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 Un tueur en série (Andrzej)

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Mar 26 Jan 2016, 22:31




Un tueur en série




Ce jour là, quelque chose l'avait décidé à partir à l'aurore sans dire un mot à ses amis, s'envolant où le vent lui avait hurlé de se rendre. Quelque chose avait tourmenté son âme et son coeur et ses rêves, pour la première fois, il s'en souvenait clairement. Du sang, un sourire et ce rire qu'il connaissait. Dans sa précipitation, il avait tout de même pensé à récupéré sa lance qu'il avait soigneusement attaché dans son dos et s'était envolé vers Caelum.
Sans savoir sa destination finale, il se laissa guider par son coeur et sa magie, le vent le portant agréablement malgré la fraîcheur matinale. La beauté du soleil était toujours sans nul autre pareil, différente chaque matin et pourtant si semblable aux jours précédents. C'est en posant les pieds sur les terres de Cael que Zéphiel prit le temps de trouver un indice qui lui dirait où il venait de se rendre de la Citadelle à ici. Un petit sourire se traça sur son visage alors qu'il marchait en vue des habitations, les ailes maintenant absentes.
Il était tellement rare que l'ange se balade avec ses ailes à vue, tellement rare qu'ils en use en combat pour lui-même, qu'il avait prit l'étrange habitude de marcher le plus clair de son temps. Intérieurement, il pensait qu'ainsi, un jour, il parviendrait à renforcer son corps et surtout, il savait qu'au moins, personne ne chercherait à les lui découper ou les lui brûler. Le blond n'osait imaginer la douleur, l'atroce souffrance que ça pouvait engendrer et il ne tenait pas à tenter l'expérience.

Partit en début de journée, le voilà arrivé vers la fin de l'après-midi dans les rues animées de Cael. De son ensemble rouge, il se fondait presque dans le décors délicat et rassurant de la ville ; un rose étonnamment apaisant, maculant magie et mur.
Observant la vie d'ici, écoutant furtivement les discussions, il finit par se rendre sur une des nombreuses placettes où se trouvait un amas conséquent d'individus avec un air effaré peint sur leur visage. Zéphiel se fraya un passage délicatement, pour ne brusquer personne, puis un homme commença à parler, affirmant que c'était le début d'une malédiction et qu'ils y passeraient tous, qu'un tueur, un horrible monstre s'était introduit dans la ville puis des murmures, des discussions et enfin des cris de panique montèrent de la foule réunie.

Pas à pas, l'ange avançait jusqu'à percevoir la scène macabre.
Une jeune fille, de surcroît, une ange, se trouvait allongée sur le sol, partiellement dénudée, les ailes arrachées et brûlées, posées au niveau de ses pieds, inversées par rapport à son corps. Ses mains étaient relevées au dessus de sa tête et liées par quelque chose de sanguinolent. Ce n'est qu'en regardant le ventre de la victime que Zéphiel compris de quoi il s'agissait. Elle était vidée, ni coeur, ni poumons, ni entrailles. En s'approchant un peu plus, il vit un petit tas sur lequel reposait la tête de la fillette. L'expression de son visage laissait à penser qu'elle s'était faite torturer vivante, et soit qu'elle avait succombé, agonisante, soit que le tueur l'avait achevé avant de l'éventrer et l'évider.

Posant sa main devant ses lèvres, il s'agenouilla devant la jeune fille, suscitant la curiosité de la foule, puis une femme arriva en courant, balbutiant des mots pour le moins incompréhensible jusqu'à ce qu'un, qui fut répété plus d'une fois, attira l'attention de l'ange : ma fille.
Le blond se redressa alors que la femme tomba à genou, se morfondant sur elle même. Les autorités de la ville s'étaient réunis pour tenter d'apaiser la foule et entamer une enquête au sujet de ce meurtre. Zéphiel posa une main sur l'épaule de la femme en larme puis il monta sur une petite table non loin du coeur de la foule et avec sa maîtrise du vent, tapa fort du pied et fit résonner son coup pour attirer l'attention sur lui. La plupart se retournèrent vers lui et lorsqu'il commença à parler, les murmures se turent un à un.

- Mes amis, je vous promet de trouver l'auteur de ce crime, même si je dois y laisser toutes mes plumes.

Pour appuyer ses mots et rassurer la foule, il déploya ses ailes lentement. Même si Cael n'était pas sous la juridiction des anges, de voir une ange ainsi torturée et tuée, il ne resterait pas les bras croisés. Elle faisait partit de son peuple. Et quelque chose l'avait tracassé, cette marque sur la hanche gauche laissée intacte, quatre griffes.

Au loin, masquant son aura noire, le tueur se gaussait de la situation, bien heureux que sa proie soit déjà arrivée. Mais ils ne se rencontreraient pas maintenant, il avait d'autre victime à maltraité, et une impasse dans laquelle mettre ce petit ange de rien… D'ailleurs, une autre tête, dans la foule, lui était familière, une tête qu'il s'était juré de laisser porter le premier coup lors de leur prochaine rencontre. Il les ferait souffrir, c'était une promesse, et il ne mourrait pas maintenant. Rakshasa devait être tué avant qu'il ne meurt. Il ne voulait pas lui céder son âme et sa servitude.



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Sam 30 Jan 2016, 13:16

Cela faisait plusieurs jours qu’Andrzej déambulait dans les rues de cette magnifique cité. Il avait laissé la garde de son protégé à des personnes de confiance de la Coterie. Cela lui laissait une grande liberté de mouvement pour explorer la ville à son rythme, découvrant petit à petit les beautés qu’elle avait à offrir. Il avait déjà pu passer des journées entières dans les bibliothèques et autres librairies à la recherche d’aides et d’inspiration pour l’écriture de son livre sur la Nature. Il avait pu avoir l’immense plaisir d’admirer certains objets en vente dans les marchés publics. Mais ce séjour était ponctué par de macabres découvertes lorsque, au détour d’une ruelle, il pouvait voir une masse de gens pleurer et s’ébahit devant un corps éventré. Un tueur en série sévissait dans la ville mais il ne se sentait ni concerné ni même menacé. Il se sentait un peu coupable de ne pouvoir être empathique vis-à-vis de cette souffrance mais c’était sa nature un peu détachée qui avait pris le dessus. Les évènements de Vastesylve avaient collecté leur tribut sur la psychée du jeune homme.

Un jour, il croisait encore l’un de ces morbides rassemblements. Il pouvait voir au loin la forme sanguinolente de la victime et un petit ruisseau de sang se former entre les pavés. Il poussait un soupir et se disait qu’il fallait véritablement être malade pour accomplir un tel acte. Andrzej eut tout de même une pensée hautement violente à l’égard de ces personnes qui, de manière tout à fait grossière, se mettaient à exprimer leurs pensées déplacées. Ces commentaires étaient blessants malgré la distance émotionnelle qu’il avait mise entre ces actes et lui-même. Il sifflait un juron en leur direction et voulait même en empoigner un pour faire un exemple lorsqu’il fut stoppé net. Une voix, une simple voix, venait de l’arrêter. Il la reconnut immédiatement. Zéphiel. L’ange se trouvait à Caelum, debout sur une table plus précisément et il venait de se donner la mission de trouver le tueur.

Oubliant totalement ses mauvaises intentions envers les voyeurs, il se frayait un chemin vers la table pour le rejoindre en sautant dessus d’un bond agile.

« J’aurais aimé te revoir dans d’autres circonstances mais ça me fait quand même plaisir. »

L’instant après avoir fini sa phrase, il se rendit compte qu’il avait été malpoli et avait présenté les choses de manière négative. Il était toujours aussi peu charismatique même si il avait dû, pour des raisons personnelles, apprendre à s’exprimer de manière claire et précise devant un public. Il fit un petit sourire gêné par son incompétence verbale et essayait de changer de sujet en redevenant sérieux, aspect de sa personnalité qu’il avait malheureusement maîtrisé à un jeune âge.

« Ce n’est pas la première victime… Les anges semblent être la cible du tueur. Laisse-moi t’accompagner dans ton enquête. »

Avant même que Zéphiel n’ait pu dire quoi que ce soit, Andrzej renchérit en se tournant à son tour vers la foule qui semblait hésiter en voyant les deux hommes parler comme si de rien n’était.

