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 Le souffle des profondeurs [PV Lucrezia ]

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Lun 05 Jan 2015, 13:37

Les enfants… Savez-vous à quel point il est dur d’occuper un enfant ? De lui trouver quelque chose à faire à chaque instant de la journée ? Les gamins sont si frivoles, si girouettes. Ils changent d’avis comme de chemises et font des caprices pour un rien. Et même si certains d’entre eux possèdent des bouilles d’ange, celui qui s’y fie y perdra des plumes. Mircella ne désirait pas d’enfants, et pourtant elle en gardait deux. L’une des enfants n’en était pas réellement une et s’avérait être plus vieille qu’elle mais l’autre semblait en tout point n’avoir pas plus de dix années derrière elle. La jeune ange, malgré sa nature céleste, restait une gamine en tout point semblable aux autres. Elle aimait s’amuser de peu et ne se satisfaisait jamais de rien. La faire pleurer était aisé, la faire rire l’était moins. Le désenchantement  du monde la touchait sans qu’elle ne puisse s’en protéger : victime des actions des hommes, de leur déchéance. Elle regardait les peuples tomber les uns après les autres sans pour autant que son sourire ne disparaisse. Les enfants, vous savez, ça ne réfléchit pas plus que ça.

Ce matin-là ressemblait à tous les autres. Mircella ne prévoyait pas de grandes sorties et passerait sans doute sa journée plongée dans les livres à étudier cette chose-ci et cette chose là mais quelque chose allait venir bouleverser leur matinée. « Je veux y aller ! ». La voix cristalline de la rouquine retentit dans la chaumière, bouleversant Julia dans ses activités matinales. « Tais-toi, tête de nœud. On se fiche bien d’où tu veux aller. ». La Dullahan, sous ses formes voluptueuses, ne perdait pas son acerbe caractère. Elle haïssait l’ange et ne se privait jamais de le lui faire remarquer. L’elfe s’agenouilla au niveau de la petite Héliana et passa une main dans ses cheveux flamboyants. « Ne l’écoute pas, où est-ce que tu désires aller ma chérie ? ». La jeune femme s’inquiétait. Il n’était pas dans les habitudes de la gamine de quémander de l’attention mais lorsqu’elle le faisait, elle obtenait toujours gain de cause. La morte vivante poussa un long soupir tout en s’éloignant du duo féérique qu’elle côtoyait tous les jours. Elle regrettait presque sa forme d’enfant qui lui permettait de s’attirer toutes les faveurs de l’elfe, mais cette apparence de femme lui convenait bien mieux. Un sourire naquit sur son visage de porcelaine, tandis qu’elle ouvrait la porte. Il fallait qu’elle prenne l’air.

L’ange n’appréciait pas le comportement de la Dullahan mais s’en accommodait. Baissant le regard, quelque peu intimidée, elle bredouilla doucement. « Au jardin animalier. Il paraît qu’il y a des bébés. ». La main de l’elfe se forgea un passage entre les longs fils rouges pour revenir sur la joue douce de l’enfant. « Bien sûr que nous pouvons y aller. Tu peux demander quand tu veux. ». Des bébés.. A n’en pas douter, les bébés animaux avaient un genre de magnétisme sur les humains. Ils attiraient le regard et provoquaient un certain attendrissement. Cependant, si la beauté des chatons ou des chiots touchait la jeune femme, les véritables enfants, les vrais bébés, eux, ne lui faisaient absolument rien. Peut-être que l’âme d’enfant encore présente dans son cœur refusait d’admettre qu’elle était devenue une fille en âge d’être mère. Et dans un sens, elle était mère en étant encore vierge. Mircella attrapa une tunique légère et l’enfila avant d’habiller la petite ange d’une longue robe jaune. Elle entrelaça leurs doigts et s’aventura dehors, où elle croisa la morte vivante qui caressait le dragon de verdure, un sourire sur le visage. L’elfe jalousait quelque peu cette relation, elle qui n’avait jamais réussi à vraiment se faire aimer de ces bêtes légendaires qu’elle appréciait tant.  Peut-être que l’étrange aime l’étrange,  que ce qui se ressemble s’assemble.

Depuis leur dernière visite,  le jardin animalier n’avait pas changé des masses et le groupe se repérait dans les couloirs aisément. Julia accompagnait la petite et sa maîtresse, sans doute par pure habitude et non pas par plaisir. Quoi qu’elle espérait secrètement qu’un bébé tigre ne vienne dévorer l’ange. Les pas résonnaient dans le labyrinthe que formait le jardin animalier mais une fois qu’un des employés fut devant eux, l’elfe voulut s’en approcher. Ce dernier semblait occupé avec quelqu’un alors elle se résigna et s’assit sur un banc non loin. « Tu vas devoir prendre ton mal en patience ma puce. ». Héliana ne semblait pas prête à attendre encore plus longtemps pour obtenir ce qu’elle désirait et se mit à bouder. La jeune femme poussa un soupir. « Je suis désolée, mais il n’y a pas d’autres choix. Nous irons voir les bébés, ne t’en fais pas. Je ne veux juste pas tourner en rond, et pour ça, il vaut mieux demander. ». Elle passa sa main derrière son épaule et vint la rapprocher d’elle, dans un contact affectif presque maternel. « Ce n’est plus qu’une question de temps. ». Elle ne détachait pas les yeux des responsables des lieux mais quand elle se leva pour prendre son tour, quelqu’un arriva dans la salle comme un boulet de canon et elle ne put apercevoir qu’une masse bleue dans la foule avant de se résigner de nouveau à son siège.


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Lun 05 Jan 2015, 13:37


Le vampire avait quitté la demeure familiale, celle qui avait toujours été la sienne, et qui finalement n'était pas composée simplement d'un toit, et quelques murs, fruit d'un mélange entre pierre et bois. Non. Le sien était plus chaleureux, plus convivial. Son 'chez lui' était constitué de sa petite bande, ni plus ni moins. Ils se suffisaient à eux-mêmes, et il en fut ainsi des années durant. Hélas, le vent avait toujours tendance à tourner dès que l'on s'y attend le moins, et que le bonheur, l'achèvement d'un havre de paix, se trouve à portée de main. Il en était ainsi pour Venom tout particulièrement.. Il avait veillé pendant des décennies sur le vampire de porcelaine, et voyait maintenant ses services dispensés sans aucune mention digne de ce nom.. Il était parti.. tout simplement. Quelqu'un d'autre était entré dans sa vie, et était venu perturber cette réconciliation, armistice de courte durée entre la souffrance et leur 'famille'. Luka ne fit pas long feu avant de se voir consumé par cette nouvelle flamme, et totalement s'y abandonner. Le loup assistait à ce spectacle, péniblement, peinant à l'accepter. Qu'il décidât de partir maintenant.. n'était au final que le but d'une chaîne de conséquences, qu'occasionna cette fatidique rencontre. L'animal se berça, et ce pendant un longtemps, de cette illusion que l'au revoir serait court, et qu'il leur reviendrait, sans que rien ne change. Ce souhait.. n'était pas prêt de se réaliser.



La belle femme trônait devant le miroir de sa commode. Drapée dans un maigre châle qui la réchauffait à peine ( bien que cela fut sa première utilité, il en était autrement pour elle ), elle brossait de ses doigts, puis munie d'une brosse, ses cheveux bouclés. Ces derniers avaient embrassé l'oreiller toute une nuit, et semblaient des preux survivants d'une bataille innommable. Se dirigeant vers la salle d'eau de la chambre, déjà si familière, elle prit une serviette, de laquelle elle s'essuya le haut du corps, avant de passer au bas. Elle en était encore au stade d'adaptation, essayant de se faire à cette nouvelle anatomie, cette nouvelle apparence qu'elle revêtirait dorénavant. Son reflet semblait parfois mensonger, et elle avait peine à croire qu'il s'agissait réellement là du petit vampire de jadis..

Laissant un sourire naïf étirer ses lèvres vermeilles, elle se leva, avant de se voir vaciller, et de se coller au mur dans l'espoir de reprendre un certain équilibre. Sans comprendre, elle resta là, immobile, hébétée, mais sans dire mot, ni élever la voix. L'orisha était occupé à des besognes plus ingrates et impérieuses, et il n'y avait, probablement, pas de quoi s'inquiéter.. Consciencieuse des petits détails, elle se hâta de retrouver la chambre, le lit, voyant ce spasme la parcourir une fois de plus, contre toute attente. Cette fois, elle semblait plus à même de le déchiffrer.. Elle sentait en elle la vitalité de l'animal, de la bête de nuit précieuse et aimée, s'éteindre à petit feu.. Elle qui avait juré d'en rester éloignée, de le protéger dans l'ombre.. Quel bel euphémisme, impudique utopie. Inquiète, elle enfila une robe simple, unie, avant de la surplomber d'un petit gilet, et d'y ajouter une pair de bottes d'une couleur sciant l'ensemble. Se précipitant hors de la chambre, elle avertit Jupiter de son départ soudain ( à contre coeur cela va sans dire ), avant de quitter le palais. Usant du pouvoir de boussole, ce n'était qu'un jeu d'enfant de retrouver ses deux acolytes.

Malgré les apparences.. elle aussi ressentait ce manque. Elle aussi éprouvait ce léger pincement dans la poitrine à chaque fois qu'elle se trouvait à parler seule, alors qu'autrefois était toujours présente une oreille attentive, à l'écouter, à la guider lorsque mal lui était fait. Or, c'était son choix. C'était elle qui fit que les choses soient ainsi, et elle ne pouvait le revendiquer. Il fallait en assumer les conséquences, prendre ses responsabilités. La plaie n'était pas des plus béantes.. elle prendrait sûrement un bon moment à guérir. Faisant irruption dans l'auberge de fortune, saluant rapidement l'homme qui en avait la charge ( et qui la gratifia d'un rictus informe empli d'incompréhension ), la femme se rendit directement à l'étage. Ouvrant une porte, elle y découvrit l'orine, assis à table le regard baissé, et la bête dans un coin sombre.

Le petit homme bondit sur ses deux jambes, frôla l'arrêt cardiaque. Dans un accès de rage, il commença à débiter tout genre de paroles blessantes, s'étant cru abandonné une fois de plus, une fois de trop. « P*tain mais Luka, tu te crois où ?? T'était où ?  Tu crois que t'a le droit de revenir comme une fleur sans nous devoir aucune explication ?! » Ses paroles n'avaient pas de sens. Elles ne suivaient pas un fil logique de réflexion, le jeune homme les débitant au fur et à mesure qu'elles lui venaient, que les sentiments devenaient trop forts pour qu'il garde sur eux un quelconque contrôle. « Tu nous a abandonné !! Tu m'avais dit que tu ne le ferai jamais ! Et pis.. Regarde toi b*rdel ! Mais qu'est-ce que.. Tu es devenu quelqu'un que je connais pas, ou plus.. Tu.. » Lucrezia le fit taire. Ses mots étaient des poignards, empoisonnés qui plus est, et elle ne pouvait guère se permettre qu'ils mutilent sa chair ou son coeur, n'étant plus uniquement siens. D'un sourire désolé, elle déposa sa main sur ses yeux, et fit usage de son don d'aliénation. Lui caressant sa tignasse couleur d'ébène avec affection, elle lança de sa voix ensorcelante : « Tu vas dormir, Kyle. Tu ne te réveilleras qu'en soirée, demain, sans te rappeler de quoique ce soit. Tu oublieras tout de mon départ. Pour toi, je suis parti en mission, et je vous ai laissé tous deux vous charger de mes affaires en mon absence. » Ce n'est pas comme s'il pouvait s'y opposer cela dit..



Le jardin animalier n'était plus très loin. Ce n'était qu'une affaire de quelques heures de marche pour s'y rendre, et à cheval ce temps se voyait réduit de moitié. Fusionnant avec l'animal malade, souffrant, elle entreprit la course, sachant qu'en ce lieu, ils étaient sûrement en mesure de l'aider. Le chagrin en était sûrement la cause, et la source de ce malheur n'était autre que.. Elle freina cette pensée, car pour l'heure, elle n'était pas celle endurant la souffrance la plus proéminente. Elle entra dans le bâtiment, se fraya un chemin parmi les visiteurs pour atteindre la 'réception'. L'animal les attendait dans le patio, attirant tristement tous les regards. Ces derniers étaient toujours portés vers la douleur des autres, se plaisaient à la contempler. C'était triste, misérable de leur part, mais il n'y avait rien à y faire.. Le monde était condamné, et ces êtres qui le polluaient, tout autant.

Y trouvant des responsables qui sauraient répondre à son appel, elle se vit ignorer la présence même de la jeune blonde, se permit de lui voler son tour. « Bonjour ! Pouvez-vous aider Venom ?? Il est mal au point, alors s'il-vous-plaît faites vite ! » La réaction entreprenante, ses traits fins, ses yeux larmoyants mais brillants de mille éclats, surent toucher l'interlocuteur, et celui-ci s'empressa de la suivre, alors que la belle femme le tirait par l'avant-bras jusqu'à l'emplacement du loup sauvage. Une grimace vint, presque instinctivement, animer le visage de l'humain, une fois les procédures premières promptement achevées.

« Navré, c'est un cas perdu. » Coiffant une mèche de ses cheveux en arrière, il reprit place debout, s'essuyant les genoux poudrés de poussière, affichant une mine d'impuissance face à la demoiselle. La beauté de la vampire semblait, toutefois, ne plus avoir d'effet sur le bel homme.. refroidie soudain par la révélation de son mal. Lucrezia n'en croyait pas ses oreilles. « Comment ça 'un cas perdu' ? Vous allez pas me dire qu'il est condamné tout de même ?!! » Elle n'avait plus mine de vouloir refréner ses ardeurs, ne prenait plus à coeur sa discrétion habituelle. Tout ce qui importait, c'était lui. Lui et rien d'autre. Il fallait le sauver. Elle ne voulait pas d'une nouvelle vie, si lui était le prix à payer. « Qu'est-ce qu'il a ? Vous allez quand même pas abandonner avant même d'avoir tenté quelque chose ! Ramenez-le au moins à l'intérieur !! » Et ils firent ainsi. Elle faisait de bien grands gestes, tandis que derrière le comptoir ( jusqu'auquel elle avait dû le suivre ) un petit échange avait commencé. Elle les regardait sans comprendre, ne sachant parler que la langue commune, et celle des vampires.

Il nous manquait plus que ça. On fait quoi maintenant ? Elle peut bien être une déesse si elle le veut, je ne mettrai pas les pieds dans cette grotte !

Le type soupira profondément, avant de tourner le regard dans la direction de la vampire, et affronter de nouveau celui de son interlocuteur.

Toi qui te montre d'habitude si.. jovial et sensible avec les femmes. Quel mouche t'a piqué ? À part que t'as la frousse je veux dire

Et un silence de mort s'installa alors.

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Lun 05 Jan 2015, 13:37

[font=Georgia]La jeune femme observait la foule s’agiter dans tous les sens. Pourquoi tant d’affolement ? Il ne pouvait s’agir que d’un problème au sein même de l’organisation du jardin animalier. L’elfe n’avait jamais eu à s’y frotter et grand bien lui en fasse, les blablatages administratifs l’ennuyaient fortement. Cependant, elle savait la patience de la jeune ange limitée et se releva pour reprendre la place qui lui revenait de droit quand l’affaire parvint à ses oreilles fuselées. Elle posa ses yeux sur le loup qui semblait bien mal en point et son cœur se serra. Mais ce n’était pas de son ressort. Elle ne pouvait décemment pas s’en mêler et les employés sauraient s’en occuper. Des employés incapables de soigner des animaux, ça n’existait pas voyons. Ou alors ils étaient payés à ne rien faire toute la journée, et là ce serait un problème. Mircella s’approcha d’un autre employé mais elle entendit des paroles frapper ses tympans comme un appel à l’aide. L’elfe poussa le dos de la jeune ange afin de l’avancer à sa place. « Explique leur ce que tu veux voir, je reviens tout de suite ma chérie. ». Elle laissa la petite Héliana informer les autres sur son désir de voir les bébés animaux avant de se faire expliquer qu’on ne pouvait pas encore les voir. Protégés par leur mère, elle se ferait tuer si elle tentait de les approcher de plus près. La gamine poussa un soupir et s’en alla en virevoltant dans la direction qu’avait prise sa maîtresse.

