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 La longue route : Basphel (Étape I)

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Sam 20 Fév 2016, 13:02

Un sourire félin sur son visage décidé, Mickey plissa les yeux, et finit par trouver la fenêtre qu'il cherchait. Elle était située sous l'avant-toit du bâtiment du Département de la Craie. Il se baissa et ramassa une petite pierre ronde ; il visa, tira, et un petit tintement se fit entendre dans la cour déserte. « Violette ! ». Quelques secondes passèrent, sans que la fenêtre ne s'ouvre. Le Démon fronça un sourcil, et chercha un caillou plus gros. Comme la première fois, il visa, et envoya la pierre avec un peu plus de force. Le morceau de roche fila et creusa un petit trou net dans le verre, produisant cette fois un bruit bien plus audible. Il se crispa et jeta un coup d’œil circulaire, espérant que personne ne l'avait surprit. La nuit était tombée depuis trois heures, et même si quelques chambres étaient encore illuminées par la lueur des bougies, la plupart étaient plongées dans l'obscurité. En général, il ne se passait rien de très intéressant autour du dortoir des étudiants affiliés à la Craie, et il n'était pas rare que les surveillants qui y était d'ordinaire assignés migrent vers les zones à risque, comme le dortoir du Département du Charbon. En l’occurrence, il n'y avait personne à plusieurs centaines de mètre à la ronde, il ne risquait donc rien. Alors que la fenêtre s'ouvrait enfin, il était d'ores et déjà en train de prendre son élan, un pavé de la taille d'une brique dans la main. L'air coupable, il le laissa tomber dans la pelouse sans un mot. « Hé ! ». Il agita les bras pour attirer l'attention de la jeune Humaine, en exécutant un chuchoté-crié approximatif. « J'arrive pas à dormir, on va faire une promenade ? ». Et de fait, c'était vrai, il avait passé sa soirée à remuer dans son lit, les yeux grands ouverts, sans se résoudre à s'assoupir. Même compter les Wëltpuffs ne l'avait pas aidé. Et puis, sans se l'avouer ouvertement, il aimait passer du temps avec la petite Rousse.

Convaincre quelqu'un de quitter son lit en pleine nuit, après avoir cassé son carreau, n'est pas chose aisée ; mais Violette était unique, et il la connaissait assez pour deviner qu'elle accéderait à sa requête. Toutefois, il leva vers elle un regard de chien battu, et ses grandes prunelles mauves brillèrent dans l'obscurité. Il ne voulait pas passer une autre nuit à vaquer sans but dans le parc, et passer sa journée tête sur table, à ronfler doucement au rythme des discours de ses professeurs. Quand sa tête disparut par le cadre de la fenêtre, il sourit, et courut jusqu'à l'entrée du bâtiment. Mickey, au-delà du Démon cannibale qu'il était à ses heures perdues, se satisfaisait de peu. Un peu d'attention, de quoi manger de temps en temps, ses petites affaires et une tanière où se rouler en boule quand la fatigue se faisait sentir. Basphel était un monde, avec tous les élèves qui y passaient, les nouvelles premières années, les dernières années qui s'en allaient, si on allait pas vers les autres, on pouvait passer sa scolarité seul, le nez plongé dans un livre. Pourtant lui n'avait rien d'un enfant social ; à l'inverse, plutôt, il s'agaçait rapidement de la présence en un même endroit de trop de personnes. Le « trop » en question s'apparentant à deux, ou trois. Mais paradoxalement, il ne supportait pas mieux la solitude extrême ; il avait toujours vécu plus ou moins au crochet de quelqu'un. D'abord sa mère, puis Mitsuko. Violette était gentille, attentionnée. Là où la Dame Rouge était occupée avec ses propres affaires, la petite Humaine pouvait lui parler des heures de choses et d'autres. Et puis c'était une Taiji. Avec le temps, ils avaient développé une certaine intimité, mais il n'oubliait jamais sa réelle place auprès d'un membre de cette illustre famille. Violette, elle, avait la courtoisie de ne jamais le lui rappeler, sans qu'il ne comprenne vraiment pourquoi.

