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 Jour de fête à Utopia

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Mer 31 Juil 2019, 01:22

Le soleil allait bientôt se lever quand Naya se réveilla en sursaut. Le corps en sueur et tremblant elle avait le souffle court. En haletant, elle tenta de repenser à ce qui avait pu la terroriser à ce point. Impossible de mettre au clair les images qui l’avaient hantée quelques instants auparavant. Plus elle tentait de s’en rappeler, plus les moindres bribes de souvenirs disparaissaient de son esprit embrumé. Au bouts d’un moment, elle s’était enfin totalement calmée et alors que la rumeur de la rue commençait déjà à monter jusqu’à sa chambre, l’excitation de la journée à venir s’empara d’elle. Elle se leva d’un bond et ouvrit ses volets de bois d’un geste vif.

A Utopia, la ville se levait toujours avant le soleil. Mieux valait profiter des quelques heures de fraicheur avant que les rayons du soleil ne brûlent tout sur leur passage. Des marchands s’affairaient déjà sous sa fenêtre en discutant de leur voix sonores et chantantes. Des senteurs d’épices, de miel et de lait chaud lui enivra les sens et son estomac se mit à chanter bruyamment. Avec précipitation, la jeune fille enfila une robe aux tons pâles qu’elle laça avec application. Les cheveux relevés pour dégager sa nuque, elle finit par se ruer dans la cuisine pour engouffrer un verre de lait de chèvre et quelques dattes.

- Tu es bien matinale, s’esclaffa Azza, leur vieille cuisinière.  Où comptes-tu aller comme ça ? continua-t-elle sans se détourner des légumes qu’elle épluchait.

- Azza ! s’exclama la jeune fille entre deux gorgées, d’un air outré. C’est l’arrivée de la grande caravane aujourd’hui ! Toute la ville attend ça depuis des mois !

La vieille dame se contenta de s’esclaffer en secouant la tête devant l’air fébrile de Naya. Cette caravane était en effet un cadeau inespéré pour la ville en perte de dynamisme. Elle rapporterait aux habitants encore fidèles à Utopia autant de mets à savourer, et d’objets intrigants et scintillants que d’histoires à partager.

Alors qu’Azza lui rappelait qu’elle avait l’interdiction de sortir sans être accompagnées, la jeune fille accrochait sa dague et sa bourse à sa ceinture sans pouvoir réprimer son impatience plus longtemps.

- Je rejoins Rokia juste au coin de la rue, promis ! s’écria-t-elle en s’élançant hors de la demeure. Avec un rire chantant, elle se sauva pour ne plus entendre les promesses de réprimandes de la vieille femme.

La rue qui longeait sa demeure était déjà bondée et la jeune fille dut se faufiler pour tenter de se rapprocher du Madarah. Les voyageurs, marchands et simples habitants se mêlaient dans un chatoiement de couleurs étincelantes. Au bout de quelques instants, l’oppression de la foule commença à la gêner. Sa petite taille l’empêchait de voir si le marché était encore loin. Soudain, elle sentit un main se poser sur sa hanche et elle se retourna dans un mélange de peur et de colère. Un homme vêtu d’un court veston en cuir s’éloignait. C’était lui qui l’avait touchée, elle en était sûre. C’est quand elle baissa les yeux qu’elle comprit qu’il venait de lui voler sa bourse. Elle avait disparu.

Avec un cri, elle se mit à courir dans sa direction, le hélant pour qu'il lui rende son bien. Mais sa frêle voix était couverte par les bruits de la ville. Pourtant, l’homme paru l’entendre car il se mit à courir à son tour. Redoublant d’énergie, la jeune fille se lança à sa poursuite alors qu’il bifurquait dans une minuscule ruelle se rapprochant des remparts de la ville. Naya le vit ralentir et tourner derrière un bâtiment sombre. La détermination de la jeune fille diminua fortement en voyant la pénombre et la silence de la ruelle qui tranchaient avec l’ambiance de la rue qu’elle venait de quitter. Elle fit quelques pas, la main posée sur sa dague comme pour se rassurer avant de s’immobiliser.

- Vous êtes là ? Rendez-moi ce que vous m’avez volé ! lança-t-elle sans plus aucune once d’assurance en elle.

Voyant que personne ne répondait, ni ne réapparaissait, Naya se retourna pour tomber nez-à-nez avec une immense silhouette qui la saisit par les épaules, la faisant crier de panique.
(690 mots)
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Mer 31 Juil 2019, 16:48



«Ludwig Riel ?» L'homme répondit présent sans aucune joie. Il savait parfaitement ce qui l'attendait. «Vous pouvez m'expliquer votre retard ?» Qu'il n'avait pas pu dormir à cause d'une malédiction chamanique dont le tatouage était gravé sur sa main ne semblait pas une réponse adéquate. En fait, il n'y avait aucune réponse à donner. Bôram était impitoyable sur la ponctualité de ses hommes et le châtiment devait déjà être tout formulé dans la tête du maître-archer. La longue lignée de garde-à-vous restait immobile dans l'air déjà lourd, poussiéreux et chaud. Sur sa gauche, Marid ne pût s'empêcher de sourire d'un air moqueur, ce qui n'échappa à l’œil acéré de leur supérieur. «Il me manque un homme pour aller apporter de quoi boire et manger dans les postes d'avant-garde, et les provisions de flèches y sont vides aussi. Tu vas me faire le plaisir de remédier à tout ça avant que les éclaireurs arrivent et Marid, ça te fait marrer ? Tu vas courir avec lui !» Ludwig se retint de faire une moue. Il aurait voulu voir arriver la caravane et participer à la fouille. C'était la partie la plus amusante, celle où l'on voyait tous les arrivants et où l'on pouvait tout savoir à l'avance : les potins, les histoires de voyages, les marchandises importées et les nouvelles filles. A l'inverse, approvisionner les postes de surveillance était la pire tâche possible. Il fallait traverser la cité dans tous les sens en étant chargé comme un mulet, et des postes, il y en avait plus d'une cinquantaine.

«Tu es content ? J'espère que tu es content !» Marid fulminait sur le chemin, beaucoup plus énervé que son homologue qui semblait s'être résigné à son sort. Peut-être que Marid tenait beaucoup plus que lui à accueillir la caravane. Les filles de marchands, c'était le gros lot et puis en faisant les beaux dans leurs armures, ils avaient une longueur d'avance sur les autres. «Tu peux t'en prendre qu'à toi-même, fallait pas t'moquer. T'es con franchement, ferme-là un peu pour voir ?» Ludwig n'était pas d'humeur à supporter son tumultueux ami. «Tu peux pas comprendre, t'es déjà marié toi.» ; «Oui alors ça, il faudra que je t'explique un jour ce qu'il en est vraiment... » L'archer remit correctement en place son armure en cuir, s'assurant d'avoir son arc, son carquois et sa petite épée, puis il s'emitouflat dans une cape bleue délavée de façon à ne plus entendre la voix de Marid. Les deux soldats passaient près du Madarah lorsqu'un marchand les interpella. «Il y a eu un vol ! Juste ici, j'ai tout vu. Une gamine qui s'est faite bousculer et... bin vous savez bien comment ils fonctionnent.» ; «Elle est où votre gamine ? On lui a prit quelque chose ?» L'homme haussa les épaules. «Elle s'est mise à hurler en courant après le type... » ; «Merde ! Et ça vous est pas venu à l'idée de l'aider ?» Ludwig leva les yeux au ciel pendant que le marchand se confondait en excuses. «J'étais trop loin, je n'ai pas le t-» ; «Oui bon ça va. On a comprit que t'avais perdu tes couilles. Tu viens Ludwig ?» Marid était déjà parti dans la direction indiquée par le témoin. «Hein ! Mais tu vas où là ! Et les flèches et les bonbonnes d'eau et les cagettes de pains et de fromage ?» ; «Grouille-toi putain ! Si on se dépêche on pourrait au moins rattraper la gamine et l'empêcher de faire une connerie. Une gamine contre un voleur du marché noir. Tu veux que je t'explique le tableau ?!»

«Tu es sûr de l'avoir vue se faire entraîner là-dedans ?» Ludwig parlait tout bas en essayant de reprendre son souffle après la brève course qu'il venait de faire. «Je suis pas aveugle.» Marid fixait l'entrée d'une maison apparemment vide, au fond de la rue. Il avait le regard un peu fou de l'homme. «Bon. On a pas le temps d'aller chercher du renfort et je peux pas rester ici sans rien faire. Toi, si tu viens pas et que je me fais buter, tu vas le regretter toute ta vie. Donc on y va !» ; «Super. J'adore tes arguments. J'adore.» Ludwig jura entre ses dents tout en analysant la situation. La maison n'avait qu'une seule entrée et sortie, ainsi que deux fenêtre à l'étage. Il pouvait entrer par l'étage avec un peu d'escalade.

