-21%
Le deal à ne pas rater :
LEGO® Icons 10329 Les Plantes Miniatures, Collection Botanique
39.59 € 49.99 €
Voir le deal

Partagez
 

 L'alchimiste fou [Mirarette]

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas 
Aller à la page : 1, 2  Suivant
AuteurMessage
Invité
Invité

avatar
Lun 28 Mar 2016, 22:32

Une bande plate et tranchante appuyée sous la gorge. L’arme dont les reflets renvoyaient au mal des enfers se colora en un instant de la substance qui sied si bien à son teint. La victime essaya de parler, en vain. Elle tenta tant bien que mal de porter sa main à son cou, mais ce fut trop tard. La punition était intransigeante. Il avait maladroitement perdu la vie. Zane lécha d’emblée son arsenal pour se délecter du goût de ce dernier. Pas mal, mais c’était loin de suffire au prince des ténèbres qui quémandait bien plus que ce pauvre damné qui s’était trouvé au mauvais endroit, au mauvais moment. Sa rage intérieure était loin -très loin- d’être étanché. Le besoin d’afficher sa colère aux yeux des siens n’était que la première étape à sa vengeance, le reste suivrait crescendo par des actes de plus en plus terribles qu’il se ferait une joie de se servir seul ou en bonne compagnie. Cela étant, un évènement inattendu se produisit à plusieurs mètres de sa position actuelle. Une importante combustion détona au travers de toute la zone, ce qui engendra de belles collisions imprévues par les débris, qui, parfois, se heurtaient à des démons lors d’une fatalité imprenable. En plus de blesser quelques démons, il causa surtout la colère de la gérante provisoire des enfers. L’entrepôt qui avait explosé était bien connu des plus anciens démons du quartier. Il s’agissait de la base plus ou moins secrète de Cryptor, un alchimiste connu pour ses exubérances en matière d’alchimie. Il opérait généralement fort dans la préparation de mixtures un peu tordues, mais là il s’était clairement surpassé dans l’obtention du résultat final. Un groupe en colère s’était déjà ramassé aux abords de l’accident. Le tentateur entendait leurs cris insultants avec beaucoup de clarté. Lorsqu’il s’en approcha pour détailler de lui-même les dommages qui avaient été entrainés, un garde l’arrêta en positionnant sa main sur son torse. Le démon la rejeta séance tenante, un regard menaçant pour lui faire comprendre qu’il ne devait pas réitérer ce geste inconsidéré. « Zane Azmog ? Quelle chance de vous trouver ici au beau milieu de ce quartier ! Il faut que vous trouviez le coupable au plus vite, la régente souhaite… » Il passa sur le flanc du garde sans lui prêter la moindre intention bienveillante. Ce que voulait la gérante provisoire, il s’en cognait plus que jamais. Il n’était pas là pour servir une personne illégitime. En revanche, il comptait bien remettre la main sur ce personnage atypique qui avait attisé davantage d’émotions que de la simple curiosité. Il se chargerait de ce criminel, mais selon ses propres règles.

Pour commencer une bonne enquête, se rendre sur les lieux du crime lui semblait plus approprié que tout le reste. Il se rendit au centre de l’amas conséquent de débris. Tout ce qui avait été manifestement calciné par la déflagration laissait bon nombre de mystères sur ce qu’il avait tenté d'accomplir. L’homme se baissa pour agglutiner de la cendre sur ses doigts. Il porta l’odeur sur ses narines : un corps brûlé. Les taches colorées qui sillonnaient les alentours prétendaient dire que le fou était visiblement en train de préparer un savoureux mélange pour quelqu’un, qu’il soit mort ou vivant. Les traces de pas somme toute invisibles pour un amateur laissaient augurer que le malheureux était effectivement bel et bien vivant, mais au vu de l’importance des dégâts, il n’avait probablement pas pu aller bien loin. Il ne trouverait rien d’autre sur la scène, si ce n’est des indices superflus. Seconde étape ; converser avec les témoins. De son œil scrutateur, il repéra celui qui lui semblait le plus propice à lui faire quelques révélations : un jeune garçon, un peu perturbé par l’inquiétude qu’on pouvait lui déchiffrer. De son imposante stature, il se présenta à lui en le contentant de haut. Dédaigneux à souhait, il s’empara de lui par le col pour le soulever comme un pitoyable insecte. « Je vais pas passer par quatre chemins. Dis-moi ce que tu as vu si tu ne veux pas finir démembré. » Avoir peur d’un psychopathe pouvant faire exploser un quartier par ses produits était effrayant, mais faire face à un démon pouvant le déchiqueter sur place l’était encore plus. Le gamin balbutia des phrases incompréhensibles avant de lui indiquer la direction prise par le fugitif. Lorsqu’il eut obtenu toutes les informations souhaitées, il projeta le garçon plus loin, manquant de le faire pleurer par la sauvagerie de son acte. Au détriment d’autres témoignages, il se déplaça alors sereinement dans la ligne trajectographique que lui avait indiquée le garnement. Il marcha ainsi plusieurs minutes jusqu’à tomber sur un village abandonné, lui aussi rongé par les cendres et la calcination. Se retournant subitement, un bruit se dépêcha d’intervenir dans l’une des maisons en résidus. Repoussant vulgairement le bout de plancher qui bloquait l’encadrement de la porte, il perçut assez vite la sombre silhouette qui se dessinait derrière une poutre. Il tendit sa main, ouverte pleinement. Une sphère obscure naquit dans son creux. « Sors d’ici ou je te dégomme. » Le menace était craché, et mieux ne valait pas tenter de savoir s’il respecterait sa parole ou non.


860 mots
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité

avatar
Mar 29 Mar 2016, 00:26


Comment ignorer l'explosion qui secoua le quartier jusque dans les ombres où ils se dissimulaient? A croire que tout le territoire avait été ébranlé ! D'un commun accord, les deux compagnons, silencieux et invisibles se glissèrent jusqu'au lieu du drame et ne purent que constater les dégâts importants après une telle détonation. Difficile également d'ignorer la foule en colère mais surtout cette chevelure sombre jouant dans le dos d'un démon qui leur était si familier... Siran s'en rapprochait, les glissant dans l'ombre même qui émanait du séducteur alors qu'il rudoyait un enfant terrorisé. Il n'eut même pas besoin d'avertir sa compagne, l'ouïe de celle-ci l'avait déjà fort bien renseignée sur qui se tenait tout proche, au point qu'elle pouvait sentir son odeur et celles des soins qu'il employait pour prendre soin de lui... Un instant, l'aveugle ferma les yeux pour en savourer toutes les nuances, comme lorsqu'ils avaient échangés étreintes et baisers, si ponctuellement pourtant mais ces souvenirs restaient impérissables pour la plus jeune, seules esquisses d'une relation trop vite éteinte.

Le banjee cru, pendant un très court instant que l'aveugle allait sortir des ombres, atteindre le démon, renouer avec des sentiments plus doux que ceux qui l'habitaient depuis des mois mais non... Elle n'en fit rien. Au contraire, elle lui demandait même de filer à travers les ombres à la suite de celui qu'ils cherchaient déjà avant qu'il ne se mette à dos la régente du royaume, profitant des renseignements confiés à Zane pour prendre de l'avance sur lui. Siran obéit sans protester ni même argumenter sur de possibles retrouvailles avec le démon. Avec Shax, ils avaient tentés de la dévier de la voix macabre dans laquelle elle s'était engagée mais le terme de sa vie approchant, elle tenait à se venger et à assurer la paix de son père en se débarrassant de tous ceux qui avaient poussé sa famille à la fuite et à la mort mais aucun argument n'avait trouvé d'impact alors Shax avait consentit à lui donner tous les enseignements nécessaires afin d'accomplir sa tâche au mieux. Ils fonctionnaient ainsi, Shax faisait l’appât ou le rabatteur en fonction de la cible, Mirari profitait de leur mort et de leur souffrance pour apaiser, au moins temporairement sa fureur.

Cryptor avait fournit bien des solutions à ceux qui avaient poursuivis Mirari, comme lors de sa rencontre avec Wriir, elle avait du vaincre l'une de ses "créations" monstrueuses... Il ne savait sans doute même pas qui ils étaient mais le savoir de cet alchimiste était une arme qui les avait trop souvent mis en danger... Il était temps que cela cesse et si l'explosion avait eut lieu, c'est que Shax avait rempli sa part du contrat, peut être avec un peu trop d'enthousiasme.... Mais Siran lui avait assuré que son père avait filé par le biais des ombres sans dommages, c'était l'essentiel.

Désormais, c'était à eux de jouer, le père de la jeune femme refusant de la voir tuer sous ses yeux ne réapparaîtrait sans doute pas avant quelques jours tant que Siran ne l'avertirait pas d'un danger imminent, il avait de plus gros gibiers à traquer en attendant... Les deux compagnons retrouvaient la trace de l'alchimiste dans un village abandonné, lugubre, désolé, un décor tout à fait adéquat pour la suite des évènements mais un sort puissant les empêcha de le suivre dans la galerie anciennement dissimulée sous le parquet en ruine de l'une des maisons éventrée... Confinés dans les ombres et réfléchissant à la meilleure stratégie à adopter, ils se firent surprendre par l'arrivée, plus rapide que prévue de Zane.

La blanche bousculait alors ses plans et demandait un service à Siran, juste le temps de lancer sa localisation sur Cryptor lui même pour le suivre à la trace... Le banjee n'aimait guère son idée mais dans ces décombres obscures, son terrain de prédilection après tout, il n'avait aucune raison valable de refuser à part en invoquant la sécurité de la jeune aveugle, argument qui ne serait même pas entendu, c'était certain. Alors il se mit en place, déposant sa protégée à l'abri du regard inquisiteur du démon, juste à l'entrée de la galerie souterraine, il s'éloigna un peu et sortit de l'ombre juste assez pour que Zane puisse l'apercevoir, se manifestant par quelques bruits. La réaction du démon ne se fit pas attendre, il aurait sourit s'il avait pu. Il lui avait... Manqué. Mais ce n'était pas le moment, il avançait vers lui à son injonction.

Cela dura deux secondes à peine, juste le temps pour Mirari de filer dans la galerie. Profitant de la surprise de leur ancien compagnon, le banjee disparaissait à nouveau dans les ombres pour réapparaître derrière lui, et ainsi de suite à plusieurs reprises, jusqu'à ce qu'il sache la rehla assez loin dans le tunnel pour se permettre de se montrer à nouveau, plus longuement, cessant de jouer avec les nerfs du démon qui devait bien se douter de la présence de son ancienne élève dans les parages désormais. C'était aussi l'occasion de juger de sa réaction s'il retombait sur elle après tout ce temps...

De son côté, la blanche avançait rapidement dans la galerie aménagée à hauteur d'homme, suivant la trace de l'alchimiste dans ce qui s'avérait être un dédale dont elle ignorait totalement la destination. Un instant, l'idée qu'elle puisse mener à ceux qui avaient employé Cryptor pour la tuer chatouilla son esprit... Il était peut être risqué de suivre cette voie sans que Siran ni son père ne puisse intervenir par le biais des ombres. L'hésitation ne fut pas longue. Ses pas se calquaient à ceux de l'alchimiste alors qu'elle parvenait désormais à les entendre.