Quand elle sortit, il lui sourit et tendit son bras courbé, comme on lui avait enseigné à le faire en cours de bienséance. À cette période froide de l'année, il était mal avisé de sortir la nuit sans une tenue appropriée, aussi il s'était emmitouflé de la tête aux pieds. Il portait une paire de bottes de fourrure et un pantalon de toile qu'il s'était acheté au marché du village ; une chemise de lin sous un manteau d'hiver, et une écharpe qui masquait presque sa bouche. Du reste, ses cheveux, un peu plus longs que lorsqu'il était arrivé à Basphel, battaient au vent. Ses mains étaient cachées dans une paire de mitaines, et le bout de ses doigts blanchissait sous le froid. Mais en observant Violette arriver, il se dit que ça n'avait que peu d'importance.

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Mer 23 Mar 2016, 17:16

« Je ne sais pas comment on peut être aussi méchant ! » chuchota Louise d'un ton tout de même assez déchaîné. « Je ne lui ai rien fait en plus ! Je ne comprends pas ! C'est vraiment... ». Violette sourit, remontant un peu sa couverture sur son corps. « Peut-être qu'il est amoureux de toi et qu'il ne sait pas comment te le dire ? ». « Quoi ? » fit son amie un peu plus fort avant de rougir comme une tomate mûre. « C'est ce que mon frère m'a dit une fois : si un garçon t'embête, c'est peut-être qu'il est amoureux de toi... Tu sais, ils ne sont pas forcément très doués. Et puis, nous non plus... ». La rouquine se tourna sur le côté pour regarder Louise. « Tu me l'as déjà dit que tu l'aimais bien... mais lui il ne le sait pas alors... je me dis, peut-être que tu pourrais aller le voir... ». « Mais... il fait parti du charbon... Je suis sûre qu'il me déteste et que c'est pour ça qu'il a fait ça... ». Il y eut un petit bruit sur la vitre. « C'est quoi ? ». « Je ne sais pas... sans doute un oiseau nocturne attiré par la bougie... ou une chauve-souris... ». « Oh non ! Les chauve-souris ça me fait peur ! Je trouve qu'elles ressemblent à des Vampires... ». Violette sourit, préférant changer de sujet pour ne pas éveiller plus la crainte de son amie. « Peut-être qu'il voulait te dire quelque chose et qu'il a pris peur devant ses amis... c'est pour ça qu'il t'a traité de grosse patate avant de s'enfuir en courant... Enfin... je n'en suis pas sûre mais je trouve ça bizarre. Y a d'autres façons d'être méchant... Et puis, tu n'es pas une grosse patate... ». L'autre soupira. « J'aimerai tellement être comme Ëlwi. Au moins, elle a des seins... ». Violette jeta un petit coup d’œil sous sa couette. Elle non plus n'en avait pas. Cependant, ça ne la travaillait pas plus que ça. Elle avait déjà arrêté de zozoter comme un bébé. Cela dit, sa croissance ne semblait pas se manifester plus que ça. « En plus, elle a un copain... ». « Bon mais elle a deux ans de plus que nous aussi... ». « Oui mais bon... J'en ai marre d'être moche. ». Violette se pinça les lèvres, se redressant dans son lit. « Tu dis des bêtises. Si toi tu es moches, la moitié de Basphel l'est aussi. ». La conversation fut de nouveau interrompue par un bruit plus fort sur la vitre, ce qui eut comme effet de faire sursauter l'Humaine et crier son amie. « Mais qu'est ce que c'est ? » fit-elle apeurée. « Je ne sais pas... ça doit être... attends, je vais voir... ». « Non n'y vas pas ! Ça se trouve c'est Vanille ! Elle va venir pour nous dévorer ! ». « Ne t'inquiètes pas ! ». Violette faisait la forte mais elle n'était pas forcément très rassurée. La veille, les filles du dortoir s'étaient racontés des histoires d'horreur où la méchante Vanille venait envahir Basphel avec ses sbires. C'est donc un peu tremblante qu'elle se dirigea vers la fenêtre avec sa bougie, jetant un regard craintif vers l'extérieur. Elle finit par soupirer de soulagement en apercevant Mickey. Elle ouvrit donc la vitre à moitié fendue à cause du projectile et sourit, attendant de savoir la suite. Elle rit puis hocha la tête pour faire comprendre qu'elle arrivait. « Qu'est ce qu'il se passe ? » demanda Louise en se redressant un peu également. « Rien... j'ai un euh... rendez-vous. ». « Mais... t'as pas le droit de sortir la nuit ! ». Violette sourit. « Tu verras quand il t'aura déclaré sa flamme, je suis sûre que toi aussi tu feras le mur... ». « Mais enfin... c'est qui ? ». « Secret ! ».

