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 L'écart à la tradition [Ninalyna]

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Mar 6 Oct 2015 - 18:33


Mots : 2 000

« Tu veux de l'eau ma jolie... ? Tiens, voilà pour toi. » La belle Orine caressa le museau de sa jument, qui piaffait de fatigue. Elle était nerveuse, peu rassurée et la belle dame avait du mal à la calmer. Ayant posé pied à terre un peu plus tôt, elle se permis une pause mérité. Le soleil était en train de tomber doucement, et elle souhaitait arriver au prochain village rapidement, qu'importe ce qu'il y avait sur sa route. Ses pieds la meurtrissait et l'équitation l'épuisait. La pauvre ne rêvait que d'une couche et d'un repas chaud.
Voilà maintenant plusieurs jours qu'elle avait du fuir son chez elle, hâtivement. Elle ne prit aucun vêtement, tout juste des vivres pour réussir à tenir le coup jusqu'à la destination la plus proche, avant de faire le plein et de repartir. Sa jument la suivit, heureuse d'avoir pu l'emporter avec elle, mais sachant que ça n'allait pas si bien durer. Bien qu'elle lui évitait de marcher, et lui permettait de distancer ses détracteurs facilement, mais Ninalyna le vivait particulièrement mal. Cette situation ne lui plaisait guerre...
Un bruit sourd retentit derrière elle, sur les chemins. Soupirant, elle attacha ses cheveux noirs contre son crâne, et tendit ses muscles pour mettre le pied à l'étrier « Essayons d'arriver à Junion avant la nuit. On raconte qu'ils ont des vergers remplis de pêches juteuses... Ca ne te fait pas envie ma belle ? » Claquant la bride, elle la fit avancer au trot, doucement mais surement.

Ninalyna était une Orine, tout ce qu'il y avait de plus courant. Elle vaquait entre les différents continents, prodiguant son Art, jouant du Koto à qui désirait l'entendre, revenant chez elle dans les périodes les plus creuses. Professeur de cet instrument, elle l'enseignait à des élèves en Maëlith, en faisant des apprenties, futurs prodiges. Elle avait hâte que ses filles réussisses à le maitriser, de manière à le faire entendre partout où elles passaient, que ce soit vu et entendu de tous. La musique était quelque chose de très sensuel et très subtil et il fallait en saisir toutes les nuances si l'ont voulait compléter son savoir.
Malheureusement, cette vie appartenait déjà au passé. La belle du fuir, à toute hâte, sa vie s'étant vu bouleversée par un homme. Ce type n'avait rien d'un amant, et encore moins l'allure d'un mari. Il était un lâche, un psychopathe, cherchant à faire siennes bien des femmes. Ninalyna ne passa pas à travers les mailles du filet, s'écrasant ainsi violemment contre le mur de la soumission. Il s'appelait Sven. Il était grand, beau, charismatique, attirant, et beau parleur. Quelqu'un qui savait manier les mots, qui savait délier sa langue avec facilité et parcimonie, pour plaire aux plus élégantes, comme aux plus rustres. Tout ce qu'il désirait, c'était une approbation, une acceptation totale, de manière à ce qu'elles s'accrochent à lui, lui jurant loyauté infinie. Mais Ninalyna était contraire à ces moeurs là. Orine cherchant un maitre, et pas encore atteinte de démence, elle décela le vrai du faux concernant Sven. Malheureusement, la pauvre n'était pas assez puissante pour lutter, pas assez puissante pour lui opposer une barrière imbrisable. Le simple non ne lui plut pas. Elle se détourna de lui avec ardeur, désirant qu'il la laisse dorénavant tranquille. Mais le blond n'avait pas juger cette situation sous cet angle, et il était impensable qu'il subisse un refus.
En somme, ce n'était pas tant le dédain dont elle faisait preuve qui le fit la traquer à ce point, c'était tout ce qu'elle avait, et tout ce qu'elle représentait. Beaucoup plus puissant qu'elle, mais bien moins intelligent, il procéda par la force, et captura sa puissance qu'il enferma dans un pendentif. Si elle trouvait cela un peu exagéré pour un simple non, elle apprit bien vite que son non ne le restreignait pas tant dans son amour, mais surtout, dans tout ce qu'il envisageait pour elle. Loin de lui l'idée de l'aimer et de la choyer. Il voulait la soumettre et profiter de sa condition, pour faire de cette Orine son Orine. Esclave ou maitresse, peut importait, tant qu'elle répondrait à ses ordres. Sven désirait un harem, une armée, ou un bordel, peut importait, mais il voulait marquer au fer rouge celles qu'il avait désigné. Elles périssaient de ses mains uniquement, jamais d'une autre. Ses conditions étaient rigides, et il ne dérogeait jamais à son crédo de meurtrier.

Ninalyna ne su pas exactement ce qu'il faisait de ces filles là. Peut être abusait-il d'elles, peut être s'en servait-il comme souillon pour prendre soin d'un manoir trop grand pour lui... Mais cela ne lui importait que peu. Assez égocentrique, elle réfléchissait à son bien être en premier, ignorant absolument celui de celles qu'elle ne connaissait pas. Elle ne voulait pas les sauver. Se mettre en danger inutilement... Non, elle voulait vivre véritablement. Ses doigts étaient fait pour jouer, sa bouche était faite pour chanter, et son corps était fait pour être aimer. Ses ambitions lui valaient de convoiter la place de Muse au sein de sa propre race, et de devenir professeur. Comment pouvait-il autant exagérer ? Comment pouvait-il autant la poursuivre au point de vouloir la kidnapper, l'assassiner ? Elle n'était alors plus en sécurité nulle part... Elle avait peur, dormait peu la nuit, et reprenait la route aussitôt le matin. Sa jument s'épuisait également, mais elle ne le voyait pas, essayant de la ménager, autant qu'elle se ménager. Mais cette situation de fuite ne durerait pas, cela serait impossible pour elle de continuer dans cette optique.
Alors elle réfléchit longtemps, essayant de se rappeler où exactement habitait son amie. Une magicienne, vivant non loin du lac de la transparence... Son but était donc d'aller là-bas, et elle trouverait le bourg en temps voulu. Pour le moment, il fallait se reposer et manger.

