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 Une nouvelle Riya [Lily-Lune]

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Lun 05 Oct 2015, 14:41


Mots : 872

Viktorya plaça la magnifique fleur blanche dans ses cheveux, similaire à une orchidée nouvellement cueillie. Elle s'était préparée depuis des jours, abordant petit à petit l'idée d'aller à Maëlith pour rencontrer la Vénus. Lily-Lune avait une réputation sans précédant, et se retrouver face à l'une des plus belle femme du monde, rendait nerveuse la Yōenæ. Elle ne savait ni quoi se mettre, ni comment aborder la chose, ne voulant pas l'offusquer en se prétendant aussi belle qu'elle. Evidemment, la grâce de la grande Orine ne saurait trouver qu'une disciple dans l'être de Viktorya, au pire une partisane de ses charmes, mais en rien une concurrente, loin de là. Malgré tout, la petite était craintive. Craintive de mal faire.
Ne désirant plus se voir dans le miroir, elle se leva de sa coiffeuse, remettant en place le grand kimono plein de voiles, qui la seyait avec pudeur. Bien qu'il camouflait sa taille, il savait mettre en avant ses hanches et ses jambes, révélant également de grands bras fins et élancés. Son rose poudre contrastait parfaitement avec ses cheveux, et se mariait à merveille avec le tatouage dissimulé sur son épaule gauche.
« David... ? » Alors qu'elle descendait les escaliers pour rejoindre son aimé au salon, elle le vit, du coin de l'oeil, se lever d'un bond, comme un soldat au garde-à-vous. Souriant de cette attitude si fidèle, elle s'approcha de lui « Tu penses que ça ira... ? », « Je sais pas pour elle, mais moi, ça m'va ! » Et bien qu'elle se perdit en baisers, elle ne pouvait s'empêcher les tourments de sa décision, peser sur elle comme un fardeau.

Voilà plusieurs semaines, avant même que la catastrophe ne frappe les terres du Yin et du Yang, qu'elle eut vent d'une association élitiste, créée par la Vénus elle même. Et pour cause... Petites dames de compagnie, belles à s'en damner et adeptes des arts, vendant leur beauté et non leur corps, à travers des représentations diverses et variées. Habituée à la scène, Viktorya s'était projetée sans mal dans ce groupe, se voyant remplir un des rôles, sous l'aile protectrice et salvatrice de sa Reine Mère. Seulement, les évènements avec son maitres, suivi de la montée des eaux, ne lui permis pas de mettre cette idée à profit. Ce fut donc sans l'oublier, qu'elle en parla à son futur époux, dans une discussion à la fois sobre et légère. Et ce dernier aurait fait un bien piètre aimé que de ne pas l'encourager dans ses projets. L'Orine n'était pas une grande ambitieuse. Elle désirait prouver sa valeur, certes, mais elle restait d'une humilité à toute épreuve, se sachant être de poussière dans ce monde surpeuplé. Elle n'haussait pas le ton, et se voyait porter par le vent lorsqu'elle marchait. Bien sur, ce n'était pas la plus jolie ou la plus gracieuse, mais elle était l'unique aux yeux de certains. Ainsi réaliste, elle voulait parfaire son entrainement et ses connaissances auprès d'une vraie Geisha, celle qui faisait rêver les hommes, sans qu'ils ne puissent la toucher, et jalouser les femmes, sans qu'elles ne puissent l'imiter. Elle était son idéal par dessus tout, mais jamais elle ne la copierai, la sachant seul exemplaire de tout un peuple. Non, l'Orine désirait, au contraire, se voir influencer, inspirer, pour créer sa propre beauté, sa propre personnalité, aussi exotique pouvait-elle être, et un jour peut être, être une des Muses de Dame Araé.