L'enfant sortit donc quelques minutes plus tard, le temps de s'habiller pour faire face au froid et de faire le mur sans se faire voir. En règle générale, l'on ne surveillait pas vraiment les étudiants de la craie, et avec raison. En réalité, si Mickey ne l'y avait pas poussé, jamais elle ne serait sortie. Cela ne lui semblait pas naturel, l'idée ne lui serait jamais venue. Le rejoignant, elle sourit, prenant son bras. « Bonsoir ! » fit-elle doucement. « Tu tombes bien, mon amie me racontait ses histoires d'amour depuis quatre heures. Je pense qu'il n'a pas voulu être méchant, qu'il est juste amoureux d'elle, mais elle ne veut pas l'entendre. C'est comme si ça lui faisait plaisir d'imaginer le pire... ». Elle rit, se rappelant des propos de Louise. « Alors ? On fait quoi ? Tu as prévu quelque chose ? Moi je ne sais pas... je ne fais jamais ça normalement... ». Elle n'avait pas peur, puisqu'elle était avec lui, mais tout de même. Il y avait certains risques à être pris en dehors des chambres à cette heure là.

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Mer 23 Mar 2016, 23:17

Dès lors que le bras de l'humaine fut pressé contre le sien, Mickey sentit se diffuser en lui une agréable chaleur, que d'autres auraient appelé « félicité », et qu'il qualifiait plus simplement de « contraire de faim », ce qui, considérant l'appétit qui habitait le Démon, était quelque chose de remarquable. Cela faisait partie, sans aucun doute, des raisons pour lesquelles il appréciait de se tenir à ses côtés. Il l'avait regardé faire le mur et en avait piétiné d'impatience, mais maintenant elle était là ; sans s'éterniser d'avantage devant le dortoir, il l’entraîna avec lui en direction du grand Parc. Le chemin pavé qui y menait n'était éclairé que par la lune et les quelques lueurs encore vivaces du château qui abritait les salles de cours. Autour d'eux, une légère brume se soulevait de temps à autre, en petites volutes intangibles. Il l'avait écouté lui parler des soucis de sa camarade, et il comprenait la lassitude de la jeune fille : ce genre de problèmes existentiels le laissait de marbre, bien que cette histoire d'amourettes non déclarées ne le mette étrangement mal à l'aise. « C'était Louise ? C'est qui son amoureux ? ». La vérité c'est qu'il était moins curieux de connaître la vérité sur la relations qu'entretenaient ces deux là que de savoir ce qu'en pensait Violette. Curieuse, elle le ramena aux choses qui importaient réellement en lui posant plusieurs questions sur leur escapade nocturne. « C'est une surprise ! Viens !». Ils approchaient du Parc, et s'apprêtaient à emprunter la promenade principale quand Mickey l’entraîna sur l'herbe, avec un sourire en coin. Ils traversèrent sans un bruit l'étendue verte, où commençait déjà à s'accumuler la rosée. Là, un grand buisson grimpait à hauteur d'homme, et s'étendait sur une large surface. Les fleurs qui le décoraient d'habitude s'étaient refermées avec le froid, et il luisait d'un millier de petites gouttelettes en suspension. Le Démon écarta deux branches, libérant la voie dans une ouverture au milieu des feuilles. Il regarda son amie, et eut un sourire plein de fierté : « Après toi. ».

