Le groupe s'était enfoncé dans la foret aujourd'hui et la jeune femme ne s'était jamais éloignée aussi loin de sa ville natale. Heureusement, il avait fait beau toute la journée et se déplacer à l'abris des arbres rendait le trajet pour agréable mais Helda était épuisée. Sans son cheval, autant de marche aurait été infaisable pour elle.

A la tombée de la nuit, les jeunes Beluas s'étaient couchés et Asgéïr avait préparé un feu avec l'aide de sa sœur. La jeune rousse était descendue de son équidé et se mit à faire quelques pas acrobatiques dans le but était de s'étirer. Qu'est ce qu'elle avait mal à son derrière, m'enfin c'était toujours mieux d'avoir mal au fesses que d'avoir marché toute la journée. Elle se tourna vers son ami équin. Doucement, elle posa sa tête sur le front de l'animal et lui frotta gracieusement l'encolure en guise de remerciement.

- Merci, Lazulite, tu m'as été d'une aide très précieuse aujourd'hui, malheureusement pour toi, j'ai bien peur que ce ne soit que le début de l'aventure que nous entamons.. Demain et les jours prochains, j'aurai encore besoin de ton soutien..

Petit à petit, vient l'heure de se coucher et le petit groupe s'assoupit. Hormis Helda, elle était plongée dans ses pensées et ne réussissait pas à éclaircir ces idées. De toute évidence, elle doutait encore de son choix. Elle pensait réellement avoir pris la bonne décision mais elle avait toujours ce pincement au cœur, elle avait peur de s'être trop enfoncée dans la forêt, ce genre d'expéditions ne lui ressemblait pas. Pourtant c'est en écoutant son cœur qu'elle a décidé de partir.
Helda pensait à sa famille laissé dans la cité, elle se disait que elle ne saurait pas retrouver son chemin toute seule, mais que peut être Lazulite si..?

Tout à coup, la jeune femme entendit quelqu'un se lever et remettre du bois dans le feu. Elle ne voyait pas qui était début car elle était couchée, tournée de l'autre coté. Elle écouta les pas pour essayer de se concentrer sur autre chose que son passé. Parce que oui, on pouvait parler de passé à présent. Le son des pas se faisait de plus en plus faible : la personne s'éloignait. Helda se retourna dans son futon et vit la silhouette d'Asgeïr se diriger vers la plaine. La petite rousse regarda le jeune homme marcher et se dit que quitte à ne pas dormir, autant ne plus ressasser et passer du temps avec quelqu'un dans le même cas qu'elle.

La jeune femme se leva et suivit doucement la lumière du Bélua devant elle. Il marchait vite d'ailleurs par rapport à elle, celle-ci regretta de ne pas avoir pris de torche elle aussi. Au loin, elle vit Asgeïr s'assoir sur le plus haut rocher et se demanda comment elle allait bien pouvoir le suivre à présent. Quelle idiote..
La rousse s'approcha, et se mit dans la lumière de la torche. Avec un sourire doux et la tête levée vers le sommet, elle témoigna sa présence :

- Coucou.. tu veux bien m'aider à grimper là-haut ?

Mots :

Helda s'installa péniblement sur le rocher et sourit quand Asgeïr prit la peine de rompre le silence.

Elle réfléchit un instant avant de répondre :
- Oui, mais je pensais aussi à mon futur, où est-ce que je vais ? Quelles sont mes perspectives d'avenir ?
Je suis là parce que je veux découvrir le monde, mais suis-je prête à aller à sa rencontre ? Et finalement, qu'est-ce que cela va-t-il m'apporter ? Comment tout ceci va-t-il se terminer ?

Elle se tut quelques temps, il fallait aussi qu'elle arrête de ne penser qu'à elle.

- J'espère ne pas être un trop gros poids pour vous deux..

Elle n'attendait pas vraiment de réponse suite à cette dernière phrase. En réalité, elle avait trop peur de savoir ce que pensez  ses deux camarades. Comment allait-elle devoir réagir, au juste, si Asgeïr commençait à acquiescer ? Elle tourna la tête, à l'abri du regard de son voisin de rocher, et grimaça. La jeune femme se reprochait de n'avoir pas tenu sa langue. "Évidemment que tu es un poids, ne le mets pas dans l'embarras comme ça, idiote".

