Vladimir poussa la porte du manoir « Blanchard ? » Un majordome arriva, l'oeil pourpre et les crocs affûtés « Nous étions en train de manger... Vous joindriez-vous à nous ? » Vladimir haussa un sourcil, mettant une mèche de cheveux derrière son oreille « Pourquoi non... L'odeur se sent par delà le manoir. » Suivant alors l'homme, il se mit à table avec son vieil ami. Des hommes et des femmes étaient là, inconscientes, à même le sol ou la table « On peut dire que tu as fait bonne fortune sur ce coup... » Plusieurs vampires, des goules surtout dont Vladimir, buvaient goulument le sang des victimes emmenées là pour l'occasion « Et encore... C'est peu dire. J'ai des manières bien à moi. L'éducation, que veux-tu. Mais je t'en prie, sers-toi donc. » L'homme ne se fit pas prier. Attrapant le bras d'une femme, assise contre un mur, il vit sa tête dodeliner lorsqu'il la bougea légèrement. Elle reprenait doucement ses esprits. Aucun de ces gens n'était mort, seulement là pour servir de garde-manger, sans plus.
Vladimir posa genoux à terre, enfourchant les cuisses de la belle pour venir humer l'odeur de son cou. Nettoyant son épaule de ses cheveux et de ses habits, il lécha la peau de sa victime, excitant ses sens par le toucher et l'odorat. Mais malheureusement, elle n'était pas vierge... Pourtant jeune, et déjà souillée. Vlad planta ses crocs, comme s'il mordillait doucement cette chair tendre, avant d'en aspirer le sang. Liquide merveilleux régalant ses papilles et sa gorge en feu, ses yeux rougeoyants ne purent encore se contenter de cette dose. Un type s'approcha de lui, le sommant de ne pas la tuer, mais il était bien trop faible pour comprendre cette simple information. Il vidait les corps, faisant un carnage, sans même se contrôler. Ce n'était pas pour rien qu'il évitait villes et villages, n'y allant que par dernier recours, s'il devait absolument y faire quelque chose.

L'hémoglobine coulait aux coins de ses lèvres, et le long de son menton. Blanchard attrapa ses cheveux, arrachant sa tête de la pauvre femme devenue bien pâle « Stop. » Vladimir était comme dans une transe, un extase sans nom, plus qu'exaltant « Je... J'en veux plus... », « Arrête de vider tes victimes, retiens toi. Tu n'en auras pas plus, c'est terminé pour aujourd'hui. » Basculant, il s'assit par terre, laissant les hommes de mains emporter les corps livides « Sont-ils... Tous morts ? », « Mis à part le tien, non aucun. Nous sommes civilisés, nous. », « Laisse-moi tranquille... » Il chuchota, murmura, luttant contre une sorte de sommeil qui le prenait, sans être réellement de la fatigue « Lève-toi et vas te nettoyer, nous parlerons par la suite. » Le vampire se redressa alors, et suivit un des serviteurs jusqu'à une salle d'eau.

Une fois propre, faisant disparaitre les gouttes de sang sur sa chemise blanche, il rejoignit alors son collègue dans un salon fort cossu « Ravis que cette petite sauterie t'ait plus mon ami. Bien, comme tu le sais, je suis en relation et mandaté par les Tzimisce pour effectuer une surveillance constante dans le quartier résidentiel et la rue qui le longe. Malheureusement, avec l'attaque des Masques d'Or et mon emprisonnement par ces derniers, j'ai eu plus que du mal à collecter des informations adéquates pour satisfaire la hiérarchie. Sur ce, lorsque je leur ai annoncé la pauvreté des données recueillies, les Tzimisce m'ont parlé de toi pour m'aider dans mon labeur. », « De moi ? Vraiment ? » Vlad peigna de ses doigts les filins de soie que formaient ses cheveux, lâchés sur son épaule « Oh, tu sais, tu es l'enfant légitime de deux très haut du clan T., et pour eux, ça a de l'importance. Rare sont les vampires qui tombent enceintes... », « Mes parents désiraient procréer le fruit de leur chair. », « C'est compréhensible. Enfin, cela dit en passant, c'est toi qu'ils ont désigner pour me seconder. Je serai donc ton intermédiaire pour cette mission. », « Bien, et qui me dit que tu ne t'attribueras pas tout le mérite ? », « Ahah ! Tu me connais bien va ! Non, malheureusement, ils sont du genre à savoir la vérité, même si j'essaye d'en déformer un détail. Pour ma survie, je ne préfère pas. Nous ferons le rapport ensemble si cela te rassure et tu l'enverras. », « Je préfèrerai, en effet. Bien, alors qu'elle est ma mission ? » Le type sortit une carte qu'il déroula, et y posa une fine plaque en verre dessus pour la maintenir ouverte et visible « Voilà la carte du continent sur lequel nous sommes. Ici il y a les sous-sols où nous avions été kidnappés, et ici c'est la zone dont je dois m'occuper. Les Tzimisce désirent en savoir plus sur les Masques d'Or. Le mieux serait de réussir à en capturer un. Mais vu leur entrainement, ça m'étonnerait que nous arrivions à en prendre un vivant. Malheureusement, ils devront étudier un mort, enfin bon... », « J'ai vu ces hommes se battre, ils sont particulièrement forts et résistants. Ils ne sont même pas humains je pense. Nous devrons nous armer de lames et d'alliés si nous voulons en venir à bout. », « Je sais bien. Nous nous cacherons ici, et nous essayeront de leur tendre une embuscade avec de la poudre. Certains mourront sur le coup, espérons le du moins... », « Mais j'y pense, pourquoi ne pas en prendre un dans la rue, trainant par là ? », « Car les salopards gardent et reprennent les corps. Clairement, il y a quelque chose à découvrir là-dessous, et personne n'est en mesure de le faire à par nous. », « Très bien. Nous avons qui comme alliés donc... ? », « Deux autres vampires, mais entre toi et moi, ne comptes pas trop sur eux. Ce sont des goules tout juste formées, du genre à se jeter sur la première effluve de sang venue. » Vladimir se tut, mais il ne valait pas mieux que ces bêtes là, et se laissait facilement distraire par le sang et la chair sanglante « Je vois. Nous prévoyons cela pour quand ? Ce soir ou demain ? », « Cette nuit. » Faisant déjà nuit, c'était vite vu.

