« Vous pensez qu'il est comment ? », « J'espère qu'il a une belle peau ! », « Lyana ! Krystal ! Concentrez vous ! Ce n'est pas un jeu auquel nous jouons comme des enfants ! Il est le Héros, celui qui a fondé la terre que nous foulons, ayez un peu plus d'égard envers notre Père ! » Aylin était intransigeante. Elle savait ses soeurs un peu naïves et distraites, et se faisait un devoir de les garder dans une droiture sévère et juste. Bien qu'elles soient nées au même moment, elle était considérée comme l'aînée de toute. Venait ensuite Krystal, la cadette et Hélyane, la benjamine. Aylin était une fine observatrice. L'intelligence pure l'avait frappé, et elle résonnait comme le plus fin des stratèges à ses heures. Toutes trois étaient dotées de la grâce et de la beauté des Anges. Pures et diamantaires. Hélyane avait cette spontanéité de vie qui était caractéristique aux femmes-enfants. Belle et posée, calme mais rêveuse, un caractère tranquille comme l'eau claire. Krystal se montrait plus dynamique, plus électrique. Nerveuse, excitée, mais particulièrement dénuée d'expérience cognitive. Elle préférait agir ou parler, avant même d'enclencher son cerveau. Mais toutes trois étaient bonnes mages. Chacune avec sa spécialisation... Aylin adorait les illusions, alors que Hélyane se contentait des soins. Krystal était l'attaque plus que la défense. Elles faisaient un trio inséparable et ingérable.

Elles s'étaient préparées depuis des jours pour arpenter les montagnes qui bordaient l'île. Un convoie allait partir et elles étaient parmi les premières à s'être portées volontaires. Aylin aida à la logistique et à la préparation des vivres nécessaires. Elle calculait qui allait avoir besoin de quoi, et combien. Elle établie également un plan de marche et de progression. La plupart des Anges du voyage savaient qu'ils pouvaient lui faire confiance. Faire confiance en ses capacités intellectuelles. Comme elle l'avait prévu d'ailleurs, ils mirent deux jours à monter. Grâce à la magie de Krystal, ils purent se protéger du vent et de la neige la nuit, pour repartir en forme le lendemain. Malgré tous les moyens mis à disposition, l'ascension fut particulièrement difficile. Les filles ne s'attendaient pas à se faire autant blesser et ralentir par la nature environnante. Cette nature qui les avait aidé tant de fois, était, ici, la preuve qu'il fallait qu'ils se montre méritant. Le salut n'était plus très loin, qu'à quelques mètres. Les hommes avaient les lèvres et les mains gercées, et les filles commençaient à avoir des engelures. Hélyane chuta sur une plaque de verglas, se rattrapant à un homme « P... Pardon... Merci... », « Faites attention... » Sa voix était particulièrement douce et polie, malgré le froid mordant qui l'étreignait « Nous... arrivons... » Aylin était à bout de force. Elle avait peu de condition physique, et ceci l'avait épuisé. Son visage laissait transparaitre le dégoût et la douleur. Elle voulait rentrer, au chaud, à l'abris, et ne plus lutter contre ces tempêtes infâmes. Mais même dans le labeur elle continua, prenant la main de ses soeurs, toutes avancèrent. Au loin, dans le blanc de la neige, sous un ciel assez nuageux, se distingua une forme. Traversant les flocons de neige qui tombaient du ciel elles finirent par arriver à la hauteur de l'entité.

Elles poussèrent un soupir commun, et Krystal se laissa tomber sur le sol. Hélyane ne bougea pas, figée, paralysée, alors qu'Aylin désirait plus que tout comprendre et toucher ce qu'elle voyait. Un homme. Un Titan, à la force surdimensionnée, au corps sculpté et élevé, au teint hâlé et aux cheveux argentés, se tenait devant eux tous. Chacun se mit à genoux, accusant le coup comme jamais. Krystal, dans un moment de faiblesse, attrapa la main de son ainée la retenant malgré elle. L'homme parla, et sa voix prit aux tripes les trois femmes. Elle ne clignèrent pas des yeux, respirèrent à peine, et tout leur système se bloqua, attendant la suite avec impatience. Quelque chose naquit en leur fort intérieur. Un sentiment qui ne devait pas être là et pourtant, qui germa. Aucune des trois ne s'en rendit compte, et quand l'entité disparut, les ramenant à la Citadelle d'un claquement de doigts, elles s'écroulèrent sur la place publique.
Elles durent récupérer pendant plusieurs jours. Habitant toutes sous le même toit, ce fut un domestique qui s'occupa de leur apporter à boire et à manger. Celle qui accusa le plus le coup fut la petite blonde aux cheveux courts. Elle eut du mal à se remettre de la pression physique subit, ainsi que de la vision. L'homme l'avait insidieusement frappé là où ça faisait mal... Sauver celui qui les avait fondé. L'Ange faisait sans cesse la morale à ses soeurs, leur expliquant sans cesse les bonnes manières angéliques et des vertus qu'il ne fallait pas négliger. Mais étrangement à cet instant, ce fut elle qui les négligea. Cependant, elle se battit. Elle se battit contre cette idée saute et saugrenue que d'aimer une chimère dès le premier regard. Studieuse et de nature curieuse, elle s'était assez renseignée pour savoir que ce type devait être Cocoon, actuel roi des Orishas. Mais ici, elle était dans le déni. Elle se disait que c'était impossible d'un côté et elle se persuada égoïstement qu'elle s'en fichait au fond. Ce qui lui incombait, c'était la mission qu'on lui avait donné...