Viktorya, encouragée par le Réprouvé, qui peinait à la laisser s'éclipser dans une contrée où il n'avait pas le droit d'exister, prit son courage à deux mains, décidée de réussir ce qu'elle entreprenait enfin pour elle, et non pour les autres. A force de trop donner, on s'oubliait soi-même. Heureusement qu'elle partageait sa vie avec une personne qui pensait assez à elle pour deux.
La téléportation ayant ses bons côtés, elle se retrouva alors a l'entrée de sa ville natale, accueillit par un soleil radieux, et des fragrances dont elle avait oublié les merveilles. Elle dégusta des yeux l'architecture environnante, avant d'avancer sur les mille et unes routes menant au Palais. A l'entrée, elle se fit annoncée « Bonjour, je m'appelle Viktorya Aïshiru, et je souhaiterai parler à la Vénus au sujet des Geishas. Peut-être me reconnaitra-t-elle sous Viktorya Sforza, le nom de mon maitre. » Peut être lui donnerait-on un jour où il faudrait qu'elle revienne, ou la ferait-on patienté mais, dans tous les cas il n'y avait pas de raison qu'on la refuse. La belle était nerveuse comme jamais, se demandant encore maintenant, si elle avait vraiment fait le bon choix ou non. Des interrogations naissaient dans sa tête, et elle ne vit pas le temps passer lorsqu'on la convoqua pour l'entrevue. Si d'aventure elle doutait de ses choix, ce fut alors lorsqu'elle leva les yeux vers la lady en face d'elle, qu'elle sut que ces ambitions étaient en effet les bonnes. Plus que jamais.
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Lun 07 Mar 2016, 16:01


« Ce n’est que le commencement, Lily-Lune. La vie et son quotidien ont repris leurs droits et avec eux, les rumeurs vont se répandre comme une traînée de poudre. Ils seront de plus en plus nombreux à tenter leur chance voire à faire preuve de violence pour te posséder. » D’un ton qui se voulait sombre et sobre, la Muse s’évertuait à faire prendre conscience à la Reine l’urgence de sa situation. Dans un soupir, Lily-Lune baissa ses grands yeux noirs, agacée et contrariée par la tournure des évènements. « Je le sais mais que veux-tu que je fasse ? Il est hors de question que je me lie à un homme, simplement pour échapper à d’autres. » Aédé haussa les épaules. « Pourquoi pas ? Quitte à être captive des désirs d’un autre, autant que tu le désignes avec soin. Cela aurait l’avantage de t’offrir un peu de tranquillité et de paix. Caleb ne refusera pas, si tu lui demandes cette faveur. » La Vénus secoua doucement la tête. « Je ne lui infligerai pas cela. » La convaincre était peine perdue. « Bien. A ta guise. Tu devrais toutefois te préparer à déclencher les passions, les rages et les expéditions furieuses. Etre un fantasme vivant n’est pas facile à vivre tous les jours. » Lily-Lune sourit. Son amie était toujours sérieuse mais avait le don de rendre les conversations oppressantes plus légères avec un peu d’humour. « Tu es bête. » La mine malicieuse, la Muse ajouta : « Si j’étais un homme, je ferai sérieusement tout pour pouvoir te … » - « J’ai compris. » la coupa-t-elle, déclenchant les rires de l’Orine. Même si la discussion était devenue moins austère et plus éclatante, le sujet continuait à tourmenter l’esprit de la Vénus, qui devait faire face à l’insistance grandissante de l’Empereur Noir et du Maître. Même le Marid semblait prendre un malin plaisir à s’acharner contre elle. Elle était la créature de Maëlith la plus désirée et continuerait à l’être, jusqu’à ce qu’elle ne puisse plus être accaparé par celui qui répondait correctement à ses énigmes travaillées et rocambolesques. D’un geste doux et léger, elle piqua quelques broches dans ses longs cheveux noirs, songeuse. Depuis quelques jours, elle craignait que la Cité des Arts et des Beautés devienne la cible de méprisables, qui ne chercherait la position de la Capitale que pour la trouver, elle. Elle avait fait renforcer davantage les défenses de la ville et quelques Anciennes veillaient à la sécurité des frontières. Elle ne supporterait pas de mettre son peuple en péril, simplement parce qu’elle ne souhaitait pas se lier une troisième fois à un homme. L’esprit un brin dans les étoiles, elle se rendit au Palais de Maëlith, où les affaires courantes l’attendaient.

