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 Tigre & Lion | ft. Erza

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Eerah
Æther des Bergers et des Wëltpuffs

Æther des Bergers et des Wëltpuffs
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Eerah
Ven 27 Mar 2015, 03:13


Le Déchu s’éveilla lentement, étirant ses bras de part et d’autre du large lit. Il fit mine de se redresser, avant d’abandonner, et préférer la caresse des draps. Il était tôt ; son horloge interne avait travaillé, mais aujourd’hui, il n’avait rien à faire. Ou plutôt, il avait sciemment décidé qu’il ne ferait rien. Une semaine de repos, ce n’était pas beaucoup demandé dans une vie de royauté, et personne ne viendrait se plaindre, de toute manière. Une forme à ses côtés ondula en dehors du lit, et le chuintement d’une robe enfilée se fit entendre. Quelques secondes plus tard, un doigt se posa sur ses lèvres, fin et doux, jusqu’à ce qu’une paire de lèvres parfaite se substitue à celui-ci. Il sourit et rendit le baiser, alors que Queen passait une main sensuelle sur sa poitrine. « Allez. Je vais bosser. J’ai entendu dire qu’une des filles avait été frappée hier soir, par un Démon. ». Le Roi acquiesça sans bruit. Quelques heures plus tôt, il était encore au cœur de la Coupe des Nations, et la fête battait son plein. Après son entrevue avec la Khaleessi, il avait passé le temps en mettant à l’épreuve les nouvelles récoltes d’herbes opiacées, pour finalement s’asseoir autour d’un verre avec ses Vincidi. Et puisque l’Ophaniel n’avait comme lui pas prévu de finir la soirée seule, ils s’était entendus pour un prolongement de la fête chez lui. Pour l’un comme pour l’autre, ça n’avait pas plus de valeur qu’une invitation à déjeuner. Elle fila sans qu’il ne la retienne et il entendit au loin le battement d’ailes s’éloigner de plus en plus. La tête lourde, il la laissa retomber sur son oreiller, et sombra rapidement dans le sommeil.

Lorsqu’il se réveilla à nouveau, le soleil avait couru sur la courbure du ciel, et Midi approchait. Dans un bâillement, il s’extirpa des draps, nu, et traîna les pieds jusqu’à la cuisine. Le panneau coulissant qui menait sur le jardin était ouvert ; le bruit du ruisseau parvenait de l’extérieur, mêlé aux piaillements des oiseaux. Chantonnant à voix basse, il prit son panier, alla récolter une demi-douzaine d’œufs dans un petit enclos à l’arrière du domaine. L’autonomie dont il disposait lui convenait parfaitement. Si le monde arrêtait de tourner à l’extérieur de la barrière rocheuse qui le séparait de celui-ci, il pourrait continuer à vivre comme il le souhaitait. De l’eau, de la viande, des légumes à volonté. Il retourna à l’intérieur, alluma le réchaud et commença à alimenter le petit foyer dont il se servait pour faire cuire sa nourriture. Une semaine pour se reposer, faire ce qu’il voulait de ses journées, profiter du soleil. Joignant le geste à la pensée, il se tint sur la terrasse, yeux clos, le visage tourné vers l’astre lumineux. Oui, une semaine parfaite en perspective.

Un son inconnu s’invita à l’harmonie ambiante, le tirant de sa rêverie. C’était sourd, régulier. Il tendit l’oreille, et s’approcha du sofa sur la pointe des pieds. Un ronflement. Et pas n’importe quel ronflement ; celui d’Erza Taiji. Il demeura figé, interdit, avant de se souvenir l’avoir amenée jusque-là, le soir précédent. « … Meeerde… ». Si jamais elle avait entendu ses ébats avec Queen, il était bon pour en entendre parler jusqu’à la fin des temps. Le fait qu’il soit nu pour l’accueillir n’allait en rien aider. Sans un bruit, il se glissa jusqu’à sa chambre, et fouilla parmi les vêtements éparpillés, jetant de côté un des sous-vêtements de la Vincide de la Luxure, qui n’avait visiblement pas jugé utile de le remettre. Finalement, sa main se referma sur un pantalon de toile, et il l’enfila avant de retourner prestement dans la pièce à vivre. Elle dormait toujours. Soulagé, il alla jusqu’à la poêle en train de chauffer doucement. Sa présence risquait de réduire les possibilités de tranquillité à néant. D’un autre côté… Il ne pouvait s’empêcher d’éprouver une euphorie inexplicable. D’un geste expert, il cassa quelques œufs sur le bord du plan de travail, et déversa leur contenu sur le métal brûlant. Bientôt, une odeur caractéristique emplit la maison. La Réprouvée ne semblait pas vouloir se réveiller ; il comptait sur le lard et le jambon grillé pour la tirer de sa torpeur. L’effet ne se fit pas attendre : les ronflements s’espacèrent, plus inspirés, comme si elle se gorgeait inconsciemment de l’odeur de viande. Il sépara le plat en deux, en versa une partie dans chaque assiette, et les posa sur le comptoir de la cuisine avant de sortir se laver dans le ruisseau. Elle trouverait d’elle-même le chemin de la nourriture, aucun doute là-dessus.



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Lun 30 Mar 2015, 02:41

C'était comme... elle n'aurait su le décrire. Comme un besoin de se lever pour faire quelque chose.

A moitié endormie, Erza avait commencé à bouger inconsciemment. Ce fut le sol qu'elle rencontra à la place du matelas moelleux ou de l'odeur appétissante, sol qui souffrit sans doute plus qu'elle. Se redressant, elle resta en position assise un moment avant de se frotter la tête en baillant bruyamment. Faisant quelques mouvements de la bouche pour chasser le goût pâteux qui imprégnait sa langue et son palais, elle finit par se rendre compte qu'elle était dans un endroit inconnu. Qu'avait-elle encore fait la veille ? Pourtant, elle avait décidé d'arrêter de fréquenter les tavernes. En réalité, elle avait également décidé d'arrêter de boire, mais ça, même si elle y mettait de la bonne volonté, c'était bien plus dur à réaliser que ce qu'elle voulait faire croire. Aussi, elle répétait à qui voulait l'entendre qu'elle ne touchait plus à l'alcool, ou un peu de temps en temps pour s'amuser, mais, en réalité, la vérité était un peu autre. Elle essayait, mais finissait toujours par craquer en se disant que c'était la dernière fois. Elle finit par soupirer, regardant son corps pour vérifier qu'elle était au moins habillée. Oui parce que, ça, elle avait arrêté. Les bonshommes dont elle ne se souvenait même plus le visage et dont elle ne pouvait pas se souvenir du prénom pour ne l'avoir jamais connu, c'était vraiment de l'histoire ancienne. L'odeur vint de nouveau chatouiller ses narines. Elle n'était pas nue et, en plus, la personne chez qui elle créchait lui avait laissé un cadeau culinaire. Le pied !

Elle finit par se lever, ne se posant plus de questions sur ce qu'elle avait fait la veille. Elle avait faim, très faim. Aussi, en découvrant les œufs cuits et la viande succulente qui trônait à côté comme la plus vile des tentatrices, elle finit par dévorer le tout. Quant à la deuxième assiette, elle se dit simplement que si la personne qui l'avait posé là était assez débile pour la laisser refroidir, c'est qu'elle n'en voulait pas. Elle lui attribua donc le même sort, toujours dans un état de semi-veille. Puis, elle regarda autour d'elle. « Oh... c'est amusant ces trucs... ». Elle s'approcha de l'un des volets coulissants avant de le titiller du doigt. « Comment ça s'ouvre ? ». Le faire glisser ne lui vint même pas à l'esprit. Elle voulait sortir de la pièce pourtant. Comment faire ? Ça ne devait pas être une porte. Elle regarda autour d'elle et commença à fouiller, ouvrant les portes des placards dans l'espoir, peut-être, d'y apercevoir une autre pièce. Non. Elle avait beau se parler à elle-même pour essayer de résoudre le problème, elle ne trouvait aucune solution. Elle était enfermée. Fronçant les sourcils, elle retourna auprès de l'étrange volet. Avançant son doigt, elle appuya plusieurs fois, semblant fascinée par la chose, jusqu'à ce que celui-ci traverse la toile, emmenant avec lui son poing, son bras et elle. A quatre pâtes par terre, elle grogna, se doutant qu'elle venait de faire une bêtise. « Hé m*rde ! ». Bordel, où est-ce qu'elle était ? Passant par la porte qu'elle venait de « créer », elle se retrouva dans un couloir. « Pfff... ». Les énigmes l'agaçaient. « Oh ?! Y a quelqu'un ou pas là ? ». Traînant des pieds, elle finit par comprendre, en vue de la perceptive nouvelle (ou de son état d'éveil un peu plus avancé), comment marchaient les volets. Elle en poussa un au hasard d'un geste désinvolte, comme pour s'assurer qu'elle avait bien saisi. Il donnait sur une chambre aussi déserte que le reste de cette maison étrange. C'était très différent du château Malkavian. Là bas, les portes étaient lourdes et en chêne, pas aussi fragiles que des fillettes de six mois et demi. « Bon... ». Qu'elle puisse au moins trouver des indices sur sa localisation. « Hum... ». Elle s'avança vers une sorte de penderie. Il y avait des vêtements d'hommes. Elle en prit un au hasard avant de le renifler. Ça sentait pas le vieux bouc alcoolique déjà. Et puis, sincèrement, est-ce qu'un vieux bouc alcoolique vivrait ici ? Il casserait tout en cinq minutes et demi. Non. C'était quelqu'un de sophistiqué, un peu au moins, quelqu'un de « tranquille ». Elle finit par sauter sur le lit, croisant les jambes, les mains derrière la tête. « Bon... je vis dans une maison qui semble faite en papier, l'espace est épuré, c'est simple, c'est silencieux... qui suis-je ? ». Elle regarda autour d'elle. C'était un homme déjà, qui avait un énorme lit. Elle finit par pester « Raaa mais à moins d'être un vieux sage obèse à la retraite, j'vois pas qui pourrait vivre ici sans tout casser moi ! ».
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Eerah
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Eerah
Jeu 02 Avr 2015, 01:25