L’elfe se trouvait non loin du comptoir et écoutait discrètement la discussion. Ses yeux se posèrent sur la jeune femme aux cheveux bleus. Ainsi, elle lui avait grillé la place, mais pour une bonne raison. Il s’agissait d’un animal à sauver, non pas d’une bête histoire de visite. Elle se sentit alors un peu bête de s’être quelque peu vexée qu’on lui ait pris sa place. Mais que voulez-vous, l’être humain s’énerve pour peu. Et il ne s’agissait pas d’une colère, mais d’un certain embarras. Faire attendre un enfant n’a rien d’aisé mais ce qu’elle entendit la brutalisa encore plus qu’elle ne le pensait. La jeune femme semblait complètement déstabilisée et perdue : on venait de lui annoncer qu’il n’y aurait aucun moyen de sauver son animal. Et pire, ils n’y avaient jeté qu’un vaste coup d’œil, comme s’il ne s’agissait que d’une histoire de routine. Un animal qui meurt, un de plus un de moins, quelle différence cela pouvait-il faire ? Mais lorsqu’elle comprit que les deux personnes se parlaient en une autre langue pour que la bleue ne les comprenne pas, elle vit rouge. Le loup était loin d’être perdu, il y avait encore une chance de le sauver mais… Ils ne voulaient pas prendre de risques ? Ou était l’amour des animaux qui devait régner en maître sur ces lieux ? Même elle se serait déplacée pour sauver le canidé !

La jeune elfe fit quelques pas vers le comptoir et s’y accouda, un magnifique sourire sur le visage. Elle le lançait aux deux jeunes hommes qui se tenaient devant elle et bien vite, ils comprirent. Elle haussa alors la voix. « Si vous voulez bien vous donner la peine de me suivre… ». Et elle saisit très doucement le bras de l’inconnue aux cheveux bleus pour l’entraîner à quelques mètres avec son loup. Consciente d’avoir intervenu sans en avoir le droit, elle se sentit obligée de se justifier. « Excusez-moi de vous avoir arraché à ces jeunes hommes, mais ils ne semblent pas vouloir vous aider. ». Elle s’expliqua. « Ils parlent dans votre dos. Ils ne veulent pas risquer leur vie pour sauver celle de votre loup ». La jeune fille passa une main dans ses propres cheveux. « Il est possible de le sauver, ce n’est pas un condamné. Il est encore plutôt jeune et il ne s’agit pas d’un cas grave. Cependant… ». Elle lança un regard noir à ceux qui attendaient derrière le comptoir. « Ils ont parlé d’une plante qui se trouve dans une grotte. Je pense que c’est la seule chose qui leur manque pour le sauver, mais qu’ils sont trop froussards pour s’y rendre eux-mêmes. » Puis sa main vint se poser sur l’épaule de son interlocutrice. « Pardonnez-moi, je vous parle depuis tout à l’heure, mais nous ne sommes même pas présentées. Je m’appelle Mircella et la petite ange derrière s’appelle Héliana. Je peux comprendre leur langue et j’ai senti votre panique, alors je n’ai pas pu m’empêcher d’intervenir. ». Elle lui fit un rapide signe pour dire qu’elle revenait et s’aventura de nouveau en confrontation avec les employés.

« Ecoutez-moi, si vous n’avez pas envie de risquer votre peau pour sauver un animal, alors vous n’avez rien à faire ici. Je ne suis pas la gérante ni quoi que ce soit, mais il s’agit d’une question de vie ou de mort. Cependant, je ne compte pas laisser cette jeune femme sans aide. Alors dites-moi de quelle grotte vous parlez et je m’y rendrais moi-même. ». Le visage des inconnus prit une teinte blanche. « Mais vous êtes complètement folle ! Il y a une bête à l’intérieur de cette grotte ! ». Il parlait doucement, afin de ne pas attirer l’attention. L’elfe haussa les épaules. « Je n’en ai que faire. Vous feriez mieux de vous dépêcher, avant que je ne rapporte ce comportement à vos supérieurs. ».  La jeune femme savait se faire convaincante et nombreux étaient ceux qui savaient à quoi ils pouvaient s’attendre en contrariant un elfe. Un sourire se dessina sur son visage quand ils lui murmurèrent l’emplacement de la grotte, qui en plus de cela, se trouvait à l’intérieur du jardin animalier. Quelle bande de flemmards, franchement. Elle se trouvait tout près, et ils refusaient d’y aller. Mircella eut presque oublié la présence de la bête, mais honnêtement, elle ne lui faisait pas plus peur que ça.

Elle revint alors aux côtés de la jeune femme et la gratifia d’un sourire réconfortant. « Je sais ce qui peut soigner votre compagnon, mais il se trouve dans la grotte aux cristaux. Je pourrais très bien y aller seule, mais ce serait mieux si vous m’y accompagniez. » Elle sentait en effet une assez grande puissance chez la vampire, plus grande que la sienne. Mais combinée à son intelligence et à sa force de persuasion, elles ne sauraient que ressortir victorieuses. La petite ange ne comprenait rien à ce qui se passait et ne tarda pas à attraper un pan de la tunique de sa maîtresse pour obtenir des explications, suivie de la succube. « Ma chérie, tu vas aller avec le petit loup qu’on as vu tout à l’heure et tu vas tout faire pour apaiser ses souffrances, d’accord ? ». La gamine acquiesça et les gardes la laissèrent passer pour qu’elle aille libérer son aura de sérénité autour de la bête. L’elfe releva les yeux vers son autre compagne et la présenta rapidement. « Elle s’appelle Julia. ». Rien de plus, rien de moins. De toute façon il n’y avait pas grand-chose à dire. Ou si, mais il fallait pour cela attendre une réaction de la jeune femme. Elle les prendrait peut-être pour des folles et refuserait de s’aventurer dans la grotte, c’est pourquoi l’elfe ajouta une précision. « Il y a une bête dans la grotte qui leur fait peur. Je ne sais pas ce qu’elle vaut, mais sûrement moins que la vie de votre loup. ». Puis elle sourit, une énième fois.

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Lun 05 Jan 2015, 13:38


Tout genre de pensées fusaient dans l'esprit de la jeune femme. La peur de perdre un être cher, l'appréhension de le voir s'éteindre dans le creux de ses bras. Elle refusait tout de cette éventualité, et l'on voyait presque ses yeux virer au rouge par son énervement, et sa contrariété au vu de leur caractère exécrable. Elle ne voulait, cela dit, pas sortir de ses gonds, d'où son soulagement lorsque ses yeux croisèrent ceux de la jeune elfe qui intervint. La bleutée reprit une certaine lucidité d'esprit, se redressa pour reprendre cette droiture exemplaire qui était la sienne. La voyant s'approcher, elle la laissa dompter son corps, l'emmener loin des regards indiscrets, mais surtout de leur irascible lâcheté. Un flot de paroles s'abattit alors sur elle, et Lucrezia but chacune d'entre elles, faisant preuve d'une certaine nonchalance malgré le sourire candide que dessinaient ses lèvres. Ce 'mal' ne l'habitait plus. « Il n'en est rien. Ce devrait être à moi de vous adresser mes plus fines excuses. » D'un léger mouvement de tête, une simple révérence, elle lui fit comprendre qu'elle pensait bel et bien. Un regard au coin, adressé aux deux jeunes impudents, elle agréa. « C'est bien aimable à vous de m'avoir ainsi décliné le sens de leurs paroles. Je n'eus rien déchiffré autrement. C'était voulu, effectivement. Hélas, ils ne sont pas seulement hypocrites. Ils font de la lâcheté leur pire défaut. Si cela relève de ma juridiction de me rendre dans cette fameuse grotte pour y trouver l'objet qui permettra de le sauver, si c'est tout ce que je dois mettre en œuvre pour l'ôter aux griffes de la Faucheuse, je ne rechignerai pas. Je suis prêt à tout, pour qu'il ne succombe à la maladie. » Elle mordit sa lèvre inférieure, jetant un bref regard au loup qui semblait souffrir. Elle vit deux hommes rabougris l'emmener à l'arrière. Cette souffrance.. si seulement elle avait pu la partager, se l'approprier pour la lui éviter.. Aigrie, elle bafoua cette idée.

La vampire demeurait on ne peut plus agréable. Elle était reconnaissante à la jeune femme de lui avoir dévoilé la supercherie, et remarqua que ses yeux la suivaient étrangement. Non pas qu'elle fusse une beauté fatale, ou même une jeune femme des plus attirantes, mais elle avait une certaine présence qu'on ne lui soupçonnait pas.. Sa main, chaude, sur son épaule, provoqua un froissement de sa personne, fit un frisson de fraîcheur parcourir son échine. Elles reprirent un semblant d'ordre, d'hiérarchisations dans leurs échanges, commençant par le plus basique. « Ravie. Mon nom est.. Lucrezia. » Une petite hésitation se fit sentir, mais un sourire chaleureux, intérieur, s'en suivit. « Pardonnez ma franchise, mais puis-je savoir d'où vous vient cette capacité ? Je m'explique. Je suis moi-même avide de connaissances, ou en tout cas très ambitieuse. Je cherche donc à approfondir ma connaissance en les engeances peuplant nos terres, mais cela ne s'avère en rien fructueux.. Vous en revanche, m'avez l'air.. spéciale.. » fit-elle comme remarque, espérant ne pas froisser la jeune femme, ayant été assez douce pour lui tendre une main bienveillante, au lieu d'envenimer davantage la situation.

Cette dernière dépassa, toutefois, toutes ses espérances, et elle la vit agir, hébétée. Cette femme avait des airs de pureté, d'une gentillesse délicieuse, quoique d'un certain égoïsme, sans que cela ne soit pour elle un handicap. Lucrezia la vit se lever dans un mouvement uniforme, lui faire un signe de la main, et rejoindre les deux hommes pour leur infliger une bonne correction, bien que les mots n'aient été sa seule arme. Celle-ci semblait suffisante en ce cas. Ayant une ouïe accrue en laquelle reposait son aveugle confiance, elle ne put empêcher un rire franc, quoique moqueur. La menace finale la répugna cependant. L'humanité entière avait cet effet sur elle. Elle était exaspérée de tout ce qui était trop naïf, trop brute, mais ne pouvait supporter ceux dont l'interprétation était excessivement tordue, corrompue, ceux pour qui les rapports ne sont que de force, et que le tout se règle par la violence. Les faibles se font piétiner, et celui qui piétine atteint un état de supériorité qui n'est guère légitime.

De nouveau à ses côtés, elle se permit de réagir à ses paroles. « Jamais, je ne vous aurait demandé d'y aller seule, ni de me 'seconder'.. mais j'avoue qu'il serait plus rassurant que de m'y rendre par moi-même, et achever cette entreprise par mes seuls moyens. Je ne vous pose aucune contrainte cela étant. » Elle parlait de manière doucereuse, d'un ton grave et ensorcelant. En effet.. Elle ne voulait pas trop dépendre de la belle inconnue, car il n'était pas dans sa nature de compter sur les autres.. Elle ne pouvait conférer sa confiance à n'importe qui, car elle avait outrageusement conscience que la trahison se cachait derrière cette ombre rassurante, derrière les sourires et les belles paroles. Personne n'était parfaitement pur, et tout être pouvait tromper son prochain si cela l'avantageait d'une quelconque manière. Voyant qu'elle s'adressait maintenant à la petite rousse à ses côtés, elle lui sourit, lui caressant lentement les cheveux, sans pour autant la brusquer. Sortant de sa maigre sacoche, une petit besace d'où elle sortit une peluche, elle la tendit à la petite ange, d'un sourire béat, presque éblouissant. « Tient ma jolie. Peux-tu veiller sur elle, et sur mon loup, le temps que moi et ta.. maman rentrions de notre périple ? Je te promets de te la rendre au plus vite. » Et un bref clin d'oeil acheva son propos.

Elle se releva gracieusement. Les présentations semblaient achever maintenant, et cette dernière semblait assez intéressante. Dans le regard de cette troisième demoiselle, on lisait une profondeur qu'on ne trouvait pas dans les autres. Outre un air puérile, et un sens de danger que son caractère insolent agrémentait, elle était d'une désobligeance qui sautait aux yeux. Ces observations auraient pu s'avérer faussées, mais elle savait les majeures en plein dans le mile. D'un rictus, elle détourna son attention de la dulahan, la versant sur l'elfe. « Certes, mais j'ai bien peur que cette bête n'entrave nos mouvements. J'aimerais mieux faire preuve d'une certaine méfiance, plutôt que de nous voir nous y rendre, pour en revenir  blessées, si ce n'est pire. J'ai une petite idée. Que diriez-vous d'une petite vengeance parfaitement innocente ? » Son sourire était plus cruel que tantôt, sans que dans celui-ci l'on ne discerne de la méchanceté. Juste une once de malice..



La porte de la pièce s'ouvrit dans un vacarme assourdissant pour qu'une ombre de petite taille s'y engouffre. Le loup, d'un effort surhumain, parvint à tourner le regard dans sa direction, se croyant jusque là seul. Autour de lui, quelques meubles de couleur unie, des feuilles à n'en plus pouvoir, à en dégoûter même le plus fiévreux des lecteurs. Le sol, poussiéreux à souhait, avait imbibé ses poils de la substance grisâtre. « Qui diable.. » Ses orbes, bleues, s'ouvrirent pour croire le regard de la gamine. Il était d'une humeur massacrante, et ne risquait pas d'être indulgent avec la petite créature, adorable, affable. Voyant entre ses bras, la peluche en forme de chat qu'il savait appartenir au vampire, il sentit ses nerfs lâcher prise, et sa morale se relâcher. « P'tite chipie ! Où t'as trouvé cette peluche ? Tu n'as quand même pas.. » Il tenta de se lever, mais se vit échouer au sol tout aussi vite. « Qui t'es sérieux ? Tu veux quoi de moi ? Je n'ai rien à t'donner ! Tu vois bien que j'suis pas en état de faire mumuse avec toi.. » Il était trop sur la défensive.. mais bien souvent ( d'autant plus dans la nature cruelle qui s'instaurait en ces terres ), une faiblesse quelconque était mortelle, avait raison de celui qui en faisait preuve. Venom n'était pas dupe, mais se trompait légèrement cette fois..

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Lun 05 Jan 2015, 13:38

Le sourire de la jeune fille s’élargit. Elle connaissait toutes les langues du monde, et bien que son interlocutrice semblait être plus puissante et qu’elle la pensait plus âgée, elle ne frôlait pas le stade de connaissance où l’elfe se trouvait. Sa nature l’aidait grandement, dans le sens ou chaque elfe est capable de comprendre toutes les langues mais jusque là, vu que personne ne le savait, elle ne s’en servait pas. Elle faisait l’idiote, faisait semblant de ne pas comprendre ce qu’on disait sur elle dans son dos. Mais elle rendait bien la monnaie de la pièce au moment où l’on s’y attendait le moins. Elle ne s’estimait pas malicieuse ou malfaisante, mais juste. Pour elle, il ne s’agissait pas d’une vengeance, elle se contentait de restaurer l’équilibre des choses. C’était le principe de l’échange équivalent, et une femme change tout ce qu’on lui donne en quelque chose de meilleur. Ainsi, si on lui donne un enfant elle fera un foyer. Si on lui donne un sourire, elle en fera un paradis. Mais si on lui donne de la méchanceté, elle deviendra cruelle. C’est l’effet boule de neige, tout simplement.

L’elfe replaça une mèche de ses longs cheveux descendant en cascade jusqu’à ses hanches et ouvrit la bouche pour lui répondre. « C’est une particularité du peuple auquel j’appartiens. Je peux comprendre toutes les langues et les parler. Au début, je pensais que tout le monde pouvait le faire, mais j’ai appris que nous sommes les seuls concernés. ». Elle joignit ses mains devant elle. « Je suis consciente de la difficulté d’apprendre une nouvelle langue. Pas par ma propre expérience, mais en enseignant aux autres. Je ne pense personne stupide, on ne naît pas savant. ». Elle sentit une petite timidité l’envahir et la dégagea de son esprit vite fait. Il n’y avait pas de raison de stresser en face de cette jeune femme qu’elle connaissait à peine. Même devant quelqu’un qu’elle connaissait d’ailleurs. « Si vous le désirez et si nous venions à nous revoir, je pourrais peut-être essayer de vous apprendre. Parfois, il suffit de changer la méthode pour comprendre, et à deux c’est bien plus facile. » Elle la gratifia d’un sourire radieux. Apprendre se trouvait être une de ses activités favorites et apprendre aux autres la rendait fière. Elle transmettait sa connaissance et ne comprenait pas la radinerie économique mais également psychique. Ou est l’intérêt de ne pas enseigner et de garder son savoir pour soi ? Certes, certaines choses se doivent de rester secrètes, mais quand il s’agit du domaine public, il est du devoir de chacun de partager.