Une fois que tout le monde fut en bas, les blessés furent rapidement soignés. Les trois jeunes femmes décidèrent de rentrer chez elles pour se laver et se reposer convenablement, que dans un bivouac venteux « Krystal, pousse toi un peu, moi aussi je veux me coucher... » Depuis enfant les trois petites avaient toujours tout fait ensemble, même dormir. Elles partageaient le même lit, aussi long que large, où elles y étaient toutes les trois particulièrement à l'aise. Hélyane et Aylin eurent un sommeil douloureux et plutôt agité. Doutes, questions, murmurent et silences se mélangeaient dans leur tête. Lorsque l'une ouvrit les yeux au bout de deux heures, l'autre suivit. Comme pour se réconforté dans leur mal-être communicatif, elle se mirent face à face, se prenant respectivement dans les bras « J'ai peur Aylin... J'ai si peur... Cet homme m'a... Il a fait germé des raisonnements que je n'ai pas eu... Et pourtant, ils sont si pertinents. » La petite blonde aux cheveux courts lui caressa la tête « N'aie pas peur. Tu le sais : tant que nous serons toutes les trois, rien ne pourra nous arriver. Nous veuillons les unes sur les autres... », « Je... Je sais, je ne parlais pas de cette peur physique que la mort nous prenne. Non, je parlais de quelque chose de plus grand, d'au-dessus de nous, que nous ne maîtrisons finalement pas. J'ai l'impression que... J'ai envie de revoir ce seigneur. J'ai envie de le revoir, de lui poser des questions, de le toucher, d'attester sa réalité... », « Je sais où on peut le trouver... », « Q... Quoi ? », « Je comptais vous le dire une fois que vous seriez réveillées toutes les deux, mais oui... C'est le roi des Orishas. Il est connu et reconnu, et actuellement il vit en Mégido, son contrefort. », « Et il serait venu jusqu'ici pour... », « Je ne pense pas, je n'en sais rien, j'ai besoin d'y réfléchir également. J'ai du mal à trouver le sommeil pour le moment, je vais me faire du thé, tu viens ? Laissons dormir Krystal. » Effectivement, à travers leurs chuchotements, les ronflements d'épuisement de la benjamine résonnaient dans la chambre « Je te suis... » Les deux petites blondes descendirent dans leurs habits de nuit. Elles étaient sublimes, et n'avaient rien à envier à quiconque. Les Anges avaient cette perfection pure et claire, que certains homme voulaient arracher. Elles se prémunissaient contre les prédateurs qu'ils étaient, faisant face à ces mâles désireux. En rigolant, elles s'étaient toujours dit que si un homme arrivait à séduire l'une d'elles, il aurait les deux autres, car jamais elles ne se sépareraient. Jamais elles ne laisseraient un tel goujat mettre fin à leur relation fusionnelle.

Krystal se leva en même temps que la lune « Oh... » Elle étouffa un baillement « ...vous êtes là ! Vous êtes debout depuis longtemps ? », « Oui ma soeur, nous n'avons quasiment pas dormi. Tu vas bien ? Tu t'es reposée ? », « Tellement bien ! J'ai rêvé de lui ! Je crois que je suis amoureuse ! » Les aînées se regardèrent horrifiées. Elles connaissaient la spontanéité de la jeune fille et son tempérament fougueux. Aylin réagit alors immédiatement, et de manière sèche « Allons ! Ne dis pas n'importe quoi ! Tu ne sais pas de quoi tu parles. Ce n'est pas de l'amour ça, Krystal. », « Aylin, elle est jeune... », « Hélyane, ne fais pas l'aveugle ! Personne n'est amoureux de cet homme. Il est notre Héros, mais ça s'arrête là. Tu as foi en lui, tu l'admire, mais ce n'est en aucun cas de l'amour, comprends le bien. » Elle était intrasigeante dans ses pensées et ses paroles. La cadette ne dit plus rien, alors que la benjamine fit une moue nonchalante, un peu désabusée « Essaye de lâcher prise... Qu'est ce que ça peut te faire si je l'aime ou pas ? J'ai ressenti des choses que jamais je n'avais ressenti auparavant. Tu n'es pas obligée de les vivres, je ne te demande rien tu sais. », « Tu ne comprends pas où je veux en venir. Admire le, chéri le, crois le, choie le, mais ne l'aime pas. Tu ne peux pas aimer une entité pareille. Nous avons soulevé un fait avec ta soeur. Je connais cet homme. C'est un mortel habitant nos terres tu sais. », « Tu rigole ? » La blonde s'assit dans le canapé en face de ses jumelles « Non. Il s'appelle Cocoon, il est le roi des Orishas, et il vit en Mégido. », « Mais... Il est marié ?! Dis moi que non ! », « Krystal ! », « Ca va... Pourquoi n'allons nous pas le voir ? J'ai... Tellement envie de le revoir ! Il faut que je le touche, que je le sente... Est-il seulement réel ? » Aylin jeta un coup d'oeil à Hélyane qui sourit tendrement « Vous me rendez vraiment la tâche impossible vous savez... ? », « Pourquoi ? T'es aussi amoureuse Hélyane ? », « Non. Euh... Je ne sais pas en fait... Peut être... Mais j'ai dis la même chose que toi en réalité, plus tôt. Moi aussi je veux le revoir, je veux le toucher pour attester de sa véracité. » A ces mots, Krystal se mit à rire « Alors... Pourquoi nous retenons-nous ? », « Ca s'appelle de la bienséance ! Tu penses réellement que Kahel aimerait que tu ailles le tripoter pour voir s'il est réel ? », « Ne t'énerve pas Line... », « Je ne sais pas quoi faire de vous. Définitivement pas. » L'Ange se leva, soufflant d'agacement, avant de partir à l'étage pour faire le lit et le ménage.

