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 [Métier] Un service promis - chose due

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Mar 01 Mar 2016, 13:26

La faim n’était pas un prétexte pour la paresse selon Edmur, le mari de Soma. Il la voyait comme un être las de ses journées, dont la seule préoccupation était la nourriture. Soma, maigre comme un clou, avait cessé de croire que les possibles qualités de son mari pouvaient être la gentillesse et la compassion. Il était personnel, rancunier et intolérant. Lorsque Soma s’absentait trop longtemps et qu’il le remarquait, il la réprimandait gracieusement. Le visage de la jeune femme était ainsi marqué de bleus épars ; son arcade sourcilière était tellement gonflée qu’à l’idée de froncer les sourcils était devenue impossible pour Soma. Son visage était boursouflé ; elle dut ainsi passer un séjour chez sa voisine de palier. Edmur ne voulait plus la voir tant qu’elle était dans cet état.
    « Rha les mâles, tous les mêmes. Violents et affamés à la fois. » dit Papaya, la fameuse voisine de palier. Soma était assise face à elle tandis que Papaya, une vieille femme qui avait passé sa vie aux quatre coins du monde la soignait. « Tu as de la chance Soma d’avoir un mari qui t’envoie te reposer ailleurs. »
    « Aie ! » gémit Soma.
    « Chhht-chhhht, ne bouge pas, sinon ça va être encore plus douloureux. » Papaya posait un onguent à plusieurs endroits pour nourrir la peau abîmée. Elle prit par la suite un peu de piment qu’elle écrasa dans un bol et en dispersa là où l’onguent avait été posé. « Du miel pour apaiser la peau et du piment de Megido pour faire circuler le sang coagulé. » expliqua-t-elle en voyant le regard brillant de la jeune femme. « « Je te donnerai la recette de la pommade plus tard. Je crains que tu en ais encore besoin un temps. » termina-t-elle pour elle-même.

Papaya alla ensuite chercher sur la poêle l’eau qui bouillait. A l’intérieur, elle avait mis un paquet de feuilles de verveines et des fleurs de camomille.
    Elle en mit dans une grande tasse qu’elle donna par la suite à Soma. « Bois tant que c’est encore chaud, ça réconfortera ton corps. » finit la vieille voisine édentée.

Quelques heures plus tard, quand Papaya eut terminé de raconter la vie de ses huit enfants et que Soma put enfin parler, elle dit
    « Merci Papaya. Qu’est-ce que je te dois ? »
    La vieille femme la regarda. On discernait dans son regard une lueur de malice « On verra ça plus tard ma chère Soma. Ce n’est pas pressé pour le moment. »

La jeune femme hocha la tête. Parler était comme un supplice ; Edmur n’avait pas loupé son coup en lui envoyant son poing dans la figure. Une de ses molaires s’était fendue en deux ; la tisane avait apaisé le mal un temps, mais celui-ci revenait au pas de course.
    « Tu rentreras chez toi et tu feras ce que tu sais le mieux faire à ton mari Soma. Je ne veux pas te revoir ici ce soir ou même demain. » Soma acquiesça. « Et vas te trouver un emploi. »
    « Aie, aiiiiie. » Soma avait voulu hausser un sourcil, sans succès bien évidemment.
    « Idiote, fais attention ! » La grand-mère se releva et de toute sa taille, alla auprès de Soma. Elle lui tint le menton, comme si c’était sa propre petite-fille. « « Je t’ai entendu parler de ton bon-vouloir d’être indépendante, c’est le moment. Vous roulez sur la paille, ton mari est très anxieux vu les marques qu’il t’inflige. Ecoute, ne vas pas chercher dans la rue Sasamet, je te défends de te prostituer comme ces pauvres femmes. C’est une honte devant Phoebe. » La vieille femme continua. « J’ai un contact que je peux te donner, elle tient une Taverne plus loin dans la rue commerçante. C’est une brave femme en qui j’ai confiance. Montre lui que tu es digne de travailler et que tu es prête. »

Soma était devenue muette.
    « Bah, parle ma fille ! Remercie-moi au moins. » dit Papaya avec le sourire.
    « Merci. » fit la sorcière timidement.
    « S’il te plaît, quitte cet air de fausse femme innocente et intimidée ; tu connais le lit de ton mari, tu as voyagé, tu n’es plus innocente. De plus, cela m’ennuie. »
    « Merci. » répéta Soma. « Merci Papaya. Qu’est-ce que je te dois pour toute l'aide que tu m'as apportée ? » La jeune sorcière était certes naïve, cependant elle n’était pas née dans une famille où les bonnes actions étaient gratuites. Papaya lui rappelait Kyrie, sa tante damnée, ses yeux trahissaient les objectifs qui l’habitaient.
    « J’aurai besoin d’une main ouvrière et d'une livreuse. Cela ne sera pas payé. »
    « D’accord. » coupa Soma. « Ce que tu voudras. »
    « Très bien… »



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Mar 01 Mar 2016, 15:36

Le soir-même, elle rentra chez elle. Edmur était là. Il la regarda, ce qui glaça la sorcière qui ignorait ce qu’elle devait dire ou faire.
    « Désolée. » fut la première chose qu’elle dit.