« Je fais le serment que nous trouverons le coupable pour le stopper une fois pour toute »

Pendant une seconde, il fut pris d’une bouffée de panique. Il ne pouvait déterminer si il s’agissait simplement du stress de parler devant une si grande audience ou bien si il venait d’étouffer un moment à cause d’une soif de sang immense émanant d’une personne cachée dans la foule. Lentement, il se tournait vers son camarade de chasse avec un sourire en coin.

« Tu n’as plus le choix maintenant. Et puis, j’ai une dette à payer… »

Tout à coup, un homme à la forte stature et portant un uniforme de garde vint se poster près de Zéphiel en fendant la foule avec une facilité déconcertante. Il avait brisé ce mur compact de badauds à coups d’épaule sans prêter attention au début de mouvement d’excitation qu’il avait causé. En pointant du doigt vers l’ange, le protecteur de la cité se mit à parler d’une voix ferme et autoritaire.

« Je vous remercie de votre dévouement et je peux comprendre que cette atrocité vous touche mais je ne peux pas laisser n’importe quel passant se prendre pour un vengeur ! Nous avons des lois et des gardes pour cela. »

En regardant de plus près, on pouvait voir à l’arrière de son uniforme deux grandes ouvertures probablement prévues pour laisser apparaître une magnifique paire d’ailes. Aussi, il avait de magnifiques yeux d’un bleu azur et une chevelure frisotante blonde comme les blés. Sa présence et son charisme ne pouvaient être retenu plus longtemps, il s’agissait là du fameux Kielab, l’Ange-Sergent de la garde de Caelum. Il était connu dans la cité pour avoir été l’un des plus fervents gardes et intuitifs enquêteurs de ces dernières années. Il avait su juguler plusieurs paniques naissantes en arrêtant, de par sa force et son intellect, plusieurs sorciers malfaisants et quelques meurtriers en maraude. La foule reconnaissait son autorité et faisait confiance en cet idole de droiture. Mais une personne en particulier avait vu, en cette figure de justice, une future proie.

« Je pense qu’il vaut mieux faire profil bas pour l’instant. On ne pourra rien accomplir si on nous arrête »

Andrzej avait chuchoté cela rapidement à l’adresse de son compagnon et l’invitait à descendre de la table. Il lui proposait même sa main pour lui éviter de faire une chute malheureuse et perdre un peu en crédibilité suite à son intervention théâtrale. Kielab ne les quittait pas des yeux et attendait de voir le duo de justiciers de pacotille s’éloigner avant de crier quelques ordres à ses subordonnés pour disperser la foule. C’était à ce moment-là que l’équipe de médecins arrivait enfin pour cacher le corps mutilé et prendre soin de la mère éplorée. Trop tard, la foule avait déjà pu se rassasier de sensations fortes et le tueur avait déjà semé la graine de la peur dans leurs esprits. L’ange protecteur serrait le poing en scrutant la foule indiscrète et se mit à maudire le manque de réactivité de ces apothicaires. Il ne se doutait pas à ce moment que la personne qui mettrait fin à ses jours lui rendait la politesse en le scrutant à son tour avant de disparaître dans la ville.

Pendant ce temps, Andrzej avait entraîné son ami angélique un peu à l’écart afin de tirer plus d’informations. Il savait que l’ange était sensible à la souffrance l’entourant et était prêt à donner sa vie pour en sauver une autre mais la manière dont il avait fait ce serment public était étrange. Il paraissait troublé par quelque chose en particulier. Posant délicatement une main sur l’épaule de son ancien compagnon, il lui adressait un regard qui se voulait fort mais aussi appelant à la sincérité.

« Peux-tu me dire pourquoi ce meurtre te tient tant à cœur ? Est-ce que tu sais quelque chose que les autorités ignorent ? »

Andrzej qui, ce matin, s’imaginait passer une journée paisible à observer les splendeurs de la ville de Caelum, il se retrouvait maintenant à vouloir s’impliquer dans la résolution d’un crime hautement morbide avec une vieille connaissance. Il était loin de se douter de toutes les répercussions que cela aurait sur sa vie.
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Mar 02 Fév 2016, 21:48




Un tueur en série




Il vit une ombre s'approcher, bien trop vite pour qu'il ne puisse se préparer à l'accueillir ou à s'en défendre. Pourtant, quand il croisa son regard, posa ses yeux sur sa silhouette, une vague chaude saisit son coeur, heureux de le revoir en vie et qui plus est, en pleine forme.

- Andrzej…

Un sourire, un souffle et il aurait presque aimé lui donner une franche accolade, mais le lieu et le moment n'était peut-être que trop mal choisit. Les mots qu'il lui a adressé étaient trop vrais. Pourraient-ils une fois se retrouver pour juste se parler, échanger sur leurs visions du monde et leurs expériences ? Peut-être lorsqu'ils seront assez fort pour ne plus être inquiétés d'une attaque dans le dos.

- Toutes des anges ?… alors ça pourrait…

Un long frisson lui glaça le dos aux mots qui avaient suivit leurs rapides retrouvailles et les siens ne furent que murmures au vent. Les yeux bas, le bruit de la foule lui était devenue sourd, de même que les mots de son ami, pour autant, son sourire franc sur son visage, il ne pouvait pas l'ignorer, ni même son attitude à son égard. Il n'avait certainement pas prévue de s'impliquer dans cette enquête, et pour une histoire d'amitié, de dettes, le voilà enchaîner à cette histoire morbide aux côtés de l'ange. Une fois de plus Zéphiel entraînait ceux qu'il aimait dans ses problèmes. Tout en s'en voulant, mais sans se morfondre, le vert de ses yeux tomba sur le représentant de la garde. Le regard perdu dans celui qui l'invectivait, le jeune ange sourit avec douceur, prenant pour lui chacun de ses mots et, sans chercher à y répondre, inclina docilement la tête pour montrer son approbation et ne pas déranger plus longtemps cet individu. Force et justice, ou quelque chose comme ça, devaient être les vertus dominantes de cet ange là.
Les mots du Bélua arrivèrent avec un temps de retard du à sa perplexité aux oreilles de l'ange qui vint saisir la main tendue pour descendre de son perchoir et s'esquiver loin de la foule.
Il en était sûr, son rêve, le cri du vent, les marques sur le corps de la victime, ça ne pouvait être que lui et pourtant, au fond, il espérait tellement se tromper, que se ne soit qu'une pure coïncidence, qu'il soit toujours l'homme qu'il voulait qu'il soit, celui qui l'aidait, et non celui qui tuait pour le plaisir. Il voulait qu'il soit, celui qui ne désirait que lui et se fichait du monde, pas celui qui faisait souffrir les autres pour dénicher sa proie.
Serrant plus fermement qu'il ne l'aurait cru la main d'Andrzej dans la sienne, lorsqu'ils s'éloignèrent suffisamment de la scène, Zéphiel lâcha un soupir tout en masquant ses ailes et se retourna pour affronter le visage interrogateur de son ami. Il n'avait pas le courage de lui dire ce qu'il pensait avoir fait comme rapprochement entre les marques sur le corps et sa cicatrice et pourtant, il se devait d'être sincère.

- Je ne suis pas certain, à moins que tu puisse me certifier que la marque que la jeune ange a sur le corps a été vue également sur les autres.

Marquant une pause en fermant les yeux lentement, Zéphiel serra le poing puis défit doucement quelques bandes au niveau de ses hanches, dévoilant à sa hanche gauche une cicatrice qui ressemblait à la blessure à la hanche qui avait été faite à la victime qu'il avait vue, en forme de quatre griffe.

- Ca… ça date de mes premières années en temps qu'ange. Ce jour là, j'ai sauvé un démon de la mort d'un autre démon. Celui que j'ai sauvé… c'était Méphisto… l'autre est mort. J'ai peur que…


Sa voix, malgré son calme apparent, se noua. Il n'avait pas envie d'y croire, il voulait tellement qu'il reste comme la façade douce et attentionnée qu'il lui a montré. Se mordant la langue pour continuer, c'est la mine basse qu'il termina sa pensée.