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« Krystal... ? » Hélyane se réveilla en pleine nuit, ne sentant plus sa soeur à ses côtés. Glissant sur le bord du lit, elle se leva et commença à arpenter la maison silencieuse. Au rez-de-chaussée, sa voix chuchota le nom de la blonde, avant de suivre la maigre source de lumière. Dans le salon, l'Ange s'était vêtit d'une combinaison de marche assez audacieuse, sculptant son physique, et préparait une sorte de petit sac « Krystal... ? Que fais-tu ? », « Je m'en vais. J'en ai marre de devoir suivre les indications d'Aylin. Je ne suis pas née pour rester clouée ici. Ne lui dis pas que je suis partie le trouver. Je reviendrai de toute façon. », « Attends ! Attends Krystal, tu peux pas nous abandonner comme ça... Ma chérie, qu'allons nous faire sans toi... ? Que vais-je faire ? » Elle lui attrapa le bras, les larmes aux yeux. Douce et docile, Hélyane était de celles qui pleurait les bonnes comme les mauvaises nouvelles. La benjamine, elle, resta fière « Ne pleure pas, Hélyane. Je reviendrai. » La magnifique femme commença à gémir, se laissant tomber dans le canapé, impuissante face à cette soeur si rebelle, qu'elle enviait par moment. C'était mal et impur, mais elle ne pouvait s'empêcher de rêver avoir son caractère. Elle était celle qui se battait, qui criait, qui allait de l'avant. Elle avait l'insouciance de la jeunesse, malgré leur âge similaire. Ce que la douce princesse convoitait secrètement, silencieusement. Pas assez pour la déchoir, mais déjà trop pour ne pas qu'elle y pense.
Ce fut le coeur serré qu'elle monta alors dans la chambre, s'endormant à nouveau, les larmes sur ses joues.

Comme elle s'y attendait, le lendemain, Aylin voulu des explications. Pour la première fois, Hélyane lui mentit « Où est Krystal ? » L'aînée se toucha le front, essayant d'apaiser son mal de tête croissant « Je ne sais pas. Tu vas bien ? », « Je me sens souffrante. Je sais qu'elle aime se lever tôt parfois, elle est peut être partie en ville. », « Je ne sais pas, je ne vous ai pas entendu ni l'une, ni l'autre ! » La jumelle observa alors la table du petit déjeuné que personne n'avait entamé. L'une car elle attendait la dernière, et l'autre à cause de son ventre noué. Elle savait que Krystal ne rentrerait pas. Du moins, pas de suite.
Fébrile, elle attrapa la confiture et le pain, agissant comme d'habitude, la tête remplie de peine. Celle aux cheveux courts attendit un moment, avant de manger à son tour « Mon corps doit accuser l'ascension de la veille. Je ne me sens vraiment pas bien... », « Ne mange pas trop, et ne te rends pas malade pour ça. Krystal est jeune, tu la connais. Elle reviendra où qu'elle soit. Ce n'est pas la première fois qu'elle part quelques jours... ! », « Elle nous préviens d'habitude... Je... Je pense que je vais aller m'allonger... » Sans rien dire, elle laissa filer sa soeur souffrante, et prit le relais pour ranger et débarrasser la grande table.
La culpabilité étreignit Hélyane. Il fallait qu'elle lui dise où et quand la petite était partie. C'était important pour elles trois... Et puis s'il arrivait quelque chose à Krystal, jamais elle ne se le pardonnerait. Aylin était leur garante, celle qui portait la famille sur les épaules, et c'était un devoir de lui annoncer cette disparition. Mais lorsqu'elle fut en bas des escaliers, Hélyane ne pu s'y résoudre. Oui... Le danger lui faisait peur mais à la place de sa petite soeur, elle aurait aimé profiter. Profiter pendant des jours, des semaines, sans que personne ne vienne alors couper net ce plaisir de la découverte. Le choix était difficile, mais elle se mettait à la place de l'une comme de l'autre. Cet Ange avait toujours été comme ça...

Au bout de deux jours sans nouvelle, Aylin commençait à paniquer. Elle était malade comme un chien, et venait ajouter l'anxiété par dessus ça. Plusieurs fois elle interrogea sa jumelle, cherchant des solutions, sans rien trouver. Aylin en était malade, et ce de plus en plus. Au bout de trois jours, la cadette ne pu tenir. Assise dans le canapé, lisant un beau roman, elle appela la blonde aux cheveux courts lorsque celle-ci passa dans le salon « Aylin... Je dois te parler... » Posant son bouquin, elle laissa la souffrante arriver vers elle, puis s'asseoir à ses côtés « Oui ? », « C'est à propos de Krystal... Je... » Elle retint son souffle, débitant alors les mots à une vitesse infernale « Elle est allée chercher Cocoon à Mégido et m'a fait promettre de ne pas te le dire. » La grande la dévisagea quelques secondes avant de murmurer, alarmée « Qu...oi ? », « Je t'en supplie Aylin, ne m'en veux pas... Je ne savais pas quoi faire... ! », « Elle... est partie ? Sans... me le dire... ? », « Elle ne voulait pas que tu la retiennes et elle savait que je ne m'opposerais pas... Oh ma chère soeur je t'en prie, allons la chercher ! », « Suis-je une telle tyran à vos yeux ? », « Bien sur que non ! Tu nous protèges autant que tu peux ! Mais tu connais notre petite soeur, elle est intrépide, elle a besoin de faire ses propres expériences ! Sauf que je commence à avoir peur ! Moi aussi je pensais qu'elle reviendrait, tu comprends ? Aylin je t'en prie, allons la chercher... ! » Les deux femmes se levèrent et firent quelques affaires succinctes avant de s'éclipser.


