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 L'incident de Vastesylve [LDR Bélua - Décembre 2015]

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Ven 04 Déc 2015, 07:12



L'incident de Vastesylve

L'incident de Vastesylve [LDR Bélua - Décembre 2015] Off_white__thaw_and_frost_by_vyrilien-d46wqne

Cela faisait maintenant plusieurs jours que les vertes contrées de Vastesylve, d’ordinaire calmes bosquets, étaient envahies de béluas. Leur présence en ces lieux n’avait rien d’inhabituel, et il n’était pas rare d’en voir passer quelques un, furetant de ci de là au gré de leurs chasses, mais aujourd’hui, la forêt était témoin d’un rassemblement tout à fait hors du commun. Ils étaient partout, des dizaines, des centaines d’entre eux occupaient chaque recoin, grimpant sur chaque rocher, chaque arbre, s’allongeant dans chaque creux et sur chaque bute, investissant chaque trouée d’herbe, il y en avait à perte de vue, tant qu’il devenait difficile de faire le moindre pas sans écraser ou bousculer quelqu’un. Les conversations étaient animées, tout le monde parlait fort, trop fort. Le son âpre des insultes résonnait, la clameur, la colère contre les alfars, les sorciers, les Totems, les clans. Les cris de ceux qui avaient revêtu leur apparence sauvage couvrait avec peine le brouhaha ambiant. Hennissements, rugissements, mugissements, hurlements sur hurlements. L’air lui-même semblait brûlant, comme chauffé à blanc par les paroles acerbes. Chaque bouffée d’oxygène était plus étouffante que la précédente. Où était donc la reine ? Que faisait Minagys ? Où était donc la Lune ? Cachée ? Où était donc Phoebe, où était donc Méli, où était donc Edel ? Et surtout pourquoi, pourquoi tout cela ?

Njal de Clairelune, le Totem du loup, passa une main sur sa barbe grisonnante, constatant avec inquiétude que l’ambiance se détériorait à vue d’œil. Quelques minutes auparavant, un tigre avait bousculé violemment un ours qui s’était permis quelques libertés en parlant de la déesse Totem. Njal avait vite accouru, accompagné de ses semblables, et il avait été obligé de se transformer pour séparer les protagonistes à grand renfort de grognements et d’empoignades prolongées. L’esclandre s’était finalement calmé, mais le Totem pouvait voir d’ici le tigre qui le dévisageait encore, entouré par quelques félins qui s’étaient rassemblés derrière lui, parmi lesquels le Totem du lion. Njal passa machinalement sa main le long de sa joue, suivant le tracé d’une longue griffure que lui avait valu son intervention. A proximité du Totem, les loups se rassemblaient à l’image d’Aessa, une jeune gardienne de Phoebe qui se planta devant Njal, foudroyant du regard le Totem du lion qui fulminait au loin.
« Zaël et Ratko sont là. J’ai envoyé Edrik chercher ceux qui sont aux bois. Ils vont le payer. Nous sommes tous derrière toi, si tu veux que… »
« Silence. »
La voix d’Aessa trembla au moment où celle du grand Loup retentit, ni trop brusque, ni trop forte, avec juste ce qu’il fallait d’autorité pour faire comprendre à la gardienne qu’elle devait s’arrêter là. Le Totem resta silencieux pendant plusieurs longues secondes, laissant le malaise s’installer. Troublée, Aessa rassembla néanmoins ce qu’il lui restait de courage.
« Mais je… »
« Tais-toi. »
Le regard froid de Njal transperça la gardienne.
« Est-ce vraiment tout ce que tu souhaites ? Faire payer aux lions ce que les tigres ont voulu faire payer aux ours pour quelques fadaises ? Et verser dans cette clairière encore un peu plus du sang de nos frères ? N’a-t-on pas assez souffert ? N’y a-t-il rien d’autre dans ton cœur que… »
Le Totem peinait à garder son contrôle, mais le regard d’Aessa, terrorisée par la colère du Loup, se déporta soudain au-dessus de son épaule pour se porter sur quelque chose de plus terrible encore. Njal ne put terminer sa phrase qu’une clameur déchaînée retentit. Le Loup se retourna, et tout se passa trop vite pour qu’il ne puisse intervenir cette fois-ci.

Un groupe d’ours avait décidé de revenir à la charge, et partout autour d’eux des béluas se transformaient, jetant dans la mêlée sauvage leur forme animale. Ceux qui ne voulaient pas se battre tentèrent de fuir dans un mouvement de panique désastreux, trébuchant, piétinant ceux qui étaient au sol. Des cris terrifiants retentirent du centre de la clairière, et en une fraction de seconde Vastesylve était devenu un champ de bataille sans nom. Il n’y avait là ni ami ni ennemi, seulement de pauvres âmes cherchant désespérément un moyen s’exprimer leur colère, leur frustration, ou simplement de protéger les leurs. Comment tout ceci avait commencé, chacun aurait sa théorie, mais, après de longues minutes pleines de fureur, tout le monde s’accorderait sur la manière dont tout allait se finir.

Njal avait la mâchoire fermée sur la gorge d’un singe qui avait voulu s’en prendre à Aessa. Son pelage gris était tâché de sang. Relâchant le cadavre de sa proie, il leva les yeux vers le carnage qui se déroulait devant lui, priant Phoebe de tout arrêter. Et la Lune sembla lui répondre.
Un éclair de lumière blanche aveugla tout le monde. Pure comme le diamant, la clarté de l’éclat illumina les lieux comme si mille soleils étaient apparus. Chacun ferma les yeux, délaissant le combat, quand une voix puissante s’éleva. Njal reconnu tout de suite le grand prêtre de Phoebe et Totem du tigre blanc, Josev Nurrin de Rivétoile. C’était un haut responsable du culte, et proche du pouvoir bélua. Sa voix tonna comme l’orage.
« Vous faites honte à la Lune ! »
La lumière faiblit peu à peu pour laissa apparaître le grand tigre blanc, trônant sur un rocher au milieu de tous. En y prêtant attention, Njal constata que ses lèvres ne bougeaient pas. La voix venait de l’intérieur de son esprit.
« Cessez cette folie, ce n’est pas digne de notre déesse ! Plus que jamais, elle attend de nous que nous soyons forts, que nous soyons droits et que nous nous montrions dignes de l’amour qu’elle nous porte. Ne laissez pas le démon Colère s’insinuer dans vos esprits. Nous sommes Ses fils et Ses filles, nous sommes frères et sœurs. Rassemblez-vous, et priez la Lune. Pleurez sur ce que vous avez fait, et implorez Son pardon. C’est d’Elle et uniquement d’Elle que viendra notre salut. »
Njal regarda autour de lui, frappé de stupeur. La moitié des animaux présents étaient morts ou blessés, et l’autre contemplait, impuissante, le sombre résultat de leur accès démence.
« Mais qu’avons-nous fait… »

Explications


Youhouuuuuuu ambiance ! Bonjour tout le monde !

Vous avez aujourd'hui l'occasion de participer à ce qui sera appelé par les historiens "l'incident de Vastesylve", et quel incident ! Les tensions entre les clans sont à leur paroxysme, des centaines de béluas déboussolés sont massés au beau milieu d'une clairière étouffante. Il n'a suffit que d'une étincelle pour déclencher un terrible débordement.

Vous pouvez être pris malgré vous dans cette spirale infernale, tenter tant bien que mal de calmer tout le monde et de défendre votre vie ou celle de vos proches. Pour les non-combattants, les survivants risquent d'avoir besoin d'aide. Quoi qu'il en soit, la société bélua conservera longtemps les stigmates de ce terrible événement.

Venez faire partie de l'histoire de votre peuple ! Cela pourrait bien vous changer à jamais...

Vous avez jusqu'au 4 janvier pour poster ! =)

Gain(s)


Pour 1300 mots : Collier commémoratif orné d'un morceau d'écaille : Il s'agit d'un bijou porté par ceux qui ont assisté à l'incident de Vastesylve, pour ne jamais oublier ce qui s'y est produit. Celui-ci est orné d'un morceau d'écaille brillante retrouvé sur place. En plus de vous attirer l'appui des autres béluas, cette écaille peu former une carapace impénétrable pour vous défendre des attaques le temps d'un post.
Pour 1750 mots : un point de spécialité en plus

Pour 2000 mots : Collier commémoratif orné d'un fragment de griffe : Il s'agit d'un bijou porté par ceux qui ont assisté à l'incident de Vastesylve, pour ne jamais oublier ce qui s'y est produit. Celui-ci est orné d'un fragment de griffe retrouvé sur place. En plus de vous attirer l'appui des autres béluas, cette griffe peut lancer à la poursuite d'un ennemi des formes animales spectrales déchaînées rappelant les défunts de Vastesylve.
Pour 2450 mots : un point de spécialité en plus

Récapitulatif des Gains


Personnage / Lien / Gains
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Mer 09 Déc 2015, 23:24





L'incident de Vastesylve

> musique <



J'ai dormi à la belle étoile, cette nuit là. J'ai observé le ciel, loguement. Je pouvais apercevoir le rocher, au loin, dépassant la forêt qui l'entourait. Un petit sourire au coin de la bouche, je fermais mon oeil. J'avais retiré mon casque, après l'avoir porté une semaine entière sans le retirer. J'ai dormi avec, car l'on ne pouvait pas être quelque part sans se sentir menacé, ou même sans se faire agresser. Je ressentais beaucoup de pression ces temps ci, qui provenait de la situation actuelle de la communauté béluase dont je fais moi même parti. La tention que chacun ressentait se transformait en un véritable massacre, parfois. Bien sûr, je n'ai jamais assisté à des actes violents qui en viendraient à des assassinats. Parfois, j'ai dû me défendre face à un Bélua de Sang Mêlé. Ouais, je ne savais vraiment pas ce qu'il me voulait celui là. Sa seule envie était de déferler sa haine et sa jalousie sur moi. J'étais peut-être une sang pure, mais cela ne changeait rien, au final. Nous étions tous au même niveau. J'avais eu du mal à admettre cette affirmation moi même, mais je me suis finalement résignée, et je l'ai convaincu. Depuis, nous ne nous quittions plus. Nous étions liés, d'une certaine manière, par l'idée de défendre nos valeurs et nos croyances. En effet, beaucoup avaient perdu foi en Phoebe. Elle était moins présente, ces temps, se montrant plus discrète, peut-être cachée derrière les nuages...

Mais cette nuit là, il n'y avait pas de nuages. Et, il n'y avait pas de Lune. J'étais très préoccupée. Je décidais d'évoquer une prière pour Phoebe, espérant obtenir une réponse de sa part. J'espérais en obtenir une instentanément, je le désirais du plus profond de moi même, mais je savais que c'était impossible. Ce qui se passait cette nuit là était anormale. La tension monta d'un cran. Je réveillai le Bélua Sang Mêlé, qui dormait à mes côtés.

- Korie... Il se passe quelque chose d'étrange. Réveille toi...
- Hein... quoi...

Korie était un loup noir. Sa chevelure et ses yeux bleus perçants montraient bien qu'il s'agissait d'un Bélua de sang mêlé. Âgé d'à peine dix-sept ans, il était doté d'une intelligence en pleine maturité. Malheureusement, il ne savait pas beaucoup contrôler son totem, il se transformait involontairement, parfois, et souvent ces derniers temps, contre sa volonté. Tout comme à l'instant où je l'ai éveillé.

- Du calme, je ne te veux aucun mal. Essaie de prendre le dessus de ton totem. Cherche en toi une bonne raison de te transformer.

Le loup noir rugissait. Mais bon sang, c'était quoi son problème ? Par reflexe, je me levais et me mis en position de combat. Je n'avais pas mon casque sur moi, et un sentiment d'insécurité envahissait mon esprit. Je sentais mon esprit totem agressé, il avait besoin de liberté. Mais avant de me transformer, je fis une dernière tentative pour convaincre Korie.

- Je ne te veux aucun mal... je ne vais pas t'attaquer. Doucement...

Mes mains étaient tout près du sol, et j'avais le dos baissé, pour montrer au totem du loup que je me soumissais à lui, mais rien n'y fit. Il voulut bondir sur moi, mais j'esquivais. L'obscurité présente n'était pas vraiment un obstacle pour moi, mais pour lui, si. Je me transformais aussi le plus rapidement possible et m'élevais haut au ciel, près d'un arbre, pour me poser sur une branche. Je repris ma forme humaine une fois installée. Le loup, frustré, essaya tant bien que mal de me poursuivre, de grimper à l'arbre, mais il en était incapable. Ce sentiment d'impuissance le fit se calmer, et il se retransforma. Korie se laissa tomber. Je descendis de l'arbre en douceur pour me rapprocher de lui. Il était très fiévreux, et ne prononçait aucun mot. Heureusement, il ne s'était qu'évanouit. Maintenant, que faire ? Je n'avais en aucun cas le pouvoir de le guérir... J'avais besoin d'aide.

Je transportai alors le petit sur mon dos, en tenant mon casque dans une main, et m'enfonçais dans la forêt. J'étais sûre de trouver de l'aide. D'autres Béluas erraient là dedans, et même s'ils pouvaient être autant que nous sous le choc par rapport à la disparition de la Lune Phoebe, peut-être sauraient-ils se montrer compatissants. Les premiers Béluas que je rencontrais ne l'étaient pas du tout. Par chance, ils ne m'ont pas attaquée, seulement menaçé.

- Vous croyez vraiment qu'on a que ça à faire de s'occuper d'un pauvre Bélua, de sang mêlé, en plus ! Et puis quoi encore ? La Lune vient de disparaître et vous, vous vous préoccupez d'un gamin ? Et d'ailleurs, vous êtes une sang pure, on ne vous a jamais appris à garder vos distances ? Il faut que je m'occupe de votre rééducation peut-être ?

La bonne femme prenait un air très provocant, elle était sur l'offencive, le point en l'air.
- Eh bien eh bien... merci d'avoir daigné me répondre, lui dis-je.
- Oh ne vous en faites pas. Si je vous recroise, je vous fous la raclée du siècle, et ce sera ça, ma réponse !
- J'ai hâte de voir ça...

