Voilà trois jours que Raphaël avait terminé son petit travail à l’Université de magie. Il en était content. Cet endroit avait tendance à rendre fou. Avec Nathaniel, ils faisaient une pause au bord d’une petite rivière, et le dragon prenait ses distances. Il avait déjà subi assez d’expériences foireuses de la part de l’Elémental. Ce dernier s’entraînait, essayant de contrôler l’eau pour en faire une bulle, comme avec l’invité. Au moment où il réussit à soulever un peu d’eau et la maintenir en l’air, il perdit le contrôle. Elle se mit à onduler, puis explosa le trempant, ce qui ne le dérangea pas. Il réessaya plusieurs fois, mais obtint toujours un résultat similaire. Il finit par frapper la surface de la rivière à cause de la frustration. Il se leva, et partit s’asseoir contre le ventre de Nath. Ce dernier lui donna un petit coup amical de museau. « J’en ai marre, j’y arrive jamais. A part dans des situations d’urgence, mais ça compte pas. Comment je peux apprendre à contrôler quelque chose alors que j’oublierai dans un mois ? Si j’avais quelqu’un qui pouvait me montrer, ou même m’expliquer ça serait tellement plus simple… ». Le dragon posa sa tête près de la jambe du jeune homme, essayant de le rassurer. S’il avait pu parler, il aurait sûrement été plus efficace.

Raphaël posa la main sur la tête du dragon, évitant les piques sur sa tête. Perdu dans ses pensées, il descendit sa main jusque sous la mâchoire et le gratouilla. Heureux, le dragon gronda de bonheur. Soudain, l’Elémental bondit sur ses pieds. Il faillit s’emmêler les pinceaux et tomber tête la première par terre, mais se rattrapa juste à temps. Nathaniel releva la tête, le questionnant du regard. « Je sais ! « . S’exclama-t-il en réponse. Il grimpa sur le dos de Nath, et récupéra une sacoche, puis se laissa glisser jusqu’au sol. A genoux, il fouilla à l’intérieur, et en sortit un paquet de feuille volante. « Au final, je n’ai pas fait ça pour rien. Tu te rappelles que j’ai fait des recherches sur ma race ? Enfin, tu t’en rappelles mieux que moi, mais bref. J’ai recueilli les informations sur les plus hauts hiérarchiquement. Qui sait, si l’un d’entre eux est assez sympa, peut-être qu’il acceptera de me donner quelques conseils ». Raphaël regarda le dragon, qui lui renvoyait un regard dubitatif. Apparemment, il ne pensait pas que quelqu’un de très haut placé s’occuperait d’un petit tel que Raph, et encore moins de quelqu’un qui perd la mémoire. « Ah ! Je sais ce que tu penses, ils m’enverront balader, mais je peux toujours essayer ». Il chercha encore dans ses papiers, et finit par en brandir un, et le secouer sous le nez de Nathaniel, qui ne savait, évidemment, pas lire. «Que dis-tu si je recherchais Anwen Worthington ? C’est l’Esprit élémentaire de la glace, mais apparemment, elle contrôle aussi l’eau. Elle pourrait m’aider ». Comprenant qu’il avait déjà pris sa décision, le dragon ne protesta pas. Quand Raph était dans cet état d’esprit là, il ne pouvait rien faire pour l’en dissuadé. Mais, ce qu’aucun des deux ne savait, c’est qu’Anwen n’était plus une Elémental.

Ainsi fut prise la décision, et ils repartirent.  Ils cherchèrent avec acharnement durant trois semaines, remontant la piste. Raphaël préférait se dépêcher, bien que, l’ayant choisi comme objectif, même un mois plus tard, il se souviendrait encore de sa décision. Aussi, à force de se répéter chaque jour, cela repoussait l’échéance de l’oubli. Dernièrement, elle avait été aperçut dans les environs du berceau cristallin. Ou  plutôt, une femme ressemblant au portrait qu’il avait, avait été aperçut dans les environs. Ils étaient déjà tombés sur plusieurs fausses pistes, et Nathaniel commençait à perdre patience. Heureusement que Raph en possédait plus que lui. Même s’il espérait que cette fois-ci se serait la bonne, comme à chaque fois.  Ils montèrent donc jusqu’au berceau. Arrivé là eau, Raphaël laissa son regard porter au loin, admirant le paysage.  Tout était complétement gelé. Les arbres, les rochers, et l’eau. Rien n’y échappait. Les nuages presque permanents couvraient le ciel, et une fine neige tombait, tranchant sur les cheveux noirs de l’Elémental. Il resserra son manteau, et sortit des gants en laine qu’il enfila. Même s’il était habitué au froid, et que son élément lui permettait de supporter plus que la moyenne des personnes, il n’était pas affilié à la glace. Nathaniel, lui, ne souffrait pas le moins du monde du froid, même s’il n’appréciait pas vraiment. Tous deux restèrent un moment à regarder, puis Raphaël prit une pause. Il attrapa la viandé séchée dans les sacoches et commença à les manger. Ce n'était pas vraiment bon, mais ça lui remplissait le ventre. Il en donna quelques tranches à Nath, qui les mangea, puis s'éloigna et partit chasser le peu d'animaux qu'il y avait ici.