Comme un bon samaritain, le sorcier acquiesça, il acceptait ses excuses. Il ne la dévisagea pas plus longtemps. Soma distingua à peine la joie qu’Edmur eut en la revoyant. A vrai dire, elle était dégoûtée. Dégoûtée et désolée. Dégoutée d’avoir fui devant lui, de ne pas lui faire honneur. Désolée pour être ce qu’elle était ; Soma vint même à regretter ses origines. Elle attendit le soir pour lui parler, quand ils furent couchés et eurent fait ce que Papaya lui avait conseillé pour lui avouer ses intentions.
    « Je vais chercher du travail. » Edmur, enveloppé dans son drap, vint se coller à elle. Le contact glaça une fois de plus la sorcière dont les blessures étaient encore visibles. Il se releva et pour la première fois depuis longtemps, il la félicita et ajouta :
    « Il était temps que tu y songes, l’idée que tu ne fasses rien de tes journées m’écœurait. Tu vas faire quoi, la catin ? » Il plaisantait, Soma n’eut pas le cœur à suivre sa boutade à moitié sérieuse.
    « Je vais demander du travail dans une Taverne. La grand-mère Papaya a des contacts là-bas. »
    « Grand-mère ? La vieille t’a dit ça ? Fais attention Soma, les vieilles cloches je m’en méfie. Elles ont toujours quelque chose derrière la tête. » Edmur s’écarta d’elle et finit par s’endormir.

Soma regarda un long moment le plafond. Des toiles d’araignées s’étaient formées là-haut, malgré toute la peine qu’elle avait eu pour les dégager, à croire que son mari attirait ces insectes comme du miel pour les mouches. Il planait dans la maison une odeur de bois et de poussières, Soma détestait sentir un environnement clos, toutefois, elle n’osa pas aller ouvrir la fenêtre. C’était le dernier sujet de dispute du couple, ce qui avait valu à Soma de perdre une demi-dent. Edmur ne supportait pas le froid ; il disait que rester enfermé économisait du charbon. Ainsi, Soma étouffait lorsqu’il allumait la poêle.
Elle se releva dans la nuit et ne put se rendormir ensuite. La vieille Papaya lui avait fourni quelques feuilles pour plusieurs décoctions, à condition qu’elle ne les laisse pas moisir dans une eau croupie. La douleur ne partirait pas avant quelques jours, lui avait-elle dit. Ainsi, elle se prépara une tisane et alla observer la rue Sasamet à travers la vitre de sa fenêtre.

Le lendemain, des cernes s’étaient creusés sous le regard bronzites de la jeune femme. Edmur était parti au lever du jour, il avait trouvé un travail à mi-temps en tant que contrebandier au Port. Certaines espèces animales interdites sur le Continent devaient être importées et Edmur aidait ses collègues à les cacher. Soma était rarement au courant des affaires d’Edmur, et les rares fois où elle avait connaissance des activités de son mari, c’était lorsqu’il s’en vantait auprès d’elle. Ainsi, elle aurait l’appartement pour toute la journée, voir la nuit. La jeune sorcière se décida de sortir avant le zénith, faire un tour comme à son habitude. Elle salua sa voisine de palier, Papaya, qui partait faire ses lessives.
    « Retrouve-moi quand j’aurai terminé dans le rue commerçante. Nous irons ensemble à la Taverne. »

Elle aida la vieille femme à descendre son linge jusqu’en bas des escaliers et alla faire son tour.

En fin d’après-midi, comme convenu, Soma attendit la vieille carne dans le coin d’un magasin. Celle-ci apparut subitement devant la jeune femme et rigola. Papaya adorait surprendre les gens visiblement.
    « Nous revoilà. Marchons, ce n’est plus très loin. Tu en as déjà entendu parlé ? »
    « Mon mari – Edmur – y va parfois. »
    « Cela ne m’étonne pas d’un gaillard comme lui. »

Papaya agrippa le bras de Soma. La vieille femme marchait lentement et boitait.
    « Comment veux-tu que je t’aide Papaya ? »
    « Ne sois pas si pressée mon enfant, les explications viennent en temps voulu. D’abord, sache que tu seras en sécurité à la Taverne, tu as déjà un chien de garde en tant que mari, je t’ai bien sur évité la gueule du loup. Mei protège ses filles, c’est une femme exemplaire, j’aurai aimé l’avoir comme enfant. »

Elles arrivèrent devant la Taverne. Les portes de l’établissement n’étaient pas closes. Il y avait quelques habitués à l’intérieur.
    « Les öhms se pressent le soir. » dit Papaya en regardant Soma. « Tu as les pensées qui se lisent sur ton visage, fais attention ma fille. » ajouta d’un ton dur la vieille sur un fond presque affectueux.