- J'ai peur que le tueur soit Méphisto dans le but de s'amuser et de me faire venir à lui. C'est la raison pour laquelle je dois intervenir… il ne doit plus tuer, s'il veut me trouver, j'irais à lui, mais qu'il arrête…


Malgré la fragilité qu'il montrait, il ne comptait pas y aller sans un plan et un minimum de précaution. Il ne fallait pas non plus qu'il se laisse attraper par le démon, il en était hors de question et puis, il pouvait tout aussi bien se tromper. Il n'avait vue qu'une pauvre jeune ange morte, il ignorait même avant elle que d'autre avait été torturée et tuée.

- J'aurais vraiment aimé juste… partager le thé avec toi tu sais…

Un rire étouffé se serra dans sa gorge alors que son regard triste ne quittait pas le sol. La cité était si belle, si lumineuse et douce, pourquoi fallait-il qu'un individu la teinte de mort et de sang ? Il reprit un peu d'assurance après sa tentative de plaisanterie et releva lentement les yeux sur le bélua. S'ils étaient un peu plus proche, il se serait sans doute laissé aller à pleurer un instant dans ses bras, mais il se devait de rester un minimum solide, ou du moins, de le paraître. Finalement, il aurait du demander à Nicholas ou Orphee de l'accompagner, eux auraient su.
Son coeur lui faisait étrangement mal. Même s'il avait mentionné Méphisto, il savait que si un démon traînait dans les parages, il l'aurait su et sentit, alors au fond, un brin d'espoir subsistait.



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Dim 07 Fév 2016, 19:10

Le protecteur de la Nature était en train de devenir le justicier de Caelum avec Zéphiel comme comparse dans cette aventure. Mais à la différence des contes et légendes, ce n’était pas une histoire parlant de gloire et de vertu mais bien de douleur et de trahison. Car l’une des personnes présentes avait été bafouée dans son droit à la vérité quand il fut trahi par un ami proche. Zéphiel, qui était la personne lésée, demandait à son compagnon si il avait remarqué un détail particulier sur les corps des victimes précédentes.

« Honnêtement, je n’avais pas prêté plus attention que cela à ces meurtres, je ne suis pas un justicier. Je sais juste que ces anges ont été mutilés et torturés avant d’être vidés. »

Il pouvait voir que cette réponse était loin d’être satisfaisante mais il ne se pouvait de mentir pour ménager les émotions de son ami, ils avaient besoin de rassembler des faits et indices pour avancer vers le dénouement de ce problème qui tenait à cœur à Zéphiel. Ce dernier semblait pourtant se faire violence pour se retenir de sombrer dans la tristesse la plus profonde. D’un geste lent, empreint de précautions, il défaisait quelques bandages cachant sa hanche gauche pour révéler une marque identique à celle aperçue sur la dernière victime. L’ange se mit à expliquer brièvement, d’une voix calme, l’histoire de cette marque et la raison pour laquelle un ange avait un démon comme compagnon. Andrzej pouvait voir que son ami était troublé.

Il s’attendait à cette réponse. Il n’avait pas vu le démon dans les parages alors que ce dernier s’était montré si protecteur envers l’ange. Le Bélua n’avait même pas eu l’occasion de le toucher sans provoquer chez Méphisto une réaction immédiate et agressive.

« Tu ne dois pas te sentir coupable. C’est lui le tueur, pas toi. Tu l’avais sauvé pour lui donner une chance de se montrer aussi bon que toi mais malheureusement, il n’est pas doté d’un cœur aussi pur que le tien. »

Il étendit alors le bras pour poser la main sur l’épaule droite de l’ange et tenter de le réconforter. Il n’osait pas s’il pouvait le serrer dans ses bras et lui permettre de cacher dans le creux de son cou son doux visage déformé par la tristesse. Cela l’aurait sans doute aidé à relâcher un peu de pression mais le jeune homme de la Nature n’était pas très doué pour ces choses-là, il ne l’avait jamais été lui qui, solitaire toute sa vie, apprenait seulement à apprivoiser ses émotions sociales.

« Nous allons l’arrêter, ensemble, et ensuite nous pourrons prendre le thé. »

Andrzej souriait. Il avait essayé tant bien que mal de rebondir sur la plaisanterie de Zéphiel pour redonner un éclairage plus positif sur la situation et attaquer cette recherche sur une impression positive. Ils auraient en effet besoin de tous les atouts possibles pour mener à bien cette quête personnelle car le tueur connaissait intimement celui qui allait le chasser et il avait l’avantage de la surprise. Il pouvait se camoufler parmi la foule, scruter les mouvements des deux détectives en herbe et frapper depuis l’ombre. Un silence venait de s’installer. Les deux compagnons restèrent silencieux, Zéphiel car il était en train de sombrer lentement dans une culpabilité injustifiée et Andrzej car il essayait de trouver les mots pour le réconforter. Sachant pertinemment qu’il ne parviendrait pas à refermer cette blessure morale ce jour, il se décidait de se focaliser sur le problème qu’il pourrait régler. Invitant l’ange d’un signe de la main, il se mit à marcher lentement aux côtés de son ami pour le guider vers un quartier voisin.

« J’ai une chambre d’hôtel pas loin. Nous pouvons déjà nous y rendre et tu te reposeras, tu dois être exténué par le voyage. Là-bas on pourra aussi parler d’un plan d’action concret. Mais avant toute chose… »

Andrzej prit une mine grave, il regardait vers le sol un instant pour peser ses mots. Allait-il se montrer trop dur, trop sec ? Son idée serait-elle perçue comme il le fallait ? N’était-il pas trop tôt pour parler de cela ? Quelle était la nature réelle de leur relation désormais ? Il était dans l’inconnu complet mais il avait besoin de poser cette question qui déterminerait l’ensemble de leur enquête.

« Si nous retrouvons Méphisto, seras-tu capable de faire le nécessaire pour l’arrêter ? »

Il ne s’attendait pas à une réponse directe. Peut-être même Zéphiel n’allait pas répondre du tout à l’interrogation de son compagnon mais Andrzej était au moins sûr d’avoir planté la graine de cette réflexion afin que l’ange, le moment venu, soit prêt à faire ce qu’il fallait pour empêcher le démon de nuire. Il ne disait plus rien le reste du trajet. Une fois arrivé à l’endroit où le Bélua avait élu domicile provisoirement, celui-ci proposait à son ami de faire comme chez lui et de se reposer. La nuit était déjà entamée et ils auraient besoin de toutes leurs forces pour l’épreuve à venir.

~~#~~

Au même moment, dans une autre partie de la ville, Kielab patrouillait. Il était sous une énorme quantité de pression de la part de ses supérieurs mais aussi de lui-même. Il prenait personnellement cet échec pour trouver l’auteur de ces atrocités. Il voulait à tout prix mettre la main sur lui afin de stopper ce début de vague de meurtres car déjà une forme de peur naissait dans les cœurs de la populace et pourrait éclore en une véritable panique. Il ne pouvait laisser telle chose arriver. C’était pourquoi il patrouillait encore et encore. Il avait donné des ordres précis aux gardes en patrouilles. Il avait renforcé la surveillance des quartiers accueillant des anges ainsi que les hôtels. De plus, le port était sous constante inspection pour contrôler tout ce qui entrait et sortait de la ville. Il voulait éviter que le tueur se déplace librement et couper toutes voies de retraite. Il se disait qu’ils allaient quadriller la ville pour le débusquer. Il se persuadait que ce monstre n’avait aucune chance de lui échapper. Il était confiant en ses capacités et en la force de la Justice qu’il représentait.

Un raclement résonnait dans la ruelle derrière lui. Il reconnut immédiatement le son d’un objet métallique frottant les briques des maisons. Kielab se retournait brusquement et, main sur le pommeau de son épée pendant à sa ceinture, se décidait à aller vérifier la source de ce bruit. Il s’agissait sans doute de quelque chose qui venait de tomber au sol mais il voulait en avoir le cœur net, surtout en ces circonstances. Il fit quelques pas pour se retrouver à l’entrée de la petite rue sombre. Un second raclement, un peu plus long que le premier cette fois, se fit entendre et venait du bout de cette ruelle. L’ange ne pouvait apercevoir ce qui s’y trouvait, il n’y avait que ténèbres et silence là-bas. Il sortit lentement l’arme de son fourreau, sans faire de bruit, et étendit ses ailes pour se préparer à toutes les éventualités. Il aurait peut-être besoin de s’envoler pour esquiver une attaque. Il pensait aussi pouvoir intimider son potentiel adversaire avec cet attribut ce qui était en soi une mauvaise idée au vue du mode opératoire du tueur.

