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 Sauver le magicien [Quête - Miles. ]

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Mar 21 Oct 2014, 02:07

    Étendu sur le matelas mou et confortable, j’avais les yeux levés vers le plafond, perdus dans le vide. L’esprit fatigué, je repassai en boucle la journée mouvementée que je venais de finir, il y a des heures de ça maintenant. Mon corps était tout endolori : l’escalade dans les montagnes n’était pas un sport que je pouvais me permettre de pratiquer quotidiennement. Mes bras et mes jambes ne cessaient de me le rappeler clairement en m’infligeant une intense douleur. Ma mâchoire se contracta. J’avais envie de hurler, laissé ma voix emportée ma souffrance loin de mon être, mais je ne pouvais pas. Plutôt, je ne voulais pas : c’était une question de fierté. Là où je me reposais était une petite auberge que j’avais trouvée en descendant les collines qui bordaient le volcan et juste en bas de la petite chambre que je louais pour la nuit, le couple qui gérait ce lieu devait encore être au service de tous ses hommes qui réclamaient leur bière. Après une journée de travail et de sueur, ils se méritaient un repos autour d’une bonne chope remplie jusqu’à rebord.

    Ce n’était pas le lieu idéal pour commencer à crier et s’agiter dans tous les sens sans raison évidente. Les dents bien serrées contre elles, je ne faisais qu’endurer la douleur de mes muscles endoloris, dans le silence le plus profond. Je jetai un rapide coup d’œil à la boule de poil qui dormait sur mes jambes, par-dessus la couverture légère. C’était Mélos, le panda roux qui m’accompagnait parfois lors de mes nombreuses sorties. Jusqu’à quelques heures plus tôt, j’ignorai totalement que cet animal m’avait suivi depuis mon départ de la ville d’Aeden pour m’attendre au bas du volcan après avoir régler les détails de mon enquête sur un certain escroc. Ces terres arides n’étaient pourtant pas un lieu pour faire du tourisme.

    Avec le volcan qui ne cessait de cracher la lave lors de ses nombreuses éruptions, les tremblements de terres fréquents à cause des explosions de roches en fusion et la présence d’immenses nuages de fumées à certains secteurs qui m’empêchaient de respirer convenablement, je me questionnai sur les limites du courage de ce petit animal sauvage. Je me demandais aussi comment il avait réussi à trouver le sommeil aussi rapidement. La nuit était déjà bien entamée et malgré ma fatigue de corps et d’esprit, je n’étais toujours pas parvenu à fermer l’œil et pour cause… Juste en bas de moi, je pouvais sans mal distinguer les voix bruyantes de toutes ses personnes qui picolaient un bon coup. J’avais une irrépressible envie de leur crier de se la fermer, mais je n’osai pas quitter la chaleur de mes couvertures, par peur que ma fatigue se dissipe d’elle-même à l’instant où je quitterais le lit. Il eut bien une seule fois où ce fut silence dans l’auberge, mais ce fut une violente éruption qui le leur imposa.

    Alors, je regardais intensément le plafond. À force de le fixer ainsi, ma fatigue finirait bien par arriver toute seule. J’enviais fortement Mélos, qui avaient la possibilité de ronfler, sans être perturbé une seule fois par le bruit environnant. Je passai une autre heure, les yeux rivés sur des objets inintéressants, pour finalement sentir mes paupières s’alourdir, doucement. Ma vision se modifiait : tout ce que je voyais était de plus en plus flou. Et je finis par fermer mes yeux, incapable de les garder ouvert plus longtemps. Je m’étais enfin endormi.

    Le lendemain, je me réveillai tout naturellement. Je baillai en m’étirant les bras et sortit de mon lit pour regarder par la fenêtre. Le soleil manqua de m’aveugler. Il devait être dans les environs de midi maintenant. Ce n’était pas dans mes habitudes, de me lever aussi tard, mais avec la journée d’hier, ça m’étonnait à peine. Je me dirigeai vers la porte, en réveillant Mélos au passage, et quitta la chambre pour aller en bas. Mis à part la femme qui préparait le dîner et son mari qui balayait le plancher, l’auberge c’était vidée de tous ses occupants. Quand la femme m’aperçut descendre les marches, elle me salua poliment en me proposant de venir manger. J’acceptai l’offre avec joie et j’aillai m’assoir dans un coin, mon assiette en main.