Non mais pour qui se prenait-elle, cette mioche ? Aurait-elle cru qu'une vieillotte de ce type pouvait me flanquer la trouille ? Je préférais tirer un trait sur cette rencontre inattendue, et passer à autre chose. Je continuais alors mon chemin, mais soudain j'entendis des bruits : rugissements, cris, un brouaha impossible. Que pouvait-il bien se passer, là bas ?! Je déposais Korie au coin d'un arbre, lui laissant un petit mot de côté en arrachant une page d'un carnet que j'avais l'habitude de transporter. Ainsi, je lui reviendrai en aide. Il ne fallait surtout pas qu'il bouge de son emplacement, alors je l'attachais autour de l'arbre avec une corde. Méthode peut-être un peu barbare, mais il ne devait surtout pas voir ce qui se produisait, là bas au fond.

Je me suis donc fiée aux bruits qui devenaient de plus en plus audibles, aux sons qui étaient de plus en plus forts, pour me diriger. Et je vis le désastre. Il n'y avait que des Béluas qui s'entretuaient... Etais-ce dû à l'absence de la Lune et à la pression que chacun ressentait ? La transformation de Korie n'était pas une coïncidence... comment arrivais-je à garder mon calme ? Etais-je la seule à me rendre compte de la situation ? Non. Je vis aussi d'autres Béluas qui prétaient main forte à des Béluas blessés. Ah, encore un peu d'humanité chez certains... A mon grand étonnement, je vis même des Béluas Monstres qui s'étaient mêlés au carnage. Mais que fabriquaient-ils là, eux ? Je n'en avais aperçu qu'un seul dans ma vie. Il était d'une laideur inimaginable. Sa peau était verte foncée, presque brune, il possédait des verrues partout sur son dos, ainsi que de longs poils blancs égarés sur ses bras. Il était tout petit, gros, mais son nez et ses dents étaient petites et très fines. Je ne pensais pas qu'un bélua Monstre pouvait être dangereux, mais aujourd'hui, c'est ce que je pouvais constater.

Ceux qui se trouvaient au milieu du carnage ressemblaient beaucoup à celui que j'avais vu la première fois. Seule la taille, la couleur de beau et le poids changeait pour ces espèces. Ils étaient deux. L'un avait les dents toutes séparées, pointues, et il était prêt à mordre la cheville de la première personne qui lui passait devant. L'autre avait des griffes longues et pointues, tranchantes. Bien qu'on rejetait ces bêtes, elles savaient se battre, et il fallait plutôt s'en méfier. Mais ce n'était qu'un détail en comparaison au tableau que j'observais. Une centaine de Béluas étaient présents, sang pur ou pas, transformés ou non. J'essayer d'apercevoir la reine, mais même en regardant à travers les corps, je ne pouvais pas la voir. Elle aussi, elle avait disparu ? Mais comment empêcher ce vacarme d'avancer, et de se transformer en cataclysme ? C'était impossible de raisonner une si grande foule... Il fallait tout de même essayer.

En voulant m'approcher de la bagarre centrale, on m'avertit que ce n'était pas une bonne idée. Non, c'est bien sûr la meilleure idée du siècle, j'allais finir morte entre les griffes d'un lion ! J'étais sûre qu'au fond, chaque Bélua était capable de se rendre compte de la situation, en prenant un peu de recul. Alors, j'écoutais l'adorable Bélua qui m'avait si bonnement conseillé, et l'aidais à soutenir une personne. Je me rappelai que Korie était toujours là où je l'avais laissé. Peut-être que cette personne pouvait me donner un coup de main ?

- Ecoutez... Je veux bien vous aider à vous occuper de ce malade, mais sauriez-vous me rendre un service en retour ?
- J'apprécie que vous me proposiez votre aide... Mais il y a encore beaucoup de blessés autour. J'ai bien peur de ne pas pouvoir accepter votre requête, mais dites toujours !
- J'ai un autre Bélua mal en point à vous livrer... Il s'est évanouit tout à l'heure, je l'ai ligoté au pied d'un arbre mais j'ai bien peur qu'une nouvelle crise ne l'affecte... C'est mon ami, comprenez-vous...
- Oh, si c'est de cela qu'il s'agit, je peux vous aider. Allez me chercher une herbe comme ceci, et j'aiderai votre ami en retour.
- Merci beaucoup. Je vais l'amener auprès de vous, ne bougez pas.

Je me mis d'abord à la recherche de Korie. C'était plus important pour moi. Peut-être qu'une fois réveillé serait-il en état de me donner un coup de main pour chercher l'herbe que la dame m'avait demandé de chercher ? Mais alors que j'allais le retrouver, il n'était plus là. La corde que j'avais utilisée était déroulée au sol. Je laissais un profond soupir s'échapper de ma bouche. Où pouvait-il bien être ? J'espérais simplement qu'il puisse se trouver partout sauf au milieu de ce carnage... Je me transformais d'urgence, pour prendre de la hauteur et voler autour des lieux, afin de vérifier sa présence. Il était nulle part. La dernière possibilité que j'envisageais était celle que je redoutais le plus.

Sans grand mal, je trouvais la plante du Bélua et la lui rapporta, tout en observant le spectacle redoutable qui n'avait pas évolué. Je vérifiais si le loup était là, mais...

- Derrière vous attention !

Je me retournais et vis un loup enragé me sauter dessus... Korie. Cette fois-ci, je ne pouvais pas esquiver. Prise entre ses pattes, le loup noir me griffa. Je me mis à saigner fortement. La dame ne m'avait pas porté secour et avait fui, lâchement. J'étais seule à me défendre, comme tous les autres. Je me transformais alors à nouveau. Au travers de mon aile coulait encore beaucoup de sang, j'avais peur d'en perdre trop, et j'essayais d'esquiver les attaques de Korie, qui ne voulait que m'avaler toute crue.

Je fus sauvée par un serpent, qui avait attaqué le flanc de Korie. Ce dernier hurlait de douleur, et se retransforma. Le serpent faillit l'attaquer à nouveau, mais j'interceptais son mouvement, puis me transformais à nouveau.

- Ne l'attaquez pas, c'est un ami !

Je suppliais le serpent du regard, qui finit par comprendre. Il recula et reprit sa forme humaine.

- De rien, me dit-il avant de s'éclipser.
- Merci...

Boiteuse, j'essayais d'éloigner le mieux possible Korie du champ de bataille. J'avais sa tête entre mes genoux. En face de moi, je voyais la bataille qui ne s'arrêtait pas. Du sang coulait partout, une odeur nauséabonde émanait des corps blessés, et j'étais là, les larmes aux yeux, en train de pleurer mon ami Korie, qui ne montrait aucun signe de vie...


❧❧❧


1862 mots
Gains : Collier commémoratif orné d'un morceau d'écaille + 1 point force


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Ven 11 Déc 2015, 15:28

Je venais à peine de quitter d’Utopia, suite à la rencontre de mon petit frère, Shawn Goldrun, je revenais dans les terres des Béluas, dans le rocher au clair de lune. J’avais envie de savoir si la construction de notre nouvelle cité allait bon train. J’avais hâte de connaitre la nouvelle cité où je pourrais habiter prochainement, voir les autres béluas, si tout allait bien pour le moment. J’avais décidé de me téléporter jusqu’au territoire des béluas, j’avais envie de marcher pour ressentir a nature et rencontrer des personnes qui auront peut-être besoin de moi : des soins, de la nourriture ou de l’aide pour reconstruire leur maison. J’avais envie d’aider les autres personnes de mon peuple et d’être encore plus intégrer à mon nouveau peuple. Je savais bien que cela allait mettre encore plus de temps que je le croyais pour me faire accepter entièrement.

Enfin, bref, j’entrais dans le rocher au clair de lune avec mes compagnons : Mon loup blanc, Emndel et de mon aigle royal, Crystal. Je marchais tranquillement et il faisait nuit. La lune n’était pas présente, je ne la voyais pas… Tiens, cela était bizarre pour le coup, cela ne me plaisait pas de savoir que la lune n’était pas haut dans le ciel nuit noir. Hum… Je continuais de marcher dans la forêt en tant une personne discrète qui ne voulait pas créer de problème sur mon chemin. Je voyais beaucoup de personnes qui se cachaient dans les hautes herbes, et sur leur visage, je vis la terreur et le chaos. Je ne comprenais pas ce qu’il se passait maintenant… Je ne cherchais pas à leur parler, mais je devais savoir et comprendre les problèmes qui se passaient encore chez les Béluas. Je marchais de plus en plus vite, le cœur battait à toute vitesse, il battait tellement fort que j’avais l’impression qu’il allait sortir de mon corps. Quelques minutes de course à pied, j’arrivais dans une clairière. Au milieu de ce grand champ, un grand groupe de personne qui se battait entre eux. Etait-il possible que ce soit encore une nouvelle guerre pour mon peuple ? Qui sait ? Je devais y aller, je devais savoir ce qu’il se passait réellement dans ce groupe.

Une tension ? Je croyais que tout cela était terminé depuis longtemps, voilà, ce qu’il se passait lorsque je partais dans un autre territoire, je ratais encore de nouvelles choses. Je devais vérifier et comprendre, donc j’emboitais le pas pour aller les voir et les calmer si je le pouvais. Je pris la parole en criant très fort pour qu’ils m’entendent au loin : « Je vous en prie ! Calmez-vous ! Ce n’est pas la peine de vous battre, la guerre ne sert à rien aujourd’hui. Les armes et les sangs ne sont pas des moyens pour vous écouter et de régler vos problèmes entre clans. » Alors que je leur avais parlé, ils ne retournèrent même pas. Impossible ! Le son des armes et du métal continuèrent de blesser des béluas et faire couler le sang de nos confrères. Je continuais d’avancer vers eux, en évitant les cadavres à mes pieds : « Mes frères, mes sœurs ! Ecoutez-moi ! Jetez vos armes, et calmez-vous, on peut discuter tranquillement. N’avez-vous pas compris que les conséquences de la dernière grande guerre dans notre monde, ne comprenez-vous pas qu’il faut être soudé au lieu de nous entre tuer ? Si cela continue, la race des Béluas s’autodétruira à cause de vous et de vos sottises et de vos inconsciences. » Je commençais sérieusement à m’énerver, personne ne m’écoutait et j’avais l’impression que personne ne voulait entendre des paroles sensées. Mes pas continuèrent d’aller vers eux, le son des armes résonnait encore et encore. Une colère et une incompréhension totale de leur part me firent réagir aussitôt. Je décidais d’utiliser une technique que je n’avais jamais utilisée auparavant. Cette technique était quelque chose de dangereux pour tout le monde, comme à moi-même.

Je levais le poing avant de le faire abaisser au sol avec une grande puissance magique : j’avais utilisé l’extinction de magie dans la zone de la clairière. Tous les béluas utilisant des pouvoirs magiques étaient nulles à partir de maintenant, personne ne pouvait utiliser des boules de feu ou des bien le pouvoir de se transformer dans leur totem principale. « Bien maintenant, vous allez pouvoir bien m’écouter ! Il faut arrêter ce combat violent et qui n’a pas avoir lieu aujourd’hui… » Je n’avais même pas commencé mon petit discours, que deux hommes me sautèrent dessus avec leur grande armes, deux épées longues. Non, je ne pouvais pas me téléporter avec le sort que je venais de lancer. Ce sort de l’extinction de magie devait durée une bonne dizaine de minutes au moins, mais c’était la première fois que je l’utilisais donc, j’en étais pas sûr. Donc, je devais me battre avec les armes que j’avais sur moi : L’estoc trempée et Crystal night. Je décidais de combattre avec mes deux lames et c’était tout nouveau pour moi d’utiliser les deux armes en même temps. Je combattais contre les deux hommes avec un bon niveau à l’épée. J’essayais de les immobiliser sans les tuer, je ne voulais pas les tuer. Alors que je combattais de mon côté, les combats avaient repris son cours, sans la magie dans la zone. Il fallait que cela s’arrête maintenant… Mais comment faire pour qu’ils m’écoutent ? Déjà que je devais en terminer avec les deux hommes, je décidais leur couper leur tendon au niveau de leur genoux pour qu’ils ne puissent plus se relever. Je leur coupais avec précision avec mes armes et les deux hommes s’étalèrent devant moi sans qu’ils puissent se relever pour continuer notre combat.

Et soudain, ma zone de non magie était redevenue comme avant. Et les combats étaient revenue comme avant … « Non, pourquoi font ils cela ? » Une grande incompréhension était présente dans mon esprit. Tant de sang qui coulait encore et encore, l’odeur du sang me donnait envie de vomir. Je tentais d’arrêter tout cela et de les calmer, mais ils n’entendirent rien venant de ma part. Soudain, je sentis une main sur ma jambe droite, je crus qu’un ennemi tentait de me tuer. Je me retournais rapidement avec mes épées et je vis une petite fille bélua, une bélua du totem du lapin. « Qu’est qui se passe, mon lapin ? » - « Ma maman est gravement blessée et elle saigne beaucoup … » Ah ! Je pris la petite fille par la main et elle me fit diriger vers le lieu où se trouvait sa mère. Elle était à l’extérieure de la clairière, et sa mère saignait beaucoup trop, du sang abondamment. « Bonjour madame, je vais vous aider, ne vous inquiétez pas. Je suis une infirmière. Laissez-moi voir cela. » Elle avait une grande plaie sur le ventre. Je créais beaucoup de bandages avec la création de tissu neuf.