A pas mesuré, il continuait d’avancer dans la ruelle alors qu’un troisième raclement retentit depuis cette zone sombre. Il plissait les yeux pour distinguer une forme, une source de lumière ou un mouvement mais il n’y avait rien. Il était désormais à la moitié de cette rue, à peine à une dizaine de mètres de la source présumé de ce bruit sinistre. Un quatrième raclement mais cette fois-ci derrière lui. D’un geste vif, empreint d’une force et indiquant un entraînement strict, Kielab se retournait sur lui-même en passant sa jambe directrice en arrière et prenant une posture qui lui permettait à la fois de se défendre d’une attaque et d’attaquer. Il était prêt à accueillir ce qui faisait ce son lugubre. Il était malheureusement tombé dans le piège à l’instant même où il avait pénétré la ruelle. Un dernier son similaire au précédent résonnait juste derrière le garde. Ce dernier put apercevoir une gerbe d’étincelles rebondir sur le mur à sa gauche. La lumière qui venait d’être créée par le métal frottant la brique lui permit d’apercevoir, l’espace d’un instant, une lame se dirigeait droit vers lui. Ce n’était par contre pas cela qui fit naître la peur dans son cœur mais bien le sourire qui se trouvait derrière l’arme. Un sourire sinistre, maléfique. Il emportait la vision effrayante de ce sourire dans la mort.

Son corps allait être retrouvé le lendemain matin, dans la même position que les autres, avec les mêmes marques et tortures apparentes.
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Sam 13 Fév 2016, 22:43




Un tueur en série




C'en était juste trop. L'idée de devoir l'affronté, il l'avait en tête depuis l'événement avec Nithael, et il savait qu'ils étaient adversaires, même si au fond de lui, il gardait ce fol espoir de le voir revenir vers lui et de lui demander pardon, d'une manière ou d'une autre. Gardant ses larmes bien enfouis au fond de lui, c'est en cherchant à retrouver le sourire qu'il apprécia les mots du Bélua à son égard. Il disait de lui qu'il était pur, peut-être, peut-être aussi était-il insouciant et un peu bête pour croire pouvoir être capable de changer la nature profonde d'un démon.
La main contre lui fut comme une brise d'air fraîche qui balaya la douleur de la probable vérité. Mais si c'était bel et bien le démon, comment pouvait-il ne pas se faire sentir dans la cité des magiciens et surtout, comment pouvait-il cacher sa nature profonde aux yeux de l'ange ? Un ange et un démon ne pouvait pas ne pas se sentir. A moins qu'il soit devenu extrêmement puissant.

Alors que tout tournait en rond dans sa tête, à chercher le raisonnement de Méphisto, à chercher la raison pour laquelle il s'en serait pris à des anges et dans cette cité plutôt qu'une autre, la voix de son ami le fit relever vivement les yeux et changea ses pensées. Une chambre, un repas et un bon repos. Oui, il en avait besoin, il ne pouvait pas le nier et pourtant, il n'arriverait probablement pas à dormir si facilement. Ces deniers jours, ses rêves ressemblaient plus à des cauchemars. Du sang, des cris, des pleurs et des morts par milliers avec le sourire des démons au dessus de chaque victime. Frissonnant, Zéphiel inclina son visage pour la proposition de la chambre, laissant sa voix incapable de sortir pour le moment du fond de sa gorge lorsque la question fusa. Nette et incisive. L'homme de la nature n'y était pas allé par quatre chemins, et il avait sans doute raison. Mieux valait tailler dans le vif du sujet.
Se mordant la langue avant de chercher les bons mots, il s'aventura tout de même sur un début de réponse.

- Je ne suis pas sûr d'être capable de le tuer, mais je l'arrêterais coûte que coûte. Le massacre doit prendre fin… rapidement.

Suivant son ami, une fois qu'il pu s'allonger, il ne se fit pas prier, malgré les pensées qui s'entrechoquaient violemment dans son esprit.
La nuit fut tumultueuse pour l'ange et le réveil difficile. Pourtant, il entama la journée d'un bon pas, décidé à mener son enquête pour le retrouver, chercher les heures où il attaquait ses victimes.
Invitant Andrjez à le suivre, Zéphiel arpenta les rues de Cael jusqu'à tomber sur la nouvelle victime. Cette fois, ce n'était plus une jeune ange, mais le capitaine de la garde, l'homme qui les avait interpellé hier. Des sueurs froides dans le dos, l'ange s'approcha tout de même. Il était dans la même position, tout était exactement pareil, sauf qu'il se trouvait dans une petite ruelle, comme s'il n'avait pas la moindre importance dans les plans du tueur.
Serrant le poing, Zéphiel agenouillé devant la victime, proposa :

- Séparons-nous et cherchons des indices. On se retrouve dans la chambre ce soir et on fera le point sur nos découvertes.

Restant proche de l'homme de la garde, il envoya une petite prière pour l'Aether de la vie puis remarqua un morceau de papier glisser dans sa bouche. Tirant pour le récupérer, il y vit juste une lettre, comme une initiale, un « M » dans une belle calligraphie. Il doutait que le démon sache écrire d'une si belle façon, peut-être était-il aidé dans ses plans machiavéliques. Se relevant et sans attendre l'approbation d'Andrzej, il se mit à chercher, toquant aux portes des maisons environnantes pour chercher à savoir s'ils avaient entendu quelque chose, et pour questionner sur les précédents meurtres.

*****

Méphisto, démon de son état, riait bien de là où il se trouvait en observant les deux hommes se débattre pour le trouver. L'idée de voir Zéphiel si perdu l'amusait grandement. Mais pour le moment, il avait une première cible à voir, l'enfant de la nature, le bélua. Attendant que les deux hommes soient suffisamment loin l'un de l'autre, il vint dans un nuage noir devant l'homme bélier, laissant tomber devant lui une petite ange. Il ne la mit pas en scène, mais son procédé macabre avait été effectué soigneusement.

- Je me souviens avoir promis que je ne te tuerais pas à notre prochaine rencontre. Je voulais juste confirmer vos soupçons. Mais ne rêve pas… tu ne m'auras pas. Et je te rafraîchit la mémoire, Zéphiel est ma proie, ma chose.


Dans un regard dont la folie et le meurtre pouvait se lire Méphisto laissa son rire raisonner dans la ruelle.


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Mar 16 Fév 2016, 22:06

Le lendemain matin, le début de l’enquête débutait de manière fort lugubre par la découverte d’un cadavre dans une ruelle. Andrzej eut d’abord un peu de mal à le reconnaître mais Zéphiel affirmait qu’il s’agissait bel et bien du garde rencontré hier qui avait tenté de les refroidir dans leur entreprise. L’ange se mit à inspecter le cadavre. Connaissant l’âme noble de son compagnon, Andrzej était persuadé qu’il cherchait à le ranimer d’une manière ou d’une autre, en donnant une partie de sa vie s’il eut été requis. Par une sorte de réflexe de chasseur, il reportait son attention sur tout sauf le cadavre. Il écoutait le vent lui porter les murmures, il sentait les effluves de la ville se réveillant peu à peu, il goutait le sang qui lui donnait un gout métallique en bouche et, surtout, il ressentait au fin fond de ses tripes la soif de meurtre qui les entourait. Il se sentait épié, observé. Il voulait retrouver l’auteur de cette sensation désagréable, mais sans succès. Il y avait quelque chose de changé chez le démon. Un élément vint corroborer cette hypothèse lorsque Zéphiel tirait un morceau de papier avec une lettre inscrite. Le niveau de calligraphie utilisé pour l’écriture était très élevé et le rendu était sublime. Un démon comme lui ne pouvait en être l’auteur car il est connu que l’écriture reflète une partie de l’âme de l’auteur et il doutait fortement que l’âme de Méphisto contienne ne fut-ce qu’un quart de cette beauté nécessaire pour cette simple lettre.