    Tandis que je mangeai tranquillement, Mélos monta sur la table et grignotai les biscuits que je lui avais laissé sur le bord de l’assiette. Le paiement du repas déjà inclus avec la nuit, je montai à ma chambre, après avoir laissé mon assiette vide sur la table, et ramassai mes affaires. Je quittai l’auberge, après avoir salué mes hôtes et traînai dans le village en compagnie de Mélos. Je devais partir pour Aeden aujourd’hui, mais rien ne m’empêchait de commencer la route maintenant. Cependant, le temps passa plus vite que prévu et avant que je m’en rende compte, il était déjà l’après-midi. Je me levai du banc sur lequel je m’étais assis et je fis signe au panda roux de me suivre.

    Alors que j’étais sur le chemin du retour, des cris attirèrent mon attention. Curieux de connaître les raisons de cette bataille, je me dirigeai vers les bruits, à petits pas. Je me cachai derrière une grosse roche et j’observai la scène. Mélos monta sur mon dos pour aller se coucher sur ma tête. Il y avait trois personnes : une femme ainsi que deux hommes. Contrairement à ce que l’on pourrait croire, ce n’était pas la femme qui se faisait brutaliser mais bien l’un des hommes, qui tentait désespérément de se défendre sous les assauts violents de ces deux agresseurs, mais c’était sans espoir : ils étaient trop puissant pour lui.

    Le corps recouvert de bleus et de sang, les vêtements déchirés à plusieurs endroits, il n’avait pas très bonne mine. Je lui aurai bien donné un coup de main, mais je n’eus jamais le temps de le faire. Sans compter que ce n’était pas vraiment mon genre, venir en aide aux autres. La femme et l’homme le ramassèrent par les deux bras et, à une vitesse hallucinante, disparurent de mon champ de vision. Choqué, je me levai doucement et allai sur les lieux où se tenait, il y a encore deux secondes, cet homme qui s’était fait battre rageusement. Mélos sauta sur le sol et s’avança jusqu’à ce que son museau noir touche une montre à gousset recouverte de sang encore frais. Le panda roux posa la patte dessus, curieux, et se mit à jouer avec la chaîne de l’objet.


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Miles Köerta
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Miles Köerta
Sam 01 Nov 2014, 17:24

Sauver un magicien
In the evening -
« We are not heroes, only men who breathe »

« Jeune homme, êtes-vous à la recherche de quelque chose? »

Je ne répondis pas immédiatement, surpris par le soudain ton de voix qui s’était élevé. Cela dit, malgré mon apparent désintérêt, tous gestes s’étaient suspendus et mon regard avait cessé d’examiner le petit fourré sur lequel je m’étais penché. Mais là encore, cela n’avait servi à rien: il ne se trouvait pas là non plus. Où Kira pouvait-il bien se cacher? J’avais bien dormi, certes, et les heures s’étaient écoulées sans que je m’en rende compte, cependant, quelque chose m’inquiétait, me lancinait au plus profond de mon esprit. Kira n’était plus là et, non loin de l’arbre dans lequel je m’étais assoupi, à ses côtés, j’avais découvert des tâches de sang. Plusieurs tâches de sang, qui convergeaient toutes dans une direction: les terres arides. J’avais couru sur des mètres et des mètres de terres, appelant mon fidèle compagnon à plein poumon, craignant que le pire se soit produit durant ma brève absence. Mais aucun son ne me répondait, même le vent semblait s’être tut dans l’air. Je n’aimais pas ça, et l’inquiétude devenait de plus en plus croissante dans mon estomac. Je cherchais dans tous les recoins susceptibles d’accueillir cette petite bête, sans le retrouver, hélas. Et c’est seulement lorsque je parvins à la frontière des terres arides, là où un sol épuisé et infertile s’étendait à l’horizon, que j’avais entendu cette voix, sortie de ma droite, m’interpeller et faire rater un battement à mon pauvre cœur déjà stressé. D’ailleurs, j’avais la désagréable impression que le propriétaire de ce timbre s’en était aperçu, car il me questionna dans la seconde qui suivit:

« Désolé, vous ais-je fait peur? »