Nombre de mots:

Raphaël finit sa nourriture, attrapa sa gourde et en but un peu. Il tourna la tête vers le dragon qui venait d’attraper un lapin blanc. Il le lança en l’air, ouvrant la gueule. Le lapin atterrit dans sa bouche et il l’avala tout rond, sans même prendre le temps de croquer. Il se remit en chasse, même si savait que peu d’animaux vivaient ici. Raphaël eut l’idée de faire un feu, puis se dit que ça ne servirait à rien. Il n’allait pas tarder à repartir, faire un petit tour du lac pour voir si personne ne se trouvait ici, puis revenir au village qu’il avait quitté. Avec un peu de chance, il trouverait Anwen dans quelques jours. Il espérait beaucoup, mais bon, si ça lui permettait d’éviter de noyer tout le monde lorsqu’il s’énervait, ou ressentait une émotion un peu trop forte. Et puis, il se faisait remarquer, ce qu’il n’appréciait pas vraiment. Avoir toute une foule de personnes énervées autour de lui, n’était pas des plus appréciables. Encore heureux qu’il n’était pas très charismatique, sinon il attirerait encore plus l’attention. Lui qui détestait ça.

L’Elémental finit par détourner la tête et aperçut quelqu’un se diriger vers lui. Il plissa les yeux pour essayer de mieux voir, le soleil se reflétant sur la neige l’empêchant de bien voir. Il finit par voir que c’était une femme. De taille moyenne, est assez fine, des cheveux marrons, court. Elle était également accompagné d’un loup beaucoup plus grand que ses autres congénères. Quand elle fut plus près, il put voir qu’elle avait des yeux verts, plutôt jolie. Comme il était encore assis, il devait lever la tête. Il se demandait ce qu’elle voulait pour s’arrêter devant lui. Elle prit la parole, très ironique, et il eut sa réaction habituelle, il sourit et répondit. « Il n’y a pas beaucoup de bois dans les environs, et puis, je vais pas rester longtemps ici, donc tout va bien. Mais tu es un peu mal placé pour dire ça non ? ». Simple question rhétorique, mais elle ne semblait pas avoir froid elle. Par réflexe, et pour se réchauffer un peu les mains, il serra et desserra la main sur son bâton. Nathaniel ayant aperçu l’inconnue, avait tout de suite arrêté de chasser, et s’était rapproché, ses énormes pattes laissant de profondes marques dans la neige.

Raphaël la regardait dans les yeux, n’éprouvant pas la moindre frayeur. S’il avait peur de tous ceux qu’il rencontrait, il ne sortirait jamais de chez lui. Il n’était pas non plus détendu, se méfiant d’elle, comme à son habitude. Ca par contre, il pouvait le faire, bien que Nath suffisait la plupart du temps à ce que les autres s’approchent de lui, ou à être méfiant pour deux. Mais elle était différente. Elle n’avait pas l’air effrayé par le dragon, malgré son jeune âge. Elle devait être un peu plus vieille que lui. L’Elémental se dit qu’elle en avait peut-être déjà rencontré un. Ou alors qu’elle était difficile impressionnable. Il aurait pu faire beaucoup d’autres suppositions, mais il n’avait pas envie de se perdre dans des réflexions inutiles, qui n’aboutiraient sûrement jamais. Au lieu de ça, il se concentra sur l’instant présent. Et sur cette femme qui semblait vouloir lui tenir compagnie. Il lança un regard au loup blanc. Il semblait calme, et obéir à cette femme. Ou en tout cas être son compagnon. Ce qu’il voyait comme étant deux choses différentes. Ils devaient être comme lui et Nathaniel.