1000 mots
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité

avatar
Mer 30 Mar 2016, 16:15

Qu’est ce que c’était que ça ? La chose difforme qui surgit de l’ombre, il avait déjà vu ça quelque part. Cet… animal. Des réminiscences. Ça lui évoquait quelque chose, mais quoi ? Ses souvenirs n’étaient plus ce qu’ils étaient autrefois. Avec les derniers incidents, il en avait oublié des détails essentiels. Plus menaçant que jamais, Zane comprima les dents en constatant qu’il se moquait allègrement de lui. Se déplaçant de point en point au moyen des ombres, il semblait s’amuser à vouloir l’attirer à l’extérieur. Doucement, il se rendit en dehors de la pièce calcinée intimement incertain quant au mobile du mammifère. L’apparence qu’il avait abordée lui disait vraiment quelque chose, mais c’était tellement vague. Il fouilla dans son esprit, collant sa main contre sa tête comme si cela allait l’aider à exhumer plus d’informations. Il en avait marre. Il n’était pas ici pour plaisanter. Il devait mettre la main sur cet homme dans les plus brefs délais. Dans la première entreprise de s’éloigner de lui, Zane passa à côté du Banjee sans lui porter la moindre attention. Il s’arrêta néanmoins à mi-chemin, les yeux écarquillés. « Siran ? C’est bien ça, n’est-ce pas ? Tu es Siran ? » Il n’avait plus besoin d’aucune réponse pertinente en voyant la réaction de celui qu’il venait de citer. Il avait finalement retrouvé des bribes de son passé égaré, et si Siran y figurait, ça voulait dire qu’elle en faisait elle aussi partie. Le démon afficha un grand sourire en tournant son visage. Un sourire qui, quand on en connaissait l’origine, était tout sauf un bon présage. Le tentateur se fondit du champ de vision. Quand il réapparut, son pied se logea en un rien de temps dans le flanc du compagnon de son ancienne acolyte. Il chavira contre une maison abandonnée, ce qui eut pour effet de faire trébucher le restant des supports incinérés. Depuis leur dernière rencontre, apprendre qu’il n’était plus tout à fait le même était une nécessité. En bien ou mal, il avait en grande partie gagné en accord avec ses nombreuses pertes. « Je ne sais pas ce que vous foutez ici après tout ce temps, mais ce qui est sûr, c’est qu’elle va elle aussi retrouver la mémoire. » Sa vitesse édifiée d’un éclair lumineux le fit s’estomper dans le paysage sinistre. La suite de l’enquête le mènerait probablement à elle. Elle était indéniablement sur la même piste que lui. Pourquoi ? Sous quel prétexte ? Ce n’était la que les questions les moins exigeantes, mais il y’a avait tant d’autres mystères irrésolus dans cette histoire.

Son évolution n’avait pas seulement affecté tout ce qui tournait autour de sa puissance, mais aussi ce qui gravitait en rapport avec ses anciens talents qui s’étaient aussi éveillés. Le démon avait ainsi affûté ses attributs de chasseurs. Un excellent chasseur pouvait alors facilement se réapproprier la trace d’une voleuse, et c’est d’ailleurs ce qu’il fit en un temps record. Surgissant à son tour de l’ombre -comme pour lui rétorquer son usage de Siran-, il fit obstacle à la blanche de son corps, devenu bien plus robuste depuis tout ce temps. Elle avait elle aussi grandement changé, et sans doute ne l’aurait-il pas reconnu non plus s'ils n’avaient pas passé autant de temps ensemble par le passé. Sans dire un mot, il projeta un faisceau sombre sur elle. « Cet alchimiste, j’en fais mon affaire. Les morts ne peuvent pas combattre les vivants. » Pour des retrouvailles de longue date, on pouvait certainement espérer quelque chose de plus mesuré, mais c’était passer l’éponge sur beaucoup de choses. Non seulement elle avait disparu sans dire un mot, mais en plus elle utilisait son ami pour lui échapper alors qu’il la croyait morte. Sans doute avait-elle perdu la tête au point de croire que le futur souverain s’était assagi. Mauvais calcul, car c’était sensiblement tout le contraire. Comme si ce n’était pas suffisant, il brandit sa main en avant pour faire apparaitre des blocs de pierre autour d’elle. « Tu devrais retourner d’où tu viens, femme dont j’ai oublié le nom. De préférence en évitant de sacrifier tes compagnons. » Des mots virulents qui sous-entendaient le mal qu’il avait pu lui causer. En même temps, rien que sa présence était significative en révélations. Il prétendait également avoir oublié son nom -ce qui était faux- afin de la forcer à faire demi-tour. Il n’avait aucune envie d’entendre des justifications sur quoi que ce soit. Ce n’était plus dans sa nature d’accorder une confiance même infime à quelqu’un.

Crachant un son de médisance, Zane fit volte-face avant de s’éloigner, le regard fier et droit en direction de sa cible. Au diable les futilités, il avait une affaire importante à régler pour le bien de sa réputation. S’introduisant plus profondément dans le tunnel, il fit alors trempette dans les ombres pour s’effacer complètement. Quand il fut certain d’avoir semé son ex-acolyte, il examina des traces de colorants sur les murs. Sous ses pieds, une plaque d’égout semblait le mener à l’étage inférieur. Sans perdre plus de temps, il s’introduisit en dedans en empruntant l’échelle. L’odeur une fois en bas était assez forte et nauséabonde pour pousser les plus téméraires à rebrousser chemin, mais bon. Il avait connu pire. L’endroit dans lequel il chemina et qui était alors assez sombre s’éclaira subitement. Le bruit d’un mécanisme l’alerta directement d’une anomalie. Il repéra rapidement de nombreux orifices sur les surfaces. Réagissant à leur vue, il sauta en l’air dans le but d’éviter les projections, mais ce fut un coup que le trappeur avait anticipé. Deux moitiés d’une cage s’abattit sur lui, se renfermant habilement sur sa position pour le cloitrer dans une petite forteresse qui tangua. Seul un rire malsain perdu dans l’écho s’instruisit entre les murs. « Tu ne m’arrêteras pas avec si peu. » Mais lorsqu’il posa ses mains sur les barreaux, un courant électrique interféra avec ses nerfs jusqu’à fournir une impulsion à son cœur. Il recula d’un pas en mettant sa main sur sa poitrine.


995 mots
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité

avatar
Jeu 31 Mar 2016, 19:09



Cette sensation... Elle la connaissait si bien et elle était pourtant si lointaine dans sa mémoire qu'elle s'étonna de la reconnaître si aisément. Zane et ses ombres. Pas un bruit, pas une  réponse du côté de la blanche  devant les paroles acerbes de son ancien compagnon d'entraînement. Alors il l'avait cru morte? Ou était-elle morte à ses yeux? Peu importait à vrai dire... Même lorsqu'il évoquait Siran, la blanche restait de marbre face à lui, poussant même le vice jusqu'à esquisser un discret sourire. Le banjee était suffisamment proche pour qu'elle sente sa présence et sa vie grâce au lien télépathique qui les unissait. Nul doute qu'il avait du faire les frais de la mauvaise humeur du démon, mais rien de grave à déplorer, du moins, rien qui ne nécessitait qu'elle rebrousse chemin pour le moment. Si le séducteur avait changé, il en était de même pour l'aveugle qui était désormais prête à faire certains sacrifices qu'elle aurait refusé par le passé, juste pour obtenir satisfaction. Elle n'avait que peu de temps devant elle, épargner la mort de ses proches, oui, épargner leurs souffrances, malheureusement était devenu un luxe qu'elle ne pouvait plus se permettre, tout comme la culpabilité qui aurait accompagné de tels choix quelques mois plus tôt. En somme, les démons l'avaient emprunte avec bien plus de force que quiconque aurait pu le soupçonner en l'ayant rencontré du temps où elle était encore une enfant de la Lune et des étoiles.

C'est après qu'elle eu entendu les bruits de pas du beau brun s'éteindre dans le tunnel qu'elle se redressait, plus fièrement et se remettait en route non sans mal grâce aux obstacles semés par celui ci. Il avait... Grandi, prit en maturité, tout comme elle, pas de la meilleure des façons, mais de la plus efficace, celle qui faisaient d'eux des personnes capables d'atteindre leurs objectifs, peu importait les conditions, les risques et les sacrifices à faire pour cela. N'ayant plus trace ni de l'un des démons ni de l'autre, elle relança son sort de localisation mais en le fixant sur Zane cette fois, cible connue et déjà expérimentée à de multiples reprises lors de leurs entraînements, il serait bien moins difficile de le suivre lui que l'alchimiste dont elle ignorait presque tout.

Il ne lui fallut que peu de temps pour rejoindre l'orifice par lequel s'était glissé Zane et dont s'échappait une odeur pestilentielle, un charnier aurait senti meilleur... Avec un effet d'écho, la jeune femme repérait malgré tout sa cible à l'entendre vociférer. Le passage était donc piégé mais au moins, il avait fait les frais du premier traquenard, lui permettant sans doute d'avancer un peu plus loin que lui. C'est sans un bruit qu'elle descendit l'échelle, étendant son sort de localisation à tout ce qui l'entourait pour visualiser au mieux les lieux. S'aidant des pics acérés esquivées par le démon et désormais plantées dans les murs, elle se coula au sol sans un bruit, ne repérant aucune autre présence que celle du brun.

- " Navrée, j'ai certaines obligations, mais aucun mérite à en retirer,  je te les laisserais. "

Inutile de préciser qu'elle le laissait dans sa cage pour avoir le loisir d'agir à sa guise sans que son ancien ami ne vienne s'en mêler. Au delà de tuer l'alchimiste, elle avait bien l'intention de donner une leçon, non, un avertissement, à ses complices qui pourraient tomber sur le corps de celui ci. Par bonté d'âme et en souvenir de son aide et des bons moments passés en sa compagnie, elle avait l'intention de laisser sa tête intacte et de la livrer à celui qui l'avait initié à bien des arts, elle savait qu'il serait vexé mais c'était tout ce à quoi elle était prête à consentir.

Ses paumes glissaient lentement sur les petites lames fixées à sa taille avant de s'en saisir, simple mesure de précaution... Qui s'avéra très utile bien qu'un peu faible lorsque celui qu'elle recherchait, invisible jusque là, réapparut soudainement sur la vue de l'esprit qu'elle avait des reliefs du lieu, comme s'il avait toujours était là. Elle eut à peine le temps de visualiser une paroi amovible se refermer derrière lui qu'elle sentit le poids d'un épais filet de cordes projeté sur elle et la clouant littéralement au mur, lui faisant goûter au supplice des pics esquivées plus tôt par Zane.

La douleur marquait son visage et s'échappait de sa gorge dans un gémissement mêlé à un grondement de rage alors que l'alchimiste, sur de sa victoire, approchait des deux captifs.

_ "  C'est là tout ce qu'on envoie à ma poursuite ? Pour un peu je serais presque vexé ! " Il riait, sans doute, sans savoir qu'elle était l'une des anciennes cible de ses expériences contre nature. Mirari bouillait de rage, blessée en de multiples endroits mais pas assez profondément pour lui causer de graves lésions mais bien suffisamment pour utiliser son sang avec bien plus d'efficacité.

La blanche le laissait partir dans un monologue sur ce qu'il pourrait faire de si piètres spécimens, se concentrant pour couler son sang aux pieds du maniaque qui semblait certes, doué d'une grande capacité pseudo scientifique mais de bien peu de pouvoirs... Une seconde plus tard, il hurlait de douleur, ses pieds traversés par de longues pics de sang qui se refermèrent sur eux, le privant de toute fuite. La jeune femme décollait alors l'un de ses bras du mur non sans grogner de douleur pour saisir l'une de ses deux lames et mit fin à sa propre captivité. Son verso ruisselant du liquide carmin qui était son arme la plus redoutable, son expression plus froide que celle de Zane lui-même, il n'y eut pendant quelques secondes que le bruit de sa petite lame éventrant l'alchimiste de l'estomac au pubis, ses cris stoppés par la brutalité et la douleur qui traversaient ses chairs alors que ses entrailles tombaient au sol dans un bruit humide et répugnant sous ses yeux écarquillés. Non il ne mourrait pas de si peu... Ce n'était pas encore le moment. Ce n'était pas assez.
1075 mots
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité

avatar
Ven 01 Avr 2016, 19:28


Quelle garce ! Elle lui passait sous le nez sans lui apporter aucune aide, et en plus de ça, c’est tout juste si elle lui avait prêté un semblant d'attention. Elle ne condescendait même pas à lui adresser la parole ; s'avisant de continuer son petit bonhomme de chemin, et ce comme si de rien n'était. Elle allait s’en mordre les doigts si jamais il réussissait à la rejoindre. Mais avant de penser à ça, encore fallait-il qu’il se dégage de là par ses propres moyens. Il était temps d'envisager de dompter le métal un de ces jours, ça pouvait lui être fortement utile à l’avenir. Bien, les barreaux n’étaient pas remarquablement épais, alors il pouvait certainement expérimenter autre chose. Enlaçant les pièces de métal avec ses doigts, il injecta de la magie à ces derniers puis les distendit de toutes ses forces afin d’écarter petit à petit le soutien de la cage. Lorsqu’il eut suffisamment d'espaces pour se glisser au travers, il s'engagea finalement à l'extérieur, se laissant porter par le poids de son corps pour s'écrouler tout en bas. Désormais conscient des pièges qui le guettaient, il évinça chacun d’entre eux sans même broncher ; invoquant son sabre pour disperser les fléchettes et autres tentatives qui ne l’atteindraient plus deux fois de suite. Il savait qu’il devait rapidement rattraper la blanche s’il voulait éviter l’inévitable. Il se souvenait très bien du caractère impulsif de son ancienne partenaire. Aussi loin qu’il s’en souvienne, elle avait toujours été explosive avec ce qui la dérangeait. Enfin, dans son cas il était plus juste de parler d’une ténacité qui la poussait à mettre fin à ses désagréments sans se poser de questions. Évitant de perdre davantage de temps à réfléchir sur les conséquences d’un tel acte, il s’élança en avant en dépliant ses ailes pour aller le plus vite possible, se coiffant même d’une magie particulière qui lui fit accroitre sa vélocité. Il emprunta les nombreuses intersections avec une souplesse imparable, virant au bon moment et s’engouffrant dans des débouchés lorsque cela lui était nécessaire. Comme elle n’avait pas pu prendre beaucoup d’avance, il arriva bientôt jusqu’à elle, mais c’était déjà trop tard.