Serrant des dents, je secouais simplement de la tête, en signe de négation. Je n’avais pas eu peur, surpris, peut-être, mais certainement pas peur. Et puis, j’étais passablement énervé par la situation. J’avais vu du sang et mon ami était introuvable. Je craignais sérieusement le pire. Me retournant doucement vers l’inconnu, je remarquais rapidement qu’il n’en avait pas qu’un, mais bien deux, qui me fixaient, curieusement. Fronçant les sourcils, je me mis à les détailler consciencieusement, histoire de me faire un tableau de ceux que j’avais devant moi. L’un était de grande taille, ses cheveux follement bouclés auraient sûrement cachés une bonne partie de son visage s’ils n’étaient pas tenus par un solide bandeau qui ceinturait son front. L’autre, au contraire de son partenaire, avait autant de pilosité sur le crâne qu’un œuf ou un caillou, mais tous les deux possédaient de grands yeux noirs, si obscurs qu’il me semblait ne pas distinguer le blanc de leur yeux. Patiemment, ils attendaient que je réponde à leur interrogation, que je m’empressais d’expliquer par un seul regard. Vers le peu de sang qui tâchait le sol. Les deux hommes baissèrent leur regard, et tous deux blêmirent, simultanément. Finalement, je me redressais complètement, époussetant le peu de poussière qui s’était accroché à mon habit, me tournant de nouveau face aux individus:

« Je suis à la recherché de mon ami. Je me suis endormi et je crois qu’il a profité de cet instant pour filer, car à mon réveil, je ne l’ai pas retrouvé. Et c’est là que j’ai vu ce sang. Depuis trente minutes que je suis cette trace…

L’homme chauve et touffu se lancèrent un regard en biais, avant de reposer leurs yeux d’ébène sur mon visage. Aussitôt, une méfiance sans nom se répandit dans mon être, alors que je scrutais le visage de ces deux inconnus.

« Sauriez-vous quelque chose, par hasard? Auriez-vous vu mon ami? »

La tête d’œuf soupira avant de lâcher un faible « non » désespéré.

« Pour tout t’avouer, nous sommes aussi à la recherche de notre ami. Je m’appelle Wallace et voici Jake. Nous aurions espéré que tu saches où il aurait pu se trouver… »

Au même écho que le sien, précédemment, je soupirais. Et ce sang, qui semblait ne rien présager de bon. J’observais Wallace et Jake, pensif, mon regard ne pouvant se détacher de ces marques de sang. Kira, bon sang! Où tu te trouvais?

« À qui croyez-vous que ce sang appartienne? À mon ami ou le vôtre? »

Personne n’osait répondre à cette question, tendus par le poids de la réponse. Mais ce qui était clair, c’est que la piste nous menait directement vers les terres arides, ces plaines abandonnées par la vie végétale, désertées par la pluie diluvienne, contraintes à demeurer desséchées éternellement. Qu’est-ce qui nous attendait là-bas? Je déglutis, ma conscience me criant de courir derrière ces traces. Kira, bon sang! Kira… Il n’était plus question que je perde quelqu’un qui m’était cher. Sans plus attendre, mes jambes partirent toutes seules, et je me mis à courir comme un demeuré dans la plaine, criant derrière moi, à l’intention des deux hommes:

« Je dois vous laissez! Je n’ai pas de temps à perdre! »

Et sans plus me soucier d’eux, sans même prêter attention à leurs questionnements, qui se faisaient emporter par le vent, je m’enfonçais sur le territoire, ne songeant plus qu’à Kira. Kira ensanglanté, Kira blessé, Kira perdu je ne savais trop où dans l’immensité de ces terres hostiles.

❝…❞


Je courrais et courrais, rendu à un stade où je ne suivais même plus les marques laissées par le sang. Je ne faisais que courir, le cœur tapant, me demandant où il pourrait être. Mais les terres arides étaient un vaste territoire, et les chances que je le retrouve restaient minces. Pourtant…

Lorsque j’entendis un éclat de voix, je ralentissais le pas, brusquement, tournant la tête par-dessus mon épaule, croyant que les deux inconnus de tout à l’heure m’avaient rejoint. Mais non. Il n’y avait que le sol craquelé derrière moi. Alors je m’arrêtais, prêtais l’oreille au son de ce désert. Lorsque je l’entendis une seconde fois. Mon regard s’arrêta sur une roche, haute et plate et je m’y dirigeais à grands pas. Se mélangeant à la voix, qui me semblait humaine, des grognements d’animaux s’élevaient dans l’air. Feulements et crachats et glapissements retentirent, et me sentant de plus en plus concerné par la situation, qui restait encore invisible à mes yeux, j’accélérais le pas. Mais je me figeais, comme une statue, lorsque je vis, apparaître de derrière le rocher, le pelage brun-roux de mon cher partenaire. Sain et sauf. Pas blessé. Pas de sang, ni rien! J’en oubliais carrément mon inquiétude pour me jeter sur Kira et le prendre dans mes bras.