Le Déchu se tassa contre les galets en soupirant longuement, jusqu’à passer la tête sous l’eau. De toutes les choses qui méritaient d’être vécues, il y avait bien ce petit plaisir-là. Sentir le courant frais rouler sur chaque parcelle de sa peau était extatique. Ses muscles se détendirent jusqu’à ce qu’il se laisse reposer complètement au fond du cours d’eau, ne laissant à la surface qu’un fin rai de bulles. Il n’avait pas choisi l’endroit au hasard, cette vallée, le cœur d’un ancien volcan endormi depuis des millénaires, était parfaite. La chaleur montait de la terre et formait un microclimat tropical, unique en son genre, et d’un bord du cratère dévalait le torrent qui se muait petit à petit en calme cours d’eau, pour disparaitre plus loin au cœur d’une faille. Eerah demeura au fond de l’eau jusqu’à ce que ses poumons le brûlent, et remonta à la surface avant d’inspirer profondément. Pendant un instant il s’acharna à garder ses pensées éloignées de la Réprouvée, envisageant les plans à venir de l’avant-poste au cœur des Îles Suspendues ; mais il finit par retourner sous l’eau en songeant au souvenir encore limpide qu’il avait de son corps et de ses formes. Ce Lucain… Des guerres avaient été déclarées et perdues pour moins que ça. Comment pouvait-elle l’aimer ? Au fond du cours d’eau, le Dædalus s’assit, soufflant tout l’air de ses poumons pour se maintenir sous la surface, les jambes croisées. Il y avait plusieurs scénarios possibles. Maintenant qu’il était au pouvoir, il avait pris conscience des moyens à sa disposition, et notamment des hordes d’assassins et mercenaires prêts à tout pour quelques pièces d’or. Ainsi il ferait croire à un accident, et Erza viendrait naturellement se consoler dans ses bras. L’inconvénient majeur résidait dans le fait que Lucain serait érigé au rang de martyr. Non, il fallait qu’il retourne la situation à son avantage, en poussant l’ange à se compromettre lui-même, à…

Il stoppa net le flux incessant de pensées lorsqu’il senti l’une de ses plumes lui rester dans la main. Il avait dû chercher quelque chose à agripper, et son appendice dorsal avait fait office de souffre-douleur. Pourtant son plumage était solide, il ne s’effeuillait pas si simplement. Du bout des doigts, il tâta sa ramure, et une demi-douzaine de ses semblables se détachèrent pour être emportées par le courant. Une exclamation étouffée, un nuage de bulles et il perçait la surface, tournant dans tous les sens pour parvenir à saisir son aile et l’examiner un peu plus. « Non, non… ». D’autres plumes noires tombèrent. Une mue ; il ne manquait plus que ça. Sa semaine de repos semblait de plus en plus compromise. Toujours nu, il attrapa une serviette, l’enroula autour de sa taille et marcha jusqu’à la bâtisse, les ailes toujours étendues, pour leur permettre de sécher plus rapidement. Perdre ses plumes était une horreur, devoir les détacher lorsqu’elles étaient humides tenait de l’enfer sur terre. De mémoire de Déchu, personne n’avait jamais considéré sa mue comme un moment agréable. C’était utile, indispensable, on était souvent ravi de son nouveau plumage, mais sur le coup, c’était une étape difficile. Un peu trop brusquement, Eerah tira le volet coulissant, marcha rapidement à travers la salle principale, trop agacé pour noter l’absence de ronflements, franchi la porte du couloir et alla jusqu’à la salle de bain, en passant devant sa chambre à coucher. Manœuvrer dans un bâtiment avec ses ailes sorties était aussi simple et sain pour le mobilier que d’inviter un Démon à visiter l’appartement d’une Orine. Sur la courte distance qui le séparait du placard dans lequel il conservait ses huiles essentielles, il brisa un pot de fleur et renversa plusieurs rangées de livres. Chaque nouveau bruit de fracas dans son dos augmentait son niveau d’agressivité. D’un coup de main rageur, il tira à lui la porte de l’armoire, et en sorti une petite fiole translucide. Il en versa une bonne quantité dans le creux de sa main, et commença à l’étaler sur l’extrémité de ses appendices dorsaux. On appelait ce produit du Niphlen, et il avait pour propriété de détendre la peau au niveau des calamus. La chute des phanères se faisait plus doucement et sans douleur. Sans ça, la mue s’apparentait souvent à un arrachage de cheveux, poil après poil. Pendant plus ou moins une semaine, il allait tapisser le sol de sa maison d’un drap ébène ; et ça promettait d’être exténuant.

Lorsqu’il eut finit, il remua légèrement les ailes, par courts battements, pour imprégner le produit et le laisser se répandre entre chaque plume. Il aurait voulu pouvoir vérifier dans une glace qu’il n’avait pas l’air trop dépenaillé, mais son domicile ne comportait aucun miroir, compte-tenu de l’utilisation limitée qu’il pouvait en avoir. Las et déjà fatigué par avance, il marcha jusqu’à sa chambre, prenant garde cette fois de ne rien renverser de plus. Du bout des doigts, le Déchu longea le mur, ouvrit le placard et se saisi d’une chemise et d’un pantalon, laissant tomber sa serviette d’un mouvement de hanche. Curieux tout de même, qu’Erza ai si brutalement cessé de produire ce ronflement si caractéristique. Il enfila un caleçon moulant, jeta son haut sur le lit, et mis son pantalon. Comment expliquer à quelqu’un comme la Réprouvée ce qui était en train de lui arriver ? Elle allait surement poser des questions gênantes, faire quelque chose de stupide, comme d’habitude. Profitant de quelques instants de répit avant qu’elle ne se réveille, il alla s’asseoir sur le lit, cherchant à tâtons sa chemise. Lorsqu’il recontra un orteil, il faillit faire un arrêt cardiaque, et soupira si longuement et si profondément qu’il ne lui restait plus qu’à se laisser chuter en avant, face contre le drap, ce qu’il fit sans plus attendre.



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Sam 11 Avr 2015, 12:41

Un sourire sur le visage d'Erza ne tarda pas à apparaître quand elle entendit des bruits dans la maison. Il y avait quelqu'un ! Le propriétaire sans doute. Quoi que... vu le raffut que l'individu faisait, elle se demandait si elle n'était pas en train de se faire cambrioler. Enfin, pas elle directement mais bon, si le propriétaire rentrait et trouvait sa maison vide, il l'accuserait sans doute et elle serait obligée de l'assommer pour pouvoir partir tranquillement. Après tout, elle n'avait rien demandé à personne, elle. On l'avait amené ici contre son grès ! Oui ! Parfaitement ! Donc si le propriétaire se faisait cambrioler, ce n'était pas son problème dans le fond. Elle resta donc parfaitement étendue sur le lit, bougeant les orteils en attendant que le mystérieux inconnu daigne venir à elle. S'il s'agissait d'un Démon, elle l'assommerait directement. Elle n'aimait pas perdre son temps à bavarder avec qui n'avait pas de cerveau. A croire qu'elle se pensait intelligente.

