Chaque milieu naturel avait son histoire et des mœurs. Chacun avait ses secrets et ses dangers. Les marais n'était que rarement plébiscité. Mystérieux, étranges et inquiétants. Pourtant ils étaient un terrain extrêmement fertile et prospère, riche d'une flore et d'une faune qui lui était propre. Mais ici, la nature n'était l'alliée que de ceux qui la comprenaient et se pliaient à ses règles. Nombreux furent ceux qui s'aventurèrent en ces lieux, téméraires, audacieux, désespérés ou tout simplement fous. Et ils furent tout autant à perde la vie, ou davantage l'esprit. Les marais étaient souvent synonyme de pièges mortels. La tourbe semblait avaler vos chevilles pour vous faire chuter dans la vase et la terre meuble. Des petits tas de sables mouvants étaient disséminés un peu partout et apparaissaient et disparaissaient en fonction des moussons, ou parfois tout simplement des averses. Et pour quiconque y mettait le pied, il y laissait le plus souvent sa vie. Dans ce climat humide, le brouillard épais était un habitué des lieux. Gommant les silhouettes, estompant la présence de ceux qui étaient là, faisant passer les souches et les troncs pour ce qu'ils n'étaient pas toujours. Il n'y avait rien pour vous rassurer, rien pour vous conforter, si ce n'était la beauté des lieux et son aspect sauvage préservé.

Et pour cause, les villageois situés dans les périphériques des lieux avaient tous appris à ne pas s'aventurer en ces lieux. Seuls les inconscients et les non-avertis le faisaient.... Et dans un second mouvement les familles et les amis de ces derniers, désespérés de leur disparition. Aujourd'hui, parmi les téméraires qui bravaient le danger des lieux, il y avait un vampire. Depuis son arrivée il n'avait eu pour seul compagnie que quelques arbres, le croassement des crapauds et des grenouilles. Avec le vent qui s'engouffrait dans le feuillage des arbres, occasionnant un bruissement de fond, c'étaient là les seuls sons qui occupaient le silence presque pesant. Le brouillard s'était levé, comme à son habitude. Comme si l'obscurité des lieux ne rendaient pas les choses assez sinistres comme ça. Le vampire qui avait cheminé jusqu'ici s'était finalement arrêté. Il avait senti quelque chose.... Qui selon lui était proche.... la main sur la garde de sa lame, il se tint prêt. C'était là... Imminent.... Impossible de savoir ce que cela lui voulait, si c'était ami ou ennemi. Plusieurs interminables secondes passèrent, et rien ne se produisit. Se serait-il trompé ? Ses sens se seraient fourvoyés ? Dans ce marais, cela n'aurait rien d'étonnant.... Soudain !!!

Croooââââââ !

Un crapaud venait de lui bondir sur la tête !!! .... Mais il trouva la présence capillaire de Dante très incommodante, et finalement il décida de redescendre sur son épaule, plus confortable à son goût. Il avait l'air de se sentir bien, perché là, dominant le marais de cette hauteur qu'il n'avait pas l'habitude d'avoir. Dominant son monde. C'est qu'en plus la bestiole semblait fière d'être là. La tête haute, la membrane de sa gorge se gonflant et se relâchant légèrement à de petits intervalles réguliers. Le batracien fixa un instant Dante de ses pupilles.... Qui étaient très étranges ! Elles étaient littéralement.... En forme de cœur ! C'était à se demander si ce n'était pas là une mauvaise blague. Mais c'était pourtant la seule chose extraordinaire de ce crapaud. Son ventre était jaune, tacheté de noir, et sa peau bien évidemment grumeleuse. Rien de particulier outre son regard.... Mais cela n'allait pas aider notre vampire dans sa quête ! Outre le fait qu'il se soit trouver un nouvel ami, il n'avait rien pour l'aider et l'aiguiller davantage. Pas de panneau, absolument personne à l'horizon, et en plus ses sens qui commençaient à lui jouer des tours.

Et comme si cela ne suffisait pas, d'autres crapauds et grenouilles avaient sortis leur tête juste à la surface de l'eau, attirés par la curiosité. Allons bon, que venait faire ce bipède ici ? Quoique s'il offrait ses services pour faire du transport en commun, la faune locale allaient apprécier. Car il allait bien devoir s'enfoncer un peu plus profondément dans ce marais. Rester ici ne lui servirait à rien d'autre que de servir de spectacle aux habitants semi-aquatiques du coin. Mais où pouvait bien se cacher son contact dans ce dédale naturel ? Même la notion du temps semblait s'être estompée ici bas.

