Je me réveillais tranquillement de ma petite sieste que j'avais fait sur un des fauteuil de l'auberge où on était. J'étirais grandement tout mon corps y comprit mes ailes noires, bleues et blanches à la fois. Je laissais ma tête tombée dans les oreillers bien moelleux. Mon regard rose se dirigea vers la fenêtre, c'est alors qu’une envie soudaine me passa par la tête. « Kana, et si on allait se balader dans la forêt du rocher au clair de lune ? » Je regardais ma sœur jumelle qui avait les mêmes yeux roses que moi, mais elle avait des ailes noires aux reflets roses. « On est déjà vers le rocher au clair de lune, tu te rappelle ? » Je m'affalais encore plus sur le canapé. « Oui, je sais. Mais je veux dire que ça pourrait être pas mal que l'on aille se balader un peu. » Je regardais ma sœur jumelle s'étirer elle aussi avant de bailler un coup, ce qui me fit bailler aussi. « D'accord ! Allons y ! » Je me levais du fauteuil en même temps que Kana. Mes yeux se dirigèrent vers Kakeru qui se leva du grand coussin où il était allongé pour ensuite s'étirer aussi et bailler. C'est alors que je vis la petite boule rose pâle qu'était Myosotis en train de dormir dans la crinière noire de mon lion. Je ne pus que sourire en voyant Myosotis dormir encore, elle était tellement mignonne.

Avant de sortir de la pièce, ma jumelle s'arrêta en me demandant. « Je suis bien habillée ? » Je la regardais en lui souriant. Je trouvais que le mini short noir avec le petit haut noir voilé finement avec du violet clair lui allait très bien. Elle avait attaché ses longs cheveux bleus foncés en une grande natte. « Bien sûr, et moi ? » Autant en profiter pour lui demander aussi. Moi j'avais un mini-short noir avec un voile rose très court à l'avant et long dernière, et un simple tissu noir autour de ma poitrine. Contrairement à elle, j'avais attaché mes cheveux en une haute queue de cheval. « Oui ! Nous pouvons y aller maintenant ! » Elle me souriait, j'étais heureuse d'avoir retrouver la mémoire grâce à ma sœur jumelle qui m'avait retrouvé, mais aussi à mon pouvoir venu de ma formation en temps que maître du temps qui était la vision du passé. Je portais d'ailleurs, toujours le collier avec un petit sablier entouré de plusieurs cercles en pendentif, le signe que j'avais réellement commencé ma formation.

Cette fois, c'était bon ! On pouvait enfin sortir de l'auberge. Je ne pus m'empêcher de courir une fois dehors. J'adorais sentir l'herbe sous mes pieds. Oui, je ne portais pas de chaussures, je trouvais ça trop dérangeant et que cela nuisait à la liberté. Kana était du même avis que moi, elle aussi ne supportait pas d'avoir des chaussures à ses pieds. « Kira, évite de courir trop longtemps, tu risque de t'épuiser pour rien. » Qu'est ce qu'il pouvait être pénible mon lion noir qui répondait au nom de Kakeru, mais bon. Je dois avouer qu'il avait raison tout de même, je n'avais pas beaucoup de force, donc valait mieux que je la garde en réserve, on ne sait jamais. « Tu as raison Kakeru, merci de me l'avoir rappelé. » Je lui souriais gentiment. C'était mon ami d'enfance et la personne en qui je pouvais avoir une confiance aveugle en lui, tout comme ma sœur jumelle Kana. Jamais je ne pourrais me séparer d'eux, ils sont trop important à mes yeux et ils sont mon unique famille. J'avais connu ma mère, mais je l'avais tuée … mais hélas, avec Kana, on ne connaissait même pas notre père biologique.




¤ 640 mots

Quoi de mieux que de se détendre loin des tumultes du quotidien dans la région appartenant à son peuple. Certes il avait été bien amoché lors de récents conflits mais il n'en restait pas moins un lieu de plénitude et recueillement pour les beluas. Jessy avait besoin de se changer les idées, de comprendre plusieurs aspect de sa vie qui lui donnait l'impression de vivre dans une cage formée par les méandres de la société. Au fond d'elle, tout ce qu'elle voulait s'était s'épanouir, s'amuser. Bien qu'elle n'avait plus la pression du la maison close depuis qu'elle avait décidé de voyager, elle ressentait toujours cette attache qui veut la ramener à son ancienne vie. Pourtant elle souhaitait tant découvrir le monde plutôt que la routine des clients et clientes.

Jessy prenant ainsi route vers la forêt, laissant ses pas la guide le plus naturellement possible, humant le doux parfum de la flore tout en espérant croiser quelques animaux de la faune. Sous forme animale, ses sens étaient décuplés, rendant bien plus agréable les explorations en ces zones inhabités, son odorat lui permettant de flairer sa proie mais qui pour le moment risquait de se résumer à un régime de plante pour encore un moment.  Préférant les paysages plus montagneux, nul doute que l'atteinte du rocher au clair de lune serait pour la bélua un moment très enviable. D'autant plus que la vue en hauteur lui permettrait sûrement une meilleure chasse, un rongeur pour le quatre heure serait sans nul doute divin.