Sans véritablement se concerter, chacun savait ce qu’il avait à faire. Zéphiel et son attitude sociable, pleine d’abnégation, ferait du porte à porte en vue d’obtenir des témoignages. Il userait sans doute de son aimable présence et de son don inné pour l’empathie avec les gens, allié à sa pureté divine, pour attirer la confiance des témoins. Andrzej, lui, traqueur solitaire dans l’âme, s’attaquerait directement à la recherche. Il se sentait comme menant une battue à travers les ruelles désertées et les renfoncements sombres. Il voulait faire sortir la bête de sa tanière pour le stopper une fois pour toute. Il n’était pas en chasse. La chasse implique une régulation des chaque membre d’un écosystème pour que ce dernier soit équilibré. Dans le cas présent, dans son état d’esprit, il ne chassait pas pour amener un équilibre, il traquait un monstre pour l’anéantir. Et monstre il rencontrait lorsqu’au hasard d’une ruelle il vit un cadavre tomber à ses pieds. Il vit alors Mephisto le narguer et rire à gorge déployée. Le démon s’était révélé.

De marbre, il laissait le monstre rire aux éclats. Il ne comprenait pas d’où provenait cette joie d’accomplir des actes aussi viles et bas. Lors de sa courte vie, il avait eu l’occasion de croiser plusieurs démons et tous partageaient ce point, cet amour du mal qui renforçait le jeune homme dans sa position et ses choix. Il était sûr, après chacune de ces terribles rencontres, de marcher sur une voie vertueuse et digne. Ce rire était accueilli comme un argument imparable pour le renforcer dans sa foi. Alors que le ricanement perdait en intensité, Andrzej prit la parole pour répondre à la provocation.

« Oui je m’en souviens, et je me souviens aussi de t’avoir promis de te laisser le premier coup, sans me défendre, sans broncher… Et c’est chose faite. Je t’ai laissé blesser Zéphiel, mon ami, en te laissant faire. Maintenant que nous sommes quittes… »

Il tâtonnait légèrement la dague qui pendait à sa ceinture. Il ne prenait pas la peine de la sortir ou même se montrer particulièrement agressif. Il ne voulait pas déclencher un combat dans cette ruelle. Il ne voulait pas priver l’ange de cette épreuve qui, si elle le rendrait triste, le rendrait aussi plus fort. Inexpressif, il continuait sans lâcher le tueur du regard, épiant le moindre geste pouvant le prévenir d’une attaque éventuelle.

« Toute cette souffrance inutile… »

Sans laisser transparaître la moindre émotion Andrzej posait un genou à terre pour s’approcher de l’ange décédée. Il voyait les traces de mutilation de cette attaque vicieuse. Des sillons profonds avaient été créés dans la chair rose de la victime, comme si sa peau avait été labourée par quelque outil rouillé et émoussé. Il ne détournait pas le regard, il plongeait ses yeux dans les siens pour percevoir pleinement la nature de ce pêché mortel, de cette souffrance coupable qui le prenait peu à peu car il avait promis, avec Zéphiel, d’arrêter le meurtrier et chaque victime était aussi la leur. Il fermait délicatement ces yeux suppliants la vie et remontait légèrement un morceau de tissu qui cachait à peine la marque sur la hanche. Marque rituelle dont l’origine avait été révélée par son compagnon que récemment. Il ne prit pas la peine de vérifier si la jeune ange était en vie ou non. Il ne savait que trop bien le mode opératoire du démon. De plus, la lueur de folie qui siégeait dans son regard ne pouvait laisser présager que des choses funestes et macabres. Il avait tué le garde la nuit passée et venait de déposer cette morbide offrande à ses pieds quelques heures par après. Il augmentait son rythme, déjà. Il allait crescendo et atteindrait bientôt son paroxysme meurtrier. Ils ne pouvaient plus hésiter plus longtemps, ils devaient l’arrêter au risque de voir le nombre de victimes augmenter dans des proportions catastrophiques.


« Tu es sa chose. Tu lui dois la vie. Tu lui dois tout. Ne mélanges pas cela. Sans lui, tu n’existerais plus. Es-tu faible à ce point que tu essaies de faire passer ton sauvetage pour un acte de faiblesse d’un ange pur ? »

Il trouvait ensuite dans un repli de vêtements un petit morceau de papier avec la lettre « E » inscrite. Bien que l’écriture avait été soignée, elle n’avait rien de la grande qualité du premier billet retrouvé sur l’ange policier. Il manquait de cette finesse héritée par la pratique, signe que l’auteur était un érudit. Mais dans le cas présent, il n’y avait rien de cela et cela laissait penser que Méphisto, maniant plus souvent la lame que la plume, était bien l’auteur de cet indice. Il aurait un complice ? Une personne bien placée dans la cité qui aurait rédigé la première lettre sciemment ? Peut-être même avait-il prit part dans ces meurtres pour quelques obscures raisons ? Andrzej se promettait de comparer les deux écritures pour en avoir le cœur net. Il se relevait ensuite, défiant, superbe d’indifférence et de moquerie passive.

« C’est aussi pour cette raison que tu l’as quitté je me trompe ? Voyant que son cœur était pur et indéfectible, tu as pris pleine conscience de ta faiblesse et face à la difficulté, tu as fui lâchement. »

Il venait de tenir des propos d’une très grande violence, d’une audace sans pareille car il était sur un terrain peu connu, face à un démon dont il ignorait les pouvoirs et capacités. Il se rappelait que son maniement de l’épée était loin de laisser à désirer et que les traces de mutilation sur ses victimes laissaient transparaître une motivation inébranlable ainsi qu’une soif de sang inextinguible. Il était prêt à se défendre s’il le fallait mais Andrzej ne donnait pas cher de sa peau, du moins à l’état actuel. Malheureusement, il ne pouvait pas se montrer faible ou laisser transparaître la moindre hésitation. Il avait en cette situation l’impression d’être face à une bête féroce qui jaugeait sa proie. Si cette dernière se montrait faible, le prédateur lui sauterait à la gorge. Par contre, si il se montrait défiant et sûr de lui, le monstre aurait quelques doutes sur la réussite de son assaut. Il comptait là-dessus.

« Vivement notre prochaine rencontre, que je puisse joindre le geste à la parole. »
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Jeu 18 Fév 2016, 18:59




Un tueur en série




L'ange toquait à la première porte qu'il trouva et ce fut un jeune couple qui lui ouvrit. Il demanda alors s'ils avaient entendu ou vue quoi que se soit la nuit dernière, mais les deux jeunes gens se regardèrent et rougirent. Il n'eut pas besoin de détail supplémentaire pour comprendre qu'ils avaient eu des pensées bien occupées ce soir là. Les remerciant de leur réponse, l'ange continua son investigation et fit le tour du quartier. Durant toute la matinée, il n'apprit pas grand-chose et personne ne sembla avoir entendu quoi que se soit. Lorsqu'on lui demandait pourquoi il posait ces questions, il disait espérer que le tueur n'ai pas récidivé ce soir. Il n'avait pas plus envie que cela de leur annoncer la mort du capitaine.
Venant se poster sur le toit d'une maison, il inspira profondément et se rappela chaque parole : « Non, je n'ai rien entendu, par contre, la nuit était étrangement noire ». Ca revenait si souvent, alors qu'est-ce qui avait bien pu se passer pour que personne n'entende de bruit mais que tout le monde puisse dire que la nuit était trop noire comparé à d'ordinaire.
En y repensant, une nuit noire, il en avait déjà connue une en plein jour, mais ça remontait, et ça s'était produit dans les terres de l'Edelweiss. Lui et Méphisto avait faillit mourir l'un et l'autre et pour lui, le démon avait fait un pacte avec l'un des siens, et la nuit était tombée, et dans une fumée noire, Rakshasa était arrivé. Frissonnant à ce souvenir, finalement pas mauvais au vue de ce qu'il leur arriva après, l'ange ferma les yeux et se laissa choir sur le toit, bercé par le vent tiède du milieu de journée.
Dans son esprit, les yeux rouges de Méphistophélès le traquait, mais il n'y avait pas que les siens, une autre paire, derrière lui, plus sombre, plus forte, et des chaînes qui les reliaient.