Maître crapaud sur son épaule perché, affichait un air des plus satisfait. Maître vampire par sa présence encombré, dans sa main gantée le prit pour s'en délester. Sieur crapaud à la vase retourné, de son changement de position se vit chagriné. Des "croaaaa" déchirant et lancinant il poussa, mais messire vampire sa route continua, porté par ses pas. C'est ainsi qu'une belle histoire se termina, celle d'un crapaud qui d'un vampire s'amouracha. Ignorant quel bourreau des cœurs il venait d'être, Dante poursuivait sa progression dans les marais. Les arbres avait finalement disparus, ne laissant qu'un marais infini s'étendre à perte de vue du vampire. Le sol vaseux, boueux, alternait entre eaux, boue, parcelle de hautes herbes, et..... Des sables mouvants ! Absolument charmant.... Au fur et à mesure que l'enfant des nuits avançait, un brouillard épais se leva et l'enveloppa. Il devint impossible de voir à plus de sept mètre devant soi. Il pouvait toujours éviter de se prendre les pieds dans les vieilles souches à moitié moisies qui trainaient ici et là, vestige d'une ancienne région boisée. Le bruit de quelques insectes, le croassement des batraciens et le son de ses pas qui s'enfonçaient dans la vase et la boue, l'obligeant à forcer surs ses jambes pour pouvoir avancer et ne pas rester enliser.

Tel était le programme du dentu.... Qui au fur et à mesure allait vite s’apercevoir d'une chose. Il n'y avait absolument rien pour l'aider à se repérer dans ce fichu marais ! Tout se ressemblait ici, et ce maudit brouillard si épais n'arrangeait rien. D'ailleurs... Ne s'était-il pas levé un peu trop rapidement ce brouillard ? Qui pouvait savoir dans un lieu aussi étrange, ce qui était normal ou non.... La vie fourmillait aux pieds de Dante. Crapauds et grenouilles fuyaient pour ne pas finir écrasés, et heureusement le vampire faisait également attention. Mais il ne pouvait voir un de ces crapauds filer à une sacré vitesse dans l'eau. Ne souffrant pas de la vase ou de la boue, n'ayant rien à craindre des sables mouvants, le batracien allait beaucoup plus vite en nageant à la surface de l'eau trouble qu'un bipède bien empêtré dans la boue et la vase. Un crapaud à ventre jaune et aux pupilles en forme de cœur.... il nageait aussi vite que ses petites pattes palmées le lui permettaient. Et il s'en alla rejoindre une oreille attentive, qui attendait plus loin.... Bien plus loin. Silencieuse et impassible, la créature ne bougeait pas. Immobile et invisible, le petit crapaud du la chercher avant de finalement la trouver.

Le batracien lui narra son histoire et son chagrin avant de s'en aller consoler sa tristesse sur quelques bon gros moustiques bien dodus. Mais pour le confident de la petite créature, c'était le signale. Il était temps de se mettre en route.... Du côté de Dante, le doute n'était à présent plus permis. Ce brouillard n'avait absolument rien de naturel. Comment pouvait-il en être certain ? Parce qu'il était très rare qu'un brouillard décide de s'estomper par endroit, en formant ni plus ni moins qu'un chemin à travers le labyrinthe naturel.... Une invitation qu'on lui lançait ? Il n'y avait pas cinquante moyens de le savoir. Mais alors qu'il suivait consciencieusement le chemin qu'on lui traçait.... Peut-être aussi parce que faire le contraire aurait été impraticable, la route à suivre se termina, et il se retrouva encerclé de brouillard. A la bordure entre marais et bois, au loin dans le brouillard une silhouette se dessinait. Impossible de dire ce que c'était, car c'était encore lointain et très vague, une tâche sombre qui se rapprochait. Mais tandis que le vampire voyait cette silhouette quelque chose se mit à luire juste à sa gauche. Deux yeux jaunes profond, intense et sauvage.... Et c'est là qu'il le découvrit.