Krystal
La sublime Ange, vêtu de ses habits de marche, atterrit dans la grande ville de la Liberté. Elle découvrit alors, pour la première fois, un autre monde. Elle avait l'envie, la curiosité de tout voir, de tout découvrir, de tout toucher... Pendant des heures, d'ailleurs, elle se perdit dans les rues de la ville, traversant des quartiers sans s'arrêter de marcher, heurtant les gens, s'excusant, riant avec des badauds... Krystal était radieuse, voluptueuse et beaucoup d'hommes se retournaient sur son passage. Elle fit parler d'elle en moins de temps qu'il ne le fallait pour le dire !
Le soir venu, elle se stoppa dans une auberge de bonne augure, prenant une chambre et de quoi manger. S'asseyant d'abord seule à une table, elle fut rapidement rejointe par plusieurs personnes, notamment des hommes. Ils étaient tous basanés et certains étaient plus ou moins amochés. En les regardant, elle n'aurait pas pu dire leur âge véritable, mais elle appréciait leur compagnie, sans se douter d'un quelconque malheur. Elle était innocente et inconsciente d'un certain côté...
Lorsque la mi-nuit arriva, elle s'écroula sur le matelas de sa chambre, ne prenant même pas la peine de se déshabiller au préalable.

Le lendemain matin, quelque chose la réveilla brusquement. Du bruit, sourd et sonore, au rez-de-chaussée. Ensuquée par l'alcool de la veille et par les restes de sommeil, elle ne fit que se tourner dans le lit, accusant le coup. La bienheureuse avait demandé à ses compagnons de tablée, où elle pouvait trouver Cocoon, le roi de ces terres. Si de prime abord les hommes éclatèrent de rire, ils se ravisèrent en voyant sa détermination. Tout en la taquinant, ils évoquèrent le cabaret de la citée, son quartier général avant le Palais. Seulement, ce fut une bonne et surtout, une très mauvaise idée, que de lui donner ce renseignement.
Trainant dans le lit, elle pensa alors à ce Héros, rêvant sans cesse de son corps et de sa voix. Plusieurs fois, les gars de sa table l'appelèrent le Titan, sans prononcer son nom. Bien qu'elle l'avait vu d'un peu loin, et que ses souvenirs soient flous, elle se rappelait sans mal combien il fut imposant.
Des réminiscences arrivèrent en masse, sans cesse, jusqu'à ce qu'elles l'empêchent de se rendormir. Le soleil était déjà levé, et le bruit de l'auberge s'était calmé. Krystal décida d'abandonner sa tenue de marche, revêtant sa robe de tentatrice, blanche aux ouvertures évidentes, mettant en avant sa morphologie presque divine. Cette fois-ci, dans la rue, les hommes ne firent pas que se retourner. Ils l'abordèrent, mais d'un sourire, elle leur passa devant sans leur répondre, les laissant coi.

Enfin elle se trouvait devant le cabaret. Krystal s'informa des heures d'ouverture et de fermeture, comprenant que si elle voulait le voir, ce serait à la nuit tombée. Pas de chance, elle n'avait plus envie de dormir, et n'avait rien à faire de la journée. De plus, elle vit partout que, clairement, ce n'était pas un endroit pour femmes. C'était un club pour gentilhomme, voilà tout.
L'Ange resta devant l'enseigne pendant un moment, pensant à bien des choses. Elle se trouvait si proche de son but ultime... Cocoon était là, quelque part, en ville, elle le savait et pourtant, elle ne pouvait le voir ou l'apercevoir. Son coeur s'accéléra, battant à tout rompre dans sa poitrine. Oui, mais une fois devant lui, qu'allait-elle faire... ? Aurait-elle la foi de lui parler ? Il se moquerait d'elle si elle lui disait qu'elle l'aimait... !
Sa tête lui fit mal, la lançant d'un coup. S'appuyant contre une colonne rosée, elle attendit doucement que ça passe, excluant le bruit de la foule à ses côtés. Il fallait qu'elle trouve un endroit où se reposer et attendre. Lors de sa visite elle avait traversé un magnifique paysage, dédié aux femmes. Un quartier où seul la gente féminine avait droit d'accès. Ingénieux et particulièrement bien fait, elle s'y rendit à la hâte. Et évidemment, ici, personne ne posait plus les yeux sur elle... Des nymphes peuplaient ce quartier, jeunes femmes fragiles à protéger de l'homme, prédateur éternel et vorace. Mais elle... Pourquoi allait-elle se réfugier dans cette partie, alors que, justement, elle souhaitait rencontrer LE mâle dominant de ces terres ? La nuit venue, elle sortirait de là, se tapirait dans la nuit pour trotter jusqu'au cabaret, et enfin voir de ses yeux le fantasme de ses nuits sombres.

Sans faire attention où elle mettait les pieds, Krystal percuta une jeune femme qui s'excusa platement « Oh... Vous êtes nouvelle dans le quartier ? », « Oui... Je suis arrivée en ville hier seulement. », « Laissez moi vous faire visiter, pour m'excuser de cet affront ! », « Ne vous inquiétez pas, je ne l'ai pas pris mal ! Mais j'accepte la proposition de guide... Je ne connais rien ici, alors en savoir plus ne sera que mieux ! » Les deux femmes partirent alors ailleurs, traversant la ville et sortant du quartier des femmes, pour aller visiter le reste.