«Par Drejtësi...» Ludwig venait de réussir à grimper sur le toit de la baraque voisine, depuis lequel il pouvait accéder au premier étage de la maison. L'archer dévala les quelques mètres qui le séparaient de la fenêtre, désireux de se mettre à couvert. Il n'aimait pas cet idée. En fait, il détestait toutes les idées de Marid. Deux personnes, ce n'était pas suffisant pour une patrouille de ce genre, dans un quartier de ce genre. Puis ce n'était pas en fouinant dans les habitations vidées depuis des années qu'ils allaient ramener toutes les provisions aux postes de garde à temps pour l'arrivée de la caravane. La moitié de la garnison était sur le pied de guerre depuis la veille pour accueillir convenablement, fouiller consciencieusement et protéger la nouvelle caravane, non sans oublier de contenir le véritable flot humain qu'un tel événement provoquait. L'autre moitié était occupée à surveiller les abords de la cité, les murailles, et patrouiller autour du Madarah, du Palais et dans les allées les plus empruntées. Cela ne laissait plus grand monde pour contrer les agressions et vols quotidiens dans les basfonds d'Utopia... Qui s'en souciait ? La caserne manquait de personnel et la responsabilité de définir des priorités pour les soldats reposait sur les hauts-gradés seulement. Quant aux habitants, ils avaient appris à s'armer.  Ludwig jeta un rapide coup d’œil par la fenêtre, puis signala à son acolyte que l'étage était vide. «Ne me dit pas que tu as peur ?» Marid semblait parfaitement inconscient de leur situation. Ludwig grinça des dents. «Je n'ai pas peur ! Mais nous avons autre chose à foutre ! Bôram va nous tuer ! Et puis ferme-là tu vas nous faire repérer !» C'était faux, il avait peur. Heureusement, il avait grandit dans un contexte où la peur devenait une habitude. «De toute façon c'est toujours mieux que de se trimballer des cagettes !» Ils se turent brusquement lorsqu'un bruit retentit à l'intérieur de la maison, puis des voix.

«Qu'est-ce-qu'il se passe ici !» Marid venait de défoncer la porte d'un grand coup de pied. Il distingua plusieurs silhouettes mais ses yeux mirent quelques secondes à s'habituer à l'obscurité ambiante qui tranchait violemment avec les murs blancs réfléchissants de la cité. Pendant qu'il captait l'attention, Ludwig venait de traverser le premier étage et de descendre le plus discrètement possible. Il assomma sans réfléchir le premier homme qu'il vit, avec un vase qu'il avait prit dans la cage d'escalier, en s'apercevant que trois autres voleurs venaient de dégainer leurs armes. Ludwig eut de justesse le temps d'éviter un premier coup d'épée en se balançant sur le côté. Il attrapa le manche de sa propre arme et parât maladroitement un premier coup en hurlant. «Tu vois ! C'était une putain de mauvaise idée !» C'était que la majorité de ses entraînements portaient sur l'arc et non l'épée. Il ne savait même pas comment maintenir un équilibre correct en frappant. «C'est pas le moment de manger les mouches ! Vas-t-en !» cria-t-il à la victime. Si elle s'échappait, leur opération ne serait pas un total échec, pensa-t-il.

1327 mots - je me suis emporté xD
Marid est un PNJ Humain niveau I qui est colocataire de Ludwig et soldat comme lui
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Jeu 01 Aoû 2019, 00:07

A peine a jeune fille eut elle poussé un cri qu’une épaisse main se pressa sur sa bouche.

- Tais-toi !

L’homme, dont la voix grave et rocailleuse avait un certain accent qu’elle ne parvenait pas à identifier, la souleva de son bras libre comme si elle n’était pas plus lourde qu’un sac de plumes d’oies. Naya se démena pour lui faire lâcher prise en gigotant telle une sardine hors de l’eau mais tous ses efforts furent réduits à néant quand l’homme resserra son emprise en lui intimant une nouvelle fois de se taire. Sans doute mue par son esprit de contradiction, la jeune fille tenta une nouvelle fois d’appeler à l’aide et reçu en réponse un violent coup derrière la nuque. Une douleur aigüe lui traversa le crâne et un voile noir lui brouilla la vue. Le temps qu’elle retrouve ses esprits, l’homme l’avait amenée à l’intérieur d’une bâtisse plongée dans la pénombre. Il lança la jeune fille à terre sans aucun ménagement provoquant des grognements de mécontentement de la part de silhouettes qui émergèrent une à une de l’ombre.

- Qu’est-ce que t’as fait... Qu’est-ce que tu veux qu’on fasse d’une gamine ? gronda un homme en la désignant du menton.

- Elle voulait pas la fermer, répondit son ravisseur en s’éloignant pour lancer un regard par l’entrebâillement des volets d’une des fenêtres.

Naya eut un sursaut d’effroi quand un troisième homme s’agenouilla devant elle avec un mauvais sourire qui la fit trembler. Elle tenta de s’éloigner de lui en rampant dans la poussière mais sentit un élancement dans sa cheville et se figea en grimaçant de douleur. Elle avait du se la tordre en tombant au sol. De manière absurde, la jeune fille songea soudainement que si elle s’en sortait la punition de son père serait terrible et qu’elle serait sans-doute cloitrée dans sa chambre à vie ! Mais l’homme qui s’était de nouveau approché d’elle la ramena à la réalité quand il lui effleura la joue du dos de sa main, lui provoquant un haut-le-cœur.

- Tu vas rester avec nous ma mignonne...

- Vu ses vêtements, elle doit valoir son pesant d’or, intervint le premier homme à avoir pris la parole. On peut faire chanter sa famille...

- Non ! Le quatrième homme qui venait de s’exprimer avait une voix plus grave et plus autoritaire que les autres. Naya ne l’avait pas entendu arriver. Y avait-il un étage à ce bâtiment ? Combien étaient-ils encore ?

- Pas aujourd’hui, pas maintenant, repris l’homme. Le temps est très mal choisi. Mieux vaut nous en débarrasser le plus rapidement possible.

En entendant ces derniers mots, la jeune fille eut l’impression de recevoir un violent coup dans l’estomac et se mit à sangloter en se tournant vers celui qui semblait être leur chef.

- Non, je vous en prie ! Mon père est riche, il vous donnera tout ce que vous lui demanderez...

Son ravisseur qui avait quitté son poste de garde revint à grands pas vers elle pour lui donner un coup de pied.

- Je déteste les chialeuses ! Naya se protégea le visage mais garda un contact visuel avec la porte d’entrée. En se déplaçant, l’homme avait dégagé la voie vers cette dernière. Quand il se détourna d’elle pour murmurer à voix basse avec ses compagnons, elle ne les écoutait déjà plus. Les yeux rivés sur la porte, son plan fut rapidement échafaudé. Elle profiterait du fait que leur attention était momentanément détournée pour s’élancer vers la porte avec la vitesse de l’éclair. Elle était plus petite donc sans doute plus rapide qu’eux, ça semblait logique ! Son instructeur disait souvent d’elle que la logique n’était pas son fort, mais elle voyait là une manière de lui prouver qu’il avait tort ! Mais alors qu’elle allait s’élancer, le battant de la porte sembla exploser.

«Qu'est-ce-qu'il se passe ici !»

Une imposante silhouette émergea des débris pour se figer un instant. Le cœur de Naya fit un bond dans sa poitrine comme si elle venait de sauter du haut des remparts de la ville. Un soldat ! Une garnison arrivait ! Elle était sauvée ! Derrière eux, il eut un bruit sourd, suivi d’un bref silence. En se retournant, la jeune fille vit qu’un des hommes s’était effondré, laissant apparaître derrière lui un autre soldat. Les trois hommes restants dégainèrent leurs épées dans un concert de cliquetis  sous le regard ébahi de Naya. Ces soldats, quels hommes, quels héros... Le « héro » visé para un premier, puis un deuxième coup en criant à son partenaire des propos que la jeune fille eut du mal à saisir, quelque chose autour d’une mauvaise idée... Venir à sa rescousse ? Une mauvaise idée ? Elle jeta un regard vers la porte dont quelques morceaux de battants pendaient  misérablement. Mais que faisait le reste de la garnison ? Héros ou pas, les deux soldats semblaient à présent en bien mauvaise posture...

«C'est pas le moment de manger les mouches ! Vas-t-en !», lui cria furieusement celui qui s’était servi d’un vase comme d’une arme.

Sortant de sa torpeur, Naya secoua brièvement la tête pour retrouver son courage et se leva d’un bond pour se ruer vers la sortie. Mais alors qu’elle prenait appui sur sa cheville blessée, elle poussa un cri en s’affaissant. Quand elle voulut se redresser, un des hommes l’attrapa par les cheveux pour la retenir. La jeune fille grimaça de douleur mais eu brusquement un éclair de génie. Dans ce conte qui lui racontait Azza quand elle était plus jeune, cette grande dame s’était servi de son poignard pour se libérer de l’emprise de son ennemi en coupant sa longue chevelure et en plantant ensuite la lame dans le cœur de l’agresseur. La main de la jeune fille plongea vers sa ceinture pour en sortir sa dague mais à peine l’avait-elle attrapé que l’homme qui la maintenait lui donna un coup sec sur l’avant-bras qui lui fit perdre sa prise. Voyant avec détresse sa lame rouler dans la poussière loin d’elle, Naya releva des yeux larmoyants vers le soldat en poussant un gémissement pitoyable.
1018 mots
Ah oui j'ai vu ça ! XD
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Ven 02 Aoû 2019, 18:36



Le danger rendait certaines personnes suicidaires, constata Ludwig en voyant la tentative bien courageuse mais peu utile de la jeune fille pour se défendre. Quoiqu'à y réfléchir, il aurait fait pareil, voire pire. L'homme se rabattit sur le côté, manqua de perdre complétement son équilibre mais réussi à bousculer le bourreau de la victime dans son élan. «Eh ! Tu ferais mieux de te concentrer sur les plus forts que toi !» fût tout ce qu'il lui vint à la tête pour détourner son attention sur lui plutôt que la gamine. En fait, c'était un peu idiot car il avait maintenant contre lui deux adultes qui le dépassaient dans tous les sens du terme, mais il n'eut pas vraiment le temps de se pencher sur la question. Une vive douleur à l'épaule le fit crier. Sa main lâcha maladroitement son arme dans un réflexe imbécile. Il recula précipitamment en espérant se mettre hors de portée de ses attaquants et trébucha sur le corps inerte de sa première victime, ce qui provoqua un rire moqueur de la part de ses ennemis. Ludwig mit ses bras autour de sa tête, espérant se protéger des coups de pieds qui suivirent. Marid quant à lui était très proche de la porte d'entrée, mais n'arrivait pas à prendre le dessus sur son adversaire et commençait à sérieusement se fatiguer et ralentir ses mouvements. Le jeune homme tenta de désarmer le voleur, une nouvelle fois sans succès. Il arriva de justesse à dévier le coup qui suivit et dérapa sur le sol, s'écrasant sur le mur dans un nuage poussiéreux. Jurant fort, l'homme se releva avec un dynamisme qui lui était propre. Son épée trancha la chair, pas vraiment à l'endroit qu'il avait prévu de toucher. Cette riposte lui couta toute son endurance ainsi que son sang-froid, tout ça pour une égratinure. Il sursauta violemment en voyant une ombre géante encadrer brusquement la porte et bloquer le passage de la lumière, croyant qu'il s'agissait là de renforts ennemis. «Attendez ! Attendez ! On peut peut-être négocier !!!» cria-t-il en lâchant son arme bruyamment, espérant gagner du temps. Pour quoi faire ? Il n'en savait trop rien. C'était un réflexe, vu que son ami semblait en aussi mauvaise posture que lui.  