Elle se mit à courir comme une folle, alternant entre sentier et herbes hautes, une impression de revivre, de liberté. Lorsqu'elle s'unissait ainsi à son totem, il lui était si aisé d'oublier sa forme humaine, rêvant presque de ne pas y retourner bien que le plaisir de la chair restait un doux péché. Voyant que la destination approchait, elle ralentie la cadence pour inspecter ce lieu qu'elle ne connaissait point. Avançant plus lentement, ses grosses pattes poilus feutrant le bruit de sa démarche, elle entendit rire et courir au loin.
- Devrais-je rester ainsi ou être bipède...
Les voix se rapprochait, percevant deux odeurs très similaires ainsi que celle d'un lion, Jessy préférant alors opter pour la facilité et être debout. Mais ne voulant donner l'impression de les attendre, elle marchait tranquillement pour continuer sa route vers le sommet. Ajustant les quelques plis sur sa robe faite d'un tissu couleur bleu minuit qui lui arrêtait à mi-cuisse, découpe un peu invitante à l'avant et lacé à l'arrière. Jessy était fière de son apparence, de ses courbes et ne le cachait pas, ses habits reflétaient souvent ses manières un peu fofolle selon les jours. Accompagné d'un pantalon gris pour couvrir ses jambes, évitant d'avoir froid par ce temps doux, l'accoutrement était complet avec l'absence de soulier. Un peu contradictoire mais elle détestait avoir quelconque chaussure dans les pieds, une vrai torture que les humains et autres races s'imposaient selon elle.

Considérant le lieu où elle se trouve charmant et accueillant, elle se posa une pierre qui offrait une vue magnifique sur les environs. Se perdant dans ses pensées, mélange de souvenirs et de rêves, elle savait que tôt ou tard elle devrait faire face à ce monde, ces politiques, ces guerres, tout ce qu'elle avait évité autant que possible jusqu'à présent. N'ayant que très peu participé à quelconque page d'histoire de l'un ou l'autre continent. Considérant elle-même ces actes de faible importance, elle n'était ainsi qu'un électron libre dans un champs qui essaierait de l'attirer. Le bruit de pas de ceux qui se baladaient dans le coin se rapprocha, nul doute que la rencontre aurait lieu sous peu. Jessy faisait mine de rien et attendait qu'un ou des visages se présente à elle.

Cela me faisait du bien de marcher dans la nature. Sentir le sol sous mes pieds, l'humidité de la forêt, entendre le bruissement des feuilles, ressentir l'air caressant ma peau, mais aussi mon plumage aux trois couleurs. « Que ça fait du bien d'être là ! » Je m'étirais après avec prononcer ces quelques mots. C'était vraiment reposant de se retrouver dans un endroit plutôt paisible, sans ce soucier de quoi que ce soit. C'était une sorte de répits avant que de grands conflits n'éclatent. Je sentais aussi que le Temps m'appelait et qu'il fallait que je continue ma formation en temps qu'apprentie Maître du Temps. Pour l'instant, je préférais profiter de l'instant présent. La voix de ma sœur jumelle me sortit de ma petite rêverie. « Au faite, tu voulais faire quoi exactement dans la forêt ? » Je m'étirais encore une fois en écartant bien les ailes. « Oh, je ne sais pas. Peut être qu'on fera de nouvelles rencontres. » J'avais envie de connaître plus de personnes, rencontrer d'autres visages faisant partis de notre peuple, voire même d'un autre. Je voulais en rencontrer beaucoup, pour comprendre un peu leur psychologie, connaître leur culture. Peut être qu'un jour, on rencontrera notre père, à Kana et à moi.

Nous continuâmes de marcher tranquillement, observant le moindre mouvement. J'étais toujours aux anges lorsque je voyais des oiseaux voler à travers le ciel. Mais quelque chose, ou plutôt quelqu'un attira mon attention. Je vis une jeune femme assise sur un rocher. Elle avait de beaux cheveux blonds, elle était vêtue d'une belle robe mettant en valeur ses formes féminines. J'étais un peu jalouse, je n'avais pas une poitrine aussi volumineuse que la sienne. Mais bon, je n'avais pas fini de grandir, il me reste donc de la marge. Elle m'avait l'air plutôt sympathique mine de rien. Je pris mon courage à deux mains et arriva à son niveau avec mes deux mains jointes derrière moi. « Bonjour ! » Je lui souris amicalement. « Je m'appelle Kira Sforza ! » Ma sœur jumelle se pointa juste à côté de moi. « Et moi c'est Kana, sa sœur. » Mon grand loin noir aux yeux bleus se secoua, ce qui réveilla la petite boule rose pâle qui n'était visiblement pas très contente d'avoir été réveillée aussi brutalement. Myosotis tourna le dos au félin tendis qu'il se présentait. « Kakeru, enchanté. » La petite créature rose lévitant au dessus du sol se retourna et aperçut la jeune femme. Elle se précipita vers cette dernière pour lui tourner autour, joyeusement. « Et voici Myosotis, elle adore s'amuser. » dis-je en rigolant.