Ouvrant en grand les yeux, Zéphiel posa une main sur son coeur. Et si son complice, s'il y avait complice, n'était autre que ce Rakshasa ? Ca irait mal pour eux, au vue de la démonstration de puissance dont il se souvenait avoir été témoins.

- Andrzej… je dois le prévenir… mais…

Alors qu'il se levait pour partir à la recherche de son ami, une main de fumée noire se posta à ses lèvres et le fit écarquiller les yeux alors que la voix sifflante du démon de son souvenir vibra au creux de son oreille.

- Tu es l'ange qu'il cherche à tout prix à posséder… alors pour qu'il m'offre sa servitude, je vais t'amener à lui en bonne et due forme. Toute résistance est inutile, petit ange.

L'ange ne comptait pas se laissait faire et déclencha sa magie, la libérant, provocant une explosion sur le toit de la maison et repoussant par la même le démon. Se retournant, il ne vit que deux yeux rouges, comme la dernière fois. Saisit par la peur, le blond ne su pas réellement quoi faire de plus, et il avait beau forcer son cerveau à fonctionner plus vite, rien ne semblait vouloir l'aider.
Lorsqu'il remarqua que le démon se rapprochait, cependant, ses yeux brillèrent et sa magie se leva devant lui comme un mur puis déploya ses ailes et chercha à retrouver Andrzej.

*****

Le démon toisa longuement le bélua, écoutant avec amusement ses mots. Ainsi ils étaient quitte, et lors de leur prochaine rencontre, ils pourraient s'en donner à coeur joie. Une ombre au loin laissa le sourire carnassier du fils des Enfers s'agrandir. Son collègue avait donc trouvé l'ange. Voilà un bon point.
Les bras contre sa poitrine, Méphistophélès observa la main de son adversaire sur son arme, puis releva les yeux sur lui. Il ne comptait pas l'attaquer maintenant, il fallait que l'ange observe la scène, impuissant, qu'il cri, qu'il hurle son désespoir de ne pouvoir venir en aide à son ami et que son coeur saigne et que son âme se fissure.

Puis alors que sa joie se faisait de plus en plus intense à l'idée des milles souffrances qu'il allait leur imposer, le démon fut étonné du retournement de situation dans lequel le mettait Andrzej. S'il y croyait, grand bien lui fasse.

- Alors, tu penses réellement que c'est lui qui m'a sauvé toutes ces fois là ? Que sans lui je ne serais rien ? Tu es trop naïf de croire que je me suis attaché à cet ange. Il n'ait qu'une proie parmi tant d'autre, mais une proie de choix. De voir sa pureté brisé, de voir son sourire déchoir, de sentir sa peur grandir, de lire la souffrance et le désarroi sur son visage, causé par mes mains seules, sera d'une jouissance inégalable. C'est tout ce qui me pousse à le garder jalousement. Je ne lui appartiens pas, détrompe toi. Lui n'a toujours voulu voir en moi qu'un ami sur qui il pouvait compter. Hors, il a toujours oublié ma nature profonde. J'ai peut-être juste trop bien joué le jeu, qu'en penses-tu ? Je suis bon acteur non ?

Joignant le geste à la parole, il tourna comme s'il portait une cape et cherchait à devenir un chevalier, brandissant son bras dans le vide avec de rire aux éclats, moqueur.

- Mais tu sais, petit homme, que grâce à toi, mes plans seront parfait. Je ne peux pas l'atteindre, c'est vrai. Il n'a pas peur de souffrir physiquement, mentalement, et de risquer sa vie pour les autres. En revanche… voir sans pouvoir agir… ça il ne le supportera jamais. Prend le comme une mise en garde, nous nous reverrons bientôt. Il n'est pas l'heure qu'il me trouve, et vous avez du pain sur la planche pour le moment. Mais je te rassure, je suis devenu plus puissant que ce démon là…

Sur ses mots, il étira ses longues ailes noires, qui semblaient bien plus robuste que la dernière fois qu'il avait croisé Andrzej et s'envola à vive allure pour disparaître en un clin d'oeil dans le ciel. Il avait apprit à maîtriser la magie, et beaucoup de sort lui était maintenant praticable, notamment l'invisibilité.

*****

Zéphiel volait à vive allure et son souffle commençait à lui manquer. Il esquivait les attaques du démon dans son dos, plus par instinct que par connaissance de cause et lorsqu'il vit une forme s'envoler et disparaître, noir comme la nuit, il jeta un regard.

- Andrzej…

Un murmure, et une attaque le toucha de plein dos, le laissant tomber violemment sur le toit juste au dessus de son ami. La chute ne fut pas trop douloureuse, il ne s'était rien cassé, une chance. Recouvrant avec difficulté ses esprits, il vit l'ombre planer au dessus de lui et roula jusqu'à la limite du toit et se laissa tomber sur le sol dans un gémissement plaintif.

- Protège-toi !

Hurla alors l'ange en voyant l'ombre se poser devant eux.

Une sorte de fumée noire avec des yeux rouges flamboyants. Bientôt, la nuit s’abattit sur la ville entière et plus un seul bruit ne parvenait aux oreilles des deux amis.


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Lun 29 Fév 2016, 19:53

Zéphiel avait rondement mené son enquête au porte à porte. Il avait d'ailleurs tellement bien fait cela qu'il attirait sur lui les foudres d'un être maléfique voulant mettre fin à ce cœur pur. Un amas de fumée noire le poursuivait sans relâche dans les airs tandis que l'ange voulait voler au secours de son ami. Andrzej, de son côté, était bien trop concentré sur ce meurtrier qui lui faisait désormais face. Il ne pouvait se permettre de baisser sa garde car la moindre attaque pouvait se révéler mortelle. Il y avait quelque chose de changé chez lui depuis leur dernière rencontre dans la forêt. Son attention sur Méphisto était si forte qu'il ne put apercevoir ces nuages sombres voler de manière surnaturelle tout autour de lui dans la ville. Tout à coup, un grand fruit se fit entendre et quelques morceaux de tuile vinrent se briser sur le sol de la ruelle qui était devenue désormais encore un peu plus dangereuse. Le fracas du corps de l'ange avait mis à mal la toiture d'une maison jouxtant l'allée sombre et causé un cratère. Andrzej se retournait tout à coup, pensant que ce bruit pouvait être l'annonce d'une catastrophe ou même d'une attaque détournée par son ennemi. Il fut horrifié de voir le corps inanimé de Zéphiel tomber lentement vers le sol comme s'il était au ralenti. Une traînée de fumée noire s'échappait et vrillait de ses ailes et son dos. Il était blessé. Le Bélua ne put apercevoir son visage. L'adrénaline venait de monter d'un cran et c'était d'une fluidité de mouvement qu'il ne se soupçonnait même pas qu'il se mit en action.

Comme s'il glissait sur le pavement de la ruelle, évitant habilement la chute des tuiles et autres morceaux de toit, il vint se positionner entre le sol et l'ange. Il avait totalement baissé sa garde et si Méphisto avait voulu en finir avec lui en ce moment, il n'aurait trouvé aucune résistance. Andrzej parvint à attraper entre ses bras son ami pour amortir sa chute mais l'association de la hauteur du bâtiment couplée avec le poids ailes déployées de Zéphiel, eurent raison de la force du jeune homme qui dut fléchir les genoux pour les faire toucher violemment le sol. Ses jambes venaient de supporter un choc très rude mais au moins il était parvenu à éviter une chute probablement mortelle pour son allié. Ce dernier semblait à peine conscient tant le choc initial avec le monstre noir fut rude. Andrzej, à genoux, tenait fébrilement Zéphiel, l'ange tombé du ciel dans une position digne des plus éloquentes Pietà des grands peintres et sculpteurs.