Alors qu’il inhiba net son impulsion par un dérapage contrôlé le faisant glisser sur plus ou moins deux mètres, Mirari venait tout juste d’assener le coup fatal à l’alchimiste au moment où elle termina son incision verticale. Enfin, il n’était pas encore vraiment mort, mais sa survivance ne tenait qu'à un cheveu qu’il suffisait à peine de frôler pour en finir. Comment avait-elle pu faire ça en si peu de temps ? L’ancienne voleuse avait visiblement troqué sa précédente fonction avec celle d’une assassine aussi réactive que vive d'esprit. Elle ne rigolait plus, et surtout, elle ne perdait pas de temps. Qu’importe. En restant toujours aussi paisible, il parcourra le restant du chemin avec les bras ballants le long de son corps. Se presser à ce stade ne lui servait plus à grand-chose compte tenu de la situation. Avant qu’il ne l’atteigne, elle avait largement l’occasion de s’occuper de sa victime une dernière fois. Cela étant, il renonça à marcher lorsqu’il se trouva à un peu plus d’un mètre d’elle. Il inspecta successivement l’aveugle et l’alchimiste, dont les intestins avaient été dispersés au sol, trempant dans une flaque de sang qui procurait au climat cette exhalaison si fétide. Il fallait véritablement être familiarisé à cette vue sanglante ainsi qu’à l’émanation qui s’en échappait pour ne pas vomir sur place, mais il devait reconnaitre que sa façon de procéder était remarquable. Ainsi campé à sa position, Zane tendit sa main vers l’avant, la paume en direction du plafond. C’était comme s’il invitait Mirari à la prendre pour le rejoindre. Ça aurait pu être le cas si le démon ne remuait pas ses doigts d’une façon très insolite. Là, il ressemblait maintenant à un marionnettiste, qui, à défaut de manipuler la blanche pour en faire un pantin, se servit préférentiellement du sang contenu dans le corps déchiré pour le projeter brusquement sur la jeune femme. Le liquide s’enroula tout de suite autour de ses poignets, de ses chevilles, de son cou, de sa taille et se répandit comme un virus qui se rigidifiait de plus en plus en un élément solide qui paralysait chacune de ses articulations. À cela, il rajouta l'élément de la pierre pour éviter qu'elle ne lui retourne son numéro.

Dès lors qu’il supputa la restriction suffisante, il agita subitement une lame qu’il logea adroitement entre les deux yeux de l’homme indisposé. Il se pencha ensuite afin d’attraper le pan du vêtement de Mirari, la hissant avec autant de facilité qu’un petit objet qu’il déplaça derrière lui. Il posa enfin un genou à terre dans le but d’ausculter celui qui était maintenant définitivement mort. Le ton austère qu’il arborait en adéquation avec ses quelques grimaces le révélait d’une certaine perplexité. De sa grande main, il engloutit le crâne du cadavre, les phalanges du tentateur relâchant une sorte de fluide. Il se releva ensuite en restant plusieurs secondes immobile, passif. Comme animé d’une seconde vie, le corps inerte de son compatriote afficha des spasmes, puis il se releva ensuite en étant comme désarticulé. Il fit un pas maladroit, basculant légèrement sur le côté, puis un autre, toujours avec la même instabilité. Son bras se leva lentement tandis que sa main tremblante approcha de la gorge de Mirari. Avant de la saisir, il s’arrêta de vivre et s’écroula comme un mannequin privé de ses fils. Zane avait simplement souhaité lui faire une exhibition de son pouvoir le plus sinistre. Les dépouilles étaient en partis devenus ses alliés, alors comme une mise en garde à son attention, il lui disait en quelque sorte de ne pas trop le chercher. Les cadavres, le sang… autant d’armes pour un démon de sa trempe était une bénédiction pour lui, un cauchemar pour ses ennemis. Il s’agissait là de deux matériaux qu’il pouvait dénicher absolument partout. Il ne maitrisait pas encore très bien cette nouvelle vertu, mais nul doute qu’il apprendrait à s’en servir mieux que personne à force de tentatives. De plus, cet homme qui était sans vie, s’il ressemblait effectivement trait pour trait à Cryptor, mais ce n’était pas lui. Un faux corps ; rien d’autre. Il avait certainement utilisé son alchimie pour aboutir ce tour de force. Le diable fit donc demi-tour avant de calmement repartir. « Suis-moi. Nous allons le faire sortir de son trou, ensemble. » La roche qui retenait la blanche se brisa. Même si le commentaire semblait avoir été dit froidement, un pas avait été franchi. Mirari n’avait pas mis longtemps à avancer les bons arguments pour le convaincre. Elle avait eu envie de l’éviter. Il décidait l’inverse, sans discussion.


1124 mots
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité

avatar
Sam 23 Avr 2016, 18:57




Elle ne s'était pas doutée un instant des nouveaux dons du démon et quand il l'eut rejoint, elle se serait attendu à tout sauf à se qu'il s'en prenne à elle avec sa magie de prédilection. Bien que l'aveugle se soit préparée à une quelconque attaque, ce n'était sûrement pas à celle-ci et la sensation... Plus dérangeante encore de celles des ombres qu'il utilisait habituellement sur son corps. L'humidité et la fermeté du sang étaient bien plus dérangeantes que la sensation froide de néant qui accompagnait inévitablement ses pouvoirs obscurs. Quand la roche prit le relais, ce fut presque un soulagement pour la blanche. Avec un peu de retard, elle réalisait que l'angoisse inspirée par la prise du sang sur son corps l'avait bien plus atteinte qu'elle ne l'aurait désiré, son souffle court et saccadé se calmait seulement avec un effort conscient de sa part, chose qui lui coûtait d'admettre et qui valut une rancœur toute nouvelle à l'encontre du démon. Ses dons ne l'impressionnait pas vraiment, il était évident qu'il n'était pas resté les deux pieds dans le même sabot à l'attendre en pleurnichant... L'idée aurait pu être amusante si Zane n'employait pas la pire des magie... Celle qui vous retournez les entrailles, de celles, interdites entre toutes, de celle contre nature, que même le mal n'ose assumer que sous couvert d'objectifs démesurés nécessitant de telles extrémités. Tous ses sens s'affolaient à l'approche de l'alchimiste, du moins ce qui aurait du être l'alchimiste mais le démon le stoppait alors même que la jeune femme était à la limite de l'affolement, semblable à de la crainte purement instinctive et animale, tentant de se débattre tout à fait inutilement.

C'est les paroles du beau brun qui la sortir de cette considération terrible du corps sans vie mais animé, même s'il était à nouveau immobile, cette sensation de malaise restait agrippée à ses tripes et lui glaçait le sang. Si vider ses entrailles n'était pas plus qu'une formalité, capable de tout ou presque pour se venger et faire souffrir ceux qui avaient eut l'audace de nuire à la famille Shax, l'aveugle avait le coeur au bord des lèvres quand Zane l'informait sans étalage d'explications inutiles que ce qu'elle avait prit pour l'alchimiste, bien que troublée par son absence de présence, n'était en réalité qu'une marionnette pour les berner ... Et lui faire gagner un temps précieux! Elle espérait bien qu'ils parviendraient à lui mettre la main dessus sinon sa colère se tournerait toute entière vers son ancien acolyte.

Rien que le mot "ensemble", employé sur le ton péremptoire qu'affectionnait le démon la faisait bouillir intérieurement. Il se prenait pour qui ? Ils n'avaient plus rien en commun depuis longtemps à part peut être une certaine nécessité à tuer mais pour des motivations bien différentes. La rehla était devenue aussi malsaine que son ancien professeur mais ses ambitions conditionnées par sa faible espérance de vie n'étaient plus en adéquation avec une vie d'enseignement aux côtés de Zane. Ceci dit, elle rongeait son frein, pour cette seule et unique fois, sans doute la dernière, où ils officieraient ensembles.

A nouveau libre de ses mouvements, son visage, habituellement neutre voir indifférent était devenu presque dur, lui donnant cet air intransigeant et dangereux que l'n peut trouver aux belles de nuits qu'avaient pu côtoyer Zane. Il n'y avait plus rien d'innocent en elle depuis la dernière fois où elle avait vu Caelum, qu'il lui avait annoncé la fin qui l'attendait prématurément et les raisons de sa chute à venir.

Toujours sans un mot, la plus jeune emboîtait le pas au démon, retournant sur leur pas jusqu'à déboucher sur un autre couloir, plus étroit et bien plus bas dont l'une des parois taillées à même la roche était parcourue d'une corde, seul guide dans l'obscurité complète, non pas que ça change quoique ce soit pour elle mais elle relançait son sort de localisation sur Cryptor. Cependant, à la manière d'un sonar, l'écho se répercutait aux parois, ne lui donnant qu'une simple direction générale à actualiser à chaque virage. Ca lui prenait plus d'énergie que nécessaire surtout avec les blessures récoltées à l'étage inférieur qui distillaient son sang à chacune de ses enjambées sans être réellement douloureuses mais il lui était devenu difficile de laisser l'issue d'une confrontation au soin d'un éventuel partenaire ou pire, de son adversaire.

Même si Zane devant elle lui assurait une certaine sécurité, elle n'aimait pas cette position, se sentant bloquée dans sa progression bien que la vitesse de croisière du brun fut largement suffisante pour qu'elle ne se sente pas gênée. Avec un temps de retard, elle réalisait que c'était sa présence qui la mettait mal à l'aise. La jeune femme se sentait le droit, vu sa condition, d'avoir disparu mais à la fois... Elle s'en voulait de ne pas lui avoir dit au revoir à défaut de lui avoir expliqué. Il pouvait s'estimer heureux, c'était peut être l'un des seuls à pouvoir encore se vanter d'être celui pour lequel elle éprouvait du remord.

Ils finissaient par déboucher sur une toute petite salle, à peine plus grande qu'un vestibule, visiblement sans issue pourtant, les dons de Mirari s'affolaient, lui criant que celui qu'ils cherchaient se trouvait juste derrière une des parois, celle-ci n'était pas de pierre sinon jamais elle n'aurait jamais pu le sentir mais qui sait ce qui les attendait encore ? Il avait prouvé qu'il était très créatif en matière de piège.

- " Il est juste derrière... " Murmurait-elle à Zane, sa main fluette cherchant déjà le mécanisme qui devait enclencher l'ouverture du passage. De part la promiscuité du lieu, elle sentait la chaleur corporelle du démon toute proche et son odeur qui lui parvenait par instant malgré la puanteur de l'endroit, la troublant très légèrement, juste assez pour lui tirer un frisson qui parcourut toute son échine. Elle se persuadait que c'était ses blessures qui faisait trembler sa main quand elle trouvait la petite pièce ronde à encoche qui semblait pouvoir pivoter. Un souffle profond passait ses lèvres, chassant son trouble alors que sa main libre saisissait ses armes, prête à entrer. Derrière le mur qui les séparait encore de Cryptor, on l'entendait s'agiter, des objets métalliques et de verres s'entrechoquant sous l'effet d'une hâte qu'ils pouvaient tout à fait comprendre mais au moins, il semblait seul.