Mircella s’apprêtait à laisser la petite fille s’en aller quand une remarque lui fit presque perdre pied. Héliana s’en alla dans un rire cristallin, laissant la charge à sa maîtresse de livrer la vérité sur leur rencontre. « Loin de moi l’idée de vous vexer, mais il faut que je vous dise.. ». Un sourire nerveux apparut sur sa frimousse amusée. « Je ne suis pas sa mère. ». Elle brossa une mèche blonde avec ses doigts, sans doute pour s’occuper et faire passer le peu de stress qui l’habitait. « Je l’ai rencontrée il y a quelques mois. Elle était enfermée dans une tour et elle ne se rappelait plus de rien. Alors je n’ai pas pu la laisser seule dans un endroit hostile. ». Elle plaça sa main devant sa bouche, guillerette. « Je suppose qu’elle me considère comme une maîtresse, mais sûrement pas comme une mère. ». Julia lui donna alors un petit coup de coude. « La tête de nœuds t’aime bien ma grande. Moi je l’aime pas, mais elle squatte la baraque alors j’ai pas trop le choix. Mais c’est vrai qu’elle te prend pas pour sa mère, je dirais qu’elle s’en fiche un peu en fait. Elle a pas besoin de te foutre une étiquette. ».

L’elfe s’étonna du comportement de sa compagne et passa une main sur sa tête. « C’est bien la première fois que tu la défends un peu. ». Mais la morte vivante dévia sa main, outrée. « Je ne défendrais jamais cette ordure, je dis juste des choses évidentes. Et j’aimerais pas qu’on pense que t’as un lien de sang avec cette chose. ». Puis elle s’éloigna, visiblement un peu vexée par l’association que l’on faisait entre sa compagne et la rouquine qu’elle haïssait. « J’t’en foutrais moi des mamans.. ». La gêne grandissait dans le cœur de la jeune fille et elle poussa un long soupir. « Excusez-là. Elle est un peu spéciale comme fille, mais elle a bon fond. ». Cela sonnait comme un déjà-vu. Ce n’était pas la première fois qu’elle essayait d’innocenter le comportement de la Dullahan, et ce ne serait sûrement pas la dernière. Quand on aime, on ne compte pas.

La jeune elfe croisa le regard audacieux et malicieux de Lucrezia et il fut comme contagieux. Elle désirait aussi les remettre à leur place et de simples paroles ne suffiraient pas à réparer l’affront fait à la bleue. Il s’agissait de leur montrer ce qui arrive quand on essaye de se moquer d’elles et à cet instant présent, elle se sentit comme dans un duo de choc. Elle possédait la connaissance, l’autre une certaine force d’esprit. Elles se complétaient dans un sens. Et ce ne serait sûrement pas la dernière fois qu’elle s’associeraient.



Pendant ce temps, la tempête rouge venait de déranger l’animal dans sa somnolence. Elle l’observa dormir un instant et quand ce dernier se réveilla, les yeux de la petite fille s’écarquillèrent, illuminés. Elle n’avait jamais approché un animal sauvage de si près et y risqua presque sa main, quand ce dernier se mit à parler. Elle fit un pas en arrière. Elle n’avait pas vraiment été mise au courant de ce petit détail. Un sourire se dessina sur sa bouille angélique, tandis qu’elle battait des ailes pour se placer à côté de la bête. Elle ne le craignait pas, elle le sentait faible, bien trop faible pour l’attaquer. « Je ne veux pas que vous m’attaquiez. Cette peluche c’est la madame en bleue qui me l’as donnée. ».  Elle tendit alors le petit jouet devant les yeux du loup, désirant lui prouver qu’elle ne mentait pas. Et comme pour accentuer ses actions, elle se mit à faire les yeux doux pour l’attendrir. De toute façon, qu’est-ce qu’un ange peut bien faire de mal ? Rien, rien du tout. Les pêchés lui étaient formellement interdits, et violenter un animal.. Un animal en état de faiblesse aggravé, qui plus est, c’était hors de question. Elle posa sa main à côté du museau de l’animal, souriant niaisement. « Ma maîtresse va l’aider à vous soigner. Vous pouvez me croire, ça va aller ! ». Son corps fut illuminé d’une lumière pendant quelques instants et ses ailes gratifièrent le jeune loup d’une légère brise. Elle commença à partager une aura de sérénité, afin d’apaiser les maux du malade. « Je n’ai aucune idée de ce que vous avez, monsieur le loup. Mais je sais que vous tiendrez le coup. Vous m’avez l’air fort et plein d’entrain. Mais je ne peux cependant pas tracer mon chemin. ». Sa main alla naturellement plonger dans son beau pelage noir. « Il est de mon devoir de rester à vos côtés. Vous êtes pour moi un être à protéger. ».

Cela pouvait être risible. Une gamine dont l’existence respirait la pureté et la candeur, dont la force se trouvait être inexistante, prétendait pouvoir sauver un animal sans même le connaître. Mais ses yeux brillaient d’une lueur rêveuse. « Un animal qui parle.. J’en connaissais, mais uniquement dans les fables. ». Elle gratouilla l’espace entre ses oreilles avec tendresse, désirant le rassurer, le placer dans une situation de confort. « Ils n’ont pas beaucoup pris soin de vous, en vous lançant dans la poussière. Je ne vois qu’une seule chose à faire. » Elle s’éclipsa quelques instants et revint avec plusieurs coussins dans les bras. « Je ne veux pas vous blesser mais il faut bouger. ». Elle saisit alors délicatement le ventre du loup et l’aida à se déplacer d’à peine quelques centimètres, pour qu’il puisse s’allonger sur quelque chose de plus mou. Elle prit alors un coussin et s’assit en face de lui après l'avoir recouvert d'une couverture. « Elles sont parties pour longtemps. Que dirais-tu de discuter quelques instants ? » Elle ne s’imaginait pas pouvoir tenir une longue conversation seule, mais sans doute le loup parviendrait-il à lui répondre. Il était faible, mais elle devait le tenir conscient. Il n’y a rien de pire que de savoir la personne vivante sans pouvoir interagir avec cette dernière. Alors ses doigts parcoururent les poils de la bête, désirant éveiller en elle le besoin de se sociabiliser. Elle n’était qu’une ange, il n’était qu’un loup, après tout.
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Lun 05 Jan 2015, 13:39


La stupeur s'afficha sur la frimousse pâle, mais tentatrice et imposante de la vampire, comme une lumière qu'on ferait briller d'une nuit noire, ou encore une toile blanche qu'on tâcherait d'une marque écarlate, chatoyante. Jamais la bleutée, de sa courte existence pour un être de son engeance, n'avait eu vent de cette capacité qu'on attribuait aux elfes uniquement, et se trouva à la jalouser pour cette sagesse inée qui était la sienne. Malgré les nombreux ouvrages qu'il avait feuilleté, ces milliers de mondes divers dont il avait déferlé les moindres recoins, découvert les infimes merveilles, n'avaient pas autant à lui apporter que cette jeune femme, pourtant à la fleur de l'âge, si ce n'est pas encore mûre. En elle se lança une quête de savoir, de nouveauté, et elle ne put refréner quelques questions, certains pertinentes d'autres moins, qu'elle adressait à la demoiselle. « Sans vouloir enfreindre quelque tabou qui soit, ou la confidentialité de ces informations, savez-vous comment vous est donné un tel pouvoir ? Est-il de naissance ? Comment se réveille-t-il ? » Le premier jet n'était que l'annonciateur d'un autre qui s'ensuivait.. « Vous me voyez bien aise d'accepter votre proposition ! J'aurais hâte d'ouïr, et d'apprendre de vous tout genre de connaissances. J'oserais espérer que nos chemins se croiseront assez vite dans ce cas, voire que la rencontre ne soit pas fortuite. Si jamais est nécessaire rémunération, n'hésitez pas à me faire signe ( bien que sagesse ne puisse être achetée, mais plutôt échangée, partagée ). » ..celui-ci d'une intonation descendante cependant, n'affirmait un présage imminent, une vision prochaine d'une telle curiosité. Elles semblaient toutes deux adeptes d'une certaine philosophie, culte du savoir en rats de bibliothèque qu'ils étaient à leurs heures perdues. Elles souriaient toutes deux, aucunement tendues.

Le discours reprit vite, bien trop vite. Lucrezia pâlit au vu de sa méprise, non pas sans réprimer avant un petit rire intérieur. Elle avait bel et bien fait fausse route, bien que cette appellation n'ait vu le jour que par simple inconscience. « Je suis confuse.. » lâcha-t-elle en ricanant de sa propre bêtise, voyant par ailleurs la jeune femme quelque peu nerveuse de le lui annoncer. Elle n'avait rien à craindre de sa part, mais cela, elle ne pouvait pas le deviner. D'où cette appréhension, cette nervosité béante dans le ton de sa voix. Lucrezia n'hésite pas à rajouter, ses deux mains liées, effleurant le bas de sa robe, au niveau de son bassin, d'une prestance qui lui sciait bien. « Sachez au moins, qu'il est à mes yeux d'autant plus louable d'avoir recueillis à vous côtés une petite fille dont vous ne savez rien, pour la protéger, la nourrir, l'aimer, plutôt qu'une qui serait de votre propre sang. Vous actes sont louables, je m'excuse pour mon erreur. » Elle laissa les échanges entre les deux 'amies' se poursuivre, sans pour autant être capable de les ignorer. Elle n'essaya à aucun moment de les interrompre. Elle put, par ce silence, en tirer ses propres conclusions. « N'ayez crainte. J'ai bien peur que mes propres acolytes ne soient pas plus bien maniérés, et parfois, c'est pour le mieux.. » lâcha-t-elle, un œil rivé sur Julia, l'autre observant de près l'elfe blonde à ses côtés.

Lucrezia vit l'ébauche d'un sourire animer ses traits. La jeune fille semblait bien plus impertinente qu'il ne lui avait parut au premier regard, et les bras croisés, elle l'admirait sur un pied d'égalité. C'en était presque risible, jouissif de voir ainsi se réaliser ses prédictions. La vampire était 'un prédateur', un chasseur de la nuit. Elle la regardait de haut, même sans s'en apercevoir. La vampire n'était pas le paroxysme de la méchanceté, ni de la contradiction, mais lorsque spécimen alliant ces deux caractéristiques se montrait, et s'avérait d'une puissance négligeable comparé à ses prétentions, elle ne pouvait rester indifférente. Trop nombreux étaient ceux qui, par trop de grandiloquence et d'ambition, se brûlaient les ailes avant mêle d'avoir profité de l'envol, de la chaleur ensoleillée. Trop nombreux étaient ceux à devenir des réceptacles potentiels de cruauté. Cependant, toutes ces remarques ne seraient valables qu'au cas où cette jeune femme s'avérerait réellement celle que son attitude prétendait être, et quand bien même ce serait vrai, une entente était envisageable. Après tout, personne n'est tout noir, tout blanc. Tout est teint de gris, bien que perdure la prédominance d'un des deux côtés chez certains. Lucrezia était pour sa part assez bénéfiques, mais il ne fallait pas la tenter, car le résultat ne risquait pas d'être satisfaisant pour celui à l'avoir déclenché…

« Trêve de bavardages, mesdames. Laissons place à l'action. » Son sérieux était de taille. Le sourire radieux, presque aveuglant de gentillesse qu'elle aurait pu leur montrer il y a quelques secondes à peine, n'était plus assurément. Faisant demi-tour, rejoignant de nouveau les deux hommes ébahis par  ce retour émancipé, elle s'arqua par dessus le comptoir, comme l'elfe l'avait fait des minutes auparavant. Un visage d'un blanc livide, mais des traits fins, et une silhouette élancée, qui ne laissaient aucunement paraître de faiblesse, ou de répugnance face à ce teint et apparence singuliers. Des lèvres rouges on ne peut plus vives, une tignasse, bouclée, et à la couleur exotique.. Elle était belle, douce, un régal pour les yeux. Nulle arrogance ne l'habitait, mais c'était les pré requis pour procéder à une hypnose de haut niveau, qu'elle maîtrisait de mieux en mieux. Ses yeux se virent prendre une teinte vermeille, plus vile que la précédente, alors que les premiers ordres s'annonçaient. « Vous allez nous accompagner tous deux dans l'arrière boutique. » Aucun geste de retrait, ou de résistance ne fut à noter. Ils s'exécutèrent comme les esclaves, pantins écervelés qu'ils étaient, bien trop aisément, devenus. Les deux hommes, postés près de la porte d'entrée, fermée, attendaient de nouvelles consignes, une poupée sans volonté n'ayant que faire d'autre que d'assister son maître, celui à tirer les ficelles. « Toi, le démon. Charge toi du comptoir, et fait en sorte que l'on ne nous dérange pas. Nous ne serons pas longs. » Sur ces mots, il quitta la salle, sans la moindre manifestation de volonté propre, ou l'ombre de l'arrogance dont il faisait preuve tantôt. « Toi. Sais-tu de l'existence d'un ouvrage, témoignage, ou autre document relatant les voyages, ou mentionnant ne serais-ce que l'entourage de cette dite grotte de cristal ? » « Dans la pièce au fond.. y est rangé un carnet. J'ignore.. son contenu exacte, mais il y fait bien mention de la grotte, et du.. » Il hésita. La peur était-elle donc si conséquente qu'elle en freinait même ses paroles dans un état second tel que celui-ci ? Peu importait. « Soit. Tu peux disposer. Vous oublierez tous deux jusqu'à notre propre existence de toute manière.. » Et il quitta la chambre, les laissant faire à leur guise. Elles ne risquaient pas de décliner une telle invitation…



« J'aime bien ta façon de parler, petite. Viens, approche. » Et il souleva une patte, illustrant ses propos pour lui donner une orientation exacte. « Je comprends mieux.. Je me disais bien que tu avais une odeur trop fraîche, et ingénue, pour quelque noir dessein. Je vois à présent tes ailes blanches. Je ne devrais rien craindre de toi, tu as bien raison » ajouta-t-il d'un ton déjà moins prétentieux, car trop d'orgueil pour l'allure faiblarde qu'il avait là. Cette petite attention qu'elle lui avait adressée, cet air de bien être qui l'avait traversé.. lui avait fait un plus grand bien qu'il ne pensait. Il était d'une intelligence outre mesure pour tout animal dit 'banal', et dépassait même les humains les plus débiles. Or, converser avec cette petite était agréable. Cette petite main chétive, innocente qui lui caressait les poils, effilait ses milliers de fils noirs d'ébène, avaient le don de le rassurer d'une certaine façon.. Il était bien plus faible, et propice à un quelconque touché affectueux, qu'à son habitude. En dépit de tout cela.. même dans ces moments de détresse.. de parfait désarroi aux orées d'un désert sans puit ni oasis pour le désaltérer, étancher de soif mortelle.. il se permettait un tel détachement, une telle maîtrise qu'il exigeait presque de sa personne. Or, la petite lui faisait clairement comprendre, et le soustrayait même, à une emprise chaleureuse qu'il ne pouvait contrôler. Il ne pouvait pas être si honnête tout à coup.. C'était trop lui demander.

Se voyant installé dans des installations notamment plus confortables que les précédentes, la poussière lui chatoyant les narines, il lécha le visage de la petite fille en guise de remerciement. Beaucoup plus à l'aise, il la fit venir plus contre lui, car dans un entrepôt tel que ce dernier, la température restait à désirer. « Une dette doit toujours être payée. Rappelles-toi en à l'avenir. Mais dis moi.. Ta.. maîtresse ? Tu peux m'en dire plus ? J'aime bien connaître les fréquentations de.. Luka.  Pour ce qui en est de discuter.. n'est-ce pas déjà ce que nous faisons depuis un petit moment ? » fit-il en ricanant, ses deux orbes azurs grand ouvertes. Il repensa à sa remarque sur les loups dotés de parole, et se permit, avant de lui donner le temps de rebondir à ses propos, d'en rajouter un dernier. « Tu sais, la réalité est souvent bien plus étrange que les fables que tu as pu lire.. Je t'emmènerai en voir dès que le coeur t'en dira, et dès que tu seras assez grande pour faire un voyage d'une telle ampleur. Nous ne sommes pas très nombreux, mais je connais quelques vieux sages qui pourraient trouver cela plaisant de te rencontrer. Tu sais bien.. que les hommes n'acceptent pas très bien la présence, dans leurs alentours, d'entités hors du commun. Inutile de te demander pourquoi les humains dénués de pouvoir préfèrent n'avoir autour d'eux que leurs semblables.. Il en va de même pour les animaux. Ceux avec une capacité hors du commun, bien qu'apprise avec bon nombre d'efforts, se voient rejetés. Cela leur ferait du bien de voir de nouveaux horizons.. et cela fait bien longtemps que je ne suis pas retourné à la maison... » Pris d'une certaine nostalgie, et soulevant son long museau, il grogna tout d'abord avant de laisser s'échapper un hurlement, bien que la lune soit absente, et que ses congénères ne puissent guère l'entendre.