Dans le buis, le court passage menait jusqu'à une étrange cavité, qui avait visiblement été creusée d'année en année par le passage de centaines d'étudiants curieux en quête d'un endroit calme et isolé. Les branches couraient au-dessus de leur tête tel un plafond naturel, et le sol tassé était couvert d'une herbe courte, douce et d'un vert mystique. Les feuilles laissaient passer juste assez de la lumière de la lune pour qu'on aperçoive, au milieu la grotte végétale, une épaisse couverture, et à côté d'elle, quelque bougies de tailles et de couleurs différentes. Dès que la jeune fille fut totalement entrée, il la suivit, laissant le feuillage se rabattre derrière lui. Il observa la réaction de l'humaine, ravi, et alla allumer quelques bougies qu'il plaça dans autant de pots en terre cuite. « Et voilà ! Comment tu trouve ? ». Non, c'était indéniable, Mickey n'était pas peu fier de sa cachette. De ce qu'il savait, il était le seul à connaître cet endroit, puisqu'il n'y avait jamais croisé personne d'autre. Parfois, il venait là en plein après-midi, en faisant bien attention de ne pas se faire voir, et s'étendait dans sa clairière improvisée, le visage éclairé par la lumière filtrée du soleil. A vrai dire, il dormait mieux là que dans sa chambre – prostré sur la terre, à l'abri des regards et des mauvais rêves, mais ça, hors de question de le dire à son invitée. Toutefois il n'était pas là pour dormir ; après que l'endroit fut enfin éclairé par les lumières dansantes projetées par les bougies, il alla tirer d'un coin un petit panier recouvert d'un linge, et le posa au milieu de la couverture. Avec un air mystérieux, il posa une main sur un coin de la serviette, prêt à dévoiler le contenu qu'elle dissimulait, et jeta un coup d’œil à l'Humaine. Puis, magistralement, il tira à lui le tissus, et révéla les trésors qu'il avait « récupéré » pour l'occasion. Le panier en osier contenait, en plus d'un certain nombre de pommes de couleurs et de tailles diverses, deux tablettes de chocolat noir, une brioche gonflée à l'air appétissante, et une bouteille sans étiquette de ce qu'il avait deviné comme étant du jus de pomme. Du jus de pomme un peu fermenté et pétillant, mais du jus de pomme tout de même. « Tadaa ! ». Il guettait les réactions de Violette, cherchait son approbation. Il ne regrettait qu'une chose ; ne pas avoir réussi à trouver une victime facile pour ajouter à leur repas une ou deux cuisses tendres de fillette. Tant pis, ça serait pour une autre fois.

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Mar 29 Mar 2016, 03:43

« Oui. » répondit Violette à la première question de Mickey. Elle fit une petite pause, comme si elle réfléchissait. Devait-elle lui confier le secret ? Elle pinça ses lèvres avant de les remuer. Elle faisait souvent ça quand elle hésitait. Cependant, elle pensait que le garçon ne dirait rien à personne. Et puis, ce n'était pas comme si Louise et Jarod étaient très discrets. Ils n'étaient pas en couple mais tout le monde, ou presque, savait qu'au moins l'un des deux en pinçait pour l'autre. « C'est Jarod. Il est chez les charbons. » finit par dire Violette. « Le problème c'est qu'il fait trop de bêtises et est un peu maladroit... Du coup, Louise ne sait pas trop quoi penser de son comportement. ». C'était amusant dans un sens. Quand elle était petite, l'Humaine rêvait d'avoir un amoureux. Maintenant qu'elle avait grandit, elle se disait que ces choses là étaient bien compliquées. Elle préférait donc ne pas aborder le sujet avec Mickey. Ils étaient bien comme ça, tous les deux, à se côtoyer sans se poser trop de questions. « Enfin, c'est pas très intéressant de toute façon ! Je préfère être là avec toi que dans ma chambre à l'écouter. ».

