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 Alerte aux plantes [Quête avec Babelda]

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Mer 01 Juil 2015, 23:19




Callidora visitait cet endroit pour la première fois, mais rien ne la marquait particulièrement dans l'architecture de la ville ou l'allure de ses habitants. Concentrée sur son objectif, elle se contentait de se repérer dans le dédale de rues pour arriver jusqu'au Jardin du Savoir. Elle avait croisé une vieille femme plusieurs semaines plus tôt qui lui avait conseillé de s'y rendre pour approfondir sa connaissance des plantes. La jeune Rehla avait reçu le même jour une lettre de Babelda, une camarade qu'elle n'avait jamais rencontré mais avec qui elle correspondait régulièrement. La mère de la belle brune avait séjourné auprès de Babelda et n'en avait jamais dit que du bien. À sa mort, elle avait tout naturellement choisi de lui envoyer des lettres à son tour. Elle avait  donc envoyé en toute hâte un papier lui indiquant de se rendre à l'entrée du Jardin du Savoir aujourd'hui même.

Et voilà que Callidora avait sauté dans un bateau pour le continent du matin calme, elle qui n'avait jamais eu l'occasion de voyager en mer. Elle avait été enchantée de ce moyen de transport, au contraire de Syveth qui avait eu le teint blême et les yeux fiévreux pendant tout le trajet qui avait duré cinq ou six jours. Depuis qu'ils déambulaient sur la terre ferme, il avait retrouvé toute sa vivacité habituelle et épiait chaque recoin avec une attention accrue. Il redoutait toujours que quelque chose se cache dans l'ombre, prêt à les attaquer et sa vigilance était toujours exacerbée quand ils arrivaient dans un lieu inconnu, ce qui arrivait quasiment tout le temps. C'était le risque, lorsqu'on vivait avec la Rehla : il ne fallait pas s'attendre à une petite vie tranquille dans une maison de bois mais plutôt à un voyage sans fin.

Callidora ne s'attardait pas dans les lieux qu'elle voyait. Elle avait dormi à l'auberge le soir de leur arrivée, un endroit qu'elle avait profondément détesté pour le bruit et le désordre qui y régnaient en maîtres absolus. Elle qui aimait la solitude et le calme avait expédié son repas en quelques minutes, exaspérée par le tumulte ambiant. Les cris des ivrognes résonnaient encore dans ses oreilles, et si son sommeil n'en avait pas souffert, elle avait quitté l'établissement à l'aube, préférant prendre son déjeuner dans l'un des restaurants avoisinants. Suite à une remarque de Syveth, elle avait soudain pensé qu'elle ne savait pas comment se rendre au Jardin du Savoir et que prendre un guide était inenvisageable. À son grand soulagement, son compagnon qui était un homme prévoyant avait demandé la veille comment s'y rendre. Ils s'étaient mis en route une demi-heure plus tard, alors que la ville s'animait.

La jeune Rehla était impatiente de parvenir au Jardin du Savoir. Rien que le nom éveillait en elle une curiosité inextinguible. Savoir, voilà quel était le but de sa vie si elle en avait un. Elle ne cessait de vouloir découvrir de nouvelles choses, et son esprit était empli d'une soif d'apprendre qui ne s'apaisait jamais vraiment. Malgré son côté taciturne, elle aimait écouter les gens qu'elle rencontrait avec Syveth : à travers leurs paroles et leurs histoires, il lui semblait que le monde s'offrait à elle.

Plongée dans ses pensées, elle prit tout de même le temps d'observer ce qui l'entourait. Elle constata avec plaisir que cette ville désagréable était bordée par un parc splendide où les arbres et les fleurs s'épanouissaient. Elle fut fascinée en voyant que toute une partie était aménagée dans un style japonais et que les fleurs de cerisiers masquaient l'horizon. Après une heure de marche, Callidora avait enfin devant elle l'entrée du Jardin.

Elle écarquilla les yeux à mesure qu'ils s'habituaient aux innombrables nuances de vert que les plantes pouvaient prendre. Un mur végétal s'étendait de part et d'autre d'un immense portail fait d'un métal argenté qu'elle ne connaissait pas encore. Elle posa une main sur la grille entrelacée de fines tiges d'un vert foncé et s'étonna du froid glacé qu'elle dégageait. Lorsqu'elle leva la tête, elle constata avec fascination que les tiges montaient plusieurs mètres au dessus du sol et s'achevaient en une barrière de roses d'un blanc éclatant qui couronnait la grille entrouverte. Syveth, qui aimait énormément les plantes, regardait cette merveilleuse porte avec un visage béat d'admiration. Avec un sourire ravi, Callidora songea que le Jardin du Savoir devait être un véritable trésor qu'elle se devait d'explorer au plus vite, avant qu'un bruit de pas ne la tire de sa rêverie.

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Babelda
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Lun 06 Juil 2015, 11:23





Alertes aux plantes


La route du thé avait finalement conduit Babelda jusqu’au continent du matin calme. Après avoir passé un moment fort agréable sur les terres féériques de Pabamiel, et fait la rencontre d’un chevalier fort secourable, la Voyageuse avait dû prendre la mer pour rejoindre sa prochaine destination. Une partie du périple qu’elle regretta amèrement, et qu’elle préférerait effacer de sa mémoire… Elle avait passé la traversée cramponnée à la barre, vomissant le peu d’aliment qu’elle avait réussi à avaler le matin, essayant de prendre le vent en espérant que l’air marin lui ferait passer ce mal de mer. Une fois de retour sur la terre ferme, elle s’était allongée sur le sol, se retenant d’embrasser les pierres du port –un semblant d’amour propre.

Peut-être cela expliquait-il pourquoi elle s’entêtait à rester sur ce continent, qui était aussi grand qu’une ville –minuscule, autrement dit, on avait vite fait le tour des lieux. L’idée d’un second voyage en bateau ne l’enchantait guère, et elle repoussait au plus tard le moment fatidique où elle devrait remonter sur la machine infernale, se laissant flotter sur les vagues capricieuses de l’océan. Même l’ennui semblait ne pas la décider à reprendre l’aventure, à continuer son voyage. Elle restait donc là, prétextant profiter de ce petit peuple fort intéressant, de cette architecture particulière et d’une atmosphère agréable, tandis que Javaah s’impatientait.

Non pas qu’elle retrouve vraiment quelque chose à redire sur ces trois éléments : les gens d’ici étaient tous très vivant. Comme tous les endroits qu’elles avaient visité ces derniers temps, la nuit ne semblait nullement empêcher la population de s’amuser, bien au contraire, les rues étaient bien plus animées aux heures tardives. Bien que le calme paisible du désert manqua dans un premier temps à la Rehla, elle commençait lentement à se faire  ce mode de vie. Même si elle ne perdait plus son temps à essayer de vendre ses feuilles de thé lorsque la lune faisait son apparition dans le ciel, elle s’autorisa quelques sorties nocturnes pour se mélanger à la foule.

L’architecture, en revanche, ne l’impressionnait guère. Après avoir fait halte dans des endroits travaillés comme Stenfek ou Pabamiel, les habitations de ce continent lui semblaient bien fades. Non pas que les monuments soient laids. Non, on pouvait trouver des merveilles, mais le tout ne s’accordait pas toujours, semblant désordonné, des lieux aisés côtoyaient les endroits misérables sans aucune transition. Peu charmée par la ville, Babelda réussit néanmoins à dénicher quelques places dignes de susciter de l’intérêt en elle. La jeune femme passait par exemple une bonne partie de son temps dans le parc ou au monument religieux, un lieu paisible où elle pouvait se recueillir sans être dérangée par un terrible vacarme qui bourdonnait partout ailleurs. Mais ce qui la captiva le plus, ce fut le jardin du savoir. Un lieu qui charmerait sans doute tous les membres des Voyageurs.