Comment était-il arrivé jute à côté de lui sans qu'il ne puisse ne l'entendre ? Et d'où sortait-il ?! La silhouette qu'il avait vu au loin dans le brouillard avait disparue. Était-ce la sienne ? Impossible, comment aurait-il pu se déplacer aussi vite et sans un bruit ! Quoique.... Il ne l'avait pas entendu se déplacer. Cette immense et imposant loup noir le fixait, sans une once de peur ou d'hésitation dans le regard. Dans une démarche tout aussi confiante et assurée, il s'avança vers le vampire. Comment une créature qui arrivait tout de même aux côtes de Dante, pouvait se déplacer sans être gêné, ni faire de bruit ? Alors qu'ils n'étaient plus sépares que par un petit mètre, le loup ouvrit sa gueule.... Faisant entendre une voix rauque.

Es-tu prêt à tout.....?

Tout se passa trop vite. Il n'avait même pas eu le temps de terminer sa phrase que l'incroyable créature avait bondit sur lui dans un grognement sinistre, et planté douloureusement des crocs dans la chair du vampire, au niveau de l'épaule. Dante avait pourtant la main sur son arme, prêt à défourailler. Il se tenait sur ses gardes, car il savait qu'il fallait rester prudent en toute circonstance. Mais face à une rapidité pareil, qu'aurait-il pu faire ? Avait-il seulement eu la moindre chance ? Non.... Le combat était très inégale avant même qu'il n'ait commencé. Le pauvre vampire avait chuté sous le poids de la bête, se retrouvant en plus trempé. Il avait fini par sortir son épée, prêt à défendre sa vie coûte que coûte, mais il ne se passa rien. Le loup avait mordu une fois et n'était resté à son contact que le temps de cette unique morsure. A présent, il était de nouveau assis dans l'herbe à quelques mètres de Dante. Il l'observait impassible, avec cette confiance en soi et cette aura pesante qui émanait de lui. Qu'est-ce que toute cette histoire signifiait ? Pourquoi une seule et simple attaque et puis rien ? Voulait-il juste lui montrer qu'il n'était pas capable pour l'instant de se parer à toutes les situations ? Non.... c'était trop futile et trop simple....

Tu es à présent empoisonné.... Ce poison ne te permettra pas de quitter cet endroit pour trouver de l'aide. Tu devras te sauver tout seul.... Ou tu périras.

L'épreuve avait pris une tournure inattendue, et assez stressante. Mais est-ce que cela n'allait pas motivé que davantage le vampire ? Il ne fallait pas sous-estimer le caractère des enfants de la nuit.... Et surtout pas celui de Dante ! L'immense loup noir continuait de poser ses yeux d'or légèrement ambré sur lui. Ces yeux qui le jugeaient et l'examinaient.... Le brouillard se dressait de nouveau, faisant petit à petit disparaître le loup noir. Tandis que ses traits s'estompaient, comme s'il n'avait jamais été qu'un songe, la voix gutturale de la bête résonnait dans le vide.

En ces lieux se trouve ce qui peut te sauver.... Observe, cherche, apprend, et agis.... Laisse tes instincts se rappeler leurs réelles capacités. Redécouvre la survive.... Celle d'un animal blessé et mourant, qui lutte pour sa survie. Plus de prédateur.... Plus de proie.... Juste la nature et toi.

Le brouillard avait fini d'envelopper Dante, qui ne pouvait même plus voir plus loin que le bout de son nez. Puis soudainement, le vent sembla se lever et brume épaisse se dissipa en quelques instants. Mais le loup avait disparu.... Impossible de le voir ou de le détecter.... Avait-il fuit ? C'était ce qui semblait s'être produit. Pourtant.... Dante pouvait le sentir.... Ce regard posé sur lui. Il lui était bien impossible de savoir où était ces yeux qui le fixaient, ni même si cette impression était bien réelle. Et de tout manière il n'avait pas le temps.

Il ne restait plus que de petite masse de brouillard diffuse ici et là. La visibilité s'était considérablement améliorée, mais c'était un moindre bien. La douleur lancinante de l'épaule de Dante lui rappelait qu'il ne pouvait se permettre de rêvasser. Il devait agir pour sauver sa peau, et avant que le poison ne fasse effet. Mais par où commencer, et où chercher ? Autour de lui la nature était désespérément égale à elle-même. Des batraciens, des insectes, des plantes, et des marais. Il n'y avait aucun indice apparent pour l'aider. Il allait devoir chercher, devoir réfléchir. Les mots du loup semblaient hanter son esprit. "Redécouvrir la survie, comme un animal blessé et mourant". A cela prêt qu'il n'y avait pas d'animaux empoisonné tel qu'il l'était dans son champ de vision. Il ne pouvait pas s'inspirer d'un cas concret pour l'instant. Il n'avait dès lors plus trop le choix. Soit il devait trouver un animal empoisonné lui aussi, et voir comment il réagissait pour survivre à cela. Soit il devait imaginer la solution par lui même. Et pour ne pas l'aider, le temps lui était compté. D'ailleurs il ne savait même pas de combien de temps il disposait exactement. Moins d'une journée puisque le loup lui avait dit qu'il n'aurait pas le temps de quitter le marais sans succomber. La situation était critique. Comment allait-il se sortir de cette épreuve qui s'annonçait déjà infernale ?