Une fois devant le buisson, la fillette pencha doucement la tête sur le côté, se demandant sans doute où il voulait en venir. Elle finit par sourire. « Tu veux jouer à cache-cache avec le reste de l'école, c'est ça ? » demanda-t-elle en riant. C'était une bonne idée.  Elle espérait juste qu'il n'y aurait pas d'araignées. Elle n'en avait pas peur, d'ailleurs elle les sauvait souvent, mais elle n'aimait pas trop qu'elles gambadent trop proche d'elle. Elle les... tolérait, mais pas au point de les attraper et de les garder dans sa main trop longtemps. D'ailleurs, généralement, elle se servait d'un objet intermédiaire pour les mettre dehors, des fois qu'elles la piquent ou la mordent. Bon mais elle devait être courageuse. Avec un peu de chance, comme ils n'étaient pas très discrets, elles étaient déjà parties faire leur toile ailleurs. Violette se baissa donc un peu afin d'entrer dans le passage offert par le buisson. Elle se demanda si c'était Mickey qui avait fait ce chemin mais vu les repousses, cela faisait sans doute un certain temps que l'endroit était comme ça. En découvrant le lieu, les yeux de l'Humaine se mirent à pétiller. Les bougies ressemblaient à des dizaine de petites étoiles colorées et scintillantes. Admirative, elle se mit à sourire. « Waaa ! C'est vraiment chouette ! C'est toi qui as tout installé ? ». Bien sûr que c'était lui, elle s'en doutait, mais elle n'en revenait pas. Il y avait beaucoup d'endroits magnifiques à Basphel mais celui-ci avait  un petit quelque chose de spécial, un peu comme lorsque l'on se sentait à l'abri entre ses draps. La lumière tamisée rendait l'ambiance plus intime. Elle avait également l'impression qu'ils étaient de vrais aventuriers, quelque chose comme cela. Ça changeait des salles de classe. Aussi, elle regardait Mickey, curieuse de comprendre ce qu'il tramait. Quand il souleva le tissu qui couvrait le panier, elle sourit un peu plus, visiblement émue. Elle ne parla pas tout de suite et vint s'asseoir sur la couverture, fouillant dans le panier pour en sortir une tablette de chocolat qu'elle déballa avant de croquer dedans. « T'as vraiment tout prévu ! Je me demande comment t'as fait pour trouver tout ça et le ramener ici ! ». Les jambes pliées, les bras sur ses genoux, elle regardait l'endroit d'un air songeur. « Des fois, je me dis que j'aimerai bien parcourir le monde ! Avec toi bien sûr ! On pourrait voir toutes ces choses dont les professeurs parlent. Le Rocher au Clair de Lune, les Pyramides ou le Lac de la Transparence ! Ce serait bien ! On partirait, tous les deux et on pourrait dormir dans des tentes ou dans des auberges ! Je suis sûre que les gens nous logeraient. ». Elle croqua de nouveau dans sa tablette de chocolat et, après avoir mâché et avalé, continua. « Au lieu de rester ici du matin au soir... D'un côté, je trouve ça bien parce qu'on voit des gens et qu'on apprend des choses mais... je ne sais pas, moi je veux devenir une aventurière ! Et même qu'un jour je pourrai devenir quelqu'un d'important peut-être... ». Après un petit silence, elle finit par demander : « Tu veux faire quoi toi, plus tard ? »

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Sam 16 Avr 2016, 17:50


La bouche entrouverte, comme s'il goûtait avec elle, Mickey observa la jeune humaine prendre une bouchée de chocolat. Quelque chose grogna en lui, un grondement qu'il répercuta du fond de la gorge, pas assez fort cependant pour que Violette ne l'entende. Sachant pertinemment ce que cela voulait dire, il se donna un petit coup de poing dans le ventre, et se concentra sur une des pommes du panier, la plus grosse, la plus rouge. Il la jeta en l'air, et la goba toute entière ; pendant un moment, il mâcha, remplissant ses bajoues, avant de tout avaler d'un coup, pépins et trognon compris. C'était à peine si ça calmait la Faim, mais il s'en contentait. Le fait de voir son invitée se régaler contribuait à son propre bonheur ; et les compliments de la fillette ne faisaient que le conforter dans son contentement. Il pris également une tablette de chocolat, mais après un regard coupable, il décida de ne pas lui réserver le même sort qu'à la pomme, et imita son amie en en croquant un carré. La sucrerie fondit sur sa langue en un instant, et il n'avait envie que d'une chose,  en prendre plus, pour que la sensation dure plus longtemps ; alors qu'elle regardait le plafond de leur cathédrale naturelle, il croqua deux morceau de plus. Les rêveries de Violette parvinrent toutefois à le déconcentrer suffisamment pour qu'il ne termine pas le reste trop vite. Entousiaste, il ouvrit la bouche, mais aucun mot n'en sorti. Comment aurait-il pu lui expliquer qu'avant d'arriver à Basphel, il avait déjà parcouru les chemins ? Ces lieux emblématiques dont elle parlait, il ne les avait pas tous vu, mais il avait voyagé sur un autre continent, et affronté des dragons plus d'une fois. Il ne comprenait que trop bien le sentiment qu'éprouvait l'Humaine, pour le vivre chaque jour un peu plus intensément ; Basphel était un lieu qui apportait à ses occupants le confort et le savoir, mais c'était une prison de plus dans laquelle ils étaient retenus, tenus à l'abri du vrai monde, là où le danger et inattendu surviennent à chaque nouveau carrefour.