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Krystal
La belle femme se reposait silencieusement. Dans un sommeil lourd et profond, elle ne se réveilla qu'après la nuit tombée. La pièce dans laquelle elle se trouvait, était baignée d'une lumière rougeâtre, rendant les alentours particulièrement oppressants. Son lit, à barreaux, grinça lorsqu'elle s'assit. Sa tenue avait complètement changée, sa robe n'était pas à proximité également. Son coeur se serra, sa gorge aussi, et elle avait peur de ce qu'il pouvait advenir d'elle tout à coup. Etait-ce lié aux hommes de l'auberge ? Non... A quel moment s'était-elle simplement endormie en réalité ?

La porte de la chambre s'ouvrit alors et se présenta devant elle la femme qui lui faisait visiter la ville. Irma... Ou Imir... Quelque chose du genre...
Krystal se leva, mais son corps se fit lourd et elle chuta sur le sol « Attention, il ne faudrait pas que tu te blesse ! », « Qu'est-ce qu'il se passe ? Qu'est-ce que je fais ici ? », « Tu es dans le plus bel endroit de Mégido... Le palais des cinq sens... Entends combien les hommes te réclament de l'autre côté... » L'Ange se redressa, se rasseyant, tendant alors l'oreille. Beaucoup de voix graves et rauques retentissaient, résonnaient. Son esprit était complètement embrouillé, et beaucoup de questions martelèrent les parois de son crâne, comme si elles voulaient sortir de là. Krystal mit ses mains sur son front, essayant de se recoucher, trop mal pour faire quoi que ce soit « je suis... Nauséeuse... Que m'avez vous fait... ? », « Je t'ai donné la chance de voir l'homme que tu voulais rencontrer. Prépare toi, bois un peu d'eau, et viens nous rejoindre. Tu verras, tout se déroulera parfaitement. Tu as ça dans le sang ma chérie. » La femme partie laissant la blonde se ressourcer.

Une heure après, elle fit son entrée, de manière pataude, dans le hall des coulisses. Krystal avait une robe bleu, tout aussi échancrée par endroit que sa petite tenue blanche, mais ici, il y avait beaucoup plus de paillettes, et de fentes, faites pour entrevoir la chair interdite. Un homme aux tempes grisonnantes, et à la prestance d'un chef, commença à lui parler. Il se présenta comme le patron du cabaret, celui dirigeant tout le complexe « Att... Attendez, un cabaret ? Mais... Vous m'avez kidnappé ! », « Tu étais seule, perdue, et nous recelions le trésor que tu convoites. Echange de bons procédés. », « Non ! J'aurais pu me débrouiller toute seule ! », « Ne cris pas trop, tu risque d'avoir mal à la tête... Et puis cette robe n'aurait pu allé à personne d'autre que toi... », « Ne me touchez pas ! » Le type posa une de ses mains sur la hanche nue de l'Ange, qui se recula immédiatement. Seulement, rien qu'au contact de cette grande poigne virile, elle sentit quelque chose bouger en elle « Je n'ai pas à vous obéir, je m'en vais ! », « Je ne crois pas, non. » Le patron attrapa son bras, et lui fit respirer de force une substance aphrodisiaque « Allez, embarque là. » Krystal se calma sur le champ, restant dans les vapes quelques secondes. Irma, l'incita à avancer un peu, à faire quelques pas, et à boire de l'eau fraîche, alors que l'homme partait de là. A côté d'elle, tout autour d'elle, se croisaient des filles en costumes qui allaient bientôt entrer en scène. Différentes robes, ou apparats, certaines avaient la poitrine tout juste cachée...
Retentissait une musique sensuelle et langoureuse dans la salle principale et sur la scène.

Curieuse, Krystal se dirigea vers la porte menant sur le spectacle en court, et écarta légèrement un rideau pour regarder la salle plongée dans une semi-pénombre. Il y avait des dizaines d'hommes, certains assis sur des tabourets, d'autres sur des canapés. La pièce était embuée d'une fumée blanche, et des filles solitaires, venaient ravir certains messieurs en frottant leurs formes gracieuses contre eux. Faisant le tour de la pièce, des balcons fermés et quasi inaccessibles, se tenaient dans le fond « Il est là. » Irma montra une direction de son index, et Krystal du plisser les yeux pour comprendre. Sur un canapé, désintéressé du spectacle, parlant avec un autre type, se trouvait une montagne de muscles et de chair. La peau brune, les yeux vairons, les cheveux blancs en arrière, et le visage sur, il dégageait une prestance, un charisme, et une nonchalance qui faillit faire pleurer l'ange « C'est... » Elle couina, s'impatientant. Il était là... Elle pouvait entendre son rire, sa voix rauque, regarder comment il buvait, comment il se comportait dans cette atmosphère luxuriante « Je... Je suis une Ange, je peux pas faire tout ça... Je veux juste le voir... », « Chérie... Ca n'a rien à voir avec ta condition... » La tirant en arrière, elles entendirent la musique s'arrêter, et des applaudissements, couplés à des sifflements malsains, envahirent la salle.