L’inconnue s’assit en face de lui, sans lui demander son avis. Apparemment, elle était quelque peu sans gêne. Ca ne lui déplaisait pas. Il n’aimait pas les politesses ennuyeuses et interminables. Elle reprit la parole, se présentant. Raphaël ne manqua pas de retenir le fait qu’elle est dit ‘’Anw’’, mais qu’elle avait enchaîné sur son prénom. C’était rare d’hésiter ainsi. Soit c’était une fausse identité, soit elle avait changé de prénom. De plus, le visage de la demoiselle lui disait quelque chose, mais il n’arrivait pas encore à faire un lien. Peut-être qu’il l’avait déjà croisé ce mois-ci. Parce que si elle lui disait quelque chose, il l’avait forcément déjà vu il y a peu, sinon il n’aurait pas ce sentiment. « Moi c’est Raphaël ». Il enchaîna aussitôt, curieux de savoir sur la dernière partie de ce que Bjergsen avait dit. « Pourquoi jeune homme de l’eau ? Ce serait-on déjà rencontré ? ». Question étrange, mais il s’en fichait. Elle avait beau s’être présentée, il ne lui faisait pas confiance. Surtout si elle connaissait sa race. S’il s’était déjà vu, il devait savoir comment. Mais d’après la réaction de Nathaniel, qui s’était assis derrière lui, le dragon ne l’avait jamais vu. Ce dernier était méfiant, fixant les deux inconnus, mais ne grondait pas.

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Raphaël observa la réaction de Bjergsen face à l’arrivé de Nathaniel. Elle ne semblait pas surprise, ce qui lui faisait dire qu’elle était, soit habituée, soit très peu facilement fasciné, ou apeuré, par les choses incroyables. Un dragon était quand même assez rare. Elle le détailla même quelques secondes, avant de revenir sur l’Elémental. A ce moment, le sourire qu’elle affichait jusque-là disparu, et un éclair de colère apparut dans les yeux marron de son interlocutrice. Il sentit que ce n’était pas dirigé contre lui, mais ne put s’empêcher de bouger légèrement les pieds, et les mains, se mettant dans une position un peu plus adéquate pour répliquer si elle décidait de l’attaquer. Elle finit par sembler se détendre lorsqu’elle se mit à caresser son loup, ce qui n’empêcha pas Raphaël de rester sur ses gardes, conservant son sourire amical. Dans le même temps, elle finit par lui répondre sur les questions qu’il lui avait posées. Alors comme ça, elle connaissait bien les Elémentals. Il était persuadé que tout le monde ne pouvait pas découvrir qui appartenait à quelle race sans avoir un contact régulier.

Il se retint tout juste de froncer les sourcils, lorsque Bjergsen dit qu’elle semblait le connaître depuis toujours, mais elle lui affirma ne jamais l’avoir vu. Bien qu’il sache que c’était inutile, il chercha dans sa mémoire. Etrangement, et encore plus pour son cas, il ressentait quelque chose de profondément enfouis en lui. C’était très étrange, et inhabituel. « Etrange, j’ai la même impression à ton sujet. En tout cas, tu dois avoir longtemps côtoyé les Elémentals pour pouvoir en reconnaître un du premier coup d’œil ». Il aurait bien voulu savoir ce qu’elle était, mais se retint tout juste. Quelque chose lui disait qu’il finirait par le savoir. Et au pire, il pourrait lui demander à un moment dans leur conversation, comme à son habitude, sans gêne. Mais quelque chose attira son esprit ailleurs. Un petit tremblement se fit ressentir. Raphaël bondit sur ses pieds, et Nathaniel s’agrippa au sol avec ses griffes, bougeant la tête d’un côté de l’autre, cherchant l’origine du problème.

Très rapidement, les secousses cessèrent. Raphaël tourna son regard vers le lac, et vit au milieu quelque chose en sortir. Restant très calme, comme à son habitude, l’Elémental essaya de mieux voir ce qu’il y avait. De loin, cela ressemblait à une grosse pierre, mais un peu trop bien régulière pour n’être que ça. Il vit Bjergsen s’avancer, et commencer à poser un pied sur la glace, très hésitante. Elle se tourna vers lui, et lui posa une question, qui lui fit agrandir son sourire. « Si tu veux tout savoir, je n’aurais pas attendu ton invitation pour y aller ». Oh ça non. Une pierre qui apparait mystérieusement en plein milieu d’un lac. Comment résister ? Il posa un premier pied sur la glace, qui semblait supporter son poids. Derrière lui, il entendit Nathaniel s’avancer pour les suivre. L’Elémental se retourna. « Désolé Nath, mais tu vas devoir rester là. Personnellement je crains pas grand-chose, même si la glace cède. Par contre toi, t’aimes pas l’eau, et en plus je voudrais pas que tu te noies ». Le dragon gronda de mécontentement, mais finit par céder face aux yeux bleus du jeune homme. Ce dernier tandis son bâton à Nathaniel, qui le prit. « Je reviendrais bientôt, promis. En attendant, fait attention à toi ». Vaincu, Nathaniel partit se coucher un peu plus loin, fixant les deux personnes du regard. Raphaël lui fit un dernier signe de la main, puis se retourna. « On y va ? » Sans attendre la réponse, il se mit à marcher.