« Viktorya Aïshiru, Orine Sforza. » répéta tout bas Lily-Lune, lorsqu’on lui annonça qu’une jeune femme patientant dans le hall, dans l’espoir de la rencontrer pour parler des Geishas. Nul doute qu’elle aspirait à en devenir une. La Vénus eut un léger sourire. Elle n’était pas de ces Reines qui refusaient les entrevues avec les membres de son peuple, d’autant qu’elle avait la chance d’être à la tête d’une race à la communauté restreinte, lui permettant d’accorder de son temps à qui le demandait. Elle devait néanmoins avouer qu’elle était curieuse de rencontrer l’Orine de Cocoon, un homme qu’elle appréciait et estimait, un Souverain proche d’elle et des siennes, liés par des pactes. Lily-Lune acquiesça légèrement, acceptant de la recevoir sur le champ, dans le salon où elle s’occupait de paperasses. En quelques mouvements, elle réunit les papiers pour les mettre de côté sur la table basse en verre, avant de se diriger vers l’une des immenses fenêtres, qui donnait vue sur la Cité. Assise sur le rebord, elle attendait que l’on mène la dénommée Viktorya jusqu’à elle. Elle ferma les yeux un instant, laissant son visage se réchauffer sous le soleil radieux des Terres d’Emeraude. Puis la porte s’ouvrit, laissant apparaître une jolie demoiselle aux longs cheveux noirs et aux yeux clairs, à l’allure un brin timide, élégante dans une tenue traditionnelle de la région. « Bonjour. » murmura la Vénus en se relevant. Elle croisa doucement les mains, un geste à peine visible sous les longues et vaporeuses manches de son kimono aux couleurs pâles. « J’ai appris que tu désirais t’entretenir avec moi au sujet des Geishas. Je t’en prie, installe-toi. » Il y avait un grand divan et plusieurs fauteuils. La Souveraine attendit que son invitée prenne ses aises avant de se glisser sur la méridienne. « Souhaites-tu un rafraîchissement ? » Pour sa part, elle avait déjà un verre d’un thé glacé, cadeau d’une toute jeune Orine qui s’essayait à l’art de cette boisson. Après avoir écouté les désirs de la jeune femme, elle marqua une petite pause, le temps de boire une gorgée. « Je suis enchantée de faire ta connaissance. Cocoon est un ami. » Du moins, elle le considérait comme tel. « Je m’étonne de ne pas avoir croisé ta route plus tôt. Quoiqu’il en soit, je suis à ton écoute. »

Après tout, elle ignorait encore si son interlocutrice avait des questions, des doutes, ou voulait plaider sa cause. Le mieux était encore qu’elle la laisse librement s’exprimer.  

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Mar 08 Mar 2016, 22:16


Mots : 1 002

Viktorya patientait sagement. Les mains posées sur ses cuisses, la belle avait les yeux rivés sur la magnifique architecture, très sensuelle, du grand palais. Certaines personnes passant à côté d'elle, se permirent de la saluer, la gratifiant d'un sourire. La brune se retrouvait dans un monde de perfection, de pureté et de naïveté. Tout était si doux, si calme, et si beau, qu'elle ne valait rien à côté de certaines. Elle s'était pensée prête, digne d'être l'une des femmes évoluant avec la grâce de sa propre Reine, actuelle mère des Geishas. Et si, finalement, elle n'avait rien pour se dévouer à cette tâche ? Si, après réflexion, elle aurait du attendre encore, avant de se précipiter pour réaliser des rêves ? Elle ne désirait nullement l'aide de Cocoon. Elle le savait influent, proche de la Vénus, et il était hors-de-question qu'elle soit plébiscité par son propre maitre.