Quelque part dans les alentours, un loup guettait les moindres faits et gestes du vampire. Invisible, il s'était complètement fondu dans son environnement, ne laissant pas la moindre trace de sa présence, même pas une odeur. Il était assez surpris des difficultés que rencontrait ce vampire à ce sortir d'une épreuve qu'il jugeait facile. On lui avait dit qu'il était davantage tourner vers un le clan Grangel plus que vers tout autre clan vampire. Et il les connaissait bien les Grangel, eux qui étaient parmi les plus proches de la nature. Ils en connaissaient les bases et les éléments de survie nécessaire.... Alors pourquoi ce vampire avait-il autant de mal ? N'avait-il plus cet instinct qui poussait chaque animal à lutter farouchement pour sa survie ? Il avait tenté une saignée.... Et le loup devinait son raisonnement. S'il n'était pas complètement sot de vouloir retirer un maximum de poison pour tenter d'amoindrir les effets de ce dernier, dans les faits il ne trouvait pas son choix judicieux. Une perte de sang était quelque chose de fatiguant et qui affaiblissait les créatures. Il n'était pas suffisamment gagnant vis à vis du faible taux de poison diminué pour la quantité de sang perdu.... On lui avait envoyé un louveteau....

La volonté était là, mais l'expérience et le savoir était absent. Surement que ce vampire là se débrouillait mieux en combat, mais en survie en milieu naturel, il ne semblait absolument pas au point. Étrange cas qu'un hypothétique Grangel connaissent aussi mal la nature. Le choix se posa au loup. Que faire ? Le laisser mourir, ou intervenir ? Il n'était pas dans ses habitudes de sauver ceux qu'il mettait à l'épreuve.... Et Dante n'avait rien de particulier qui pourrait le soustraire à cette règle. Le loup était un peu déçu. Néanmoins il décida de se montrer patient. Dante venait à peine de commencer, il avait encore du temps pour le surprendre. Lui qui était habitué à vivre à l'état sauvage se savait souvent sévère vis-à-vis des autres. Il était facile de critiquer quelqu'un qui n'avait pas l'habitude et qui se montrait que peu dégourdi. Néanmoins, la situation avait quelque chose d'affligeant. Les gens avaient tellement perdu de leur capacité au fil du temps. Et on osait appeler ça une évolution ? Ho bien sûr ils construisaient des villes et des cités grandioses, avec tout autant de machines pour simplifier la vie. Mais ça n'était même plus capable de survivre quelques jours en pleine nature !

Qu'étaient devenus ces parents qui apprenaient à leurs enfants quelles plantes étaient comestibles ou non, et lesquelles étaient curatives ? Quels animaux été venimeux, et à quel point il fallait se méfier des reptiles et batraciens colorés ? Tout ce savoir perdu, cela lui faisait mal au cœur. Dante réfléchissait, il le voyait bien qu'il cherchait et qu'il faisait de son mieux. Mais quand on ne savait pas, il était bien dur d'avoir une révélation divine. Que Phoebe ait pitié de lui.... Finalement le vampire s'énerva. La suite logique des choses pour le loup. La frustration du vampire n'avait rien d'étonnant au vu de la situation. Mais un invité surprise fit irruption, sortant de nul part comme à son habitude. Son apparence entre le repoussant et l'improbable était reconnaissable entre toute pour le loup, qui baissa les oreilles. Qu'est-ce qu'il venait faire là celui là.....?

Hi hi hi hi ! On ne t'as pas loupé ô sangsue géante ! Tu me sembles bien perdu en cet instant ! Mais est-ce là ton plus gros problème ?