En même temps que je me préparais à utiliser la magie blanche pour la soigner, il fallait que je nettoie déjà sa plaie avant d’utiliser cette technique de soin. Je pris des bandages propres et je les enduisais avec des herbes mixées pour nettoyer sa plaie en douceur. Une fois que cela avait été fait, je pus enfin commencer à utiliser mon pouvoir de la magie blanche. Je me concentrais beaucoup et j’utilisais cette technique d’un seul coup. La durée de ce soin avait duré prés d’une demi heure, car la blessure était vraiment profonde et grande. Une fois que cela avait fait, la jeune maman était très faible et elle ne pouvait pas se déplacer maintenant. Elle devait se reposer : « Madame, vous ne pouvez pas bouger maintenant, il faut que vous dormiez et que vous mangiez bien pour reprendre de vos forces » - « oui, d’accord, vous avez raison, mais je ne peux pas rester dans cette zone, cela était trop bien dangereux pour ma fille et moi-même. Nous devons bougez absolument. » -« Je vais vous téléporter à l’extérieur de cette zone de combat. Tenez ma main s’il vous plait. » Elles prirent mes mains doucement et je les téléportais vers du grand rocher. Une fois que nous étions dans l’autre zone, elle me montra la direction de sa maison et je décidais d’utiliser la télékinésie pour faire déplacer la jeune femme sans qu’elle bouge. La petite fille me montra la direction de leur maison, et je la suivis. Quelques heures plus tard, nous étions enfin arrivées et je déposais la jeune femme dans son lit. « Merci mademoiselle ! Merci de nous avoir aidé, même si on ne connaissait pas du tout. J’ai l’espoir que des personnes comme vous existent… » Je leur souris et je leur disais au revoir de la main, les laissant dans leur maison avant de retourner d’aller au terre arides pour rencontrer une personne ayant un grand projet pour notre terre.

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Lun 14 Déc 2015, 22:02

Une pause, un peu de répit, une escapade. Voilà tout ce que voulait Andrzej lorsqu’il prit congé de ses camarades de la Coterie de Bois-Lune pour se rendre à ce qui avait été annoncé comme un premier rassemblement racial pour décider de l’avenir commun. Mais ce qui était en temps normale une vaste contrée verdoyante, parsemée de bois et autres zones forestières, était en ce jour recouverte de gens. Il eut quelques réticences à se présenter à ce rassemblement. Après tout, il n’avait aucun intérêt ni même raison d’être là mais tous les bruits entendus à propos de ce rendez-vous pointaient l’importance d’y être. D’ailleurs, tous les Béluas ou presque de la Coterie s’y étaient rendus.

Des groupes s’étaient formés un peu partout et en fonction des cris on pouvait deviner qui en était à l’origine. Les puissants carnivores haussaient le ton entre eux pour tenter de mettre à plat leurs querelles puériles à propos de l’identité du « véritable chasseur alpha ». Les herbivores, plut dociles mais non moins irascibles, jouaient des coudes entre eux pour faire une place pour leur groupe ou famille. Personne ne voulait lâcher du terrain, que cela soit physiquement ou lors d’une discussion animée. Andrzej eut du mal à se faire une place parmi cette cohue. Lui qui n’aimait pas particulièrement les gens en temps normal, à en frôler l’agoraphobie, il était désormais entouré par ce qui semblait être la presque totalité de la population Bélua. Il bousculait par mégarde un sang-mêlé du totem du buffle qui se retournait vivement vers lui. Il rejetait deux grands nuages de fumée de ses naseaux et semblait déjà très énervé par la situation. Andrzej vit que les pointes de ces cornes s’orientaient doucement mais sûrement vers lui, il ne tentait donc même pas de s’excuser ou s’expliquer, il se dirigeait immédiatement dans la direction opposée.

Il tombait nez à nez avec un groupe de tigres, déjà transformés, qui défiaient une bande de lions en urinant un peu partout. Cela attirait les foudres et insultes de tous les autres Béluas alentour tant l’odeur était forte. Ils se contentaient de glapir d’amusement, leur objectif n’était pas la négociation ou l’accord entre les espèces. Les lions, en retour de cette insulte territoriale, avaient commencés à s’approcher dangereusement de cette limite fictive nouvellement établie et l’un d’eux vint grignoter du bout des dents une patte maladroite à portée de crocs. Aucune blessure ne fut infligée. Il avait mordu le tigre tel n’importe quel fauve enfant jouerait avec ses congénères mais dans la situation actuelle, ce geste était déjà lourd de sens et pouvait avoir de fortes répercussions dans un avenir proche. Sentant que la tension montait très vite dans cette partie de Vastesylve, Andrzej se mit à reculer lentement et, au vu de sa dernière expérience, redoublait de prudence pour ne toucher personne, ne croiser aucun regard, ne pas faire le moindre bruit car le moindre comportement pouvait vexer l’une des personnes présentes et créer une réaction en chaine.

Tandis qu’il reculait en contemplant cette vaste marée de gens sur les nerfs, déjà à bout, quelqu’un arrivait derrière lui et le bousculait en donnant un sec coup d’épaule. Légèrement déséquilibré, Andrzej se rétablit sur ses pieds en pivotant sur le côté et pouvait voir le malpoli qui avait été à l’origine du choc. Il en restait bouche bée. Aucun son ne sortit, ni même le moindre geste supplémentaire. Il était complètement abasourdi comme s’il venait de voir un fantôme. Et dans son esprit, la personne lui faisant face avait revêtait des aspects de spectre du passé revenu le hanter. Il s’agissait de son frère aîné.

Ce dernier lançait un sourire provocateur donnant un air malsain à son visage à cause de la cicatrice qui le parcourait de part en part. Il toisait du haut de son mètre nonante-six son cadet. Là, les bras croisés, il ne disait pas un mot. Il se contentait de simplement ricaner doucement de temps en temps. Il était accompagné de deux autres membres balafrés du clan maudit. Le plus vieux était un grand oncle qu’il avait très peu connu dans sa jeunesse et dont la barbe hirsute était sillonnée par les traces de griffes et de luttes formant de la sorte des motifs capillaires involontaires. Il portait une lourde veste de cuir et une longue épée à deux mains dans son dos. Il riait grassement à la blague à laquelle il venait d’assister. Le second garde du corps était, à en croire son apparence et son visage horrible, le fils de ce grand oncle anonyme. Mais au lieu de rire ou sourire, son visage était figé en une moue de dégoût. Il observait la moindre parcelle de peau d’Andrzej comme si il découvrait pour la première fois un autre être humain et l’absence totale de ces fières cicatrices, tant honorées par le clan Baran, lui donnait envie de vomir. On pouvait voir dans son regard qu’il était déjà en train de massacrer l’exilé à l’aide de sa paire d’épées courtes.

Quant à lui, le grand frère, Miroslaw, restait toujours là, fier comme un paon, les bras croisés sur sa poitrine à regarder quelle serait la réaction du menteur. Il ne portait aucune arme, du moins en apparence, et la fine chemise de lin qu’il portait semblait avoir été cousue à la va-vite autour de ses larges épaules tant elle avait l’air mitée.

« Quelle excellente surprise. J’étais persuadé que tu étais mort quelque part dans un bois. Comment un menteur pourrait-il survivre seul après tout ? »

L’oncle riait de plus en plus fort. Il n’aurait pas dépareillé avec les membres du totem du sanglier tant son beuglement faisant office de rire ressemblait aux cris des porcins en train de se faire égorger. Il crachait un gros glaviot tant il failli s’étouffer. Son fils fit un pas en avant et ne fut stoppé que de justesse par Miroslaw qui étendit le bras. Il était clairement le dominant dans ce petit groupe et les deux autres l’obéissaient au doigt et à l’œil.

« Tu vois, c’est ça la force, c’est ça le pouvoir. Mais tu n’en sauras jamais rien, car tu es faible. Tu as abandonné l’épreuve, tu as abandonné la famille et tu as abandonné ton honneur. Pire, NOTRE honneur. Tu es un monstre et tu ne mérites que de souffrir et périr seul et abandonné à ton tour »

Tout à coup, un mouvement de foule. Il ne suffisait que de cette faible étincelle pour embrasser un véritable feu de brousse qui allait consumer tout et tout le monde. Miroslaw prit cela pour une occasion rêvée de trucider celui qui avait déshonoré la famille et le nom Baran. Il se changeait immédiatement en bélier et fonçait à une vitesse phénoménale vers son cadet. Ce dernier, prit par l’adrénaline et l’instinct de survie, fit de même et vint à sa rencontre. Le choc initial de ces deux monstres rappelait à quiconque avait entendu le bruit de craquement qui en résultait pourquoi les machines de guerre qui défonçaient les portes avaient empruntés leur nom à cet animal. Andrzej était sonné, il titubait. Son frère était bien plus grand, plus fort, plus âgé et même expérimenté. De plus, à en croire l’absence totale d’arme sur lui et ses habits en lambeaux, il avait développé l’ensemble de son style de combat sur cette forme animale. Le jeune homme partait perdant, sur un terrain qui n’était pas le sien contre un adversaire qui n’était pas le bon.

L’oncle et son fils, pendant ce temps, essayaient tant bien que mal de garder un semblant de cercle pour que les deux frères s’affrontent. Le vieil oncle retournait l’épée qu’il portait au dos pour que la pointe tende vers le haut et se transformait à son tour en un bélier au pelage ciselé de cicatrices et motifs capillaires. Il fonçait sans distinction sur les animaux autour de lui. Agressifs ou passifs, jeunes ou vieux, homme ou femmes, enfants ou vieillards, tous se retrouvaient broyer par ses cornes usées par les combats ou éventrés par sa lame. Là encore, l’idée de se faire charger par un bélier armé n’était pas plaisante pour les autres Béluas et un espace se formait entre eux et le duel en cours. De son côté, le jeune peinait un peu plus à rétablir l’ordre, trop obnubilé qu’il était à observer comment ce traître allait se faire anéantir par Mirsolaw. Ce fut ce manque d’attention qui le perdit car un tigre frénétique lui sautait sur le dos avant de planter ses crocs dans la nuque du bélier sans perdre un seul instant. Il avait atteint la carotide et le sang coulait à flot. Le pelage blanc du bélier devint rouge et très vite il fut sur le flanc.

Les deux frères ennemis venaient de reprendre leur élan. Ils s’observaient. Andrzej tentait de trouver une échappatoire mais le chaos était tout autour de lui. Sortir de ce duel, maintenant, signifiait entrer dans une jungle d’hormones et de rage ténue, retenue durant si longtemps et déchaînée tout à coup. Les vieilles blessures allaient, en ce jour désastreux, donner naissance à de nouvelles plaies. Leurs courses commençaient, confiante pour Miroslaw, résignée pour Andrzej. Mais alors qu’il leur restait quelques mètres à parcourir pour s’entrechoquer, ils furent coupés dans leur élan par l’oncle qui venait d’apercevoir son fils, exsangue, sur le flanc. Il avait abandonné son poste et s’était précipité à travers tout et tout le monde pour tenter de le sauver. Mais il était trop tard, le tigre, tueur né, l’avait achevé sans lui laisser la moindre chance. Comme si il venait de succomber à une fièvre virulente, il se mit à hurler et fonçait à travers tous les béluas qui avaient le malheur de faire partie d’une race carnivore, y compris ceux qui fuyaient désespérément les combats. C’était de cette manière que les premières querelles avaient vus le jour et cet oncle venait, de rage, de les raviver.

Le cercle du duel étant brisé, les autres béluas s’engouffrèrent tel un déluge et les deux frères furent séparés. Miroslaw usait de ses cornes et sa force phénoménale pour se frayer un chemin vers le bois le plus proche et son relatif abri. Il se jurait de retrouver un moment plus propice pour finir ce qu’il avait commencé. Il voulait tuer ce traître d’Andrzej qui avait sali le nom des Baran. Il avait, par son mensonge éhonté, terni l’image si durement obtenue par les sacrifices de ses frères et sœurs. Sa véritable famille car ce qu’il avait aperçu ce jour, ce faiblard, ne pouvait pas être de son sang. Il ne pouvait le concevoir.

De son côté, Andrzej avait tenté de reprendre ses esprits mais il n’eut pas le moindre répit. Il se dirigeait à son tour vers l’orée du bois le plus proche, suivant un groupe de chats affolés et non combattants. Dès qu’ils eurent atteint les bois, ils se pressèrent de grimper aux arbres mais des singes luttaient déjà pour le contrôle des cimes et, usant de leurs pouces opposables, brisèrent rapidement les nuques des nouveaux arrivants qui avaient été pris par la surprise. Il pleuvant des chats brisés et des chimpanzés mourants. Effrayé par cette vision d’horreur, il fit volteface pour se retrouver nez à nez avec une scène encore plus malsaine. Il pouvait voir un groupe de trois hyènes, âgées, s’en prendre à un jeune bélua qui n’avait sûrement pas encore atteint le rang de réceptacle tant sa métamorphose était incomplète. L’une des hyènes le saisit par ce qui était une patte, ou approchant, pour le trainer sur le côté. Déséquilibré, le garçon se retrouvait au sol et il n’en fallu pas plus pour que les deux autres sautèrent sur lui afin de commencer le festin tout en poussant leur gloussement caractéristique. A peine Andrzej avait-il vu cette scène qu’elle était déjà finie.

Tout devint noir autour de lui, tout était jour aussi. L’ombre et le sang. La noirceur de la haine et la rougeur de la violence. Ils étaient tous en train de se baigner dans les tripes de leurs semblables et participaient malgré eux à la danse macabre de l’Aether maudit. Andrzej courait, sautait, esquivait. Il ne savait vers où il se dirigeait, il ne savait comment il n’était pas encore mort. Il n’était qu’un morceau de viande guidé par un instinct de survie et dont les forces provenaient d’une dose monumentale d’adrénaline.

De longues minutes plus tard, une lumière blanche irradiait les lieux et chassait cette ombre qui avait presque pris une forme physique. Andrzej se calmait peu à peu et regardait autour de lui. Il rendait tout ce qu’il avait avalé ce jour, non seulement son corps réagissait au traitement inhumain de stress et de peur qu’il venait de subir mais la vue de ce spectacle était simplement horrible. Tant d’hommes, de femmes et d’enfants gisaient, un peu partout, au sol. Certains étaient même en train de rendre leur dernier souffle alors que quelqu’un semblait rétablir l’ordre d’une voix impérieuse. Il n’entendait rien. Son cœur semblait battre dans ses tympans et tous les bruits étaient atténués. Tous sauf un.

Un long sanglot, un hurlement de peur et de tristesse, le harcelait. Il n’entendait que cela. Sans trop savoir pourquoi, il se mit à se diriger vers la source du bruit. Il ignorait totalement les suppliques des blessés et les excuses des bourreaux. Déambulant entre les corps, il faillit trébucher à plusieurs reprises sur des corps inanimés et des membres recouverts de sang encore chaud. Finalement, il le trouvait.

