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 Soirée de rêve (pv Lumi)

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Dim 07 Juin 2015, 17:39

Cela faisait quelques jours que Younes partageait ses matinées avec une jeune femme Réprouvée. Celle-ci était très belle et une sorte de complicité était née entre eux. Il la voyait un peu comme une sœur en réalité, non comme une femme, même s'il ne pouvait pas nier sa beauté, appréciée par beaucoup d'hommes dans le village. Elle maniait la fourche avec dextérité et ils travaillaient ensembles dans les champs. Il ne l'avait jamais vu avant et, à vrai dire, même s'il était à présent accepté parmi le peuple maudit, il n'avait jamais eu de véritable ami. C'était la première fois qu'il se sentait aussi proche de quelqu'un sans qu'aucun lien magique n'entre en jeu.

A l'heure du déjeuner, il finit par enfoncer sa pioche dans la terre. Le soleil était haut et son torse découvert était luisant de transpiration. Il était, en plus de cela, tout sauf propre, mais c'était le prix à payer lorsque l'on travaillait la terre. L'Orine passa son avant bras sur son front, soupirant, un peu fatigué. La viande le requinquerait. D'ailleurs, il jeta un coup d’œil à la Réprouvée, Emixa, lui faisant un signe de tête pour lui dire de le suivre. Un bon repas suivis de quelques minutes de détente et ils devraient de nouveau retourner la terre. C'était un métier dur mais c'était par passion que Younes le pratiquait. Préparer le sol pour ensuite planter des graines et, enfin, les voir pousser, se développer jusqu'à maturation était un vrai plaisir. Grâce à ses efforts, beaucoup d'individus pouvaient manger et la famine n'était plus qu'un souvenir pour de nombreux peuples. Au contraire, si les récoltes gelaient ou connaissaient d'autres intempéries, alors les conséquences étaient catastrophiques.

Assis à l'auberge, l'un en face de l'autre, la jeune femme finit par parler. Ils n'étaient pas très bavards tous les deux, économisant leur force au maximum pour piocher encore et encore. Elle aussi avait les mains caleuses mais, ici, cela prouvait la force d'un homme et, dans son cas, d'une femme.

- « J'ai entendu dire qu'il y avait un bras de la Rivière Eternité dans lequel on pourrait se baigner. J'avoue qu'avec toutes cette terre, j'en aurai besoin. Je n'y suis jamais allée encore mais, ce soir, après le travail, que dirais-tu de m'y accompagner ? Ça nous ferait du bien ! En plus les rumeurs racontent que l'eau y est tiède. ».

- « Je suis partant ! »

Younes avait l'habitude de se laver en puisant de l'eau dans les puits de Bouton d'Or. Parfois, il la faisait chauffer, d'autres fois non. Il était habitué au fait qu'elle soit froide. En réalité, ça lui faisait du bien juste après le travail mais prendre un véritable bain serait bien plus agréable. Depuis quand remontait sa dernière baignade au juste ? Après tout, même en s'aspergeant d'eau tous les jours, la crasse ne s'enlever jamais véritablement. La vie parmi les Réprouvés était bien différente de celle qu'il avait eu jusqu'alors à Maëlith. Mais il l'aimait ainsi. C'était un choix qu'il avait fait, même si les siens lui manquaient. Il aurait aimé faire plus pour eux...

Le soir venu, Emixa planta sa pioche.

- « Je vais avoir des choses à faire avant de pouvoir venir. Pars devant, je te rejoindrais ! Mon bébé est un peu malade alors... ».

Younes acquiesça, surpris de savoir qu'elle avait un enfant. Elle n'était pourtant pas mariée, du moins, pas selon les rituels des Réprouvés. L'Orine partit donc seul, s'imaginant déjà poser mille et une questions à la jeune femme. Il ne la connaissait pas tant que ça et peut-être serait-il bon d'en savoir davantage. Et puis, il aimait bien les enfants, il pourrait l'aider si jamais elle en avait besoin, si jamais elle n'était vraiment pas mariée et devait élever le bambin toute seule.

Une fois arrivé, Younes attendit un peu la jeune femme avant de préférer se baigner sans elle. Il aurait bien patienté davantage mais l'absence de mouvement lui donnait froid et la peur d'être malade l'emporta sur le reste. Il se déshabilla donc, pliant minutieusement ses vêtements sales qu'il plaça derrière un buisson avant de s'avancer dans l'eau. Les alentours paraissaient déserts pour le moment. Aussi, penchant sa tête vers l'arrière, il décida de fermer les yeux quelques minutes, profitant de la douce chaleur de l'eau sur sa peau. Emixa avait eu raison de lui parler de cet endroit car, à présent, il était certain qu'il y retournerait souvent. Bien sûr, il fallait marcher un peu mais le résultat était tellement plaisant...