Et c’était là-bas qu’elle se rendait, évoluant de sa démarche hésitante et rapide entre les chemins bordés de fleurs plus étranges les unes que les autres. Javaah et elle s’étaient accordées un jour de repos bien mérité, et Babelda en profita pour se rendre dans son lieu favori. Enfin, cela serait mentir que de dire que sa destination était innocente. En réalité, la Rehla avait un rendez-vous qu’elle attendait impatiemment. Avec une personne toute particulière. Elle n’avait en fait jamais rencontré son invitée, mais ce n’était pas le cas de sa mère, avec qui elle avait été, autrefois, très proche. Toutes les deux avaient passé plusieurs mois ensemble, tandis que sa cousine attendait un enfant. Et c’était ce même enfant que Babelda s’apprêtait à rencontrer. Par le biais des lettres, elles avaient pu communiquer, s’apprivoiser un peu, mais cette rencontre excitait l’érudite.

Tandis que la voyageuse se perdait à travers le dédale de plantes sauvages, elle s’imaginait en boucle ce qu’elle pourrait dire à Callidora, envers qui elle éprouvait déjà de la sympathie. Mais plus le temps de se préparer. Voilà qu’elle l’apercevait. Au loin, appuyée contre une grille en fer, observant la végétation luxuriante des lieux. Babelda accéléra le pas, et en quelques secondes, se retrouva devant la jeune femme.

Elle semblait avoir son âge, mais il n’en était rien, bien évidement. Lorsqu’elle se retourna pour lui faire face, l’aînée se stoppa quelques secondes. Elle scruta un instant la jeune femme, qui possédait une ressemblance troublante avec sa génitrice. A croire qu’elle était la simple copie de sa mère. Enfin, à quelques détails près. Mais Babelda n’eut aucun doute sur son identité, ça ne pouvait être qu’elle. Elle laissa un soupir s’échapper de ses lèvres, sentant des larmes gagner ses yeux à la pensée que sa cousine était décédée. « Oh Callidora, ma chérie… » Puis, sans crier gare, Babelda s’avança et prit la jeune fille dans ses bras, lui donnant une étreinte qu’elle espérait réconfortante. « Je suis tellement heureuse de te rencontrer enfin. »murmura-t-elle à son oreille. Et aussi vite que ce geste de tendresse s’était manifesté, elle y mit fin, s’éloignant à une distance respectable de la jeune femme. « Tu as fait bon voyage ? »

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Jeu 09 Juil 2015, 23:27




L'étreinte de Babelda surprit fortement Callidora, elle qui n'était pas habituée aux contacts physiques et elle sentit son corps se raidir. Il lui semblait que personne ne l'avait serré ainsi dans ses bras depuis la mort de sa mère, et ce souvenir lui fit monter quelques larmes aux yeux. Elle s'était habituée à une correspondance chaleureuse mais qui pourtant conservait une certaine distance entre elles deux. Mais ces quelques gestes ne l'avaient pas spécialement mise mal à l'aise. Elle se sentait déjà proche de la Rehla qu'elle ne connaissait que depuis quelques secondes. C'était une sensation assez inhabituelle.

Par pure habitude, Syveth s'était rapproché de Callidora dès qu'il avait vu Babelda l'étreindre. Il avait posé une main sur l'une de ses épées, prêt à attaque au moindre signe de danger. Cette paranoïa leur avait sauvé la vie à de nombreuses reprises et malgré leur lien de parenté, il se méfiait quand même de sa consoeur. Il n'avait pas desserré les mâchoires lorsque sa compagne avait expliqué leur voyage dans les grandes lignes, en riant aux éclats lorsqu'elle avait évoqué son mal de mer. Mais l'eau n'était définitivement pas faite pour lui, et il gardait de cette étendue déchaînée une image peu flatteuse.

"Et si nous allions voir ce qu'il y a à l'intérieur ?"proposa Callidora."Je suis sûre que c'est encore plus beau." Ni une ni deux, elle s'était élancée dans le Jardin, suivie de près par Babelda. Syveth se posta discrètement à la gauche de Callidora, observant à loisir la merveilleuse vision qu'on lui offrait. Lui qui avait un amour immodéré pour les plantes se trouvait ici comblé. Partout  où se portait son regard, ce n'était que végétation luxuriante et lumière. Il y avait des arbres aux feuilles de belles nuances vertes qui semblaient crever les nuages et de gigantesques fleurs aux couleurs si vives que les regarder plus de quelques secondes causait une légère douleur aux yeux. Eblouis par tant de beauté, aucun des trois n'avait prononcé le moindre mot. C'était un lieu féérique qui avait dû conquérir plus de coeurs que la meilleure des courtisanes. L'idée de s'installer définitivement ici traversa l'esprit du Tiregan avant qu'il réalise que malgré tous les trésors qui dormaient là, Callidora ne se résignerait jamais à vivre sans voyager.

C'est alors que Callidora tourna la tête vers un homme d'une quarantaine d'années qui accourait vers eux comme un fou. Les cheveux en pagaille, complètement débraillé, il portait une tenue de jardinier et avait le visage rouge à force d'avoir couru. Il prit un instant pour reprendre son souffle avant de s'adresser à eux en gesticulant sans cesse : "C'est une catastrophe ! Je ne sais pas quel idiot en a ramené avec lui et a eu la bonne idée de les planter , mais les Carnacia poussent de plus en plus, elles vont dévorer tout le jardin et personne n'arrive à les arrêter !" Il marqua une pause, haletant et avisa l'arme que Syveth n'avait pas lâché. "Vous ! Vous avez l'air d'un guerrier ! Il me faut quelqu'un comme vous ! Quant à vos amies... Elles semblent rusées, elles feront parfaitement l'affaire. Aidez-nous à nous débarrasser de ces horribles plantes."

Callidora avait vaguement entendu parler des Carnacia. C'étaient de grandes fleurs carnivores d'une cinquantaine de centimètres qui envahissaient souvent les lieux où elles poussaient. Si par malheur ce jardinier disait vrai, le Jardin du Savoir courrait effectivement à sa perte. Babelda, la mine songeuse, paraissait réfléchir et Syveth tentait tant bien que mal de garder son sang-froid. Il détestait la pensée même de devoir détruire des plantes. Après tout, la Nature avait créé ces plantes pour une raison qu'elle seule connaissait, et il aurait été stupide de prétendre s'opposer à elle, même s'il ne s'agissait que d'éradiquer une espèce particulièrement vorace de cet endroit.

"Faites ce que vous voulez, arrachez-les, brûlez-les, déchiquetez-les, mais je vous en supplie, aidez-moi et détruisez-les ou le Jardin est perdu !" s'exclama le jardinier toujours en pleine panique. Callidora réfléchissait rapidement aux options qu'elle avait : soit elle laissait le jardinier se débrouiller avec les Carnicia au risque qu'elles envahissent tout le Jardin et provoquent la mort de toutes les autres espèces présentes et passait tranquillement la journée avec sa cousine, soit elle aidait l'homme à s'en débarrasser tout en s'attirant les foudres de Syveth qui détestait détruire la Nature. Elle ne savait que faire, d'autant qu'e'lle était ennuyée de devoir nettoyer le Jardin où elle venait à l'origine simplement se détendre avec Babelda. Un seul regard vers la Rehla lui fit prendre sa décision.

"Entendu. Conduisez-nous aux Carnacia et nous les éliminerons." Elle se tourna ensuite vers Babelda, un sourire gêné sur les lèvres. "Je suis vraiment désolée, je n'avais pas prévu ce genre d'événements, mais je ne peux pas laisser cet endroit être détruit. Si tu veux, tu peux rentrer et me laisser ton adresse, je passerais dès que nous aurons terminé. Enfin, si tu préfères, je serais ravie d'aller chasser des Carnacia en ta compagnie ! C'est à toi de voir."

Elle espérait secrètement que Babelda accepterait sa proposition. Elle n'aimait pas l'idée de devoir désherber un lieu aussi grand en seule compagnie de Syveth qui s'était déjà renfrogné en entendant sa déclaration. Mais elle n'avait pas le choix, elle ne pouvait définitivement pas laisser une telle merveille aux crocs de plantes carnivores. Elle jeta un oeil à l'homme qui frémissait d'impatience et murmurait des dizaines de "Merci beaucoup", pressé de se débarrasser de ce fardeau. Ne restait plus qu'à attendre ce qu'allait dire Babelda.