Il demeura ainsi un instant, songeur, s'imaginant marcher aux côtés de Violette et découvrir de nouveaux horizons, loin des règlements et des lois. L'idée lui plaisait plus qu'il n'était prêt à l'accepter ; il la regarda dans les yeux : « Moi plus tard, je veux être un Héros. Même si j'en suis déjà un ; mais je veux que tout le monde le sache et me connaisse. ». Le Démon gonfla la poitrine. « Et je suis sûr qu'on en apprendrais autant en voyageant qu'en restant ici, coincés au milieu des livres… Peut-être même plus ! ». Il se leva, lâchant la tablette de chocolat par la même occasion, chose qu'il n'avait jamais fait au cours de toute une vie. « Imagine ! On parlerait de nous dans le monde entier ! Violette et Mickey, les aventuriers ! Ceux qui marchèrent sur chaque terre, qui grimpèrent chaque montagne, qui nagèrent dans chaque rivière ! ». Le garnement brun tendit la main à Violette comme pour l'emmener à l'aventure dès maintenant, quand une grosse voix se fit entendre à l'extérieur du buisson. « Hé ! Qui va-là ? Sortez tout de suite ! ». Mickey se figea, et sa bouche se déforma, dévoilant une rangée de dents crispées. Qui ose ? Qui, par tous les diables de l'Enfer, ose interrompre la soirée toute préparée de Mickey K. Maester ? Il fit signe à l'Humaine de ne pas dire un mot, et gronda sourdement. Il ne voulait pas le tuer devant elle. Il ne voulait pas gâcher la fête. Mais s'il y était contraint… Le Démon se baissa, et traversa le buis en repoussant les branches. Dehors se trouvait un des surveillants de nuit, brandissant à la main une lanterne qui blessait les yeux de l'enfant. Les poings serrés et la colère au ventre, Micley leva les yeux, alors qu'un grognement de plus en plus bruyant provenait de sa gorge.
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Mer 08 Juin 2016, 09:27

Violette était étonnée par la faculté de Mickey à enfouir des aliments dans sa bouche. Cela dit, la chose la faisait sourire. Elle aurait bien essayé mais était à peu près certaine de ne pas y parvenir et, pire, de s'étouffer avec la nourriture. Ils n'étaient que deux enfants, sans doute un peu naïfs, qui se côtoyaient sans la moindre difficulté malgré les conflits qui existaient entre leurs peuples. Pourtant, sans doute que ni l'un ni l'autre n'avait conscience de leurs races respectives. Ce jour viendrait mais pas tout de suite. Tout de suite, ils rêvaient tous deux d'aventures. « Moi aussi ! » fit l'Humaine pour répondre à ce que le garçon disait. « Moi aussi je veux devenir un Héros ! ». Elle fit une sorte de petite moue, se demandant, au juste, ce qu'était un Héros. Elle avait bien quelques idées mais n'était sûre de rien. Quoi qu'il en soit, de la façon dont Mickey présentait la chose, elle trouvait que c'était vraiment chouette. En y réfléchissant un peu plus, elle se disait qu'un Héros était un homme ou une femme qui sauvait les autres, qui faisait des actions remarquables. Peut-être même qu'un Héros était un Æther ? Dans tous les cas, elle imaginait déjà beaucoup de choses, écoutant le Démon parler. Ils pourraient arriver dans les auberges en montrant leur diplôme de Héros, car, oui, les Héros devaient bien avoir un papier stipulant qu'ils l'étaient. On les acclamerait et on les solliciterait pour vivre plein de combats épiques ! « Ouais ! On résoudra des énigmes que personne avant nous n'a résolu ! Et même les rois feront appel à nous pour les aider ! ». Elle sourit, sourire qui disparut bien vite quand elle entendit une voix puissante s'élever. La petite fille fit un léger mouvement, comme si son intention avait été celle de faire la tortue, c'est à dire rentrer sa tête dans sa carapace. Mickey semblait mécontent mais, elle, elle avait peur. Si elle se faisait punir ou, pire, renvoyée, Mitsuko ne serait pas ravie. D'un autre côté, elle n'avait jamais rien fait de mal jusqu'ici. Restant un instant seule dans le buisson, elle finit par serrer les poings, sortant elle-aussi à découvert.