« Hum... ». Voilà, les choses allaient enfin devenir intéressantes. Aux bruits de pas qui se rapprochaient, elle en concluait qu'elle verrait bientôt de qui il s'agissait. Et lorsque Eerah entra dans la pièce, à moitié nu, un des sourcils de la jeune femme se leva. Son sourire s'agrandit. Bien sûr, elle aurait dû s'en douter. Il n'y avait que lui pour vivre dans une maison avec des portes bizarres et à la décoration aussi épurée. Après tout, il n'avait pas besoin de contempler bibelots et autres choses inutiles. Il était aveugle. Bon, mais, quoi que fut sa maison, au moins, il était propriétaire. Elle non. Peut-être était-ce mieux d'ailleurs qu'elle vive au Château Malkavian sans avoir à se préoccuper du ménage et de toutes ces choses sans importance qu'elle n'avait jamais fait de sa vie. Pour une fois, elle resta silencieuse. Il ne l'avait pas vu, c'était étrange. A cette pensée, elle faillit rire mais se retient. Seulement, quand Eerah laissa tomber sa serviette, le deuxième sourcil de la jeune femme vint rejoindre le premier. Ah ces aveugles ! Aucun sens des convenances. Ça aussi, ça faillit la faire rire. Après tout, elle, si elle avait pu vivre toute sa vie nue, elle l'aurait fait volontiers. C'était plus pratique, sauf pour se battre, il fallait le reconnaître. Bougeant de nouveau ses orteils, elle se demanda si elle ne ferait pas mieux de lui dire qu'elle était là. Mais il finit par venir de lui-même après lui avoir balancé sa chemise dessus. Hilare, la jeune femme se retenait toujours de rire mais son regard se faisait de plus en plus malicieux. Voilà que sans l'avoir demandé, elle se retrouvait observatrice de la vie d'Eerah quand il était seul.

Il attrapa son orteil et là, elle se mit à rire alors qu'il s'écroulait à ses côtés. « Ha ha ! Si t'avais mis tes doigts dans ton nez, j'aurai pas pu me retenir de rire plus longtemps ! ». En fait, elle se rappelait de la veille, lorsqu'elle lui avait sauté au cou, avant que Jun n'intervienne. Elle lui revaudrait ça à ce sale traître ! « Bon mais j'ai cassé ta porte. Enfin, l'une de tes portes. J'arrivais pas à comprendre comment ça marchait et sans faire exprès je suis passée à travers. C'est que... c'est pas très solide ces machins là. ». Faute avouée, à moitié pardonnée non ? La Réprouvée prit la chemise du Déchu pour lui mettre sur la tête. « Tiens, comme je suis là, je t'aide. Tu peux la mettre, ou pas d'ailleurs ! ». Elle ricana. « Je pensais que c'était une sorte de retraité qui habitait ici mais bon, c'est toi. Ça te va bien. D'ailleurs... comme j'essayais de te dire hier, c'est bien, t'as l'air d'avoir pris du grade ! Tu fais des discours pour le roi maintenant ! C'cool ! Bon, mais j'espère qu'il te paye bien au moins. Sinon je lui casse les dents moi à celui là. D'ailleurs je sais même pas qui c'est. Il doit vivre dans un palais et sortir toutes les lunes pleines encore. Bof, t'façon les rois... ». Elle s'interrompit, le fixant un moment. « Ça va toi ? Non parce que bon, c'pas que j'aime pas quand tu t'étends à côté de moi, mais t'en as fait du bruit en rentrant chez toi. J'suis sûre que t'as cassé plus de choses que moi. T'es sûr que tu habites là ? Y a quoi à faire dans le coin ? On pourrait se balader un peu nan ? ». Elle scruta une plume qui semblait tenir à rien. Elle l'attrapa, la chose lui restant dans les mains. « Oh mais c'est drôle ! ». Elle rit. « Je la garde, je pourrai dire que j'ai une plume de toi comme ça ! ». Elle s'interrompit. « Tu crois qu'il y a des gens qui collectionnent les plumes ? Ce serait bizarre nan ? Un peu effrayant... genre ils devraient mettre des étiquettes pour savoir à qui elles appartiennent. Genre... plume d'Eerah. Et puis, tu crois qu'ils demanderaient, genre... je peux avoir l'une de vos plumes s'il vous plait ? Ou qu'ils essaieraient de les voler. Voleur de plumes... ça ferait un métier bizarre... hum... ». Elle rit. « Bon, on fait quoi ? ».
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Eerah
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Æther des Bergers et des Wëltpuffs
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◈ YinYanisé(e) le : 20/07/2013
Eerah
Mar 21 Avr 2015, 00:30


À l’évocation de feu sa porte, il grogna un « Humph » peu concerné à la face du lit, et rampa de quelques centimètres supplémentaires en avant. C’était Erza après tout ; il ne pouvait pas réellement lui en vouloir. Il en ferait livrer une dans la soirée, et elle serait comme neuve pour que la Réprouvée puisse la détruire à nouveau. Le Déchu nota dans un coin de son esprit de lui apprendre à s’en servir. Lentement, il pivota, pour recevoir sans délai sa chemise sur le visage. D’un geste du bras, il l’écarta ; il allait peut-être suivre le conseil de la jeune femme et ne pas l’enfiler, ces ailes ne pourraient lui en être que reconnaissantes. Satisfait de son choix, Eerah retourna à sa tentative de suicide, en écoutant distraitement l’objet de ses fantasmes parler. Définitivement, il avait beaucoup de choses à lui expliquer ; il attendit qu’elle ait finit pour s’asseoir en tailleur et caler son regard aveugle dans le sien. « Erza… Le Roi, c’est moi. C’est pour ça que j’ai prononcé le discours hier. Et tu es actuellement dans ce qui me sert de palais. ». Ce qu’il pouvait être rébarbatif. Il avait l’impression d’entendre les vieux grincheux de la bibliothèque lorsqu’il parlait. Erza, elle, était libérée, délivrée, parlait franchement, sans détour, sans périphrase, euphémismes ou métaphore. Il lui enviait ce trait de personnalité si rafraîchissant. Il lui enviait aussi sa candeur, son innocence, sa… Son péché faisait encore des siennes. Plus il l’entendait parler, plus il voulait lui arracher cette facilité à la discussion pour se l’approprier et devenir à son tour, « le gars cool ». Sans réfléchir, il avança sa main et coinça son nez entre deux doigts. « Ce qu’on fait ? Tu essaie de récupérer ton nez, et tu échoue. Ça marche ? ». Sans attendre de réponse, il souleva le drap pour l’emprisonner dessous, et quitta la pièce à toutes jambes, évitant instinctivement les objets qu’il savait se trouver sur son passage. Un côté blasé et pragmatique de son esprit s’activa en vain, dépité devant la futilité de ce genre d’activité. Mais il lui fallait au moins ça pour oublier ce qu’il y avait de plus préoccupant, à savoir la trainée de plumes sombres qu’il laissait dans son sillage. Le plus longtemps il pourrait reporter l’instant où il faudrait s’asseoir et expliquer à la jeune femme ce qu’impliquait une mue, mieux il se porterait. L’ironie voulait que son comportement déviant fût directement lié à ce qu’il cherchait à mettre de côté en l’adoptant, et l’ultime farce était qu’il en était pleinement conscient, mais non désireux d’en tenir compte.

Une fois sorti de la maison, le Dædalus parti immédiatement à droite, contournant le coin de la maison pour se diriger en courant vers la cascade qui donnait naissance au petit étang. Il avait l’avantage de connaitre les lieux ; même en usant de ses yeux, Erza n’aurait jamais pu déceler ce qu’il s’apprêtait à lui montrer. En quelques enjambées, il grimpa les roches jusqu’au sommet de la chute d’eau, pas plus haute que la maison elle-même. Une fois au bord, il se pencha, attendit que la Réprouvée parvienne jusqu’à lui. « Pas trop essoufflée ? Je t’ai connue plus vindicative… ». Il faut dire qu’il s’était considérablement entrainé depuis leur première « confrontation », aussi bien physiquement que mentalement. Dommage que la jeune femme doive passer du temps avec lui la semaine où tous ces efforts étaient balayés par son comportement adolescent. Dos à la chute, il lui adressa un large sourire, mimant avec le pouce le nez volé, toujours dans sa main, et fit un pas en arrière, tombant droit vers les remous d’écumes se formant à la surface de la mare. Une grande éclaboussure, puis plus rien, le fracas de l’eau repris son rythme, et la seule trace du passage du Déchu était une plume noire dérivant lentement le long du courant.

Quelques mètres plus bas, sous terre, Eerah émergea avec fracas. Ravi de son petit effet, il sorti de la cavité remplie d’eau, et ébroua ses ailes. C’était un endroit particulier, secret, qu’il avait mis à jour lorsqu’il avait fallu aménager le creux du volcan ; pour pouvoir installer en paix le ponton de pêche, il avait fait couper le cours de la rivière un peu plus haut. On avait pu alors voir l’eau de la mare s’écouler non pas dans le sens du courant mais dans un canal d’ordinaire dissimulé par l’écume. Le passage consistait en un toboggan de roche lissé par des siècles d’érosion ; après quelques secondes de descente, il aboutissait dans un petit lac sous-terrain, lui-même hébergé dans une grotte conséquente. C’était ce qui restait d’une ancienne poche de magma, vidée des années après que le volcan se soit éteint. Il savait que plus loin, au fond de la grotte, on pouvait trouver un passage dérobé, taillé en escalier, qui remontait à la surface, signe que quelqu’un, jadis, avait découvert avant lui ce temple minéral. Pourtant, on y trouvait rien de particulier, rien de plus qu’une grotte vide, à l’écho remarquable ; du moins c’est ce qu’il avait cru en y arrivant la première fois. Un ouvrier l’ayant suivi l’avait informé de la véritable valeur de l’endroit : son plafond était constellé de cristaux lumineux aux multiples couleurs, allant du bleu turquoise au vert émeraude. Un spectacle de plus qu’il ne pourrait jamais contempler. Mais pour l’aveugle, il ne s’agissait pas de beauté, de plaisir des yeux : il aimait cet endroit car on pouvait s’y sentir hors du monde, caché dans un lieu que personne ne serait jamais capable de découvrir. Il n’y régnait jamais un silence complet, car le clapotis de l’eau résonnait sans fin, mais il était suffisamment discret pour faire office de fond sonore. C’était le genre d’endroit où le temps s’écoulait plus vite, où l’on pouvait rester allongé des heures durant sans ayant rien d’autre à faire. Sourire aux lèvres, il s’assit au bord du bassin, pour n’y laisser tremper que ses pieds, attendant patiemment que la téméraire le suive.