1133 mots
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité

avatar
Lun 25 Avr 2016, 22:06

La tension entre les deux ex-partenaires était tangible. Deux inconnus qui marchaient ensemble pour la résolution d’un incident qu’ils espéraient régler au plus vite, cette pérégrination se limitait à ça. Mirari restait muette bien qu’il pût facilement ressentir son mécontentement. Il n’en avait cure puisque c’était ça -ou rien. L’alchimiste avait fui et ses responsabilités. C’était donc à lui de le débusquer pour le châtier à sa façon. S’il voulait devenir souverain, ça n’était pas pour rester passif, mais bien au contraire pour assurer le service encore plus qu’il ne me faisait à l‘heure actuelle. Dans sa démarche assurée, il n’avait aucune bride de piste qui pouvait plausiblement le mener à ce psychopathe des produits illicites. En revanche, il s’orientait grâce à l’architecture, et notamment par des vestiges laissés sur son passage. Cryptor était un démon de petite taille, mais il avait toujours la fâcheuse habitude à porter de multiples potions sur lui pour compenser sa faiblesse. En partant de là, les divers liquides qui imprégnaient les murs permettaient de dévoiler le chemin qu’il avait pu emprunter. L’aveugle avait l’avantage d’être plus svelte que lui pour s'engager dans les endroits les plus exigus. Râlant quand à l’idée de devoir se tordre comme un contorsionniste pour passer, le démon s’effondra sur une étendue d’eau. De plus, le couloir était plongé dans les ténèbres. Pour un individu qui s'appuyait beaucoup sur sa vue, il éprouvait quelques tracas à bien s’orienter. Au bout de celui-ci, ils arrivèrent dans une petite pièce vraiment exiguë.

Mirari lui dévoila plus ou moins sa position grave à un sort de localisation. « hm. J’espère que ton information est gratuite. Je ne paye qu’en nature. » Après cette remarque impertinente, l’homme démuni de la plus petite parcelle de réticence donna un immense coup de pied dans le mur, ceci afin de détruire la paroi au lieu d’attendre l’ouverture du chemin plus accessible. En dehors du brouhaha consistant, il causa surtout la levée d’un nuage de poussière qui embrumait sa propre vision. Zane renifla dans un rythme assez soutenu. « Le vrai se trouve bel et bien ici. Je pourrais reconnaître sa puanteur entre mille. » Quand la poussière se dégagea finalement, seule une pièce munie d’instruments de toutes sortes était susceptible d’être apparente. Aucune trace d’un être organique, hormis éventuellement la présence de Zombies qui se réveillèrent subitement. L’alchimiste se pointa auprès de l’un d’entre eux. Il paraissait aussi surpris que paniqué. Il tenait un grand sac entre ses deux mains. Sac qu’il peina à tirer jusqu’à la sortie suivante qu’il entreprit de passer grâce à sa brigade spéciale. « T’as vu ça, chérie ? Il essaie de nous ralentir avec des morts à moitié vivants, ou l’inverse selon les goûts. » Il avait intentionnellement appelé Mirari ainsi, ne serait-ce que pour l'irriter ou la faire sortir de ses gonds. Toutefois, Zane n’avait aucune envie de perdre son temps ici à combattre des espèces aussi pitoyables. Sans prêter attention au cadavre qui tendait ses bras pour lui faire un câlin, le démon sillonna la pièce comme si rien ne se dressait sur sa trajectoire. Quand l’un d’entre eux approchait de trop près, il fit simplement un mouvement sur le côté, et à quelques rares occasions, il en poussait un ou deux comme il l’aurait fait pour bousculer une personne dans la foule. Sans perdre plus de temps, il accéda à l’autre bout sans aucune embûche. Tournant le visage vers Mirari, il lui adressa un clin d’œil qu’elle ne pouvait pas discerner, ses deux mains étant posées sur les cadres de la porte battante. « Je vais devoir te fausser compagnie le temps d’un épisode. Tu sais combien j’aime les suspenses. Celui-ci me paraît très bien. J’ai des affaires de grande personne à régler. Amuse-toi bien. » Il referma brusquement la porte avant de la bloquer avec une tige en métal qu’il arracha auprès de la canalisation.

Sans perdre plus de temps, il se dépêcha de suivre la voie qu’il suspectait être là bonne. Abandonner l’aveugle dans une impasse aux prises avec des êtres sans vie n’avait pas été dans son plan d’origine. Toutefois, tout ce qui se passait au sein des démons ne concernait que lui et les individus de sa race. Peu importe les sentiments qu’elle éprouvait vis-à-vis du criminel, ça ne la regardait pas, d’autant plus qu'elle ne concernait pas ses obligations. Navigant dans les contrées obscures de la base secrète, le démon détourna une salve de fléchettes empoisonnées d’un revers de sa lame. Dans la lignée de son parcours, il s’éleva d’un bond dans les airs pour trancher la cordelette qui soutenait un autre de ces pièges. Désormais, il comprenait parfaitement la logique de ses méthodes outrancières qui avaient pour seul dessein de le ralentir. Rattrapant le petit bonhomme en une poignée d’enjambées, le diable se mêla gracieusement à l’obscurité afin d’atteindre un étroit passage qui se referma sur lui quelques secondes plus tard. La vitesse et la portée de son élan furent si conséquentes qu’il se heurta sauvagement sur la paroi d’une petite chaumière -dont l’emplacement était plus qu’étrange-, embarquant tous les meubles sur sa trajectoire. Malgré la collision, il se relava promptement, allant même jusqu’à se servir de sa vitesse pour jaillir tel un éclair sur son homologue -apparemment choqué par son entrée si fracassante. Il porta brusquement son avant-bras sous la gorge de ce dernier, le plaquant comme le dernier des déchets. « Nous allons pouvoir discuter, à moins que tu aies une soudaine envie de jouer avec moi pour la énième fois. Je te le déconseille si tu veux survivre encore un peu. » « Pa… pardon Zane. Je ferais tout ce que tu veux, mais par pitié arrête ! » « Tu vois quand tu veux. » Il s’écarta pour le laisser respirer. Cryptor peinait à reprendre son souffle. Un jeune homme fragile qui devait constamment compter sur ses préparations pour avoir un semblant de chances contre les plus hauts gradés. Zane s’installa naturellement à la chaise qui se trouvait en bout-de-table -après l'avoir remise sur pied- puis il posa ensuite ses pieds sur la table, arrachant une pomme qu’il croqua nonchalamment. L’alchimiste prit timidement place à ses côtés. « J’ai appris que tu étais devenu parjure. Quelle évolution depuis la dernière fois… qu’est-ce que tu vas faire de moi ? » Son rire sardonique résonna entre les quatre murs. Il approcha brusquement son visage de l’homme pour lui faire miroiter son regard le plus malsain. « Nous attendons une invitée spéciale. Soit patient. » Mirari était bien sûr la conviée en question. Il savait qu’elle parviendrait jusqu’à eux dans les moindres délais.


1098 mots
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité

avatar
Lun 25 Avr 2016, 23:20


Zane, ses répliques, son arrogance... Ça lui aurait presque tiré un sourire si le climat entre eux deux n'avait pas été si tendu. C'est un simple "crétin" qui fut sifflé entre ses lèvres alors qu'il explosait, très discrètement, le pauvre mur qui n'avait rien demandé et avait simplement eut le malheur de se trouver là, entre le démon et sa proie.

Elle n'avait aucun besoin de confirmation que son information était la bonne, cette fois, elle le sentait aussi clairement qu'un phare en pleine nuit et ce, sans avoir à se soucier de la poussière ou de l'obscurité. Par contre, ce qu'elle sentait aussi c'était ces êtres mouvants, presque plus objets dans le cadre de sa perception qu'individus, des sans vies, sans âmes, des corps vides. C'était extrêmement désagréable, dérangeant pour elle et ses capacités de localisations s'en trouvaient perturbées, beaucoup moins précises. Alors qu'elle aurait pu dire les mouvements précis des doigts de tout être vivant, ici, elle avait déjà du mal à sentir la distance qui la séparait des zombies.

Le chérie, employé par le démon ne fit qu'augmenter son agacement et son inconfort, la réponse fut cinglante mais teintée de nervosité.

- " Seulement dans tes rêves, je laisse ça à tes succubes. "

L'aveugle se fiait un peu aux déplacements de Zane, limpides pour elle, et au peu qu'elle appréhendait des déambulations des zombies pour avancer, mais très vite, le démon la distançait et surtout, lui faussait compagnie en l'abandonnant à son triste sort! Salopard...

Quoique, c'était un prêté pour un rendu. Un sourire étira ses lèvres, basse vengeance et test de compétences, voilà ce qui faisait d'une pierre deux coups pour le beau brun. Il n'avait rien perdu de sa maîtrise des coûts et de l'effort en tous cas. Le son la renseignait assez bien sur la manière dont il avait bloqué la porte mais très vite, ce ne fut plus du tout celle ci qui occupa toutes ses pensées mais bien les pauvres hères qui avaient eut le malheur de se retrouver jouets de Cryptor...

Quitte à devoir s'en défaire pour parvenir à gagner assez de temps pour ouvrir la porte, autant laisser leurs corps au repos éternel qu'ils n'auraient jamais du quitter. De la petite besace qu'elle portait contre sa hanche, elle sortit le manteau de plume aux caractéristiques étonnement protectrice obtenu en guise de rémunération pour avoir libéré un étrange fermier du joug d'un démon sur sa liste de gens à éliminer... La préservant d'éventuels coups ou morsures, elle était désormais plus sereine pour affronter les immondes morts vivants qui s'approchaient à pas lents et maladroits. Un frisson lui glaça le sang, comment tuer des morts hein ? Surtout sans savoir précisément où ils se trouvaient ? Utiliser ses pouvoirs seraient en tous points inutile et une bête perte d'énergie... Alors elle n'avait plus qu'une seule solution.

La blanche rassemblait tout son courage et surtout la colère qui la caractérisait et qui commençait à gronder en elle face à l'épreuve imposée non par Cryptor mais par Zane dont elle été loin de posséder la force physique et avança, tout simplement, lames en main. Il lui fallait juste ne pas se laisser coincer, ne jamais cesser d'avancer jusqu'à la porte et planter ses lames dans tout ce qui ressemblait de prêt ou de loin à un orifice sur la tête putride de ses agresseurs en espérant blesser suffisamment profondément le cerveau pour qu'il ne puisse plus commander aux muscles.

Si son plan marchait, il lui fallut plusieurs longues minutes, qui lui parurent durer une éternité, avant de parvenir à franchir la porte et surtout à la refermer au nez des zombies survivants. Le plan été rudimentaire, son efficacité ... Aléatoire. Elle se félicitait d'avoir emporter son manteau de plumes, aussi étrange soit il, il lui avait sans douté sauvé la vie, et à plusieurs reprises ! La suite fut plus aisée avec Zane qui laissait derrière lui une trace si visible que même un enfant aurait pu le suivre, c'est sans crainte qu'elle se glissait dans le passage menant à la chaumière, convaincue de l'efficacité du démon autant que de son impertinence.

A son arrivée, il ne lui fallut qu'une seconde pour constater la présence de Zane, et de Cryptor, aucun doute, mais surtout Siran ... Dissimulé dans son élément de prédilection. Très bien. Elle ne savait par quel miracle son compagnon l'avait retrouvée mais elle était ravie de le savoir là.

La nervosité accumulée depuis le début de cette aventure trouva, brusquement, un exutoire, coupant aussi très nettement la distance entre le démon et elle plutôt que de la creuser contrairement à ce qu'elle aurait aimé faire. La blanche se plantait face au brun, furieuse, poings sur les hanches et la gifle partie, un peu emportée par les sentiments de la jeune femme, qui si elle avait eu l'occasion d'y réfléchir, se serait peut être, ou pas, abstenue.

- " La prochaine fois que tu laisse un autre homme que toi poser la main sur moi, assures-toi qu'il soit en vie, que je puisse le démembrer et me réjouir de son agonie ! "

C'est sans doute ce qui avait été le plus effrayant, l'absence de douleur et de conscience de ses adversaires, elle s'était sentie démunie, frustrée, très frustrée surtout, pas réellement en danger juste très énervée de ne pas avoir pu "punir" ces êtres qui se dressaient entre elle et son objectif convenablement.