Le loup réprima un grognement qui aurait pu trahir et sa présence et sa position. En cet instant il ne savait pas si Dante était chanceux ou malchanceux. Les dieux seuls savaient ce qui pouvaient bien se passer dans la tête de ce bélua.... Si d'ordinaire il n'avait jamais réellement eu de problème avec lui, il savait qu'il avait la fâcheuse manie de mettre les plans de gens par terre, et le plus souvent sans le vouloir..... Ce qui pouvait le rendre particulièrement agaçant. Qu'est-ce qu'il allait encore fabriquer cette fois ?

Tu n'as pas l'air dans ton assiette, est-ce à cause de ce poison qui te ronge et commence à noircir tes chairs ? Assurément ! Assurément ! Hi hi hi ! Mais c'est peut-être ton jour de chance ! Ranucala peut t'aider ! Ranucala connait par cœur ces marais ! Préfère-tu t'enfuir ou guérir ? Hi hi hi ! Je pourrais faire l'un ou l'autre pour toi ! Mais pas le ventre vide.... On dit que les vampires sont des chasseurs experts.... Sauras-tu m'apporter de quoi me sustenter ? Des insectes ! Oh oui des insectes ! Délicieux et surtout nombreux ! Il m'en faut plein ! Imagine un peu, je ne peux me nourrir que de ça.... Apporte moi en tout un sac et je t'aiderai ! A moins que tu ne préfères t'en sortir seul ?

Ranucala lui tendit un sac en tissu tressé que Dante devait remplir. Cela risquait lui prendre des plombes.... Le loup lui maugréait. Il ne pouvait pas se mêler de ses affaires celui-là ?!

Le loup pestait et maugréait. Maudit crapaud qui ne pouvait pas se mêler de ses affaires quand il le fallait. Il reporta son attention sur son aspirant, se disant qu'aucun vampire n'accepterait d'aller à la chasse à la limace pour une grenouille ! Mais c'était sous-estimer l'instinct de survie de Dante, qui n'était pas assez bête pour laisser sa fierté le pousser au trépas le plus sûr. Il s'était donc mis en route en quête de bestioles, et semblait plonger dans un état contemplatif poussé.. Le loup arqua un sourcil. Il savait que son poison avait une pléthore d'effets secondaires, mais il n'avait pas vu celui-ci jusqu'ici. Tout en révisant ses considération, et tandis que Dante admirait les prodiges de dame nature, le loup révisa son jugement. Certes, les vampires qu'il côtoyait n'auraient jamais cédé, mais en même temps les siens savaient comment se débrouiller dans ce genre de situation, ils n'auraient pas été acculé au pied du mur comme ante l'était actuellement. Dans l'absolu, il avait fait la seule et meilleure chose à faire, non pas pour un Grangel, mais bien pour un vampire empoisonné.

Il poussa un soupire en voyant le vampire tomber à genoux. Ce vampire là n'était pas idiot et semblait même résistant, mais il n'était pas fait pour la philosophie des Grangel. Le loup s'assit en se demandant s'il allait lui porter secours ou tout simplement le laisser mourir, en lui tournant le dos pour rentrer chez les siens. Mais son dilemme ne dura pas longtemps, car il fut perturbé par l'odeur d'un autre vampire arrivant. Ce vampire ne se cachait pas, et faisait même du bruit, pas énormément mais amplement suffisant pour qu'un vampire comme Dragast le repère à des kilomètres. L'intention était clair, il voulait que Dragast le repère, il voulait qu'il sache qu'il ne venait pas en ennemi. Ce genre de code était aussi subtile que complexe, mais nécessaire dans ce type de configuration. Dragast attendit donc que ce vampire vienne à lui, et face connaître ses intentions. Deux choses étaient sûres cela dit, ce n'était pas un des siens, et c'était un vampire d'une certaine puissance. Ce dernier finit par arriver à sa hauteur, laissant néanmoins une distance autant de sécurité que de courtoisie entre eux deux, avant de prendre la parole.

Mes hommages Maître Dragast.....

Que fait un Brujah dans cet endroit retirer de toutes civilisations et donc de tout combat possible ?

Rien qu'à l'odeur d'acier et de sang, il avait pu facilement identifier à quelle maison il appartenait.

J'observe..... Ce vampire que vous n'avez pas épargné.

Ce n'est pas ce qu'on attend de moi ici.

C'est vrai..... Que pensez-vous de lui ?

Il a certainement du potentiel..... Mais pas pour nous..... Seriez-vous intéressé par lui ?