Une belle et petite femme vint les rejoindre une fois qu’elles eurent passées les portes.
    « Que puis-je faire pour vous mesdames ? » demanda-t-elle d’une voix sucrée.
    La vieille balança une de ses mains comme pour chasser un parasite.
    « Rha, pitié, pas pour nous s’il te plaît jolie fleur. Tu es nouvelle ? »

La serveuse opina du chef. Elle était parée dans une robe que Soma jugea chère. La robe était ouverte au niveau de la poitrine, ce qui laissait aux gens la possibilité de voir la chair de la serveuse. Outre ce détail, gênant aux yeux de Soma, la robe était bleue azur et de très fines fleurs de cerisiers étaient brodées sur la quasi-totalité du tissu dont la texture reflétait la lumière interne de la Taverne.
Une autre serveuse arriva.
    « Mei n’est pas là Papaya. Tu devras patienter, elle rentre tout à l’heure. Tu es là pourquoi ? »
    « Ah, Jiang, je suis bienheureuse de te voir. »

Alors que Papaya discutait avec la femme du nom de Jiang, Soma enviait silencieusement les belles robes des serveuses. Jiang, tout comme sa collègue, était habillée dans une très belle robe. Les deux habits étaient distincts de par leur couleur et leur forme. Celle de Jiang était plus longue et un peu plus fermée au niveau du col ; de plus, la couleur rose de la robe dont la texture rappelait à Soma celle d’un serpent, sublimait le teint pâle de la serveuse. On aurait dit un bouton de rose blanche au milieu de la crasse. En effet, Soma eut le temps de juger rapidement les lieux ; il lui rappelait un peu la rue Sasamet. Sale, masculin et alcoolisé.
    « Viens, on va s’assoir, on va attendre que Mei rentre. »
    Papaya se mit à tourner ses gros pouces, les mains jointes. Soma observa un moment son manège. Grand-mère n’était visiblement pas très rassurée dans ses gestes, mais la bonne vieille femme ne laissait rien transparaître sur son visage. Elle salua quelques accoutumés.
    « J’ai l’impression d’être un vieux fossile quand certaines têtes réapparaissent dans le paysage. » glissa Papaya à Soma qui lui sourit. La vieille femme était encore très dynamique pour son grand âge.


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Mar 01 Mar 2016, 20:14

Elles patientèrent quelques heures avant que Mei ne se présentent dans la salle. La vieille femme, Papaya, se releva et agita sa grande main pour que la fameuse tenancière les voie. Mei sourit quand elle vit la grand-mère et s’approcha d’elle en ordonnant quelque chose aux deux serveuses dernièrement rencontrée.
    « Ah, Papaya ! Tu vas bien ? » Elles se donnèrent une brève accolade. Papaya se tourna vers Soma et la présenta.
    « Voici Soma. Notre nouvelle livreuse. »
    « Enchantée. »
    « Elle m’aidera à faire pousser les Coloris pour ton deuxième sous-sol et elle te les livrera. Mon vieux dos ne supporte plus la charrette. »

    « Très bien, c’est super. » Mei allait partir pour faire autre chose. « Tu m’enverras des mots, j’y répondrais. »
    « Attends Mei. »
    La tenancière revint devant Papaya.
    « Excuse-moi, j’ai des choses à faire. Que se passe-t-il ? »
    « Je souhaiterai travailler avec vous. » Cette phrase sembla surprendre à moitié la gérante de l’établissement.
    « Je n’ai pas besoin d’autres mains supplémentaires. Jiang arrive très bien à me trouver des serveuses. »
    « Ce ne serait pas pour servir Mei, mais pour t’aider. »
    « Pardon ? Je n’ai pas besoin d’aide, nous nous complémentons ici. »
    « Mei, écoute, tu es autant débordée que mon dos l’est ; je me demande encore comment tu fais pour ne pas être aussi cerné que nous. »
    « Je n’ai pas besoin d’aide, elle ne tiendra pas le coup. »
    Mei regarda Soma. Ce n’était plus une femme, mais un objet qu’on qualifie et qu’on quantifie. « Je n’en veux pas à mes côtés, merci Papaya. »
    « Ecoutez, je peux apprendre facilement et je serai comme une souris. Vous ne me verrez pas ni m’entendrez travailler, je serai là dans l’ombre à vous épauler, madame Mei. »
    Il y eut un temps de blanc, Mei regarda Papaya et Papaya observa Soma. « J’ai vraiment besoin de ce travail. Mon mari… Mon mari et moi n’allons pas nous en sortir sinon. »
    « Ne la force pas à verser une larme Mei. Soma nous sera utile à nous deux, mais je ne peux pas la payer et la garder à mes côtés. Tu as besoin d’aide, tu es débordée. C’est une excellente touche-à-tout et elle n’a pas besoin de toi tout le temps à ses côtés. Ce n’est pas une enfant. »
    « Très bien, très bien. »
    Mei fit mine de réfléchir. « Je vais te trouver du travail. »
    « Je peux passer le balais et la serpillère. »
    Les deux femmes Papaya et Mei rigolèrent.
    « Tu penses sérieusement pouvoir rendre propre cet endroit ? »
    « J’ai beau avoir essayé, on a plus perdu notre temps qu’autre chose, les hommes salissent vite. Reviens demain, avec une tenue correcte et un visage un peu moins abîmé. »
    « Ce sera une souris Mei… »
    « Même les souris dans mon établissement doivent être présentables. »


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