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Mar 21 Juil 2015, 12:57





Alertes aux plantes


Contrairement à d'habitude, le contact se fit très aisément. Babelda qui avait toujours un mal fou à parler à des inconnus, se sentait étrangement à l'aise avec sa consoeur, et le dialogue ne l'intimidait pas le moins du monde ! Elle parlait avec la jeune femme comme s'il s'agissait d'une connaissance de longue date. Et en quelque sorte, elle l'a connaissait déjà,  grâce aux lettres qu'elles s'étaient échangé. Ainsi', elle participa activement à la conversation,  écoutant Callidora raconter son récit, compatissant au mal de mer qu'avait vécu son ami -elle même étant sensible aux voyages marins, elle comprenait parfaitement sa douleur- et lui rapportant ses propres aventures.

Puis la plus jeune proposa d'entrer dans le jardin pour s'y promener un peu. Babelda acquiesça et la suivit derrière le grand portail. Comme promis, l'endroit leur dévoila ses merveilles, les éblouissant à chacun de leur pas par des nouvelles plantes aussi belles que rares. Plongée dans sa contemplation, la Rehla accueilli d'un oeil méfiant les cris du nouveau venu. Il portait une longue salopette en toile brune, et sa tête était ombragée par un chapeau de paille. Sa peau basanée témoignait de longues heures passées sous un soleil tapant, et il portait dans son dos une longue pelle mesurant à peu de chose près sa taille. L'air catastrophé, il leur exposa ses malheurs que la douce voyageuse écouta avec attention, tandis que l'aînée continuait de l'observer, plus surprise de voir un jardinier ici -elle n'en avait encore jamais aperçu et avait fini par penser que le lieu s'entretenait lui même par magie- que préoccupée par ses dire.

Pourtant, la détresse du quarantenaire sembla toucher la nouvelle venue, qui finit par accepter de lui porter secours. Elle se retourna ensuite vers Babelda pour savoir ce que celle-ci ferait. Une main posée sur son menton, l'adulte réfléchit un instant à sa décision. Ce n'était pas exactement les plans qu'elle avait prévu pour sa rencontre avec Callidora, mais la demoiselle ne lui laissait guère le choix... elle n'aurait pas l'occasion de la recroiser avant un long moment, et elle avait vraiment très envie de connaître l'enfant de sa défunte cousine. Et puis, sa curiosité scientifique lui donnait envie d'en savoir d'avantage sur ces plantes qui lui étaient totalement inconnues, ce serait une bonne occasion pour élargir son savoir. Prenant une voix résignée, la Voyageuse déclara donc "Je suppose que ça pourra occuper notre journée... rien n'empêche que nous allions boire un verre par la suite."

Les quatre comparses se mirent donc en route pour mettre fin au chaos engendré par ces mystérieuses Carnacias. Mais Babelda n'aimait point se lance dans l'aventure sans avoir un plan solide, enfin si la situation lui permettait d'en élaborer un avant. Elle s'adressa donc au spécialiste pour en savoir un peu plus : "Et qu'est ce donc que ces plantes ? Que font-elles exactement ? -Oh de salles bêtes que voilà ! Ce sont de grandes herbes, une cinquantaine de centimètres environs... Ce sont des plantes carnivores -elles vous grignoteront le derrière, si vous ne faites pas attention !- et ces saletés se multiplient avec une rapidité extrême ! Elles sont en train de nous envahir, elles sont incontrôlables et elles empiètent sur les autres fleurs du jardin ! Nos désherbant n'ont aucun effet sur elles, et nous sommes totalement dépassés !" Il continua à lui donner quelques informations supplémentaires,  qui n'attirent pas sont attention...

Le pas vif, le jardinier les mena jusqu'à un massif de fleurs. Si auparavant la beauté des fleurs qui l'avaient composé avaient aidé à participer à la renommée du lieu, le coin de verdure était désormais saccagé, étouffé, tuant peu à peu les roses et les tulipes. "Ça a commencé avant-hier et ça n'a pas l'air de vouloir s'arrêter !" Babelda écarquilla les yeux. Si la plante était apparue il y a deux jours seulement, il était étonnant de voir le nombre conséquent de spécimens qui avaient vu le jour en si peu de temps. Une menace qu'il ne fallait pas prendre à la légère. Si personne n'aident les jardiniers débordés, les Carnacias auraient vite fait de détruire entièrement le jardin.

"Nous vous laissons à disposition notre équipement ! Vous trouverez une cabane en bois, là-bas" dit le vieil homme en pointant du doigt leur droite. "Nous y entreposons tout notre matériel ! Vous trouverez peut être quelque chose pour vous aider..." Et, avec un bref salut, il les laissa là pour aller chercher d'autres volontaires à la rescousse. Babelda se tourna vers Callidora, un sourire aux lèvres. "Ah la la... qu'est ce que tu nous fait pas faire toi. Bon allez, on a du pain sur la planche. Je vais aller dans leur cabane pour voir ce que je peux en ramener d'utile. Vous n'avez qu'à essayer de trouver un moyen de les arracher, ou de vous en débarrasser."

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Jeu 23 Juil 2015, 22:23




Callidora écouta avec attention les quelques explications fournies par le jardinier. Elle connaissait les Carnacia de réputation, et les dires du vieil homme correspondaient en tous points à ce qu'elle avait entendu à leur sujet. De grandes fleurs carnivores qui détruisaient tout sur leur passage et ne respectaient pas les autres espèces qu'elles dévoraient insatiablement, cherchant à conquérir un territoire quel qu'en soit le prix. Autrefois, la fae qui vivait dans la Forêt Enchanteresse parlait souvent à la jeune Rehla de ces terribles plantes qui ne reculaient devant rien et étaient d'une résistance incroyable. Malheureusement, elle avait toujours refusé de lui donner la moindre information quant au moyen de les détruire, lui conseillant simplement de ne pas s'en approcher et de la prévenir si elle en apercevait. Mais le temps d'envoyer un courrier à la fae _ dont elle ignorait d'ailleurs jusqu'au nom _, les immondes dévoreuses auraient étendu leur empire de manière irréversible. Le Jardin du Savoir représentait un immense garde-manger pour les Carnacia, et elle était fermement décidée à les empêcher de nuire davantage.

Babelda partait de son côté explorer la cabane. Cela laissait quelques minutes à Callidora pour trouver un moyen d'anéantir les indésirables. D'innombrables spécimens envahissaient l'endroit où le jardinier les avaient menées. Consultant un grand panneau de bois qui répertoriait les espèces qui séjournaient ici, elle constata avec stupeur que la grande majorité d'entre elles avaient déjà disparu. Elle espérait que toutes n'avaient pas subi le même sort et s'approcha un peu, attentive à ne pas se faire mordre par inadvertance. Elle dégaina sa dague cachée dans sa tunique : celle-ci était d'une qualité exceptionnelle, en argent finement ciselé et d'une trentaine de centimètres. Le manche s'ornait d'une étoile magnifiquement sculptée, reposant sur une main d'enfant. Elle l'avait découvert le jour où sa mère était morte et y tenait comme à la prunelle de ses yeux. Aussi s'assura-t-elle de tenir fermement l'arme avant d'entailler la tige de la Carnacia la plus proche.

À sa grande surprise, aucune entaille n'apparut sur la fleur. Elle poussa un soupir, exaspérée. Si une dague affûtée ne parvenait pas à faire le moindre dégât, elle doutait que les outils que trouverait Babelda dans la cabane seraient d'une quelconque efficacité. Quant à utiliser la magie… Elle ne voyait pas lequel de ses pouvoirs pourrait être utile dans de pareilles circonstances. Il était bien évidemment impossible de plonger les plantes dans une dépression qui les affaiblirait et elle le regrettait. Elle songea avec morosité qu'aucun de ses pouvoirs ne pouvait l'aider. Elle pria pour que l'amie de sa défunte mère revienne avec une torche à enflammer. Elle ne voyait pas d'autre moyen de venir à bout de ces saletés de spécimens cannibales.