Seulement, les trois voleurs semblèrent aussi surpris que Marid de voir le vieil homme entrer. Comme les deux apprentis soldats étaient désormais inoffensifs, ils se précipitèrent sur le nouveau venu. Balthazar ne semblait pas en être perturbé, il sourit même de façon paternelle, en accrochant le regard de Ludwig. «Vous faîtes bien mauvais usage des armes que je vous ai confié, garçon.» glissa-t-il le ton plein de reproches, ce qui fit monter du rouge sur les joues de l'archer. Ce dernier balbutia après quelques secondes de vide. «Mais vous êtes ! Eh ! Attendez !» Son interlocuteur l'ignora et darda un regard désormais méchant vers les voleurs. «Perdu !» cria-t-il en écartant brusquement les bras dans un geste théâtral quelque peu ridicule. Une dague apparût sans prévenir dans la main gauche de l'étrange vieillard, qui en trois mouvements d'une précision et vitesse inégalées et insoupçonnées pour son âge avancé, coupa les gorges des trois voleurs. Il rit en contemplant les corps au sol qui avalait le sang avec avidité, comme s'il s'agissait d'une blague. «Hum ! Hum ! Dans l'Au-Delà mes cocos ! Ce n'est pas à un vieux singe que l'on apprend à faire des grimaces ! Ludwig Säalm ! Debout espèce de sombre imbécile !» Sa voix tonna lourdement alors qu'il pointa tour à tour Ludwig et Marid d'un doigt accusateur, terrifiant. «Et vous jeune crétin ! Couillon ! Vous me recopierez deux-cent-cinquante fois la définition de prudence dans votre journal intime ! Oui, je sais tout, hu ! Garde à vous !» Éberlué, Ludwig se révéla aussi rapidement que son corps douloureux le lui permettait. «Eh la gamine là ! Espèce de folle ! Vous tenez à ce que votre père devienne tout vert ?! Les cheveux blancs comme les miens à trente-ans ! Les contes de fées c'est pour les gros bébés ! Et les héros, on leur marche dessus !» Il sembla s'énerver et se mit à piétiner sur les cadavres des voleurs. Soudainement, il leva la tête, comme s'il avait été interpellé. «En avant Balthazar ! Je dois y aller mes enfants, le destin m’appelle ! Vers l'infini et l'au-delà.» Puis sur ce sermon incongru, l'être mystérieux se volatilisa. Ludwig sautilla jusqu'à la porte en cherchant leur sauveur du regard. Mais Balthazar disparaissait toujours aussi vite qu'il apparaissait et il ne trouva que les traces de pas ensanglantés. La ruelle était déserte. «Mais enfin !» Le jeune homme était extrêmement perturbé d'avoir revu le vieillard qui l'avait aidé à s'enfuir de l'Île Maudite. Tout s'était déroulé si rapidement... Son esprit avait du mal à faire la part des choses. Il avait beaucoup de questions à poser à cette personne, puis son épaule lui faisait mal et l'adrénaline du combat et la peur étaient encore présentes. Le jeune homme grinça de douleur et s'affala dans l'encadrure de la porte, un peu assommé par les événements. «Il va falloir que tu m'explique qui était ce... type.» Marid lui, ne chercha pas à comprendre, persuadé que Ludwig -dont il reconnaissait que le cerveau était plus développé que le sien- lui expliquera en temps et en heures. «Il faut qu'on s'en aille vite. D'autres vont peut-être rappliquer...» grogna Ludwig pour toute réponse. Encore essoufflé, Marid hocha la tête, ramassa son épée dans la poussière et se dirigea maladroitement vers la gamine. «Ça va ? Tu n'es pas blessée ? Tu peux marcher ?»

807 mots
Balthazar est un PNJ de race et puissance inconnues, qui vient des gains de Ludwig et qui a le pouvoir de rappliquer dans des moments improbables pour aider. Il est un peu bizarre /sbam
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Dim 04 Aoû 2019, 01:20

Quand la jeune fille se tourna vers le grand soldat aux cheveux pâles, elle crut lire dans ses yeux une lueur de lassitude face à son audacieuse tentative d’action avortée. Elle n’eut cependant pas le temps d’en prendre ombrage car il s’élança d’une manière plutôt originale sur son agresseur en criant :

«Eh ! Tu ferais mieux de te concentrer sur les plus forts que toi !»

Son initiative fut couronnée de succès car le voleur lâcha sa prise et Naya s’élança à terre pour se réfugier derrière le soldat. Elle leva un regard admiratif sur son sauveur mais eu le cœur serré en le voyant en si mauvaise posture. Il faisait face à deux adversaires, et son compagnon avait lui aussi du mal à prendre le dessus dans son duel contre celui qui semblait être le chef de la petite bande de malfrats. Les deux hommes se tenaient devant la porte, l’empêchant ainsi de s’enfuir. La jeune fille chercha des yeux sa petite dague qu’elle trouva au sol non loin d’elle. Elle commença à ramper vers cette dernière en se disant qu’en l’attrapant, elle aurait peut-être un nouvel éclair de géni qui pourrait l’aider à s’échapper de ce lieu. Mais en entendant le premier soldat pousser un cri, elle se figea d’angoisse avant de se retourner vers lui.

Il avait lâché son arme, et à présent sans défense, il reculait devant ses adversaires avant de trébucher sur le corps sans vie d’un des voleurs. Naya se releva en hoquetant de désespoir alors que l’homme tentait de se protéger des coups qui pleuvaient sur lui. Comment faire pour l’aider ? Tournant la tête vers l’autre soldat, elle vit qu’il avait été aculé contre le mur et semblait à bout de force. La jeune fille se tint le visage des deux mains. Que faire ? Que faire ! S’ils étaient tués en essayant de la protéger elle ne pourrait jamais se le pardonner. Bien que son sort ne serait sans doute pas différent du leur...
Le seul espoir qui subsistait pour Naya était que le reste de leur garnison arrive enfin pour leur prêter main forte. Elle pris donc comme une réponse divine à son vœux l’apparition d’une nouvelle silhouette dans l’encadrement de la porte et senti la douce chaleur de l’espérance parcourir son corps. Mais en un instant, le feu se transforma en glace quand elle vit le soldat aux cheveux courts et sombres lâcher son arme en s’écriant :

«Attendez ! Attendez ! On peut peut-être négocier !!!»

Sachant que tout espoir venait de s’envoler, la jeune s’affala une nouvelle fois en laissant couler des larmes muettes le long de ses joues.

Un immense vieil homme, la tête recouverte d’un turban aux couleurs éclatantes apparu. Il sembla faire peu de cas des hommes armés qui s’avançaient vers lui mais s’était au contraire tourné vers le soldat à terre avec un sourire presque attendri sous sa moustache fournie.

«Vous faîtes bien mauvais usage des armes que je vous ai confié, garçon.»

Eberluée, la jeune fille le fixa sans comprendre alors que le soldait lui répondait dans un balbutiement.

«Mais vous êtes ! Eh ! Attendez !»

Naya eu du mal à bien comprendre la suite des évènements, mais d’une manière ou d’une autre, un des voleurs s’effondra à quelques pas d’elle, et de sa gorge se répandait une flaque rouge sombre qui ne cessait de s’agrandir. Les deux autres malfrats semblèrent avoir subi le même triste sort mais la jeune fille ne pu s’en assurer car elle ne parvenait pas à détourner le regard du cadavre devant elle. Alors que des points noirs commençaient à danser devant ses yeux, le vieil homme baragouinait une étrange tirade dans elle ne comprit pas un traitre mot.

«Hum ! Hum ! Dans l'Au-Delà mes cocos ! Ce n'est pas à un vieux singe que l'on apprend à faire des grimaces ! Ludwig Säalm ! Debout espèce de sombre imbécile ! Et vous jeune crétin ! Couillon ! Vous me recopierez deux-cent-cinquante fois la définition de prudence dans votre journal intime ! Oui, je sais tout, hu ! Garde à vous ! Eh la gamine là ! Espèce de folle ! Vous tenez à ce que votre père devienne tout vert ?! Les cheveux blancs comme les miens à trente-ans ! Les contes de fées c'est pour les gros bébés ! Et les héros, on leur marche dessus !»

Au mot « gamine », l’intéressée avait réussi à détourner le regard du sang qui s’était répandu et avait commencé à imbiber ses propres vêtements. Mais elle avait toujours du mal à saisir le sens de ses paroles. Contes de fées ? Est-ce qu’il parlait du conte qui lui lisait Azza ? Impossible ! Comment pouvait-il savoir... ?