La frustration et la fureur qui agitaient son âme se lisait dans son regard laiteux tourné avec toute son intensité vers Zane. Un coin de son esprit lui disait que sa dernière phrase comportait comme une erreur dans l'énoncé mais dans son état, impossible de mettre le doigt dessus et en même temps... Ce n'est pas comme si elle avait eut l'intention de faire preuve de mesure, pas dans sa situation, pas en laissant son caractère prendre le pas depuis des mois. Oubliant presque qu'elle devait ces monstruosités à celui assit en face du brun, comme s'il était devenu secondaire, elle restait plantée face à son ancien professeur, attendant sa réaction, un affrontement, un éclat de voix ou de force... . Presque. Derrière Cryptor, son ombre venait d'abriter discrètement Siran, prêt à le subtiliser à la vue de tous pour le soustraire au châtiment de Zane et le laisser tout entier à celui de sa compagne. Il n'attendait qu'un geste de celle ci pour opérer.
1110 mots
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité

avatar
Mar 26 Avr 2016, 15:50

En ayant appris la patience, Zane s’était instruit de nouveaux moyens de pression qu’il utilisait régulièrement pour tirer les vers du nez de ses adversaires. Cryptor était loin d’être à l’aise, pour témoignage, son effort constant à essayer de se dérober au regard accusateur du démon. Le silence qu’il avait implémenté n’était pas pour réjouir l’alchimiste qui aurait donné tout l’or du monde pour s’enfuir en toute hâte. Il savait cela impossible à cause de la trop grosse différence de niveau. Un seul geste mal interprété venant de sa part et il se faisait occire sans équivoque sur-le-champ. La manière avec laquelle le scrutait Zane le plongeait dans une sueur absurde. « Détends-toi, mon grand. Elle ne devrait plus tarder. » Tandis qu’il tapota ses doigts sur le bois en chêne qui servait de composition à la table, l’individu à l’aspect rabougri hésita à lui poser la question. Il ouvrit à peine ses lèvres tremblotantes avant de se faire devancer par son ravisseur. « Tu veux savoir pourquoi je l’attends ? Tu verras. » Il le disait d’une manière à la fois enjouée et mystérieuse, comme s’il avait une idée derrière la tête qu’il se devait d’assouvir par tous les moyens. Alors que ce dernier s’apprêtait à se lever de sa place pour sans doute essayer de partir, il réalisa avec étonnement qu’un sort magique l’en empêchait, même s’il était incapable de dire quoi exactement. Avec un sourire non dissimulé, le vil coquin se distrayait de le voir s’agiter tel un enfant apeuré qui allait recevoir un châtiment digne de ce nom. Ce qu’il ne savait pas, c’est que Zane était loin d’avoir la tendresse d’une mère. Quant à Mirari… eh bien, elle entra justement à ce moment-là. La jeune femme avait visiblement éprouvé un certain mal à ne pas pouvoir se lâcher comme elle aurait dû le faire dans des circonstances moins atténuantes. En effet, le démon avait comme subtilisé une sucrerie à un enfant au dernier moment. N’importe qui se sentirait frustré après ça, et c’est précisément ce sentiment en question qu’il avait bravé à infiltrer dans la douce blanche. Quoiqu’elle cherchait à accomplir, et, peu importe à quel point elle avait changé pour y parvenir, il comptait bien lui montrer qu’il avait atteint un niveau supérieur dans la fourberie qu’elle n’avait pas encore acquise.

La cruauté et la manipulation avaient toujours été dans ses gènes, mais à présent il servait les deux plats à des sauces divines. En voyant Mirari s’approcher, il savait déjà à quelle réaction s’attendre lorsqu’elle lui tendit sa main pour asséner une gifle plus éloquente qu’un discours. Il l’avait mérité. Quoique, en toute objectivité, il aurait mérité bien pire. La claque avait à peine détourné son visage, mais il avait au moins essuyé toute la rage qu’elle gardait en son sein. Les jambes croisées et l’air toujours aussi confiant, il attrapa brusquement le bras de Mirari, lui restreignant toute autre agression qu’elle aurait pu regretter par la suite. En revanche, lui-même était étrangement calme. « Avant ça, je t’aurais probablement renvoyé la pareille en te frappant de toutes mes forces. Si tu tiens tant que ça à exprimer ta haine, je te l’offre sur un plateau d’argent. » Pour souligner ses intentions, il borda sa main autour de la mâchoire de la blanche pour la tourner en direction de Cryptor qui essayait encore et en vain de se détacher de sa place. « Je me moque de la condamnation de ce fou. Du moment que tu n’abimes pas trop sa tête, ça me convient. Montre-moi à quel point tu as grandi. Confirme-moi si je peux toujours te faire confiance et prouve-moi que je peux encore avoir besoin de toi. » Il savait que Mirari n’avait pas réelement abandonné l’idée de pouvoir lui être utile. Sa disparition avait été un problème, mais aujourd’hui elle était de retour et deux choix s’offraient à elle. Soit elle décidait de s’enfuir à nouveau, soit elle venait à l’affronter avec de bons arguments. L’homme se leva ainsi lentement de sa place afin de lui faire face. Alors qu’il gardait son emprise sur elle, il l’attira brusquement à lui pour apporter la plus grande proximité entre eux. Ils pouvaient à présent sentir le souffle se répercuter sur l’autre. « Tue-le et tu seras libre de partir sans devoirs de me fournir la moindre explication. Tu sais combien je me complais à prendre des risques, et moi je sais que je ne pourrais pas te convaincre sans une bonne démonstration. J’avais anticipé ton animosité, c’est pourquoi je vais faire confiance à notre ami. » Le corps du démon éclata comme un ballon que l’on venait de percer pour le faire paraitre aux côtés de l’alchimiste.

En posant ses paumes sur les omoplates de ce dernier, il éprouva instantanément le stress dont il était envahi. En approchant ses lèvres de son oreille, il lui tendit sa main ouverte après lui avoir susurré quelque chose. Cryptor passa ses doights à l’intérieur de ses vêtements pour évacuer une petite fiole qu’il confia à son kidnappeur. Sans chercher à examiner le produit, le démon ingurgita le flacon dans son ensemble. Il s'armait de risques, puisque s’il s’avérait qu’il avait pris du poison, alors il perdait la partie, auquel cas personne ne pourrait le sauver. Cependant, ce qu’il lui avait dit avait suffi à le détourner de cette voie. En effet, en patientant un peu, il se retrouva complètement enveloppé d’un interminable ruban noir qui ondoya sur chacun de ses membres pour le ligoter comme un saucisson. Seule sa tête fut épargnée par l’entrave qui empêchait toute mobilité indécente de se produire. Zane était devenu aussi inoffensif qu’un insecte, et c’est exactement ce qu’il avait voulu. Libéré de ses propres restrictions, Cryptor se redressa de sa chaise en ricanant. « J’ai passé un accord avec lui. En me fournissant cette attache, il permettait à mon pouvoir de se briser tout en évitant que je m’en prenne à lui. En revanche, je lui ai fait une proposition qu’il ne pouvait pas refuser. » L’alchimiste dégaina une seconde bouteille qu’il s’empressa de consommer. Son apparence se bouleversait d’elle-même par des soubresauts. « Je lui ai promis de travailler avec lui et de l’introduire à nouveau en enfer avec un poste d’autrement plus important s’il réussissait à te tuer. » Ses yeux s’écarquillèrent en harmonie avec un sourire affolant de sournoiserie. « Donnez tout ce que vous avez, mes agneaux. » La démence se lisait sur son visage. Il ne connaissait plus aucune limite.



1080 mots
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité

avatar
Mar 26 Avr 2016, 23:55



En aurait-il pu être autrement ? C'est bien ce qu'elle lui avait proposé plus tôt, le tuer et épargner sa tête pour qu'il puisse s'accorder le mérite de sa traque ou au moins, la preuve de sa mort... Sa colère s’amplifiait de seconde en seconde, qu'est ce que cette force surhumaine, injustement détenue par le démon, pouvait lui être insupportable! L'aveugle aurait pu lutter avec ses pouvoirs... Et s'épuiser dans une bataille qu'elle n'était pas sûre de remporter tout en mettant en péril ses objectifs. A commencer par celui assit à la table. Elle se contenait, se méfiant des manigances de Zane comme de la peste désormais et attendant de voir à quelle sauce elle allait être mangée. Quant à savoir si elle se rendrait à nouveau utile à Zane ? La réponse était claire, nette et précise dans son esprit. Non. A moins que ses intérêts rejoignent les siens... A vrai dire, pour atteindre certaines de ses propres proies, un démon devenu influent lui serait des plus utile mais avec ou sans lui, elle trouverait une parade. Lui laisser avoir la moindre parcelle de possessivité sur elle était la pire idée qui soit si elle tenait à taire les raisons de sa disparition et de tous ces meurtres. Et la pire chose qu'aurait pu faire le démon, aurait été de la prendre en pitié s'il avait su. La blanche doutait de son apitoiement mais même simplement pour la vexer, il en aurait été capable et elle ne l'aurait pas supporté.

Ce souffle sur son visage provoqua un certain émoi dans son corps et dans sa poitrine, un souvenir d'une rare proximité mais toujours d'une intensité jusqu'alors inégalée.. Rester concentrée sur ce qu'il disait... Et laisser sa colère parler pour elle, à nouveau, furieuse qu'il ait pu ne serait ce qu'imaginer qu'elle se laisserait contraindre à nouveau à le suivre si elle perdait la face ! Plutôt mourir que d'être prisonnière de qui que ce soit à nouveau. Surprise qu'il se volatilise, la libérant au passage, elle avançait d'un pas vers eux, tendant tous ses sens et pouvoirs vers les deux démons pour comprendre ce qui se passait. Cependant, le beau brun, théâtral, lui expliquait avec soin la manœuvre mal honnête à laquelle il venait de se livrer avec Cryptor... S'il avait réellement pensé voir revenir l'ancienne voleuse à ses côtés après cette aventure, il venait de commettre une grossière erreur...

Le visage de la jeune femme se figeait dans une expression de profond mépris, glacial et distant. Zane venait tout juste de lui porter un coup qui faisait très mal à la blanche, il venait de faire la même promesse à Cryptor que celle qu'il lui avait susuré des mois plus tôt dans la cuisine du manoir. Si elle n'avait pas été si vexée qu'il se permette de proposer une telle chose à une ordure comme son congénère, elle aurait pu en pleurer.

- " Tu promets la même chose à trop de gens Zane...  Mais visiblement jamais à ceux qui pourraient réellement en profiter."

Son regard aveugle n'était pas vide, mais plein d'une douleur et d'une colère qu'elle montrait ouvertement à son ancien professeur. Il avait été trop loin. Au moins, sa trahison venait de tuer ses dernières bribes de confiances et de scrupules. Oui, le démon avait été l'un des dernier bastion de sécurité, l'un des derniers repères de la blanche, au même titre que son père c'est dire !

Elle s'approchait de Zane, ignorant ostensiblement la transformation de l'autre démon sous l'effet de sa potion, elle se plantait très proche du brun, sa main se posait sur son torse emprisonné avant que ses ongles ne s'y enfoncent.

- " J'pourrais tout aussi bien te tuer et le priver de ce que tu lui as promit... Et te rayer définitivement de ma mémoire. "

Cela aurait été si simple à vrai dire... Pour une fois qu'il était à sa merci et non l'inverse ! Le simple souvenir de sa propre désertion retenait sa main d'enfoncer l'une de ses lames dans le thorax du brun. A la place, elle lui volait un très furtif baiser et se tournait face à la monstruosité qu'était devenue Cryptor, prête à l'affronter.

Oh oui, elle allait tuer Cryptor, et elle disparaîtrait à nouveau. Ne s'attacher à personne, ne faire confiance à personne, c'est cela que lui avait dit son père pour justifier de sa propre absence, et elle était certaine que le beau démon partageait son avis. Aimer c'était se mettre en danger. S'éloigner à défaut de tuer le lien était la seule option pour ne pas être sous le joug de ses propres sentiments.