« Sacripant! Ne me refais plus jamais un coup pareil! »

Le petit renard secoua sa petite tête, et c’est là que je remarquais la montre à gousset qu’il tenait dans la gueule. Je le dévisageais longuement, jusqu’à reconnaître la texture du sang, qui enlaidissait l’or de l’objet.

« Qu’est-ce que… Où as-tu trouvé ça? »

Soudainement, un nouveau grognement retentit et je regardais en direction du rocher. Une fourrure flamme s’élança sur nous et à cette vue, Kira s’échappa brutalement de mes bras pour repartir en courant sur le sol. Le renard faisait des tours en cercle autour de ma position, tandis que son poursuivant, un animal tout roux, lui crachait dessus. Bordel, c’était quoi cette histoire?

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Dim 02 Nov 2014, 16:39

    Mes yeux étaient rivés sur cet objet taillé dans l’or, souillé par le sang versé lors de la bataille où cet homme qui la détenait avait été sauvagement battu par ses deux assaillants, désormais en possession de l’animal roux, qui s’amusait joyeusement avec la chaîne dorée. Je ne comprenais pas pourquoi il faisait cela. Cette montre à gousset était taché de sang frais, qui en recouvrait la quasi-totalité, mais Mélos trouvait quand même le moyen de jouer avec sans gêne pour le liquide rougeâtre dont l’odeur écœurante était perceptible par mon odorat, alors que le nez du panda roux était plus fin que le mien. Je ne parvenais pas à comprendre quels étaient les sentiments qui animaient en cet instant le jeune animal. Trop secoué pour réagir, je tardai à lui demander de rendre la montre, car les images de l’agression passée en ces lieux tournaient en boucle dans mon esprit perturbé par la violence gratuite que ses deux personnes avaient rejeté sur un pauvre homme qui peinait à se défendre.

    Une multitude de minutes s’écoula avant que je finisse par bouger mon corps, que j’avançai jusqu’à Mélos. Je m’arrêtai à moins de deux mètres de l’animal à la fourrure de flammes, le bras tendu vers lui et la main grande ouverte. Je lui demandai, d’abord avec une certaine douceur malgré les tremblements de ma voix, de venir me rapporter son butin. Il fit la sourde oreille à mes appels et continua à ses occupations comme je n’étais pas là. Légèrement sur les nerfs, je me retins de lui crier dessus. Je connaissais le caractère de l’animal. Tenter l’agressivité avec lui ne marchait pas. Il allait simplement poursuivre son petit jeu et m’ignorer. Alors, je dû prendre beaucoup de ma patience pour ne pas craquer et lui redemanda, cette fois en employant un ton sans appel, de me rendre cette fichue montre à gousset enduite de sang. Ce coup-ci, Mélos apporta son attention jusqu’à moi en grognant son mécontentement, mais obéis à ma demande sans causer davantage de problème. Il ramassa dans sa gueule la chaîne dorée et traîna l’objet sans la poussière.

    Au moment où il allait déposer bien tranquillement la montre dans la paume de mes mains, un autre trouble-fête apparut d’un endroit inconnu et vola ce que détenais Mélos. Ses yeux verts gorgeant de haine et de colère, le panda roux fonça griffes dehors sur ce petit renard brun qui feula, les poils de son dos hérissé, avant de se mettre à courir en cercle, Mélos sur ses talons. Commença alors un bal entre deux boules de poils furieuses l’une sur l’autre, qui réclamait cette fameuse montre, qui semblait avoir un certain succès avec les petits animaux. Cette scène avait un quelque chose d’assez amusant en soi, mais au vue de la situation actuelle, je ne pouvais simplement pas rester debout à les regarder essayer de s’entretuer pour un objet. Je m’avançai doucement, sans geste brusque et éleva la voix pour couvrir leurs cris et leurs grognements. « Mélos, reviens ici. Laisse-le tranquille. Mélos! » Je me doutais bien que le panda roux ne m’écouterait pas.