Mais alors que le vieillard s’impatientait, il se mit à piétiner les cadavres sous le regard horrifié de la jeune fille qui blêmit tant qu’on pouvait la confondre avec la chaux du mur derrière elle. Après une dernière réplique aussi incongrue que le personnage, le vieil homme s’élança hors du bâtiment, bientôt suivi du soldat aux cheveux clairs.

«Mais enfin !»

Le géant avait apparemment disparu car le soldat revint bredouille. Il semblait mal en point, et se tenait l’épaule en grimaçant de douleur. Naya ouvrit la bouche pour lui demander s’il était blessé et lui offrir son aide mais aucun son ne franchit la barrière de ses lèvres.

«Il va falloir que tu m'explique qui était ce... type.», lui lança son compagnon sans attendre visiblement une réponse qu’il n’obtint effectivement pas.

«Il faut qu'on s'en aille vite. D'autres vont peut-être rappliquer...»

Le soldat au cheveux courts et foncés se pencha pour récupérer son épée et s’avança vers Naya. La jeune fille, suivant son exemple, allongea le bras pour récupérer sa dague.

«Ça va ? Tu n'es pas blessée ? Tu peux marcher ?»

Relevant la tête vers le soldat, Naya tenta d’émettre un son pour le rassurer et le remercier mais encore une fois elle ne parvint pas à parler. Elle se contenta donc d’acquiescer par un hochement de tête rapide. S’adossant au le mur derrière elle, la jeune fille se leva difficilement en prenant soin de ne pas trop s’appuyer sur sa cheville blessée. Elle entreprit ensuite de ranger sa dague dans son fourreau de cuir qu’elle portait à la ceinture mais étrangement, elle n’y parvint pas. En baissant les yeux sur ses mains, elle vit que ces dernières s’agitaient dans un tremblement incontrôlable. Elle avait l’impression que ses jambes, également tremblantes, ne la porteraient pas longtemps et releva les yeux vers le soldat pour le lui signaler. Mais déjà, elle ne le voyait plus, car un voile obscur passa devant ses yeux et elle sombra, inconsciente.

Quand elle rouvrit les yeux, la lumière du soleil l’éblouie. Elle ne pensa pas avoir perdu connaissance pendant très longtemps mais on l’avait transportée hors du bâtiment. En regardant autour d’elle, la jeune fille vit qu’elle était adossée à un mur dans une rue qu’elle ne reconnaissait pas. Les soldats étaient toujours là. Ils avaient encore dû s’occuper d’elle, comme si elle était une enfant ! Elle se devait de les remercier, dignement comme une élégante dame se morigéna-t-elle. Mais comment montrer sa reconnaissance à des hommes qui lui avaient sauvé la vie ? Que convenait-il de faire ? Les inviter chez son père sans doute ? Leur offrir des cadeaux ? De l’argent ? Se donner en mariage à l’un d’eux ? Après avoir brièvement rougi et fait battre son cœur d’adolescente, Naya perdit de nouveau tous ses moyens quand l’image de son cher père apparu dans son esprit fatigué et elle se mit à sangloter à chaudes larmes. Non ! Pas ça ! Tout sauf des pleurs d'enfant ! Elle réagissait de la pire des manière !

Partagée entre la honte et la colère elle se décida à tenter de communiquer malgré ses larmes. Elle attrapa les mains des soldats en leur lançant un bafouillage indéchiffrable.

- Merci, bouhaha... sauvé ma vie... blessés ?! Bouhouhou... Mon père... Merci ! Beuheuheuu... comment... merci... Chez moi ?

Les yeux larmoyants, elle renifla bruyamment, attendant apparemment une réponse à son incompréhensible question.

Mots: 1348
Heureusement qu'il s'est rappliqué, on étaient mal ! Alors que maintenant, on est juste traumatisés ! XD
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Jeu 08 Aoû 2019, 22:50



«T'as pas pu t'empêcher de la brusquer !» grogna Ludwig.  Marid lui désinfectait l'épaule avec une compresse propre imbibée d'alcool. Il s'offusqua en appuyant sur la blessure. «J'ai rien fait ! Sois plutôt content qu'on soit en vie !» Son camarade retint un cri de douleur et s'efforça d'essuyer le sang qui avait coulé le long de son bras nu. La blessure n'était pas très profonde mais il s'agissait de son bras porteur pour tirer à l'arc. Ludwig craignait que cela le ralentisse de façon considérable dans son entrainement, voire que cela devienne une gêne à vie si la plaie cicatrisait mal. «On va aller voir Mara. Elle et Bôram doivent avoir des cataplasmes pour la cicatrisation.» rajouta Marid, qui voyait bien ce à quoi pensait son ami. «Je n'ai pas du tout envie d'aller voir Bôram.» ; «Eh bien peut-être que tu préfères être handicapé à vie ? A mon avis il faut faire des points de suture...» Ludwig grimaça mais hocha la tête en silence devant la fatalité. Oui finalement, il préférait affronter leur chef plutôt que rester impotent. «Heureusement que le mec bizarre est arrivé... Ça commence à craindre cette histoire de marché noir et de vols jusqu'au Madarah.» souffla Marid. Ludwig ne répondit rien. La triste réalité de l'abandon de la cité les frappait de plein fouet. Les deux soldats pouvaient compter respectivement leurs écorchures et ecchymoses. Pas besoin de réfléchir longtemps pour savoir la chance qu'ils avaient eut. Les deux avaient vu leur mort se profiler à l'horizon et ce constat commençait à faire son bout de chemin dans leurs cerveaux fatigués. Le jeune homme laissa son collègue blessé souffler un peu et s'approcha de la gamine évanouie qu'il avait porté jusqu'ici pour la déposée allongée au sol, les pieds surélevés. Cette dernière ne s'était pas encore réveillée. «Ah finalement, tu admets ton imprudence, un peu tard !» Inconscience qui était aussi un peu la sienne, au final, puisqu'il avait suivi son ami dans la gueule du loup. Marid marmonna une excuse tout en rajoutant que tout de même, ils n'auraient pas réussi à sauver la victime s'ils avaient attendu des renforts probablement inexistants.

«Ah elle se réveille !» Il s'accroupit à côté d'elle. «Aie l'air gentil ! Souris ! » ricana Ludwig, qui était assit contre le mur non loin. Néanmoins, aucun des deux n'aurait pu prévoir de la voir fondre en larmes et ni l'un ni l'autre ne su comment réagir. «Euh ! Calme-toi, c'est fini... Hum ! On ne sait pas où c'est chez toi ! Comment tu t'appelles ? Il faudrait que l'on amène mon ami à l'infirmerie de la caserne. Ensuite, on te ramènera chez toi, d'accord ? Tu n'es pas blessée ? » Il ne manquerait plus qu'elle se mette à paniquer. Marid n'était pas le plus doué pour calmer les gens et Ludwig se sentait quelque peu dans les vapes. «Je vais bien !» assura-t-il à la jeune fille en prenant un faux air confiant. Le petit groupe se mit donc en route vers la caserne.

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«Vous pouvez m'expliquer ?!» ; «Je préfère pas, non.» Le ton de Ludwig était pincé et sec, mais celui de Mara était encore pire : orageux. L'épouse de Bôram les avait vu grandir après tout, elle jouait le rôle de grande sœur pour beaucoup des amis de Ludwig. Quant à lui, il avait plus de mal à se sociabiliser, mais en ce moment précis, il ne rechigna qu'en surface. L'homme avait vraiment peur pour son bras et coopéra pleinement pendant toute l'opération. Ils se trouvaient dans une grande pièce dont les murs étaient recouverts d'étagères remplies de pots, divers onguents et sachets de plantes. Des lits étaient disposés en ligne au fond, près des fenêtres. L'atmosphère était très calme, loin de l'agitation du marché et des caravanes. Une forte odeur de fleur d'oranger flottait dans l'air. La jeune blonde inspecta les blessures de Ludwig. «Ça ira. Tu vas devoir te tenir tranquille ! Je ne fais pas de la magie ici.» dit-elle en terminant le bandage. Elle remit une de ses mèches dans son chignon et observa les deux autres visiteurs qui étaient assis autour d'un thé brûlant en attendant la fin de l'opération, particulièrement la plus jeune. «Tu vas bien ? Je suis Mara, je suis médecin. Fais voir ta cheville.» dit-elle doucement. «Mon mari devrait bientôt arriver. J'imagine que vous n'avez rien mangé depuis ce matin ?»

773 mots
Si c'est "juste" traumatisé alors ça va :D
Bon je fais mumuse avec les PNJ, tu peux jouer Mara aussi si ça te fais envie. ^^
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Sam 17 Aoû 2019, 17:46

Alors que Naya sanglotait, le soldat aux cheveux courts sembla paniquer.

- Euh ! Calme-toi, c'est fini... Hum ! On ne sait pas où c'est chez toi ! Comment tu t'appelles ?

La jeune fille tenta de se calmer pour lui répondre. Le pauvre soldat semblait faire tout son possible pour accéder à sa requête. Mais elle devait avant tout parvenir à retrouver une certaine forme de maîtrise de soi. En essayant de chasser les images traumatisantes qui lui étaient revenues en tête, la jeune fille essuya ses larmes d’un revers de la main en reniflant bruyamment.

- Il faudrait que l'on amène mon ami à l'infirmerie de la caserne, reprit le soldat après avoir jeté un bref coup d’œil à son camarade. Ensuite, on te ramènera chez toi, d'accord ? Tu n'es pas blessée ?

Le visage de Naya blêmit quand elle tourna la tête vers l’autre soldat. Il était blessé ! Il allait mourir ?! Et dire qu’elle s’apitoyait sur son sort alors que son sauveur était en train de souffrir milles et un tourments ! Elle s’approcha en tremblant de lui, et il sembla ressentir son inquiétude car il lui lança sur un ton assuré :

- Je vais bien !