Cette noirceur étouffait le duo blessé qui n'avait d'autre choix que de subir cette oppression maléfique. La ville entière semblait plongée dans le noir et bientôt des cris de panique face à cette obscurité soudaine se mirent à retentir. L'ambiance générale n'était pas au beau fixe suite à cette série de meurtres atroces et ce changement d'atmosphère soudain était la goutte qui fit déborder le vase. Andrzej regardait autour de lui mais il ne pouvait apercevoir ne fut-ce que le moindre rayon de lumière. Ils étaient seuls au monde, avalés par la noirceur d'un cœur impie qui se jouait d'eux. Ce démon puissant était désormais sur eux et se délectait d'avance de la douleur qu'il allait pouvoir infliger. Méphisto n'était plus visible, camouflé qu'il était par cet élément naturel duquel il vit le jour. Il n'y avait qu'eux et la fumée noire prenant des formes diverses et variées. Par moment, le Bélua crut apercevoir un sourire malsain se dessiner dans la brume avant de disparaître pour laisser place à un semblant de bras tentant de les happer.

Le voyageur portait Zéphiel, blessé, et ses jambes le faisaient souffrir, il n'avait donc que peu de liberté de mouvements. Il se retrouvait harcelé de partout, chaque pan de brume pouvant se transformer en un instant en un membre venant le percuter. Mais ces chocs n'étaient pas puissants, au contraire, ils avaient pour but de le désorienter comme un chat donnant de faibles coups de pattes à une souris ... avant de la dévorer quand le jeu aura laissé place à l'ennui. Il devait encaisser et protéger au mieux son ami mais cette tâche s'avérait des plus complexes à mesure que les attaques augmentaient en rythme et intensité. Finalement, il dut se résigner à le poser au sol afin d'augmenter leurs chances de survie. Il se mettait près d'un mur pour éliminer une direction de laquelle pouvaient provenir les bras du démon et s'interposait. Il dégainait son épée bâtarde qu'il ne gardait que pour les grandes occasions. Le bruit de la lame sortant de son fourreau résonnait pendant quelques secondes et la majesté de cette arme n'était que sublimée par les runes dont elle fut frappée et autres parchemins sacrés entourant la poignée. Se mettant dans une garde défensive, il était prêt à non seulement défendre l'ange blessé mais contre attaquer en tranchant tout ce qu'il pourrait trancher. La situation semblait désespérée mais il ne voulait pas laisser le plaisir à Méphisto de sourire à nouveau en voyant le duo tomber à genoux.

Chacune des attaques était portée en direction de l’ange qui était à première vue la cible de leurs tourments. Ce qui mettait une grande pression sur une personne était aussi accueilli comme un comportement bienvenu car il était bien plus facile de contrer des attaques quand on savait la direction et la cible. Andrzej moulinait tant et plus pour dévier les coups et chaque choc avec le corps brumeux faisait vrombir la lame. Même frôler l’ennemi avec le plat de l’épée la faisait réagir face à cette nature maléfique. Malgré une maîtrise de cet art consommé qu’était l’escrime, le Bélua commençait à perdre des forces car il était fait de chair et d’os et non de brume et de maléfices. Ses mouvements devenaient plus lents, plus maladroits et ce qui était au début de sublimes moulinets pour parer devinrent des larges balayages hasardeux pour espérer mettre le métal entre l’ennemi et sa cible.

Le souffle court, il mit un genou à terre ce qui le fit souffrir. Ses jambes avaient reçu un trop grand choc et rester debout était encore une épreuve supplémentaire. Le sourire de brume apparaissait encore ponctuellement, un peu partout, se repaissant de cette faiblesse. Confiant dans sa victoire future, le monstre de fumée noire se jetait tout entier sur les deux amis blessés et se fut son erreur car Andrzej, bien qu’au bord de l’évanouissement, puisait dans ses dernières forces pour relâcher une attaque aussi puissante que possible. Il fit appel à sa force physique mais aussi sa conviction. L’épée bâtard se nourrissait littéralement de la foi de son porteur pour devenir plus tranchante encore et plus terrible pour les êtres maléfiques. En venant frapper le bras étendu du monstre, la lame se mit à briller de mille feux et on aurait dit qu’un trait de lumière aveuglante faisait le prolongement du fer pour trancher le bras de fumée. Il continuait vers les cieux et vint trancher le voile de cette nuit artificielle comme un coup de dague à travers un rideau épais laissant filtrer un rayon de lumière bienfaisante qui se mit à réchauffer le visage de Zéphiel. Andrzej était exténué et il devait s’appuyer de tout son poids sur l’épée bénéfique qui venait d’offrir une éclaircie au duo en mauvaise posture. Au moins, s’ils devaient mourir, ce serait sous l’œil bienveillant de leurs Aetheri dont le regard serait porté par cette timide lumière à travers les ténèbres.
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Jeu 03 Mar 2016, 22:09




Un tueur en série




Son esprit s'embruma à mesure que son corps chutait lourdement. Contre le toit, il ne mourrait pas, il ne le savait que trop bien, mais la douleur qui fusa le long de son échine lui fit perdre toute notion de réalité et pourtant, ses mots passèrent et atteignirent son ami.
Il ne savait rien de ce qu'il se passerait, rien hormis la froideur d'une nuit sans lune et sans étoile, et le rire machiavélique des démons qui les pourchassaient. L'ange était perdu dans un rêve qu'il ne maîtrisait pas et qui semblait se répéter à l'infini. Il y voyait ses amis chers, Nithael, Andrzej, Nicholas et Orphee torturés, attachés, en sang et proche, trop proche de la mort et lui, il se voyait et ne pouvait rien faire, ni bouger, ni parler, ni même user de sa magie du vent. Serrant les dents en face de ce rêve, le changement dans le combat opposant un démon à son compagnon de la nature laissa un faisceau de lumière l'atteindre et guider son regard.
Au fond de lui, la chaleur revint, les murs délabrés et noirs s'effritèrent, le sol imbibé de sang se dissipa et les corps de ses amis s'évaporèrent comme un mauvais rêve. Petit à petit, la lumière prenait place dans son coeur et guidait son esprit vers la réalité où commencerait un nouveau tournant dans cette lutte acharnée.

Seconde après seconde, son esprit s'éveilla et il vit le corps du Bélua devant lui, une arme en main qui battait l'air devant eux pour les protéger, et au vue de ce qu'il voyait, surtout lui. Zéphiel mit un temps avant de réaliser, un temps précieux lors d'un combat de la sorte et pourtant, en voyant la lumière percer les ténèbres il su que ça n'aurait pas d'incidence. Andrzej avait réussit à faire ce qu'il y avait de mieux, briser la puissance du démon qui les harcelait.
Cherchant un appui, il le trouva au sol devant lui et alors qu'il perçu le mouvement du démon dans sa nuit noire, ses ailes se déployèrent devant eux, mais il ne s'en servit pas pour les couvrir, au contraire. Se servant de la force de ses extensions de son corps, le blond envoya une puissante bourrasque de vent stopper net l'attaque de leur ennemi et posa ses mains sur les épaules de son ami lorsqu'il parvint à se remettre sur pieds.

- Je crois que nous sommes quitte.

Fit-il sur le ton de la plaisanterie alors que son regard était rivé et plus que sérieux sur la prochaine tentative du démon.

Il leur fallait trouver une solution et vite. Rester acculé contre un mur alors qu'il maîtrisait le jour et la nuit ne serait pas forcément à leur avantage, surtout qu'il devait avoir d'autres atouts dans sa manche.
Laissant son regard se poser autour et tenter de discerner les contours, un cri résonna quelques ruelles plus loin. Ils se battaient contre Rakshasa et Méphistophélès devait s'en donner à coeur joie contre les anges, si tenté que ce fusse lui le tueur en série.

Son cerveau essayer de trouver, mais rien ne lui venait, alors, d'un regard sur son compagnon trop épuisé, il passa ses bras autour de son torse, sous ses bras, et le tira contre lui en commençant à battre des ailes tout en s'aidant de sa magie pour les soutenir sans entraver de trop le Bélua.

- Atteignons ta lumière, je suis sûr qu'il n'aimera pas.