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Ven 12 Juin 2015, 16:16


Il avait fallu que les évènements détruisant le musé aient lieu pour que je me décide à enfin quitter le continent du matin calme afin d’aller explorer le monde. Faire ce choix n’avait rien eu d’évident et si je ne l’avais pas rencontrée elle, il ne fait aucun doute que rien n’aurait changé, je serais resté là-bas, à me lamenter de la disparition de se lieux sans rien faire d’autre. Je souris timidement en pensant à cela, me remémorant ces longues heures passé dans la bibliothèque ou même dans les parchemins du temps à la recherche de connaissance en tout genre, sans même savoir ce que je cherchais précisément. Et maintenant je suis là, en train de marcher le long de la rivière éternité sans savoir ce que je fais ni ou je vais. Je n’aurais pas dû la laisser me convaincre. J’aurais juste dû rester tranquillement dans ce havre de paix. Soupirant je continue d’avancer sans réel but. Je suis fatiguée de cette histoire, je voudrais arrêter de me prendre la tête avec tout cela. Ce qui est fait est fait et ne peux en être autrement, j’ai décidé de quitter mon havre de paix je dois donc en assumer les conséquences. Même si celles-ci ne me plaisent pas.

Perdues dans mes pensées, je ne remarque la présence d’un village qu’une fois à proximité de ce dernier. M’arrêtant un instant, j’hésite concernant l’attitude que je dois adopter. La journée commence à toucher à sa fin néanmoins, j’ai encore un petit peu de temps devant moi, cela pourrait donc valoir le coup de tenter d’avancer encore un peu. Je n’ai de toute façon pas envie de m’éterniser dans un village. Quoi qu’il en soit, je ne vais avoir d’autre choix que de le traverser si je veux aller plus loin et continuer ma marche. Je soupire de nouveau et prends une poignée de secondes pour me motiver avant de me marcher à entre les maisonnettes. Les yeux rivé sur la sortie du village je fais attention au moindre bruit m’entourant, à la moindre phrase susceptible de m’être adresser. Je n’ai pas envie de parler aux gens, je n’ai de toute façon probablement rien à leur dire, mais je sais que j’ai tendance à ne pas faire attention à ce qui m’entoure lorsque je suis perdue dans mes pensées et cela m’embêterais de ne pas répondre à une question m’étant destiné.

Et c’est ainsi que lorsque des voix me parviennent, poussée par la curiosité, je ne peux m’empêcher de les écouter. « Un soir il faudra que je te montre un endroit de la rivière. Tu vas voir, tu ne seras pas être déçue. » « Quels sont tous ces mystères que tu me cache ? Qu’a-t-il de spécial cet endroit pour que tu tiennes autant à m’y emmener. » Un homme et une femme. Tout comme elle, je en sais pas ce que cet endroit à de spécial pourtant, ces quelques paroles suffisent pour attiser ma curiosité et me donner envie de m’y rendre. Cependant, je suis comme elle, je n’ai pas la moindre idée de ou est ce lieu. « Tu verras ça plus tard, c’est une surprise. » « Humpf, bon très bien. J’espère cependant que ta fameuse surprise n’est pas bien loin ? Je n’aime pas marcher, tu le sais. » Un sourire satisfait apparait sur mon visage. Il ne risque pas de lui dire ou est cet endroit mais si je peux au moins avoir une idée de la direction à prendre alors cela me convient. « Ne t’inquiète pas ce n’est pas loin. Par contre puisqu’il faut quitter la route principale pour le rejoindre cela ne sera pas évident de marcher. Mais je te porterais sur mon dos si tu le veux. »

Avec une pointe de satisfaction je reprends ma route. Les informations qu’il a donné ne sont pas nombreuse, mais suffisante pour que je puisse orienter mes recherche. Recherche que j’entreprends dès le village quitté. Si ce lieu est aussi intéressant qu’il le dit alors il doit exister un certain nombre de personne s’y étant rendus. Et de par ce fait le passage dans l’herbe doit être visible. C’est avec cette pensée que j’arpente le chemin, cherchant la moindre trace potentielle d’un chemin fréquemment utilisé. Et après quelques minutes de recherche, je trouve enfin mon bonheur. Une piste passant à travers les buissons et descendant vers ce qui semble être un bras caché de la rivière. Sans plus attendre je me m’est en marche et quelques instant plus tard j’ai atteint mon objectif. Je reste debout sur la plage pendant quelques secondes sans savoir quoi faire. L’homme disait que ce lieu est un endroit spéciale cependant, en dehors du paysage je vois rien d’autre. Haussant les épaules je me recule légèrement avant de me déshabiller. Cela ne me ressemble pas de prendre une décision sur un coup de tête, mais après avoir marché durant une journée je n’ai pas envie de me priver d’un peu de répit.