Mais la jeune fille ne fut pas tout à fait rassérénée, vu la manière dont le soldat se tenait. D’un signe de tête à son compagnon, elle indiqua qu’elle les suivrait, évidemment. La santé du soldat passait avant tout. Celui aux cheveux courts maintenait le blessé dans sa marche et la jeune fille s’attachait à les suivre en boitillant derrière eux. La crainte de le voir trébucher et tomber lui tordait l’estomac et elle tentait de se placer de manière à pouvoir le réceptionner au besoin, bien que le solide gaillard l’aurait sans doute écrasée comme une vulgaire feuille d'arbre.

Ils arrivèrent bientôt à destination et l'introduisirent dans l'enceinte de ce qui semblait être une caserne. Les deux soldats donnaient l'impression de savoir où ils allaient et il se dirigèrent vers un bâtiment bien particulier, tandis que la jeune fille les suivait toujours, un peu troublée d’entrer pour la première fois dans un tel lieu. Que dira Rokia quand elle apprendra ça ? Elle sera sans doute verte de jalousie... Ils ne croisèrent cependant personne avant de s'engouffrer dans un couloir aux murs clairs qui les mena dans une vaste pièce tapissée d’étagères recouvertes de fioles et pots en tous genres. Là, une femme se tourna vers eux pour les détailler.

Elle était grande avec une chevelure aux reflets aussi dorés que le soleil couchant, qui était savamment relevée et maintenue par un foulard azur. Elle s’avança vers eux à grandes enjambées dans un cliquetis de perles et de coquillages. Le coeur de Naya se serra dans sa poitrine devant l'élégance de la dame tandis qu’elle baissait les yeux sur ses sandales boueuses.

- Vous pouvez m'expliquer,  lança-t-elle d’un air familier au soldat blessé qui lui répondit sur un même ton.

- Je préfère pas, non.

Quelques instants plus tard, Naya et le soldat aux cheveux courts étaient assis autour d’un thé parfumé tandis que la femme soignait l’autre soldat. La jeune fille lança une brève oeillade au soldat en face d'eux. Mais toute son attention semblait se porter sur le blessé et la guérisseuse. En suivant son regard, elle se figea. Le soldat et la femme étaient visiblement très proches, et Naya ne pouvait s’empêcher de se mordre les lèvres, partagée entre la peur de voir son sauveur souffrir, et la jalousie de cette belle femme penchée sur lui.

- Ça ira. Tu vas devoir te tenir tranquille ! Je ne fais pas de la magie ici.

La femme avait terminé de soigner le soldat et avait recouvert sa blessure d’un bandage propre. Elle se tourna ensuite vers les deux buveurs de thé et ses yeux perçant fixèrent Naya qui en fut troublée.

- Tu vas bien,  fit-elle en s’approchant d’elle. Je suis Mara, je suis médecin. Fais voir ta cheville. Mon mari devrait bientôt arriver. J'imagine que vous n'avez rien mangé depuis ce matin ?

- Oh non je vais bien, s’empressa de balbutier Naya en rougissant. Mais la médecin s’était agenouillé devant elle pour examiner sa cheville.

- Grâce aux soldats, poursuivit la jeune fille si gênée qu’elle gardait la tête baissée. Ils m’ont sauvée, et maintenant c’est eux qui sont blessés, alors je dois... Aïe...

Elle n’avait pas pu s’empêcher de pousser un petit cri de douleur quand Mara lui avait tourné légèrement la cheville.

- Tout ça ne m’a pas l’air bien grave,  lui expliqua la femme en se redressant dans un sourire. Il faudra juste un peu de repos et ne pas prendre trop appui sur ta cheville pendant quelques temps.

Naya leva un visage reconnaissant vers elle avant de détourner le regard, une nouvelle fois troublée par sa beauté simple et douce. Ses yeux se posèrent sur le soldat blessé et l’angoisse l’étreignit. Comment l’aider ? Elle lui devait tant. Est-ce qu’il allait s’en sortir ? Elle voulut poser la question à haute voix mais sentant le regard de Mara sur elle, la jeune fille releva la tête et le sourire attendri que la guérisseuse affichait la fit rougir de plus belle. S’abstenant de lui poser la question, la jeune fille se leva, prenant soin de ne pas se reposer sur sa cheville blessée, et déclara d’un ton si sérieux qu’il en devenait comique.

- Je suis Naya Casan, fille de Soham Casan, riche marchand. Je vous dois la vie. Je ferais tout ce qui est en mon pouvoir pour vous rendre la pareille jusqu’à ce que ma dette soit effacée !

Mais avant que quiconque n’ait pu réagir, du bruit se fit entendre dans le couloir.
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Ah, merci je te l'ai un peu empruntée !
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Ven 23 Aoû 2019, 20:49



Naya Casan, fille de Soham Casan, donc. Marid fixa la jeune fille d'un air idiot et profiteur. Il n'avait retenu que les mots "riche marchand" de la phrase prononcée par Naya. «Ah ouai ? Tu es déjà mariée ? Je- AIEUUH !» Mara venait de lui taper la tête avec le plat d'un de ses livres de médecine, l'air outrée, en lui disant implicitement de fermer sa bouche. Marid était encore en train de se frotter la tête avec sa main lorsque des bruis de pas se firent entendre. Puis Boram entra dans la pièce, les traits tirés par le souci. «Bon sang ! Je commençais à me faire un sang d'encre et à m'imaginer envoyer la moitié de mes hommes à votre recherche.» L'homme avisa la blessure de Ludwig, l'état fatigué des deux hommes et la présence d'une inconnue à leurs côtés. Il poussa un bref soupir et s'avança vers sa femme pour la saluer et l'embrasser brièvement. Ensuite, il invita les trois protagonistes à s'asseoir autour de la table et leur demanda à chacun une version de l'histoire, parfois entre-coupée de questions. «Soham Casan ? Hum, je crois que je connais ton père. Je l'ai déjà vu une ou deux fois.» Après tout, les riches qui acceptaient de rester dans une ville aussi désolée qu'Utopia se comptaient sur les doigts de la main. «Je vais envoyer des hommes fouiller le quartier et se débarrasser des corps. Je vais faire remonter le problème à mon supérieur, mais nous ne pouvons de toute façon pas assurer la protection de toute la ville. Nous sommes déjà en sous-nombre pour ce qui est du périmètre habité...» Le problème ne dépendait pas de lui, ni de personne, mais cela ne l'empêchait pas de pester contre leur impuissance. La situation de la cité était délicate et laissait à désirer, sans l'ombre d'un possible espoir d'amélioration. «Vous pouvez disposer pour la journée. Marid, je te retrouve ce soir pour les patrouilles. Ludwig, toi, interdiction de sortir de la caserne jusqu'à ce que Mara te l'autorise, compris ?» Le concerné ouvrit la bouche pour objecter mais se retint à cause du regard insistant du maitre-archer. Finalement, il baissa les yeux sur la table et ne dit rien. Tout le monde ayant fini de rendre compte de la situation à Boram, ce dernier s'en alla rapidement. La caravane était arrivée et deux hommes en moins pour gérer la situation complexe, cela ne l'arrangeait pas.

«Naya, tu devrais surtout nous promettre de ne plus jamais te balader seule, et encore moins de poursuivre des voleurs dans des quartiers que tu ne connais pas.» finit par grommeler Ludwig. «Ce n'est pas drôle mais enfin, on a dépassé l'époque où les jeunes pouvaient se permettre de désobéir sans danger.» Combien de fois avait-il couru en toute insouciance et naïveté dans la ville, avant la guerre ? La seule fois où il s'était mit en danger, c'était quand il était sorti hors de l'enceinte d'Utopia pour aller dans les grottes sauvages qui jonchent les alentours de la ville. «Ou alors, tu apprends à te défendre. On pourra te servir de professeurs.» Mara réprimanda encore le vanteur. «Ne dit pas de stupidités ! » Ludwig soupira, les deux mains croisées autour de sa tasse de thé à la menthe. «Non, c'est vrai Mara, nous manquons de nouvelles recrues.» La jeune femme rit. «Et alors ? Moi aussi, je manque d'apprentis. Je suis toute seule pour la garnison entière. Naya n'a pas l'âge de s'engager et son père doit avoir de plus beaux projets pour elle ! Pas vrai ?»

Ludwig fit une moue et grignota une des madeleines que Maya leur avait proposé. «Quoiqu'il en soit, vous devriez raccompagner Naya chez elle. Sa famille doit s’inquiéter.» dit-elle en buvant sa propre tasse. «Je n'ai pas le droit de sortir de la caserne.» Elle lui fit un clin d'oeil. «C'est bon. Tu reviens ici après. Boram voulait juste te faire comprendre que tu dois rester tranquille. Allez profiter du marché, sans vous faire agresser cette fois-ci ! D'ailleurs, tant que j'y pense, je dois avoir une liste d'achats à récupérer...»

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Jeu 29 Aoû 2019, 17:31

Le soldat aux cheveux courts l’avait fixé l’air un peu abasourdi face à sa tirade. A peine eut-elle fini qu’il s’exclama :

- Ah ouai ? Tu es déjà mariée ? Je- AIEUUH !

Un épais volume le fit taire brusquement alors qu’il rencontrait sa tête à pleine vitesse. Mara avait sans doute cherché à l’assommer car il frotta ensuite son crâne pendant un long moment. Naya n’était pas bien sûre de ce qu’elle avait entendu mais son imagination fonctionnant à plein régime, elle ne put s’empêcher de rougir instantanément et inclina la tête en cachant la moitié de son visage derrière sa main. Mais son attention fut vite détournée par l’arrivée d’un nouveau personnage.