Deux corps, un homme et une femme, s’étaient recroquevillés en se serrant. Ils étaient morts, aucun doute, car leurs dos avaient été littéralement ouverts et lacérés comme par une tempête de crocs et de griffes. Ils avaient formé un dôme de leurs corps et les cris provenaient de l’intérieur. S’approchant doucement, Andrzej se mit à genoux près des corps et, délicatement, plein de respect, desserrait leur étreinte macabre. La femme avait encore les yeux et la bouche ouvertes. Sans doute avait-elle crié jusqu’au dernier instant, rassemblant toute sa force de volonté pour maintenant sa position. L’homme quant à lui, avait été presque transpercé. Celui qui l’avait attaqué avait entamé une grande partie de la colonne et approchait de l’autre côté du corps sans vie. C’était au milieu de cette fresque funèbre qu’un jeune enfant, à peine âgé de dix ans environ, hurlait. Quand il vit les corps inanimés de ses parents se déplacer, il se tut immédiatement et commençait à pousser des gémissements de peur. Andrzej finit d’écarter complètement ses deux corps.

Il se mit à pleurer. De tristesse, de pitié, de rage, de haine, de tout. Puis plus rien. Il n’avait plus rien en lui. Les sentiments, bons et mauvais, avaient disparus. Ses oreilles sonnaient toujours tels des tambours de guerre mais même ce bruit sourd et lancinant avait disparu. Il n’y avait plus rien au monde. Juste lui et cet enfant, ce rescapé miséreux. Tous deux restèrent silencieux et s’observèrent. D’un coup, sans que personne ne puisse le prévoir, sans qu’aucun signe ne prévienne, Andrzej ouvrit grand les bras et le jeune garçon vint s’y engouffrer.

« Tout ira bien maintenant, tout ira bien »

HRP:

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Sam 19 Déc 2015, 19:21


L'incident de Vastesylve
Une bien triste mémoire

Depuis qu'il avait retrouvé et secouru la jeune femme Panda, la considération des autres Béluas vis-à-vis de Raeden s'était quelque peu amélioré. Cependant, il restait quand même un paria. Il cumulait deux tares qui n'étaient pas très bien vu, généralement, au sein des hommes-animaux. Etre un monstre aurait certainement fini par passer, par être accepté. Mais faire aussi partie de la race des dentus, posséder leur nationalité et être père de l'Impératrice de la Nuit, là, c'était trop. C''était presque sacrilège. Mais en même temps, ils ne pouvaient pas l'empêcher de venir ici. Il y avait droit, comme tout Fils et Fille de la Lune. Certaines personnes s'étaient faites une raison. Il y avait même des heureux de le voir, comme Gema, la jeune femme qu'il avait sauvé. A chaque fois qu'elle apprenait qu'il était au Rocher au Clair de Lune, ou qu'elle le voyait, elle ne manquait jamais de venir lui dire bonjour ou de lui proposer un petit quelque chose à manger. Raeden l'aimait bien. Même si elle appartenait à une espèce pacifique, elle avait quand même son tempérament et elle en voulait encore un peu aux autres de la façon dont ils s'étaient comportés quand elle avait disparu.

Le plus souvent possible, le Forgeron essayait de venir dans ce territoire. C'était une façon d'imposer sa présence, de montrer à tous que malgré l'animosité qu'ils pouvaient ressentir envers lui, il était à sa place ici, comme tous les Béluas. Il faisait partie de leur race, de leur peuple, qu'ils le veuillent ou non. C'était pour cela qu'aujourd'hui, il se trouvait ici. Côtoyer le plus possible les métamorphes pour apprendre à les connaître, à mieux les cerner et continuer à emmagasiner des informations sur cette communauté. Ce n'était pas aisé maintenant, avec le contexte, la situation de tout le monde, les tensions. Il n'y avait, pour ainsi dire, plus réellement de civilisation. S'intégrer dans ses conditions là n'était pas chose aisée. L'Homme-ours n'avait même encore jamais vu la Reine des Béluas jusqu'à présent. Il savait juste qu'elle s'appelait Melinda et qu'elle avait pour Totem le Lion. Le reste était un brouillard sans nom. Une hiérarchie ? Un semblant d'ordre ? Avant, peut être, mais maintenant, c'était le néant, le trou noir dans cette partie de la culture des fervents de Phoebe. Pourtant, ça aurait été le moment plus que jamais où le peuple aurait eu besoin de pilier sur lesquels se reposer, de gens auprès de qui se rassurer et suivre. L'Immortel n'était pas certain que ça ait réellement existé un jour chez les Béluas.

Raeden était en train d'aider Gema a ramasser du combustible pour le feu quand des cris, des hurlements et des grognements retentirent, provenant du centre du Rocher au Clair de Lune. Tous les deux se redressèrent immédiatement. Ce qu'ils entendaient ne pouvait signifier qu'une chose : une nouvelle dégénération était en cours, un affrontement général qui serait indéniablement catalogué comme une catastrophe au sein de la société Bélua, comme si ses derniers n'en avaient pas assez vécu dernièrement. Même si la jeune Panda n'était pas réellement équipée pour intervenir dans une bagarre, elle insista pour accompagner l'Ours blanc. Aucun des deux ne savaient comment c'était là-bas, mais il y aurait toujours moyen d'aider … et assurément, il y aurait des blesser,  les hommes-animaux ne faisant jamais dans la demi-mesure. C'est donc en abandonnant leur fagot qu'ils se précipitèrent tous les deux vers l'origine du bruit. Ils n'eurent pas réellement le temps de comprendre et d'analyser ce que leurs yeux voyaient. La plupart des béluas avaient laissé la part animale prendre le dessus. Il y avait encore quelques rares personnes sous forme humanoïde mais si l'on ne voulait pas succomber et trop rapidement emporté par la frénésie généralement, il fallait se transformer. En tout cas, la plupart du temps, les hommes-animaux avaient ainsi une meilleure chance de survie.

Un Sanglier arriva brusquement sur eux, les yeux exorbités et fous, prêt à les embrocher sans hésitation. Il ne raisonnait plus, pensant simplement à attaquer quiconque se présentait sur son chemin. Le Forgeron eut à peine le temps de pousser la Panda que le Suidé était sur lui, l'une de ses canines lui éraflant les côtes. Il ne put retenir un grognement que déjà l'animal faisait demi tour pour revenir à la charge. L'Immortel laissa à son tour la place à l'Ours Polaire. Ça serait plus facile pour lui d'affronter ainsi son adversaire. Il se devait de protéger Gema. Il s'en voudrait réellement si elle était blessée alors qu'elle était avec lui. Il n'était pas très rapide, mais il avait la force de son côté. Cependant, il ne voulait pas céder lui aussi aux impulsions sauvages et meurtrières qui s'étaient emparés de tous le monde. Tuer son adversaire ne faisait pas partie des options qu'il avait. Il devait mettre hors d'état de nuire le Sanglier en tentant de verser le moins de sang possible. Se redressant de toute sa hauteur, le Plantigrade donna un violent coup de patte à son rival sur le côté de la tête pour l'envoyer valdinguer dans le décor.

Cela du suffir car le cousin du porc ne se releva pas. Il était encore vivant cependant, Raeden voyait son ventre se soulever sous sa respiration. Le cri de Gema le tira de son observation. Pendant le combat, la jeune femme avait commencé à essayer de venir en aide aux Béluas touchés, inconscients ou incapables de bouger, éparpiller un peu partout. Elle était en train d'apporter les premiers soins à un homme-loutre quand une Hyène l'avait violemment percutée. Cette dernière avait agrippé son bras et commençait à l'entraîner à l'écart. A croire que l'animal avait gardé une rancœur vis-à-vis de l'histoire qui l'avait affronté aux Ours il y avait quelque temps de cela. L'Immortel poussa un grondement tonitruant et s'élança pour porter secours à la jeune femme. Il était hors de question que l'on s'en prenne à elle alors qu'elle ne pensait qu'à une seule chose, secourir les siens, quelque soit leur clan. Les affrontements faisaient rage tout autour d'eux et plus d'une fois, ils durent éviter un coup de crocs, de griffe ou de corne qui ne leur étaient pas forcément attribués. La frénésie s'étaient emparés de chacun, emportant tout sur son passage.

C'était une avalanche de coup. Même si on ne voulait pas se battre et en faire partie, on n'avait pas le choix. Tout le monde s'en prenait à l'autre, à son voisin, à celui qui l'aidait quelques secondes plus tôt, à celui qui fuyait, qui criait ou qui passait trop prêt. Bon nombre de flaques de sang recouvraient déjà le sol, imbibant se dernier, le rendant glissant, embaumant l'air de cette odeur et saveur métallique. Une nouvelle fois, le carnage était présent au Rocher au Clair de Lune. Et cette fois-ci, ce n'était pas la faute d'une autre race, des Alfars ou de Vanille. C'était le propre peuple des Enfants de Phoebe qui se déchirait et s'éventrait de l'intérieur, causant son malheur bien plus vite et férocement que n'importe qui d'autre. L'anarchie totale, quand il n'y avait plus personne sur qui se reposer, plus personne pour les soutenir, les aider, en qui avoir confiance et surtout qui puisse leur rendre espoir. Car c'était ceci qui manquait à tous. Un but, une raison d'y croire encore. Quelque chose à quoi se raccrocher pour ne pas sombrer corps et âme comme c'était en train de se passer.

Le pelage immaculé de l'Ours Polaire avait prit malgré lui une teinte cuivrée délavée, conséquence des coups qu'il avait dû donné et de ceux qu'il avait reçu. Son odorat ne lui servait plus à rien, tellement enivré par les effluves sanguines qui flottaient dans l'air. Ses membres se faisaient lourds à chacun de ses pas. Il savait qu'il n'allait pas pouvoir continuer à résister ainsi longtemps. C'est d'ailleurs à cet instant qu'une vive lumière blanche éblouie tout le monde tandis qu'une voix retentissait, mettant instantanément fin aux affrontements. Raeden se laissa tomber au sol et reprit forme humaine. Il n'avait aucune idée de qui était l'homme qui était à présent en train de parler. Et surtout, il se demandait pourquoi celui-ci n'avait pas agis plus tôt. Avant qu'il n'y ait tous ses cadavres et ses morts, des nouvelles victimes d'un laissé pour compte. Des corps s'entassaient un peu partout, l'écoulement du liquide carmin perceptible pour tous, tout comme les gémissements des blessés. Tous des fous qui avaient préféré s'exiler eux même plutôt que d'aller réellement de l'avant. Qu'attendait donc le peuple pour agir et surtout, pour forcer la Reine a faire quelque chose ? Tout cela restait bien trop incompréhensible pour le Forgeron.

Maintenant, une nouvelle fois, il fallait porter secours à ceux qui pouvaient encore l'être et pleurer les morts, tout ça pour des réactions idiotes et vaines. Est-ce que cela serait suffisant pour que les gens comprennent et ne reprennent pas le chemin qui menait à une telle catastrophe? Etait-ce assez comme leçon? Rien n'était moins sur. Le discours de l'inconnu semblait avoir marqué les esprits de tout un chacun, mais perdurerait-il dans le temps? Tout un tas de questions qui traversaient l'esprit de l'Immortel tandis que celui-ci appliquait sa magie blanche au plus grand nombre de personne qu'il pouvait, quand il n'était pas déjà trop tard. Des murmures se faisaient lentement entendre de toute part, reprenant les mots qui avaient été prononcé, réalisant pleinement ce qui venait de se passer. Il était certain que le remord et les chagrins rongeraient bon nombre de personnes, tout comme les cauchemars de ce qu'ils avaient fait les hanteraient un bon moment. C'était pourquoi, il fallait faire en sorte que ceux qui étaient morts ne le soient pas pour rien. Que l'on se souvienne et surtout, que l'on en tire les leçons qui s'imposaient.


mots et gains:
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Dim 20 Déc 2015, 04:01

L'incident de Vastesylve
Fen'Harel


Un appel puissant s’était fait sentir. Un appel sans détour et trop dérangeant pour être ignoré. Fen’Harel courait la forêt qui bordait la plaine de Vastesylve. Il ne désirait aller là-bas, reconnaissant les odeurs des autres, la présence persistante et envahissante des autres races. Il n’y aurait pas de place pour lui, pas d’endroit pour l’accueillir correctement. Il était détesté, hait pour ce qu’il était, pourquoi s’entêtait-il à y retourner alors ? Parce qu’on l’appelait là-bas. Le voyage avait été long et épuisant, sans parler qu’il avait fallu qu’il convaincre Élone de le laisser partir seule. Il ne voulait en aucun cas que celle-ci ne soit affecter par ce qu’il allait venir. Parce qu’il n’y avait aucune manière que le tout se termine sans problème. Malgré la distance, il sentait déjà les poils de sa nuque se dresser d’une manière agressive. L’ambiance environnante était lourde et explosive. Mais plus il s’approchait plus l’air devenait lourde et pressante. Il avait envie de tourner les talons, de s’éloigner de cet endroit qui lui était de plus en plus désagréable d’approche, mais pourtant, il continuait.

Quand il déboucha dans la plaine, il frissonna d’un inconfort certain et posa ses yeux rouges sur la scène qui s’ouvrait devant lui. Sous sa forme lupus monstrueux, il sentait les regards des autres sur sa personne. Certains se détournaient, d’autres l’ignoraient et encore, on l’injuriait. Il avait l’habitude de telle attitude en sa personne et remerciait à tous les jours les dieux pour lui avoir permis de croiser la route d’Élone. Mais maintenant, il regrettait amère son choix, mais ne pouvait ignorer l’appel.

Avec la plus grande des précautions, il se fraya un chemin au travers la mare de gens, ignorait les insultes qui s’élevaient parfois envers lui. Mais il sentait que certains n’étaient exactement contre lui, mais plutôt envers la situation actuelle. Les conversations fortes menaçaient d’exploser à tous moment. Il remarqua bien rapidement que certains clans étaient au bord d’exploser, notamment le tigre et l’ours. Il y eut même une interaction violente entre eux deux qui furent rapidement arrêtées par le Totem du loup. L’homme en imposait et ce trait fascina rapidement le Bélua montre qui avait l’impression que l’appel venait de lui, ou peut-être de la jeune femme qui vient le voir rapidement. Continuant son avancée, il alla rejoindre d’autre Bélua sous le totem du loup. Il était silencieux en observant les alentours quand l’air explosa brusquement de rage et de colère.