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Lun 05 Jan 2015, 13:39

Un sourire se dessina sur le visage de la jeune elfe, qui contemplait la jeune femme se tenant devant elle. « Dame Lucrezia, je crains que ce don soit difficile à recevoir si vous n’épousez pas la race des elfes. » Elle joignit ses mains, radieuse à l’idée de voir paraître de nouveaux visages à Earudien mais néanmoins réaliste. « Loin de moi l’idée de vous entraîner vers mon peuple. C’est un choix qui vous regarde, et si vous vous plaisez dans ce que vous êtes, alors rien ne saurait me rendre plus heureuse. ». Pourvue d’un certain patriotisme, Mircella appréciait réellement ceux qui s’accrochaient à leur peuple et leurs coutumes. Elle ne détestait pas ceux qui s’en détâchaient, mais c’était une des nombreuses manières de s’attirer les bonnes grâces de la jeune fille. « C’est de naissance. Je ne me rappelle plus à quel moment je suis parvenue à comprendre tout ce que l’on me disait. Pour tout vous dire, je me suis rendue compte qu’ils parlaient dans une autre langue quand j’ai réalisé que vous ne réagissiez pas. » Cela passait comme une lettre à la poste. Après toutes ces années, elle ne se rendait même plus compte du changement. Puis elle s’affola quelque peu et lâcha un petit rire nerveux. « Une rémunération ? ». Ses doigts se posèrent sur ses propres lèvres, devant tout à coup secrète. « Je ne vends pas mon savoir, ma chère. Si je vous le propose, c’est que je me fais un plaisir de le partager. ». Elle balança une mèche de ses cheveux blonds derrière elle. « Je ne suis pas professeur ou quoi que ce soit de ce genre. ». Julia se mit à rire derrière. « Tu devrais.. ». Sans y faire attention, l’elfe continua. « Je peux concevoir qu’on peut être payé pour enseigner à des enfants, si l’on possède les qualités requises… ». Son sourire s’élargit. « Mais je ne suis pas de ces personnes-là. Sentez-vous libre d’apprendre à mes côtés sans jamais avoir à payer. La satisfaction de vous voir réussir sera amplement suffisante. ».

L’elfe témoigna d’une certaine impatience aux actes de sa nouvelle rencontre. Elle appréhendait la puissance de la jeune femme mais brûlait de curiosité à son égard. Si elle voulait apprendre les langues, Mircella elle, désirait tout apprendre. Tout sur tout, dans les moindres détails. Et des heures passées à feuilleter les bouquins et en explorer le contenu y faisaient largement écho. Sa connaissance s’agrandissait au fur et à mesure que le temps passait et elle se réjouissait de se voir ainsi grandir. La jeune femme observa, intriguée, la manière de la vampire de changer d’un ange à un véritable démon. Et son pouvoir d’hypnose lui rappela celui de la Dullahan, bien qu’il fut beaucoup plus puissant. Pas une once de refus, pas une tentative de s’enfuir. Juste les faits, tels qu’ils étaient. Elle fut quelque peu effrayée par ce pouvoir. Car si Julia ne parvenait pas à la contrôler, cette jeune femme pourrait aisément faire d’elle ce qu’elle désirait. Mais bien vite, son rythme cardiaque s’apaisa. Pourquoi la craignait-elle, maintenant ? Si elle avait voulu le faire, l’elfe ne sentirait déjà plus ses jambes. La peur était futile. Inutile. Elle analysa l’arrière-boutique, sans trop savoir ce qu’elle cherchait réellement. La morte-vivante s’ennuyait particulièrement de la situation et détaillait les murs, sans doute une pointe de nonchalance dans le regard. Elle appréciait les animaux mais honnêtement, elle ne voyait pas les jeunes femmes se louper. Elles paraissaient toutes deux si confiantes, si complices en si peu de temps qu’elle se sentit quelque peu exclue. Cela ne dérogeait pas à la règle. Un carnet… Oh, elle voyait ou elle voulait en venir. Se lancer dans l’action sans réfléchir ne faisait pas parti des habitudes de l’elfe, et elle s’étonna de voir ses idées reprises sans même avoir ouvert la bouche. Se ressemblaient-elles à ce point ?


L’elfe virevolta vers la pièce au fond. « Laissez-place au spectacle ! » ricana la Dullahan, habituée à la folie de sa maîtresse. Car en effet, il ne fallut pas attendre plus d’une seconde pour que Mircella ne se déchaîne. Elle attrapait les livres, les feuilletait et les remettait parfaitement à leur place à une vitesse folle. Puis l’un lui apparut comme dans un bain de lumière. Un carnet bien maigrichon, dont le contenu serait sûrement la clé de leurs problèmes. Elle s’inclina devant la vampire et la salua de la main. « Je vous retrouve après. ». Et sans donner plus d’explications, une grande lumière illumina la pièce et brouilla leur vision, tandis que la blonde des bois disparaissait à l’intérieur du livre. Rapidement, la Dullahan saisit le carnet dans ses mains et le colla à sa poitrine. Il s’agissait de le protéger, s’il se retrouvait détruit elle le serait aussi. Sans se préoccuper de la vampire, la morte-vivante s’adossa au mur et attendit patiemment. Un rictus déforma son visage au vu de l’incompréhension de la jeune femme et les seuls mots qu’elle prononça furent ceux-là. « Ne vous inquiétez pas, elle fait juste une petite balade de santé dans le bouquin. ». Et quelle balade de santé ! Le nouveau monde qui s’offrait à l’elfe ressemblait en tout point au véritable jardin animalier. A tel point qu’elle osa se demander si son sort avait fonctionné. A côté d’elle se trouvait un groupe d’aventuriers dont les visages ne lui revenaient pas. Elle s’incrusta dans la foule sans trop se faire remarquer et observa les alentours, cherchant à s’y familiariser.

« C’est aujourd’hui que la bête meurt ! C’est aujourd’hui que nous nous débarrassons du fardeau qui bloque la Grotte aux Cristaux depuis si longtemps ! Vous… ». Le conteur s’arrêta pour poser ses yeux sur la jeune elfe qui souriait. « Grands ou petits, forts ou faibles, vous êtes animés de la même envie. Celle de libérer le jardin animalier de ce fauteur de troubles, qui empêchent nos enfants de s’amuser des sculptures de cristal qui ornent ce lieu et décorent ses allées ! Il est temps ! ». Et l’expédition commença dans un fracas énorme. Mircella peina à suivre le rythme de guerriers plus aguerris qu’elle mais elle ne tarda pas à s’en accommoder et à passer devant. La jeune femme retenait de toutes ses forces cette envie de prendre un des cristaux pour l’analyser sous toutes ces coutures et renfrogna son hérésie. Il s’agissait d’en apprendre plus sur la bête vivant dans cette caverne, non pas de s’amuser. Le rugissement ne lui fit pas peur. Invincible dans le livre, il ne s’agissait que d’une formalité, d’une information à retenir. Elle mit alors en place sa mémoire et la stimula un peu plus.

Tandis que les autres fuyaient, la blonde des bois avançait seule, sans crainte. Une ombre apparut contre le mur. Une ombre énorme, dont on ne pouvait distinguer que les dents. Ou ce qui lui sembla être pendant un instant des dents. La jeune femme souriait. Elle ne craignait rien, mais peut-être aurait-elle du. Ceux qui l'observaient hurlaient, perturbés par cette folie nouvelle qu'elle leur démontrait. Ils ne la connaissaient pas. Ils ne savaient pas. Elle était bien plus forte que ça. Elle approcha ses doigts de cette ombre, sans crainte de se les faire croquer et ses jambes manquèrent de la lâcher quand le monstre apparut devant elle. Cela ne ressemblait à absolument rien de commun, de connu. Il s’agissait d’une bête entièrement faite de cristaux, dont le piquant rendait malade la jeune femme. Elle ne poussa aucun hurlement, proprement paralysée par cette vision d’horreur et força sur ses pouvoirs pour sortir du livre. Une lumière illumina alors à nouveau la salle et elle en sortit, écrasant à moitié sa compagne. « Dame Lucrezia, il faut que vous sachiez que.. ». Mais elle n’allait visiblement pas pouvoir lui confier tout de suite.



Héliana explosa de rire à la léchouille du loup. Elle ne l’imaginait absolument pas aussi câlin, mais il faut croire qu’une fois la glace brisée, tout était possible. Elle passa sa main sur son museau, le caressant doucement. L’idée de parler de sa maîtresse la remplit de joie mais également d’une certaine nervosité. Craignait-elle qu’il ne répète ses paroles et qu’elle raconte n’importe quoi ? Elle sourit. Non, pas moyen. Pas moyen qu’elle mente sur celle qui l’avait recueillie comme sa véritable enfant. « Ma maîtresse s’appelle Mircella. Je ne pense pas qu’elle connaisse ce Luka. ». Elle fut quelque peu intriguée. « Je n’ai vu que deux jeunes femmes discuter. Je crains que vous ne vous soyiez trompés. ». Luka était en effet un nom de garçon alors bien sûr, elle ne fit pas le lien. « Elles viennent de se rencontrer. Je ne pense pas pouvoir plus vous en parler. ». Elle ignorait tout de la nature exacte de leur relation et désirait éviter de faire des bêtises. Alors, donner des détails sur Mircella lui sembla plus intelligent. « Ma maîtresse est une elfe très gentille. Elle m’as toujours traitée comme si j’étais sa famille. ». Elle tritura ses doigts, un peu gênée. « Elle m’a trouvée dans la tour inconnue et depuis je ne suis plus perdue. ». Ses rimes restaient impeccables, malgré son stress. L’idée de devenir grande excita la petite fille et son sourire s’élargit encore plus. Elle, grande ? Elle n’y songeait pas trop, sans doute car elle ne se voyait pas grandir. Elle se voyait si petite face au monde et ne pensait pas être un jour en mesure de pouvoir lutter. Il lui parlait de choses sérieuses et elle trouva en lui une sorte de tuteur. Mircella évitait de l’entraîner dans des démarches trop compliquées, ou lorsqu’un problème se posait, elle le simplifiait. En le voyant si nostalgique, une tristesse gagna son cœur et elle serra l’animal entre ses petits bras. « Je ne sais pas ce que c’est de ne voir les siens. J’ai toujours été seule sur mon chemin. ». Elle gratouilla l’espace entre les oreilles du loups, attendrie par ce regard azuré qui la fixait, plein de tendresse. « Je serais ravie de vous accompagner. Si bien, sur Mircella me le permet. » Elle n’imaginait pas sa maîtresse le lui refuser. Surtout qu’elle devait maintenant bien s’entendre avec Lucrezia. Puis elle pencha sa tête sur celle du loup et le sommeil la gagna doucement. La vie d’une enfant, ce n’est pas très reposant.
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Lun 05 Jan 2015, 13:39


L'elfe était de nature assez lucide, voire réaliste dans l'ensemble. Ce ne sauraient être des compliments que de la bouche de la vampire, pour qui tout homme est d'abord un être de bêtise, avant qu'on ne lui instruise à se forger une opinion, à penser par lui-même. Lucrezia avait, de tout temps, fabulé l'intelligence de ces peuples, qu'ils puissent un jour faire preuve d'autre jour que de violence par nature. Elle était désespérée, s'interrogeait fortement sur l'avenir humain, et les interventions, tout du moins, pertinentes de la jeune blonde, la rassuraient profondément. Elle  admirait ce 'quelque chose' en elle qu'elle n'arrivait pas à déchiffrer, et qui restait, de par tant de mystère, un secret à ses yeux de lynx. « Ne soyez pas méprise, car effectivement je n'ai point l'intention de rejoindre vos rangs, malgré la sagesse qui est la vôtre. Je m'en excuse, mais je ressens, comme vous dîtes, un comble notable parmi les miens, et ne saurait me trouver dans un autre peuple que celui-ci. » Elle la laissa poursuivre, buvant ses paroles avec grand intérêt, sachant dénicher une toute nouvelle vérité dans chacune des paroles de la jeune femme.

Elle découvrait un tout autre monde, à chaque rencontre, à chaque versus du monde qu'on lui étayait. « Je comprends. Vous avez un don merveilleux. » fit la jeune femme dont la curiosité et soif de savoir prenaient souvent le dessus sur tout le reste. Ils n'étaient pas, tous deux, pour rien, des aficionados de livres divers, majoritairement héroïques pour sa part. « Je vous jalouserais presque, moi qui essaie d'apprendre. Pour vous c'est devenu un automatisme, un acte aussi vraisemblable et spontané que respirer, ou encore manger. Cela fait partie de vous. Chacune ses particularités faut dire.. » lâcha-t-elle d'un souffle libéré. Une certaine nostalgie du temps passé, et dérision face à plus sage que soi, l'avait quelque peu aigri, et n'eusse été le sourire charmant de l'elfe, elle l'aurait probablement, et à son insu, prit à coeur. Les paroles suivantes lui firent grandement comprendre qu'elle était à l'aise en présence de la jeune femme, et qu'il pourrait découler de leurs échanges beaucoup plus qu'elle n'avait envisagé. Elles se complètaient bien, et cela était rare de la part de Lucrezia. Elle n'était cependant pas dupe, naïve, voire ingénue, et savait, en conséquence, qu'il ne fallait pas s'abandonner aussi facilement, bien que la jeune femme ne soit, pour l'heure, aucunement une menace à ses yeux, mais plutôt un appui, un être de confiance. Reprenant son sérieux, elle enchaîna. « Je cherchais juste une manière de vous rendre la pareille, car dans ma philosophie, on rend ce qu'il nous est dû. J'entends bien qu'il n'était pas dans vos intentions de quémander de moi quoique ce soit en échange, mais songez-y. Je voudrais simplement vous remercier à mon tour, et j'accepterais, ainsi, volontiers votre offre. » Elle plongea légèrement la tête, laissant sa chevelure ( qu'elle avait raccourci pour son propre confort ) pendre en avant.

Dans la pièce à l'arrière du comptoir, la jeune femme assista, avec une once d'hébétement au spectacle que lui offrait cette autre. Elle était impressionnante, sous bien des aspects. Lucrezia se vit sourire, chaleureusement, en voyant que leurs agissements se montraient déjà si naturels, si libres en la présence l'une de l'autre. Elle ne comprit pas de suite ce qu'elle sous entendait par 'après', mais voyant les jets de lumière qui provenaient de toute évidence du maigre carnet, elle comprit de quoi il en retournait. Les paroles de Julia, ne firent que lui donner raison dans ses croyances. « Que fait-tu avec cette jeune femme dit moi ? Je ne voudrais pas me mêler de ce qui ne me regarde pas, mais il me semble.. que tes projets devraient être beaucoup plus grands que cela.. Du moins, tu m'as tout l'air d'une jeune personne pleine d'ambitions. Où est-ce le fait qu'elle ait retrouvé ta tête qui entrave tes mouvements ? Ne crois pas que je cherche à la trahir ni quoique ce soit. Tu es 'spéciale' et je m'interrogeai sur ton psychique » Dans sa voix, aucune animosité, et dans son regard azur éclatant, qu'une curiosité déguisée, mais gentillesse assurée.

La conversation aurait pu continuer de manière amicale, si à des centaines de mètres de la chambre recluse, Lucrezia n'avait pas perçu de présence manifeste, néfaste, malicieuse, grâce ) son ouïe, à son sort qui se vit brisé. On les cherchait. L'aliénation avait été repérée, et ils savaient maintenant qu'ils avaient affaire à un vampire, et peut-être même que l'identité de ses acolytes avait été, elle aussi, révélée. Ces hommes étaient prêts à tout, bien qu'elles n'aient, en soi, commis aucun crime de taille.. « Elles.. sont là dedans.. » La voix de l'homme contrôlé résonna deux couloirs plus loin. Ils approchaient, c'était clair et net. Un homme, plus robuste, plus rude d'après la voix que ses cordes vocales faisaient résonner, réagit à la première remarque, contrôlant de toute évidence plus d'un seul homme. Des gardes. Il fallait faire vite ! L'erreur ne leur était plus permise.. « Nous passerons par la porte. Empruntez la voie secrète qui mène à l'arrière de la bibliothèque. Allez allez allez » Il parlait en chuchotant, mais l'ouïe surnaturelle de la vampire lui était d'une utilité folle. Elles ne se feraient pas avoir, et encore moins saisir tant que son loup ne serait pas guéri, et hors d'un quelconque danger. Elle lui avait dit de l'attendre sagement, enfermé à huit clos avec le petit bout de femme. Elles n'avaient plus à s'en soucier pour le moment..