Son nom retentit alors près d'elle. Viktorya se leva lentement, emmenant avec elle les pans de son kimono, replaçant l'habit correctement. L'éternel soleil réchauffait chaque pièce du grand palais, donnant une sensation de confort et de bien-être. Plus elle avançait, plus elle se sentait légèrement éprise, troublée. Etait-elle seulement à sa place ? Le serait-elle un jour ?
Elle osa franchir le pas de la porte, se présentant alors à la Vénus. La Reine était contre une grande fenêtre, ses grands yeux la fixant avec bienveillance. Elle portait en estime cette souveraine, bien que ce fut la première fois qu'elle la rencontra en tête à tête. Et à juste titre...
« Bonjour, Vénus. » Viktorya se plia en deux, montrant à la fois son respect et sa dévotion. Emanait de l'Orine une forme de sagesse. La Sforza n'était pas une grande tacticienne, n'ayant pas encore la lucidité pour comprendre certaines choses, mais l'aura qui l'entourait était celle d'une femme qui avait vu et vécu pourtant. Lily-Lune invita alors la jeune femme à prendre place sur le divan. Une fois assise, elle leva les yeux vers la grande beauté en face d'elle « Je vous remercie. Si vous en avez, je prendrai du thé sucré. » A ces paroles, un domestique s'affaira. Pendant le service, l'Orine passa une mèche de cheveux derrière son épaule, revenant sur l'affirmation de Lily-Lune « C'est cela. Depuis que vous avez su redorer le blason des Geishas, il a été pour moi une évidence de m'y intéresser. J'ai pu alors remarquer que la philosophie et les activités de cette caste sont en adéquation parfaite avec les miennes. Mes aspirations peuvent se juxtaposer à cela, et bien que je n'appartienne qu'à un seul homme, j'ai le clair désir de transmettre l'Art, sous toutes ses formes. » Etrangement, elle comprit que ce n'était pas un concours. Elle ne devait pas caresser sa reine dans le sens du poil, seulement lui offrir sa sincérité. La brunette était encore pleine d'interrogations, et c'était usuel lorsqu'on s'intéressait à quelque chose. De sa belle langue, elle lui avoua alors honnêtement qu'effectivement, elle souhaiter faire partie des siennes. De cette classe élitiste, emmenant les plus belles femmes au sommet.

En premier lieu, si Viktorya fut surprise d'apprendre combien la belle était enchantée de la rencontrer, elle comprit pourquoi par la suite. Etre rattachée à Cocoon, l'homme le plus fort sur ces terres, et à la réputation sans précédent, était une responsabilité. Une pression supplémentaire, dont il fallait se montrer digne en restant humble. Si l'Orine l'avait compris, et avait toujours oeuvrer dans ce sens, elle sentit la lourde charge s'abattre sur ses épaules à cet instant « Il ne me parle que peu de ses relations royales, mais j'ai ouïe dire que nos peuples étaient très proches. Je sais ne pas être objective, mais Cocoon est un homme bon. » Elle se refusait de vanter les mérites de son maitre. Si elle commençait, jamais elle ne s'arrêterait « Je n'ai pu venir plus tôt, par politesse, et par respect. Je désire être méritante, et pour cela, je me suis préparée. J'ai le souhait de ne pas être assimilée à l'Orine de l'Orishala, et que des faveurs se fassent sur ce simple titre. Je vous parlais de mérite tout à l'heure... Ma venue ici n'est pas fortuite, je me sentais prête. Je vous laisserai seule juge, Vénus, mais il m'a encouragé à mettre mes désirs à ma porté. » Attrapant la tasse de thé devant elle, elle en dégusta l'arôme du bout des lèvres. L'odeur de cette préparation était reposante « J'ai des envies, des lubies peut être. Symboliser l'Art, sous n'importe quelle forme. Représenter cela, le montrer, le partager à une ou plusieurs personnes... J'aimerai, à terme, tenir une école axée sur cela, et je n'ai que peu de craintes quant à sa réalisation. Je ne saurai le mener à bien sans votre approbation, évidemment. » S'égarant dans son discours, elle réajusta la donne « C'est dans le but de tout cela que je me suis, en partie, intéressée aux Geishas. Bien qu'il y ait des notions encore abstraite, comme l'identité ou le rôle du mentor, l'objectif principal n'en reste pas moins un des miens au final. » Viktorya n'avait pas plus que ça, chercher à défendre son terrain. Elle avait simplement expliqué ses motivations, sa façon de penser, et ce à quoi elle aspirait par la suite. Elle était heureuse de pouvoir converser avec sa propre souveraine, malgré la terrible timidité qui la rongeait. Lily-Lune était impressionnante, et tenir le regard était difficile pour elle, trop novice dans la fréquentation d'une pareille beauté « Je pense également devoir combler quelques manques de connaissance quant aux aspects d'évolution des Geishas. Je prendrai toutes les explications nécessaires, qui ne pourront qu'éclairer ma lanterne. »
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Jeu 10 Mar 2016, 15:34