Les deux hommes partirent. Dans la cave, ils récupérèrent les deux goules, permettant, de la sorte, a faire au moins diversion.
Se rendant dans la rue indiquée sur le plan, les hommes parsemèrent le sol de cadavres, et y lâchèrent les vampires assoiffés. Entre temps, ils balancèrent de la poudre à canon un peu partout, et se cachèrent, feu en main, dans un coin. Blanchard se mit à hurler et se tut immédiatement, de manière à attirer les ennemis sur le bon chemin.
Trois Masques arrivèrent, et Vladirmir dégluttit. Ca allait l'air plus corsé que prévu. Dès qu'ils virent les goules, les hommes foncèrent sur elles. Lorsqu'ils passèrent à proximité, Blanchard alluma la poudre. Seulement, les flammes ne prirent que peu, vu combien ils avaient jeter ça sans grande précaution, ne sachant pas comme ça fonctionnait réellement -le feu, c'était pas franchement leur délire...-
Leur plan n'étant qu'un pétard mouillé, ils foncèrent, à nu, sur l'ennemi. Par chance, ils réussirent à en tuer un par surprise, mais ils en avaient un chacun. Pour l'occasion, le bel homme s'était muni d'une arme, une rapière à la garde bien décorée, et tout de même assez lourde. Le combat dura. Les coups de lames doublèrent, et il fut rapidement surpassé par la vitesse à laquelle son assaillant l'acculait contre le mur d'une maison. Essoufflé, Vladimir se fit totalement désarmé. L'arme tomba à terre, lourdement, roulant en demi-cercle. Le soupçon de désespoir l'étreignant, il attrapa le flacon de parfum qu'il gardait toujours sur lui et le brisa sur le sol. Le Masque d'Or fut paralysé pour quelques secondes à peine, juste le temps, pour lui, de fuir et récupérer son épée. Sans la maitrise de la magie, il ne pouvait pas utiliser ses pouvoirs pourtant connu et appris pendant sa laborieuse éducation vampirique.

« Oswher ! Baisse toi ! » S'exécutant, ne sachant pas pourquoi, Vladimir plongea sur le sol, atterrissant lourdement sur les pavés sales. Tournant la tête, il vit le Masque d'Or étêté « B... Blanchard ?! » Ce qui avait percuté l'ennemi n'avait rien d'un humain. C'était un monstre, une bête sauvage prise d'une rage sans pareille, et répondant aux ordres de son ami. Se relevant prestement, il se tourna alors vers son collègue « Qu'est-ce ? », « Je te présente Siegfried, mon berserker. Excuse le, il a mit du temps à arriver. C'est un lent vois-tu... ! Mais il a fait du bon travail il faut croire. » Effectivement. Il avait réussi a tuer l'assaillant de Vlad, alors que Blanchard avait tué le sien. Celui mort dans la poudrière était encore sur le sol, prenant la pluie fine qui tombait du ciel « Bien, il va nous aider à porter les corps, nous en avons deux, ils vont être contents. », « Hum... Des vampires, heureux ? Quand tu verras ça tu me sonneras... Ca m'étonnerait que l'on fasse leur bonheur avec deux pauvres corps qu'ils massacreront dès la première occasion. », « Ne sois pas si pessimiste... ! » Il n'était pas pessimiste il était réaliste. Il connaissait le désir sadique de ce clan, le besoin de torturer et ensanglanter tout ce qu'ils touchaient... Deux corps, et en plus sans vie, ne feront pas l'affaire pour très longtemps « En revanche, je ne reste pas sur le continent. Il faut que j'aille revoir mes parents au plus vite, c'était mes dernières heures ici. », « Ne t'inquiète pas, tu m'as déjà bien été utile. Je n'hésiterai pas à faire le faire savoir à mes supérieurs. », « Tu as dit que l'on écrirait le rapport ensemble... », « Sans faute mon ami ! Ne fais pas de bruit, nous allons rentrer. » Portant les deux corps, les trois hommes rentrèrent le plus silencieusement et discrètement possible. Le rapport notait ainsi l'intervention du Berserker, n'épargnant aucun détail. Blanchard admis quelques informations supplémentaires qu'il avait su saisir lors de ses recherches préliminaires avant son kidnapping.

Une fois les derniers mots posés, ils envoyèrent la lettre à qui de droit, la magie opérant « Bien. Merci à toi mon ami. A bientôt peut être. », « Au revoir Oshwer, embrasse ta mère pour moi. »