Helda leva les yeux aux ciels face à cette gène. Elle fixa le croissant de lune puis les étoiles. On aurait dit qu'elles étaient suspendues au dessus de sa tête. Il n'y avait pas beaucoup de vent et le peu de nuages dans le ciel avançaient de manière tranquille. Eux aussi ne semblaient pas si sûr de leur avenir, ils bougeaient, doucement mais surement, indécis. Quant à la lune, elle brillait, sans pour autant illuminer suffisamment la petite carrière pour les yeux d'Helda, mais elle brillait. De plus, la petite rousse avait déjà entendu dire qu'il fallait quelque chose comme cinq minutes pour que le regard s'habitue à l'obscurité.
Elle prit alors le temps d'apprécier la beauté du paysage en attendant cette adaptation. C'était joli, la jeune femme se demanda pourquoi elle n'avait jamais pris le temps auparavant d'observer le ciel. Elle se rappela alors qu'à cette heure, quand elle était à Dhitys, c'était le moment de nettoyer et ranger la maison pour la nuit. En effet, les trois aventuriers avaient marché toute la journée, ils s'étaient donc couchés plus tôt qu'en temps normal pour Helda.

Mots :

Asgeïr faisait des phrases plutôt longues et réfléchis pour son tempérament habituel. Cela marquait visiblement sa bonne volonté. Cette bienveillance était palpable pour Helda.

Effectivement, le jeune homme pouvait se montrer froid au premier abord mais il n'en était rien. Froid ou snob n'étaient pas des adjectifs pouvant le qualifier, discret et observateur lui correspondait bien mieux.

M'enfin, c'était trop tard, elle avait mit son camarade dans l'embarras. Helda faillit laisser échapper un soupire. Elle inspira profondément mais coupa sa respiration à temps. Elle ne voulait pas que Asgeïr ne sente sa gêne.

Bon, il était temps qu'elle se reprenne, à présent, elle avait quitté son lieu de domicile, là où elle avait toujours vécue certes, mais les choses avaient changées. La jeune femme avait fait son choix, le choix de partir explorer le monde. Il était l'heure d'assumer. Heureusement, elle savait qu'elle était partie avec de bonnes personnes, qui semblaient mériter sa confiance et qui l'acceptaient à leurs cotés. Elles devait maintenant s'intégrer correctement, au lieu de se focaliser sur son incompétence au combat. Il fallait qu'elle se prouve à elle-même et à ses nouveaux amis de quoi elle était capable ; et ce, en se rendant utile autrement. Après tout, si la jeune Bélua avait pris le départ, c'est qu'elle se sentait prête à prendre son envole, son acolyte avait tout à fait raison sur ce point.

Mais en entendant dire qu'elle ne craignait rien, la rouquine s'empêcha toute réaction physique montrant qu'elle n'y croyait pas, de peur de blesser son voisin de rocher. Parce que en effet, Helda avait conscience des risques qu'elle encourait.

Elle eut envie de le remercier de faire de son mieux afin de la réconforter.

- Merci d'être présent Asgeïr, murmura-t-elle.

En réalité, cette phrase ne s'adressait pas seulement à cette nuit ou à ces mots, c'était un remerciement général.

Helda posa les yeux sur l'arme du Bélua, il la frottait pour aiguiser la lame. N'était-elle pas assez affuter à son goût ou était-ce une routine quotidienne ? La jeune fille voulait prouver sa valeur. Elle venait d'avoir une idée pour se rendre utile. Ca lui demanderait du travail mais elle y arrivera, surtout avec l'aide de des voyageurs.

Mots:

L'aventurier se leva agilement pour éloigner la torche et revenu rapidement auprès du rocher. La petite aventurière l'observa d'un œil étonné, tentant de comprendre à quoi le jeune loup pouvait bien penser.

« On va faire un petit exercice, si ça te tentes. Tu ne sembles pas être capable de voir dans la nuit comme moi, mais tirer sur la seule lumière face à toi devrait donc être un jeu d’enfant non ? »

A ces mots, la rouquine sourit doucement.

- Tu sais, je suis tout de même mi-renarde, plaisanta-t-elle, réellement amusée.

Helda était prête à relever le défis, après tout son totem représentait un animal nocturne même si l'animal pouvait aussi adopter un mode de vie plutôt diurne, ce auquel la jeune Bélua était habituée d'ailleurs, il était vrai. Néanmoins, l 'attention que lui donnait Asgeïr la toucha beaucoup. Elle prit alors l'arc.