« On n'a rien fait de mal ! Nous, ce qu'on veut, c'est devenir des aventuriers en parcourant le monde ! » fit-elle en fixant le surveillant d'un regard décidé. Celui-ci, qui auparavant devait légèrement paniquer face aux grognements de Mickey, fit une tête étrange, surpris de trouver une petite fille ici en compagnie du garçon. Elle ne semblait pas vouloir en découdre et son ardeur le fit sourire. Cependant, son regard n'en décousit pas. Il était toujours bel et bien déterminé à faire son travail. « D'accord les aventuriers, je vais vous amener dans le bureau de la directrice, on verra ce qu'elle a à vous répondre. ». Dans le sens de la phrase, il ne faisait aucun doute que la réponse serait des heures de colles ou un travail d'intérêt général pour les élèves qui se prenaient pour des oiseaux nocturnes. L'homme pourtant se rappelait de sa jeunesse et des projets qu'il avait pu faire avec ses amis, projets qui étaient restés en plan. Ni une ni deux, grâce à sa magie, il entoura les deux enfants d'une aura qui les fit décoller du sol. Il n'avait pas besoin d'employer la force pour les amener là où il souhaitait.

Une fois dans les locaux, il les déposa sur le sol, dans le couloir, leur disant d'une voix calme ce qu'il convenait à présent de faire. « Attendez-moi ici. Je ne sais pas si la directrice pourra vous recevoir, vu l'heure. ». Le surveillant préférait parler au conditionnel mais, en réalité, il n'avait pas réellement de doutes quant à la disponibilité de Dame d'Ovipa qui prenait son poste très à cœur. Dans tous les cas, Mickey et Violette ne pouvaient pas s'échapper du contrôle magique de l'homme. Ce dernier disparut donc en passant par une porte qu'il referma derrière lui. Il devait d'abord expliquer la situation à la directrice, lui dire ce que les deux faisaient exactement, ce qu'ils lui avaient dit ; le contexte en somme. Violette fit un petit mouvement silencieux de la tête vers son ami. Elle déforma légèrement ses lèvres pour montrer que ça puait un peu du cul pour eux avant de sourire. « De toute façon, peu importe ce qu'ils décident, au moins, on est ensemble. ».

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Sam 30 Juil 2016, 23:58

Violette sortit du buisson sur ses pas, mais Mickey ne la vit pas tout de suite. Ce qu'il voyait en revanche, c'était la fine peau qui le séparait de la carotide du surveillant, il voyait l'endroit le plus tendre de ses côtes, là où il pouvait enfoncer ses ongles pour atteindre le cœur, il voyait le ventre et les viscères qu'il renfermait. Son ventre et sa gorge grondaient en harmonie, et la Faim se mit à le tenailler de plus en plus fort. Ils ne pouvaient pas être renvoyés. Mitsuko serait déçue, et il n'avait pas envie non plus que la jeune humaine ait à payer le prix fort à cause d'un gardien un peu trop zélé. Avec un plaisir inouï, il regarda naître dans les yeux de ce grand gaillard l'étincelle de peur qui consumait toujours le regard de ceux qu'il s'apprêtait à dévorer. Il contracta ses muscles, ses poings se changèrent en serres, et s'apprêta à bondir quand la petite voix de sa complice trancha la nuit, et mit fin à son grognement, alors qu'il pivotait la tête vers elle. Solide sur ses appuis et dans son regard, la jeune Craie lui démontrait une fois de plus, s'il était nécessaire, qu'elle avait du sang de Taiji dans les veines, et un tempérament de battante. Sa gentillesse et son innocence ne pouvait effacer cela. C'est quand il la voyait ainsi dressée, dévisageant l'impromptu, qu'il avait le plus envie de mettre un genou à terre et de lui jurer une fidélité éternelle. Comme une évidence, il s'apprêtait à voir l'homme baisser le regard et s'incliner devant ce qu'il n'aurait jamais : le sang, la lignée et la détermination. Mais le monde semblait ne plus tourner rond en cette froide soirée, et il osa tenir tête à sa Dame. Saisissant entre deux mots qu'il désirait les emmener jusqu'au bureau de la directrice, Mickey gronda et lui sauta dessus ; uniquement pour être figé en l'air, bloqué par la bulle d'un champ de force invisible. Quel lâche. Alors qu'ils flottaient devant le surveillant, qui les emmenait sans effort jusqu'au bâtiment principal, le Démon fixa intensément se dernier, se promettant qu'un jour, il le tuerai avant de le dévorer. Violette à ses côtés ne disait rien, et pendant un instant, il considéra la main de la jeune fille, proche de la sienne, se demandant si c'était le genre de moment où il était sensé la saisir. Non, peut-être cela donnerait de lui une image de faible. Il s'abstint, jetant de temps à autre un regard à cette main qui avait l'air si douce, comparée à ses paumes rugueuses.

