Mendeln se reposait à l’abri d’un arbre. La chaleur avait eu raison de lui et il ne tenait absolument plus debout. Quand il était partit du village caché, il était encore à l’abri de tout danger et les grands arbres lui procurait de l’ombre, seulement, à force de s’éloigner du cœur de la foret, la chaleur se faisait de plus en plus présente. Le voyage vers le sud, vers Bouton d’Or, se révéla plus dure que prévu. Fort heureusement et encore heureux, il ne fit pas de rencontres désagréable. Il ne fit pas de rencontres du tout d’ailleurs, ce qui en réalité n’arrangea pas son état. Il était encore triste d’avoir quitté le village et sa mère. La solitude n’était donc pas le meilleur remède. Attendant de récupérer un peu, il décida de chanter pour s’occuper l’esprit. Il se souvient d’un poème qu’il avait fait lui-même, alors qu’il n’était qu’un petit garçon. Il se mit à sourire puis à rire aux éclats. Les rares oiseaux perchés sur les branches de l’arbre s’envolèrent, courroucés d’être dérangé de leurs sommeils. Mendeln les regardait s’envoler dans le ciel bleu du continent Naturel, il était temps de partir aussi, il prit son instrument et repartit sur la route.

De temps à autres il leva la tête et vit des nuées d’oiseaux partirent dans le sens contraire, vers le nord. Mendeln ne se souvenait pas qu’il s’agissait de la saison pour des migrations. Mais bon, ça devait être une espèce différente des autres.  Il remarqua plusieurs animaux qui fuyaient dans sa direction, ne craignant pas sa présence. C’est ainsi qu’il vit plusieurs daims et même quelques loups fuir. Il remarqua d’ailleurs que les soi-disant prédateurs, avaient la peau sur les os. La coïncidence n’était plus de mise. Il devait se passer quelque chose de grave devant lui. Prenant un rythme de marche rapide, il avança vers la sortie des Terres Emeraudes. Après plusieurs minutes, il tomba sur un magnifique cerf qui était allongé sur l’herbe, près de la route.  Il était mal en point et avait l’air souffrant, sa respiration était faible et de l’écume était visible de son museau. Le jeune Orine s’approcha et posa ses affaires à côté, la bête lui lança un regard, chargé de tristesse. Mendeln remarqua quelque chose d’intriguant dans les pupilles de la bête : Des traits noires grossissaient à vue rapidement et un quelques secondes, tous dans le regard de la bête fut noir. Puis, tout se passa vite. La respiration du cerf devint de plus haletante et au bout de plusieurs secondes, l’animal poussa un dernier brame et en même temps, perdit la vie. Mendeln pétrifié ne comprit pas. Puis au fur et à mesure, réalisa l’horreur de la situation. Il n’avait rien pu faire pour sauver cet animal.

Les mains toujours placé à quelques centimètres de la peau du cerf, il les reporta sur son propre visage et pleura. Il pleura de ne rien avoir pu faire. Il pleura de son inexpérience. Essuyant les larmes d’un revers de manche. Il adressa une prière à Phoebe et entreprit de creuser au pied de l’arbre un trou. L’office lui prit plusieurs heures pour faire une tombe naturelle suffisamment spacieuse pour y enterrer la bête. Après l’avoir tiré dedans et recouvert le tout, Mendeln s’accorda une pause. Il s’adossa sur un tronc reversé en face du monticule de terre et s’assoupit.

Quand il se réveilla, il faisait nuit. Combien de temps avait-il dormi ? Il ne le savait pas. Il chercha à tâtons ses effets et quand il les retrouva, repartit sur la route. Il devait froncer les sourcils pour tenter d’y voir quelque chose dans la pénombre. Mais c’était une tentative désespérée pour une cause tout aussi désespérée. Les bruits de la nuit commencèrent à apparaitre, à se faire entendre. Mendeln avançait à petit pas. Il regardait tout autour de lui, sans pour autant s’attarder sur un élément en particulier, de peur de s’attirer la curiosité d’un prédateur. Le moindre de ses pas lui faisaient peur, car il avait l’impression de marcher sur des petites branches, provoquant ainsi des craquements. Soudainement, il vit du mouvement sur sa gauche. Un bruissement de feuilles suivi d’un grognement animal. Il recula doucement mais ce ne fut pas du même avis du loup qui surgit du buisson. Le jeune Orine puis voir clairement ses crocs blancs scintiller dans la nuit. Mendeln pouvait toujours essayé de courir, bien que la course n’est jamais était son fort.