Tous sans exception semblèrent réagir, que ce soit en se sauvant, essayant de se défendre des attaquants comme beaucoup. L’odeur du sang fut rapidement enivrante, insistant au massacre qui s’opérait. Harel réagit comme la moitié de ses compères, se protégeant face à la marée qui semblait vouloir sa peau. Il sauta à la gorge du premier, mais ne l’acheva pas, puis mordit le bras du second qui voulut aider le premier. Il n’était pas un bon combattant, mais connaissait assez les siens pour savoir qu’ils frappaient que pour frapper, sans technique. Tandis qu’il évitait les attaques en offrant le minimaux de morts possibles, il finit par être attiré par les pleurs d’un enfant. Il ne put éviter tous les coups, mais les plus dangereux furent évités.

Entre deux attaques ou il réussit à retourner les deux opposants l’un contre l’autre, il put quitter vers les pleurs. La scène qu’il trouva fut bien désagréable. Un Bélua monstre, rendu fou par l’odeur du sang semblait s’acharner sur le père qu’une petite famille. Le Bélua taureau se débrouillait relativement bien pour tenir en respect la bête, mais ce dernier sembla s’enrager de plus en plus devant les attaques inefficaces. Se faufilant à son tour vers la famille, il remarqua une petite fille qui semblait pleurer sur le corps d'une femme, probablement la mère. Il ignorait si elle était toujours en vie, mais pour le moment, elle ne bougeait point. Harel ne pouvait imaginer le fardeau que devait recevoir l’homme taureau face à sa femme inconsciente et sa fille qui pleurait de la sorte.

Sautant sur le dos qu’un Bélua ours, il l’utilisa comme un tremplin pour se rapprocher de la scène. Il devait apporter son assistance à cet homme qui ne pouvait pleinement se concentrer sur le combat. En moins de deux à trois bonds, il atterrit proche, tirant une plainte à la petite qui s’accrochait désespérément au corps de sa mère. Il repoussa un homme-singe qui atterrir sur le dos du Bélua taureau en l’attrapant par la queue et le lui arrachant. Une giclée de sang vient frapper son visage et le singe à la forme ingrate quitta brusquement sous la douleur. Le loup se synchroniser rapidement avec le taureau qui repoussait une nouvelle fois le monstre. Fen en profita pour sauter sur l’épaule du taureau et se propulser à la gorge de l’enrager qui ne voyait plus rien d’autre.

Quand sa mâchoire se referma sur la chair tendre de la gorge, il eut l’impression de devenir fou tellement il en apprécia la texture. Dans un plaisir malsain, il apprécia enfoncer ses dents acérées dans la peau et la chair, laissant le sang déjà coulé dans sa gueule et ses babines. Il n’aurait jamais imaginé autant apprécier la sensation du liquide chaud qui s’écoulait de la blessure qui serait mortelle. Brusquement, la bête se secoua, en poussant un cri de douleur. Il sentit les mains puissantes venir l’attraper au niveau de côtes, mais l’homme à l’apparence proche du minotaure sembla agripper les poignets de l’homme, l’empêchant de broyer le loup. Pendant un cours moment, il y eut un combat de force entre les deux colosses tandis que Harel se balançait en usant de son poids pour lui arracher la trancher et laisser un flot de sang s’écouler brusquement sur le loup.

Crachant la chair qui lui restait dans la gueule, il se tourna vers l’homme taureau qui le dévisageait un moment incertain. Mais le loup sombre n’avait que faire de lui, il l’avait aidé simplement pour la sécurité de la petite. Il grogna doucement, pointa sa fille qui s’était maintenant accrochée à lui. Le taureau semble le remercier silencieusement, mais la guerre ne s’était pas encore arrêtée. Dans un silence commun, ils reprirent le combat, se frayant un chemin pour faire sortir la fillette et la mère qui était inconsciente. Portant la petite sur son dos, cette dernière s’accrochait de toutes ses forces et le minotaure portait sa femme qu’il avait jetée sur son épaule et à coup de patte et de pieds, ils prirent la fuite. Ils ne firent à peine que la moitié du champ de bataille quand une lumière éclata, aveuglant chaque être qui se trouvait ici. Dans une brusque roulade vers l’avant, Harel activa sa transformation, rattrapant l’enfant dans ses bras pour la protéger d’une éventuelle attaque. Mais étrangement, il n’y eut que le silence qui répondit au cœur qui battait la chamade du loup.

Quand enfin une voix s’étira, impératrice dans son crâne, il comprit que le combat était terminé, il comprit que quelqu’un était enfin intervenu. Il laissa le calme l’envahir. C’était une puissante vague, calme et salvatrice. Serrant un peu plus contre lui le frêle corps de la gamine, il attendit que la lumière se soit affaiblit pour ouvrir les yeux et observe la macabre scène qui se trouvait tout autour de lui. Des corps jonchaient le sol, le sang emplissait les narines de tous. Les émotions de honte, de peur, de colère fade, de tristesse marquaient les traits du peuple encre vivant. Une pointe de tristesse et de désespoir s’afficha sur les traits du Bélua qui s’approcha du Minotaure. L’homme pleurait la mort de sa femme, tout comme d’autre qui pleurait leurs morts ici-même. La voix du tigre blanc parla, s’exprima, gronda son peuple, son manque de foi envers leur Aether Phoebe. D’une certaine manière, il n’avait pas tort, mais beaucoup refusaient la dure réalité. Dans le silence, le Bélua eut le respect d’attendre que l’homme se calme, comprenant sa peine d’avoir perdu un être cher.

À une époque, c’était lui qui s’était retrouvé dans ce genre de situation. Il avait tenu entre ses mains la femme qu’il avait aimée, il avait été sans le vouloir le bourreau de cette atrocité. Quand il avait été mordu par un sang-pure, il en était devenu fou, fou de douleur, fou de peur et fou de rage. C’est durant sa première transformation qu’il avait perdu le contrôle, toutes ses émotions négatives avaient frappé si fortement sur son être qu’il s’était retourné contre ses proches et avait tué. Il n’avait même pas réalisé qui était ses cibles, il n’avait vu que des formes grotesques et effrayantes. Quand il était revenu à lui, il avait vu son erreur et avait pleuré la perte de son aimé. Il connaissait que trop bien cette perte qui faisait effondrer toute chose. Il s’était longtemps cacher pour oublier, mais quand il avait entendu les pleures d’un bébé, il n’avait pas eu la force de l’ignorer et c’était précipité pour trouver un jeune bébé sur un autel de sacrifie. Mais il n’y avait personne autour. Il avait vaguement pensé le laisser là, ne pouvait croire qu’on l’avait abandonné, mais les cris de détresse étaient si perçant qu’il s’était porté à sa rencontre. Élone avait été sa bouée de sauvetage.

Lentement, il déposa la petite au sol, la laissant rejoindre son père qui l’attrapa pour la serrer contre lui et pleurer la femme et la mère. Le Bélua monstre les laissa sans plus les dérangés et s’éloigna. Il ne pouvait rester ici, ne voulait pas regarder une nouvelle fois la mort en face et ses morts n’étaient pas les siens. Mais tout ceci n’aurait pas dû arriver, tout ceci aurait dû être évité. Retenant la rage qui grondait en lui, il déambula un peu, voulant offrit son aide, mais il réalisa bien vite qu’il n’avait pas envie d’être ici. Qu’il voulait être ailleurs que dans cet endroit infernal où le sang teintait l’air et tâchait le sol autre fois vert. Ils avaient perverti l’air de leurs paroles grossières, corrompu le sol de leur sang souillé par la colère et la haine. Sous sa plainte de pied nu, il sentait la froideur du sang et l’herbe trempée. Il détestait cette sensation, lui rappelant que trop bien les souvenirs de la mort de sa femme.

Lentement, il offrit une prière à l’Aether de la mort, lui demandant de guider les âmes des défunts vers l’au-delà pour qu’elles puissent se reposer en paix. Puis il revient vers le corps du Bélua monstre qu’il avait tué. Il ne pouvait pas dire qu’il ne ressentait rien face à cette mort qu’il avait offerte. Elle aurait pu être évitée, mais il ne pouvait pas ignorer son geste. Il offrit une prière à cet homme donc il avait volé la vie et se pencha. Il récupéra une écaille aussi large qu’une pomme, il ne pouvait pas oublier son erreur et accepter celle-ci.


1858 mots:


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Miles Köerta
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Miles Köerta
Dim 20 Déc 2015, 05:38

LDR – L’incident de Vastesylve
« La fin d’un commencement; le commencement d’une fin »

Imaginez.
Les premiers battements de cœur sont les plus importants, les plus violents. Au fond de l’organe, en effet, il nous semble qu’une effervescence bouillonne soudainement, férocement. La chaleur monte; les oreilles bourdonnent; l’environnement physique qui nous entoure s’altère; le monde entier semble se modifier et nous, nous ne pouvions rien y faire. Il se transforme, s’étire, s’allonge, pour mieux se raccourcir, s’épaissir, s’éclaircir. Il devient flou, comme emporté dans la brume, caché par la pluie, caché par les ombres. Il nous est proche et pourtant, il nous est inaccessible. Et les battements qui continuent de s’accélérer, rompant de la sorte la propagation du sang jusqu’à notre cerveau. Nous essayons d’y voir plus clair, mais notre vision reste dans l’obscurité, étendue d’eau turbide qui nous cache de la véritable lumière. Nous tentons de comprendre ce qu’il se passe; l’énergie traverse chaque fibre musculaire, nerveux de notre être, mais ressourcé par la panique, nourrie par la peur grandissante qui s’éveille, le rythme des battements ne cesse d’augmenter intensément.

Mais ce qui survient après les premiers battements est pire, voire même terrible. Nous sortons du brouillard et le monde au-delà de cette brume se révèle. Un monde physique, bien réel, et qui pourtant, nous parait désordonné, profondément chamboulé par un mouvement qui nous dépasse et qui dépasse celui de notre pensée. Notre conscience se réveille et alors, c’est à cet instant que nous nous éveillons. Et ce que nous voyons à travers ces yeux, alimentés par la lumière qui nous ont aidés à percer les ténèbres, n’est que carnage. Carnage et sang. Carnage et désolation.

Imaginez. Recroquevillée dans un coin, une bande de gamins, terrifiés, par le tremblement des pas; par le cri des guerriers; par la propagation de la haine qui les habite. Imaginez. Des enfants qui pleurent; des enfants qui se fuient; des enfants qui cherchent, sans trouver; des enfants qui hurlent. Imaginez. Des adultes qui se disputent; des adultes carnassiers; des adultes sanguinaires; des adultes ensanglantés. Imaginez. L’affaissement des cœurs; la destruction de tout un peuple, par le peuple; l’effondrement de tout principe, de toute éthique, de toute justice. Imaginez. Perdu dans cette démence sordide, un petit garçon qui observe les événements se détériorer, les lèvres tremblantes, les yeux écarquillés. Comme tous les autres, il se cache en fermant les yeux, en versant des larmes, et même le plus costaud de tous ces jouvenceaux pouvait verser des larmes lorsque la peur le pliait dans son engrenage. Tortionnaire des cœurs, bagage que la Mort apporte toujours avec elle: appelez ce sentiment de primitif, d’instinctif, de simplement humain, mais elle est présente dans ces moments, toujours aux aguets, prête à prendre dans ses toiles la première âme perdue dans le désarroi.

« Arrêtez… Arrêtez ce massacre… Pitié… »

Le tremblement de peur qui prend, attrape, s’octroie tous les droits, se dirige jusqu’à sa voix. Il la brise, la fracasse contre l’air et elle a beau supplier, même dans de petits hoquets, aucune oreille ne semble lui prêter attention. Le petit garçon, dans son fourré, observe donc, impuissant, effrayé, pire encore, mais la poésie n’a encore trouvé de mot pour la décrire, mais c’est pire. Pire que la peur, que l’effroi, que tout le champ lexical qui s’y rapporte. C’est… voir la Mort devant soi. Comment décrire le fait de voir la Mort devant soi? Il faut des images, des fonds sonores. Alors imaginez. Imaginez tous ces Animaux, si fiers et grands à l’ordinaire, se rabattre à la pire folie qui subsiste dans l’âme des hommes. Imaginez tout ce sang qui macule le sol, les mains, les pelages, devenus hirsute par la lutte, par la boue, par tant de vie versée dessus. Imaginez voir de tels regards, hagards, traversés par la haine, par une démence indescriptible au commun des Mortels. Alimentés par un feu sauvage, il ne cesse d’étendre sa suprématie dans l’âme de ces proies, d’habitude prédateurs; de ces prédateurs devenus proies. Proies de leurs propres folies, de leur propre colère et, pourtant, du même mal qui les accable. N’étaient-ils pas supposés restés solidaires contre les catastrophes, contre l’ennemi, contre le monde? Pourquoi, mais surtout comment, comment une telle chose a-t-elle pu se produire? Ne souffrent-ils pas suffisamment pour qu’ils en viennent à se battre les uns les autres? Ne souffrent-ils pas suffisamment pour qu’ils en viennent à se tuer les uns les autres? C’en est trop, pour tout le monde, mais restez concentré sur ce petit garçon, dans son fourré, comme désireux de se protéger de toute cette folie démentielle et démesurée. Mais rien ne fait: elle le rattrape et, pétrifié par la peur, il ne peut bouger.

La folie se rapproche, elle se rapproche distinctement, sous l’apparence de deux pattes brunes mouchetées. La panique lui permit de bouger et, inconsciemment, il se mit à reculer. La folie cessa alors tout mouvement, surprise par cette réaction.