Survivre à une morsure empoisonnée de Maître Dragast, ça révèle une sacré endurance, en plus d'autres fait d'armes dont j'ai eu vent.

Soit..... Je vous le laisse donc.

Puis-je me risquer à une question ?

Tentez toujours......

Est-il vrai que vous possédez plusieurs poisons ?

Qui sait....

Comment faites-vous pour ne pas vous empoisonner vous-même ?

Je suis immunisé contre mon propre poison, idiot.....

Lui ne l'est pas.....

Il lui suffisait de repérer les fleurs blanches semi aquatiques et de les apposer sur sa morsure.

Celle qu'il faut ingérer en plus ?

Oui..... Un homme dans les environs peut faire le breuvage qui finalise l'antidote. Il suffira de les lui apporter....

Merci du renseignement Maître.....

Sans demander son reste, Dragast s'en retourna vers les forêts aux alentours, disparaissant dans la brume, et laissant la survie de Dante entre les main du Brujah. Ce dernier chercha du regard les plante blanche et en arracha une botte. Il érafla les plantes et s'approcha de Dante qui était dans un état second. Il déposa les plantes sur sa plaie, celle-ci commençant alors leur office et drainant le plus gros du poison. Doucement le vampire revenait à lui. Le brujah le contemplait, le surplombant alors de sa hauteur, les bras croisés. Et avec la douceur et la délicatesse caractéristiques des Haut Vampires Brujah, il invectiva Dante.

Debout l'asticot ! Tu ne vas pas passer la nuit là !

Dante avait surement recouvert ses esprits, mais il devait encore être secoué, surtout que le poison n'était pas encore disparu de son organisme. Mais le Brujah était dur, comme on l'attendait d'un Brujah d'ailleurs. Point de repos ni de répit, il voulait voir ce qu'il avait dans les tripes et tester cela dans des conditions de difficultés comme celle-ci était une véritable aubaine.

Allons remue toi ! T'es pas encore tiré d'affaire la limace, donc tu vas te bouger les fesses pour cueillir les petites fleurs blanches qui ont les pieds dans l'eau, et en vitesse sinon tu crèveras comme un chien.....

Il aurait voulu le mettre à l'épreuve là maintenant tout de suite, mais il devait lui aussi être raisonnable. Le faire combattre dans son état c'était accélérer le processus d'empoisonnement et risquer de le tuer à coup sûr. Néanmoins, rien que de le faire bouger et chercher dans l'état physique où il était allait être une épreuve. Les poisons de Dragast étaient réputés pour être virulents et vicieux, et sans un soin complet, Dante n'avait pas fini d'en baver.

Le Brujah qui invectivait Dante l'observa se mouvoir comme.... comme.... Comme l'un des siens lorsqu'ils étaient complètement torchés ! Là dessus au moins, s'il parvenait à réussir son épreuve, il ne serait pas dépaysé.... Mais ce n'était pas tout de pouvoir cuver plusieurs litres d'alcool sans frôler le comas éthylique, il fallait aussi savoir tenir son arme correctement et surtout savoir s'en servir ! Et en cet instant le vampire douta quelque peu des aptitudes de son candidat en la matière. Bon, il fallait lui accordait qu'il était encore sous le coup du poison et qu'il n'avait visiblement pas recouvert toute sa tête. Le pauvre bougre avait de bons réflexes, mais à la manière dont il tenait sa lame, il risquait juste d'abimer la tenue de son prétendu adversaire. Le Brujah soupira. Tant qu'il était empoisonné ça risquait d'être long. Il ne dégaina même pas son arme face à Dante. Au pire du pire, dans cette situation, un simple pas de côté lui serait suffisant pour esquiver Dante. Il aurait cru la première application plus efficace, mais il s'avéra qu'elle n'était pas suffisante pour recouvrir la majorité de ses facultés. Le Brujah observa Dante s'éloigner, les bras croisés, et un sourcil arqué. Dans quoi venait-il de s'engager ?

Il en vint à regretter de ne pas avoir pu prendre un peu de poison de Dragast. Vu les effets, il y avait là un sacré potentiel. Dante avançait, bon gré mal gré, en ramassant les fleurs.... Mais il était encore dans cet état second, même partiellement. Le Brujah souffla. La patience n'était pas forcément un trait de caractère reconnu chez eux. C'était à la fois poilant et agaçant comme vision. Il était fourbe de se moquer ainsi de pauvre vampire, qui joue sa survie, et qui souffre d'un poison. Mais le Brujah ne s'en formalisa pas. Après tout, pour son "bizutage" on l'avait bien jeté dans une fosse de basilic en période de ponte ! Il ne savait toujours pas aujourd'hui encore, comment il avait fait son compte pour survivre. Son vague instant de nostalgie s'évapora lorsqu'il vit Dante manger l'une des fleurs. Le Brujah grimaça.