Quant à Syveth, il ne fallait pas vraiment sur lui. S'il possédait l'étrange pouvoir de faire apparaître n'importe quelle arme, elle doutait fortement qu'il lui vienne en aide pour détruire une création de la Nature. Il refusait catégoriquement de prendre part à cette destruction, comme le prouvait son attitude. Le visage renfermé, il s'était assis sur le sol et n'avait pas réagi une seule seconde à la tentative infructueuse de Callidora. Celle-ci, profondément agacée que son compagnon refuse de sauver les autres espèces qui vivaient en harmonie dans le Jardin du Savoir lui lança un regard courroucé. « Pourquoi ne peux-tu pas comprendre que nous détruisons ces plantes pour que toutes les autres puissent survivre ? Si nous ne faisons rien, elles étoufferont le Jardin. Il n'y a pas d'autre solution. » Pour toute réponse, il avait pincé les lèvres, retenant sa colère. Il ne supportait pas qu'on touche aux enfants de la nature, et même si c'était un cas de force majeure, il restait trop entêté pour avouer qu'il avait tort. Il préféra détourner les yeux et s'intéresser à l'arbre qui trônait fièrement un peu plus loin, offrant de l'ombre à une bonne partie de l'allée par son immense feuillage.

La réaction de Syveth faillit déclencher une colère monumentale chez Callidora qui inspira un grand coup. Après tout, s'il décidait de n'en faire qu'à sa tête, c'était son problème. Elle avait une affaire plus urgente à régler que leurs différences de point de vue. Ils se disputeraient plus tard. Alors qu'elle réfléchissait à la manière de venir à bout des Carnacia, elle remarqua un morceau de bois qui traînait sur le sol. Elle s'en empara avec un sourire ravi. Elle ne possédait pas beaucoup de force, et elle aurait eu besoin de celle de son compagnon, mais avec de la persévérance, ses coups porteraient peut-être leurs fruits. Elle saisit sa nouvelle arme à pleine main et l'abattit rageusement sur les plantes qui ripostèrent en se refermant sur le bâton. Elle parvint à la libérer en tirant comme elle le pouvait et constata que quelques plantes avaient l'air amochées. Mais elles retrouvèrent vite leur vigueur : elles s'ouvraient et se refermaient en faisant claquer leurs mâchoires. Formidable. Elle n'avait réussi qu'à les mettre de mauvais poil.

Poussant un nouveau soupir, elle se retourna et aperçut Babelda qui arrivait. Elle croisa les doigts pour qu'elle ait trouvé quelque chose de plus adapté que ses ridicules essais. Elle était certaine que le feu viendrait à bout de ces plantes. Alors qu'elle adressait un signe de la main à la Rehla, Callidora sentit soudainement quelque chose se refermer autour de sa jambe. Alors qu'elle réalisait ce qui se passait, elle chuta lourdement sur le sol en lâchant le bâton. Son menton heurta la terre ferme et elle se mordit violemment la langue. Un goût de sang envahit sa bouche. Les Carnacia ne plaisantaient pas avec ceux qui tentaient de les déloger.





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Babelda
Mer 05 Aoû 2015, 17:39





Alertes aux plantes


Babelda se mit en route vers la cabane que le jardinier lui avait laissé à disposition. Elle ne savait pas ce qu'elle pourrait trouver d'intéressant à l'interieur, mais si quelque chose pouvait venir à bout de ces plantes de malheur, ce quelque chose se trouverait sans doute dans le garde outil. Après tout, les dons des Rehlas ne permettaient aucunement de se débarrasser de ce genre de nuisibles -ni même d'aucun nuisible, à vrai dire- et ses armes ne seraient pas assez tranchantes pour les déloger. Après tout, si elle les attaquait à coup de dague, les Carnacias auraient le temps de la croquer avant qu'elle ne puisse les toucher.

Pressant le pas, la jeune femme arriva devant une bicoque en bois, a l'écart des regards, entre deux gros arbres. Si les jardiniers entretenaient régulièrement et avec passion les plantes du jardin, ils n'accordaient en revanche pas autant de souci au taudis qui leur servait à entreposer leur matériel. La brune se demanda depuis combien de temps ils n'étaient pas venus ici, car la cabane aurait bien eu besoin d'un petit cou de neuf. Mais la priorité n'était évidement pas là. Aussi, prenant une grande inspiration, Babelda s'avança et posa sa main sur la poignée, avec toute la réticence et la répugnent dont elle pu faire preuve. Lentement, elle tira la porte en bois, s'attendant à voir voler quelques chauve-souris. Et même si l'envolée de mammifères n'eut pas lieu, elle n'était pas si loin de la vérité. Des toiles d'araignées joignaient les murs les un aux autres, emprisonnant le matériel de jardinage. Une odeur répugnante vint attaquer le nez de la demoiselle qui lutta pour ne pas partir en courant de la cabane sombre. Elle eu beau chercher un moyen d'éclairer la salle, elle finit par se rendre à l'évidence : la maisonnée était condamnée à rester plongée dans l'obscurité.

A tâton, elle chercha des outils qu'elle pourrait emmener avec elle. Les étagères étaient ensevelies sous les pots en terre cuite, qui avaient autrefois dû accueillir les plants qui s'épanouissaient à l'extérieur. A côté trônaient toutes sortes de désherbants et autres produits que les jardiniers disaient déjà avoir tenté d'utiliser contre les plantes carnivores. En vain, visiblement. Ses mains fragiles continuèrent de tâter les murs et les étagères, à la recherche d'armes. Ses trouvailles ne furent pas des plus fructueuses, et elle ne réussi à mettre la main que sur des pelles, des râteaux, une cisaille et des pioches. Elle se résigna néanmoins à cette maigre consolation et déposa ses trésors dans une brouette, qu'elle dégota à l'extérieur du taudis. Puis elle fit demi tour pour retrouver Callidora et son ami, poussant devant elle son chariot.

Arrivée à quelques mètres de ses compagnons, sa cousine la repéra et lui adressa un signe de la main. Si Babelda n'avait pas craint de tout renversé, elle le lui aurait bien rendu, mais ses bras tremblaient déjà sous l'effort et commençaient même à lui brûler. Aussi se contenta-t-elle d'un sourire crispé que la destinataire n'eut pas le temps d'apercevoir : sans que Babelda ne comprenne pourquoi, Callidora se trouvait soudain au sol, suite à une chute visiblement douloureuse. Puis, enfin, elle compris la raison de cet incident : la racine de l'une des Carnacias s'était enroulée autour de la cheville de la douce enfant, et tirait dessus pour amener sa cible jusqu'aux mâchoires claquant es de la plante.

N'écoutant que son courage, Babelda attrapa au hasard une pelle et se rua sur sa cousine, qui allait servir de dîner si elle ne réagissait pas. La bas, elle se mit à asséner frénétiquement des coups maladroits sur la tige verdâtre, jusqu’à ce que celle-ci délivre sa proie. Puis, une fois fais, elle s'acharna sur la plante elle même, donnant deux ou trois coup supplémentaires que le végétal ne sembla pas apprécié,  à moitié ramolli. Toute essoufflée de son combat, la Rehla se pencha vers la plus jeune, l'aidant à se relever. "Ça va, cette saleté ne t'a pas blessée ?" Une fois sûre que sa protégé n'avait pas besoin d'être emmenée à l'hôpital ou à une infirmerie, la nomade s'accorda une seconde pour souffler.

"Bien, je n'ai pas vraiment trouvé de quoi nous débarrasser de ces trucs. Rien que des pelles et des pioches... on pourrait essayer de les déraciner une à une mais cela prendrait beaucoup de temps, et l'on risquerait de de se faire attaquer de nouveau. Tu as trouvé quelque chose pour les éradiquer ?" demanda-t-elle avant de partir chercher la brouette qu'elle avait abandonné.

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Ven 07 Aoû 2015, 00:53




Lorsque Babelda délivra Callidora de l'immonde plante en la frappant à coup de pelle, la jeune Rehla poussa un soupir de soulagement, plus que reconnaissante. Elle savait qu'elle aurait pu s'en sortir seule, mais elle ignorait si elle aurait été en mesure de se libérer aussi rapidement. Elle n'aimait définitivement pas ces saletés. L'absence de réaction de la part de Syveth la mettait hors d'elle. Comment pouvait-il prétendre la protéger et la laisser se faire attaquer sans réagir ? Elle ne lui jeta pas même un regard, profondément agacé de son comportement. Parfois, il faisait preuve d'une stupidité désarmante. Elle retint l'envie de l'étrangler et épousseta sa tenue. Elle éprouvait davantage de colère encore à l'égard de cette espèce vorace qui venait de tenter d'en faire son dîner.