« Ne… Ne m’approchez pas…

- Hakiel? Mais je…

- Ne m’approchez pas, monstre! Ne. M’approchez. Surtout. Pas. »

Il est complètement effrayé par cette vision horrible. La folie persévère, veut donner des raisons à ses actes, mais le garçon recule toujours, la peur gonflant douloureusement dans sa poitrine. Alors, lorsque la pression fut trop grande, il relâcha un cri haut, terrifié, qui se mêla rapidement aux hurlements qui envahissaient – et envahissent toujours – la forêt de Vastesylve. La folie s’arrête définitivement, réfléchit puis, fini par se changer: autre apparence, mais il sait, le garçon le sait, la folie, elle, ne change pas. Elle revêtit divers costumes, plusieurs visages, mais, dans le fond, elle reste toujours la même.

« Hakiel, mon fils. C’est moi…

- Non! non! non! non! Arrêtez d’avancer! Ne m’approchez pas! »

Il a trop peur pour raisonner, trop peur pour regarder le visage qu’a revêtu la folie cette fois. Mais c’est alors que celle-ci se jette sur lui, l’attrape par les épaules pour qu’il puisse faire face à la réalité.

« HAKIEL! Regarde-moi! Regarde-moi et ne te détourne pas! Regarde: c’est Maman.

- Ma… man… »

Et c’est à cet instant que les derniers battements s’apaisent et se calment; que l’on croit, finalement, que tout s’arrête mais qui marque, en fait, tout du commencement. Elle le serre dans ses bras, pleurant son nom, cherchant quelque blessure qu’il aurait pu avoir suite aux débordements. Mais il était correct, sain et sauf de corps; perturbé et brisé d’esprit. Il scrute l’Hyène comme s’il ne la reconnaît pas et elle s’en rend compte, prenant son visage à deux mains. Elle tente de savoir ce qui se passe, s’il a été attaqué d’une autre manière, prête à débusquer une blessure qu’elle aurait sûrement manqué dans son premier examen, mais le garçon l’interrompt, la dévisage d’un œil terne, rougi par les larmes.

« Du sang… »

Il approche sa main de son visage et, doucement, laisse glisser ses doigts sur la joue de sa mère, qui ne s’esquive pas.

« Du sang… » Répète-t-il en chuchotant, tout en retirant ses doigts de son visage pour examiner sa main ensanglantée.

L’Hyène tente aussitôt de se justifier.

« C’était… Ma mère. Un groupe de Renards l’avait encerclé… C’était… C’était le chaos Hakiel, c’était le chaos, un incident déplorable qui…

- Non! Ce n’était pas un incident! Vous… vous vous permettez de vous battre dans de pareilles circonstances?! Après les Alfars, après avoir déserté notre village, la seule chose que vous trouvez à faire, c’est vous TUER?!

- Nous avons été pris de folie... Nous ne savions plus ce que nous faisions…

- Juste de folie?! Non… C’était plus terrible que ça. Vous étiez de véritables monstres enragés, comme sortis de l’Enfer des Démons. Vous étiez des créatures horribles. Regarde autour de toi, seulement. Regarde le carnage que vous avez causé… »

Elle hésite, mais obtempère, balayant la zone du conflit d’un œil perdu, dans la vague, tiquant à peine sur les mares de sang, les cadavres éventrés, égorgés, démembrés… Elle baisse uniquement les yeux, signe de sa culpabilité. Mais le garçon ne désire pas qu’elle se sente coupable.

« Vous avez choisis de vous battre, de vous tuer, comme des sauvages. Vous êtes de la pire espèce, de la pire essence. Je vous déteste, vous tous! »

Le petit garçon se lamente alors en pleurs, sa voix se perdant à l’intérieur de ses sanglots. Il ne maîtrise pas sa tristesse; encore moins sa colère.

« Accepte au moins ce que tu as fait! Ne te sens pas coupable, alors là, sûrement pas. Au contraire, souviens-toi. Souviens-toi de tous ceux que tu as tué, Maman… Non, Kiri.

- Hakiel, je… Voulut se défendre l’Hyène, lorsqu’elle sentit perdre son fils pour une seconde fois de sa vie.

- Tu leurs as enlevé la vie! Alors c’est ça, les Béluas?! C’est comme ça que vous réglez vos problèmes et vos chicanes: on se massacre dans un auto-génocide! »

C’en est trop pour lui: il craque.
Il se dégage vivement des bras de sa mère et se relève subitement, continuant de reculer, lentement, comme s’il craint qu’elle l’attaque, qu’elle soit de nouveau prise par cette démence folle.

« Je ne veux pas avoir à faire à un peuple comme celui-ci! Avant, je… je voulais vraiment me joindre à vous, faire partie de cette communauté, car nous appartenons tous à la même famille, non? Phoebe est notre mère; nous sommes tous frères et sœurs. Je croyais en ces mots et, même le Totem du Tigre Blanc l’a dit. Tu l’as entendu, le Totem du Tigre blanc? Tu l’as entendu, lorsqu’il a prononcé ces mots-là, non? »

Elle hoche la tête lentement, encore plus sous le choc suite à la prise de conscience de ses actes sur tout son peuple.

« Le sang d’un Bélua est le sang d’un peuple… Pourtant, vous n’hésitez pas à faire verser ce sang de vos propres mains. C’est… décevant. Non, choquant. Non, c’est vraiment triste.

- Hakiel, tu vas oublier. Ce ne sont… ce ne sont que de mauvais souvenirs. Ils partiront et nous pourrons continuer de vivre, ensemble, chez les Bélu…

- Kiri, je ne veux pas oublier! Surtout pas… Mais je dois partir d’ici. L’air y est étouffant. Je… Je ne suis pas à ma place ici… »

Elle veut le rattraper, mais il s’esquive en chancelant brièvement.

« J’ai peur. J’ai peur que tout ceci ne recommence… Et que ça ne se finisse jamais. »

Elle tente de protester une dernière fois, mais le garçon du fourré lui tourne le dos, déploie ses bras, qui deviennent des ailes et, en attrapant ses vêtements avec ses petites serres, il s’éloigne en battant des ailes, loin – il l’espère – très loin de cet horrible massacre.


+ 1 750 mots

Joli LDR (:111:)
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• Deux points d’Intelligence pour Hakiel
• Collier commémoratif orné d'un morceau d'écaille



L'incident de Vastesylve [LDR Bélua - Décembre 2015] Signat16
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Ven 25 Déc 2015, 22:43



L'incident de Vastesylve [LDR Bélua - Décembre 2015] Bloggi10


L'incident de Vastesylve



Perdus dans la foule de béluas, les deux frères se serraient les coudes. Ils avaient longuement hésité à venir à ce rassemblement, surtout Itak, qui s'était volontairement enfui de leur clan, ne supportant plus le jugement parental. Mais la réalité avait finie par les rattraper. On ne s'affranchit pas comme cela de sa race, surtout quand on est encore que de jeunes pouces sans grande expérience. Jiang-Li avait finit par céder à la tentation et Itak l'avait suivit par confiance, malgré sa récalcitrance à retourner dans son pays. Mais maintenant qu'ils y étaient, le jeune guerrier trouvait que finalement, c'était vraiment une très très mauvaise idée. Il fallait être idiot pour ne pas voir et sentir la tension qui envahissait les têtes et les cœurs blessés par les récentes guerres. L'air était orageux. "Eh ! Jiang-Li... repartons. Ou tenons-nous à l'écart au moins..." finit-il par demander en attrapant le bras de son frère. Ce n'était absolument pas son genre de reculer face à la difficulté, mais là il était accompagné et il n'avait pas du tout envie que son frère risque un quelconque danger.  Peut-être que c'était lui le cadet et le moins intelligent, mais il avait quand même conscience que si ça tournait au vinaigre, c'était Jiang-Li et sa faible constitution physique qui sera désavantagé. L'intéressé regarda doucement son petit-frère et sourit faiblement. "Calme-toi. Il ne faut pas céder à la panique, ou sinon nous seront l'étincelle qui déclenchera le feu. Ne bougeons-pas et tentons de chercher nos frères lynx du regard." Itak écarquilla les yeux, à l'idée de revoir d'autres béluas du même sang que lui, voir encore pire, retomber sur leur parents. "Quoi ?! Tu... t'es sérieux !? Euh... Allons au moins nous placer dans ce bois là-bas un peu plus loin, non ?" Pour une fois, le blond était plus censé que le brun. Peut-être plus habitué à tuer et à combattre, il connaissait mieux la folie meurtrière qui pouvait parfois s'emparer des esprits. Une vague crainte commença à lui tirailler les entrailles. Il était nerveux malgré lui. Jiang-Li pouvait bien rester aussi expressif qu'une pierre, mais lui, il avait bien du mal à contrôler ses émotions.  

Mais c'était trop tard pour faire marche-arrière. Ils ne pourront plus échapper au tourbillon imminent. Partout autour d'eux, des cris de rages, des insultes montaient dans l'air grondant. Les gens se bousculaient, la tension monta. Et inévitablement, l'explosion arriva. Tout se passa très vite. Aucun des deux frères n'eut le temps de réagir. En quelques secondes à peine, ça y est, c'était la guerre, le massacre sans distinction. Un gros tigre se précipita vers eux. Quelqu'un bouscula violemment Jiang-Li dans le dos. Voulant s'interposer, Itak se précipita vers l'avant. La masse de l'animale étant bien plus grande que la sienne, il fut projeté plusieurs mètres en arrière et heurta brusquement le sol. Jiang-Li fut entraîné plus loin et disparu rapidement. Ils étaient séparés. C'était un énorme problème pour le blond, qui n'avait pas envie de laisser son frangin sans protection. Mais plus grave encore et surtout, plus urgent, il avait un énorme tigre devant lui, près à lui trancher la gorge. Cessant immédiatement de réfléchir, Itak envoya sa main agripper sa hache. Un Lynx contre un tigre ? Cela ne servirait à rien de se transformer. Ses doigts touchant le manche familier de Coupine, il se releva en titubant, près à en démordre et en colère, pas vraiment conscient du danger qu'il risquait. Mais il n'eut pas vraiment le temps de se venger. A peine avait-il fait un pas vers l'avant que deux lions étaient tombés sur son prédateur improvisé. Ne comprenant pas pourquoi ils faisaient ça et un peu sonné par sa précédente chute, Itak ne vit pas arriver ses nouveaux ennemis. Deux hyènes qui le mirent à terre sans grande difficultés, prêtes elles-aussi à le tuer et commençant déjà à lui mordre un bras. La douleur réveilla directement le blond qui, sous un excès de rage, entama un combat acharné à même le sol avec les deux bêtes.

Quelques minutes plus tard, il les avait tué de ses propres mains. Mais il n'en ressentait aucune joie, ni fierté. Quelle gloire y-avait-il à tuer ses congénères sans aucune raison valable ? Ce genre de combat n'avait aucun intérêt. Il déglutit, dégoutté, apeuré, puis il serra Coupine fort dans sa main. Une ultime tentative pour éloigner la Peur, se persuader que tout ceci n'était qu'un accident passager, se rassurer. Se rassurer ?! Un rire nerveux s'échappa de ses lèvres serrés. Depuis quand était-il devenu aussi peureux ? Depuis quand ses doigts tremblaient non pas d'impatience mais de lâcheté avant un combat ? Jiang-Li était là, quelque part, perdu dans cet immense carnage. Il ne pouvait rien faire pour le trouver, pour le défendre, pour le protéger. Témoin de sa propre faiblesse et prit de court par la situation, les larmes lui montèrent aux yeux. C'était des larmes de rage, contre lui-même, contre les autres, contre l'injustice de ce monde. Un cri de protestation gronda dans sa gorge. Il n'en sortit qu'un grognement douloureux. Mais il ne pouvait décidément pas abandonner. Il pouvait mourir lui, peu importe, mais pas son frère, jamais ! Les vrais héros n'ont jamais peur, eux. Itak rampa vers l'avant. Il se dégagea des deux corps non sans difficulté et se releva, un genoux à terre.  De là, il poussa un vrai cri de rage, pour extérioriser. Il avait mal, son corps avait chaud mais son esprit était gelé par l'horreur. Sa vision se faisait floue. Ici et là, des corps sans vie ou agonisants, des membres arrachés, des marres de sang. La panique réveillait l'Animal en lui. Il avait l'impression d'être fou. L'idée d'un de ses corps puisse être celui de Jiang-Li l'acheva. Haletant, il se transforma, plus vraiment conscient de ce qu'il faisait. Le félin s'élança vers l'avant, courant, sautant, évitant au mieux les attaques incongrues de ses congénères. Il se fia à son instinct et ses sens, cherchant désespérément quelque chose qui pouvait ressembler à son frère. Le lynx était trop choqué pour réfléchir correctement, déjà qu'il n'avait pas une intelligence très développé. Il agissait simplement sous le joug de la panique et de la peur de voir mourir la seule personne qui lui était chère et qu'il admirait le plus depuis tout petit. Hors de question qu'il perdre la seule chose qu'il avait encore...

Une de ses pattes était mordue jusqu'à l'os, mais cela ne l'empêcha pas de chercher frénétiquement, ignorant aveuglement la douleur, comme possédé par un esprit qui n'était pas le sien. Alors qu'il allait vomir et s'écrouler, quelqu'un l'interpella. "Itak !" Son coeur fit un bon dans sa poitrine, reconnaissant directement le timbre de la voix. Jiang-Li ! Il tourna la tête, aperçut son frère à genoux par terre et couru s'écrouler à ses pieds. Au même moment, une lueur blanche les éblouit tous, obligeant à cesser les combats. Essoufflé et tremblant de tout son corps, Itak releva la tête vers celui qui se tenait majestueusement au dessus-d'eux. Il frissonna de tout son être et se mordit la lèvre jusqu'au sang, tenant son bras blessé avec sa main valable. Le grand tigre avait raison. Tellement raison... Pour la première fois de sa vie, la vue du sang l'insupporta au plus haut point. Quelle ironie, pour lui, un félin carnivore, que d'être horrifié par ce liquide rouge d'habitude si vivifiant ! Sa vue se brouilla. Il manqua de s'évanouir. Peut-être qu'il avait perdu beaucoup de sang dans sa folie.... Il se sentait si faible. Il faisait si froid, si... noir.