L’homme, de haute stature, paraissait fatigué ; de fines rides d’inquiétudes marquant son visage carré. Il s’en prit aux deux soldats, ayant été visiblement très inquiet par leur disparition. La jeune fille prit pour elle l’intégralité des reproches et elle baissa le nez perdant la moindre gouttelette de sang  qui avait afflué sur ses joues un instant auparavant. C’était son entière et unique faute si les soldats avaient été blessés, et ils se faisaient à présent sermonner par leur supérieur.

- Soham Casan ?  L’évocation du nom de son père lui fit subitement relever les yeux vers l’homme d’un air timidement surpris. Hum, je crois que je connais ton père. Je l'ai déjà vu une ou deux fois. Je vais envoyer des hommes fouiller le quartier et se débarrasser des corps. Je vais faire remonter le problème à mon supérieur, mais nous ne pouvons de toute façon pas assurer la protection de toute la ville. Nous sommes déjà en sous-nombre pour ce qui est du périmètre habité...

Naya fronça les sourcils au fur et à mesure qu’il exprimait les difficultés rencontrée par la garde d’Utopia. Elle savait bien que nombre de ses voisins avaient fui la cité et son père avait de plus en plus peur pour elle à cause des individus peu fréquentables qui s’étaient installés dans les quartiers en périphérie, mais elle ne se doutait pas que la situation était si grave...

- Vous pouvez disposer pour la journée. Marid, je te retrouve ce soir pour les patrouilles. Ludwig, toi, interdiction de sortir de la caserne jusqu'à ce que Mara te l'autorise, compris ?

Marid et Ludwig... La jeune Casan imprima ces noms dans sa mémoire en lançant un regard en biais vers le blessé, l’air préoccupée. Les soldats étaient en sous-effectif et à cause de son imprudence, l’un d’entre eux - sans doute l’un des plus braves à n’en pas douter - était consigné à la caserne... Les soldats finirent leur rapport auprès de leur supérieur avant qu’il ne disparaisse.

- Naya, tu devrais surtout nous promettre de ne plus jamais te balader seule, et encore moins de poursuivre des voleurs dans des quartiers que tu ne connais pas, lança Ludwig - le soldat blessé à la chevelure pâle - à la jeune fille qui s’était plongée dans la contemplation de son thé. Ce n'est pas drôle mais enfin, on a dépassé l'époque où les jeunes pouvaient se permettre de désobéir sans danger.  

La jeune fille qui l’avait fixée de ses grand yeux candides acquiesça sans répondre, partagée entre la honte de se faire réprimander et l’émoi de l’inquiétude qu’il témoignait. Elle choisit de boire une grosse gorgée de thé pour se donner un contenance et s’étouffa à moitié.

- Ou alors, tu apprends à te défendre. On pourra te servir de professeurs,  lança soudainement Marid qui se fit de nouveau admonester par Mara.

- Non, c'est vrai Mara, nous manquons de nouvelles recrues,  le défendit Ludwig sous le regard éberlué de Naya. Ils étaient sérieux ? De quelle aide pouvait-elle bien leur être ? Ce n’était pas qu’elle ne voulait pas prêter main-forte à la garnison mais elle doutait fortement de sa capacité à leur être d’une quelconque utilité.  La jeune fille baissa les yeux sur ses bras nus où aucun bout de muscles ne semblait poindre.

- Et alors, se récria Mara avec force. Moi aussi, je manque d'apprentis. Naya releva des yeux brillants d’intérêt vers elle. Je suis toute seule pour la garnison entière. Naya n'a pas l'âge de s'engager et son père doit avoir de plus beaux projets pour elle ! Pas vrai ?

A la nouvelle évocation de son père, elle se tassa de nouveau sur son siège, dépitée. Il s’opposerait sans aucun doute à toute idée saugrenue qui pourrait mettre en danger sa fille unique... Son père n’avait jamais clairement évoqué les projets qu’il avait pour elle mais la jeune fille savait pertinemment qu’il s’activait pour trouver le meilleur parti pour elle: une maisonnée riche où elle serait cloitrée, en sécurité.

- Quoiqu'il en soit, vous devriez raccompagner Naya chez elle, continua la guérisseuse tout en sirotant son thé. Sa famille doit s’inquiéter. Elle rassura également Ludwig sur son inquiétude vis-à-vis de l’ordre de confinement qu’on lui avait donné.

- Tu reviens ici après. Boram voulait juste te faire comprendre que tu dois rester tranquille. Allez profiter du marché, sans vous faire agresser cette fois-ci ! D'ailleurs, tant que j'y pense, je dois avoir une liste d'achats à récupérer...

Naya se leva prestement oubliant un instant sa cheville blessée et défroissa nerveusement les plis de sa robe en attendant le retour de Mara. Quand la femme, réapparue précédée des cliquetis de ses bijoux, la jeune fille attrapa la liste qu’elle leur tendit en murmurant:

- J’aimerai beaucoup devenir ton apprentie Mara, ça serait... Vraiment... Formidable... Je vais essayer d’en parler à mon père !

La femme lui sourit avec douceur et lui tapota la tête avant de se tourner vers les soldats qui s’étaient levés à leur tour.

- Allez explorer ce marché pour moi !

Le trio partit bien vite après avoir avalé les dernières gouttes de thé et miettes de madeleines. Naya claudiquait entourée par les deux solides gaillards, et quelque part, elle aurait aimé que cette escorte ne finisse jamais. Mais alors qu’ils arrivaient déjà en vue du marché, elle s’arrêta soudainement.

- Je n’ai plus d’argent sur moi, murmura-t-elle en baissant la tête, mais je revendrais... Dites-moi je vous en prie comment je pourrais vous remercier ? Et... Oserait-elle ? La petite se mit à rougir de nouveau. Excusez-moi mais... Est-ce que je pourrais me permettre de m’appuyer sur l’un de vous ? Elle montra sa cheville du bout du doigt qui avait légèrement enflé et la faisait souffrir.

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Mar 10 Sep 2019, 22:27



La jeune fille montra un enthousiasme inattendue envers l'idée de rejoindre la caserne, cependant Ludwig et Marid ne se faisaient pas d'idées reçues. Ils connaissaient bien les marchands riches et leurs manières. Pourtant Ludwig pensait parfois fortement que ce serait utile de réquisitionner les ressources et la main d’œuvre pour l'armée de la ville, le temps de la reconstruire et de redorer son blason. Ils iraient tellement plus vite et seraient plus efficaces. Ce serait profitable à tout le monde. Il était encore trop jeune pour avoir conscience de toutes les cartes à prendre en compte dans la situation tendue où se trouvait la cité et puis, de toute façon, il était tout en bas de la chaîne de commandement. Le trio ressortit donc dans la chaleur, quittant la protection des murs épais qui gardaient le frais. Cette fois-ci, les deux soldats ne courraient pas, au contraire. Ils allaient lentement, que ce soit pour permettre à Naya de les suivre, pour survivre à leur fatigue ou pour faire en sorte de ne pas se laisser surprendre une deuxième fois par des voleurs. «Oui, bien sûr !» lui répondit Marid en lui offrant son bras. Cela fit sourire Ludwig, qui voyait bien que son ami avait autre chose derrière la tête qu'une simple envie de charité. Il était décidément incorrigible ! «Ce n'est pas grave pour l'argent. Tu ne nous dois rien. C'est notre travail de protéger les citoyens et puis ces achats sont sur le budget de l'armée.» Il aurait pu, au contraire, en profiter pour lui soutirer des sous mais il n'en eu pas le courage. Mieux valait rester honnête et droit du début à la fin, sinon, il finirait comme son père adoptif, par devenir un homme monstrueux et exécrable.

Le soldat vacilla un instant en repensant à ces mauvais souvenirs. Il caressa lentement la paume de sa main qui était tatouée par le Chaman. «Bon alors, ya quoi sur cette liste ?» grogna-t-il pour se changer les idées et s'occuper l'esprit. Des fruits, des herbes dont il savait à peine lire le nom complexe, trois paniers en osiers, une série de fioles et bouteilles, du pain, du fromage, un foulard bleu... Eh mais c'était carrément sa liste de courses personnelles qu'elle leur avait refourgué ! Il étouffa un soupir moitié amusé, moitié agacé. «Marid, tu voudrais bien t'occuper des fruits et des bouteilles et paniers ? Il va nous falloir une monture pour tout porter, je suis désolé.» Peut-être qu'avec une main valide, il aurait pu se débrouiller. Mais il préférait écouter sagement, pour le moment, les conseils de la soigneuse et les ordres de son supérieur. «Il y a Gaspard aux écuries.» C'était le cheval offert par Balthazar lors de leur première rencontre. Le visage étrange du vieil homme lui revint à l'esprit. Balthazar... Comment cet homme avait-il su qu'ils étaient en danger au fin fond d'Utopia ? Était-ce seulement un homme ? Ludwig commençait à avoir de sérieux doutes. «Ouaip. Je te laisse en compagnie de la demoiselle !» Marid le fit un clin d’œil avant de disparaître parmi la foule du marché. «Hum.» Ludwig baissa les yeux sur la liste. «Cella nous laisse le foulard bleu, les herbes, le pain et le fromage. Et je rajouterai sûrement des pâtisseries au miel pour la remercier de son aide. Qu'en penses-tu ?» L'homme rangea le parchemin plié à la va-vite dans sa poche. «Tu peux t'appuyer sur mon bras valide, si tu veux.» Le marché était cependant très animé, maintenant que la caravane était arrivée, et le soldat n'en connaissait pas toutes les parties. «Tu as l'habitude de venir ici, non ? Ce n'est pas trop mon cas... J'imagine que tu dois savoir où trouver un boulanger, un fromager, un pâtissier, un marchand de vêtements et un herboriste ? Est-ce-que les étalages sont classés par types de marchandises ?» Il n'en savait trop rien, à vrai dire. Ses économies étaient pourtant florissantes, mais il avait rarement l'envie d'acheter quelque chose pour lui, ni le temps de flâner dans les magasins.