Une fois mes vêtements plié et déposé sur le sol, je me glisse dans l’eau. Presque immédiatement la tiédeur de cette dernière me surprend et me fait me relaxer. Je commence à comprendre pourquoi il a parlé de ce lieu en le qualifiant de merveilleux. Perdue dans mes pensées, je me laisse porter par le faible courant, fermant les yeux et ne me concentrant que sur ce repos bien mérité. Repos de courte durée au final car un remous dans l’eau me fait me relever précipitamment. Devant moi se tient un homme dans la même tenue que moi. Cachant rapidement ma poitrine, je me retourner, devenant immédiatement rouge pivoine. « Excusez… Excusez-moi-Je… » Mes mots se meurent dans ma gorge face à la gêne que je ressens. « Pardon, je vais… je vais vous laisser. » Je dis cela en tournant légèrement la tête avant de me rappeler l’état dans lequel il est et , face à ma honte, je m’enfonce dans l’eau espérant me cacher du mieux que je le peux.
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Jeu 05 Nov 2015, 21:22

Younes était plongé dans ses pensées. L'avenir l'effrayait un peu parfois et, à présent qu'il était ici, détendu, il ne pouvait empêcher ses vieux démons de refaire surface. Il travaillait toute la journée pour une cause qu'il jugeait utile à la communauté et économisait les pièces qu'il gagnait pour plus tard. Il savait que le couple chez qui il vivait avait demandé à ce qu'il hérite de leur maison à leur mort mais il avait également envie de se construire une bâtisse. Il n'était ni puissant ni riche mais il pensait que, petit à petit, il se construirait une situation confortable. Il pourrait sans doute prendre épouse plus tard, une femme simple, qui lui conviendrait et qui partagerait ses valeurs. Si sa maîtresse l'y autorisait. Peut-être même que cette femme serait cette dernière. Il n'en avait aucune idée.

L'homme balançait ses jambes doucement dans l'eau, aimant le massage que cela lui prodiguait. Ses muscles étaient endoloris. Il n'était pas comme les Réprouvés qui, eux, étaient de fiers gaillards, bien bâtis. Ses muscles commençaient à se voir mais rien de très concret. Sa morphologie d'Orine y était pour quelque chose mais, au fur et à mesure, il apprenait à la manier, à la contrôler. Younes avait un rapport particulier avec son corps. Pour lui, corps et esprit étaient liés et maîtriser ses pulsions était une chose importante.

Soudain, il sentit qu'il n'était pas seul. Auparavant la tête en arrière, les yeux fermés, les oreilles captivées par le son amoindri de la rivière, il avait oublié tout ce qui l'entourait. Seulement, un mouvement dans l'eau l'interpella. Ce n'était pas ses jambes, c'était quelque chose d'autre. Au début il pensa à un poisson assez gros qui aurait eu peur de lui mais en ouvrant les yeux il se rendit compte que c'était une jeune femme, totalement nue. Par réflexe, il détourna le regard, ne souhaitant pas la mettre mal à l'aise. Sauf que, visiblement, il n'y avait pas que sa nudité à elle qui touchait l'inconnue mais également sa nudité à lui. La situation semblait compliquée. Younes regarda un peu le paysage afin d'y trouver quelque chose pour se couvrir et prit une grosse pierre qu'il plaça sur son entre jambe.

Faisant quelques pas, l'Orine tapota l'épaule presque enfouie sous l'eau de la demoiselle, restant cependant à bonne distance pour ne pas qu'elle croit qu'il lui voulait le moindre mal. Elle avait de la chance d'être tombée sur lui. Il ne devait pas y avoir homme plus respectueux à la ronde. Un Réprouvé aurait pu s'amuser avec, pour l'embêter. Ce n'était pas rare qu'il les entende enquiquiner les touristes de passage. Ils n'avaient pas intérêt à le faire avec une femme de leur espèce car ces dernières avaient tout autant de répondant.

- « Ne vous inquiétez pas, je ne vous veux pas de mal. Ce n'est pas de votre faute si nous avons eu l'idée de se baigner au même moment. ».

Il se demandait qui elle pouvait bien être. Elle ne parlait pas le Zul'dov et pour une fois qu'il pouvait converser en langage commun, ça lui faisait rudement plaisir. Il se dit qu'il devait détendre l'atmosphère. Se présenter serait déjà une bonne chose. Pour le reste, il aviserait en fonction des réactions de la jeune femme.

- « Je m'appelle Younes, je travaille à Bouton d'Or. C'est la première fois que je viens me baigner ici, avant je me lavais avec l'eau des puits. Je ne savais pas que c'était si fréquenté, sinon j'aurai gardé un sous-vêtement au moins. ».

Les Réprouvés n'étaient pas pudiques pour un sous mais lui conservait un certain respect pour autrui. Si la nudité ne dérangeait pas la personne en face de lui, il n'avait aucun problème avec elle, si c'était le cas, au contraire, il préférait ne pas gêner les individus.

- « Qu'est ce que vous faites là ? Vous êtes de passage ? Je ne vous avais jamais vu par ici. L'on m'a dit que ce coin était connu que par quelques habitués, c'est pour ça que je demande. » sourit-il. La jeune femme n'avait sans doute pas envie de le regarder mais on ne savait jamais. Lui pourrait se contenter de regarder son visage sans rien chercher à voir d'autre.

- « Je propose que l'on se rhabille et ensuite on pourra sans doute discuter un peu, qu'en dîtes vous ? Sortez de l'eau, je vais fermer les yeux. ».

Younes s'exécuta, faisant entièrement confiance à l'inconnue. Il n'avait pas l'intention de tricher.

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