Elle refusait de servir de casse-croûte à qui ou quoi que ce soit. Si les coups assenés par Babelda avaient assommé la plante, elle ne doutait pas qu'elle retrouverait bientôt ses esprits et passerait à nouveau à l'attaque. De plus, vu la fatigue qu'elle lisait dans les traits de sa consœur suite à son acte de sauvetage, elle sut qu'elle ne pourrait pas frapper avec une telle sauvagerie d'autres spécimens, d'autant qu'elles restaient bel et bien vivantes. Elle venait au moins d'apprendre que les Carnacia possédaient une force et une agilité impressionnantes, deux compétences qui lui faisaient cruellement défaut. Elle soupira en entendant la question de Babelda. Son seul espoir résidait dans la possibilité qu'elle trouve de quoi enflammer les maudits végétaux. Elle s'éloigna du massif par précaution et se posa un peu plus loin sur le chemin en compagnie de sa consœur.

Elle évalua en vitesse la situation. Pour se débarrasser des Carnacia, elles allaient devoir faire preuve de ruse et d'imagination. Visiblement, les tiges n'étaient pas sensibles au tranchant des armes, et il fallait se tenir à une distance respectable pour éviter d'être capturé puis dévoré. En ce qui concernait les coups de pelle, elles seraient à bout de force bien avant d'avoir éliminé leur cible. Elle savait par le jardinier que les désherbants et autres produits acides ne faisaient aucun effet Elle songea un instant que geler les plantes représentait une solution, mais elle abandonna vite l'idée. Elle ne possédait aucun pouvoir de ce genre, et elle doutait que Babelda ait acquit cette capacité, elle qui vivait depuis toujours dans le désert. « Babelda, je crois que nous sommes dans de sales draps si Syveth refuse de nous aider. Ces plantes sont terriblement coriaces. » Un plan venait de naître dans son esprit. Si son compagnon acceptait de coopérer, elles viendraient à bout de ces monstrueuses sans le moindre problème.

Elle s'approcha de Syveth d'une démarche féline, tel une panthère prête à fondre sur sa proie. Elle savait que Babelda se demandait ce qu'elle était en train de faire, mais elle ne s'en souciait pas pour le moment. Inspirant doucement, elle s'agenouilla devant l'homme qui contemplait les arbres majesteueux qui s'élevaient plus loin. Il ne la remarqua que lorsqu'elle posa une main sur son genou. « Ecoute, Syveth… Je suis navrée de devoir détruire ces plantes, mais cet endroit magnifique disparaîtra si nous n'agissons pas. J'ai besoin de toi. » Elle parla d'une voix implorante, ses yeux dorés voilés d'une légère tristesse. Avec un peu de chance, le Tiregan écouterait son côté raisonnable et cesserait de faire l'enfant. « Tu ne voudrais pas que tant de végétaux soient détruits ? Je sais que ton coeur se briserait si tu réalisais que toutes ces espèces disparaissaient parce que tu as refusé de nous aider à en éliminer une. » Les arguments de la jeune Rehla firent mouche. Syveth tiqua et tourna la tête vers elle, la fixant droit dans les yeux pour s'assurer de sa sincérité. Elle ne mentait pas, et il le savait. Il poussa un soupir de résignation. « Et que dois-je faire ? » Elle eut un sourire de remerciement aux lèvres, intérieurement fière d'avoir réussi à le faire changer d'avis, lui qui était si borné d'habitude.

Elle lui expliqua brièvement qu'il devait trouver un moyen d'invoquer une arme enflammée, ne serait-ce qu'une flèche. S'il y parvenait, Babelda et elle se chargeraient de propager le feu dans l'enchevêtrement de Carnacias en y lançant des torches embrasées. Il acquiesca à contrecoeur et promit de faire de son mieux. Satisfaite, elle se leva et prit la main de sa consœur pour l'amener plus loin. « Il faut que nous ramassions de petits morceaux de bois pour les lancer dans le massif une fois que Syveth aura trouvé quelque chose d'enflammé. » Elles commencèrent à marcher sur le sentier de terre brune et s'éloignèrent un peu pour trouver ce qu'il leur fallait. Mais Callidora, déçue de la tournure que prenaient les évènements, décida d'engager davantage la conversation qui restait au point mort. « Au fait, je me suis toujours demandé comment tu avais atterri dans le Désert ? Maman ne me l'a jamais expliqué, et toi non plus. » Avec cette question assez personnelle, elle espérait en découvrir plus sur Babelda et la vie qu'elle menait. Après tout, malgré leur correspondance étroite, elles restaient des mystères l'une pour l'autre.

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Lun 10 Aoû 2015, 12:26





Alertes aux plantes


Les deux jeunes femmes rejoignirent le chariot que Babelda avait laissé en plein milieu du chemin pour porter secours à sa cousine. Ce n'était pas bien loin du massif, quelques mètres à peine, mais elles étaient alors suffisamment éloignées pour pouvoir se détendre sans risquer de se faire de nouveau attaquer par ces fleurs prises de démence. Malheureusement pour Babelda qui s'était déjà épuisée inutilement, le repos devrait attendre car leur tâche n'était pas terminée, loin de là, et elle ne pouvait pas se permettre de se relâcher avant qu'elles n'aient trouvé un moyen d'éradiquer ces parasites. Cette petite pause loin du danger n'était réservé qu'à l'élaboration d'une stratégie, d'un plan d'action !

Callidora semblant réfléchir à la question que son aînée lui avait posé, Babelda conclut que sa cousine n'avait pas encore trouvé de point faible chez ces plantes de malheur. Pas très étonnant, son éclipse dans la cabane hantée n'avait duré que quelques minutes. Quant bien même Callidora soit très douée, il aurait été surprenant qu'elle puisse découvrir en un coup d'oeil ce que les jardiniers n'avaient pu remarquer en plusieurs jours. Toutefois, la jeunette semblait vouloir prendre les devants, et Babelda ne voulut pas la stopper dans son élan. Après tout, elle avait pris la décision de s'occuper de cette mission, la responsabilité de commander les opérations lui revenait donc. Babelda, brouette en main, la suivit sans rien ajouter jusqu'à son ami devenu muet, avec qui elle discuta pour le rallier à leur combat.

Le regard perdu dans la masse de Carnacias, Babelda réfléchissait. Le nombre impressionnant de spécimens devenait presque désespérant, et si elle n'avait pas eut le soutien de sa consoeur, elle aurait depuis longtemps abandonné à les déloger. Pourtant, il y avait une solution à toute chose, même lorsque tout semblait perdu. Si elles ne se reproduisant pas aussi rapidement, Babelda aurait sans doute prit le temps de s'enfermer dans une bibliothèque, cherchant dans des ouvrages le moyen de s'en debarrasser, tel l'érudit qu'elle était. Mais ses livres étaient aujourd'hui remplacer par des pioche et autre ustensile de jardinage. Et elle n'avait d'autre choix que de se débrouiller avec cette nouvelle panoplie.

Callidora se redressa et vint prendre entre les siennes la main de Babelda, lui expliquant ce que serait sa prochaine mission. La concernée soupira. Bien évidement, réduire en cendre ce nid de fleurs était encore le moyen le plus simple d'en venir à bout. L'idée lui avait bien traversé l'esprit, et sans doute les jardiniers avaient-ils dû y penser également. Mais ils avaient renoncé à cette possibilité. Sans doute l'avaient-ils jugé trop dangereuse, car si les flammes se propageaient hors du massif, ils ne détruiraient pas seulement les Carnacias, mais également toutes les autres espèces qu'ils avaient pris tant de temps à cajoler, bichonner, et faire éclore. Ils ravageraient toute la nature régnant en ce lieu, saccageant des années de dur labeur. Visiblement réticente à ce plan, Babelda répondit à la seconde Rehla : "Si nous sommes sûres de parvenir à exterminer nos ennemis, nous pourrions également causer du tort à d'autres plantes que nous voulons conserver. Nous devrons être prudente, et avant d'enflammer le massif il nous faudra délimiter un périmètre de sécurité. Peut être en créant un faussé tout autour des fleurs ?" Babelda sourit à sa protégée.