Ils traversèrent le lac jusqu’à arriver au centre. Là, ils purent voir que c’était une stèle. Quelqu’un de mort quelque part sous l’eau ? Non, c’était autre chose. Il s’accroupit devant, les coudes posés sur les genoux, et lit dans sa tête, car Bjergsen savait sûrement lire. Il se releva, et tourna la tête vers Bjergsen. « Intéressant, je sens que je vais bien m’amuser ». Il ne faisait pas ça pour la récompense. Il s’en fichait royalement. Tout ce qui l’intéressait, c’était l’action. « Je sais pas pour toi, mais moi je dis : accepter la mission ». Aussitôt, un trou d’eau, assez large pour laisser passer un être humain, se forma un peu plus loin. Raphaël s’approcha de lui, restant quand même quelques pas en arrière. Il tourna la tête vers la jeune femme. « Et toi ? Tu comptes faire quoi ? ». Enfin, vue son état de femme enceinte, et en état avancé, elle allait peut-être dire non.

nombre de mots:

Raphaël attendit la réponse de Bjergsen, qui ne tarda pas à venir. Elle accepta rapidement, l’air d’être prête à se battre, ce qui ne l’étonna guére. En effet, au vue de son apparence, et de sa manière de se mouvoir, malgré le fait qu’elle soit enceinte, en disait long sur son expérience. Elle vit le regard de l’Elémental, et répondit. Il leva les mains pour se défendre, en un sourire désolé. « Eh ! Je n’ai rien dit. Et de toute façon, je comptais pas t’en dissuader, tu fais ce que tu veux ». Raphaël disait vrai. Son regard avait beau avoir insisté, plus par réflexe qu’autre chose, sur le ventre de Bjergsen, il n’avait jamais eu l’intention d’être moralisateur, ou encore de lui faire remarquer le danger qu’il pouvait y avoir. De toute façon, ça n’aurait servi à rien, elle n’avait pas l’air d’être une femme à qui on pouvait donner des ordres. De plus, c’était sûrement à peine si elle avait dû entendre ses mots, car elle s’était jetée directement dans le tunnel qui s’était formé. Raphaël observa quelques secondes l’entrée, un léger sourire aux lèvres. « Je sens que je vais pas m’ennuyer moi ». Entre quelqu’un de caractère, et une nouvelle aventure au début mystérieux, et à la suite prometteuse, il y avait de quoi.

Attendant quelques secondes, le temps qu’elle termine de dévaler le toboggan, coinçant ses vêtements dans son pantalon pour ne pas qu’il remonte durant la descente. Ensuite, il sauta dans le trou, pied en avant. Il glissa petit à petit, prenant de la vitesse. S’il ne trouvait pas un moyen de ralentir, il allait se faire très mal à l’arrivée. Se concentrant, il trempa son corps entier, accélérant encore sa chute, mais il l’avait fait en parfaite connaissance de cause. A peine une seconde plus tard, il vit la fin du tunnel, et eut juste le temps de fusionner avec l’eau. Il déboucha du tunnel,  et s’écrasa quelques mètres plus loin, sans dommage pour son corps aqueux. Quand il perdit enfin en vitesse, il rassembla l’eau de son corps, et se reforma. Il se redressa, pliant et dépliant les doigts plusieurs fois, faisant craquer ses articulations, tout en observant autour de lui. Qu’importe le nombre de fois où il faisait ça, l’instinct primaire avait toujours tendance à avoir peur. Raphaël avait son bâton en main, prêt à se battre au cas où. C’était une grande salle en pierre brut, et la seule chose qui brisait la monotonie de la roche était une arche qui menait à une autre salle.