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Mer 29 Avr 2015, 13:29

Un rire s'échappa des lèvres d'Erza. « Toi, le Roi ? ». C'était une bonne blague. Quand elle l'avait connu, il était masseur à Megido. On ne pouvait pas devenir roi en commençant masseur, ce n'était pas dans l'ordre des choses. Quoi que, l'ordre et la Réprouvée n'étaient pas de grands amis. Elle allait parler pour se moquer de lui un peu mais la main d'Eerah vient pincer son nez. Elle ouvrit de grands yeux. A quoi jouait-il encore ? Un grand sourire germa sur son visage avant qu'elle ne râle, emprisonnée sous les draps. Il allait le lui payer ! Elle se débattit avec la couverture avant de se redresser, fixant la pièce vide. « Raa tu ne perds rien pour attendre l'emplumé... ». Elle se leva, fixant les plumes que laissaient son hôte derrière lui. Il allait finir par ne plus être emplumé en fait. Il lui faudrait un autre surnom et vite vu l'allure à laquelle allait le phénomène. La jeune femme se gratta la tête, constatant que ses cheveux étaient tout ébouriffés. Ça ne changeait pas vraiment de d'habitude en réalité, mais, cette fois, c'était de la faute de l'homme, une raison comme une autre pour se venger et lui rappeler qui elle était. Aussi, elle commença à suivre les indices qu'il laissait sur son chemin, ramassant chaque plume comme si elle avait eu l'intention de les lui recoller plus tard. Peut-être qu'Eerah redevenait un Ange ? C'était une théorie comme une autre.... à force de vivre dans un endroit aussi épuré et calme, peut-être avait-il lavé son esprit des péchés ? Hum... peu probable quand même. Ou peut-être qu'il allait mourir ? Ça se trouve, il avait une maladie contagieuse. Elle s'arrêta un moment. Bof, de toute façon, si c'était le cas, elle devait déjà être contaminée. Elle haussa les épaules, continuant sa route jusqu'à la sortie. Là, un commentaire d'Eerah la fit sourire en coin. « Désolée votre Majesté sérénissime et toute puissante, je ramasse votre plumage royal. ». Elle ricana. A vrai dire, elle ne croyait pas le moins du monde à l'annonce de son titre. Pour elle, il ne pouvait pas être roi... il était aveugle après tout. Bon... oui, non, ce n'était pas une raison. Quoi que... en l'imaginant dans une séance de doléance, elle fut prise d'un fou rire qui s'éteignit quand elle vit l'autre disparaître dans l'eau. « Voilà pourquoi tu ne peux pas être roi crétin ! Tu regardes même pas où tu mets les pieds ! » cria-t-elle avant d’accélérer le pas pour se rendre au point de chute. Il lui faisait presque peur cet abruti là. Et puis, elle ne savait pas vraiment nager, elle.

Fixant l'eau un moment, elle finit par soupirer. Il n'allait pas bien celui là. Le problème c'est qu'il avait « son nez ». Impatiente, elle finit par poser les plumes qu'elle avait récupéré par terre avant de prendre exactement la position que le Déchu avait emprunté plus tôt. Après tout, si elle faisait comme lui, elle finirait par le trouver. Oui, Erza pensait que si on faisait tomber une pièce exactement de là où une autre était tombée, elle retrouverait sa jumelle. Bon, ce n'était pas idiot en soi mais très primaire tout de même... et peu concluant surtout. Seulement, là, elle eut raison. Entraînée par le courant vers le bas, elle but la tasse, rageant sous l'eau qui la recracha plus loin. Trempée de la tête au pied, elle toussa plusieurs fois, debout dans l'eau qui amenait vers la terre ferme. Son regard rouge se posa ensuite sur le coupable qui semblait se porter comme un charme. « Toi... tu... ». Elle toussa encore. Elle l'aurait tué. Son regard se porta sur le plafond. « Hum. ». C'était pas mal... même s'il y avait un peu trop d'eau à son goût. De toute façon, elle commençait à avoir l'habitude : à chaque fois qu'ils se voyaient, y avait de l'eau quelque part, comme si elle était là pour éteindre le feu qui brûlait en elle et réchauffer l'esprit glacial de rationalité de l'autre emplumé. « Bon... Parlons sérieusement... ». Elle s'approcha un peu avant qu'un sourire carnassier n'apparaisse sur ses lèvres. Elle avait quelque chose à récupérer et s'il pensait pouvoir garder cette fameuse chose, il se fourrait le doigt dans l’œil. « Ça te fait mal si on te met un doigt dans l’œil ? ». Bonne question, pour distraire l'adversaire du moins. Tous ses muscles se tendirent, un silence bref, juste avant qu'elle lui saute dessus. A califourchon sur l'aveugle, elle attrapa la main de celui-ci, reprenant son bout de nez imaginaire avant de le remettre en place. « Bon, et maintenant, dis moi pourquoi tu perds tes plumes. J'exige de savoir très cher ! ». Elle avait dit la dernière phrase d'un ton royal, encore pour se moquer de lui, probablement. « J'suis trempée à cause de toi en plus ! J'espère que t'es content ! ».
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Eerah
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Ven 08 Mai 2015, 01:39


Et à nouveau, Erza se retrouvait au-dessus du Déchu, à califourchon. Son sourire satisfait vacilla un instant ; il avait encore la maitrise de lui-même, mais ça ne durerais peut-être pas. L’espace d’un seconde, il bascula dans le domaine des esprits, la traversa, et se redressa debout derrière elle avant de réapparaitre. Ce petit tour était bien trop amusant pour l’utilisation qu’il en faisait au quotidien : en tant que Dædalus, on lui demandait rarement de disparaitre à n’importe quel moment. En tant qu’Eerah von Dreth, c’était le recours ultime lorsque son intelligence ne suffisait plus à gérer la situation. L’obstacle ici – la force colossale de la jeune femme – ne pouvait pas être contourné ; ou du moins il pouvait, mais il n’en n’avait pas envie. À la place, il enfourcha lui-même la Réprouvée à la manière d’un cheval, n’ayant aucun doute sur sa capacité à supporter son poids, et confirma, joyeux : « Ravi ! ». Ravi, en effet : rares étaient les moments où il avait l’impression d’avoir le contrôle sur cette femme. Il évita délibérément le sujet de ses ailes, et joua sur sa curiosité. « Comment est-ce que je peux te prouver que je suis roi… ». Hors de question d’aller à Avalon tant que sa mue ne serait pas achevée, et il n’avait ni couronne, ni trône. Accoudé sur son dos, il demanda : « Qu’est-ce qu’on t’as dit sur le roi Déchu ? ». Après tout il arriverait peut-être à lui faire prendre conscience par elle-même. L’image d’Erza le félicitant de son discours sans comprendre qu’il était souverain lui revint, et il douta soudainement de sa capacité à la raisonner. En fait, elle ne pouvait pas envisager un instant qu’il pouvait gouverner un peuple. En d’autres circonstances, il aurait pu en être vexé mais ce constat le faisait plus cogiter qu’autre chose. Avec toute l’agilité dont il était capable – ce qui n’allait pas chercher très loin – il roula sur le côté et marcha dans la caverne, songeur, les mains croisées dans le dos. L’espace d’un instant, ses traits se troublèrent, et il changea d’apparence pour adopter celle de l’Elu des Cieux, et du cœur de la jeune femme. « Et comme ça, je fais plus « roi » ? ». Il prit une pose héroïque, posant le pied sur une roche, et dissipa ses habits simples, les remplaça par un simple drapé blanc couvrant avec paresse les hanches et le bas-ventre de sa céleste apparence. Il n’avait pas seulement volé l’image de Lucain, mais également sa voix, son odeur, sa façon de bouger. « Viens avec moua, Erza, partons vereuh de nouvelleuh zaventureuh ! ». Pour l’accent bourgeois exagéré, il faudrait repasser, mais du reste, c’était bel et bien l’Ange qui se dandinait à moitié nu devant son invitée. Retrouvant un instant son sérieux, il passa ses mains le long de ses bras et sur son ventre, restant coi devant la masse musculaire imposante de son rival. Il marmonna : « Ah ouais… ».