Une fois mise d'accord sur l'organisation de ce compromis, les deux camarades se mirent à la recherche de petites branches qu'elles pourraient par la suite enflammer. Une tâche que Babelda apprécia, car elle était enfin à la hauteur et n'était pas angoissé à l'idée de ne pas la réussir. Occupée à crapahuter au sol, elle fut donc surprise que Callidora ouvre de nouveau la discussion, sur un sujet un peu plus intime mais tout à fait légitime. Babelda, se sentant en confiance, n'eut aucun mal a lui réponde. "Et bien... en réalité, la vraie question est Comment mes parents ont atterri dans le désert. Car pour ma part, j'y ait toujours vécu, jusqu'à ce que je quitte le groupe des voyageurs, bien sûr. Et donc, en ce qui concerne mes parents, la réponse est simple. Ils s'y sont installé pour faire partie de l'organisation. D'ailleurs, tu ne le sais peut être pas, mais ta mère est resté quelques temps avec nous, dans le désert. Tu n'étais pas encore née, elle était enceinte à cette époque. C'est à ce moment là que je l'ai rencontré. Et ensuite... et bien tu sais ce qu'il s'est passé, nous avons continué à parler par lettre jusqu'à... jusqu'à ce que tu reprennes la relève." Babelda avait évité de dire "Jusqu’à ce qu'elle soit assassinée", le souvenir lui étant désagréable, elle n'osait imaginer ce que devait ressentir Callidora.

Les bras chargés de branchages, elle se racla la gorge pour déclarer "Nous en avons suffisamment, je pense." Elle retourna donc vers Syveth, au pieds duquel elle se débarrassa de son fardeau. "Je me suis un peu entraînée, au tir à l'arc. Si personne d'autre ne s'en sent capable, je pourrais tirer quelques flèches pour démarrer le feu."

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Mar 11 Aoû 2015, 16:09




La proposition de Babelda ravissait Callidora. Occupée à trouver un moyen de convaincre Syveth de les aider, elle avait complètement négligé l'idée que le feu puisse se disperser à travers le Jardin du Savoir, phénomène aussi catastrophique que le serait la prolifération des maudites plantes. Tandis qu'elle s'éloignait en compagnie de sa camarade, elle sentit un énorme poids se décharger de ses épaules. Heureusement qu'elle ne se retrouvait pas seule pour mener à bien cette mission. Elle aurait été incapable de s'en sortir sans aide. De plus, même si son compagnon avait accepté à contrecoeur d'invoquer une arme enflammée, elle ne doutait pas qu'il finirait par se raviser ou s'affaiblirait si rapidement qu'elles ne pourraient pas disposer du feu longtemps. Alors que Babelda évoquait le fossé, elles commencèrent à rassembler des petites branches tombées ça et là. Elle eut l'agréable surprise de voir une coccinelle se prélasser sur l'une d'elles et déposa précautionneusement le minuscule insecte sur une orchidée. « Je crois que j'ai une solution pour ce qui est du fossé. Il suffit juste de trouver une pelle. »

Quelques instants plus tard, Babelda répondit à sa question concernant sa vie dans le Désert. Elle se sentit troublée en réalisant qu'elle discutait avec quelqu'un qui avait connu sa mère avant sa naissance. L'allusion à la mort de Cybèle qui se voulait discrète sembla ne pas parvenir aux oreilles de la brune. L'espoir lui nouait la gorge, mais elle se retint de demander à son aînée si elle détenait des informations sur son père. Elle refusait d'être déçue si la Rehla ne savait rien, et le temps n'était pas à ce genre de préoccupations. Elle lui en parlerait plus tard, il fallait garder le sens des priorités. Aussi modula-t-elle son impatience, l'urgence restant d'éliminer les Carnacia au plus vite. Elle appréciait que Babelda prenne des initiatives mais sentit Syveth se raidir en l'entendant mentionner le feu qui devait détruire le massif. Callidora s'approcha avec douceur de son compagnon et lui murmura quelque chose à l'oreille. Il hocha la tête silencieusement, les yeux soudain animés d'une lueur farouche de détermination. Satisfaite, la jeune Rehla se posta devant l'entassement d'outils déposé par Babelda et farfouilla pour dénicher une pelle.

Le précieux objet en main, elle s'autorisa un sourire ravi et se tourna vers sa camarade. Elle allait enfin pouvoir montrer ce qu'elle savait faire. « S'approcher du massif est inenvisageable. Heureusement, nous avons un atout en poche. » Et sans s'encombrer de davantage de détails, elle fit léviter l'outil dans les airs, se concentrant pour atteindre sa cible. Elle commença à creuser une tranchée autour des plantes qui ne réagirent pas dans un premier temps. Lorsqu'elle arriva à la moitié du parcours, une Carnacia téméraire tenta de gober le manche de la pelle. Furieuse, Callidora utilisa l'énergie fournie par sa colère pour donner un coup sur la plante qui se tint tranquille à nouveau. Mais cette action réveilla les autres qui se décidèrent à passer à l'attaque. « Babelda, attrape la gourde dans mon sac et remplit l'arrosoir. C'est presque terminé. » Elle parla d'une voix autoritaire, agacée par la course poursuite qu'elle menait avec les spécimens enragés. Les premiers effets de la fatigue se faisaient sentir alors qu'il ne restait que quelques mètres à creuser.

Sa concentration s'évapora lorsqu'une légère décharge de magie déchira l'air. Callidora faillit perdre son emprise sur l'outil, les Carnacia ayant profité de cette seconde d'inattention pour tenter de dérober l'instrument. Elle la rattrapa de justesse et acheva son œuvre avec rapidité. Elle ne prit même pas la peine de se retourner pour voir l'arme que Syveth tenait dans les mains. Elle savait qu'il avait réussi son invocation et elle devait terminer sa tâche avant que l'épuisement ne vienne la cueillir. Elle se servait rarement de ses dons de télékinésie. Elle inspira profondément et prit le contrôle de l'arrosoir soigneusement rempli par Babelda. Elle l'amena avec douceur jusqu'aux plantes qui abandonnèrent toute méfiance en sentant la présence de l'eau qui les vivifiait. Elle remplit donc en toute tranquillité le fossé, prenant son temps pour réfléchir à ce qui les attendait ensuite. Les compétences en tir à l'arc de sa consœur tombaient à point nommé.

Pendant que Callidora s'occupait des plantes, Syveth n'était pas resté inactif. S'il avait tout d'abord refusé d'aider les deux Rehlas, grâce à sa compagne il venait de se souvenir que cette espèce avait détruit un coin de la Forêt Enchanteresse qu'il affectionait particulièrement et où s'épanouissait autrefois ses fleurs préférées. Voilà pourquoi il acceptait finalement de coopérer. Une fois qu'il eut invoqué une épée enflammée, il prit la moitié du bois pour le déposer sur le sol. Il lança l'armeau milieu des morceaux de bois déposés dans la brouette. Les branches sèches s'embrasèrent en quelques secondes. Il se tourna vers Babelda alors que Callidora venait de terminer ses petites affaires. « À vous de jouer maintenant. » La jeune Rehla lui jeta un regard agacé, n'appréciant pas le ton froid qu'il employait avec sa cousine. Elle étira cependant ses lèvres d'un sourire d'encouragement.


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Sam 15 Aoû 2015, 15:55





Alertes aux plantes


La déclaration de Babelda ne sembla pas ravir le jeune Tiergan, qui se raidit en l’entendant. Ne comprenant pas ce qu’elle avait pu dire ou faire de travers, la jeune femme se renfrogna devant l’air refroidi de Syveth. Mais un mot glissé à son oreille par sa protégée, et tout sembla s’arranger de nouveau. La nomade ne savait pas ce qu’elle pouvait bien lui dire, mais elle avait visiblement des arguments puissants, qui faisaient mouche. Et c’était une bonne chose, car si elles souhaitaient en finir avant la tombée de la nuit avec ces plantes, elles auraient besoin du pouvoir de l’ami des plantes. Sans lui, pas de feu, et sans feu, pas de moyen efficace de venir à bout des saletés.