"Itak ! Itak ! ITAK !" Un grognement s'échappa de ses lèvres. Il rouvrit les yeux. D'abord, il découvrit le visage de Jiang-Li, qui avait l'air sain et sauf, tant mieux... "Tu m'entends ?" Tournant la tête, Itak s'aperçut qu'il était allongé dans un carré d'herbe, qui était miraculeusement resté vert, bien que piétiné. Mais devant eux, en contre-bas, s'étendait toujours la mer de sang et de cadavres, avec quelques béluas qui cherchaient désormais à soigner les blessés, ou chercher leurs proches et identifier les morts. Une vue apocalyptique et désastreuse. "Oui, je... désolé..." bredouilla-t-il, cherchant à retrouver sa voix habituelle et honteux de se retrouver dans telle position d'impuissance.
"Tu t'es évanouis... Je t'ai fais un bandage pour arrêter le sang." Jiang-Li le regarda, fronçant les sourcils. "Je suis désolé, tu avais raison. C'était une erreur que de venir ici." Sa voix était triste. En regardant mieux, on voyait que lui aussi était éraflé de partout, avec des bleus, des griffures, des morsures. "C'est pas... c'est bon. C'est finit maintenant." Itak ferma les yeux. C'est pas vrai. C'était pas fini. L'horreur était encore présente dans sa tête. Elle le sera encore pendant de nombreux jours et nuits et le souvenir restera gravé jusqu'à la fin de sa vie. Le souvenir d'un combat immonde, d'une guerre à laquelle il n'avait prit aucun plaisir. Il déglutit difficilement. "Partons. J'en peux plus. J'en peux plus des béluas, j'en peux plus de ce paysage. Je veux partir. Loin." Son ton était suppliant. Son frère ne résista pas. Il aida Itak à se relever et lentement, ils s'éloignèrent du carnage, traversant les champs ravagés, croisant des êtres en perdition qui cherchait leurs parents, leur fille, leur frère. De retour dans les bois, ils retrouvèrent leur camp de la veille dans lequel ils avaient laissés leurs sacs, Carnage suffisant largement pour garder leurs affaires, même s'il n'était qu'un pauvre chat. Se retournant une dernière fois, le blond sentit quelque chose en lui se briser. Il craqua et se mit à pleurer silencieusement, pour toutes les âmes qui étaient mortes au combat, sans même savoir pourquoi elles se battaient. Il pleurait pour l'injustice qui venait d'avoir lieu, pour leur lâcheté, leurs propres meurtres. Sans la main consolatrice de Jiang-Li sur son épaule, il serait peut-être devenu fou.




Merci pour ce LDR !  nastae
Mots : 1760
Gains :
Pour Itak :
Collier commémoratif orné d'un morceau d'écaille :
Il s'agit d'un bijou porté par ceux qui ont assisté à l'incident de Vastesylve, pour ne jamais oublier ce qui s'y est produit. Celui-ci est orné d'un morceau d'écaille brillante retrouvé sur place. En plus de vous attirer l'appui des autres béluas, cette écaille peu former une carapace impénétrable pour vous défendre des attaques le temps d'un post.
Pour Jiang-Li (compagnon lv0 de Devaraj ) :
+2 points de charisme

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Dim 03 Jan 2016, 16:04

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   Hana était arrivée un peu après tout le monde, sans trop se faire remarquer. C’était d’ailleurs la dernière chose qu’elle voulait. Tous s’étaient rassemblés en cercle dans la clairière. C’était étrange. C’était d’habitude un lieu si calme, et elle le voyait maintenant empli de monde, d’où s’élevait un tumulte impressionnant. Cela ne faisait qu’empirer ses craintes. Elle n’avait jamais vraiment vécu les tensions entre les clans. Elle n’en avait pas eu le temps. Et voici qu’aujourd’hui, elle y était. Ces tensions étaient juste devant elle, juste sous son nez. Elle était encore fatiguée de son attaque de la statue géante. Il lui arrivait d’être prise de violentes migraines, mais ça allait de mieux en mieux. Elle avait tenu à assister au rassemblement. C’était important pour elle. C’était une façon de soutenir son peuple, même si elle restait silencieuse.

   Elle s’assit dans l’herbe, derrière deux hommes, où elle pourrait voir clairement ce qui allait se passer. Au centre, les Totems. Elle n’entendait que des parcelles de leur discussion. Elle ne comprenait pas tout. Mais une chose était sûre : cela pouvait mal tourner d’une seconde à l’autre. C’était ce qui lui faisait le plus peur.

   Elle vit des ours approcher. Elle avait la mâchoire serrée. Ils arrivaient dans le dos de Njal. Les plus proches réagirent presque avant qu’ils n’aient frappé. Elle ne put voir la suite tant tout fut rapide. Les deux personnes devant elle se levèrent et se transformèrent, se ruant vers la mêlée qui s’était formée au centre de la clairière. Hana se leva aussi, ne sachant que faire. Elle ne devait pas paniquer, comme la plupart de ses compatriotes, mais pas fuir non plus. Non, fuir était impensable. Elle n’était pas lâche. Elle vit un enfant sortir de la foule. La jeune femme s’approcha de lui, prête à l’aider. Il se tenait le bras et refoulait ses larmes. Elle lui fit gentiment signe d’approcher et s’agenouilla doucement. Un homme se jeta soudain sur elle. Hana heurta le sol. Elle rouvrit les yeux, alors qu’elle ne s’était même pas rendue compte qu’elle les avait fermés. Un grondement surpassait tous les autres à ses oreilles. Devant elle, la gueule du loup à la carrure impressionnante. Il montrait ses crocs acérés et dans ses yeux brillait une détermination effrayante. La Bélua se redressa brusquement, oubliant la douleur qui lui tenaillait le bras et recula, presque en rampant.

   -Qu’est-ce que…

   Il bondit tel un fauve affamé. Hana roula sur le côté et se mit debout, le souffle court. Les gens n’avaient décidément pas toute leur tête. Faisaient-ils exprès de provoquer encore plus de ravages ? N’y en avaient-ils pas eu assez ? Elle ne comprenait pas. C’était stupide et sans intérêt. C’était à peine s’il y avait une raison. Faire la guerre pour faire la guerre. C’était révoltant. Mais pour l’instant, elle devait se défendre. Le petit garçon avait disparu de son champ de vision. Tous ses sens étaient focalisés sur ce loup qui avait décidé de s’en prendre à elle. Le champ de bataille n’était plus que le fond, le décor, le détail qui la mettait progressivement en colère, comme si l’on détruisait lentement et devant ses yeux ce qui lui tenait le plus à cœur : son peuple et une partie de sa famille. Elle devait de défendre. Elle était nettement plus faible que cette bête. Elle ne pouvait pas se transformer. Elle n’avait pas d’armes. Seulement des crocs et des griffes réduites par sa forme humanoïde. Ses oreilles étaient plaquées sur son crâne, son museau légèrement froncé. Ses mains entrouvertes mais les doigts crispés, prêts à frapper. Le loup fondit sur elle. Peut-être un peu trop vite. Il la fit basculer en arrière et elle manqua de se heurter à un arbre. Tout de suite, elle agita les bras, cherchant de la fourrure, de la peau à griffer. Elle le fit plusieurs fois, arrachant une plainte à son adversaire pour le moins colossal. Son poids l’écrasait. Elle avait du mal à respirer. Il la mordit à l’épaule. Elle poussa un cri terrible.

   -Tu vas me le payer ! Hurla-t-elle à son oreille.

   Cette phrase était sortie automatiquement, comme une évidence. Elle le mordit à son tour du plus fort qu’elle pouvait. Il devait la lâcher. Elle devait canaliser sa douleur atroce. Elle en pleurait, mais ignorait ses larmes. Elle tira sur le bout de chair qu’elle tenait, ouvrit la gueule puis planta de nouveau ses crocs. Elle lui labourait la patte droite avec férocité. C’était son seul moyen pour le faire fuir. Enfin il lâcha prise et elle poussa un nouveau cri. Lui aboya puis montra ses dents devenues rouges. Il avait presque des airs des Vampires. Elle le regarda droit dans les yeux, à la fois suppliante et en colère. Sa tête tournait et une nouvelle migraine s’emparait peu à peu de son crâne. Bien qu’elle s’était interdite d’user de la magie le temps que ses maux cessent, elle n’avait là plus beaucoup de choix. Les grosses pattes du loup l’empêchaient de bouger et son épaule la faisait souffrir.

   -Laisse-moi ! Lui cria-t-elle mentalement.

   Il sursauta, secoua la tête comme si une mouche était venue le déranger et recula vivement. Il reprit sa forme humaine. Il avait les yeux écarquillés et les mains tremblantes. Il semblait plus jeune qu’elle, mais était physiquement plus robuste.

   -Que… Balbutia-t-il.

   Un ours rugit derrière lui et lui donna un coup de patte. Le loup s’effondra.

   -Non !

   Sa voix était cassée. Mais c’était inévitable : il était mort. Un ours était bien deux fois plus grand qu’un homme. Un coup dans la nuque était donc fatal. Elle recula à l’aide de son bras valide, de ses jambes et du peu de forces qu’il lui restait. Il allait la tuer. Cette pensée était son unique préoccupation, et elle tournait en boucle dans son esprit. Elle avait peur. Très peur. Elle regardait l’énorme animal revenir à quatre pattes. Il la regarda lui aussi quelques secondes, puis tourna la tête. Elle se détendit un peu, mais se ravisa tout de suite après. Ce simple mouvement lui provoquait une douleur sans égale. Elle était comme paralysée. Elle ne pouvait qu’observer, appeler de l’aide qui ne venait pas, alors que de nombreuses personnes ne trouvaient autour. Elle empêchait ses yeux de se fermer. Elle avait peur de ne pas se réveiller. Elle fixait l’ours de toutes ses forces. Ce dernier n’avait presque pas bougé. Un autre loup de jeta sur lui. Il poussa un cri et se déchaîna alors que son adversaire était accroché à son dos. Un nouveau chien surgit, puis un autre, et tous les trois firent basculer l’ours par terre. Deux le mordirent au cou, tandis que le premier reculait et redressait la tête, les oreilles droites. Il aperçut Hana et s’approcha. La jeune femme ne pouvait plus bouger, paralysée par la douleur et la fatigue, et ce même si sa peur lui hurlait de partir. Ce dernier mot résonnait inlassablement dans sa tête, ne faisant qu’accentuer sa migraine. Le loup reprit sa forme humaine et s’agenouilla près d’elle. Il ressemblait énormément à l’autre, celui qui venait de se faire tuer. Elle le regarda dans les yeux. Elle essayait de ne pas respirer trop fortement pour limiter ses souffrances. Elle ouvrit la bouche en vain : aucun son ne parvenait à sortir de sa gorge, seulement un gémissement qui rappelait qu’elle pleurait.

   -Tout vas bien se passer, ne t’inquiète pas.

   Cela avait pour but de la rassurer, mais comment pouvait-il avoir la force de dire cela ? Rien n’allait, absolument rien ! Il passa doucement ses bras sous son corps, conscient qu’elle était à deux doigts de perdre connaissance et la souleva. Hana hurla d’une voix éraillée.

   -Arrête ! Arrête ! Arrête !

   Elle ne sut pas combien de fois elle le répéta. Apparemment pas suffisamment, car il fit la sourde oreille. Il marcha sur une vingtaine de mètres, s’enfonçant un peu dans la forêt, puis la déposa, adossée à un arbre. Hana inspirait seulement des petites quantités d’air, qu’elle expirait rapidement. Garder son calme lui était impossible. Elle ne voulait pas fermer les yeux, elle avait trop peur.

   -Tu es en sécurité, ici. Tu n’as plus rien à craindre.

   Il retira sa chemise et pressa la blessure de la femme-puma. Elle le regarda faire, les yeux parfois mi-clos, parfois écarquillés. De sa main droite, elle frappa frénétiquement le sol pour éviter d’émettre ne serait-ce qu’un son. Elle ne le regarda cependant pas faire le bandage. Elle avait envie de vomir. La bile remontait dans sa bouche. Elle ne s’était jamais sentie aussi mal. En plus de l’homme qui serrait le tissus… Elle ne supportait plus. Son ventre se contracta et elle eut un spasme.

   -Je reviens tout de suite, je vais chercher quelqu’un pour te soigner.

   Hana mit sa main devant sa bouche et fit non de la tête, suppliante. Il ne pouvait pas partir. Elle ne voulait pas rester seule ici. Elle allait mourir pendant son absence, elle en était sûre. Rester éveillée était de plus en plus dur, et s’il n’y avait personne pour veiller sur elle…

   -Je n’ai pas le choix. Dit-il, désolé.

   Il sauta et se transforma. Il rebroussa chemin et Hana se retrouva seule, avec pour unique compagnie les bruits étouffés du vacarme qui persistait. Elle se pencha sur le côté, prenant appui sur sa main libre et régurgita tout ce qu’elle avait mangé avant de venir. Un spasme secoua son corps, comme si on venait de lui donner un coup de poing dans le ventre. Elle se décala un peu. Sa tête tournait encore et encore… Ce qui la rendait toujours plus malade… C’était un cercle vicieux auquel elle ne pouvait se défaire. Spasme. Elle venait de vider son estomac et voilà qu’elle régurgitait de nouveau… Elle prit une grande inspiration et serra la mâchoire. Peu importe ce qu’elle faisait, elle souffrait. Elle se résigna à fermer les yeux. Ce fut presque instantané : elle s’écroula mollement dans la mousse qui recouvrait le pied de l’arbre.

   -C’est elle ?

   -Oui.

   Le premier s’agenouilla et posa deux doigts sur son cou.

   -Elle est encore vivante. C’est déjà une bonne chose.

   -Tu pourrais la soigner ?

   -Ca dépend. Il faut voir la blessure.

   Il assit doucement la blessée et examina son épaule. Hana avait l’impression de somnoler. Elle ne voyait rien mais entendait et sentait tout ce qu’il se passait autour d’elle : la présence de deux hommes, dont l’une des voix lui était vaguement familière, la main de l’un qui tirait son bandage improvisé… Et le déchirement aigu qui s’ensuivit. Elle ouvrit les yeux et son buste s’avança sans qu’elle n’ait rien à penser. Elle qui avait cru à un rêve… Elle poussa un gémissement. Une main se plaqua sur sa tête et l’obligea à la garder appuyée sur le tronc.