Il pouvait comprendre pourquoi elle aimait cet homme-ci. Il était puissant, bien bâti, pas aussi intelligent que lui, mais plus que bien d’autres. Et il avait quelque chose qu’Eerah n’avait plus ; il avait la carrure d’un père de famille. Les yeux du Déchu se perdirent alors qu’il songeait à Karii. Elle était dehors, quelque part, et il n’avait toujours rien entreprit pour la retrouver. Comment pouvait-il songer à rivaliser avec l’Ange, qui avait tout du géniteur parfait, attentionné et protecteur ? Ce devait être pour ça qu’Erza l’avait choisi ; que ce soit délibérément ou par instinct naturel. L’expérience lui avait montré qu’inconsciemment, certains avaient pour reflexe de rechercher un ou une compagne stable et fertile, avant même de songer aux sentiments et à la compatibilité émotionnelle. « Vivre pour donner la vie ». Dans un soupir, il s’assit par terre, et tourna la tête vers la jeune femme. Il avait beau se raisonner, nuancer ses propos, réfléchir et retourner la situation dans tous les sens, il ne pouvait qu’envier l’Ange. Lui avait tout ; il était tout ce que le Déchu pouvait offrir, sans se cantonner à ses lacunes. Il était fort, solide, bon, quand son rival était faible, fragile, et définitivement ancré dans le péché. Oh, il pouvait se targuer d’être intelligent, d’être « malin ». Et plus les années passaient, plus il l’était. En réalité plus il vieillissait, et plus il avait l’impression de s’éloigner du reste du monde. De moins en moins de personnes parvenaient à le comprendre. Il redressa la tête, et entrouvrit la bouche. « Erza ? Tu veux essayer l’Envie ? ». Il n’avait jamais proposé ça à qui que ce soit. Partager un instant son Péché, c’était comme laisser l’autre entrevoir l’intégralité de ses faiblesses ; c’était comme avouer une fois pour toute la moindre petite perversité qui pouvait vous hanter l’esprit. Peut-être qu’elle voudrait s’enfuir, ou le tuer, après ça. Du peu de ce qu’il connaissait de la réprouvée, il n’avait que peu de doutes sur sa réaction, mais qui sait ; elle était si habituée à le surprendre.


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Mar 02 Juin 2015, 01:21

Un sourire carnassier apparut sur les lèvres d'Erza. Elle allait lui faire la peau, c'était sûr et certain. Non seulement il avait usé de magie pour se sauver de son emprise – le lâche, mais en plus il minaudait avec l'apparence de son futur mari. Futur mari, c'était si étrange à imaginer. En plus de cela, tel qu'apparaissait Eerah à présent, prenant les traits de l'Ange, était la représentation la plus nue qu'elle avait pu voir jusqu'ici de son époux. Il faut dire que les êtres célestes n'étaient pas très... actifs du côté de la chose. « Au moins, vous les Déchus, vous vous occupez de vos femmes. ». Certes, elle était un peu frustrée. Il faut dire qu'elle s'était battue pour ne serait-ce qu'avoir un baiser de Lucain, alors faire vœu de chasteté en espérant que l'homme se déciderait à passer aux choses sérieuses, lui coûtait quand même cher ; Surtout pour une impatiente comme elle. Cela dit, elle n'allait pas embêter de nouveau le Déchu avec ses histoires, surtout qu'elle lui en avait déjà parlé à maintes reprises. Elle finit par rire. « Ça ferait presque vrai en plus ton tour de magie... ». Elle marqua une pause avant de lui souffler : « Ne fais pas comme Jun le jour de mon mariage hein. ». Elle n'en revenait toujours pas qu'il ait osé. Enfin, cela ne la regardait pas. Finalement, Lily-Lune était trop belle pour être heureuse et c'était tant mieux. Et puis, ce n'était pas comme si son mari avait eu un enfant avec sa mère. Elle tiqua légèrement. Il valait mieux ne pas y penser. « Je risquerai de t'en vouloir. Et puis, en plus, le mariage ne serait même pas valable. Il paraît que les Anges font la chose après la cérémonie. Y aurait un... c'est quoi déjà ce terme de gens hauts placés qui inventent des mots pour que le peuple ne puisse les retenir ? Un vice de procédure ! Ouais voilà ! ». Le silence s'installa un moment avant qu'elle ne demande : « Tu penses que les Anges disent qu'ils consomment après le mariage pour attirer les naïves dans leurs filets ? Et puis, s'ils ne le font pas avant, ils doivent vraiment être nazes au lit. T'étais Ange avant nan ? T'étais naze au lit ? T'as noté des améliorations depuis ? Ou t'étais comme tous ces coincés à vouloir attendre le mariage ? Sérieusement... Quelle idée ! Et si après tu te rends compte que, finalement, ton compagnon est nul au lit ? Tu dois te le farcir toute la vie ? ». Bon, elle charriait un peu. Peut-être qu'elle était prête à se sacrifier. Enfin, elle le serait au début et puis d'ici quelques années, elle changerait peut-être d'avis si elle n'était pas contentée. Mais pour le moment elle était trop sur son petit nuage pour comprendre, quoi qu'elle n'avait pas vu Lucain depuis longtemps et ne savait pas ce qu'il devenait vraiment.

En réalité elle était frustrée et déçue. Elle ne se sentait pas vraiment désirable. Toutes ces barrières entre son futur époux et elle la peinaient. Enfin, qu'importe, elle avait autre chose sur le feu. « Le roi des Déchus. Bof, j'en sais trop rien moi. Je ne sais pas si j'ai entendu quelque chose sur lui. Ah si, il paraît qu'il a refait Avalon avec l'autre débile de Magicienne dont j'ai oublié le nom. Oh ! Au fait ! Est-ce que je t'ai dit que j'avais de nouveau rencontré Roupoupou ?? ». L'idée lui avait traversé l'esprit comme ça, au beau milieu de sa réflexion qui n'en était pas une. La Réprouvée était trop terre à terre et, surtout, elle parlait le plus souvent sans réfléchir. Elle ne connaissait pas Edwina mais avait déjà entendu Jun parler de l'incompétence manifeste de cette femme avec elle ne savait qui. Du coup, elle l'avait pris comme une vérité absolue. « Bon mais ça fait un moment maintenant. C'était à Avalon justement. C'est vrai que la ville est belle maintenant. J'aimerai bien m'y balader un peu un jour, si t'as le temps de me faire visiter. ».

Erza finit par se déplacer à côté d'Eerah, s'asseyant aussi. « Après j'ai pas d'autres informations. Et puis, tu sais, moi, l'actualité politique, je ne la suis pas trop. J'en apprends surtout dans les tavernes mais la plupart de ce qu'il s'y dit est totalement faux. ». Elle fixa le Déchu un moment. « Et puis, ne me demande pas ça avec l'apparence de Lucain, je vais finir par avoir de faux espoir sur sa capacité à avoir envie de moi. ». Bon, certes, ce n'était pas vraiment de cette envie là que parlait le Déchu, mais bon, en bonne femme frustrée qu'elle était, elle ne pouvait pas laisser passer l'occasion d'en rajouter une couche. « Tu sais quoi ? Je veux bien tester l'envie si tu me dis ce qui arrive avec tes plumes. ». Elle ricana. Têtue comme une bourrique.
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Lun 08 Juin 2015, 12:46


Un sourire naquit sur le visage du Déchu ; Erza suintait la frustration. Chacune de ses paroles était remplie d’une amertume criante, du genre de celle qui vous donnait envie de déchoir Ange sur Ange, pour rétablir l’équilibre. Pour Eerah, cela s’apparentait plus à de l’or, l’or le plus pur et le plus satisfaisant du monde. Voir celle qu’il aimait – le mot lui semblait étrange – souffrir de son idylle avec l’un de ces crétins incapable d’envoyer paître leur morale à deux pièces pour une femme comme elle, ça n’avait pas de prix. Il ne pouvait pas s’empêcher d’enfoncer le clou, comme un camé accro à l’Envie. C’était ça, son péché, l’état le plus pur de son fardeau ; contempler et apprécier, malgré lui, la souffrance de ceux à qui on privait un bien aussi précieux qu’une âme sœur. Il n’avait pas besoin d’yeux pour savoir qu’il voulait cette femme, pour lui et pour personne d’autre. Cet idiot avait laissé passer sa chance, malgré tout le mal que s’était donné Eerah pour ne pas l’évincer dès leur première rencontre, cette fois il prenait les choses en main, au sens propre comme au figuré. « Hum. ». Elle avait complètement ignoré sa question ; à vrai dire, sa royauté avait peu d’importance, pas sûr qu’elle en tienne même compte si toute la cité se levait pour le lui crier. Tant pis. Il fit mine de réfléchir, avant de la relancer sur le thème de l’incapacité des Anges à satisfaire leur femmes. « Je n’ai pas été Ange très longtemps ; à peine soixante ans. À l’époque, j’étais plus intéressé par le savoir qu’avait à m’offrir la Citadelle Blanche que par les croupions serrés de ces coincées d’Ange. Mais avant ça, et surtout après, je n’ai jamais eu à me plaindre de mes performances nuptiales, non. Tu dois en savoir quelque chose, je crois ? ». Un peu d’estime de soi, ça ne brise pas deux pattes à un canard ; Eerah alla même un peu plus loin : « C’est vrai qu’à l’époque, je n’en avait jamais envie. Peut-être qu’il en va de même pour ton Lucain. ». Il en profita pour délaisser l’apparence du grand blond, lui préférant son véritable paraitre. « Bien sûr, je n’en sais rien ; il a l’air trop parfait pour être touché par ce genre de trucs, si tu veux mon avis. J’imagine qu’il ne fait que suivre « la loi ». ». Il n’avait pas besoin d’attaquer frontalement l’Ange. Le doute suffisait en général pour faire le travail. D’autant qu’il n’avait pas encore abattu son va-tout. Il n’avait pas oublié ces quelques mots : elle avait accepté d’essayer l’Envie. Voilà six-cent ans qu’il en subissait les effets, il savait pertinemment l’effet qu’elle pouvait avoir, comment la doser, comment la gérer.