Suite à cela, une musique d'ambiance, plus douce et calme, mais tout aussi langoureuse, démarra. Des filles tournèrent, allèrent sur d'autres types. Quand Krystal regarda à nouveau, elle vit le souverain approché d'un peu trop près par une demoiselle aux hanches pleines. Ses mains brunes restèrent en premier lieu sur ses cuisses, avant de toucher celles de la gamine « Je te conseillerai d'y aller, si tu ne veux pas te le faire prendre... Peut être t'emmènera-t-il dans un des balcons là-haut ? » Krystal était droguée, et influençable comme jamais. Elle longea l'arrière de la scène pour s'approcher alors de l'endroit où se trouvait l'Orishala. S'engouffrant dans la salle aux mille senteurs, elle finit par se prendre au jeu, arrivant, un peu folle, auprès de la ligne d'hommes. L'un d'eux la siffla. La magnifique Ange, dans sa robe bleu claire, fit fureur. Si bien, que la jeune fille déjà présente, alla voir ailleurs.
En réalité, la nymphe ne savait pas ce qu'elle faisait. Complètement bercée par une réalité altérée, dans un monde de rêves et de songes, elle se laissait aller. En moins de temps qu'il n'en fallut pour le dire, elle se retrouva près de l'homme. Le Titan... Elle comprenait réellement pourquoi maintenant. Il se tenait assit, les jambes écartées, prêt à recevoir la belle princesse dans ses bras. Chaque pas qu'elle faisait était une danse, chaque mouvement appelait à la déraison. Elle balançait ses hanches, tournait sa taille, levait ses bras pour mettre à mal sa poitrine voulant déborder du bustier trop lâche... « C'est ta fête ce soir ? », « Hey petite, approche... », « Ah ! Tu vas la bouffer toute crue ! » Lorsque Krystal se tint entre ses jambes, caressant ses cheveux blonds en poussant un gémissement, elle sentit enfin les mains du Héros sur elle. Elles étaient énormes, prenant une place monstre, et ô combien brûlante. L'Ange couina, légèrement en transe. Cocoon l'a fit venir sur lui, l'asseyant à cheval sur une de ses cuisses seulement. Krystal tombait peu à peu dans la folie, le tout lié à la drogue. Elle était à peine maitresse d'elle-même. Sa bouche ne s'ouvrait que pour couiner, et elle finit par toucher son client. Si son bassin roulait doucement, ses doigts, eux, découvraient petit à petit les reliefs du torse du basané. Sur son haut sans manche, elle gratta le tissu, comme pour creuser, le déchirer, et toucher plus. Tout ce qu'elle dessinait, elle l'adorait. Les potes de l'Orisha finirent par le laisser tranquille, trouvant la danseuse un peu trop impliquée dans son rôle.

Cocoon finit par la pousser un peu, cherchant à la faire changer de position pendant son show. En regardant son pantalon, il vit une auréole, qu'il caressa de deux doigts. La viscosité du mélange lui fit lever la tête vers ce canon de beauté « T'es nouvelle toi... Non ? » Bien que le souverain fut légèrement chauffé, il ne ressentait aucune excitation notable. Sauf maintenant. La petite avait réussi à réveiller en lui la pulsion et il avait tout à coup très envie d'aller plus loin. Seulement, ça faisait déjà plusieurs minutes qu'elle dansait, affamée de cet homme, et 'Irma' vint interrompre leurs échanges « Excuse moi grand chef, je dois la reprendre. Elle est novice, elle a beaucoup à apprendre encore... », « Non... Non ! » Elle attrapa le bras de l'Orisha. Celui-ci ne cilla pas, se laissant faire, accueillant la petite complètement désolée « Laissez moi ! Je veux rester avec lui ! Non ! », « Ne fais pas l'idiote ! Viens ! », « Attend... Vas, je te l'emmène. », « Rah ! Elle m'énerve ! » Lorsque l'intendante fut partie, le Titan empoigna la taille de la belle, la faisant complètement venir sur ses cuisses, la collant à lui. Il toucha son visage, avant de redescendre sur son cou, puis son buste, décrivant ses seins « Comment t'appelles-tu ? », « Krystal... Je me nomme Krystal... », « Entraine toi Krystal. Fais moi plonger, et je te récompenserai. Vas avec Ymir, obéis lui, je reviendrai demain. » L'Ange s'accrocha un peu à lui, l'absorbant dans ses yeux bleus « C'est promis ? », « Ah ah... » Il prit sa main, embrassant le dessus, la dévorant des yeux « Un Orisha ne fait jamais de promesse... »

Comme prévu, le lendemain, l'Ange se languit du soir, de revoir l'étalon. Elle passa son temps à ruminer la veille, ne se reconnaissant pas. Jamais Krystal n'aurait fait quelque chose pareil. Elle voulait lui expliquer, lui dire que c'était une méprise, qu'elle n'était pas elle-même. Lorsqu'elle sortit dans les rues de la ville, elle traina près du grand palais. L'architecture était simple et magnifique... Mais elle, elle voulait voir le roi de ces sujets. La femme s'était difficilement remise des drogues, et souhaitait ne plus en prendre. Elle se méfiait de tous ceux qu'elle croisait, ne touchant personne, et ne tendant pas la main comme d'ordinaire. Une fois, pas deux.
Assise sur un banc, ses pensées n'allèrent que vers un homme, que ses souvenirs n'avaient pas su oublier malgré les anabolisants. Elle... l'avait touché. Elle avait passé ses mains sur cette peau dorée et qui paraissait tellement délicieuse... Il allait sans dire que la hâte la comblait, et le soir venue, elle se présenta à la porte de derrière, ravissant Ymir de sa venue.