Une fois Junion atteint, elle donna sa jument à l'écurie, avant de se diriger vers l'auberge. Elle avait honte... Dans les luttes auxquelles elle avait survécu par miracle, ses vêtements s'étaient à moitié fait arrachés. Ainsi, son kimono, en plus d'être maculé de saleté, se voyait également cranté au niveau des extrémités. Ninalyna n'avait pas l'habitude d'apparaitre comme cela en public, ni même de subir un tel harcèlement. Ses journées étaient faites de pleurs, et ses nuits de torpeur. Le moindre bruit la faisait sursauter, la faisait hurler, et elle désirait, par dessus tout, trouver la paix. Encore une fois, la mort n'était pas envisageable.
Ainsi, elle réfléchissait à trouver un mercenaire, un garde du corps, mais à qui faire confiance ? Comment donner sa vie à un homme ou une femme, qui ferait forcément le travail de qui payerait plus cher ? Elle n'avait pas eu le temps de prendre sa fortune... Et était partie avec quelques piécettes qui, déjà, manquaient à sa bourse. Son cheval coûtait cher entre soin et fourrage, et louer un lit à l'auberge également. Si d'habitude elle était généreuse ici, elle se fit radine. Mais au moins, c'était la sécurité assurée au lieu de se cacher dans des fourrés blindés d'animaux agressifs et mortels.

Comme prévu, le soleil se coucha, sur des champs à perte de vue. Des vergers magnifiques, scintillants presque. Ici, la pêche était peu chère, et l'Orine en prit quelques unes, pour les manger dans sa chambre, et les emporter avec elle. N'ayant rien perdu de l'élégance qui la seyait si bien, elle prit place sur un banc qui tenait le coup un peu par hasard, et commanda un repas du soir. Des badauds vinrent l'entourer, lui jetant des coups d'oeil curieux, sans ne serait-ce que la toucher. Après tout elle était comme eux, sale et démunie.
Une fois le repas fini, elle passa par la salle d'eau qui la répudiait -bassine commune où un peu tout le monde passait- pour prendre possession de sa chambre. Admirant la nuit à la fenêtre, elle se hâta de fermer les volets, et de verrouiller la porte. En contre bas, elle entendait les rires gras et les cris des soulards, qui auraient la tête pleine d'alcool pour le travail du lendemain.
Mais qu'importait.
L'Orine passa une nuit agitée, mais elle eut le mérite de dormir au moins six heures.
A l'aube, elle se réveilla, et se hâta de s'habiller. Une fois sa toilette de chat effectuée, elle se rendit dans la salle principale, où les plus matinaux mangeaient déjà pour aller travailler au verger. Lorsqu'elle s'assit à une table, elle eut la visite d'un homme étrange, dont elle se méfia immédiatement. En fait, c'était simplement un contrebandier faisant sa tournée « Les armes ne doivent pas être très courantes par chez vous, ça servirait p't'être pas à grand chose que je vous en vende... », « Eh bien je vous avouerai que je ne sais pas tenir une épée, en revanche si vous avez des gardes du corps à me recommander, où si vous savez où je peux trouver un tailleur spécialisé en kimonos... », « Eh bha, c'est qu'on est une princesse ? Désolé jolie fleur mais ici, t'es dans la boue jusqu'au cou. Y aura personne pour te tailler des tissus, ou pour te protéger. », « Et vous gentilhomme ? », « J'suis pas un gentilhomme, et j'suis pas là pour servir les d'moiselles en détresse. Sauf contre forte rémunération. », « C'est à dire que ma bourse commence à se réduire et... », « Rémunération en nature, j'entends héhé... » Nina se figea, avant de toiser son interlocuteur du regard. Sa voix se fit plus tranchante « Oubliez ma demande. En tout les cas, je ne vous achèterai pas d'arme, vu que je ne sais pas m'en servir. » Tout à coup offusquée, hautaine, elle se leva et partit de l'auberge pour rejoindre sa jument qui l'attendait plus loin. Avec un peu de chance, elles atteindraient le lac rapidement et pourraient enfin rencontrer son amie qui la protègera et l'hébergera.
Avant de quitter sa chambre, elle pria Dasha et Harabella, leur suppliant de lui donner la grâce et la direction, pour continuer à échapper aux truands, et pouvoir enfin vivre libre.
Arrivant près de son animal, elle lui donnant un fruit avec lequel il se régala et elle monta sur son dos. Ses cuisses lui faisaient mal, courbaturées depuis des jours, elle ne pu s'empêcher de gémir lorsqu'elle les écarta sur la scelle. Ninalyna ne chevauchait pas en amazone, du moins elle ne le faisait plus. Peu pratique, et ici, elle ne désirait pas être belle et élégante, elle voulait être rapide et à l'aise et de toute manière, il fallait qu'elle se rende à l'évidence : personne ne se rappellerait d'une pauvre Orine crasseuse, au kimono déchiré. Avec de la chance, elle arriverait à en avoir un nouveau dans sa nouvelle vie mais elle en doutait... Le contrebandier n'avait pas tort : les villages ne recelaient que peu de tailleurs.
Soupirant, elle fit avancer le cheval, prenant sur elle, partant vers le soleil, en espérant que dans ses malheurs, un bonheur vint la combler un jour...
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