Mais avant, il devait honorer sa part du contrat. Aussi il sortit ses ailes, agita un peu ses ramures, et une volée de plumes les entoura bientôt, chutant lentement vers le sol. Ça risquait d’être un peu compliqué à expliquer. « Parfois, en général une fois par an – plus rarement pour les vieux Déchus – nos plumes tombent. C’est un phénomène naturel, on y peut rien ; mais c’est très utile, ça nous permet de refaire un plumage, plus solide, plus beau. Seulement c’est extrêmement fatiguant, et si on s’y prend trop tard, ça peut faire mal. ». Il passa volontairement sur le problème de caractère et de Péché qui accompagnait la chose. D’une part parce qu’elle n’avait pas à tout savoir, d’autre part parce qu’elle ne manquerait pas de le pousser à bout s’il lui apprenait comment s’y prendre. Aussi il rangea ses ailes avant qu’elle ne décide d’en arracher une poignée « juste pour voir », et se leva faire quelques pas. « Bien. Prête ? ». Il était tout à fait sérieux ; c’était la dernière barrière avant le précipice. Une fois qu’elle aurait hoché la tête, prononcé un « Oui. » si ténu soit-il, il n’aurait plus aucune retenue. Il posa ses yeux sur elle, et lorsque le signal tomba, sourit. Doucement, il se pencha vers elle, attrapa délicatement sa gorge, et approcha ses lèvres de son cou. La dépense magique était importante, contre-indiquée dans le cadre de sa mue, mais le jeu en valait la chandelle. Il souffla doucement, injecta son poison à la dose parfaite, ni trop, ni trop peu. Puis il se recula. C’était aussi simple que ça ; maintenant, il lui faudrait quelques secondes désagréable d’adaptation, puis elle comprendrait son tourment. Lui s’écarta d’elle, et alla s’asseoir un peu plus loin, le temps que la magie fasse son effet. Son piège prenait forme, mais ce n’était pas dans cette caverne isolée qu’elle prendrait conscience de son fardeau ; il lui fallait quelque chose, un support sur lequel déchainer sa rage. Du bout des doigts, il façonna une illusion, puis une autre. Tenuviaëlle, Queen Valann, des Déchues ancrées dans la Luxure, vêtues d’un simple drap translucide, provoquantes et suintant le désir. Il les fit tourner autour de lui, l’agripper comme si elles voulaient en priver Erza, la regardant avec colère et méfiance. Inconsciemment, Erza avait dû sentir l’odeur de l’une et de l’autre, sur les draps du lit, dans chaque pièce de son logis. La Jalousie ne tarderait pas à pointer, puis l’Envie la suppléerait. Dès lors, il n’avait plus qu’à attendre.



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Mar 16 Juin 2015, 16:56

« Hum... » fit-elle, pensive. Erza ne savait pas vraiment ce qu'était cette « loi » des Anges, mais elle doutait que cela lui plaise vraiment. Si Eerah n'avait pas eu envie par le passé, il se pouvait que Lucain soit totalement insensible à ce genre de choses. Peut-être lui avait-il menti la dernière fois pour ne pas la contrarier. Un peu dépitée par les dires du Déchu, elle finit par capituler. Elle ne pouvait pas vraiment savoir ce qu'il en était mais c'est vrai qu'elle n'avait plus aucune nouvelles de son futur mari depuis des lustres. Peut-être qu'il avait changé d'avis après tout, préférant une damoiselle au plumage blanc, une emplumée de service qui hocherait la tête avec un regard bénéfique, niais et compatissant à tout ce qu'on lui dirait. La Réprouvée soupira. C'était vraiment compliqué alors autant ne pas y penser parce que, à chaque fois qu'elle le faisait, la situation l'énervait. « Bof je t'imagine pas ne pas pratiquer les plaisirs de la chair j'avoue. Je suis sûre que tu dois bien t'amuser avec l'autre... Ta fille de joie là, celle qui est venue me soûler la dernière fois. ». Elle ne lui en avait jamais parlé parce que, en réalité, Erza avait complètement oublié cette dernière entre temps. Peut-être que l'odeur de la Déchu qui trônait ici et là chez Eerah la lui avait rappelé inconsciemment. Quoi qu'il en soit, elle fut un peu soulagée de voir le soi-disant Dædalus reprendre son apparence normale. C'était plus facile d'oublier l'Ange ainsi et puis, elle allait enfin pouvoir être au courant des secrets qu'il cachait quant à son plumage. Néanmoins, quand il lui avoua la chose, elle ne sut pas trop comment le prendre. Elle s'était attendue à quelque chose d'un peu plus épique en fait. « Oh. Ce n'est que ça ? T'aurais dû me le dire plus tôt ! Moi je pensais que, peut-être, les plumes qui se détachaient pouvaient donner naissance à de petits animaux ailés ou à d'autres Déchus... Ça aurait été amusant. Ou... je ne sais pas, que, peut-être, j'aurai pu faire du vaudou avec l'une de tes plumes. ». Elle rit, s'imaginant déjà contrôler le corps d'Eerah à l'aide d'une de ses plumes. « Bon mais tu finis les ailes à poil en fait ? Ça doit être un peu moche, je comprend pourquoi tu préfères te terrer ici. M'enfin... je ne vais pas me moquer de toi, t'inquiètes. Quoi que... ». Un grand sourire apparut sur son visage. Cependant, vu qu'il avait réalisé sa part du marché, elle se devait de faire de même. D'ailleurs, elle pensait que cela ne la gênerait pas trop car, après tout, elle était à moitié Démone et, par ce fait, était forcément liée aux péchés. Sauf que si Erza avait dû posséder un péché, sans doute aurait-ce été celui de colère ou celui de gourmandise. C'était du moins eux qui caractérisaient ses phases maléfiques plus que les autres. En somme, l'assurance de la jeune femme perdit encore plus ses sens car elle se laissa faire en toute confiance, persuadée qu'elle ne ressentirait que très peu d'effets. Ce fut le contraire qui se produisit. C'était étrange, comme si sa nature profonde changeait. Elle en finit engourdie, sa respiration s'accélérant pendant un moment où elle fut aveuglée avant de ralentir. Tout redevint normal, enfin, façon de parler.