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Sam 21 Sep 2019, 17:43

- Oui, bien sûr, s’était écrié Madrid en lui présentant son bras dans un grand sourire. Naya le remercia par un signe de tête avant de poser une main moite sur le soutien si gentiment offert. Elle devait s’être mise à rougir, la jeune fille en était persuadée ; et cette simple idée suffisait à embraser un peu plus ses joues pour son plus grand désarroi.

- Ce n'est pas grave pour l'argent, lui répondit à son tour Ludwig les yeux discrètement rieurs. Tu ne nous dois rien. C'est notre travail de protéger les citoyens et puis ces achats sont sur le budget de l'armée.

« C’est notre travail de protéger les citoyens »... La jeune brunette cacha son trouble derrière le dos de sa main. C’était typiquement ce que les héros des histoires contées par Azza pouvaient dire. La vieille cuisinière se moquait d’elle quand la fillette s’en émerveillait à grands cris, et lui expliquait que de tels homme n’existait pas. Eh bien elle avait tort ! Ces jeunes soldats qui l’accompagnaient étaient des preuves vivantes que ces personnages d’histoires pouvaient prendre vie sous leurs yeux.

- Bon alors, ya quoi sur cette liste, reprit le jeune soldat sur un ton sombre. Naya relava des yeux interrogateurs vers lui. Elle ne comprenait pas pourquoi, mais il semblait soudain contrarié. L’aspect figé de son visage se dissipa bien vite quand il balaya la liste d’un regard en avant de pousser un soupire.

- Marid, tu voudrais bien t'occuper des fruits et des bouteilles et paniers ? Il va nous falloir une monture pour tout porter, je suis désolé. Il y a Gaspard aux écuries.

Son ami acquiesça avec bonne humeur et Naya du retirer sa main pour le libérer et le laisser vaquer à sa recherche.

- Ouaip. Je te laisse en compagnie de la demoiselle ! Bien vite, il disparu dans la foule dense qui se pressait d’étals en étals tandis que Ludwig s’était replongé dans la liste laissée par la soigneuse.

- Cella nous laisse le foulard bleu, les herbes, le pain et le fromage. Et je rajouterai sûrement des pâtisseries au miel pour la remercier de son aide. Qu'en penses-tu ?

Naya hocha vigoureusement la tête en plaçant les mains derrière son dos. Elle aurait aimé ouvrir la bouche pour donner son avis mais être laissée ainsi seule avec le soldat l’avait rendue muette. Depuis bien des années, son père avait veillé à ce qu’elle ne se retrouve jamais seule en compagnie d’un jeune homme, et lui avait expliqué de maintes fois qu’elle devait toujours être accompagnée en de pareilles occasions. Un air coupable se peignait sur son visage quand elle imaginait ce que penserait le riche marchand de tout cela. Ludwig, qui semblait être bien loin de ce genre de considération, releva le nez de son parchemin pour le ranger d’un air distrait avant de se tourner vers elle pour lui offrir son bras.

- Tu peux t'appuyer sur mon bras valide, si tu veux.

Confuse, Naya songea un instant refuser l’aimable offre avant de se raviser, effrayée à la simple idée de passer à côté de cette occasion. Elle posa doucement sa main sur le bras offert avec un ravissement non feint.

- Tu as l'habitude de venir ici, non ? Ce n'est pas trop mon cas... Ils avaient commencé à marcher, mais Ludwig ne savait apparemment pas pour où commencer.
J'imagine que tu dois savoir où trouver un boulanger, un fromager, un pâtissier, un marchand de vêtements et un herboriste ? Est-ce-que les étalages sont classés par types de marchandises ?

Les passants les effleuraient de tout côtés, mais ils pouvaient tout autant être des grains de sables dans le désert tant Naya n’était consciente que de la présence du soldat à ses côtés. Elle mis plusieurs secondes avant de comprendre que le jeune homme attendait une réponse de sa part.

- Ah, pardon, s’excusa-t-elle précipitamment. Au cœur du Madarah, on va avoir tout les artisans, qui travaillent le cuir, la terre, la soie, le cuivre... Les étals alimentaires sont plutôt du côté de l’orangeraie, plus à l’est, continua-t-elle en pointant du doigt un point derrière eux. Le plus simple d’ici, est d’aller chercher le foulard. Je connais l’endroit idéal pour ça.

D’une pression de la main, elle l’invita à la suivre en se faufilant avec l’habileté que donne l’habitude entre les badauds. Son excitation avait soudain grandi à mesure que sa timidité s’évaporait. L’odeur du marché, ses bruits, son ambiance... Tout lui rappelait les jours heureux de son enfance. Et le faire découvrir à quelqu’un qui n’avait encore jamais gouté à ses charmes le rendait encore plus envoutant à ses yeux. Aussi, ne se privait-elle pas de lui conter les anecdotes qui lui revenaient en mémoire à chaque fois qu’ils passaient devant une boutique connue. Pourtant, un voile passa devant ses yeux, atténuant l’éclat qui y luisait quand elle tourna la tête dans une ruelle pleine de caisses, qui semblait servir de débarras.

- Avant, le marché continuait ici, jusqu’à la grande fontaine, lança-t-elle d’une voix peinée, songeant aux nombreux marchants qui avait fui la ville ces dernières années. Et ces étals était bien plus fournis, poursuivait-elle en englobant d’un geste vague les vendeurs de bijoux et autres breloques devant lesquels ils s’étaient arrêtés.

Mais après un bref soupire, elle continua, lui attrapant la main par souci de simplicité. Car à présent, ils devraient se frayer un passage dans une foule bien plus dense comme ils approchaient de l’étal tant convoité. Il lui semblait que sa cheville ne la faisait plus tant souffrir à présent que ses muscles s’étaient réchauffés par la marche. Ils débouchèrent enfin en vue d’une des boutiques les plus convoitées du marché.

Naya tira le jeune homme derrière elle pour l’approcher de l’étalage multicolore d’étoffes. Elle se saisit de l’une d’elle pour lui en montrer la qualité. Elle était si douce, aux couleurs si chatoyantes, et ne pesait pas plus lourd qu’une plume. La jeune fille tourna un regard rayonnant vers Ludwig.

- Qu’en penses-tu ?
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Ven 11 Oct 2019, 18:17




Le soldat écouta attentivement toutes les indications de la jeune fille, qui en connaissait de toute évidence dix fois plus que lui. Une chance, finalement, qu'elle soit avec eux pour faire ces courses, cela lui permettra d'économiser du temps. D'un autre côté, qu'aurait-il à faire, une fois rentré à la caserne, à part tourner en rond en ruminant son mauvais sors ? Ludwig découvrait les stands un par un, saluant poliment les marchands et s'imaginant parfois acheter ci ou ça pour lui et ses amis, sans toutefois aller jusqu'à dépenser inopinément l'argent de Maya. Parfois, un bref sourire traversait son visage à l'écoute des racontars innombrables dont elle semblait regorger, néanmoins, il ne laissait pas filtrer beaucoup d'autres de ses émotions. Son regard se darda sur les espaces vides. Sur le sol fuyaient des papiers abandonnés ou des restes de cagettes, qui témoignaient de l'absence des étalages. "Cela changera au moins pour les prochains jours. Nous sommes en train d'accueillir une grande caravane, qui apporte beaucoup de marchandises différentes." lui dit-il en espérant la consoler. En réalité, il n'y avait pas de quoi oublier réellement la décrépitude de la cité, mais enfin. Au moins avaient-ils encore la chance et le prestige de pouvoir être un point important, voire indispensable de transit économique, afin d'assurer le secret des autres royaumes humains. "Je crois même qu'ils ramènent des animaux exotiques !" Enfin, c'était des rumeurs venant de l'avant-garde qui était allée accueillir la caravane la veille, seulement. Sa main se fit entraîner plus loin dans le brouhaha de plus en plus dense du marché. Ici, toutes sortes de senteurs et arômes se mélangeaient dans un concert coloré. Un inhabité comme lui pouvait vite gagner un mal de tête et une envie fulgurante de calme et de silence. Heureusement Naya, connaissait le parfait chemin pour arriver à l'étal des foulards. Le jeune homme regarda le tissu qu'elle avait choisi, puis hocha la tête. "Euh... oui." répondit-il simplement. "J'imagine que ça lui ira bien, peu importe les motifs, non ?" La beauté de Maya n'était pas un secret, après tout. Naïvement, il pensait que sur les femmes que elles, n'importe quel genre d'habits rendrait bien. Il n'y connaissait rien, à vrai dire, et ne s'intéressait pas à la mode. Du moment que ses vêtements à lui étaient solides, confortables et pratiques, cela lui suffisait bien largement. D'ailleurs, Maya avait souvent critiqué les nombreux accrocs mochement raccommodés de ses vestes usées et délavées. "Et toi ? Tu n'en veux pas un ?" Qu'elle revienne au moins de sa journée sans les mains vides... Cela lui rappela brusquement sa tâche initiale.

"Je devrais te ramener chez toi sans trop tarder... Ta famille doit s'inquiéter, non ? Je ne sais pas ce que fait Marid avec la monture... Il me rejoindra plus tard j'imagine." Il ne se rendait pas vraiment compte de la situation, personne ne l'avait jamais attendu quand il rentrait chez lui ; si bien qu'il avait un peu oublié l'heure qui passait et le besoin qu'avait Naya de retourner chez son père. "Vous habitez où ?" Pas très loin du marché, peut-être. Dans la partie la plus riche de la ville, c'était certain. "Nous pouvons acheter le reste sur le chemin. J'ai aperçu un boulanger sur le chemin." Ou plutôt, un vendeur de pâtisseries et de gourmandises, qui offrait en plus, du pain. Il s'y trouvait un peu partout, même parmi les étalages de vêtements, puisqu'il s'agissait de satisfaire les appétits des acheteurs peu importe leur emplacement. Les odeurs des sucreries parcouraient ainsi l'ensemble du marché. Ludwig acheta le pain et une douzaine de ces fameux triangles à la semoule et au miel, six pour Maya et six pour eux deux. Ils avaient mangé à la caserne mais il avait faim. La fatigue lui creusait l'estomac et l'heure du repas ne devait pas être très loin, si bien qu'il engloutit rapidement sa part.