-Gentil toutou ... gentil toutou ...

Mendeln tendait une de ses mains toutes tremblante vers le loup à la peau décharnée, tentant vainement de faire ternir la distance au canidé affamé. Mais les claquements de mâchoires répétés la bête et la peur de se faire mordre la main, voire peut-être pire, lui força à retirer sa main. L'homme et le loup décrivaient des cercles dans le noir mais Mendeln pouvait très bien voir les yeux étincelants du prédateur. L'Orine remarqua cependant que l'écart entre le loup et lui, se faisait de plus en plus petit. Il se pencha doucement au sol et ramassa ses affaires. Au moment où il se mit à reculer, il dut marcher sur une brindille car un crack sonore se fit entendre dans la nuit. Tout se passa trop vite. Le prédateur lui sauta dessus et lui chopa le mollet alors que Mendeln voulait s'enfuir.

-AïïïE !!!

Par réflexe il donna un coup de pied avec son autre jambe, ce qui lui permit de se défaire de l'emprise de la mâchoire du loup. Ce dernier couina et fit un tour sur lui-même plus surprit que sa victime se défende que de la pathétique force de frappe du garçon. Mendeln en profita pour déguerpir le plus vite possible au travers de la végétation, il tentait tant bien que mal d'éviter les racines et autres ronces, mais il se griffa quand même plusieurs fois au niveau des jambes. Derrière, il entendit un effroyable hurlement de loup. "Aouuuuh". La chasse devait être ouverte, ce qui ne rassura pas le pauvre Orine qui paniquait de plus en plus. Il vit devant lui deux grand arbres qui semblait découcher sur la route, il crut même voir des lumières derrière. Il dépassa les deux arbres mais sa jambe où le loup l'avait mordu se prit dans quelque chose et il tomba sur le sol. Instinctivement, il mit sa main sur l’étui de son violon en espérant qu'il soit suffisamment résistant pour protéger l’instrument. En relevant la tête, il vit une femme qui lui faisait des signes, il se précipita vers elle et entendit l'animal qui était sur ses talons. Il força un peu trop sur sa blessure et tomba aux pieds de la femme. Il crut que c'était fini, mais la demoiselle érigea un bouclier qui les protégea tout deux et stoppa net, l'agresseur à quatre pattes. Ce dernier les regarda avec faim, les yeux injectés de sang et de la bave qui dégoulinait de ses babines.L'animal resta planté un instant puis repartit dans les bois. La femme qui l'avait sauvé lui parla dans sa langue natale et avec une facilité déconcertante. Ce qui laissa penser à Mendeln que cette dernière était peut-être une Orine. Il répondu lui aussi dans sa langue natale.

Wǒ Kōru’te Mendeln Ul-Diomed āṇi hai, wǒ arushi'te yīn Nysea. Wǒ kuruye’te cya tuìchū Maëlith. Āṇi wǒ kensaku'te zhè donro tsukuru’tel cya wǒlen cyu Nysea’xy.Āṇi nǐlen ? Donro arushi'ten nǐlen ?

Parler dans sa langue natale lui procurait une sensation étrange de bonheur. Oh il tremblait toujours,  et il son pied, lui faisait terriblement souffrir mais ça allait, mentalement du moins.

Oui ça va et ne vous inquiéter pas pour ma blessure au pied ça …

Il tenta de se relever pour faire face à son sauveur, mais il força un peu trop sur sa blessure et il lâcha un grincement de dent, suivie rapidement par un gémissement de douleur. Il sourit timidement à la jeune femme.

-Bon je pense pouvoir marcher un peu. Si je peux rester avec toi le temps que ma jambe aille mieux. Pour ta question sur le loup … Je ne sais rien. Comme je te l’ai dit, je viens de partir de Maëlith et je me suis dirigé vers Bouton d’Or afin d’avoir un point de commencement dans ma recherche du maître ou maîtresse du coup, vu ma situation. Sur le chemin, j’ai vu beaucoup de choses étranges : ça a commencé par des nuées d’oiseaux qui semblaient fuir la région, puis je suis tombé sur des animaux qui faisaient de même et pour finir, je suis tombé sur le loup. Ah oui, avant de faire cette malheureuse rencontre, j’ai fait la rencontre d’un cerf mourant. Tout ce que je peux dire c’est que … c’était horrible à regarder … j’ai … j’ai rien pu faire pour le sauver. Mais je viens de me rendre de quelque chose, je vous remercie de m'avoir aidé.