L'alchimiste avait employé la même potion que le sous fifre qu'il lui avait envoyé sur la plage le soir de sa rencontre avec Wriir... Celle qui libérait les instincts les plus primaires et démultipliait la force, l'endurance, la vitesse et la masse musculaire, au détriment de la réflexion et de l'agilité. Un seul coup pourrait très potentiellement la tuer... Heureusement pour elle, elle pouvait compter sur ses pouvoirs et pas seulement sur ses maigres capacités physiques...

Cryptor était tout de même plus intelligent et plus réfléchi que le cobaye qu'il lui avait envoyé... Ceci dit, il n'hésitait pas à charger bêtement, comptant sans doute sur l'espace restreint qu'offrait la chaumière pour la bloquer. C'était sans compter sur Siran qui après un geste de sa part, la happait dans son ombre sur le sol, la soustrayant à la charge destructrice.

Se retrouvant bêtement privé de sa proie, le monstre s'immobilisait, sur l'ombre...

- " Bloque le ici, et fais moi sortir derrière lui. "

Le banjee obtempérait sans un mot, conscient de la froide détermination de sa compagne qui ne perdait pas une seconde une fois réapparue pour poser ses deux mains ensanglantées de ses propres blessures sur le dos du démon, toutes proches de ses aisselles. Le sang jaillissait comme de longues lames, déchirant les jointures de ses épaules, un mouvement vif vers le haut finissait de le priver de ses bras. Par expérience, elle savait que la douleur ne l'arrêterait pas et malgré dépense brutale d'énergie et de sang, la blanche décidait de ne lui laisser aucun répit. Employant son sang autant que celui du démon, elle l'enserrait lentement dans un sarcophage liquide, puisant dans toutes ses forces pour couvrir la surface conséquente du corps du démon. Non, il n'aurait pas une belle mort, elle le lui avait promit.

Le sang se resserrait comme un étau sur son corps, de plus en plus, seule sa tête était épargnée. Il fallut de longues minutes à Mirari mais elle brisait chacun de ses os avec application, se régalant de la rage de Cryptor à voir son corps littéralement se liquéfier sous la pression du sang. Assez rapidement, son visage se violaçait sous la contrainte. Peut être lasse de ses grognements, la blanche employait ses lames pour entamer le cou musculeux, mettant de longues secondes ponctuées de bruits humides et d'os brisés répugnants pour le décapiter de la plus sale des manières.

- " Tu peux lâcher Siran... Merci. "

Le banjee réapparaissait à son tour, immobile et visiblement indemne alors que la blanche lançait la tête de Cryptor aux pieds de Zane. Livide et littéralement épuisée, elle n'attendait aucune parole de sa part avant de monter sur le dos de son compagnon.

- " On rentre... "

- " Tu es sûre ? "
1280 mots
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité

avatar
Mer 27 Avr 2016, 22:48

La proposition que lui avait faite Zane n’était pas négociable. Il lui tendait gentiment la perche, davantage pour servir les intérêts de la blanche que pour servir les siens. Peut-être l’avait-elle oublié, mais sa regrettable disparition du monde des vivants ne l’avait pas empêché de poursuivre son but pour prendre progressivement de l’importance vis-à-vis de son peuple. En tant que tel, il était désormais reconnu par quelques loyaux serviteurs qui étaient d’ores et déjà réjouis de l’imaginer un jour au sommet de ce siège royal, qui n’attendait plus que ses fesses pour couronner sa victoire sur ceux qui se dresseraient contre lui. Malgré tout, la blanche demeurait une femme qui avait beaucoup opéré pour lui et ses idéaux. Le courage et la témérité qu’elle avait dû affronter durant toutes ses années de dur labeur auraient pu être récompensés par sa grande bonté, si seulement elle évitait encore de se comporter comme une enfant qui devait nécessairement faire une croix sur lui sans considérer l’apport à tous les avantages qu’il pouvait lui contribuer. Bien entendu, d’après ses vagues souvenirs et l’image qu’il avait préservée de leurs diverses interactions, elle avait aujourd’hui muri pour devenir plus redoutée qu’elle ne l’avait jamais été par le passé. La façon dont elle se comportait révélait d’un profond détachement, et en ça ce fut une belle preuve d’adaptation. Cependant, personne dans ce monde corrompu ne pouvait se targuer d’avoir terminé sa croissance. Lui même n’était qu’à mi-chemin — peut-être même moins — de ses accomplissements à venir. Contrairement à ses allégations diffamatoires, elle n’en était qu’aux balbutiements de ses hauts faits.

Un diamant n’est au départ qu’une simple pierre sans valeur, mais c’est à force d’entretien et de patience que celle-ci peut se révéler oui ou non comme une richesse inappréciable. Lui cracher des reproches à ce stade ne rimait à rien tant la principale fautive de la condition actuelle s’incarnait en elle et en personne d’autre. Le rire sarcastique du démon était là pour lui rappeler qu’il ne lui avait enseigné qu’une toute petite bride de son savoir. Pour vivre parmi les démons, il fallait tout abandonner sans la moindre exception. « Les promesses sont faites pour être marchandées et corrigées. Ne m’avais-tu pas fait la promesse de m’aider à m’emparer du trône ? Ou bien encore de figurer à mes côtés ? Les pactes existent pour réguler les mensonges. Sans eux, un démon n’est qu’un infâme menteur. » À quoi s’attendait-elle en transigeant avec le diable en personne ? Zane avait toujours été différent, non pas car il était plus sage que ses compatriotes, mais justement, car il était plus vicieux que n’importe quelle créature. Ou du moins, il le deviendrait au fil du temps. L’écart majeur se creusait sans doute du fait qu’il avait toujours été d’un naturel spontané, se servant magistralement de son trait de caractère corrosif pour s’entourer d’ennemis avant même de devenir important. Les alliés qu’il s’était forgés en parallèle avaient aussi été nombreux, mais peu d’entre eux avaient réellement survécu à cette alliance. Pour vivre à ses côtés, il était indispensable d’être à la fois fort et démentiel. Il proscrivait l’hésitation et détestait la compassion des uns au point de vouloir supprimer toute essence bénéfique dès qu’il en aurait les capacités.

Pour l’heure, la jeune aveugle planta ses ongles dans son torse, aussi espérait-elle le baigner dans un excès de douleur ? C’était peine perdue. Quant à sa remarque, il n’avait jamais entendu quelque chose d’aussi drôle depuis des siècles. « Tu pourrais le faire, c’est sûr… pourquoi me serais-je mis en péril sinon ? Seulement, tu ne le feras pas. Tu as encore des sentiments pour la profonde abjection que je suis. Et puis… tu n’en as vraiment pas les aptitudes. » Un ton aussi narquois et présomptueux ne pouvait appartenir qu’à lui. En dépit des picotements qu’il décriait sur son épiderme — un peu comme des oiseaux qui le picoraient sans cesse —, son assurance ne s’effondrait pas. Son immobilité avait au moins pour principauté de le faire se focaliser sur l’essentiel du traitement qu’il avait mis en place. En acteur toujours aussi populaire, le démon avait agencé le décor et la manière dont cela devait se terminer bien avant le début de l’acte. En un claquement de doigts, il pouvait décider de tout détruire si l’envie l’en prenait. Toutefois, voir son ex-partenaire affronter le tonitruant Cryptor était une projection qu’il n’aurait désiré avorter pour rien au monde. À ses déplacements de rustre, l’alchimiste fit trembler la hutte qui semblait subitement être devenue une maisonnée de poupée, tout juste apte à accueillir trois invités de marque. En revanche, la concurrente directe du mastodonte eut comme ingénieuse idée de s’aider de son compagnon fétiche pour compenser sa propre faiblesse. S’il avait pu simplement utiliser ses mains, il aurait sans nul doute applaudi l’exploit suivant, lorsqu’elle utilisa le sang à bon escient pour s’en servir comme d’une arme destructrice.

Quelques instants plus tard après le début l’affrontement, la tête du démon roula à ses pieds. La potion cessa à son tour, radiant les rubans dans un crépitement sans vergogne. Libéré de son maléfice, Zane s’accroupit dans le but d’examiner la tête. Il avait souffert : bouche ouverte et regard pétrifié assuraient ce jugement. Le saisissant par sa tignasse emmêlée — ou du moins ce qu’il en restait —, il articula quelque chose dans une langue étrangère, après quoi elle s’éclipsa dans un éclat nacré. Massant ses poignets, l’homme s’avança auprès de Mirari qui comptait visiblement partir. À l’instar de ses autres tours magiques, il invoqua une carte de jeu qu’il lança dans sa direction. Elle représentait l’image d’un roi et d’une reine, séparée par une ligne symétrique. Le roi tenait un cœur entre ses mains, tandis que la reine enrobait un joyau. Le message subliminal derrière cette image pouvait être interprété par différentes versions. « Les choix sont toujours lourds en conséquence. Parfois, certains le sont plus que d’autres. Tu t’apprêtes à partir, et si c’est cela que tu souhaites réellement, je ne ferais pas barrière à ta volonté. Sache seulement qu’après ta retraite, tu ne me reverras plus jamais, et ce quoique tu fasses. La prochaine transition de mon plan m’amènera à prendre le trône. À ce moment-là, je n’aurais plus le temps pour les enfantillages. Si tu en es déjà consciente, alors je te souhaite bonne chance pour la réussite de ta raison d’être. Sinon, rejoins-moi à l’extérieur. » Il lui adressa une ultime révérence avant de tourner les talons et d’emprunter la sortie la moins probable en offusquant le mur d’une nouvelle frappe. Imprégnant ses poches de ses dextres, il prenait un raccourci pour en terminer au plus vite avec ce lieu.




1118 mots
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité

avatar
Mer 04 Mai 2016, 22:53



Encore des sentiments ? Pour lui ? Son orgueil lui hurlait de lui trancher la gorge sur le champs, même s'il soutenait qu'elle n'avait pas les capacités nécessaires pour le tuer, au moins, ça aurait le bénéfice de la soulager... Mais sa rage se déchaînait sur Cryptor non sans un certain sadisme qu'on ne lui aurait pas accordé en la voyant. Le décalage entre son apparence et ses actes était de plus en plus marqué et de ce fait, devenait un véritable atout.

Son macabre office accomplit, Siran retardait sciemment son départ, conscient que la compagnie de Zane pourrait soulager Mirari de bien des peines à atteindre ses proies... Et peut être à rendre ses derniers temps plus "vivants". Avec ses propos corrosifs, ses provocations permanente, au moins, il ferait réagir la blanche, peut être même qu'il susciterait une certaine envie de profiter de ce qui lui restait de temps plutôt que de se concentrer sur sa funeste vengeance. Le démon avait un véritable don tant pour l'émouvoir que pour l'agacer au plus haut degré... Ça aurait le mérite de lui rendre un peu d'humanité.

Pour exactement les mêmes raisons, l'aveugle aurait préféré disparaître dans l'instant pour ne pas laisser le démon mettre à mal le masque de froideur mensongère qu'elle arborait depuis l'annonce de Caelum... Vivre n'avait plus d'intérêt que pour soulager son père du fardeau de leur passé et des intrigues malsaines qui intentaient à sa vie. Il était inutile, à ses yeux du moins, de vivre pour ressentir, pour découvrir, elle n'avait plus le temps ni d'intérêt à le faire et le brun... Avait la fâcheuse tendance à réveiller ses désirs égoïstes de tout ordre, à lui prouver que la passion l'habitait, loin de la mesure, de la discrétion et de la retenue propre à sa race, comportement qui la menait à sa perte.

La jeune femme allait simplement partir, insister auprès de Siran de son ton intransigeant qui ne supportait aucune contradiction lorsque le bruit caractéristique d'un jet lui fit lever la main par réflexe, saisissant la carte par pur hasard. Même sans voir ce qui y était gravé, elle savait pertinemment qu'il ne l'aurait pas choisit par hasard, sans doute aurait-elle une inscription, une image, un message lourd de sens sitôt qu'elle l'aurait montré au banjee pour qu'il la lui décrive avec précision. Ce n'était pas le moment mais elle ne manquerait pas de le faire, une fois qu'une décision aurait été prise car c'est ce qu'il lui demandait. Disparaître ou rester... Avec cette nouvelle donnée qui confirmait ce qu'elle avait entendu dire. Il se rapprochait efficacement du trône et évoluait désormais parmi les hautes sphères...

