eux. Fronçant un sourcil, elle nota ce détail dans un coin de sa tête, le laissant volontairement de côté pour éviter d'être distraite. Un soupçon d'inquiétude s'insinua néanmoins en elle. Le coeur battant, elle s'efforça de se repérer, tâtonnant au hasard pour trouver une paroi solide. N'importe quel indice sur le chemin à emprunter aurait fait l'affaire. Il lui suffisait d'étendre sa magie pour découvrir la vérité au sujet du blond et ainsi s'assurer qu'elle pouvait lui faire confiance. S'apprêtant à invoquer l'un des dons de son peuple, elle sentit une dalle trembloter sous ses pieds. Par réflexe, elle bondit en arrière, évitant de justesse une salve de flèches sortant tout droit du mur. Seule l'une d'entre elles avait éraflé le dos de sa main, faisant apparaître une minuscule coupure. Le sang afflua autour de la blessure étonnamment douloureuse. « Tout va bien, ne vous inquiétez pas. Il y avait un piège, mais je l'ai évité. Je ne sais pas s'il y en a un second, alors faites attention. » Désormais prévenue de ce qui se cachait à l'ombre des murs, elle porta une attention accrue à son environnement.

Un long couloir défila sous leurs pas. Quelquefois, il fallait éviter des gravats ou vérifier qu'un piège avait été désactivé. La brune ramassait des cailloux d'une taille conséquente et les envoyait devant elle pour s'assurer que la route était sûre. « Il suffit d'un peu de prudence et de ruse, et visiter cet endroit sera un jeu d'enfant. C'est une question d'habitude. » Optimiste sur leurs chances de réussite, elle progressait néanmoins de plus en plus difficilement. Affaiblie par le poison déposé sur la pointe de la flèche, ses forces la quittaient en douceur, rendant plus complexe chaque nouveau mouvement. Un lac de douleur violacé se formait autour de sa main, englobant une bonne partie de son avant-bras. S'efforçant de ne pas heurter les murs avec son bras blessé, elle progressait en silence, maugréant contre cette chose qui l'avait distraite et dont elle ne se souvenait plus. Après avoir emprunté un tunnel étroit, la lumière éclata devant eux, déclenchant un sort inconnu qui ne fonctionna visiblement pas. Enfin, ils étaient arrivés à destination. Les pupilles dorées dilatées par les ténèbres avisèrent une torche qui prit feu presque instantanément, éclairant la pièce. « Cacher un collier dans un caveau ? Quelle originalité. Vous ne pensez pas que des bandits l'ont déjà volé ? » Ça et là, des caisses de bois avaient été éventrés, offrant leur trésor à celui qui avait su les ouvrir le premier. D'anciens cercueils avaient subi le même sort, et leurs planches funèbres étaient éparpillées aux quatre coins du tombeau. « Regardez ! Il y a quelque chose là-bas ! » Sans explorer davantage les environs, Callidora se précipita vers ce qu'elle avait vu. Avant d'examiner en détail chaque élément, elle aimait découvrir d'un regard tout ce qui pouvait tomber sous sa coupe. Il s'agissait d'un monument funéraire. Passant les doigts sur la poussière qui recouvrait le couvercle de marbre, elle frissonna. La peur s'insinua sous son crâne, paralysant ses neurones. Des symboles auxquels elle ne comprenait rien mais dont elle connaissait l'appartenance ornaient le cercueil de pierre. « Le langage des Vampires. » Effrayée, elle recula doucement, ne s'apercevant même pas qu'elle venait de se blottir contre Sayanel. Incapable de se décider entre l'horreur et la fascination, elle n'osait plus bouger.


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Et le sang fit rougir les étoiles. [Yulenka]

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