Il ne semblait pas y avoir de danger, et l’Elémental posa le bout de son bâton au sol. Il semblait avoir baissé sa garde, mais en réalité, il gardait ses sens en alerte, toujours prêt à réagir au moindre son suspect. C’était facile, et difficile en même temps. En effet, les bruits s’entendaient parfaitement, mais ils résonnaient, et leur provenance devenait impossible à déterminer, que ce soit pour quelqu’un d’expérimenté, ou même pour un animal. Se tournant vers Anwen, il désigna l’autre pièce. « On a plus qu’à aller par-là » Il n’attendit pas vraiment de réponses, n’en faisant toujours qu’à sa tête. Il s’approcha de l’arche, mais vit quelque chose d’étrange. En effet, il avait l’impression de voir un léger voile tendu entre les deux colonnes. Il essaya de voir ce qu’il y avait derrière, mais se demanda si ce n’était pas une illusion, ou quelque chose comme ça. Passé ce voile séparément n’était sûrement pas une bonne idée. Il se tourna vers la jeune femme. « Ca va peut-être te sembler bizarre, mais je crois qu’on devrait passer cette porte en se tenant l’un l’autre ». Au même moment, Raphaël se dit que ses paroles pouvaient réellement être mal interprétées. Enfin, comme il n’en avait rien à faire, il ne changea pas ses paroles, continuant de la regarder dans les yeux, tendant la main vers elle. Attendant sa réponse, Bjergsen finit par accepter sa proposition. Elle devait se demander pourquoi il y tenait tant. En fait, il se le demandait également. Il suivait surtout son instinct, et, bien qu’il ne puisse pas s’en souvenir, cela lui avait souvent sauvé la vie.

La jeune femme se rapprocha de lui, et lui prit la main. Une fois fait, il sourit amicalement, puis se tourna vers la porte. Il s’en approcha, tendant la main vers la brume. Il la toucha et ressentit comme une légère décharge. Rien de bien douloureux. Puis il passa le bras à travers et se sentit soudain aspirer. La brume commença à le tirer vers elle, s’enroulant autour de son bras, et grimpant autour de son corps. Il resserra sa main sur celle de Bjergsen, pour ne pas être séparé. Un sourire d’excitation apparut sur son visage, pressé de savoir ce qui se cachait derrière tout ça. Il fut forcé d’avancer, et traverser la brume, tandis que cette dernière atteignait la main de Bjergsen, qui subissait le même sort. Il sentit son bras, lié à la jeune femme le tiré, subissant la force des deux tractions opposées. Mais, assez rapidement, elle le suivit à l’intérieur. Pendant quelques secondes, ils furent baladés en tous sens, perdant tout point de repère. Le seul qui restait était le contact avec la main de la jeune femme. S’ils ne s’étaient pas tenus, ils auraient été séparé.. La seconde d’après, ils sortaient du brouillard, debout, déboussolé. Raphaël cligna des yeux, s’habituant rapidement à la faible lumière, et observa autour de lui, pensant d’abord à observer le lieu avant même de penser à lâcher Bjergsen. Ne voyant pas de danger, il s’en rappela enfin, et finit par relâcher sa main. Il regarda derrière eux, mais ne vit qu’un mur. Ils n’avaient à nouveau qu’une seule solution, suivre le couloir. Ce dernier était plutôt court avec une bifurcation à droite au bout. La pierre était lisse, comme si de l’eau l’avait polie pendant des années. Il se tourna vers la jeune femme. « Bon, on a plus qu’à y aller ». Dit-il enjoué.

L’Elémental ne lui proposait pas de faire de pause, ce que la plupart des gens auraient fait pour une femme enceinte. Il la considérait assez grande pour qu’elle fasse elle-même cette demande. S’arrêter ne le gênerait pas, ils avaient tout le temps pour continuer leur petit voyage. Ils avancèrent dans le couloir, leur pas résonnant, empêchant de savoir si des gens pouvaient les suivre. Pendant un moment ils suivirent un simple couloir, et soudain, tombèrent sur trois choix. Raphaël comprit rapidement ce que cela suggérait. « Je crois bien qu’on est dans un labyrinthe. Si c’est le cas, il doit y avoir des pièges à volonté, et peut-être bien quelques monstres ». Dit-il, faisant par de ses pensées à Bjergsen. Comme beaucoup, Raphaël connaissait la technique de suivre un mur, et de s’y tenir jusqu’à la sortie. Mais ça ne marchait que si la sortie était en périphérie. Si elle était au centre, ils tourneraient en rond. De plus, si les murs pouvaient bouger, ça ne servait à rien non plus. C’était donc plus compliqué, et marcher en espérant tomber sur la sortie n’allait que les épuiser, et ils risquaient également de perdre leur calme, et paniqué. Ca n’arriverait sûrement pas à Raphaël, qui, malgré les apparences, restaient toujours imperturbable dans quasiment toutes les situations, mais il ignorait  quel effet cela allait avoir sur sa compagne de voyage. « Il y a peut-être des indices, qui sait ? ». Faux espoirs ? Peut-être, mais les énigmes sont faites pour être résolue, et il y a toujours des indices disséminés un peu partout, il suffit de les trouver, et d’avoir les bonnes capacités pour les voir et les comprendre.

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