- " Tu pourrais gagner beaucoup de temps en le rejoignant maintenant... "

Siran était toujours de bon conseil, détail qui agaçait de plus en plus la blanche, surtout quand il faisait référence à Zane.

La jeune femme prenait quelques secondes de réflexion, hésitant entre respecter son orgueil et une pudeur sur son sort à venir ou ... Ses objectifs désormais draconiens et son sens pratique de l'efficacité. Peut être aussi pour s'offrir le luxe de côtoyer quelqu'un qui, il fallait être honnête, avait su provoquer son attachement, pour les quelques semaines, mois, qui lui restaient sous couvert de se rendre mutuellement utile à l'autre.

Le mur s'effondrant la ramenait à la réalité, réalisant qu'elle jouait avec la carte avec une délicatesse perturbante du bout de ses doigts ensanglantés, elle la fourrait dans sa besace avec un léger empressement gêné.

- " On sort. "

Siran souriait intérieurement, convaincu que c'était l'idée de profiter un peu de la compagnie de Zane, et de satisfaire certains sentiments inavouables, qui avaient fini de convaincre sa compagne à rejoindre le démon à l'extérieur. Malgré la fatigue flagrante de celle-ci, il sentait une certaine nervosité en elle alors que l'étalon les menaient aux côtés du brun. Le banjee se flattait de connaître Mirari comme si elle était sa propre fille et l'idée qu'elle puisse s'accorder une once de proximité avec quelqu'un, aussi nocif puisse-t-il être, le ravissait.

Il s'étonnait tout de même de sentir la blanche descendre le long de son flanc et glisser une caresse contre son encolure.

- " Vas avertir mon père et rejoins nous. "

- " Avec plaisir. "

_ " Merci Siran."

Elle attendait que le banjee ait disparu dans les ombres pour se tourner vers Zane, mal à l'aise.

- " Et maintenant ? "

La question était adressée au démon autant qu'à elle-même, se demandant réellement comment se comporter désormais, quel lien pourraient-ils entretenir après leurs trahisons successives ? Bizarrement, peut être parce qu'elle savait à quoi s'attendre désormais, il y avait une sorte de confiance résignée dans son coeur, ne s'attendant à rien de lui pour ne pas être déçue et profiter du moindre événement agréable. Cependant, il leur fallait établir un plan, remettre leurs objectifs en commun, trouver une cohérence dans leurs actes et une unité dans leur motivation.

Pour être plus terre à terre, et sans doute se rassurer en revenant à des sujets moins gênants, elle glissait à mi voix un " Je dois me reposer. " qui saurait être entendu, s'il voulait qu'elle soit efficace. C'était l'une des rares choses qu'elle avait apprit à maîtriser quelque peu, ses ressources physiques et reconnaître lorsqu'elle avait besoin de récupérer ou demander, à de très rares occasions, de l'aide. En l'absence du soutien de la Lune, seule sa volonté, sa colère et beaucoup d'heure de sommeil la tenait encore debout mais elle savait, sentait, que cette méthode atteindrait bientôt ses limites, son corps répercutant par des maux physiques ceux qui lui étaient infligés par les astres. User de sa magie, surtout celle du sang, la consumant encore plus rapidement.

995 mots
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité

avatar
Jeu 05 Mai 2016, 23:02

Cet instant. C’est cet instant qu’il avait attendu pour la narguer d’un sermon qu’elle ne pouvait se résoudre à laisser taire. Zane n’était pas un pauvre d’esprit, et mieux encore, il savait à merveille comment persuader quelqu’un sans pour autant passer pour un hypocrite. Elle se méfiait de lui, bien sûr. Mais qui ne se méfierait pas d’un démon qui avait su faire preuve d’une tactique dilatoire irréprochable pour se procurer tout ce qu’il souhaitait ? Mirari étant non voyante, il ne pouvait se permettre de la considérer comme une banale adversaire. La manipuler revenait à se surpasser tout en faisant preuve d’énormément de sagacité. Un risque trop considérable qui pouvait le décrédibiliser toute sa vie par rapport à elle. En toute connaissance de cause, il existait alors la seconde solution, celle qu’il n’aimait pas trop mettre en œuvre, mais qui fonctionnait pratiquement à tous les coups dans un cas aussi symptomatique : la sincérité. Être un diable et se servir d’une noblesse aussi servile revenait à apprécier la torture dans ses moindres degrés, mais il consistait également en une belle assurance pour arriver à ses fins. Zane aurait pu certainement se passer des services de Mirari si celle-ci n'avait pas été aussi dévouée et sympathisante à son égard, et ce malgré les c*nn*ries qu’elle essayait de lui faire avaler.

La blanche avait besoin de ses services si elle voulait réellement servir ses propres intérêts, car en l’absence de son affection, tous deux n’entretiendraient alors qu’une relation hostile et sans compromis. Nul besoin alors de contacter un voyant pour savoir ce qui se produirait si jamais il devenait le souverain et qu’il la voyait s’infiltrer sur son territoire. Sans passer par la mort, il lui infligerait un second handicap, bien moins plaisant que la cécité. D’ailleurs, s’il avait voulu la réprimer par la déception qu’elle lui avait transmise, alors ni elle ni Siran n’aurait pu mettre fin à sa véhémence destructrice. Au moins, l’idiote qu’elle était avait pu compter sur son cher ami pour lui faire parvenir un conseil avisé. Acceptant alors de le suivre pour passer aux clarifications, l’homme la fit sortir par un passage qui mena directement à une trappe. Celle-ci les conduisant tout droit en enfer, au milieu d’un trou perdu. Seuls quelques démons déambulaient aux alentours, mais aucun ne daigna s’occuper de leurs présences. Virant vers son invitée pour s’assurer qu’elle le talonnait docilement, le séducteur l'accrocha hardiment par le col avant de se soulever fervemment dans les airs.

Au détour de quelques cascades vertigineuses, il s’arrêta sur le sommet d’une colline, sur laquelle séjournait un petit palace. Il renonça à la blanche sur le pas de la porte et entra sans plus de cérémonie. « Tu vas pouvoir te reposer autant que tu le souhaites ici. C’est un peu comme mon jardin secret. Seule une dizaine de femmes a pu y entrer. » Qu’elle garde le même monologue si elle le voulait, car le démon comptait bien la provoquer encore et encore jusqu’à ce qu’elle craque et qu’elle lui confesse ce qu’il voulait entendre. Si elle ne tenait plus du tout à lui, alors il le saurait très vite et en prendrait bonne note. En attendant… Deux femmes endimanchées vinrent rapidement accueillir le ténébreux en se plaquant à lui et en l’embrassant de partout. Leurs voix suaves les dénonçaient d’un certain manque sexuel. Quand elles s’éloignèrent après que Zane eut claqué leurs fesses, celui-ci ne manqua pas de le préciser. « Ne te préoccupe pas d’elles. Elles ont tendance à être insatiables. On a tous nos responsabilités, n’est-ce pas ? » Non sans une amère dérision, il lui montrait ouvertement son Nouveau Monde, celui dans lequel il avait plus d’engagements et où sa popularité avait nettement crû. Il n’avait plus rien à voir avec le petit démon qui voulait un jour devenir le seigneur. Beaucoup de choses avaient évolué depuis, autant dans ses ambitions démesurées que dans ses rapprochements diplomatiques. Si elle voulait réellement regagner une place dans son cœur, elle allait devoir lui prouver qu’elle pouvait toujours lui être d’une grande utilité, et c’est bien parce qu’elle était inimitable qu’il avait accepté de la revoir.

Il était curieux, curieux de voir comment elle parviendrait à le surprendre. S’approchant d’une armoire, il rudoya la porte avec son pied, enclenchant ainsi son ouverture pour exhiber d'innombrables aliments. Fruits comme légumes, en passant par la viande et d'autres féculents, elle pouvait se rationner comme elle l’entendait. Pendant ce temps, il alla s’asseoir sur un siège qui ressemblait fortement à la conceptualisation d’un trône. Ce dernier était d’ailleurs légèrement surélevé par quelques marches. Croisant les jambes, il s’intéressa de plus près à son invitée. Cette scène lui rappelait étrangement un moment qu’ils avaient déjà vécu ensemble, dans sa précédente demeure. « Bien. Autant te le dire tout de suite, je me fiche de savoir que tu étais sur le point mourir ou non. Les prédictions ne valent quelque chose que pour l’intérêt qu’on leur accorde. Tu penses peut-être avoir vécu l’enfer depuis ta naissance. Si c’est le cas, tu n’es effectivement pas prête pour vivre à mes côtés. En revanche si tu parviens à te faire pardonner, alors j’exaucerais n’importe lequel de tes vœux. » Assez brusquement pour se faire entendre, il heurta le sol avec le fourreau de son sabre, après quoi il le rejeta en direction de la table de la salle à manger. Une de ses servantes à moitié dénudées se faufila derrière lui pour lui déverser de l’alcool dans le verre qui se trouvait à côté de lui, sur un plateau. Elle lui glissa ensuite quelques mots dans le creux de l’oreille, ce qui eut pour effet de le faire rire. « J’oubliais de préciser, mais cela va de soi. Comme je suis chez moi, je te prierais de respecter mes domestiques, sans quoi je m’occuperais personnellement de ton cas. C’est bien compris ? » Faisant signe à la femme de chambre de prendre congé, le démon se leva finalement de son siège pour descendre de son piédestal. La répercussion de ses bottines sur le bois permettait à Mirari de bien appréhender son approche. Il s’arrêta un instant pour la dévisager, mais s’éloigna tout aussi humblement. « Dès l’aube, je viendrais vers toi pour connaitre ta réponse. » Sans plus de formalités, le son de ses pas s'étouffa une fois qu’il accéda à l’étage supérieur.



1057 mots
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité

avatar
Lun 09 Mai 2016, 23:17



Pas un mot depuis qu'ils étaient arrivés en enfer et pourtant, l'esprit de la jeune femme regorgeait de milles réflexions et interrogation, se maudissant de l'avoir finalement suivi. Le pauvre et absent Siran en prenait aussi pour son grade en insultes silencieuses. Faire face à la mort et à la souffrance ne lui faisait pas, ou plus précisément, plus peur mais par contre, concernant des sentiments tels que l'attachement et celui qu'elle refusait de nommer, surtout lorsqu'il concernait le démon, impossible de calmer son anxiété et son malaise était difficilement dissimulable.

A vrai dire, l'attente était terrible mais le moment où les langues se délieraient était si redouté de la blanche qu'elle aurait préféré que le trajet dure longtemps encore. L'envol du démon lui tirait un étrange émoi, comme s'il l'emmenait dans son monde et c'est exactement ce qu'il faisait... Mais bien que leur vol fut court mais non moins agréable pour l'aveugle qui avait entraîné ses propres ailes durant son absence, retrouver la terre ferme fut un soulagement, juste pour mettre fin à cette proximité et à ce sentiment grisant qu'elle avait ressenti avec un peu trop d'intensité entre ses bras. L'aveugle n'en était pas persuadée, mais quelque part, elle redoutait qu'il ait senti son cœur s'emballer et espérait que, le cas échéant, il ait prit cette réaction comme de la peur.

Il n'y eut plus aucune considération de cette sorte lorsque les deux créatures de rêves accueillirent le maître des lieux avec leur discours concupiscent... Et explicite. Quel était le mot qu'elle cherchait ? Ah oui, roulures. Et encore, elle était gentille. Beaucoup trop. Encore plus de ne pas avoir frappé Siran lorsqu'il avait insisté pour qu'elle le suive... Une vague de haine obscurcissait son regard opaque et étreignait sa poitrine si fort qu'il lui semblait que son cœur allait cesser de battre face à l'affront qu'elle recevait en plein front. Dignement, elle fit mine de ne pas s'y intéresser bien que ses poings aux allures si inoffensives furent crispés au point qu'elle en sente ses ongles lacérer ses paumes.

- " Bien sûr Zane, tout comme chacun a son avis sur la frontière entre élégance et vulgarité. "

Leur crier qu'elles n'étaient que des traînées lui avait bien traversé l'esprit mais... Un peu de finesse et de classe que diable. Une lame entre les omoplates au moment opportun serait bien plus efficace qu'un déferlement inutile de colère et d'injures. Mais ce n'était clairement pas l'envie qui manquait.