« Julia.. Je te laisse placer quelques objets devant la porte pour les empêcher de rentrer. Dès que ta maîtresse revient, nous fichons le camp. » Aussitôt dit, aussitôt fait. Et dès qu'elle vit un bain de lumière envahir la pièce de nouveau, elle attendit que le corps de la jeune femme se matérialisa, avant de lui prendre la main, presque l'enlacer de toute son anatomie, pour s'assurer qu'elle allait bien, et qu'elles seraient en mesure de s'échapper. « Nous n'avons pas le temps, Mircella ! Viens, il faut fuir ! Julia, tu peux.. » La Dullahan la devança dans ses paroles, visiblement des plus futées, sans que la vampire n'ait à la guider. Au même moment, les gardes firent irruption dans la pièce. La maligne quitta la pièce la première, Lucrezia la suivit dans son élan, s'assurant que l'autre demoiselle restait près d'elle, et ne se perdait pas dans sa confusion. « Désolée, ce n'était pas dans mon intention de vous précipiter, mais disons.. que c'était assez pressant ! Avez-vous des nouvelles ? Nous pourrons nous arrêter dans quelques minutes pour vous écouter, il nous suffit de nous éloigner un peu pour être en sécurité. » Leur avancée était fulgurante, mais pas dans les lois de la bienséance, et encore moins de l'ordre générale. Hélas, les dirigeants du Jardin Animalier n'ayant pas été des plus corrects, elles savaient comment leur rendre la pareille…



La petite fille était parfaitement adorable, quoiqu'un peu naïve sur les bords ( étant une enfant ce n'était guère surprenant, mais le loup n'était pas toujours si sensé ).. Ses paroles s'avéraient même quelque peu étranges, il fallait l'avouer. Les caresses étaient timides, petites et agréables. Ses mains étaient chaudes. Habitué à celles d'autant plus froides du jeune homme, elles étaient pour lui source d'une impression maladive d'intense apaisement, tandis qu'avec le vampire, le geste était plus froid, distant, quoique plaisant parmi ses tas de poils soyeux. Son ton était rassurant. Ils avaient cela en commun. Il rapportait tout au vampire. Il ne savait pas à qui d'autre l'associer. Il lui vouait un 'respect' infini, et ainsi donc, l'homme ne quittait jamais ses pensées. Il ricana à l'intention de l'ange blonde. « C'que tu dis n'a pas de sens, petite.. C'est pas lui qui lui as donné ça ?.. » Héliana répondit, inconsciemment, aux questions qu'il désirait lui poser.. Deux femmes.. Il réfléchit un instant, et crut cette fois avoir affaire à l'ami de longue date du petit homme. Une femme avec qui il partageait beaucoup, à qui il se confessait dès que l'appréhension et la lassitude devenaient trop pesants pour qu'ils n'aient d'impact sur son comportement quotidien. Venom continua d'écouter l'emplumée parler.. non sans une once de sommeil pour venir effacer deux mots sur les dix qu'elle débitait. La voyant l'enlacer, il posa, volontiers, sa patte dans son dos, la léchant ainsi une deuxième fois.   « Ne t'en soucie pas. Elle pourra venir elle aussi, si ça lui plaît. Après tout, vu comment tu en parles, elle doit être une bonne personne » Simple réflexion, pensée réelle, quoique distraite. La voyant s'appuyer contre lui, il imita son geste, tendrement. Appuyant sa tête contre ses deux pattes croisées, elle laissa la petite fille s'approprier son abdomen poilu, l'aidant à se réchauffer dans la chambre froide, dans le fer forgée.

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Lun 05 Jan 2015, 13:40

La Dullahan n’appréciait pas se retrouver sans son autre. Sa maîtresse faisait parti de sa vie de manière intégrante et s’en voir séparée la rendait mal à l’aise. Certes elle la taquinait, l’embêtait, tout ce que vous voulez, mais elle ne pouvait s’empêcher de veiller sur elle. Les paroles de la vampire arrachèrent un sourire moqueur à la morte vivante qui se releva, posant son regard nonchalant sur cette dernière. Elle la trouvait belle, et cela sonnait comme une évidence. Elle avait une éloquence des plus puissantes et son comportement avec Mircella lui plaisait bien. Mais en rien cela ne l’octroyait à mettre son nez un peu trop curieux dans ses affaires. « En effet, cela ne vous regarde pas. Ravie cependant de vous donner l’impression d’être une jeune femme pleine d’ambitions. ». Oh, de l’ambition, elle en avait. Mais cela n’était rien face à ce qu’elle possédait il y a de cela un siècle et demi. Un soupir nostalgique brisa le silence, tandis que la succube s’occupait en faisant les cents pas dans la pièce vide de toute présence à part la leur.

Les bruits derrière la porte ne l’inquiétaient guère, même si elle s’occupa, las, de placer des objets devant la porte pour la bloquer. Elle avait sans doute tendance à se dire que cela ne la concernait pas et tant qu’elle gardait le carnet près d’elle, elle se fichait bien de l’état des lieux. Elle eut une pensée pour l’ange qui devait garder un loup dans une pièce confiné et lâcha un petit rire. C’était un tableau si utopique, si merveilleux. Sa pensée vira ainsi sur les toiles que la rouquine s’appliquait à créer durant son temps libre qui, il faut le dire, se trouvait être extrêmement long. Peut-être devrait-elle l’encourager à prendre des cours.. Les plus aptes à l’aider n’étaient pas les elfes, bien qu’ils soient doués, mais bien les alfars. Avant que Mircella ne rompe avec Kohei, elle aurait pu aisément l’emmener vers Drosera pour qu’elle s’améliore. Mais tout cela faisait parti du passé. Et quand elle se rendit compte qu’elle commençait à se préoccuper de la petite, elle pesta et racla son pied contre le sol. L’amitié naissante entre Lucrezia et l’elfe la contaminait manifestement.

En parlant de l’elfe, cette dernière n’eut même pas le temps de dire « ouf » qu’elle se retrouva collée à sa nouvelle amie. L’espace d’un instant son souffle fut coupé de surprise. Pourquoi la tenait-elle comme ça ? Son regard vacilla vers la morte vivante qui, dans un élan de violence, avait explosé la fenêtre. Elle voulut la réprimander quand elle se rendit compte qu’il leur fallait fuir et pendant sa course, son cerveau carbura. Elle manqua de trébucher plusieurs fois quand ses jambes manquaient de faillir : passer d’un monde à un autre ne se trouvait pas être des plus aisés. Mais elle ne mit pas longtemps à comprendre que dans leur monde à elles, tout venait de basculer. Les gardes venaient de se réveiller et ne semblaient pas de la meilleure humeur qu’il soit. La course ne semblait pas vouloir s’arrêter mais quand les pas de la vampire s’arrêtèrent, Mircella manqua de lui tomber dessus. Courir longtemps n’avait jamais été son point fort, et elle détestait même le sport. Ses jambes lui permettaient d’atteindre une certaine vitesse, mais elle craignait à chaque fois de tomber. Elle craignait tout simplement, l’échec.

L’elfe posa ses mains sur ses genoux et reprit lentement sa respiration, relevée doucement par la Dullahan. « On a eu quelques soucis on va dire ! T’es pas restée longtemps dans ton bouquin, ça t’as fait peur ou quoi ? ». Bien sur que cela faisait peur. Quelle question. La blonde des bois releva ses cheveux et les recoiffa d’un élégant signe de main, mettant son dos droit pour obtenir une posture correcte devant la bleue. Elle jeta un coup d’œil à droite, puis à gauche, désirant s’assurer qu’elles se trouvaient bel et bien seules et qu’elle pouvait parler librement. Une fois chose faite, la jeune femme se remémora ce qu’elle avait vu et se mit à expliquer. « Il existe, dans cette grotte, une immense bête. ». Elle joignit ses mains vers son bassin, comme si elle désirait détendre l’atmosphère. « Cela n’est pas en soi, un problème. Il s’agit d’un monstre que, si je n’avais pas approché de plus près, je n’aurais pas craint. ». Son sourire s’élargit doucement, laissant planer une certaine impression de légèreté. « Loin de moi l’idée de la complimenter, mais en dehors de ses rugissements effrayants et de ses pouvoirs surpuissants, elle est faite d’un cristal de toute beauté. ». Elle se retourna vers le jardin animalier, pensive. « Cela expliquerait sa présence dans la Grotte aux Cristaux. ». Puis elle reporta de nouveau son attention sur les jeunes filles. « Le cristal est dur à trouver, de nos jours. Les joailliers seuls en possèdent, et en très faibles quantités. Je pense que cette bête est venue s’y réfugier dans le but de trouver d’autres congénères. Mais tout ce qu’elle a pu y trouver, c’est la misère. ».

Ses yeux émeraudes brillaient d’une certaine curiosité incontrôlée. « Je ne compte pas l’excuser, car dans ce carnet, j’ai vu des morts causés par sa folie. J’ai vu des choses que personne n’aimerait voir en se sachant sans défenses. Dieu m’en garde, j’étais sauve. ». Dans les livres, elle ne risquait rien. Peut-être cela expliquait-il la raison pour laquelle elle y plongeait si souvent. « Il nous faudra être prudentes, Lucrezia. Il ne s’agit pas d’une petite bestiole. Il s’agit d’une bête à un âge et à une puissance avancée qui, détruit par la solitude, finira par tout anéantir sur son passage. ». Être seul pouvait causer bien des dégâts, souvent plus psychologiques que physiques. « Mais la plante se trouve bel et bien là-haut. Pour sauver votre loup, il nous faudra mettre tout de notre côté. ». Elle passa une main dans ses longs cheveux blonds. « A commencer par l’antre même de la chose. ». Puis, sans prêter attention aux hommes qui tentaient de les poursuivre, bloqués dans la fenêtre de par leur stature imposante, elle s’élança vers la Grotte aux Cristaux, suivie de sa nouvelle amie et de sa compagne de tous les jours.
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Lun 05 Jan 2015, 13:40


Lucrezia n'aimait pas fouiller le passé des autres, tout comme elle n'appréciait pas que des regards curieux viennent s'immiscer dans le sien. Toutefois, elle s'était risquée à poser cette question, qui sait trop pertinente et vide de sens au même temps. Elle savait du destin qu'on réservait à une Dullahan une fois sa tête retrouvée, et c'était bien pour cela qu'elle essayait de voir si elle s'était elle-même fait une raison sur cette 'captivité' ou si elle s'y laissait prendre volontiers. La jeune femme, dont la soif de liberté était venue à croitre au fil des années, s'insupportait à la vue de tant d'individus dont les chaînes les sciait, et dont l'impuissance leur suffit. Ils deviennent alors des êtres soumis, sans volonté, ou tout du moins une calquée sur celle de leur 'propriétaire', devenant alors de simples objets sans faire gaffe. Ce désir était peut-être bien poussé par un certain instinct maternel, au vu des deux êtres d'engeances semblables qu'elle avait à ses côtés.. S'étant contentée d'hocher les épaules, et de prononcer un simple 'Voyez-vous ça, on s'irrite pour un rien' d'un ton taquin, elle s'était laissée porter par l'action du moment lorsque la fuite leur fut exigée.

Après quelques minutes d'une course intensive, elles firent enfin halte, essayant de reprendre leurs souffles égarés. L'on ne les poursuivait plus avec la même adrénaline, et elles pouvaient maintenant se permettre de converser sur les informations que l'elfe avait bien pu obtenir dans cet ouvrage. Sans presser Mircella, elle la laissa revenir à elle, lentement, ignorant encore tout de ce à quoi le pouvoir de la blonde l'exposait. D'un sourire net, qu'elle espérait capable de l'apaiser, la vampire l'écouta s'exprimer, décrire dans les détails son expédition en territoire ennemi. Les nouvelles.. n'étaient pas des plus prometteuses, c'était bien le cas de le dire. Leurs affaires ne s'arrangeaient en rien, et Lucrezia espérait seulement que la bête ne se soit pas éprise d'une violence pure et gratuite en les quelques mois qui avaient suivi l'écriture du manuscrit. Ces écrits étaient des témoignages vivants de ce que cette 'bête' avait pu occasionner à son arrivée dans cette grotte, mais.. l'elfe disait vrai, et elles se devaient de comprendre sa situation. La désolation et le désarroi, la solitude et la tristesse, étaient aussi des sentiments que les animaux connaissaient bien, et si ce 'monstre' les avait subi en forte quantité de par l'acharnement des humains à le chasser.. Tout deviendrait alors d'une clarté effroyable, mais manifeste. L'être bleuté semblait par ailleurs, à l'image de sa camarade, intéressée de très près à sa constitution de cristal, et les bienfaits de cette substance. Non pas qu'elle voulut en profiter pour s'enrichir comme bon nombre de ceux à l'avoir précédé, mais plutôt car cette dernière s'était découvert une passion.. et ce matériau lui aurait bien servi dans ses confections…

La vampire acquiesça, une fois le discours de la jeune elfe arrivé à son terme. Elle s'essaya à dissuader la jeune blonde de l'accompagner, voyant le danger qui pesait sur elles, et ce dont il risquait de les priver.. Mais Mircella la coupa court dans son entreprise, et s'élança la première vers les chemins de la grotte. Lucrezia resta là, hébétée, quelques instants avant de reprendre tout de sa lucidité d'esprit habituelle, et la rattraper d'un pas décidé. Arrivés à l'entrée de la grotte, elle sentit non pas son corps frissonner, mais tout le reste autour d'elle. La végétation, l'air glacial qui en sortait, tout semblait s'être laissé prendre par la folie du monstre et le climat dérisoire qui habitait la grotte. Elle n'était pas dans les meilleures conditions pour être explorée, mais.. le temps pressait, et la vie de son loup ne tenait qu'à un fil qu'elle ne pouvait pas se risquer à perdre. «  Il semble que la glace ait élu ce domaine comme sien, et ses faibles températures risquent de perturber notre descente. Je ne crains pas tellement le froid, dû à mon corps déjà froid de nature, mais je crains pour vous deux que.. » lâcha la jeune femme, avant de se freiner elle-même dans son élan.

Tournant de nouveau son regard vers l'entrée de l'antre ténébreux, sur lequel les couleurs bleu, gris et blanc semblaient prédominer, régner sur le paysage naturel, elle sentit le silence de mort envahir ses sens, et son ouïe surnaturelle défaillir. Elle ne lui serrait d'aucune utilité en ces lieux.. « Là bas.. il nous faudra abandonner tous nos anciens repères, car on y trouvera un tout autre monde auquel nous sommes étrangères.. Je vais faire le premier pas, mais n'hésitez pas à partir à tout instant si vos nerfs lâches, ou que vous avez trop froid.. Dans l'absolu.. ceci n'est pas votre combat » Sa gorge lui fit mal quand elle prononça ces mots. Elle avait conscience que l'elfe n'était pas faible, et que l'égo de la Dullahan ne lui permettrait pas de faire demi-tour si facilement.. mais leur survie était ce qui lui importait le plus, et les mettre en garde était la moindre des choses si leur bien elle désirait réellement.. Peut-être ce semblant de 'méfiance' de sa part blesserait les deux autres, mais c'était bien le risque à courir..

Avec prudence, elles se lancèrent dans la descente des pentes de la grotte se situant juste après la grande entrée. La glace constituait une partie intégrale des roches et du chemin sur lequel elles comptaient pour atteindre les profondeurs, mais la neige ( provenant probablement des pouvoirs acquiers par les monstres des environs ) atténuait considérablement toute chute, et les préservait d'une glissade mortelle. Des pieux à l'arrivée leur firent comprendre qu'elles avaient bien fait de ne pas aller au plus simple, et profiter du gel glissant pour descendre rapidement. Des os éparpillés un peu partout, bafoués par les vents glacés, semblaient indiquer que nombreux étaient ceux à s'y être risqués, et elles n'avaient pas à réfléchir beaucoup pour comprendre ce qu'ils étaient devenus.. Traversant un couloir donnant sur des galeries plus larges, voire même d'une étendue effroyable comparées aux précédentes, Lucrezia fit signe aux deux demoiselles de se cacher derrière un des murs épais qui les priveraient des vues d'ailleurs. Mais à qui cherchait-elle à échapper.. ? « Je crois.. qu'il va nous être plus difficile que prévu d'accéder à cette plante.. Elle est probablement très encrée dans les sous-terrains pour qu'elle ne puisse être cultivée qu'ici.. D'autant plus que les cristaux, stalactites comme stalagmites, sont très certainement plus abondants en profondeur.. Mais pour y parvenir, il nous faudra déjà traverser cette rivière, atteindre son autre rive.. » fit-elle, son regard rivé vers la plaine qui surplombait ce côté du cours d'eau, comme si quelque chose sur cette dernière l'attirait ( dans le mauvais sens ) beaucoup plus que les maigres explications qu'elle fournissait. Seul son doigt pointait vers l'élément aqueux, histoire d'illustrer convenablement ses dires.