Y'en a qui sont bêtes à bouffer du foin, lui il mange des fleurs.... S'il n'a pas une diarrhée de malade avec ça, il aura vraiment le cul bordé de nouilles.

Néanmoins, cela sembla suffisant pour lui donner un peu de forces supplémentaire pour continuer. Alors qu'il avait maintenant l'équivalent d'un bouquet, le Brujah perdit patience, et l'empoigna par le col pour le tirer hors de la vase dans laquelle il pataugeait depuis un peu trop longtemps à son goût.

Allez la mariée, ramène ton bouquet à ton "futur" qu'on en finisse !

A vrai dire, il ne lui laissa même pas le choix car il le trainait, faisant fit des protestations éventuelles. Un clampin au milieu des marais, cela devait se repérer. Mais l'homme était habitué à y vivre, et il était parvenu à s'y fondre complètement. Son habita était caché à l'intérieur d'un large tronc creux, son odeur mêlée au reste, et en plus il était silencieux..... Cela dit, il n'était pas encore parvenu à dissimuler son odeur de sang. Et les légères entailles qu'il avait sur les avant-bras à cause de ronces environnantes aller causer sa "perte". Le Brujah flaira le sang en bon vampire qui se respectait. Il marcha d'un pas déterminer vers le refuge de l'alchimiste, et entra sans frapper. OU plutôt, il défonça la porte d'un coup de pied savamment placé. Le pauvre homme présent fit volte-face dans un bon, et observa apeuré et confus les deux hommes.

Toi là ! Soigne le avant qu'il crève !

Il lui jeta Dante -et son bouquet- entre les les bras. Si l'alchimiste reconnu de suite la fleur, il fut néanmoins beaucoup moins à l'aise avec Dante, dont il s'écarta immédiatement. Il lui avait pris les plantes, qu'il jeta dans une petite casserole, tout en rajoutant divers liquide.

M-mais qu'est-ce qu'il a ?

Poison.

Lequel ?

T'occupe, y'a juste besoin d'une mixture de ces plantes là..... Alors ça vient ?!

Oui oui ! Juste le temps de faire bouillir.... Puis remettez ma porte dans ses gonds ! Les moustiques vont rentrer après.

La soudaine intervention de l'homme surpris le Brujah, qui n'aurait pas cru que ce genre d'individu puisse oser agir de la sorte. Le Brujah n'avait pas spécialement envie de se faire dévorer par des insectes, question de principes, et remit la porte là où elle était. L'alchimiste termina son breuvage qu'il refroidi avec de l'eau fraîche. Il ne demanda pas son reste, se disant que vu l'état de sa porte il ne fallait pas trop insister non plus. Il aida Dante à boire, et le Brujah sourit.

Biiiieeeen, il va pouvoir combattre maintenant.

Q-quoi ?! Vous n'y pensez pas, il est encore convalescent, il besoin de se repo....

Le Brujah avait déjà sorti une double hache qu'il empoignait fermement. Le pauvre Dante qui venait à peine de recouvrir ses esprits allait avoir une bien mauvaise révélation. Bien qu'ayant bu l'antidote, son corps était encore engourdi et courbaturé. Un sourire carnassier et excité aux lèvres, le Brujah choppa Dante par le col pour l'envoyer paître dehors avec pertes et fracas.... Histoire de faire les "présentations" et surtout d'avoir un plus grand espace pour combattre.

Maintenant mauviette c'est le moment de montrer que t'es pas juste bon à faire la serpillère !

Et sans autre forme de procès, il monta à l'assaut.