   -Il est là pour te soigner, tu n’as rien à craindre.

   C’était le loup qui l’avait sauvée.

   -On ne peut pas dire que celui qui lui a fait ça s’est loupé…

   Hana se forçait à fixer le loup. Elle ne connaissait même pas le visage du second.

   -C’était mon frère. Il a fait une crise. Puis l’un de ces ours l’a…

   Il détourna la tête pour cacher ses larmes.

   -Ours de m*rde !

   Son ami le laissa parler. Il était concentré sur la morsure, pour le moins profonde. Il effleura la peau déchiquetée du bout des doigts. Les plaies se refermèrent doucement l’une après l’autre. L’opération dura quelques minutes. Hana put enfin se détendre, mais ses maux de tête et de ventre persistaient.


   -Il faudra du temps pour que cela cicatrise totalement, mais au moins tu pourras bouger.

   La jeune femme tourna la tête vers lui. Une trentaine d’années, blond et yeux verts. Tout ce qu’il y avait de plus banal.

   -Merci… Chuchota-t-elle.

   Elle se releva sans mouvements brusques et s’adressa au loup, une fois qu’elle fut certaine de pouvoir tenir debout.

   -Je… Désolée pour ton frère. J’ai…

   -Ce n’est pas de ta faute, la coupa-t-il.

   -Je lui ai envoyé un message télépathique. Il s’est reculé, et… Il est mort.

   Il la regarda droit dans les yeux.

   -Ce n’est pas de ta faute. Répéta-t-il d’un ton plus ferme.

   Elle soutint son regard noir et vacilla. Il la rattrapa.

   « Ce n’est pas de ta faute » … Il avait dit cela de façon si certaine… Elle avait été habituée au jugement des autres, face à son physique. On lui avait très – trop – souvent dit que c’était de sa faute.

   -Tu as besoin que je te porte, ou…


   -Non, c’est bon.

   Elle se mit presque tout de suite en marche. Les deux hommes la suivirent. Elle n’entendait plus les cris et les rugissements. Que s’était-il passé ? Elle s’attendait au pire. Elle savait qu’elle ne supporterait pas de voir le sang de ses frères et sœurs, pourtant la curiosité et le besoin d’aider les siens la poussaient à aller voir et lui redonnaient des forces.

   D’ici, elle sentait déjà l’odeur nauséabonde de sang. Les larmes lui montaient déjà aux yeux. Le spectacle ne fut pas moins terrible, au contraire. L’herbe et la mousse avaient pris une couleur cramoisie. Les blessés gisaient par terre parmi les cadavres tantôt méconnaissables. Au centre de la clairière, des Béluas dont Njal, qui découvraient en même temps l’horreur de la situation.

   -C’est pas possible… Hoqueta Hana, désemparée. Comment… ?

   -Nous devrions aider les blesser.

   Le loup s’avança sans hésitation dans la mare de sang et s’agenouilla devant le premier souffrant.

   -Il veut surtout retrouver son frère. Murmura l’autre.

   La femme-puma ne l’écouta pas et suivit le loup. Elle ne pouvait déplacer ou soigner quiconque, mais elle pouvait les repérer et les soutenir, le temps qu’on vienne les chercher. C’était la moindre des choses, s’ils voulaient réduire au maximum le nombre de victimes. Il y en avait déjà suffisamment eu… Elle refoula ses larmes et se baissa à la hauteur d’un petit, qui tentait de dégager ses jambes de sous le corps d’un ours.


   -Attends, je vais t’aider. Mais il va te falloir encore un peu de patience. Tu es blessé ?

   Il était presque totalement recouvert de sang et il était impossible de savoir si c’était le sien ou non. Il fit oui de la tête.

   -Je ne sens plus mes jambes… Dit-il, la voix chevrotante.

   Elle lui prit la main et appela de l’aide. Le loup arriva quelques secondes après. Il poussa le corps de l’ours. Hana et deux compatriotes lui vinrent en aide. La difficulté était qu’un cadavre était mou, et pouvait entraîner avec lui le petit garçon. Ce qui ne ferait qu’empirer son cas. Une femme se joignit à eux et les invita à s’écarter. Tous s’exécutèrent, et d’une main, elle fit voler le corps dans les airs. Hana prit l’enfant dans ses bras qui éclata en sanglots. Elle le porta difficilement pendant quelques mètres puis le déposa dans un endroit où l’herbe était encore un peu verte.


   -Ne t’inquiète pas, on va venir s’occuper de toi. Dit-elle en constatant l’état malheureux de ses jambes. Bientôt, tu n’auras plus mal.

   Il la regarda, partagé entre plusieurs émotions. Il était courageux de réussir à supporter cette douleur. Ses deux jambes avaient l’air cassées.

   -Merci… Répondit-il craintif, comme si c’était on affront. Ma mère ne veut pas que je parle aux Sangs Mêlés. Elle dit qu’ils sont mauvais. Mais vous, vous n’êtes pas mauvaises, hein ?

   La jeune femme resta figée. Il y avait une part de colère, de tristesse mais aussi d’un certain soulagement.

   -… Non… Je… Elle ne savait pas quoi répondre à cela. Le Bélua « soigneur » – elle ne connaissait toujours pas son nom – accourut. Hana se leva. Ta mère a tort.


   Elle lança un dernier regard encourageant à l’enfant et s’éloigna. Elle balaya la clairière du regard. C’était bien pire qu’un carnage. Il n’y avait même pas de mots. Elle se doutait que suite à cela, la reconstruction des cœurs serait difficile.

~2656 mots~
Gains : Le collier commémoratif orné d'un fragment de griffe + 1 point de force pour Hana
Merci !!
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Dim 03 Jan 2016, 22:30




Vastesylve n’était vraiment plus la même. Sous cet angle, ce havre de paix semblait plus étouffant encore que le volcan ardent du continent dévasté. Le brouhaha ambient était assourdissant, et les esprits s’échauffaient à chaque mot de travers. Abel commençait à se demander si venir ici avait été une bonne idée. Leurs terres été assiégés par les alfars, et les Loups de Bois-Lune avaient préféré fuir vers l’intérieur des terres plutôt que de risquer de croiser une troupe ennemie au détour d’une de ses campagnes. Le dernier assaut qu’ils avaient subi s’était soldé par une victoire de justesse des béluas, mais ils n’avaient affronté qu’un groupe d’éclaireurs pris par surprise. Dans le cas où leur troupe principale aurait eu vent de cet incident, le village n’aurait probablement rien pu faire contre une armée entraînée. Peut-être qu’en ce moment même, les alfars étaient en train de ravager leurs maisons… Mais c’était là un avantage des béluas, et plus encore de ceux qui vivaient à l’écart de la capitale : leurs possessions matérielles ne valaient presque rien. Quelques étoffes, quelques tapis de feuilles de thé en train de sécher sous une tente rudimentaire faite de bois et de peaux. Rien qui ne pouvait être rebâti en quelques jours par un groupe motivé. Mais ce qui inquiétait les Loups en ce jour n’était pas la destruction supposée de leur village. Le climat s’était nettement détérioré depuis la destruction de Dhitys, et l’harmonie apparente qui semblait d’ordinaire régner sur le peuple animal ne tenait ici qu’à un fil. Pire encore, des clans ennemis s’étaient rassemblés dans cette clairière, dont certain ne se croisaient jamais ailleurs que sur le champ de bataille lorsque les tensions devenaient trop grandes. Abel se demanda ce qu’Engir aurait fait s’ils avaient croisé ici Crin Noir, l’ancien chef des Loups. Probablement qu’il l’aurait attaqué férocement, plongeant les lieux dans le chaos. Malheureusement, les pensées d’Abel n’allaient pas tarder à devenir une triste réalité.

Les Loups de Bois-Lune s’étaient tous rassemblés et progressaient vers le centre de la clairière, tâchant de ne pas s’éloigner les uns des autres. Engir réprimandait sèchement tous ceux qui faisaient mine de s’éloigner du groupe en voulant éviter de bousculer les autres béluas. Etre ainsi entouré par des centaines de ses semblables, amis, ennemis, ou simplement inconnus n’était pas quelque chose de naturel pour un bélua, et encore moins pour ceux qui vivaient au sein d’un clan restreint. Les rares inconnus que les habitants de Bois-Lune voyaient étaient des négociants de passages et des pèlerins qui se rendaient au prieuré, et ils finissaient par en connaître la plupart à force de les voir passer par chez eux. Ici, tout était différent.
Au loin, une certaine agitation s’éleva, puis retomba, comme sombrant à nouveau dans la clameur ambiante. Abel fit signe aux autres de s’arrêter, et les Loups virent s’installer autour de lui. Aria, la lionne du groupe, changea lentement de forme, arborant son aspect félin. Un rugissement féroce s’éleva un instant par-dessus les conversations, et les béluas aux alentours s’éloignèrent quelque peu de la Lionne, avant de reprendre leurs discussions. Abel ne connaissait pas bien Aria. Elle faisait à l’origine partie des Aigles de Phoebe, et n’avait rejoint son clan que très récemment. Cependant, la panthère à plaques savait que se retrouver ici pouvait être assez éprouvant. Elle-même avait du mal à contenir son esprit animal, parvenant à conserver son apparence humaine qu’au prix d’un effort constant pour dresser des barrières mentales à sa part sauvage. Engir prit plusieurs profondes inspirations, tentant de calmer lui aussi l’ours brun qui s’agitait en lui, avant de se pencher vers Abel.
« J’ai peut-être eu tort de nous attirer ici. Je ne vois pas ce qui pourrait ressortir de ce rassemblement. Je pensais que la reine serait là, mais elle doit probablement être occupée ailleurs… »
La panthère à plaques resta silencieuse, observant les alentours. Les yeux d’Abel s’étaient allongés pour former deux fentes perçantes brillant au milieu de son iris jaune. Engir savait ce que cela voulait dire.
« Restons calmes, il n’y a que des frères ici. »
Malheureusement, et même si Abel était d’accord avec lui, ce n’était pas là l’avis de tout le monde. Les conversations s’échauffaient de plus en plus, et bientôt Abel entendit derrière lui un groupe d’ours passer en marchant à vive allure, martelant le sol de leurs énormes pattes. Si chacun était libre de revêtir son aspect sauvage, un groupe d’ours marchant au pas de charge ne pouvait pas passer inaperçu, mais les imposantes créatures ne semblaient pas s’en préoccuper, se dirigeant droit vers un groupe de lion. Tout était déjà si tendu qu’Abel comprit très rapidement ce qui était en train de se tramer, mais il ne put rien faire. Pendant de longues secondes, il observa les ours se frayer un chemin sans ménagement vers leurs cibles. Engir croisa le regard de la panthère, et dans ses yeux il comprit.
En un éclair, des plaques vinrent couvrir le corps d’Abel. Son visage s’allongea et de larges griffes apparurent au bout de ses mains. Lorsque ses pattes frappèrent le sol, le chaos s’était déjà installé.
« Restez près de moi ! »
Les Loups de Bois-Lune formèrent un cercle, chacun reculant jusqu’à se retrouver bloqué contre les autres. Autour d’eux se déroulait une scène de cauchemar. Abel ne comprenait pas ce qui avait dégénéré, mais cela n’avait plus aucune importance. Ils devaient fuir la clairière au plus vite.
« Avec moi, courrez vers la forêt ! »
Abel s’élança avec son clan vers la forêt, mais ils se retrouvèrent bientôt pris dans la mêlée. La panthère sentit plusieurs coups glisser sur ses plaques, puis un violent coup de patte la mit à terre. En se relevant, Abel vit un tigre au pelage sombre. Pourquoi ? Quelle raison avait-il de l’attaquer ? Avant qu’il n’ait pu trouver une raison, Inga, la fille d’Engir, se jeta sur lui. La mâchoire de la louve claqua dans le vide, et celle du tigre se referma sur son épaule, à quelques centimètres à peine de la chair tendre de sa gorge. Le sang d’Abel ne fit qu’un tour, et une fraction de seconde plus tard le tigre était étendu à ses pieds, une plaque de la panthère ayant violemment percuté sa tête. Le bélua se tourna vers Inga, dont le regard exprimait un mélange de gratitude et de honte, mais elle semblait sauve. C’était une chance, car un coup mieux placé aurait facilement pu lui être fatal.

Alors qu’Abel se demandait s’il devait achever le tigre qui venait de manquer de tuer son amie, un éclair de lumière blanche l’aveugla. Il crut d’abord à une attaque, mais la lueur perdura assez longtemps pour que chacun cesse le combat, puis le grand prêtre de Phoebe parla. Abel vit les contours des formes qui l’entouraient devenir claires à nouveau. Peu à peu, il distingua les membres de son clan blessés, les cadavres tout autour. Que s’était-il donc passé ? Le prêtre les invita à prier pour la Lune, à lui demander pardon. Qu’est-ce qui avait bien pu leur passer par la tête ? Longtemps après, cette question tourmenterait encore l’esprit du bélua. Vastesylve resterait à jamais dans sa mémoire comme le lieu où la folie la plus dévastatrice avait soudain gagné le cœur de son peuple. N’étaient-ils donc que des animaux sans cervelle ? Etaient-ils donc les barbares que certains voyaient en eux ? En faisant quelques pas, Abel reprit sa silhouette humanoïde et fit apparaître sur lui des vêtements sombres, comme ceux que l’on porte un jour de deuil. Un peu plus loin, le bélua ramassa sur le sol ensanglanté un fragment d’écaille qui semblait venir d’une panthère à plaques, mais ce n’était pas l’une des siennes. Il la serra sans le creux de sa main de plus en plus fort, jusqu’à ce qu’elle lui entaille la chair.
Les Loups de Bois-Lune s’en allèrent vers la forêt. Certains s’arrêtèrent pour aider ceux qui avaient besoin de soin, mais Abel continua sa route, posant machinalement un pied devant l’autre. Il devait voir la Lune. Il avait beaucoup de questions à lui poser.


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L'incident de Vastesylve [LDR Bélua - Décembre 2015]

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