Une fois arrivée, l'homme les laissa au milieu d'une antichambre, sans relâcher son emprise sur eux. Il jeta un œil à la pièce, évaluant ses chances de s'en échapper, toutes se résumant à la même condition : quitter cette bulle. Violette n'avait pas l'air rassurée, pourtant elle lui sourit, trouvant les mots pour le motiver d'avantage. Il n'allait pas se laisser faire. Mickey tâta la frontière tangible du champ de force, et tenta d'y percer une ouverture avec ses ongles, sans succès ; la surface était lisse de tout défaut, impossible d'accrocher quoi que ce soit. Sa colère s'amplifiant, il y plaqua ses mains, et donna un coup de mâchoire là où devait se trouver la barrière magique. Dès lors que ses dents entrèrent en contact avec l'invisible cage, un crissement aigu se fit entendre, comme si la magie qui constituait le tout hurlait de douleur, et un jaillissement d'étincelles bleutées éclaira la salle. Surpris, il fit un bond en arrière, se cognant à l'autre côté. Il savait plus ou moins que ses crocs avaient des propriétés que les autres ne possédaient pas, puisqu'il semblait être le seul à pouvoir manger du métal ou de la pierre, mais c'est comme si il avait réussi, d'une façon ou d'une autre, à faire mal à la chose qui les maintenait en l'air. Un sourire carnassier se dessina sur son visage, comprenant lentement que sortir de cette bulle n'était pas impossible, quand la porte s'ouvrir à la volée, et que la bulle fut tirée à l'intérieur par une force invisible. Le surveillant ferma la porte derrière lui, et les relâcha tous les deux sur le tapis qui ornait le salon de la directrice. Celle-ci était d'ailleurs assise derrière un grand bureau, habillée avec soin comme si elle avait eu une heure pour se préparer. Elle ne releva pas les yeux sur eux, yeux qu'ils savaient tous aveugles, pour avoir posé la question dès leur arrivée. Un instant de silence flotta, tandis qu'elle feuilletait une liasse de documents, avant d'être rompu par un couinement plaintif en provenance de l'estomac du Démon, qui, pour une fois, se sentit étrangement gêné d'avoir interrompu la directrice. Elle cessa ce qu'elle était en train de faire, et croisa les doigts, reculée dans son siège.

« Donc, vous voulez devenir des aventuriers ? ». Mickey – pourtant loin d'être un spécialiste des échanges entre êtres humains - crû déceler un ton moqueur derrière cette question, qui le fit froncer les sourcils. Mitsuko un jour, lui avait confié que la seule réponse à la moquerie était la fierté et l'assurance. Décidant de mettre en pratique ce conseil nécéssairement avisé, il gonfla un peu la poitrine, et répondit : « Je suis un héros et un chevalier. Violette elle, sera une aventurière, et elle pourra compter sur moi pour la protéger. Vous ne nous en croyiez pas capables ? ». La réponse fut nette, tranchante, stoïque : « Non. ». De toutes les personnes de Basphel, Lady d'Ovipa était la plus fervente partisane de la franchise. Elle ne voulait pas que les élèves s'imaginent que tout était possible, que tout leur était accessible : ce n'était pas le cas. Mickey en resta un instant bouche bée, suffisamment pour que la directrice poursuive. « Je pense que si je vous lâchais dans la nature maintenant, vous seriez morts en quelques heures, allez, en quelques jours. ». En cela, mais elle ne pouvait pas le savoir, elle se trompait à moitié, car le Démon dû survivre depuis sa naissance dans un monde hostile, et il était déjà passé par des périodes bien plus sombres que celle qui l'attendait. Il ne pouvait pas lui donner tord en réalité, car il n'avait pas le droit de parler des missions qu'il avait effectué pour Mitsuko, et cela faisait partie de sa « couverture », comme avait dit Mitsuko, de faire croire qu'il était jeune, alors qu'il avait déjà… Peu importe, il ne se souvenait plus. Il serra le poing, ravalant sa fierté. Lady d'Ovipa les considéra un instant, avant – fait assez rare pour être noté – d'esquisser un petit sourire, très discret. « Mais j'ai peut-être quelque chose qui pourrait vous intéresser. ».

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La longue route : Basphel (Étape I)

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