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Lun 11 Nov 2019, 01:53

Le jeune soldat fixa un instant le foulard que lui tendait Naya sans répondre. L’étoffe était si chatoyante qu'elle semblait lui couler dans les mains. N’était-il pas impressionné par sa qualité sans pareille ?

- Euh... oui, finit par répondre Ludwig. J'imagine que ça lui ira bien, peu importe les motifs, non ?... Et toi ? Tu n'en veux pas un ?

La jeune fille souleva le foulard qu’elle tenait devant son visage pour cacher son trouble. Voilà que Ludwig disait exactement ce qu’elle rêvait d’entendre. Quoi de plus romantique qu’une étoffe choisie pour elle par son sauveur ? Le problème était qu'il semblait aussi serein qu’elle était agitée. Ses propos semblaient d'ailleurs si vides de tout sous-entendus qu’elle se serait enfouie par dépit sous la pile de tissus devant eux. D’ailleurs, le jeune homme changea bien vite de sujet.

- Je devrais te ramener chez toi sans trop tarder... Ta famille doit s'inquiéter, non ? Je ne sais pas ce que fait Marid avec la monture... Il me rejoindra plus tard j'imagine. Vous habitez où ? Nous pouvons acheter le reste sur le chemin. J'ai aperçu un boulanger sur le chemin.

Naya soupira en baissant les épaules. Il était évident qu’il fallait qu’elle rentre chez elle au plus vite avant que son père n’ameute la ville entière pour la retrouver, mais cette escapade était sans doute la dernière qu’elle aurait la joie d’expérimenter avant longtemps et elle aurait souhaité qu'elle ne prenne jamais fin.

- Oh oui si mon amie que je devais rejoindre à prévenu mon père, il doit être hors de lui, souffla-t-elle d’une voix attristée, les yeux baissés.

Elle lui indiqua en quelques mots où elle résidait, dans le quartier résidentiel réservé aux grosses fortunes de la ville et ils se mirent à en prendre la direction. Ludwig s’arrêta en route pour acheter des gâteaux et du pain et tendit à Naya une part de son butin. La jeune fille croqua dans un des délicieux petits triangles au miel, les joues rosées. Etait-ce le goût sucré ou le geste attentionné du soldat qui lui avait redonné quelques couleurs ? Elle ne pouvait empêcher son cœur de jeune fille de s’emballer à chaque fois qu’elle sur-interprétait le moindre geste de son compagnon de route.

Ils finirent par laisser le tumulte du marché derrière eux au fur et à mesure qu’ils entraient dans le quartier aisé aux vastes rues bordées d’une végétation propre et bien entretenue. Avant même qu’ils ne parviennent à l’angle de sa demeure, Naya reconnue au loin son amie qui accourait vers elle. Sous son lourd voile était jeté à la va-vite sur son épaisse tignasse, ses yeux inquiets mangeaient son visage anguleux encadré de clinquantes boucles pendantes.

- Naya, s’exclama-t-elle en arrivant vers eux, lui prenant les mains avec un empressement non feint. J’étais si inquiète ! Ça fait des heures qu’on te cherche ! Tu aurais pu être morte, ou enlevée, ou je ne sais quoi...

- Ne t’en fais pas Rokia, lui intima son amie en pressant ses mains dans les siennes, je vais bien, grâce à Ludwig ici présent et à Marid...

La jeune fille leva un regard reconnaissant vers le soldat mais se pinça les lèvres, évitant de mentionner l’attaque dont l’avaient sauvée les deux soldats. Mieux valait pour l’instant minimiser ce qu’elle avait vécue avant de voir ce qui l’attendait.

- Mais je t'en prie, dis-moi que tu n’as pas prévenu mon père ! Son amie fit une moue désolée et secoua la tête faisant cliqueter ses boucles d'oreilles en répondant d’une voix sourde.

- Oh Naya ! Bien-sûr je t’ai attendue un moment, mais comme personne ne savait où tu étais, il a bien fallut que je finisse par envoyer quelqu’un chercher ton père chez Achraf... Il est en chemin et sera là d'un instant à l'autre. Amna dit qu’il va t’enfermer dans ta chambre jusqu’à la fin de tes jours, et Nerimen pense qu’il va te donner en mariage pour se débarrasser de toi une bonne fois pour toute !

Naya poussa un gémissement avant de se tourner de nouveau vers le soldat. L’idée de le quitter pour retourner dans sa prison dorée lui était insupportable, mais sa priorité était de lui épargner la vision de son père furibond, et l’humiliation qu’il allait certainement lui faire subir. En même temps, priver Ludwig de cette rencontre signifiait lui refuser également de la récompense qu’il pourrait recevoir de son riche paternel. Elle se désengagea des mains de son amie pour les placer devant elle, d’un geste désemparé. Autant lui laisser le choix finalement.

- Si tu veux y aller, je ne te retiens pas Ludwig. Encore merci pour tout à toi et Marid... Ma maison est juste au coin de la rue, là-bas...

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Dim 24 Nov 2019, 20:08




L'archer se retint plusieurs fois de sourire aux propos de la jeune fille. Il pouvait s'identifier facilement à elle, leurs âges n'étaient pas si différent malgré tout. Ils avaient simplement des vécus opposés l'un à l'autre, mais cela n'empêchait pas de retrouver des similitudes. "Voyez les choses comme cela : au moins vous avez un père qui s'inquiète pour vous." déclara le soldat sur le chemin, lorsqu'ils furent assez loin du marché pour s'entendre de nouveau parler sans avoir à hurler. "De façon saine et bienveillante." rajouta-t-il d'un air neutre. "Ce n'est pas donné à tout le monde." A y réfléchir, il aurait préféré rester orphelin plutôt que de rencontrer Devaraj. Un soupir presque imperceptible passa ses lèvres. Il devait oublier ses souvenirs et arrêter de se focaliser dessus ou de les retrouver partout dans son quotidien. Cela le tuait à petit feu et c'était spécifiquement ce que voulait le Chaman. Or l'Humain refusait l'idée de perdre le combat psychologique qui avait débuté avec son pire ennemi.

Il assista aux retrouvailles sans un mot, gardant ses mains croisées derrière son dos en position de repos. D'un bref signe de tête, il salua l'amie de Naya. Quelque part, il comprenait bien le désarroi de la jeune fille, étant lui-même passé par une éducation démesurément sévère et despotique. "Je suis attendu autre part, en effet. Je dois retrouver Marid. Je vois que tu es entre de bonnes mains mais je vais simplement m'assurer que vous atteignez toutes deux votre porte d'entrée et vous laissez chez vous." dit-il avec un brin d'humour dans sa voix. Enfin, les ordres étaient les ordres et il n'était pas exclu de se faire agresser partout dans cette ville décadente. Une fois qu'ils eurent atteins la destination finale, Ludwig salua les deux jeunes femmes. "Dîtes à votre père que la meilleure façon de nous remercier serait de financer l'armée. Nous manquons de fonds et d'effectifs pour sécuriser Utopia et il s'avère que ce sont les familles comme la votre qui ont toutes les cartes en main pour faire changer ce douloureux constat." Pas sûr que cela fasse mouche mais enfin, il n'avait absolument rien à perdre, et tout à y gagner.

Enfin, il offrit un visage compatissant à la jeune fille. "Bon courage Naya, au moins tu te souviendras, j'espère, de cette erreur. C'est une bonne chose, non ?" C'était normalement le but des corrections. Malheureusement ce dernier était souvent dévié... Il ne laissa rien transparaître de cette pensée, plutôt fier de son actuel sang-froid. "Si ton père te laisse ressortir un jour, n'hésites pas à venir à l'infirmerie dire bonjour à Maya ! Je suis sûr qu'avoir de la compagnie civile lui manque." Après un salut plus formel, le soldat les laissa et fit demi-tour pour rejoindre Marid, puis la caserne. Un repos bien mérité l'attendait encore. Il aurait préféré aider pour la caravane et sa frustration ne s'était pas calmé. La drogue que Maya lui administra à son retour par contre, le plongea qu'il le veuille ou non dans un sommeil sans rêves.

"Elle était mignonne cette fille, non ?" Ludwig passa une main dans ses cheveux ébouriffés, puis rassembla ses doigts autour de la tasse brûlante que Maya venait de lui servir. "De quoi ?" dit-il, ne situant pas très bien la discussion. Il venait de se réveiller et la guérisseuse le narguait avec un sourire qui en disait long. "Naya !" dit-elle en haussant les épaules. "Ah ! " Il se tût et but en silence. "Je ne sais pas. Je suis déjà marié, je te rappelle." grogna-t-il. Marié pour une histoire débile, un défi stupide auquel il avait décidé de répondre. "Du pipeau. Tu m'as raconté que la fille a disparût avant la conclusion de la cérémonie." Elle devait bien être la seule à connaître la vrai fin de cette histoire. Il n'osait pas l'avouer à ses camarades, lui qui s'était venté de répondre à cette lettre de mariage et de ramener une femme. "Je ne lui ai pas plu, que veux-tu..." ricana Ludwig. Il n'avait pas prit à cœur cette histoire, heureusement.

FIN - 690 mots
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Jour de fête à Utopia

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