D’une mine plutôt impassible quoiqu’ornée d’un léger sourire, la Vénus écoutait la jeune Orine qui, malgré son anxiété qui lui faisait frôler parfois les maladresses, prenait soin d’exposer ses rêves et ses désirs. Viktorya paraissait douce et timide, sans que Lily-Lune ne parvienne à déterminer si son attitude était conditionnée par sa présence ou si elle était réellement une créature tendre et effacée. La réponse n’avait que peu d’intérêt aux yeux de la Reine, qui cherchait simplement à en savoir davantage sur son interlocutrice, au-delà des mots qu’elle prononçait et de ce qu’elle voulait bien montrer. Ses ambitions étaient claires et audacieuses. Cela plaisait à la Vénus. A son goût, les Orines vivaient trop souvent dans un idéal de discrétion, à ne vivre que dans l’ombre du Maître. On ne pouvait leur reprocher de faire ce que leur essence commandait. Pour autant, elle était ravie de constater que certaines avaient des projets de vie, des aspirations, des prétentions et des desseins. Songeuse, elle but une nouvelle gorgée de thé glacée, prenant son temps avant de répondre. « Tu n’as rien à craindre de ce point de vue-là. » murmura-t-elle, souriante, en évoquant son souhait de ne pas être privilégiée à cause de l’identité de son Maître. « S’il y a bien un peuple qui voit les natives de Maëlith pour ce qu’elles sont réellement et non pas à travers leur Maître, c’est bien nous-mêmes. » De manière générale, Lily-Lune aurait pu se targuer d’être une femme juste, droite et impartiale. Sa propre fille n’avait pas intégré son Ordre sur sa simple volonté. Comme toutes les autres candidates, Risa avait dû passer les épreuves de sélection et la Vénus avait choisi d’être passive dans les débats la concernant, laissant aux autres le soin de décider de son sort, dans le souci de ne pas favoriser – ou défavoriser – la Rehla. « Cocoon a beau être un ami, je ne saurai renier mes convictions et balayer l’attention que j’ai mis dans mon Académie, simplement pour le contenter. » Certes, elle n’avait pas vraiment envie de le peiner par un refus. Seulement, la question ne se posait pas pour la Souveraine, qui était tout de même soulagée de voir que l’Orine de l’Orishala était une belle personne, à bien des égards. Ceci dit, elle n’en attendait pas moins de la part de cet amateur de femmes. Elle aurait été surprise qu’il ait à ses côtés une Orine qui ne soit pas parmi les plus rayonnantes, ou dont le langage serait vulgaire et criard. « Je comprends, toutefois. Il n’est guère aisé d’être l’Orine d’un Roi. » Elle savait de quoi elle parlait. Elle avait eu deux Maîtres tout au long de son existence. Le premier avait été le plus prestigieux des Seigneurs de la Nuit et le second, Elu des Cieux. Elle n’avait vécu dans l’ombre ni de l’un ni de l’autre.