« Ne me droguez pas, sinon je vous tue. », « Des menaces ? Tiens tiens... », « Parfaitement. Je suis là de mon grès, pour le rendez-vous avez l'Orishala. Après quoi, je partirai. », « Nous verrons. Vas te préparer. » Une énième robe, ouverte aux bons endroits... Elle n'en avait que faire, tout ce qu'elle voulait, c'était entendre le son de sa voix, à nouveau.
Ymir lui indiqua que le maitre l'attendrait non pas au rez-de-chaussée, mais dans les balcons. A l'étage, plusieurs salles se distinguaient les unes des autres, permettant aux plus riches d'avoir un spectacle particulier. Aux plus riches et au souverain. Cocoon ne payait pas, pour plusieurs raisons évidentes. Avant qu'elle ne se mette à monter les escaliers, elle entendit Ymïr lui chuchoter « Il t'attend... »

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Krystal poussa la porte du petit salon, le jambes et les bras tremblant. Dans une semi-pénombre, le roi était assis sur un sofa, regardant distraitement un bâton d'encens en train de brûler. Lorsque l'Ange tourna la poignée pour fermer, il tourna la tête et son regard s'anima. Un rictus vint s'afficher sur le coin de ses lèvres. La blonde le trouvait si beau, si... titanesque. Qu'elle ne pouvait lui tenir tête longtemps. Seulement il fallait qu'elle lui explique la situation. Elle n'était pas là pour ça, et si elle en aurait oublié son but, elle se focalisa à nouveau sur ses objectifs. Mais ça, l'Orishala ne le savait pas...
« B... Bonjour... » Sa voix résonna, rauque et profonde « Bonsoir Krystal. » La femme frissonna.
Cette fois-ci, elle n'osa rien, contrairement à la veille, se contentant de rester planter devant lui « Je... Je suis navrée pour hier... Je ne suis pas d'ici, et on a profité de mon ignorance pour me droguer et m'enfermer en ces lieux. » Le type la regarda un peu plus sérieusement, n'ouvrant pas la bouche, mais l'incitant à continuer « J'ai... beaucoup de choses à vous dire et... », « N'était-ce pas plus simple pour toi de venir à une séance de doléances... ? Je suis ici pour mon plaisir personnel, non pour les affaires. » L'Ange se décomposa. Elle avait attendu tout cela pour rien, et était revenue ici pour pas grand chose de plus ? Démunie, elle prit place à côté du patron, à une distance respectueuse « Je... C'est pas vrai... »

Dans la salle commune, un grand bruit sourd retentit, avant que le spectacle ne soit interrompu. Le cabaret venait d'ouvrir ses portes, et c'était déjà la débandade. Cocoon espérait que ce ne soit pas ses gars, quand il entendit des voix devant la porte de la salle « Laissez moi ! Ne me touchez pas avec vos mains pleines de stupre ! Ah ! Hélyane va chercher Krystal ! », « Mais je ne sais pas où elle est ! », « Ce sont mes sœurs ! » D'un bon, la blonde se leva et fonça vers la porte pour l'ouvrir en grand, tombant nez à nez avec sa famille. Les deux se battaient bec et ongles contre Ymïr et un vigile de l'entrée « Ce sont mes sœurs ! Lâchez les ! », « C'est quoi cette éducation dans votre famille !? Sortez de là immédiatement et... » L'ombre du colosse terni le visage de chaque membre de cette bagarre. Se collant au dos de la blonde, il scruta chaque être avec un regard dur et autoritaire « Laissez les, je m'en charge. » Ymïr ne dit rien, lâchant le bras d'Aylin, alors que le vigile se redressa également, regardant ses pieds « Retournez travailler. Vous, venez avec moi. » Il ordonna à chacune d'entrer dans la pièce, fermant de lui-même la porte derrière elles.

Se laissant aller sur le divan, il passa une main dans ses cheveux, remarquant en un coup d'oeil qu'il était devant une brochette de triplées. Si Krystal essayait de remettre correctement les vêtements de ses sœurs, elles elles ne regardèrent que l'homme. Hélyane haletait de s'est démenée, et tournait rapidement les yeux quand Cocoon la regardait, contrairement à Aylin. Elle était droite, forte et fière, tenant le regard de l'Orishala. Pas dans un esprit de compétition ou de mesquinerie, juste... Elle le regardait, elle le détaillait. Il était là, devant elle. Si d'esprit elle était la plus forte ici, elle était la plus faible. Paralysée, subjuguée, il était plus impressionnant en réalité. Les ombres des bougies dansaient sur sa peau, sur ses bras, venant dessiner, creuser un peu plus chaque muscle. Sa respiration était chaude, et elle aurait aimer sentir son odeur, se laisser embaumer par l'essence de ce mâle.
Les mains de Krystal vinrent la sortir de ses songes, non sans un couinement de surprise « Que... », « Ils ont froissé tes vêtements, je remet tout en place. » L'Orishala, les bras croisés, avait gardé son regard sur l'aînée. Elle n'avait rien à voir avec Krystal... Elle était mieux. Bien plus charmante, délicate, fleurie, et pourtant, elle avait l'air de savoir s'y prendre si elle le voulait. D'avoir des ressources enfouies, mais bel et bien là.
« Bien. Vous me cherchiez, si j'ai bien compris. » Les filles se mirent à parler en même temps, avant de s'arrêter « Aylin, vas-y. » La jolie femme aux cheveux courts s'approcha un peu de l'Orishala, avant de dire presque d'un ton solennel « Tout d'abord, je souhaiterai vous remercier, au nom de toutes, pour l'incident d'il y a quelques minutes. Voici Hélyane, Krystal, et moi-même, Aylin. Ensuite... Vous nous êtes apparu dans les neiges de la Citadelle, pour nous demander de l'aide. L'aide de ne pas vous laissez tomber. Nous avons toutes les trois juré allégeance seulement, il a fallut que ma sœur fasse preuve d'un excès de zèle, et ne vienne vous retrouver pour attester de votre réalité. » Si Krystal regarda sur le côté, gênée, Aylin ne détourna pas le regard. Cocoon soupira « Et donc ? Je suis réel, c'est un fait. Je reconnais votre naïveté exemplaire, vous les Anges, mais là je pense que ça dépasse l'entendement. » Il laissa tomber sa tête en arrière, la reposant sur le haut du sofa « Votre sœur s'est faite embobinée et droguée, puis jetée dans la fasse aux lions, juste pour 'me voir'. Et si elle avait démontré un peu plus d'expérience, notre rencontre ne se serait pas limité au divan d'en bas. » A ces mots, Aylin ne pu s'empêcher de tourner la tête vers Krystal « Je... Je ne savais pas... Puis elle était gentille... » Cocoon ricana « Ymïr gentille. Ca se voit comme le nez au milieu du visage que c'est une vipère. Son travail,, c'est de racoler les filles comme toi. Et visiblement elle le fait plutôt bien. » L'aînée reprit la parole « Je suis sincèrement désolée pour l'outrage que ma sœur vous a fait. Elle est encore jeune et inconsciente aux valeurs de la vie. Je ne manquerai pas d'endosser la faute pour elle s'il le faut, Titan. » Cocoon les regarda toutes les trois, avec l'envie de profiter d'elles. Même celle qui était le plus proche de lui, restait quand même candide. Mais il ne le fit pas, disant simplement « Hélyane, Krystal, j'aimerai m'entretenir avec votre sœur. » Il regarda la porte, leur indiquant silencieusement de quitter les lieux, ce qu'elles firent sans broncher.