Un rire amusé tonna autour des deux amis, mais l'ange, en bon gardien qu'il était, veillait à ce qu'aucune attaque ne les entrave ni ne les touche. Il n'usait que du strict minimum en magie, pour se garder une réserve lors d'un vrai combat. Ils ne faisaient pas semblant, mais c'était un monde dans lequel le démon était plus à l'aise, ils devaient l'amener au grand jour pour pouvoir espérer avoir un avantage sur lui ou au moins se battre dans les règles de l'art.
Tirant le plus possible, la sortie de l'infernale nuit semblait hors de porté et pourtant, peut-être grâce à Andrzej, peut-être grâce aux Aetheris, les deux amis la frôlèrent et la nuit se brisa comme se briserait un miroir. Le vrai visage de Rakshasa se présenta alors à eux : des cornes arrondies, comme celles d'un capricorne, un corps où des épines dépassent irrégulièrement réparties, des doigts aux griffes aussi longues que les crocs d'un puma, une mâchoire difforme dont les dents ressemblaient plus à des lames aiguisées ornée d'un sourire terrifiant.
Son rire envahit la scène où le nouveau combat débuterait. Les deux amis redescendaient lentement vers la terre ferme et le démon les attendait de pied ferme alors qu'un peu plus loin, sur un toit, Méphisto arrangeait le corps de sa nouvelle victime et profitait pleinement du spectacle qui s'offrait à lui. Rares étaient les fois où il pouvait observer l'ange souffrir et si en plus ce dernier le débarrassait de son lien avec Rakshasa, ça ne serait que du bonus.

Zéphiel fut quelques secondes éblouit par la lumière présente d'un milieu d'après-midi alors qu'il fixait avec horreur le corps du démon sous son vrai jour. Il comprenait maintenant pourquoi les démons cachaient leur physique pour la plupart d'entre eux sous les aspects d'un corps humain tout à fait bateau ou le plus séduisant possible pour attirer les uns et les autres à signer.

- Andrzej, ça ira ?


Inquiet pour son compagnon mais surtout anxieux quand à la suite des événements, il ne savait même pas s'il serait en mesure de combattre et de protéger comme l'avait fait le Bélua pour lui, même si au plus profond de son âme, il savait qu'il ferait tout pour.


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Sam 16 Avr 2016, 06:25

Son attaque avait fendu les cieux sombres planant sur la ville et l'assaillant perdait peu à peu son avantage sur le duo. Cependant, malgré ce revirement de situation, ils étaient toujours dos au mur dans tous les sens du terme. La fatigue d'Andrzej ne présageait rien de bon surtout si on considérait la blessure reçue par Zéphiel et qui l'empêchait de disposer de toutes ses capacités. Ce dernier pourtant ne s'avouait pas vaincu. Mettant sa volonté à rude épreuve, il déployait ses ailes si violemment qu’il créait une bourrasque en direction de l’attaque de leur adversaire qui se tapissait toujours dans les ombres pour camoufler sa forme réelle.

Sans perdre un instant, l'ange donnait une impulsion complémentaire de ses ailes pour prendre son envol entraînant avec lui son acolyte. Andrzej n'était pas totalement ravi d'être ainsi transporté dans les airs telle une proie dans les serres d'un aigle. Il était après tout une personne liée à la terre, au sol, donc pour lui, voler était désagréable. Mais il était entre les mains de son ami. Il lui avait déjà confié sa vie dans ce manoir horrible dans cette forêt inquiétante. Du coup, le seul reproche qu'il pouvait avancer à l'encontre de cette fuite aérienne était qu'il ne pouvait rien faire de plus hormis compter sur l'habilité de Zéphiel. A plusieurs reprises, les assauts du démon manquaient de peu de les toucher. Finalement, le duo et leur poursuivant finirent cette course poursuite sur le toit d'une demeure. Son cœur toujours s’exprimant, l’ange demandait à son compagnon de lutte comment il se sentait.

« Un mauvais pressentiment, mais tout va bien. Tu es prêt ? »

Sa lame brillait toujours de cette manifestation physique de la Justice à l'encontre des êtres vils et perfides. Son vrombissement était musique à ses oreilles et cris atroces insupportables pour le démon. Celui-ci revêtait sa forme réelle et comprenait que l'ascendant avait changé de camp car même si le duo était blessé, la lumière était revenue. C'était ce même rayon d'espoir qui permettait à Andrzej de reprendre du poil de la bête pour continuer cette lutte mortelle. En regardant vers les toits des maisons en contrebas, il voyait le cruel tueur tirer un corps sur les tuiles d'une maison. A ses pieds, le corps sans d'une nouvelle victime qui inondait de son sang la toiture qui faisait ensuite dégouliner le précieux liquide dans la rue plus bas formant ainsi un spectacle immonde. La fureur naissait dans le cœur du guerrier en voyant que son ennemi appliquait une pression morale immense sur leurs épaules. Il n'y avait pas de temps à perdre. Sans laisser le temps à leur ennemi de s'habituer à la luminosité, Andrzej déposait ses couteaux de lancer, au nombre de six, au sol tout près de l'ange. Il ne savait pas si ce dernier avait ses armes à distance avec lui mais espérait que ces lames seraient suffisantes pour que Zéphiel fut en mesure d'exercer son art du contrôle du vent.  

La tactique était simple, dangereuse et efficace. Le Bélua fonçait droit sur leur adversaire pour faire pleuvoir les coups de chaque côté sans prendre la peine de feinter ou effectuer des bottes. Il ne voulait que le distraire et prendre toute son attention en restant autant que possible au contact. De cette manière, son ami aurait le champ libre pour le blesser de loin en envoyant les lames. Si le démon ne prenait pas gare aux couteaux, il serait sujet à des blessures gênantes. Au contraire, s'il venait à se focaliser sur les attaques du blond, il laisserait le champ libre à Andrzej et deviendrait la victime de sa terrible lame tueuse de démons. Le dilemme était de taille car sa vie impie pesait sur la balance. Sans le moindre repos, la moindre finesse ou encore d’instinct de préservation de sa propre vie, Andrzej enchaînait à un rythme effréné, allant jusqu’aux limites de sa force, les attaques. Il ne prenait plus la peine de savoir si Zéphiel s’en sortait avec sa stratégie, si le toit allait tenir bon sous leurs poids combinés, si Méphisto continuait de tuer ou quoi que ce fut d’autre. Il était entré dans un état d’esprit tel que tout ce qui comptait à ces yeux en cet instant était la mort de cet être immonde en face de lui et qui les empêchait de stopper son complice.

Cette concentration ultime, ce devoir sacré qu'il s'était trouvé, par hasard, sur le toit de cette maison, fluidifiait chacun de ses gestes. Si bien qu'une première entaille venait blesser l'être démoniaque au niveau de la cuisse, puis une seconde sur le bras droit, une troisième, une quatrième. L'ennemi perdait en cadence alors qu'Andrzej, lui, ne cessait de faire pleuvoir les coups en puisant sa force dans sa foi et la justice. Enfin, une botte, un coup d'estoc ajusté au dernier moment, venait transpercer la poitrine de la bête ce qui lui arrachait aussi bien un morceau de chair qu'un cri puissant de douleur. Le voyageur venait de blesser sérieusement son adversaire qui perdait totalement l'équilibre et vacillait à la suite. Sans se faire prier, il effectuait un rapide moulinet du poignet pour ramener la lame près du corps afin d'avoir assez d'élan pour porter le coup final, fatal. D'un large revers, il venait de décapiter le démon dont la tête, encore figée dans un rictus effrayant de douleur, roulait sur le toit. Des volutes de fumée et d'énergie noire s'échappaient de la plaie béante et Andrzej fut repoussé en arrière. Un peu sonné, il regardait autour de lui pour savoir si Zéphiel se portait bien mais il ne le voyait pas, de même que Méphisto avait lui aussi pris la poudre d'escampette. Sans doute étaient-ils en train de se courir après ailleurs dans la ville. Pendant ce temps, le corps du monstre tombait lentement, comme au ralenti, au sol avant de se dissoudre comme s'il s'agissait d'une substance malléable mais fragile. Andrzej n'avait jamais rien vu de similaire auparavant. Il se contentait de regarder le spectacle silencieusement. Après quelques secondes, tout ce qui restait du corps de la bête fut une simple plume noire. C'était la plume d'un corbeau, élément utilisé dans certains rituels impies. Le jeune homme la ramassait pour ensuite se renseigner si c'était possible de reconnaître la personne qui avait utilisé cet ingrédient et le traquer.
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Un tueur en série (Andrzej)

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