« Si tu intègres les Geishas, tu n’auras pas vraiment à te préoccuper de l’identité de ton Protecteur. En tant qu’Orine, il sera ton Maître. La chose est plus complexe lorsque je choisis de donner leur chance à des femmes qui appartiennent à d’autres peuples mais cela ne nous concerne pas. » Lily-Lune sourit. C’était une question qui l’inquiétait, en silence. Avoir des enfants, de façon normale, était une bénédiction pour la jeune femme, qui pouvait leur offrir une vie plus belle et douce que celle des membres de sa race. Elle n’avait pas vraiment apprécié l’entreprise de sa fille, qui cherchait elle-même à se mettre des chaînes aux poignets. « Quoiqu’il en soit, tu as de beaux projets, Viktorya. » Il était même rare qu’on se présente à elle avec des idées si lointaines dans l’avenir. La plupart des prétendantes cherchait à se conforter dans leur propre beauté – mais elles étaient rarement acceptées tant l’idéologie superficielle était éloignée des principes de la Vénus – tandis que d’autres voulaient accomplir quelque chose de grand dans leur vie, lié au domaine des arts et du beau. Autant qu’elle s’en souvienne, personne ne lui avait confié des projets comme celui de Viktorya. Le sujet avait été tout juste effleuré et elle n’en savait pas davantage sur l’idée, sur laquelle elle ne se prononçait pas pour le moment. Cependant, le simple fait d’avoir cette idée était une bonne chose. « Quelles seraient tes questions, de façon plus précise ? » demanda-t-elle après une brève pause. Elle avait été plutôt évasive, mentionnant des interrogations sans réellement les poser. Mieux valait commencer par aborder les points obscurs, afin que chacune ait toutes les cartes en main. Seulement alors, Lily-Lune donnerait sa décision au sujet de Viktorya, même si elle était largement sûre de son choix par avance, la concernant. Elle ne considérait pas pour autant qu’elle devait s’empresser à répondre à la question principale. Il était important de prendre son temps. Le monde des Geishas, par ailleurs, était d’ailleurs fondé sur ses instants d’entre deux, où le temps semblait s’arrêter, pour une contemplation pure et désintéressée de quelque chose de plus grand.

La précipitation n’avait jamais été très élégante. Les Orines avaient la chance de vivre dans une Cité de songes fabuleux où le ciel était toujours bleu. Autant en profiter.

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Mer 13 Juil 2016, 17:37


Mots : 1 100
Pardon pour tout ce que je t'ai dis et que tu sais XD

Viktorya inspira doucement. La voix de sa reine était, en réalité, particulièrement douce et reposante. Elle l'aida à faire le tri, à reprendre ses esprits et se calmer. Bien que d'habitude elle ne soit pas une personne précipitée, elle avait l'envie de bien faire, de plaire pour réussir. Alors ses sens avaient tendance à s'affoler légèrement. Mais c'était déjà trop pour elle. Cependant, ce que lui dit la Vénus avait tout d'encourageant. Et puis ici, c'était un dialogue, un échange. Si elle lui fermait des portes, c'était pour son propre bien, mais rien ne disait qu'elle ne pourrait pas retenter plus tard. Viktorya en était alors persuadée : Lily-Lune n'était pas là pour la descendre, seulement pour la comprendre. L'Orine prit un peu plus ses marques, sans perdre de vue pourquoi elle était là.

Le fait que la réputation de Cocoon et les liens qu'il entretenait avec la Vénus, n'entreraient pas en jeu pour sa nomination ou sa disqualification, la soulageait. Lily-Lune était une personne droite et pleine de valeurs ainsi, le brune ne doutait à aucun moment de ses jugements « Il est vrai. » Les Orines seules avaient l'œil critique et le bon, entre elles. La Reine ne dérogeait pas à cette règle après tout « Hélas, avec ce genre de politique, la corruption serait partout, même chez nous... » Et ce serait si dommageable. Elle, qui s'était efforcée de faire des Orines un peuple bien plus évolué qu'auparavant, de se battre contre l'esclavagisme, il serait totalement fortuit qu'elle se laisse complètement envahir par la soumission et la domination de la corruption. Viktorya n'était pas seule à être bien placée, ce genre de passe-partout ne marchait pas à tous les coups et c'était tant mieux. Mais la femme n'était pas stupide pour autant... Elle ne disait pas qu'elle ne s'en servait jamais. Cependant, ici, ce n'était pas le sujet. La belle femme aurait aimé lui parler un peu plus de son maitre. Pour une fois qu'elle rencontrait quelqu'un qui n'était pas forcément en extase devant lui, elle aurait aimé pouvoir échanger mais elle ne voulait pas ennuyer la Dame et s'égarer une fois de plus dans un sujet tout autre.