Callidora, une fois avoir fini de rassurer son ami, s’empara d’une pelle, dans l’intention de creuser le fameux fossé qu’avait exigé sa cousine. Celle-ci déclara « Fait attention à ne pas te faire de nouveau attaquer. Je ne voudrais pas avoir à t’emmener en urgence à un apothicaire pour qu’il te rafistole. » tout en la regardant d’un air inquiet. Comptait-elle vraiment s’aventurer près des créatures pour faire ce qu’on lui avait demandé ? Babelda, elle, ne s’y risquerait pas, et ne souhaitant pas mettre sa cousine en danger, allait lui déconseiller de s’y prendre de la sorte. Mais la demoiselle eut vite fait de la rassurer, en déclarant posséder un posséder un « atout ». Et en effet, elle illustra rapidement ses propos, avec une petite démonstration de son talent. Rassurée, Babelda l’observa faire.

Mais elle ne pouvait espérer rester comme ça les bras croisés ! La plus jeune avait trouvé une seconde tâche à lui confier. La voyageuse s’exécuta donc sans rien ajouter, allant chercher la gourde et l’arrosoir dont elle avait besoin. Se concentrant sur sa tâche, elle finit par renverser plus d’eau à côté de l’arrosoir qu’à l’intérieur. Résultat des courses, elles n’auraient jamais suffisamment d’eau pour remplir le fossé en entier. Se sentant coupable, Babelda réfléchit un instant de plus. Elle se rappela avoir entendu un ruisseau couler non loin du sentier menant au cagibi à outil. Attrapant un sceau, elle informa ses coéquipiers de son départ : « Je reviens, j’en ai pour un instant ! ».

Le cour d’eau filait en bas d’un fossé, au pied d’une pente abrupte. Précautionneusement, elle posa un pied sur la descente, agrippant à pleine main une poignée d’herbe pour se retenir. Elle réussit à arriver devant le ruisseau sans rien s’être cassé, ce qui lui parut être un bon présage. Relâchant sa méfiance, elle s’accroupit et allongea le bras pour immerger le récipient. Déséquilibrée par une force extérieure, elle bascula en avant, et sans comprendre ce qui lui arrivait, se retrouva mouillée de la tête au pied. Ressortant la tête hors de l’eau, elle toussa avec la grâce d’un éléphant de mer, et poussa un petite cri, paniquée. Elle haletait, essayant de reprendre son souffle, sans réussir à comprendre ce qu’il venait de se passer. L’eau était glaciale, malgré la température ambiante clémente. Si elle ne se dépêchait pas de sortir, elle allait attraper un rhume. Pour éviter d’affoler ses alliés, qui l’avaient peut être entendu chuter, elle se sentit obligée de crier « Je vais bien, tout va bien ! J’ai simplement glissé ! » Puis elle se redressa, attrapa le sceau qui était désormais plein, et s’arma de courage pour remonter ! En effet, comme si la pente n’était pas un obstacle suffisant, ses souliers trempés glissaient et ses habits mouillés semblaient s’être alourdis considérablement.

Malgré tout, après quelques minutes de lutte avec l’herbe, ses vêtements et cette pente qui semblait vouloir la faire redescendre, Babelda parvint à retrouver le sentier principal. Essoufflée, dégoulinante d’eau et de boue, mais en un seul morceau. On ne pouvait pas en dire autant de sa robe. D’énervement, la Rehla soupira bruyamment. Ses robes semblaient toutes finir dans un sal état ! Encore une dont elle devrait se débarrasser. Le coup d’œil qu’elle jeta à son sceau ne fit rien pour arranger son humeur : elle en avait renversé une bonne moitié. L’air morose, elle retourna donc vers le massif, où ses deux camarades avaient avancés.

Syveth avait fait apparaitre ce qu’on lui avait demandé, et Callidora avait réussi à creuser un cercle autour des Carnacias. Se précipitant vers la barrière, la nomade vida l’eau qu’elle avait réussi à rapporter. Ce n’était pas grand-chose, mais cela suffirait à empêcher à un feu de se propager. L’un des végétal s’approcha pour lui grignoter un mollet, mais la colère semblait lui avoir redonné un regain d’énergie, et dans un saut quelque peu rouillé, elle esquiva l’attaque en traitre.

Son tour était venu de participer à l’effort de guerre. Le garçon le lui rappela, vivement, son comportement ne contribuant pas au bien être de Babelda. Ne faisant aucun commentaire sur ce qui lui était arrivé au ruisseau ni sur l’état dans lequel cet épisode l’avait rendu au groupe, elle s’empara de l’arc que le Tiergan lui avait fourni. Dans la brouette qui avait été vidée pour accueillir le bois sec, il avait enflammé ceux-ci pour que Babelda s’en serve de flèche. Avec la peur de se brûler les doigts, elle attrapa l’un des bâtons par une extrémité qui n’était pas encore léchée par le feu. Elle banda l’arc et relâcha. La précipitation avec laquelle elle exécuta son geste ne pouvait conduire qu’à une conclusion : l’échec. Le bois, après avoir décrit un léger arc de cercle, termina sa course dans l’eau que les deux jeunes femmes avaient versée dans le fossé.

« Oh zut ! Excusez-moi, je vais recommencer ! » S’excusa la brune. Elle était tellement maladroite ! Et ses vêtements mouillés qui pesaient sur elle n’arrangeaient nullement la situation. Elle réitéra donc le processus, prenant cette fois plus de temps pour viser correctement. La flèche alla se déposer dans le massif, même si elle n’avait réussi à atteindre le dépôt de bois qu’elles avaient lancé au milieu des plantes. Elle répéta ces gestes jusqu’à ce qu’il ne reste plus de bois à lancer.

Comme elles l’avaient espéré, les fleurs n’apprécièrent pas leur bain de flammes. Rapidement, le feu se rependit à travers la population de Carnacias –en partie parce que Babelda avait finalement réussi à attendre les branches sèches. Les plantes se mirent à s’agiter, claquant leur mâchoire en tous sens, tremblant sous la chaleur, leur racine essayant en vin d’éteindre le feu. Les yeux verts de la nomade observèrent le spectacle quelque peu désolant. « Une bonne chose de faite. Ne reste plus qu’à attendre pour éteindre définitivement le feu. »

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Merci Kyra nastae

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Dim 16 Aoû 2015, 19:04




Callidora poussa un soupir de soulagement en voyant le massif s'enflammer. Si la première tentative de Babelda s'était révélée infructueuse, elle devait avouer que sa cousine possédait une certaine agilité au tir à l'arc. Elle ne doutait pas que son échec initial soit dû au comportement de Syveth. Il se tenait en arrière, ne regardant même pas le désolant spectacle comme s'il ignorait la réalité. Il préférait probablement fermer les yeux sur ce qu'ils venaient de faire, même si le brasier sauvait le reste du Jardin du Savoir. Ces maudites plantes représentaient un ennemi aussi indomptable que le feu, et elle doutait que les jardiniers s'en soient approchés pour les déraciner. Elle se tourna vers Babelda avec un sourire satisfait. "Je crois que nous en avons presque terminé ici." Par précaution, elles décidèrent cependant d'attendre que le feu s'éteigne.

Elle s'éloigna des plantes et ramassa rapidement les outils, les rangeant dans la brouette. "Surveille le feu." Elle avait parlé d'une voix froide à Syveth, profondément agacée par son attitude. Elle fit un signe de la main à Babelda pour que celle-ci l'accompagne et elles se dirigèrent vers le cabanon sans se presser. Maintenant qu'elles avaient réglé le problème des Carnacia, elles allaient pouvoir se concentrer sur leur rencontre. Après tout, à l'origine, elle lui avait donné rendez-vous pour en apprendre plus sur elle et mettre enfin un visage sur sa plus fidèle correspondante. Aussi décida-t-elle d'entamer une véritable conversation. "Je ne sais rien du Désert, tu sais. Je n'y suis jamais allée, et ma mère n'en a jamais parlé. Je crois que toute la période qui concerne sa grossesse et sa vie avec mon père est un mystère. D'ailleurs, avant que je ne découvre votre correspondance, elle n'avait jamais parlé de toi." Callidora vit le regard de sa cousine s'assombrir légèrement et pesta intérieurement. Elle ne savait pas faire preuve de tact, la vérité s'échappait spontanément de ses lèvres, qu'importe la douleur qu'elle pouvait provoquer.