La jeune femme entendit bien l'armoire, sentant l'odeur des victuailles mais l'appétit lui avait été coupé en entendant les mains du démon heurter les formes de ces créatures. Et puis il soigna sa propre mise en scène, comme la première fois... Ses paroles la firent tressaillirent... De stupéfaction d'abord puis d'une colère méprisante qu'elle retint à grand peine, encore une fois. Un coin de son esprit se demandait d'ailleurs pourquoi la retenir mais la partie raisonnée lui hurlait de ne rien faire de stupide. Affronter Zane était du suicide, enfin, pire, elle doutait sincèrement qu'il la tue, mais il n'hésiterait pas à la réduire à moins que rien, lui qui la connaissait au final si bien.

La suite se déroulait comme dans un rêve cotonneux pour Mirari, un mélange de réminiscence et de désagréable réalité qui trouva ses propres paroles comme prononcées par la voix d'une étrangère.

- " Ne crains rien pour ton personnel... Mes lames ne trouvent que le cœur de mes ennemis. "

Une petite voix narquoise continuait sa phrase, silencieusement, heurtant la fierté qui siégeait encore dans son être: ' C'est pour ça que je serais tout aussi capable de te tuer que de t'aimer.... '

Ses poings se crispaient davantage, refusant de penser ne serait ce qu'un instant à accepter l'évidence. Elle attendait qu'il soit sorti de la pièce, ne répondant pas à son ultimatum pour obtenir les indications concernant une chambre... Luxueuse, bien plus que de raison où elle était accueillie. Un bain et une légère collation plus tard, la rehla se trouvait sur le balcon, fuie par le sommeil et les rayons de Lune salvateurs, torturée par des pensées inavouables entre fuite et humiliation quand elle fut sortie de ses pensées par le bruit pourtant feutré d'une porte...

Pas la sienne. Encore ?! Zane avait sans doute calculé son coup en lui attribuant la chambre jouxtant la sienne mais de là à être aussi mesquin pour être le plus bruyant possible pendant ses ébats avec ses partenaires ? Et chaque heure ou presque, la porte s'ouvrait pour laisser passer ces nymphettes personnelles... S'en devenait insoutenable !

Le point de non retour fut franchit lorsque l'une de ces charmantes créatures vint également s'accouder à une fenêtre de la chambre du brun pour profiter de la fraîcheur de la nuit. Ses paroles retentirent comme des cris de défis aux oreilles à l'ouïe si fine de l'aveugle.

- " Je ne te comprends pas, une aveugle ? Tu as vraiment le goût de l’écœurant... Pourtant tu as les plus belles femmes du royaumes à tes pieds... "

Des rires féminins et des murmures suaves répondirent à sa tirade.

La blanche n'avait jamais été si immobile qu'à cet instant, tétanisée par l'explosion de haine qui la saisissait toute entière. Zane lui avait apprit qu'elle était attirante, il lui avait apprit à en jouer, il lui avait apprit à ne plus se cacher... A ne plus avoir honte de ce qu'elle était ni de suivre ses propres envies sans se soucier d'une morale ou de règles qui n'avaient jamais été les siennes... Son coeur l'emportait sur sa tête. Les plus belles femmes du royaumes auraient sans doute perdu de leur superbe une fois réduite à de la bouillie sanguinolente... N'est ce pas ? Un sourire malsain étirait ses traits pour disparaître presque aussitôt.

Les tuer ne rimait à rien, ce n'était qu'une insulte parmi tant d'autres qu'elle avait déjà su encaisser... Non, l'important était d'être honnête désormais, avec elle même mais aussi avec le démon. La sentence avait été prononcée et seule la Lune savait si elle aurait le temps d'accomplir ce qu'elle désirait... Alors elle n'avait plus le temps de jouer non plus. Il avait gagné.

Quelques secondes plus tard, la porte de Zane s'ouvrait à la volée pour la laisser passer, glaciale et spectrale dans son linge de nuit blanc, l'instant de stupéfaction qui figea les compagnes de jeu du démon furent mirent à profit pour que les quantités de sang s'écoulant des poignets de l'aveugle se glissent jusqu'à chacune d'elle, obstruant leurs gorges et leurs bouches... Encore quelques secondes et elles mourraient, toutes... Mais le liquide carmin se retirait de leurs orifices lorsque les succubes s'effondraient après avoir perdu connaissance.... Ce n'était pas suffisant... Les lames pourpres trouaient chacune de leurs paupières avec application, mutilant tant le globe que la peau qui les recouvraient, marquant leur nouvel handicap sur leur visage, les plongeant dans la plus grande des obscurités, la sienne. Désormais, elles seraient l’écœurant qu'elles avaient osé décrier... Et Mirari savait d'avance que ces charmantes demoiselles ne se trouveraient JAMAIS plus intouchables grâce à leur beauté... Basse vengeance. Elle n'en ressentait aucune honte, ce n'était même pas suffisant mais... Elle reconnaissait avoir agit trop vite en leur faisant perdre connaissance. Se voir ôter l'un de des privilèges que l'on pense acquit dans la souffrance aurait eu plus d'impact et leurs cris auraient peut être un peu apaisé sa haine et son mépris. La jeune femme aurait presque pu en rire d'ironie... Mais la présence du démon lui rappelait juste son vœux d’honnêteté envers eux même. Et son envie de quitter les lieux au plus vite.

- " Inutile d'attendre demain matin. Ce qu'il me restait à t'offrir, tu le foule au pied. Je n'avais rien d'autre que tu ne possédais déjà. "


L'inclinaison de son visage dissimulait sans doute assez l'humidité de ses yeux et ses lèvres serrées pour ne pas laisser passer un sanglot alors qu'elle reculait déjà. Fondue à l'idée que lorsqu'ils se reverraient, ce serait pour mourir.

1418 mots
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité

avatar
Mar 10 Mai 2016, 22:15


Plissant les yeux dès qu’il entrevoyait un début de réaction paraitre sur la blanche, les traits de ses lèvres se tiraient imperceptiblement, l’encourageant directement à poursuivre sur sa lancée. Elle tenait tellement à lui mentir sur ses émois qu’elle oubliait qu’il avait jadis été son professeur à maintes reprises, l’éduquant plus ou moins sur l’art et la manière de réagir. La différence avec elle, c’est que ses yeux distinguaient parfaitement toutes les formes, lui autorisant ainsi à voir des signes qu’elle ne pouvait révoquer complètement. Les femmes qui croulaient dans son royaume ne constituaient que des pions qu’il avançait avec parcimonie sur le plateau de jeu, calculant l’emplacement et les possibilités de chaque petite pièce. Il était sur le point de conclure sur un échec et mat indiscutable, mais était-ce suffisant pour obtenir ce qu’il désirait tant voir se manifester chez son acolyte de cœur ? Plus il la voyait faire, à se morfondre dans le silence et l’obéissance, plus le scepticisme et la perplexité se repartaient comme une trainée de poudre qui s’abattait au-dessus de sa tête. Cette mise en scène, élaborée de A à Z par ses soins, s'apparentait étrangement à un premier rendez-vous, certes typique, mais qui n’en comportait pas moins les mêmes attributs. Qu’ils le veuillent ou non, la disparition de Mirari avait enclenché quelques bouleversements, à commencer par la distance qui s’était depuis installée entre eux. Pour s’assurer qu’elle n’avait pas changé — ou qu’elle n’avait pas régressé —, il avait misé sur une organisation raffinée qui rappelait volontairement leurs premières fois. En d’autres termes, toutes les piques et les jugements qu’elle prenait n’avaient qu’un seul et unique but : apprendre à la connaitre. Un départ à zéro qui s’imposait pour de multiples raisons, aussi fondamental pour lui que pour elle par ailleurs. Il savait parfaitement qu’elle avait toutes les cartes en main pour se défaire de lui et vivre en l’absence de ses services. Elle était assez forte pour ça, c’est pourquoi il n’en avait que faire de cette évidence.

Lorsqu’il était monté dans la chambre pour rejoindre ses amantes et passer une nuit aussi agitée que toutes les précédentes, il ne s’attendait à aucun comportement en particulier, si ce n’est la naissance d’une haine féroce envers les jeunes femmes. La seule chose qu’il avait anticipé, ou du moins qu’il espérait de sa part, c’était de les retrouver toutes les deux mortifiés le lendemain. Elle devança sévèrement ses pronostics en étant beaucoup plus franche que ça, n’hésitant pas à s’introduire sans permission dans sa chambre pour fomenter un chef-d’œuvre qu’il aurait parfaitement pu façonner par lui-même. L’horreur qui apparut dans le reflet de ses yeux en aurait excédé plus d’un. L’interrompre alors qu’il se divertissait était un énorme risque, d’autant plus qu’elle était lucide de la différence de force loin d’être juste. Une seule gifle pouvait lui détacher la tête de son frêle corps, mais c’est une expression plus sordide qui exprima ses pensées au moment de la torture. Perdu entre l’indifférence de les perdre et l’extase de la voir agir avec autant de violence, le mélange composait un cocktail d’une qualité d’exception. Le pire venait sans doute du fait qu’elle les laissait vivre malgré tout, offrant à ces dernières la possibilité de vivre la même agonie qu’une aveugle. Dépouillée de leurs sens, elles regretteraient très probablement d’avoir émis de tels mots un peu plus tôt, mais elle pouvait également s’attendre à des représailles un jour ou l’autre. C’était le risque qu’elle s’incombait toute seule en y mettant un terme à ce stade. Regardant ses conquêtes baigner dans une flaque de sang infâme, sa mine maussade attestait simplement qu’il s’en faisait davantage pour sa moquette que pour l’affection qu’il leur portait. Tant pis, il ferait intervenir un serviteur un peu plus tard pour nettoyer tout ce bazar.

Avant de laisser l’occasion à la blanche de se défiler, Zane intervint à l’improviste en se dressant devant la porte qu’il claqua et qu’il ferma à clé. Elle pouvait toujours sauter par la fenêtre, bien qu’il sache la rattraper avec souplesse avant même qu’elle n’atteigne le sol. « Tu comptes partir maintenant alors que tu viens tout juste de me démontrer que j’avais encore besoin de toi ? Le duo que nous formions te déplaisait à ce point ? » Il se pencha légèrement, juste assez pour écarter les mèches blanches qui couvraient son visage. Il jeta un œil au liquide rougeâtre qui recouvrait une partie de ses poignets. « Tu es décidément prête à tout… » Il marqua une pause, puis se redressa délicatement tout en glissant ses doigts dans le creux de la main de Mirari, qu’il attira subitement à lui, relevant ensuite son visage pour croiser leurs regards — ou en tout cas pour lui donner l’impression, pour sa part. « S’il est courant que je répète la même chose à toutes les femmes, il y en a d'autres que je ne dis à personne. Tu m’as manqué, ma belle. » Caressant sa joue avec l’extrémité du pouce, il embrassa fiévreusement ses lèvres pour se détacher d’elle aussi vite qu’il s’y était collé. Se liquéfiant dans l’obscurité, il réapparut aux côtés de sa commode, délogeant la tête de l’alchimiste de derrière la porte. Il avait toujours une livraison à accomplir pour terminer officiellement sa quête, et ça, il ne pouvait pas le repousser au lendemain, malheureusement. Rebroussant chemin vers la porte — et donc vers Mirari —, il effleura sa main sur son dos, passant par-dessous son linge pour suivre le tracé de sa colonne vertébrale. « En supposant que tu décides finalement de rester, évite de te promener n’importe où. Certaines pièces sont bombées de pièges. On essaie tous de garder nos petits secrets comme on le peut, n'est-ce pas ? Sur ce, je m’en vais formaliser cette fichue procédure. » Ouvrant la porte doucement, il descendit les marches, s’envolant immédiatement après avoir planté ses pieds à l’extérieur.


982 mots
Revenir en haut Aller en bas
Contenu sponsorisé


Revenir en haut Aller en bas
 

L'alchimiste fou [Mirarette]

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Revenir en haut 
Page 1 sur 2Aller à la page : 1, 2  Suivant
Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Le pouvoir du Yin et du Yang :: Zone RP - Océan :: Continent Dévasté - Est :: Terres arides :: Enfer-