Se relevant, elle tituba légèrement avant de se stabiliser. C'était... différent ; Les choses étaient différentes. Doucement, elle leva son regard vers les pierres précieuses qui constellaient le plafond de la grotte. Elle n'aimait pas l'idée que ces dernières appartiennent à la roche. Elle aurait voulu les lui arracher pour les posséder. C'était énervant, frustrant, mais le pire restait à venir. Le pire se produisit lorsqu'elle tourna son regard vers Eerah. La prostituée était là, flânant autour de lui, vêtue d'un drap aussi peu épais que l'était la peau d'un nourrisson, aguichant l'homme avec l'aide d'une autre femme. C'était insupportable. Le Déchu était à elle et à personne d'autre. Elle ne pouvait envisager une seule seconde que ces p*tasses puissent le rendre heureux. D'ailleurs, elle ne pouvait pas non plus envisager qu'elles le soient. Elle avait envie de les faire souffrir, de leur arracher Eerah pour le garder pour elle seule. Le bonheur des autres lui paraissait soudain comme un poison qu'il fallait détruire coûte que coûte. Le désir qu'elle ressentait pour l'homme se décupla. Bien qu'elle ait décidé de se marier avec Lucain, elle ne pouvait pas nier être toujours attirée par le Déchu. Elle faisait avec en temps normal, le considérant comme une sorte de meilleur ami plutôt agréable à regarder. C'était pas difficile... enfin, parfois peut-être un peu, mais la plupart du temps elle s'en sortait très bien. Le problème principal était le fait qu'il aimait autant jouer qu'elle, ce qui pouvait légèrement déraper lorsqu'ils étaient ensembles. Seulement, à présent, les choses étaient bien différentes. Ce n'était plus un jeu. Il lui fallait Eerah, maintenant. Mais elle devait taper fort de façon à faire souffrir ces deux femmes détestables qui osaient vouloir posséder ce qui devait être à elle. Elle aurait pu sauter sur ces dernières ou bien sur le Déchu mais, pour une fois, elle avait réfléchi à un moyen bien plus efficace, un moyen qui détruirait les deux femmes et qui ne viendrait pas que d'elle. Ce moyen faisait partie des coutumes Réprouvés, une force capable de lier deux individus pour l'éternité, sans qu'aucun d'eux ne puissent plus jamais échapper à l'autre. C'était un risque à courir. Le péché d'envie était un poison car une fois que l'on obtenait ce que l'on désirait, on s'en lassait aussi facilement qu'un enfant qui aurait trop joué avec son nouveau jouet. Néanmoins, Erza ne le savait pas et le désire de posséder Eerah était bien trop grand, ainsi que celui de briser les sourires de ces deux ignobles créatures. Avançant à pas de géant, elle finit par planter son regard dans celui du faux roi avant de lui soumettre : « Épouse moi, selon les coutumes Réprouvées, aujourd'hui. ». Puis, ses yeux fusillèrent les deux intruses car elle ne voulait en rien manquer le spectacle de leur déchéance. Il avait intérêt à accepter.
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Eerah
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Eerah
Jeu 06 Aoû 2015, 20:59


La bouche du Déchu s’ouvrit, comme pour dire quelque chose, sans qu’il parvienne à trouver quoi. Sans aucune forme de délicatesse, il venait de recevoir une demande en mariage « à la Réprouvée ». Ce qui impliquait très peu de cérémonie, un ton assez impératif et aucune solution de repli. En d’autres circonstances il se serait très certainement permis un « non », mais c’était Erza, et c’était aussi une occasion en or. S’il acceptait, aucun risque qu’elle ne revienne sur sa décision – dans un sens c’était bel et bien elle qui l’avait prise, elle n’était pas droguée, il ne l’avait pas forcée – la tradition de sa race s’en assurait. Chez les Déchus il en était tout autre ; le mariage était bien loin de la conception qu’en avaient les autres peuples. En Avalon, pour chaque demande, les futurs époux se voyaient tous les deux octroyer un « droit de retrait » prononçable jusqu’à sept mois après la cérémonie. On évitait, d’une part, les mariages qui se faisaient sous l’emprise de diverses substances, ou au sortir d’une soirée trop arrosée ; et d’autre part, on permettait à chacun de laisser retomber l’euphorie des premiers jours pour bien prendre conscience de ce qui les attendait. Maintenant tout ceci était encore très illusoire quant à la réalité des choses. Un mariage Déchu n’est pas un contrat d’exclusivité. Il engage bien sûr les deux partis à se respecter, se protéger et à se venir en aide aussi souvent que nécessaire, mais l’adultère n’étant pas considéré comme un délit sur les terres Déchues, ce genre « d’écart » aux traditions de la monogamie est fréquent. C’était d’ailleurs plus ce genre d’union qu’Eerah avait en tête ; une éternité avec une seule et même partenaire ? Le genre de folie que seuls les anges et quelques Avares peuvent se risquer à tenter. Non, lui avait besoin d’espace, de liberté, et d’un bon lot de partenaires différentes pour varier les plaisirs ; malgré tout le respect qu’il pouvait avoir pour les qualités de la Réprouvée en la matière, il y avait des choses que seule Tuvie était en mesure de lui apporter. Certes, Erza était au cœur de son Envie, et depuis qu’il l’avait trouvé dans son salon un peu plus tôt, il échafaudait plan sur plan pour la mettre à nouveau dans son lit.

Muré dans ses songes, il laissa s’échapper une seconde de trop, le moment devenant instantanément gênant. Comme s’il s’éveillait soudainement, il claqua des mains et fit disparaitre le surplus d’Envie de l’esprit d’Erza. Il avait joué, il avait perdu, mais de là à accepter un mariage Réprouvé pour garder la face, c’en était un peu trop. D’un même mouvement, il fit disparaitre les illusions, et se releva en se raclant la gorge. « Bien. Tu vois avec quoi je vis, maintenant. ». Agir comme si tout était prévu depuis le début, voilà la clef du succès. Et à ce jeu-là, Eerah était indiscutablement doué. Il passa sa main sur son visage, gratta ses joues à la barbe naissante. « Je ne voudrais pas que… Enfin ; il est des choses que l’on ne ferait pas sans l’influence d’un péché. Tu en aime un autre. ». Un masque de pierre, qui laissait entrevoir juste assez de tristesse pour que ça intrigue ; de quoi la faire se poser des questions, s’apitoyer un peu. Il n’avait pas dit son dernier mot. C’était peut-être un peu gros mais la Réprouvée avait toujours eu tendance à le prendre un peu en pitié, et il pouvait en jouer. En approchant si près du but, pendant ce court instant durant lequel il avait eu l’occasion de se lier à la jeune femme, de la faire enfin sienne, il avait entrevu la suite, derrière le voile, la vérité que peu d’Envieux étaient prêts à accepter. S’il l’avait obtenu, s’il s’était accaparé Erza au détriment de Lucain, il aurait probablement perdu l’intérêt qu’il lui portait. Quelques jours auraient passés, et il aurait certainement été plus heureux que jamais de pouvoir enfin disposer d’elle, un mois peut-être, ou même un an. Mais un jour, il se serait lassé, il aurait cherché autre chose à obtenir, l’aurait laissée dans un coin, pour pouvoir la regarder de temps en temps, en se souvenant de cette sensation qu’il avait éprouvé en l’arrachant enfin aux pattes de cet Ange. Il lui avait fallu six siècles pour parvenir à ne serait-ce qu’entrevoir cette inévitable vérité, et il n’en tirait pas la moindre satisfaction. Tout ce qu’il lui restait, c’était encore et toujours ce sentiment ambigu, cet espoir malsain qu’elle se dévergonderait l’espace d’une nuit, pour ensuite repartir et redevenir un objet de désir inaccessible. Quelle triste vie que la sienne, vraiment ; songeait-il, un nouveau sourire forcé aux lèvres.


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Dim 06 Sep 2015, 01:33

« Hum... ouais... » fit la jeune femme, à présent redevenue normale. C'était étrange, vraiment. « Ouais c'est clair... » continua-t-elle un peu paumée. Elle finit par s'asseoir sur une roche, appuyant ses coudes sur ses genoux. Ça avait été si exacerbé comme sentiment qu'elle peinait à s'en remettre. Vivait-il cela au quotidien ? Elle n'en était pas encore consciente mais, dans son esprit, cette idée tournait en boucle, l'idée qu'elle venait de ressentir quelque chose d'interdit, qu'elle venait de comprendre comment fonctionnait Eerah. En attendant, elle se sentait fatiguée. « Et puis, vu ta tête, on aurait refusé de nous marier ensembles dans tous les cas ! ». Elle ricana doucement. Le rire comme parade au trouble, c'était toujours ce qu'il y avait de plus efficace. « Heureusement que t'as refusé ! On aurait été beaux tiens... ». Et puis oui, il y avait Lucain. « Que ça reste entre nous. L'autre est aux abonnés absents mais il risque une syncope s'il l'apprend... ». Elle se laissa tomber en arrière, le dos contre une pierre qui formait un dossier parfait. « Parfois je me demande si se marier c'est une bonne idée. Je veux dire... être enchaîné à quelqu'un toute sa vie... C'est un peu fou non ? ». Elle tourna son regard rouge vers l'homme. « Enfin, je ne sais pas pourquoi je te demande à toi en fait. ». Erza demandait toujours tout à Eerah, même des choses assez osées. Mais elle s'en fichait un peu en vrai. Si elle l'avait vraiment dérangé, il ne l'aurait pas ramené chez lui et ils ne seraient pas en train de discuter à présent. « Avec ton péché, je doute que tu te maries un jour. Et moi, avec un Ange frigide comme époux, je doute que je m'éclate au lit un jour. Chacun son truc ! ». Elle finit par hausser les épaules, se relevant. Elle ricana après avoir eu une idée, enlevant son haut d'un geste ample avant de faire tomber son bas à ses pieds. Puisqu'elle était dans la capitale des péchés, autant en profiter pour se baigner nue. Elle se disait que ça ne devait pas être si rare que ça, les gens nus, à Avalon. Peut-être couchaient-il en public d'ailleurs ? « Bof, peut-être que si une orgie se profile à l'horizon, j'irai y faire un tour. » fit-elle en rigolant en entrant dans l'eau. Impossible de savoir si elle était sérieuse ou pas. « Après tout, ça fait tellement longtemps que je me retiens... ». Plus le temps passait, plus elle arrivait à complètement oublier cet aspect là de sa vie. Avant elle couchait avec n'importe qui, comme ça, parce que l'homme lui plaisait, parce qu'elle avait trop bu ou pour n'importe quelle autre raison. Maintenant elle s'abstenait. « Mais t'auras pas le droit de venir toi. Il paraît que t'es le roi alors t'as une image à tenir. Et puis, c'est pas comme si tu ne pouvais pas faire venir des catins à domicile. ». En fait, plus elle parlait, plus elle était sèche dans ses propos. Eerah s'amusait alors qu'elle s'était engouffrée dans un pétrin sans nom. Lucain lui volait sa liberté et elle le laissait faire. Elle plongea la tête sous l'eau, restant un moment ainsi pour profiter du calme qui s'imposait à elle. En dessous de la surface, le bruit n'existait presque plus. Elle aimait l'eau.