Il était bien plus lourd que celui qu'elle faisait porter à Lazulite, au fond d'un bagage. Maintenant qu'elle y pensait, elle aurait pu le placer plus en évidence, mais à quoi cela aurait-il servi puisqu'elle ne sait pas s'en servir ! C'était surtout un objet sentimentale pour la rouquine. Et elle l'avait tellement mis hors de porté de main que les deux aventuriers en ignoraient jusqu'à son existence visiblement. Il faudrait remédier à ça rapidement, pensa-t-elle.

Elle annonça la possession de son arc, le fait qu'elle ait aussi une dague sera dévoilé prochainement :

- Cette arme est plus lourde que la mienne. Mais essayons ! Au moins si je réussi avec celle-ci, je devrais être en mesure d'en maitriser une plus légère. Peux-tu me confier une flèche aussi ?

La jeune femme se leva ensuite sur le rocher et chercha une position stable en écartant ses jambes. Elle essaya de reproduire ce qu'elle avait appris dans le guide d'apprentissage "Comment toucher sa cible". C'était un livre dans la bibliothèque de son école lorsqu'elle y allait encore. Elle plaça sa main gauche sur le support en bois et tendit le bras. Avec sa main droite, elle tenait la corde et la flèche entre son index et son majeur. Le projectile était à l'horizontale, tout comme ces bras, tandis que le reste du corps demeurait perpendiculaire. Voila, la théorie était là.

La Belua respira profondément, tendit la corde du plus fort qu'elle put et lâcha la flèche.
Bon, il y avait des progrès à faire semblerait-il car celle-ci tomba littéralement aux pieds des deux camarades.
Helda jeta un œil à son ami et éclata de rire face à son échec cuisant.

Mots:

Le jeune loup riait lui aussi, tant mieux ! Tout n'était pas perdu. Même si en combat le pouvoir de faire rire Asgeïr Fjordson ne serait pas utile du tout, ça faisait plaisir à voir pour la rouquine.

Sans même attendre de se calmer, celui-ci récupéra la flèche et tira juste sous la torche. La flamme vrilla un peu mais sans plus. Helda se retourna et observa le regard fier de son ami. La cible qui restait debout ? Ca avait l'air voulu. Très bien, visiblement le jeune Bélua faisait le malin.

« Tu en veux une autre ? J’ai toute la nuit » ajouta-t-il. Effectivement, il faisait bien le malin. Bon, il fallait apprendre et vite, pour lui faire ravaler sa taquinerie. Et puis, bon, toute la nuit ?, ça faisait beaucoup, et le sommeil dans tout ça ? La rouquine avait quand même un peu besoin de repos après la journée qu'ils venaient de passer. Elle était rester sur le dos de Lazulite, certes, mais elle ne pouvait pas y dormir. En conséquence, c'est bien la nuit qu'il fallait se reposer. La nouvelle aventurière attrapa une nouvelle flèche en guise de réponse à sa question.

Ok, déjà, Helda se replaça correctement. Bien. Et maintenant... Qu'avais-t-il fait ensuite ? ... Ça avait été trop vite pour la jeune novice, celle-ci  n'avait pas eu le temps de voir suffisamment bien tout le mouvement pour le reproduire. A regarder, on pouvait penser que tirer à l'arc était quelque chose de simple. Mais pas du tout, réaliser un entrainement préalablement n'était pas du luxe pour voyager. Il semblerai que la jeune soigneuse ai besoin de plus d'échauffement, elle n'y arriverai peut être pas ce soir.
Tout de même, elle tenta une seconde fois en essayant de se souvenir. Bander l'arc. Le maintenir fermement, lui et le projectile. Retenir son souffle. Tirer.

La jeune femme s'exerça, dans cet ordre. De manière oblique, la flèche fila et se percuta à quelques cailloux, laborieusement, non loin de là.

Finalement, elle ne voyait peut être pas si bien que cela dans l'obscurité, mais elle ne dit mot par fierté, sans compter que ca technique était encore loin d'être optimisée.

« Tu me remontre une fois en décomposant tes gestes ? » demanda-t-elle.

Mots:

Attentive, Helda suivait les instructions de son professeur particulier. Elle remarqua les efforts d'Asgeïr qui décomposait tous ses mouvements un par un et tout doucement. Dans sa façon d'expliquer, on sentait bien là le chasseur expérimenté qui tirait des flèches en plein cœur de ses cibles. Mais la jeune fille ne voyait encore l'arme, surement à tord, comme un outil défensif contre d'éventuels malfaiteurs, non pour abattre ses proies. En effet, la jeune femme savait suffisamment trouver sa nourriture en récoltant, en cultivant ou même en élevant. Après tout, elle avait vaincu dans la cité de Dhytis jusque là, et la rouquine avait beaucoup appris des manières vivres, sans pour autant avoir à chasser une fois dans sa vie. Mais ce temps allait être révolu, à présent la Bélua, partie loin de son lieu natal, allait surement devoir vivre en chassant, c'était un fait et elle devrait s'y faire.