Ses yeux prirent de nouveau la route vers ceux émeraude de l'elfe, et les fixant elle reprit. « Ce sera pas une mince affaire.. Des loups des neiges, des loups blancs dont la réputation n'est plus à faire, tant leur agressivité est connue de tous. C'est probable que cela vienne une fois de plus de leurs instincts prédateurs, mêlés à leurs vies immuables, et dénuées de présences humaines. Ce ne sera pas simple.. » Elle ravala sa salive discrètement, voyant que les choses ne seraient décidément pas aussi simples qu'elle l'aurait voulu.. D'autant plus.. qu'un bruit étrange, mais familier, attira son attention. Affolée, elle chercha à comprendre, à savoir si ses sens ne la menaient pas en erreur.. mais une fois de plus, cela ne semblait pas être le cas. Tant de problèmes surgissant au même temps.. Tant d'obstacles essayant de leur barrer la route.. Comment ne pas lâcher un souffle d'indignation, et ne pas croire dans son esprit, une seconde à peine, que l'échec cuisant approchait à grands pas ? Sans rien laisser paraître, elle ajouta, d'un air néanmoins inquiet, quoique songeur.. « Et je crois.. que j'ai encore.. des mauvaises' nouvelles. Je crois entendre à un peu près 500 m d'ici.. derrière de nombreuses parois rocheuses, des humains.. J'ignore ce qu'ils font ici.. Si ce sont des chasseurs, ou de simples réfugiés n'ayant pas pu quitter la grotte, mais.. Je pense qu'il faudrait essayer de les contourner.. On ne sait jamais.. » Elle soupira une dernière fois, d'exaspération.

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Mer 07 Jan 2015, 11:36

Dans le cœur de la blonde des bois résidait une enfant. Une enfant n’ayant pas fini de grandir, une enfant qui ne voulait, de toute évidence, pas grandir. Son innocence relevait de l’incroyable, de l’inestimable. Elle fixait la vampire avec ses yeux, ses yeux d’enfants. Ses yeux rêveurs, ses yeux attentifs à chaque parole, à chaque petit mouvement, à chaque mimique. Elle s’émerveillait devant sa présence, devant ses manières. Elle la regardait sous toutes ses coutures, analysait chaque parcelle de sa peau blanche comme la neige, mais sous ce sourire naïf se cachait une plus grande réflexion, un plus grand problème. La jeune fille joignit ses mains, écoutant les paroles de la bleue sans trop y réagir, ou en tout cas sans extérioriser ce qu’elle ressentait. Elle n’appréciait pas le fait que la vampire s’inquiète pour elle. Elle haïssait la pitié, mais elle savait que ça n’en était pas. Que ça ne ressemblait pas à ça. C’était sincère, c’était par amour, par amitié peut-être. Elle cherchait à la protéger, et à y réfléchir, elle n’avait pas tort. Elle craignait le froid, pas plus que n’importe quelle race mais largement plus qu’une vampire qui ne ressentait pas les effets de la température. Elle attrapa alors une veste plus chaude et la passa autour de son corps frêle pour le réchauffer. Ils allaient entrer dans cette grotte, dans cette fameuse grotte, qui possédait tant de secrets.

La jeune fille s’excitait intérieurement, elle mourrait d’envie d’en savoir plus. Son cœur battait contre les parois de sa poitrine, presque à la faire céder. Elle tremblait, mais ce n’était pas le froid. Elle avançait doucement, mais pas parce que ses pieds se retrouvaient gelés par la glace. Elle désirait découvrir, mais elle en avait peur. Alors qu’elle avançait lentement, elle gratifia sa nouvelle amie d’un sourire chaleureux. « Si je viens à avoir froid, ce n’est pas ça qui me fera reculer. C’est devenu mon problème et mon combat à la seconde ou je suis venue près de vous. Je ne fuis pas si facilement. ». Elle ne fuyait jamais, même. Elle se rappela avec douleur la transformation de son vampire en chimère dans la ville, qui ne datait pas de si longtemps. Elle s’était battue cœur et âme pour le récupérer, et même si elle n’entretenait pas une telle relation avec Lucrezia, elle sentait qu’en cas de problème, elle ne saurait jamais la laisser se débrouiller seule. Elle s’y était quelque peu attachée, et si elle commençait quelque chose, elle le finissait. L’abandon ne faisait pas parti des options qui s’offraient à elle. Ça passe, ou ça casse.

Pour le coup, ça allait passer. Les yeux de l’elfe couraient partout sur la surface de la grotte, admirant tous les détails de sa création. La nature lui réchauffait toujours autant le cœur, et elle pouvait sentir, sous cette glace dure et ferme, la présence de végétaux. En cas de problème, elle saurait s’en servir. Elle ne briserait pas la glace, elle le savait. Elle n’était pas assez forte et ne pouvait pas demander plus que la nature pouvait en faire. La jeune femme avança vers la glace et y déposa sa main, sans crainte d’ouvrir une plaie. Elle déblaya la neige d’un mouvement gracieux et ses yeux cherchaient un moyen de s’en servir, de s’y habituer. De ne plus ressentir le froid, de faire partie de cet élément. Mais elle ne contrôlait rien. Ce lieu allait jouer avec ses nerfs, avec ses émotions. Il riait déjà d’elle en cet instant présent, elle le savait. Il s’amusait à la refroidir et à la réchauffer, à lui faire miroiter un beau paysage qui allait la piéger. Les belles choses sont souvent trompeuses, et cette splendeur de glace et de cristal lui réservait bien des surprises. « Je la sens… » Elle sourit alors. « Il y a de la terre, il y a de la vie sous cette barrière transparente. La plante est sous nos pieds. ». Elle ressentait les émotions de la plante qui hurlait. Elle hurlait de douleur. La glace l’emprisonnait et elle quémandait de l’aide. Elles arrivaient… elles arrivaient.

Les yeux d’elfes analysèrent la situation, le plateau, la rivière, les loups qui rôdaient non loin. Il fallait prendre en compte tous ces facteurs pour réussir ce qu’elle voulait entreprendre. Elles pouvaient s’y engager, certes. Cela serait dangereux, mais elles le pouvaient. Mircella savait se faire discrète, et nul doute qu’une vampire excelle dans cet art. Elle s’engagea alors lentement sur la glace, restant proche de son amie. La glace se craquelait légèrement sous ses pas, sans pour autant attirer l’attention des loups. C’était bizarre. C’était trop bizarre. Ils les entendaient à coup sûr, mais ils ne bougeaient pas. Quelque chose de mauvais se préparait. Quelque chose d’imprévisible, quelque chose qui allait tout bouleverser. Ses oreilles parvinrent à entendre les bruits de pas venant de derrière la vampire et, dans un élan de courage et de rapidité, elle la saisit dans ses bras et prit son envol. Elle attrapa la main de la Dullahan et la souleva à son tour, la laissant s’accrocher du mieux qu’elle le pouvait. Ce qui venait de foncer sur la vampire se trouvait être un loup noir, un énorme loup noir.

Un loup comme l’on n’en avait jamais vu avant. Plutôt que de paniquer, la morte vivante se mit à rire nerveusement. « On va mourir les filles, contente de vous avoir connues, haha ! Enfin je dis ça, je suis déjà morte moi, ça change pas grand-chose, et la vampire aussi ! ». Ce n’était clairement pas le moment de plaisanter, oh non. Elles allaient vraiment mourir si ça continuait comme ça. La jeune elfe s’engagea alors dans les airs, fonçant et passant au-dessus du groupe de loup qui ne tarda pas à les poursuivre. Elle forçait pour réussir à les soulever toutes les deux et fit glisser sa pierre élémentaire jusqu’à la morte vivante qui reprit sa forme d’enfant pour être plus légère. Elle l’attrapa et se mit à glacer tout sur son passage, piégeant les loups dans leur propre élément, dans ce qu’ils connaissaient le plus. Elle redoutait de se faire attraper et relevait les pieds régulièrement afin qu’on ne mange pas ses chaussures. Le gros loup noir les avait pris en chasse un instant mais s’était résigné : il était lourd, et il craignait de faire s’effondrer toute la glace sous son poids. Il risquait sa propre vie, et bien qu’animal, il savait ce qu’il risquait.

A un instant, Mircella perdit de l’altitude. Elle volait trop près du plafond et passait son temps à éviter les pointes de glaces qui désiraient se figer dans son crâne, tout en faisant attention à la bleue qu’elle tenait fermement dans ses bras. Elle ne pouvait pas la lâcher, non. Elle ne pouvait pas, elle n’en avait pas le droit. Elle poussa une dernière fois sur ce qui lui restait de force et accéléra la cadence. Et comme l’aurait fait un oiseau avec un chien, elle les sema sans grosses difficultés avant d’atterrir dans un coin plutôt calme. Elle s’effondra alors à moitié, tombant sur ses genoux. La Dullahan s’occupa de boucher l’entrée par laquelle les loups pouvaient arriver avec la pierre élémentaire de glace avant de la replacer dans la sacoche de la jeune fille qui tremblait. Encore une fois, pas de froid. De peur, d’excitation, peut-être de tout cela mélangé. Elle releva lentement la tête vers la vampire, tendant sa main vers elle. « Je t’avais dit que je n’abandonnerais pas au premier problème… ». Elle la tutoyait, à présent. Elle se sentait sans doute un peu trop faible pour penser aux politesses. Et après lui avoir sauvé la vie, c’était sans doute la moindre des choses.

La blonde des bois mit un temps à se calmer et à récupérer. Peut-être dix minutes passèrent avant que les loups ne viennent taper sur la surface de la glace. Mais en plus d’eux, autre chose se rapprochait. Les oreilles de l’elfe parvinrent à distinguer des paroles, une présence, et n’eut le temps que d’articuler « Ils arrivent… » avant qu’ils ne fassent leur apparition. Par réflexe, elle attrapa la faux qui trônait dans son dos et se plaça à côté de la vampire, puisant dans ses forces pour se tenir debout. Elle ne rentrerait pas chez elle. Hors de question. Jamais. Elle prenait peut-être son rôle un peu trop au sérieux. Mais c’était toujours mieux que de le prendre trop à la légère.
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Lun 12 Jan 2015, 13:10


La jeune femme était d'une sensibilité rare, une assez charmante, une qu'on pourrait reprocher à la jeune vampire d'avoir perdu. Cette innocence, cette naïveté maladive pourtant attirante chez les plus inexpérimentés, chez les enfants dont l'âme ne fut pas souillée.. Justement, Lucrezia avait longuement dépassé ce stade, à son insu. Il ne fallait plus demander d'elle une ignorance à toute épreuve, ou même une vision utopique du monde hargneux, impétueux dans lequel elle avait le malheur de vivre. La jeune elfe, cependant, semblait l'avoir gardé, intacte. Son sourire, son timbre de voix, sa façon même d'effleurer de ses petites mains frêles la neige..  Ces même maigres flocons amassés que la vampire ne sut voir que comme un simple outil utile à leur descente.. Elle ne pouvait que lui jalouser cette sensibilité d'esprit, celle dont elle s'était vue dépossédée, celle qu'elle ne pourrait jamais recouvrer. Lucrezia savait apprécier le beau elle aussi, certes, mais pas avec une telle pureté et innocente gaieté, car en elle.. cela n'existait plus. Plus la moindre goutte ou éclat. Elle avait trop déchiffré le monde et ses horreurs, les victimes et ses bourreaux, trop décelé la cruauté humaine et latente dans ces êtres pour leur pardonner quoique ce soit. Elle lâcha prise sur un souffle lourd vagabond. Il avait des airs de soulagement, mais ne semblait pas teint de cette vilaine couleur qu'est la rancune, ou la jalousie. Mircella n'y était pour rien après tout, et la vampire voulait la conserver ainsi. Telle qu'elle ne l'était pas. Telle qu'elle ne le serait jamais. Tel le tableau vivant de la vivacité qui lui manquait.

« C'est vrai que vous elfes êtes très en phase avec la nature.. Tu arrives à sentir cette fleur alors ? » À peine ses doutes faisaient-ils surface, qu'ils se rétractaient déjà. Cependant, une bonne nouvelle n'est jamais seule, et tristement, toujours mal accompagnée.   « Il nous reste à savoir comment parvenir jusqu'en bas.. Comme tu as pu le voir la glace est bien trop épaisse pour qu'on puisse la briser à tout va.. On va devoir faire le tour.. » Cette affirmation resta en suspens, livrée à elle-même comme le commentaire évident, et personnel que la vampire avait fait, certes à haute voix. Le danger les encerclait, en avait fait leur proie avant-terme. Sous leurs anatomies plus lourdes, la glace faiblissait, se craquelait à chaque pas maladroit qui se posait sur sa fine surface. Quoique tout semblait se dérouler pour le mieux, et ce ne fut qu'une affaire de quelques pas avant que toutes deux ne remarquent que quelque chose ne tournait pas rond, et que leur agressivité naturelle se voyait étrangement dissipée.. Vives d'esprit, ce simple fait attisa leur curiosité. Les nerfs de la vampire se figèrent quasi immédiatement, et ses yeux parcourent, avec effroi, non pas lâcheté, ceux dont elles étaient devenues les cibles l'instant même où elles mirent les pieds dans cette grotte. Mircella fit preuve d'une réactivité exemplaire, et s'élança au secours de la belle vampire, qui pourtant n'aurait pas eu de peine à l'esquiver.

Ses deux petits bras faisaient le tour de sa poitrine, l'enrobaient maladroitement, et pourtant.. cette étreinte qui l'avait propulsé à des dizaines de mètres du sol était chaleureuse. Elle, qui de tout temps avait combattu seule, qui s'était exposée à mille dangers sans jamais craindre pour autre qu'elle-même car il n'y avait personne pour ce faire, se réjouissait de ce contact. C'était peut-être présomptueux de sa part de se croire digne de ce genre d'attention, mais il fallait se permettre une folie de temps en temps. Celle du loup géant, de cette créature comme venue d'un autre monde,  était presque tout aussi déraisonnable, voire grotesque. La Dullahan ne semblait, toutefois, pas se laisser abattre par la concurrence. La jeune femme, emprunte d'un sens de l'humour quelque peu douteux, ricana bruyamment, tandis que l'elfe peinait à garder sa stabilité intacte, et à les sortir de cette impasse. La glace se fit leur alliée, et la vampire assista, avec surprise, à la vague élémentaire qui semblait tout figer, tout garder à l'écart, compris la grosse bête qu'elles craignaient de voir s'approcher outre mesure.

L'elfe dut se poser, coupant court son baptême de l'air qui devenait pour elle plus dangereux que bénéfique. Cela dit, à aucun moment elle ne laissa le danger les atteindre. Elle en fit même son affaire de ne pas faillir aux pics aigus de glace ou à la fatigue accumulée. L'état de la jeune blonde inquiéta assurément la vampire, et cette dernière s'enquit auprès d'elle, sa petite main dans les siennes, cet air de confiance dans son coeur, et esprit. « Et je n'ai jamais remis en cause ta détermination, ni ton courage. Tu m'as fourni la preuve unanime que tu es forte d'esprit, Mircella. Mais essaie de te ménager un peu. Cela ne te fera aucun bien de te démener. À l'inverse, cela n'aura le mérite que d'inquiéter ceux qui se soucient de ton bien être, dont moi » Dans sa voix, on ne lisait cependant aucun signe de reproche, ni de morale qu'elle aurait essayé de lui inculquer. Le temps s'écoulait agréablement entre les deux femmes, et ce n'était pas de tout refus au vu des problèmes rencontrés à peine le seuil d'entrée franchi.