Le brujah avait fait une attaque frontale de base. Bien bourrine à souhait, le genre qui vous envoie paître si vous n'avez pas une bonne force physique, mais relativement facile à parer. Il ne voulait pas le tuer du premier coup non plus. Il voulait le réveiller, réveiller son instinct de combattant, celui qui vous donne envie de tuer, et qui rend la mort de ses adversaires pareille à la plus savoureuse des friandises. Sans trop qu'il ne sache lui-même comment, Dante parvint à défourailler son arme, et à parer l'attaque du Brujah. Ce n'était pas sans mal, le vampire pouvant sentir dans ses bras la résonance du choc de lames. Elle vibrait dans ses membres, dans une sensation parfaitement désagréable. Cela dit, le Brujah était satisfait. Déjà parce qu'il avait paré, et donc qu'il commençait à comprendre qu'il devait se réveiller et se battre, et aussi parce qu'il sentait quelque chose de très familier pour lui. Il pouvait la voir, il pouvait la sentir, cette hargne qui pousse les guerriers à devenir les pires carnes possibles, celle qui les force à se surpasser et à devenir des monstres pour toujours combattre davantage, pour exterminer à chaque fois un peu plus. Ne rien laisser à l'ennemi....

Pour un Brujah, c'était aussi beau qu'un soleil couchant sur l'horizon pour un elfe, ou l'éveil de la nature pour un fae. Et c'était surtout encourageant également. Ce vampire là était du genre coriace, et c'est qu'il fallait pour rejoindre leur rang. La plupart des vampires étaient du genre pugnace, mais ce qui faisait souvent la différence, c'était le degrés d'acharnement. Et quelque chose lui disait qu'il n'allait pas être déçu. Profitant que Dante venait de parer son attaque, il lui infligea un coup d'épaule qui donna à son adversaire une petite idée de la force physique de celui qu'il affrontait. C'est un peu comme se faire percuter par un pachyderme en pleine charge. Le pauvre alchimiste observait discrètement le combat depuis une sorte de petite fenêtre de sa cabane, se demandant qu'est-ce que c'était que cette espèce de brute épaisse, qui s'acharnait comme un fou furieux sur un pauvre gars qui revenait à peine d'entre les morts. Il avait observé Dante se faire balayer d'un violent coup d'épaule un peu plus loin. Il manqua de se mordre les doigts. Il avait sauvé un inconnu pour mieux le voir se faire massacrer juste après ? C'était vraiment scandaleux ! Il se tourna vers le reste des plantes blanches qu'il avait conservé. Autant gardé le surplus pour plus tard.

Mais il soupira en se disant que cette fois, les plantes ne pourront rien pour ce pauvre jeune homme si cette espèce de montagne d'environ un mètre quatre-vingt dix minimum, n'arrêtait de le prendre pour un punching-ball. La lourde hache du Brujah fendait sinistrement l'air, manquant à chaque fois de réduire in extremis Dante d'environ une bonne tête. Ou de l'alléger d'un de ses membres. Il était puissant, il était rapide, et il était expérimenté. En bref une vraie plaie. Heureusement pour Dante, il ne comptait pas le tuer, sans quoi l'expérience tournerait vite au court en cet instant, et ce sans aucun mérite vue la différence de niveau. Mais il n'était pas simple de voir le meilleur d'une personne encore sous les effets d'un poison. Pourtant, le Brujah continuait de harasser Dante confiant. Il ne savait pas quelle était l'origine du regain de motivation de Dante, mais il en avait saisit la présence. Comme si cela l'excitait. Et le pire, c'était qu'il avait raison le bougre ! Bien qu'encore confus et engourdis, il sentait la résistance s'accroître sous sa lame, il sentait Dante s'éveiller et encaisser avec plus de vigueur de d'assurance ses coups. Le Brujah esquissa un sourire entre le dément et le ravi. Il le sentait, il le savait, ce n'était plus qu'une question de temps avant qu'il en vienne à son tour à essuyer les coups de Dante. Un temps qui serait court, mais il trépignait déjà d'impatience, et redoublait d'ardeur. Comme si en faisant pleuvoir une pluie de coup sur le pauvre vampire, il espérait réveiller encore plus son envie de lui rendre la pareille. Mais avait-il vraiment tord ? N'était-ce pas là l'expérience d'un vampire expérimenté qui savait comment fonctionnait ceux qui étaient dignes de rejoindre son clan, celui des Brujah ? Il était parmi les mieux placer pour le savoir, et surtout pour reconnaître chez les jeunes recrues le potentiel pour rejoindre ses rangs. Et il semblait beaucoup attendre de Dante, qui allait devenir sourd sous le fracas des armes qui perturbaient la quiétude habituelle de ce marais. Ou du moins, jusqu'à ce que ce dernier ne retrouve davantage ses esprits et se décide à se battre très sérieusement....