La jeune rousse continua alors d'écouter Asgeïr en se disant que sa première chasse viendrait surement plus vite qu'elle ne l'avait imaginer jusqu'à présent. Elle savait, grâce à la littérature parcourue avec plaisir, qu'il existait des terres arides et sèches, des terres où la végétation se ferait rare et les ennemies nombreux et dangereux. C'était une ambiance très difficile à imaginer pour elle mais les livres ne mentent jamais. Si les aventuriers devaient un jour passer par ce genre de sol, la renarde devrait savoir survivre sans être un poids pour son entourage et alors savoir se servir parfaitement de son arc et de ses flèches, et peut être même de sa dague.

Helda se reconcentra sur les gestes de son compagnon de route et en profita pour jeter quelques regards par ci, par là. Le jeune homme possédait quelques atouts aux yeux de la jeune femme et il était rare que les deux êtes demeurent aussi proches, d'ailleurs c'était la première fois que la rouquine était si près d'un homme quel qu'il soit. Elle avait toujours su garder une certaine distance avec les personnes extérieurs au foyer, et les aventuriers qui se reposaient quelques jours dans sa petite maison ne faisait pas parti à proprement dit du foyer, ils ne restaient jamais bien longtemps.

Asgeïr décocha sa flèche pour la seconde fois et adressa un sourire radieux à la jeune femme. Il ne lui en fallait pas plus pour la faire sourire à son tour.

Ni une ni deux, l'élève voulu impressionner le jeune loup. Elle lui pris son arc des mains et l'effleura malencontreusement dans la précipitation. Surprise, son cœur s'affola et la jeune fille fit tombée ses cheveux devant son visage, dans l'espoir de cacher le rouge qui lui montait aux joues. Ils avaient beau être dans l'obscurité, ce fut un reflexe, et puis finalement, au vue de sa facilité à se déplacer dans la pénombre,  le Bélua semblait  voir tout de même très bien.

HRP:

La rouquine baissa la tête un petit moment, ce qui dérangea son voisin.

« Quelle idiote, pensa-t-elle, C'est quoi cette réaction à deux sous ? »

Consciente de son idiotie, elle tenta de faire passer la tension. D'ailleurs, Asgeir semblait vouloir l'aider lui aussi.
A sa première question,  Helda se contenta simplement de hocher la tête. C'était pas tout à fait une réponse suffisante et c'était bien visible parce que le jeune loup enchaina :

«  Tu ne tires pas ? » L’hésitation se faisait ressentir dans sa voix.

« Oh pardon, si si bien sûr, j'essayais de me concentrer du mieux possible ! Je suis sûr que c'est le meilleur moyen de progresser !  »

Le moment de gène passa alors lorsqu'elle confirma ces dires.

La jeune Belua arma donc don arc et se prépara à tirer. A peine quelques secondes plus tard, une flèche se logea non trop loin de la torche. Ce qui n'était pas mal du tout pour un cours de débutante. Enfin bon, mais c'est c'était déjà un bon début, ce n'était pas du tout suffisant.

Ce n'était pas aussi précis que les tirs de son ami. Mais c'était normal, il s'entraînait depuis bien plus longtemps qu'elle. D'ailleurs, on ne pouvait même plus parler d'entraînement. A présent, il maîtrisait carrément l'activité de la chasse, ce qui n'était pas du toit du tout le cas de notre petite renarde.

Maintenant, elle ne manquait plus que d'entraînements réguliers pour parfaite sa technique et prendre le coup de main rapidement. C'est pas tous les jours qu'elle aurait autant de temps pour se préparer à tirer, ni la possibilité de tirer plusieurs fois. Le jour où elle serait obligée de se servir de ces armes, le temps de préparation ne sera pas long : il faudra agir vite ! Et elle n'aura le droit qu'à un essai, une seule et unique chance.
Evidement, la jeune Bélua ne pouvait qu'espérer que ce jour n'arrive le plus tard possible. Mais elle savait bien que ce jour arriverait, et plus tôt qu'elle ne le pensait d'ailleurs. Elle ne pouvait alors qu'espérer qu'elle serait suffisamment au point pour aider ses compagnons de route.

Mots :