Cependant, l'heure n'était pas aux discours optimistes, témoignages à l'eau de rose, ni promenade de santé. Le mal se rapprochait, et elles risquaient de se voir dévorées par ses crocs aiguisés, ou ses griffes bestiales. Ces dernières creusaient déjà la couche de glace épaisse, et le bruit de ces frottements se confondait avec les grognements d'autres loups non loin, de la respiration bruyante des deux femmes, ainsi que de toutes petites voix s'approchant, contre toute attente et à leur grand dam. Voyant l'elfe prendre une fois de plus sa défense, elle se sentit dans l'obligeance d'agir, avant tous les autres, de prendre les rennes et lui faire comprendre qu'elle n'était pas un fardeau, une charge pour ses maigres épaules. « Ne t'inquiète pas. Ils ne risquent pas de nous nuire. Par contre, je te demanderais de bien vouloir m'attendre sagement, ici, le temps pour moi de procéder à quelques.. préparatifs. » abrégea la jeune femme, une pair de lunettes venue se percher sur son nez fin. Observant, sous toutes ses coutures, les parois de givre polaire, fièrement dressées, elle examinait tous les faits et gestes des chasseurs avec qui la distance ne cessait de décroître. Grands guerriers, archers, mages.. Ils étaient prêts au combat, et elles ne seraient pas trop de trois pour les battre.. Il fallait procéder autrement.. « Tout se passera bien » Et quittant le touché soyeux de ses cheveux raides, elle disparut dans les galeries souterraines terriblement lugubres.

Non loin, un éboulement se fit entendre, étrangement, et ce malgré la disposition rectiligne du paysage.. En vrai, un passage supplémentaire à celui que venaient de boucher les deux camarades, s'était formé. Le bout d'une lame l'avait sculpté dans la glace. Ce son grave retentit dans le plateau de jeu, et le tour des chasseurs semblait être venu. Arpentant avec minutie chaque couloir, chaque irrégularité de terrain, ils étaient presque une douzaine, et se surveillaient de très près les uns les autres. Néanmoins, un léger cliquetis lointain suffit à attirer leur attention pour que le colosse à la claymore, leur chef, disparaisse dans les ténèbres. « Mais.. Où ?? Conrad ! Répond ! Tu es où ? » Se sachant faciles à repérer si jamais leurs voix jusqu'aux loups parvenaient, ils veillaient à ne pas vociférer l'aboutissement de leurs faibles recherches, mais régnait tout de même la confusion générale. Une silhouette surgit de par les ombres, une entité au corps rustre, et à la présence imposante. D'une grosse voix, elle poussa un premier cri. « Mais qu'est-ce que vous avez à traîner ? Allez, on avance. Un, deux, un, deux. Je veux pas vous voir ralentir ! » Tous le regardèrent, ébahis. « Mais chef.. Vous.. vous étiez.. ? » « J'essaie de défendre votre postérieur mes p'tits gars. Faut bien que j'aille voir si un petit bruit attire mon attention. Et maintenant, on dégage, et plus vite que ça. C'est dangereux de rester immobiles. On devient des proies faciles » Acquiesçant, ils se précipitèrent dans la première allée s'offrant à eux, disparaissant du champ de vision de la belle vampire, tapie dans l'ombre, insoupçonnée. Elle sourit.

Arrivée à la hauteur de la demoiselle, elle la vit plus calme, malgré son absence quelque peu prolongée. Lucrezia avait réussi à attirer les humains sur une fausse piste, ou tout du moins un chemin qui excluait l'antre dans lequel s'étaient réfugiées les demoiselles. Il ne restait plus qu'à faire d'eux l'appât idéal pour ces monstres assoiffés de sang, les survivants à cet affrontement n'étant alors plus de la convenance de la princesse. « Il nous faut y aller » Lui donnant un petit coup de main pour que Mircella puisse se relever, la vampire se posta devant le mur de glace, le frôlant de ses phalanges frêles. Celle-ci se mit à fondre. Tout simplement. Ce n'est qu'en regardant de plus près qu'on pouvait remarquer au bout de ses petits doigts des flammes noires qui se faisaient discrètes. Quelques centimètres la séparaient des souffles baveux, et haleines nauséabondes de ces monstres, et c'est avec un calme mémorable qu'elle concentra entre ses deux paumes assez d'énergie de flammes pour provoquer une explosion d'une circonférence notable. Deux bêtes se virent propulsées contre le mur opposé, tandis que les autres purent se rattraper de leurs pattes arrière. Les bruits allaient attirer, cela dit, tous ceux dans les parages, et qui sait, si ces chers humains ne finiraient pas par se charger des prédateurs à leur place..

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Mer 14 Jan 2015, 10:54

Mircella mit un temps à récupérer ses forces : la course effrénée lui avait coûté bien plus de fatigue qu'elle ne l'aurait cru. Les paroles de la vampire la rassurèrent et lui remontèrent le moral. Se ménager un peu.. Elle avait raison. Elle s'y connaissait sans doute mieux qu'elle, et vu la fatigue qui planait sur l’entièreté de son corps, elle ne pouvait pas se permettre de la remettre en question. Une fois qu'elle comprit que le danger s'éloignait, elle se remit assise et reprit progressivement son souffle, marmonnant un bref « Tu as raison ».  Le fait qu'elle se soucie un tant soit peu de son bien être la touchait : elles ne se connaissaient que très peu, et la blonde des bois ignorait même si elle avait le droit de la qualifier d'amie, mais elle supposait que oui. Quelqu'un à qui elle désire sauver la vie, quelqu'un qu'elle protège, si ce n'est pas son enfant ou son amant, qu'est-ce que ça peut bien être ? L'amitié. Une amitié étrange, rapide. Un coup de foudre amical, une trouvaille inestimable. Un sourire naquit sur son visage, tandis qu'elle appuyait ses longues mains sur la glace pour s'aider à se relever. Cependant, elle la vit s'éloigner, après lui avoir demandé d'attendre. Elle voulut refuser, mais Lucrezia s'était déjà évaporée dans les ténèbres, comme il était coutume de le faire chez son peuple.

Chez son peuple, car oui, elle reconnaissait cette allure, cette peau blanche comme la neige et cette manière de sourire. Elle le ressentait dans chacun de ses gestes, dans la fraîcheur de son corps contre le sien pendant la course, dans cette froideur pourtant si chaleureuse. Tout en elle lui rappelait presque le vampire qu'elle eut connu, et qu'à présent elle évitait. Mais juger une personne sur son unique appartenance à une race la dégoûtait profondément et elle se refusait à le faire. La jeune vampire était belle, même plus que ça. Elle devait faire rêver les hommes, mais pourtant, Mircella ne l'enviait pas. Ce n'était pas dans ses ambitions, et elle préférait se faire discrète. Alors non, elle ne dénigrait pas son amie, loin de là. Mais elles ne se ressemblaient pas, et c'était pour le mieux. Car sont bien bêtes ceux qui ne s'entourent que de ceux qui pensent comme lui. Elle passa ses doigts sur la glace, quelque peu distraite, et ramena sa veste chaude sur ses épaules. « Elle est bizarre ta pote, Mimi. Mais je l'aime bien, en tout cas j'irais pas lui chercher des noises, elle est marrante. L'a de sacrées manières par contre ! ». La jeune fille adressa un sourire à la morte vivante, tout à coup plus joviale. « Je l'ai bien remarqué, Julia. Chacun est comme il est. Elle ne t'as pas dit grand chose sur ta façon de voir les choses,  et je vois que tu arrives à rester bien calme en sa présence. Elle te fait peur ? ». Un petit rire retentit alors. « Comme si je pouvais avoir peur. ».

C'est vrai, comment avoir peur d'une jeune fille qui paraît aussi fragile qu'une fleur ? D'une douceur incomparable, à la voix harmonieuse et au charme indéniable ? C'est là que tout le monde se trompait. Pour avoir rencontré plusieurs jeunes femmes toutes différentes, Mircella savait que l'apparence ne comptait absolument pas. Elle-même, malgré son agilité naturelle et sa musculature d'elfe confirmée, paraissait sans défense. Mais sa magie la sauverait, car sa magie la sauve toujours. Elle trouvait cette méthode fourbe, mais elle portait ses fruits. Personne ne peut estimer la puissance de vos pouvoirs magiques et s'y préparer. Elle était imprévisible, et ça lui plaisait, à n'en point douter. A qui cela n'aurait pas plu de surprendre son adversaire pour retourner la situation ? Elle accorda alors une pensée à la jeune ange, espérant qu'elle se portait bien et qu'elle veillait sur le loup. Quoique, elle ne se faisait pas trop de soucis. Malgré son âge, elle savait se débrouiller comme une grande. Elle avait vécu seule dans cette tour pendant tant de temps que cela avait forcément déteint sur son indépendance.

Elle vit enfin la vampire ressurgir, et se releva presque instantanément, prise d'un soudain élan de joie. Elle lui avait... manqué ? Oui, c'était ça le mot. Elle l'observa ensuite s'approcher de la paroi de la glace, intriguée par ses actes, puis cette dernière se mit à fondre. Elle s'approcha de plus près avant d'avoir un sursaut de recul, qui fut accueilli par Lucrezia par la prise de sa main. Elle la regarda prendre sa main chaude dans la paume de la sienne et la serrer doucement. Sentait-elle sa peur ? Mircella pensait l'avoir outrepassée, mais un traumatisme ne peut pas s'évanouir aussi vite, il ne peut pas disparaître de la sorte. Elle poussa alors un long soupir et se contenta de détourner le regard des flammes. Il s'agissait de les ignorer, de ne pas les voir, de faire comme si elles n'existaient pas. Et de toute façon, elle ne doutait pas de la gentillesse de la vampire, qui n'irait sûrement pas la brûler volontairement. Peut-être se trompait-elle en lui accordant ainsi sa confiance, elle ne le savait pas. Mais elle en avait l'envie, l'occasion et cela la rendait heureuse. Alors pourquoi passer à côté ? Une explosion retentit alors, faisant virevolter les loups en l'air. Le cœur de l'elfe se serra. Ils avaient beau vouloir les tuer, elle n'aimait pas faire du mal aux amis de la nature, à ses amis donc. Malheureusement, il n'était pas l'heure de faire dans les sentiments.

Toujours en tenant la main à la jeune vampire, elle se mit à avancer. D'autres bruits se firent entendre et la blonde des bois s'en inquiéta quelque peu, sans pour autant en devenir paranoïaque. Elle fit alors quelques pas en compagnie de Lucrezia, tout en faisant attention aux loups qui rôdaient dans le coin et qui cherchaient sans doute à se venger. Mais sa vigilance ne fut pas suffisante, et elles finirent acculées contre un mur, avec une belle bande de loups affamés autour d'elles. Elle serra alors son étreinte sur la jeune femme. « Navrée... Je... ». Elle ne parvenait pas à croiser le regard de ces animaux en se disant qu'elle allait leur faire du mal. Et avec toute la compassion que possédait la bleue, elle n'oserait sûrement pas briser le cœur de la jeune fille qui l'accompagnait. Ses sentiments compromettaient absolument tous leurs plans, et elle fut forcée d'admettre que parfois, il fallait les mettre de côté. Elle attrapa sa pierre élémentaire de glace dans sa main libre et s'apprêta à lancer une rafale de glace, quand elle se rendit compte qu'il y avait une manière toute autre de régler les choses. Elle s'agenouilla brutalement, perdant le contact doux de la main de son amie, et se mit à parler. « Allez vous-en. ». Les loups arrêtèrent alors de marcher et eurent même un petit mouvement de recul. Comment une simple elfe pouvait leur parler ? Ces derniers ne semblaient pas apprécier cet élan d'autorité, quand tout à coup les traits de la jeune fille se durcirent. « Je n'ai aucune envie de vous faire du mal, et je parie que vous non plus. Vous ne faites ça que parce que vous êtes formatés pour le faire. ». Elle avait raison, elle le savait, ils le savaient aussi, mais ils hésitaient. « Allez vous-en. Vous avez vu de vos propres yeux la puissance de la jeune femme qui m'accompagne, et vous savez que vous n'avez aucune chance. Ne perdez pas la vie dans un combat perdu d'avance. ». L'un d'entre eux s'en alla alors, puis fut suivi par quelques autres. Seul un petit groupe restait immobile. Elle s'en approcha alors un peu plus et, sans aucune peur, posa sa main sur son museau. « Tu as une famille qui t'attend, tu ne peux pas te permettre de mourir inconsciemment. ». Et comme s'il eut une illumination, ce dernier s'en alla, emportant les autres dans sa fuite.

Elle se tourna, souriante, vers son amie. « Les animaux sont loin d'être bêtes. Il suffit juste de toucher au bon endroit, et ils tiennent autant à leurs camarades et leur famille que nous. ». Elle n'avait pas tué, et elle ne tuerait pas. Tant qu'elle ne s'en trouvait pas obligée, tant qu'il ne s'agissait pas du dernier recours possible. Elle reprit la main de la jeune vampire, comme par réflexe, et se mit à marcher avec elle, tandis que d'autres bruits retentissaient dans l'ombre. L'on entendait des personnes parler, des personnes perdues, sans doute. Puis un énorme cri retentit, faisant tomber des pics de glace du plafond. Elle serra un peu plus la main de Lucrezia, et écarquilla les yeux. C'était ça. « C'est le bruit de la bête. Je le reconnais. ». Il était lointain, mais il était bel et bien là. Elles se trouvaient encore à une bonne distance, mais plus elle s'en approcherait, plus les problèmes et leur situation empirerait. Elle le savait, elle le sentait. Elle osa se demander encore une fois s'il s'agissait d'une bonne idée. Non, bien sûr que non. Cela faisait parti des choses que, si elle avait pris le temps de réfléchir, elle aurait refusé à coup sur. Mais les beaux yeux de la vampire, sa détresse, sa peur de perdre son loup la rendaient confuse. Elle faisait ce choix avec son cœur, et peut-être était-ce le seul qui la mènerait au bonheur.
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Mer 14 Jan 2015, 14:53


« Tu n'as rien à te reprocher voyons.. » Elles se retranchaient jusqu'à leurs dernières barrières. Maintenant, engouffrées plus profondément dans les galeries, elles n'avaient d'autre chose que de continuer à déambuler en leur sein, et espérer pouvoir trouver la fleur en question, avant que leurs moyens ne s'épuisent, ou que le malheur ne les gagne. La petite elfe à ses côtés devait avoir peur, ou tout du moins appréhender cet avenir au voile sombre qui continuait de les contrecarrer, de se dresser à leurs devants. Elle était limitée dans ses actions, et ses flammes des ténèbres ne sauraient que provoquer un malaise plus conséquent encore que celui de ces corps brutes, rustres, poilus, baveux, sauvages, menaçants. Elle prit les devants, entreprit une véritable conversation avec eux. Lucrezia ne pouvait comprendre d'autre que Venom, mais ce dernier caractérisait les loups, sa propre engeance, comme des êtres fiers, sans morale bien souvent, et capables de toute bassesse pour protéger la meute. Nombreux étaient ceux à mal tourner, à devenir vicieux dans cette prise de risque, à s'aveugler de ces 'privilèges' qu'ils peuvent s'accorder. Elle laissa l'elfe agir à sa guise, faire comme bon lui semblait, mais ses doigts, abandonnés, ressentaient cette distance.

Lucrezia se trouva ébahie devant le choix de la jeune femme. Son innocence presque inconsciente l'effarait dans un sens, la repoussait même, pour ainsi dire. La jeune femme.. bienveillante à souhait, l'était même un peu trop pour son propre bien. Elle se ferait tôt ou tard blesser, torturer, malmener par un autre dont les intentions seraient naturellement mauvaises, et la vampire ne risquait pas de pouvoir y remédier.. Dès que sa main quitta la sienne, elle sentit un élan d'inquiétude, et de perte de contrôle la traverser. Elle s'était éloignée, et à une telle distance si jamais ces bêtes se tournaient vers elle, la belle ne serait pas en mesure de la protéger. Comment pouvait-elle rester si crédule ? Avaient-elles réellement vécu dans le même monde ? Peut-être n'avaient-elles pas traversé les mêmes épreuves, les mêmes maux.. n'avaient-elles pas enduré autant de cicatrices indésirables.. Peut-être n'avaient-elles pas partagé cet écorchement personnel dont le bout de cristal aiguisé de la réalité et la trahison fait reprendre une lucidité d'esprit.. Mais dans ce cas, qui était dans le tort ? Lucrezia aimait rêver, aurait adoré en être encore capable de manière si désinvolte, détendue, mais pas à l'image de cette jeune femme. Elle cacha un rictus qui traduirait toutes ces questions incongrues, une grimace que personne d'autre qu'elle n'aurait pu discerner. « Je veux bien qu'ils soient plus humains que certains ne le pensent.. Je veux bien que, à l'effigie de Venom, ils soient capables de sentiments et de rationalité.. Mais Mircella, tu n'es sûrement pas crédule au point de croire que tous les animaux réagiront aussi bien à tes paroles.. Je comprends qu'en tant qu'elfe tu ne veuilles porter atteinte à la nature, et à ceux qui y siègent. Que de belles créatures. Mais tout homme peut changer, se tourner vers le mal. Et si tu ne t'en doutes pas, il sera peut-être trop tard quand tu le réaliseras.. » Elle révélait tout de cette triste conscience, tout de que ce dernier siècle d'existence lui avait apporté. Elle avait rencontré bien plus de regrets, de peines, de souffrance, d'atrocités, d'ignominies que n'aurait pu le supporter un être purement banal. La blonde n'avait pas à lui faire cas, si jamais ces paroles venaient à la froisser, mais la vampire se sentait concernée, et n'avait pas restreint ses mots.