Elle finit par émerger, n'ayant plus d'air dans les poumons. A y réfléchir, il n'y était pas aller de mains mortes avec ce péché d'envie. Non seulement il le lui avait filé mais en plus, il avait fait en sorte qu'elle le désire, qu'elle soit prisonnière de sa seule vision, entouré de femmes. Il aurait pu porter son attention sur autre chose, mais non, il avait fallu qu'il se focalise sur lui. Elle pencha la tête sur le côté alors qu'un petit sourire commençait à naître sur ses lèvres. Il n'y avait pas besoin de péché pour jouer. Erza sortit de l'eau et s'approcha d'Eerah jusqu'à coller son corps nu contre lui. Là, elle le regarda en souriant. « Alors grand maître d'Avalon, je suppose que mon petit corps de roturière ne te fait plus le même effet qu'autrefois ? ». Elle ricana, ne croyant toujours pas que le Déchu puisse commander une nation, aveugle qu'il était. Mais bon, puisqu'il n'avait pas pu voir qu'elle s'était déshabillée plus tôt, elle avait la bonté de le lui faire sentir. « En attendant, c'est moi l'invité donc c'est moi qui commande. Ramasse mes affaires et ramène moi chez toi, on pourra jouer aux dés et s'alcooliser jusqu'au petit matin ! ». Elle n'avait pas l'intention de se rhabiller. Peut-être que demain elle changerait d'avis... ou alors, sans doute s'imposerait-elle dans la demeure royale comme une touriste nudiste.
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Eerah
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Eerah
Dim 06 Sep 2015, 04:36


Eerah eut un petit rire sans joie. Non, il ne comptait pas aller raconter ce qui s’était passé à Lucain. D’abord parce qu’il n’appréciait pas l’Ange plus que ça, pour des raisons plus qu’évidentes, et qu’il n’avait donc aucune envie de le revoir ; mais aussi et surtout parce qu’il n’avait pas à prêter ce souvenir à qui que ce soit. Il lui appartenait, désormais, personne n’en hériterais jamais. La Réprouvée se remettait peu à peu de son expérience, avec quelques difficultés néanmoins, ce que le Dædalus ne pouvait s’empêcher de constater avec un certain contentement. Il n’aurait pas dû, bien sûr ; la jeune femme était visiblement troublée, et il aurait détesté quiconque se serait ri de lui si les rôles avaient été inversés. Mais c’était la preuve que quelque part, tout ce qu’elle avait dit n’était pas que le pur produit de son propre péché. La satisfaction fut cependant de courte durée. Ce qu’il lui avait fait n’avait pas été sans conséquence. Quelque chose avait changé dans l’attitude d’Erza, et cela se traduisait par un ton plus acide, des commentaires qui avaient mué de taquineries en véritables piques destinées à frapper là où ça fait mal. Il s’apprêtait à répondre, à concéder que lui non plus ne croyait plus en ce qu’on appelait mariage, quand elle lui avait coupé l’herbe sous le pied. C’était bien vrai, lui ne se satisferait jamais d’une femme. Elle avait raison, mais c’était une chose de le savoir, une autre de le dire. Soudain, il avait l’impression d’être plus infirme que ce qu’il ne voulait bien s’avouer. Il referma la bouche doucement, et ses yeux cherchèrent un instant un point auquel se rattacher, sans succès. Pourquoi est-ce qu'il se sentait aussi mal ? Ce n’était pas une nouveauté, les Envieux n’étaient pas faits pour les relations longues durées. Et à chaque fois, le problème venait autant d’eux que de leurs partenaires. Il était triste de constater que la pire erreur que l’on pouvait faire avec l’un de ces handicapés sociaux était de lui céder trop rapidement. Mais tout cela Eerah le savait parfaitement, il avait déjà eux six siècles pour le méditer, et voilà longtemps qu’il avait accepté d’être né comme ça. Alors pourquoi maintenant, pourquoi aujourd’hui et ici, pourquoi est-ce que ça faisait aussi mal de se l’entendre dire ?

Il sentit que la Réprouvée se déplaçait, et bougea la tête comme pour la suivre du regard. Il fronça les sourcils quand elle recommença à parler avec ce ton si amer, si sec. Pour la première fois depuis un certain temps, le Déchu se sentit perdu ; il ne comprenait pas ce qu’elle cherchait à dire. C’était sa punition, l’entendre évoquer avec autant de dédain ce qu’elle se refusait à lui offrir ? Non, Erza n’était pas comme ça ; il redoutait qu’elle ait changé sous l’effet de sa magie. Le commentaire qu’elle lâcha sur ses fréquentations ne passa pas inaperçu, et l’encaissa sans broncher. Il n’avait pas à s’en défendre, c’était ainsi qu’il vivait, mais encore une fois, les mots sortaient de sa bouche avec une sècheresse corrosive. Toujours debout, les bras ballants, il s’approcha du bord de l’eau, au moment où elle disparaissait sous les flots. Dans la caverne, seul le clapotis de la cascade résonnait, encore et encore. Les dents serrées, il lâcha dans un murmure : « C’est pas comme si j’avais pas eu l’intention de dire oui, crétine. ». Elle émergea au moment où il finissait sa phrase, si bien qu’il sursauta et s’éloigna de quelques pas. Hors de question qu’elle entende ça. Tandis qu’elle remontait du bassin, il ne dit rien. Il n’avait rien à dire, en vérité. Ses ailes le faisaient souffrir, elle semblait plus ou moins décidé à lui faire regretter ce qu’il avait eu le culot de refuser, et pire que tout, il avait vraiment du mal à réorganiser ses pensées. Ce qui ne s’améliora pas lorsqu’elle vint se plaquer contre lui, nue. Il lâcha un : « Hé ! ». à peine convainquant, et son esprit se mit à tourner à plein régime alors qu’il ressentait contre lui ces courbes qui le hantaient chaque nuit. Il réprima tout d’abord son envie d’agripper à pleine main les parties rebondies de la Réprouvée, et resta ainsi les bras écartés, sans savoir quoi faire. Deux tiers de sa matière grise étaient alloués à la sensation de pression qu’exerçaient ses seins contre sa poitrine nue, et le tiers restant bafouillait quelques ordres à l’intention des pulsions typiquement Déchues qui commençait à se presser aux limites de sa raison. Quelque part, il savait que si tout cela s’était produit ne serait-ce qu’une semaine avant, ou une semaine après, tout aurait été différent. Mais il avait fallu que ça tombe maintenant, en pleine… En pleine… Dieux, ces seins… Sans qu’il puisse rien faire pour les retenir, ses mains coururent rapidement le long du dos de la jeune femme, furent un instant en passe de saisir ses fesses, et il les écarta un peu trop brusquement.

Il n’y avait qu’un moyen pour qu’il retrouve ses moyens, et il s’employa plus que jamais à se concentrer sur ses paroles. Ainsi elle n’envisageait toujours pas qu’il puisse effectivement être Roi. Et elle avait l’intention de rester pour la soirée. Il ferma les yeux, et souffla très lentement, sans un bruit, jusqu’à vider ses poumons. Lorsque ses paupières se relevèrent, il sourit, et petit à petit, repris le contrôle sur ses capacités de réflexion. Peut-être qu’elle ne lui en voulait pas à ce point, finalement. Sans un mot, il se détacha d’elle, effleurant volontairement au passage sa chute de reins, glissant sur sa hanche, jusqu’à la jonction entre sa cuisse et son ventre, puis s’approcha du tas de vêtements. Il s’arrêta, fit mine de réfléchir, et d’un coup de poignet, détacha sa ceinture, laissant tomber son pantalon de toile sur le tas, se mettant lui aussi à nu. Sans se retourner, il prit les affaires, et marcha vers les quelques marches qui menaient à l’extérieur. De toute façon, il n’y avait personne pour les espionner, à des lieues à la ronde. Le creux du volcan prenait soudainement des allures d’Eden. Il n’attendit pas la Réprouvée, se contenta de marcher lentement, d’aller étendre les vêtements trempés sur la branche basse d’un sapin, et traversa la rivière pour rejoindre son domicile. Alors seulement, au milieu du courant, il se retourna, et lança : « Alors, tu rapplique ? ».


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