Viktorya fut à la fois ravie et déçue de l'annonce de la Vénus. Elle voulait que son mari soit son protecteur, devenir son tout, mais pour une personne comme elle, Cocoon remplirait ce rôle. Elle estimait bien plus ce dernier que son mari, malgré l'écart qu'il y avait entre les deux. Ainsi ça ne la dérangeait pas, au contraire, la chance lui souriait. Elle allait pouvoir trouver encore plus de prétexte à rejoindre l'Orisha n'importe quand... « Ce qui semble logique. » Pourquoi se préoccuper de deux personnes ? Autant n'en combler qu'une jusqu'au bout.
Un petit sourire gêné, les yeux bleus de la belle se baissèrent légèrement « Je vous remercie. J'ai un maitre qui m'a appris à avoir de l'ambition... » Cela faisait des années qu'il l'avait à ses côtés et s'il aimait les fleurs dans des écrins d'or, il appréciait d'autant plus celles qui réussissaient. Une simple poupée ne lui convenait pas. Exigeant, comme d'accoutumé « J'estime que nous ne sommes pas des 'objets de décoration', comme certaines peuvent le penser. » Il y a longtemps elle fut appelée, à Maëlith avec bien d'autres Orines, pour aider des jeunes élèves à revenir dans le droit chemin. Excédées par les Muses certaines s'étaient rebellés alors que d'autres comprenaient, à tort, que leur vie se résumer à faire la plante. La belle brune avait été particulièrement choquée par cette vision assez noire et pessimiste, vivant elle-même une vie complètement différente de ces tableaux dépeints sauvagement « Nous avons du talent. » Le sourire qu'elle afficha était sincère, comme tout ce qu'elle disait. Bien qu'elle n'ait jamais rencontré sa reine auparavant, elle était à son image : douce et sage -à un tout autre niveau cependant-.

Viktorya posa délicatement sa tasse de thé, se redressant un peu pour revenir au sujet initial, les Geishas « En effet j'aurai aimé savoir quel genre de cours était dispensé dans votre Ordre ? Certains sont-ils en commun avec ceux que nous enseignent les Muses ? Etant spécialisé dans l'art de la danse, pourrai-je me perfectionner dans ce sens ? » L'Orine se demandait si, d'un côté, elle n'avait pas une longueur d'avance sur les candidates d'autres races. Venant du peuple principal de la beauté et des arts, elle avait acquis énormément de notions et de bases dans ces domaines « J'ai eu vent des conditions d'entrée, d'où ma présence, mais pas des perspectives d'évolution. Je suppose que nous ne commençons pas Geisha immédiatement ? » Peut être apprentis, ou quelque chose comme ça... Elle ne savait pas vraiment en réalité, ceci restant dans le coeur de l'Ordre justement.
Jouant avec son index, elle posa une question avec un peu d'appréhension. Elle ne voulait pas paraitre vulgaire, malpolie ou grossière, mais ce genre de détail lui était important « Je suis... soulagée que mon Maitre soit aussi mon Protecteur mais, voyez vous hum... J'ai un mari à qui j'ai juré fidélité et bien que Cocoon soit mon Maitre et que je lui sois dévouée... » Elle se mordit la lèvre inférieure, regardant de biais « Je sais que souvent en temps qu'Orine, on se méprend sur notre rôle... Alors ajouter à ça la rareté le Geisha... Doivent-elles répondre à toutes les exigences du Protecteur ? Si celui-ci lui demande plus qu'une simple démonstration de suggestion de beauté corporelle... » C'était particulièrement laborieux. Viktorya n'avait jamais parlé de ça à personne. Elle avait suivi les conseils de sa mère, avait subit l'expérience de Cocoon, l'avait retranscrite sur David, mais jamais elle n'avait dit mot là-dessus à qui que ce soit. Ainsi, elle ne savait, elle restait naïve. Elle avait peur de devoir trahir David, de devoir trahir celui qu'elle se persuadait peut-être à aimer.
Finalement... Elle n'était pas vraiment prête. Pourtant c'était Cocoon, elle cèderait forcément tout à cet homme, mais elle trouvait ça triste que l'un engage l'autre... « Je suis extrêmement désolée pour ma maladresse, Vénus. » Malgré la gêne et la rougeur de ses joues, il lui restait un peu de bienséance.
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