Je portais mon visage vers le ciel pour ensuite le mener vers l'orée du bois. Je me souviens alors qu'il y avait un village elfique non loin de nous. « Il y a un visage elfique par là, on pourrait peut être y aller, non ? » Je regardais ma sœur et mes deux compagnons, mais aussi la jeune femme. « Tu peux venir avec nous si tu veux. » J'avais tendance à tutoyer les personnes avec qui je me sentais à l'aise, mais aussi celles qui me paraissaient plutôt gentilles et sympathiques. J'avais l'impression qu'elle et nous allons devenir de bonnes amies. Je lui souriais, heureuse d'être tombée sur elle, c'est vrai, on aurait très bien pu tomber sur une personne malsaine. En tout cas, c'était la deuxième personne, après Wulfran, que je rencontrais. D'ailleurs, Wulfran me manquait … j'avais tellement envie de le revoir. J’espérais de tout cœur qu'il soit en bonne santé et qu'il ne lui ait pas arrivé malheur.






¤ 622 mots

Prenant un air innocent, la blondinette avait feint la surprise puisqu'elle avait entendu les pas approcher. Ne pouvant s'empêcher de sourire en voyant cette petite chose lui tourner autour avant de se poser dans la crinière du lion. Quatre rencontre d'un coup, la bélua ne s'attendait pas à une balade aussi prolifique en terme de connaissance. Jessy ne ressentait aucune crainte, la douceur émanant de ces deux jeunes filles et leurs compagnons, ayant bien sûr une affinité avec le lion. Son côté félin sans aucun doute, ce même côté qui sous forme animale aurait pu faire de ces deux soeurs des proies alléchante. Heureusement le dernier repas avait largement comblé son appétit et elle ne ressentait pas ce désir de combler sa faim avec une partie de chasse.
- Enchantée, je suis Jessy.
À peine avait-elle eu le temps de se nommer qu'elle se voyait invité à rendre visite à un village elfique situé dans les environs. La panthère des neiges restait sceptique, ne sachant si s'inviter ainsi dans ces endroits était bien vu ou non.  La blonde haussa les épaules et se fit que le meilleur moyen de le savoir était de s'y rendre.  Se levant d'un bond, désireuse de courir et s'amuser sur la route, elle se laissa transporter par la fougue de son totem pour reprendre son apparence animale.

Question ses nouvelles amies sur leur lieu de vie, avaient-elles une demeure bien à eux, un village où il fait bon vivre ? Elle trottinait et écoutait les explication de Kira et Kana, suivant le chemin sous ses pattes que les jumelles avaient indiqué comme la route à suivre. Soudain elle perdit toute concentration envers la discussion, son flair prenant toute son attention, avançant plus vite pour suivre l'odeur qui lui provoquait les narines. Au croisement d'un chemin, se faufilant à travers les herbes hautes, elle trouva un corps ensanglanté mais toujours vivant. Attrapant entre ses crocs la botte de cuir épais au niveau de la cheville pour le trainer avec difficulté dans le chemin pour mieux voir la situation.
- Vous savez soigner les filles ? Il semble mal en point le pauvre !
Jessy se plaça bien assise à côté du blessé, regardant les autres sans savoir si autant de dégâts pouvaient être réparés. Il gémissait de douleurs, étonnant la bélua qu'il ne soit pas en train de hurler vu les lacérations qu'elle voyait.

Soudain du bruit sur le chemin se fit entendre, un groupe à en juger le nombre de pas qui résonnait et surtout le pas de course qu'ils semblaient tenir pour avancer. S'écartant pour se tenir sur le bord de la route, laissant bien visible le blessé qui grouillait de moins en moins. Ce qui semblait être des voyageurs, des elfes à la vue de leurs oreilles pointues, s'arrêtèrent net en voyant la victime.
- Au meurtre ! Ils ont blessé à mort cet homme !
Jessy fut prise de panique et ce fit humaine pour débattre de son innocence. Se gardant une distance respectable entre les accusateurs et elle.
- C'est un malentendu ! Je viens de le trouver dans les herbes juste là ! Voyez la trainé de sang car je l'ai amené sur la route pour voir si il pouvait être sauvé.
Se tournant vers le quatuor qui l'accompagne.
- Dites leur les filles, on se rendait juste au village à côté pour visiter !
Jessy avait le souffle court, craintive d'être réellement prit pour une meurtrière, ne sachant si elle devait se tenir prête à fuir ou bien collaborer pour mieux prouver son innocence. Après tout la fuite n'était-elle pas signe de culpabilité ? Les elfes sont réputés brillants, ils verront bien que les marques sur le corps ne sont pas celles de ses griffes, ces mêmes griffes qui sont parfaitement propre, ce qui serait impossible si elle venait de lacérer ce pauvre homme. Elle ferma les yeux un instant, écoutant la réaction à la fois des filles et des accusateurs avant de prendre sa décision.