Par réflexe, la Rehla attrapa la main de sa consoeur et la serra doucement. "Ca ne veut pas dire qu'elle ne pensait pas à toi, au contraire. Elle ne parlait jamais de personne, à vrai dire. Quand elle recevait une lettre de toi, quoi que nous étions en train de faire, elle s'enfermait dans sa chambre pour y répondre." Callidora ne savait pas vraiment ce qu'elle pouvait dire de plus et lâcha la main de sa cousine. Elle n'avait jamais été douée en ce qui concernait les discussions. La plupart du temps, elle préférait rester silencieuse. Elle était beaucoup plus bavarde dans ses lettres, et elle en avait conscience, mais elle ne disait jamais les mots adéquats quand une personne était en face d'elle. Il fallait toujours que quelque chose la retienne. Peut-être était-ce la peur d'être ridicule ou de dire ce qu'il ne fallait, mais pour elle le silence offrait bien plus de complicité que de longs échanges. Cependant, la présence de Babelda la mettait curieusement à l'aise et son esprit fourmillait de questions.

Elle sortit une pomme de son sac et la tendit à sa cousine avec un sourire ravi. Le parfum âcre des Carnacia qui se consumaient tranquillement lui coupait l'appétit mais elle ne comptait pas laisser Babelda mourir de faim. "Au fait, j'ai quelque chose pour toi." Elle avait beaucoup hésité avant de réaliser le cadeau qu'elle s'apprêtait à lui offrir, ne connaissant pas vraiment les goûts de sa consoeur en matière d'art. Les pommettes rougissantes, elle lui tendit un dessin. "Comme tu n'es jamais venue là où ma mère a fini ses jours, je voulais te montrer notre maison." L'esquisse consistait en un délicat dégradé de gris qui révélait une demeure en pierre avec de grandes fenêtres, sur deux étages. La porte était entrouverte et laissait voir la silhouette de Marianne, la mère de Callidora. La jeune Rehla ne prit pas le temps d'observer la réaction de Babelda et se leva précipitamment, jetant un oeil aux maudites plantes à présent réduites en cendres.

Le massif se réduisait désormais à deux ou trois spécimens qui luttaient vaillamment pour survivre. Syveth les contemplait, le regard morne. Callidora s'approcha de lui et lui posa une main réconfortante sur l'épaule. "C'est mieux ainsi. Si on les avait laissées tranquille, elles auraient tout détruit." Il se retourna vers elle et la prit dans ses bras, toujours chagriné. "Je sais." Leur étreinte ne dura pas et la Rehla avisa sa cousine avec un air radieux. "Bien. Attendons que les survivantes périssent et qu'un jardinier revienne. Je pense qu'il n'y en a plus pour longtemps." En effet, la fumée sombre qui montait dans le ciel allait forcément finir par attirer quelqu'un. "Quand ce sera fait, je propose que nous retournions à la Ville pour boire un verre et discuter un peu plus. Au passage, tu pourras te changer si tu veux." Elle pencha la tête avec un sourire sincère, regrettant que Babelda ait dû salir ses vêtements dans l'aventure. Au moins avaient-elles passé un moment inattendu ensemble.


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Sam 05 Déc 2015, 00:36





Alertes aux plantes


Les trois compagnons restèrent là un instant, sans bouger, regardant les flammes lécher de près les feuilles des végétaux, avant que Callidora ne se remette en mouvement et se décide à rassembler le matériel que Babelda avait amené jusqu’au massif. Imitant la plus jeune, Babelda se baissa pour attraper le sceau qui lui avait servi à transporter l’eau, ainsi que la pelle avec laquelle elle avait défendu sa consœur, puis rejoignit celle-ci qui se dirigeait déjà en direction de la cabane. La rehla déposa ses affaires dans la charrette que la plus jeune poussait à bout de bras, tout en marchant tranquillement.

Elles gardèrent le silence et Babelda en profita pour observer le paysage autours d’elles. Lors de sa première course, elle n’avait guère prit le temps de s’inquiéter de ce qui se trouvait à côté, quand bien même les lieux soient, comme dans le reste du jardin, d’une splendeur à vous couper le souffle. Elle admira donc, comme dans une sorte de bulle, tous les spécimens près desquels elles passaient. Mais sa contemplation fut de courte durée, puisque sa compagne entama le dialogue. Ce ne fut pas pour lui déplaire. Callidora s’intéressait visiblement à elle et cela la touchait. C’était, en quelque sorte, la preuve qu’elle était autant intriguée et intéressée qu’elle-même par cette rencontre si attendue. Elle écouta donc calmement la jeune fille.

Les mots de la jeune fille, bien que quelque peu maladroits, n’étonnèrent pas l’ainée. Après tout, même dans ses souvenirs, Marianne restait un personnage mystérieux, qui ne se confiait que très peu sur ses sentiments. Que leurs échanges épistolaires soient restés secrets n’avaient donc rien de surprenant. Malgré tout, un éclair de tristesse avait traversé le visage de Babelda, aussitôt remplacé par un sourire énigmatique. Pourtant, ce fut assez pour que l’enfant le remarque : à peine Babelda avait-elle eut le temps de reprendre le contrôle de son expression que Callidora se justifiait, lui assurant que cette correspondance avait compté pour sa mère. Babelda sourit plus franchement et secoua lentement la tête. « Ne t’en fais pas. Ce comportement ne m’étonne pas de ta mère et je ne m’attendais à rien d’autre. » Après une légère pression sur les mains de Callidora, la brune se libéra de son étreinte.

Babelda trottina jusqu’à la porte du cabanon qui n’était plus qu’à quelques mètres, pour la tenir ouverte lorsque l’enfant arrivait. « Mais tu sais… » reprit-elle pour reprendre la discussion, « Je serais ravie de t’y amener, un jour. Je pourrais te le faire visiter… Non pas qu’il y ait grand chose à voir, mais on ne sait jamais sur quoi on peut tomber… » Les deux jeunes femmes entrèrent dans le taudis et rangèrent à leur place les outils qu’elles avaient emprunté pour faire le ménage. Après quoi, Callidora sortit un fruit de sa besace, qu’elle tendit à sa partenaire. Celle-ci s’en empara et fit tourner la pomme entre ses mains, avant de croquer dedans à pleine dents, plus par politesse et gourmandise que par réelle faim. Le jus sucré mais acidulé et frais descendit le long de sa gorge, rafraîchissant son corps après le bucher qu’elles avaient provoqué.

"Au fait, j'ai quelque chose pour toi." Babelda releva la tête de son casse-croute, regardant avec intérêt la brune sortir autre chose de sa sacoche. Il s’agissait d’un morceau de parchemin enroulé sur lui-même, cachant la vue de son contenu. Faute de mieux, Babelda se retrouva à coincer sa pomme entre ses dents, pour dérouler le cadeau tout en écoutant les explications de sa créatrice. Le dessein semblait net, précis, capturant sans doute un souvenir de la défunte Rehla dans sa maisonnée. La vue de Marianne, mais surtout l’attention de Callidora bouleversa la voyageuse, qui sentit sa gorge se serrée en même temps que les larmes montaient. Elle pressa le croquis contre sa poitrine, délivrant d’une main ses lèvres de leur aliment. « Merci, merci beaucoup, Calli » dit-elle d’une voix chargée d’émotions.

Les deux demoiselles retournèrent donc devant le carnage, où une petite troupe de curieux était arrivée. Les volutes de fumées avaient dû les alerter, et ils étaient tous venus voir ce qu’il se passait, observant d’un œil dubitatif le feu se consumer. Après avoir échangé quelques mots avec son ami, Callidora se retourna de nouveau vers Babelda pour lui proposer d’attendre que tout ça soit terminé, et qu’on vienne les congédier. Ce qui, bien évidemment, ne fut pas bien long. Un jardinier se manifesta rapidement devant elles, l’air à moitié terrifier devant ce spectacle –son massif réduit en cendre n’était pas là pour lui plaire- mais tout à la fois rassuré –enfin ils étaient débarrassés de ce fardeau. Il les remercia et récupéra quelques graines coriaces qui avaient survécu au brasier, et leur en fin cadeau, arguant qu’il n’en aurait pas usage dans son jardin de rêves.

Les trois comparses s’en allèrent donc en ville, pour terminer cette journée pleine de surprise dans un cadre un peu plus calme.

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Alerte aux plantes [Quête avec Babelda]

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