Sa main lui permit de se calmer, d'apaiser ce coeur de glace dans sa poitrine qui malgré tout se voyait en proie à souffrances, angoisses, épouvantes, attachements, amitiés, amours.. Comment ne pas s'en voir submerger ? Ses doigts froids retrouvaient une source de lumière, de chaleur envoûtante. Elle aurait voulu la questionner, essayer de mieux la connaître. Elle était encore un mystère à ses yeux, en dépit de ces petits détails dans son comportement, sa manière de faire, qui lui indiquaient bien plus que des faits concrets, une biographie qu'on aurait fait d'elle. Elle était courageuse, et se voyait pourtant meurtrie par des souvenirs, ou des expériences dont elle ne parvenait, pour l'heure, se séparer. Elle était d'une gentillesse et naïveté presque maladives, mais savait se faire respecter, et prendre les rennes dans une situation qui l'exigerait dûment. Elle n'avait clairement pas été élevée dans les mêmes circonstances que la vampire, et ce côté naturel, 'banal' dans un sens appréciable, était un trait à son avantage également. Un cri distant, lâche, las de s'exposer aux regards, envahit les oreilles des demoiselles, leur inspirant la crainte et l'anxiété. Cet hurlement n'avait rien de commun.. L'animal devait être d'une taille colossale, d'une puissance inouïe qui devait bien être à l'origine de bien des représailles, d'une haine vouée à l'extrême à une entité qui n'y pouvait rien.

Lucrezia voulait éviter de croiser son chemin, dans la mesure du possible. Elles ne pourraient gagner, aller à son encontre. La rencontre que lui avait conté Mircella, lui fit comprendre ce dernier point, comme s'il était clairement dissociable. Et bien qu'elle eut su, eut conscience de sa supériorité et de leur incapacité à l'affronter, ce fait devenait de plus en plus palpable, comme s'il s'encrait dans sa chair peu à peu. Elle réalisait l'étendue des troubles dans lesquels elles s'étaient perdues, embaumé jusqu'à n'en plus pouvoir. « Nous devrions prendre un peu de temps pour.. songer à nos possibilités, et à la meilleure manière de procéder. » Prenant place à même le sol, à son tour, épuisée mentalement d'une certaine manière, elle lâcha prise sur la manipulation des esprits, sachant les humains assez occupés pour ne pas accourir à l'improviste. Elles étaient bien trop tendues, se dit-elle, sentant son anatomie plus lourde que la normale, sa tête plus brouillée qu'il n'était coutume. « Il serait trop dangereux de nous approcher maintenant.. le problème étant que nous ignorons tout de ces galeries, et du chemin que nous cherchons au juste. Le passage qui pourrait nous mener jusqu'à la plante pourrait être dans le couloir adjacent, comme à l'exact opposé de notre position. Se déplacer à l'aveuglette.. serait signer notre arrête de mort » lâcha-t-elle d'un ton assez sobre, mais impliqué. Elle cherchait réellement à trouver une solution à ce dilemme, et ce n'était pas sans peur qu'elle repensait à son pouvoir de boussolle, craignant de l'utiliser dans un lieu avec si peu de repères fiables..

Les coiffant sur un même côté, emmêlant les mèches pour en faire une tresse jonchant ses épaules, longeant sa poitrine bombée pour s'échouer sur son bas ventre, cambré. Ses manches remontées jusqu'au centre de ses paumes, elle vint chercher de ses petits bras ceux davantage réduits de l'autre jeune femme. Elle la fit s'installer sur l'autre versant du maigre espace, juste en face d'elle en somme. Sur ses genoux, au détriment de la propreté de son accoutrement de fortune, son front frôlait celui de la jeune femme, elle aussi penchée en avant. Le feu.. c'était l'essence même de la vampire. Elle en était constituée, et son coeur brûlait passionnément de ce dernier. Il était ce qui la représentait le plus, étant d'une beauté incomparable, tout en restant des plus dangereux si jamais on essaie de le toucher. Le feu, et la rose. L'union des deux dressait le portait on ne peut plus fidèle de la Haute Vampire qu'était Lucrezia dorénavant. Elle voulait effacer, ne serais-ce que d'un trait supplémentaire, cette peur intense qui marquait, enchaînait l'elfe à son passé. Cela n'aurait peut-être que le mérite de l'effrayer, de l'éloigner, mais.. c'était le cas d'essayer.

Prenant une lourde inspiration pour se concentrer sur le spectacle de ses petites mains, elle quitta momentanément celui des yeux saphirs de la blonde. Une petite flamme bleutée s'y alluma. Elle brûlait de manière tendre, et d'un tout petit feu, qu'elles savaient toutes deux être des plus dangereux. Incapable d'en contrôler la surface, elle le fit se muter en un feu d'une couleur sombre, mais qui, en ces lieux particulièrement éclairés et teints de bleu, faisait ressortir d'autant plus sa beauté mortelle, des abîmes. Lui laissant le temps de s'y faire, de détailler la flammèche de tous les angles possibles et imaginables, Lucrezia la posa un peu plus loin, sur le sol, et la laissa se propager pour une circonférence de quelques centimètres. C'est alors que des fleurs jaillirent de la terre, et commencèrent à fleurir, éblouissant de manière ténébreuse les yeux des spectateurs. Dès que ces dernières eurent grandi assez pour arriver à la hauteur de leurs mains, frôlant leurs genoux sans leur apporter la moindre chaleur.

Le fait que Lucrezia fusse en mesure de contrôler qui atteindre avec ces dernières, était pour le moins bénéfique, et l'elfe ne sentait alors à leur contact qu'une petite brise. De quelques sages mouvements, il les fit se réunir en une petite boule, avant de la faire s'élever en l'air, et de la rendre légèrement plus grande. « N'aie surtout pas peur.. C'est mon tour préféré » Lui adressant un petit clin d'oeil ainsi qu'un sourire prononcé, elle se tourna de nouveau vers son chef d'oeuvre. Et c'est ainsi qu'elle fit ce dernier exploser dans un mouvement très discret, et Lucrezia sortit de ce torrent de cendres, des pétales de fleurs qu'une douce tempête emportait. Les vents imaginaires faisaient danser les petites feuilles, les faisaient tournoyer en l'air avant qu'elles ne disparaissent au contact du sol. Le spectacle était divin, quoique digne des créatures des abysses, car tout de même assez obscure. Quelques papillons surgirent aussi, vinrent se poser sur l'épaule de la demoiselle, prêts à disparaître si jamais elle se sentait gênée par leur présence. L'exposition à une peur est souvent la meilleure des thérapies, mais à rien cela n'aurait servi si le coeur, tremblant, de la jeune femme elle avait ébranlé…

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Lun 19 Jan 2015, 20:14

La petite remarque de la vampire, aussi vraie soit-elle, ne toucha pas le frêle esprit de la jeune elfe. Elle savait se débrouiller et n’estimait pas avoir à recevoir de leçons, bien qu’à aucun moment elle ne crut que son amie voulait lui faire du mal. Elle avait simplement mal formulé sa phrase, ou alors ne la comprenait pas. Se contentant d’hausser les épaules, elle ne voulut pas répondre, de peur d’envenimer les choses. Mais de peur de les laisser telles qu’elles étaient, elle ouvrit enfin la bouche. Son cœur se serra, sans doute de peur de la vexer, ou qu’elle ne la comprenne pas. Cela lui était arrivé tant de fois que d’autres personnes ignorent sa manière des choses. Pour autant, Lucrezia devait comprendre que ses choix n’étaient pas seulement guidés par de l’amour et de la compassion mais par une certaine réflexion. « Ne crois pas que je m’en serais approchée si je n’avais pas un plan de secours. ». Son sourire s’élargit alors lentement. Elle avait prévu quelque chose, mais fut heureuse de ne pas avoir eu à le faire, visiblement. « Mais je ne suis pas de ces gens qui foncent dans le tas sans essayer de parler. Le fait est que j’avais l’occasion d’essayer de régler les choses pacifiquement alors je l’ai fait. C’est dans ma nature, ce n’est pas une quelconque marque de bêtise. ». La vampire ne l’avait pas alors qualifié de telle, et c’est avec un sourire radieux qu’elle détendit l’atmosphère. « Enfin, je pense que nous nous prenons un peu trop la tête pour des détails. Tout s’est bien passé, c’est le principal non ? ». Bien sur que c’était le principal. Il fallait maintenant laisser ce débat derrière elles, comme s’il n’avait jamais existé, s’il eut un jour existé dans leurs esprits.

L’idée de se lancer à la poursuite de la bête maintenant donna encore plus de frissons à l’elfe qu’elle n’en ressentait déjà. La jeune femme acquiesça alors à la proposition de son amie. Il était hors de question qu’elles s’engagent encore dans le vide et le noir complet alors qu’elles venaient à peine d’en sortir. Il leur fallait se reposer, ne serait-ce que quelques minutes. Tout cela était manifestement trop d’agitation pour leurs petits corps, mais surtout leurs esprits qui se heurtaient à de plus gros obstacles au fur et à mesure qu’elles avançaient. Il leur fallait donc recharger les batteries. Lucrezia avait raison, cette fois. Et une fois de plus, elle guida la danse, invitant l’elfe à se placer assise en face d’elle après avoir noué une longue tresse dans ses cheveux. Mircella replaça à nouveau les siens en arrière, par tic. Elle l’observait, curieuse. La faire asseoir de la sorte ne présageait rien de bon, mais rien de mauvais non plus. Elle était simplement intriguée par ce soudain changement d’ambiance, par cette manière de la mettre au calme. Peut-être désirait-elle parler, tout simplement. D’elle, de sa vie. Elle doutait que ce soit le moment de le faire, mais ma foi, il y a des fois ou cela nous prend sans qu’on ne le voit venir. Elle la gratifia alors d’un sourire, sans savoir à quoi s’attendre. Un peu surprise par la proximité qu’elle installa entre elles, peut-être que Mircella se serait enfuie en courant si elle avait su ce qui l’attendait.

Une petite flamme jaillit alors entre les mains de son amie, provoquant un léger sursaut de son propre corps. Non habitué à cette chaleur mais surtout au fait d’être si proche de ce qui formait son traumatisme, elle se mit à trembler. Légèrement, mais elle tremblait. Même si elle le craignait, même s’il lui rappelait ses souvenirs les plus mauvais, il ne pouvait que titiller encore plus sa curiosité. Des feux, elle en avait vu, des dizaines et des dizaines malheureusement. De toutes les tailles, de toutes les formes. Mais cette flamme là semblait si minuscule, si inoffensive.. Sa couleur bleutée se reflétait à merveille dans les yeux émeraude de la jeune elfe, qui aurait presque pu se mettre à sourire. Elle se sentait comme une enfant sur le point de faire une gigantesque découverte, ou d’ouvrir un immense cadeau le soir de Noël. Lucrezia la posa alors sur le sol, au grand regret de la Haute-Elfe qui commençait à peine à s’y faire. Le petit feu se développa alors d’une manière très étrange, donnant naissance à de petites fleurs jaillissant du sol près d’elles, sans jamais les brûler. Si la jeune femme n’avait pas eu un soupçon de méfiance, sans doute aurait-elle essayé d’en cueillir une pour vérifier si elle ne sentait rien. Cela lui semblait impossible, et l’impossible est terriblement beau à voir.

Elle observait le spectacle avec de grands yeux émerveillés. Est-ce qu’une chose qu’elle ne voyait que de son mauvais côté, sous sa face effrayante et cruelle, pouvait posséder une si grande beauté ? Une tendresse telle ? Cela découlait de l’esprit de la vampire. Elle le savait, elle le sentait dans chaque parcelle de chaque pétale et chaque papillon qui se déposa près d’elle. Ces derniers respiraient le parfum de la vampire, et finirent par arracher un sourire à Mircella. Elle appréciait l’attention de son amie, sans pour autant vraiment croire qu’elle l’aiderait à se débarrasser de sa peur. D’une voix douce, elle lui confia quelques mots. « Je suis vraiment touchée que tu essayes de m’aider. J’avais osé espérer que ma peur ne s’était pas faite ressentir, mais je suis forcée de voir que je me suis trompée. ». Son regard vira vers un des papillons, qu’elle n’osa pas toucher. « Je n’ai pas peur de toi, Lucrezia. Je crois que je n’en aurais jamais peur. Peut-être que cela causera ma perte, qui sait. Mais pour l’instant, je n’ai pas envie de douter. ». Elle approcha sa main du feu, doucement. « Tes flammes sont douces, et ne me brûlent pas. Mais je sais que beaucoup d’autres ne me feront pas ce privilège là. ». Elle était tout à coup si réaliste, si.. brusque. Mais elle revint bien vite à leurs affaires. « Peu de personnes auraient fait ça pour moi. ». Elle se confondait en remerciements indirects, ne désirant pas devenir trop lourde aux yeux de la vampire.

« Je n’ai pas de tels pouvoirs, et je ne peux pas faire mieux que toi. Mais je me sentirais bête de rester ainsi devant ta prestation. Peut-être devrais-je m’amuser aussi un peu. ». Elle fouilla alors dans sa sacoche et en sortit un petit miroir de toute beauté, qu’elle mit devant les yeux de la vampire. Ce dernier projeta alors une lumière sur les parois de cristal qui formaient la grotte, et l’on vit, d’un point de vue extérieur, la rencontre entre la vampire et l’elfe. Des plus étranges, certes. Mais ce miroir retraçait leur avancement, jusqu’à maintenant. Et loin de vouloir laisser passer juste ce film sans y apporter sa petite touche personnelle, les doigts de l’elfe se teintèrent de couleur. Elle lança alors des gerbes de couleur différentes autour du cadre qui formait les souvenirs et les faisaient s’enchaîner. Principalement du violet, du bleu, tout ce qui ressemblait de près ou de loin à la jeune femme qu’elle appréciait tant. Elle se concentra alors un instant et un magnifique bouquet de fleurs apparut dans ses mains, venu de nulle part. Elle les tendit à la vampire, un peu gênée. « Ce n’est qu’un piètre spectacle, mais je n’ai rien à t’offrir de plus, si ce n’est mon amitié, dont je ne connais pas la valeur. ».

Pourquoi elle se sentait si bien, elle l’ignorait. Pourquoi la présence de cette jeune femme l’apaisait, elle ne le se demandait plus. Sous l’emprise d’un sort ? Non, elle l’aurait senti. Et même si elle l’était, alors elle ne désirait plus en sortir. S’il s’agissait d’une illusion, alors elle priait qu’elle n’ait pas de fin. Le regard de la vampire posé sur elle lui redonnait courage, et elle ne pouvait s’empêcher de sourire. Cette mission, aussi dangereuse soit-elle, connaissait de longs et beaux moments gracieux ou les deux jeunes femmes pouvaient échanger, et ainsi apprendre à se connaître. Un peu intimidée par ses propres actes, Mircella murmura quelques paroles. « J’aimerais… mieux te connaître, Lucrezia. Je ne sais pas par où commencer, de quoi parler en premier. Il y a tant de choses que je voudrais te demander. ». Elle passa une main dans ses propres cheveux, puis trouva sa première question. « J’en ai une. J’ai confiance en toi. Mais je voudrais savoir comment est-ce possible qu’un feu ne me brûle pas. Tu n’es pas sans avoir remarqué ma peur, et tu possèdes une telle maîtrise de cet élément que si tu serais mon ennemi, je m’enfuirais en courant ! ». Elle lâcha alors un petit rire. L’atmosphère était détendue. Et elle croisait les doigts pour qu’elle le reste.
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Le souffle des profondeurs [PV Lucrezia ]

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