Une fois seuls, Aylin fut beaucoup moins rassurée qu'avec le soutient de ses frangines. Cocoon, lui, se leva, pour venir en face d'elle. Assit il n'y paraissait pas, mais une fois debout... Ce type était un monstre « Tu as l'air censé, donc n'essaye pas de me mentir, tu sais d'avance que ça ne sert à rien... Pourquoi vous êtes-là ? Vous êtes sous les ordres de Kahel ? », « Non ! Je vous ai dit la vérité... ! Nous vous avons vu... », « Oui, oui je sais, j'y étais. La suite. », « Hélyane et moi faisons avec mais... Krystal est du genre impulsive. Elle fait ce qu'elle à envie, sans trop de contraintes. Et là, elle a eut envie de vous voir à tout prix, de vous toucher, de comprendre qui vous étiez. Alors elle est partie. Mais ma sœur et moi sommes un peu plus... Mesurées dans nos choix. Nos envies ne doivent pas prendre le dessus... Seulement Krystal est jeune. Elle est partit en me le cachant, en fuguant comme une malpropre, et lorsque je l'ai appris je suis venue ici directement. Rien de plus. Son attitude était inconsciente et stupide. Nous voulons vous aider, pas vous envahir. » L'Orisha tendit le bras, et l'Ange se crispa. Il toucha ses cheveux, les trouvant affreusement courts. Cependant, les voiles qu'elle portait la mettaient terriblement en valeur. Sa main vint alors sculpter son visage, regardant cette frimousse comme s'il voulait le graver dans son esprit, avant de se décaler. Aylin était fortement déçue. Elle n'espérait rien et pourtant, elle avait envie de pleurer lorsqu'il rompit le contact « Si vous voulez m'aider, j'ai un contrat à vous proposer. A toute les trois. Mais je préfère le voir avec vous un peu plus tard. Rentrez chez vous, prenez le temps de respirer. Aylin, tu reviendras quand tu en ressentira le besoin. » Se penchant vers elle, il esquiva sa bouche pour l'embrasser aux coins des lèvres, avant de se redresser. L'aînée était restée sans mot dire, presque béate.

La porte s'ouvrit sur une Ange totalement déconnectée de la réalité « Ca va... ? », « Hein ? Oh euh, oui... », « J'ai dis à votre sœur tout ce qu'elle devait savoir. Maintenant partez d'ici. Ce n'est pas un endroit pour des filles comme vous. », « Mais... » Hélyane lui mit la main sur la bouche « Très bien. Nous vous remercions infiniment. N'hésitez pas à nous solliciter si nous pouvons vous être utiles dans quoi que ce soit. », « Aylin le sait. Ymïr ! » Par dessus la balustrade, Cocoon cria le nom de l'intendante qui arriva sur le champ « Raccompagne ces demoiselles à l'entrée. Elles ont fort à faire chez elle. », « Bien... Vous restez, vous ? », « Oui. Prépare Ysobel, j'aurai besoin de me détendre un peu plus tard... »

Une fois dehors, les sœurs questionnèrent Aylin qui ne dit rien, seulement le strict minimum, avant de leur demander de se taire. Elle fit la morale à Krystal sur le chemin disant également à Hélyane de ne plus rien lui cacher de la sorte.
Cocoon, lui, riait de la situation. Un verre de whisky à la main, il regardait distraitement les danseuses sur scène. L'aînée était la meilleure des trois, surement la plus farouche, celle la plus difficile à dompter, mais lorsqu'elle sera sous son emprise, il n'en fera qu'une bouchée. Il savait parfaitement l'effet qu'il faisait aux femmes réceptrices de son charme et, ici, les triplées étaient presque venues que pour ça... Chacun l'avait observé sans détourner les yeux, admirant celui qu'elles avaient 'vu' dans les montagnes. Outre le fait que quelqu'un se faisait passer pour lui, il était plutôt bien content que cette personne lui ramène bien des dames à son chevet. Avec un tel harem, ce ne serait pas difficile pour lui de traverser les maintes épreuves de l'Eternité. Se remémorant les yeux bleus d'Aylin, il sourit à sa victoire. Elle reviendrait. Dans quelques semaines, luttant contre elle même, avant d'abandonner lorsqu'elle rêverait de lui la nuit. Et pour une, il aurait les trois...

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