    Il n’écoutait jamais personne lorsqu’il avait pour cible une chose qu’il tenait vraiment à faire. Dans ce cas-ci, c’était récupéré son butin volé et arracher des mottes de poils à ce petit renard brun, qui brisa le cercle pour aller s’enfuir en direction de la cachette où j'avais observé le combat. Bien entendu, Mélos le suivit. « Mélos, reste ici… et m*rde! » Je couru à sa poursuite pour ne pas perdre de vu l’animal en colère et arriva sur les lieux en manquant de foncer sur un obstacle que je n’avais pas vu. Je freinai ma course juste à temps et leva les yeux, prêt à lancer un juron, mais en voyant la personne qui se dressait devant moi, je reculai par instinct de surprise. Je reconnaissais cet homme. Difficile de ne pas s’en souvenir après ce qui s’était passé lors de ma visite à Mégido. « Miles?! Qu’est-ce que tu fais ici? »

    Je me baissai le regard en entendant un feulement de rage. Mélos avait réussi à plaquer le renard brun-roux sur le sol et il était prêt à le griffer pour qu’il rende la montre qu’il détenait toujours dans la bouche. Pour éviter tous versement de sang à l’encontre du petit renard sauvage, je pris le panda roux dans mes bras, qui se débattait comme un beau diable, ce qui permit à l’animal brun de se relever et rejoindre Miles à toute vitesse. Les deux animaux se jetaient des regards noirs. Sur le coup de l’empressement, le renard avait laissé tomber la montre à gousset, que je ramassai par la chaîne. Ensuite, je lançai un regard sur l’animal brun qui avait causé tant de soucis à Mélos et demanda : « Ce renard là… il est avec toi? Lui et Mélos se battait pour avoir ceci. » Je lui présentai la montre à gousset toute rouge et décida de lui expliquer brièvement comment les deux créatures avaient réussi à l’obtenir. « Cette montre appartient à un homme qui s’est fait battre. J’ai essayé de leur prendre, mais ces deux-là ne voulaient rien entendre. Je suis désolé. » J’ignorais les raisons qui m’avaient poussé à lui présenter mes excuses, mais je me sentais assez responsable de ce qui s’était passé.


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Miles Köerta
Dim 02 Nov 2014, 19:54

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Jamais vu deux petits êtres, qui pourraient sembler aussi inoffensifs en apparence, paraître, au contraire, autant furieux et féroces l’un envers l’autre. Je les regardais se poursuivre comme chien et chat, appelant Kira pour qu’il me rejoigne, mais il n’en faisait rien, continuant de narguer l’animal roux en secouant sa tête et, par la même occasion, cette étrange montre à gousset ensanglantée. M’approchant des deux trouble-fêtes, je voulus attraper mon compagnon. Mon essai se solda par un échec, car ce dernier m’échappa agilement en passant entre mes jambes, évitant mes bras tendus vers lui pour le happer. Je serrais des dents, essayant de suivre leur course des yeux, tournant sur moi-même, me jetant lorsque j’en voyais l’occasion, mais cet animal était beaucoup plus agile qu’il pourrait le sembler, surtout lorsqu’il était question de garder ce qu’il, de son point de vue, jugeait comme étant son bien.

« Kira! »

La petite bête rousse avait sorti ses griffes, prête à déchiqueter le renard. Cette fois-ci, je voulus intercepter celle-ci, mais la fourrure flamme se déplaçait aussi vite que Kira. Finalement, j’abandonnais, me passant une main dans les cheveux, soupirant. Est-ce que Kira, depuis la forêt dans laquelle nous nous étions assoupis, avait suivi cet animal uniquement pour cette montre? Remplie de sang, qui plus est… D’ailleurs, d’où pouvait provenir autant de liquide? En toute vraisemblance, ce sang n’appartenait pas aux deux animaux. Alors à qui précisément? Je songeais immédiatement au gros rocher, derrière lequel les deux bêtes étaient sorties en trombe pour se pourchasser. Avaient-ils trouvé la montre à gousset à cet endroit plutôt? Est-ce qu’il y avait un… cadavre? Et pourquoi Kira se serait tapé tout ce chemin pour une montre? Les questions se heurtaient dans ma tête, et en additionnant les feulements des animaux, j’allais finir par avoir un mal de tête. Je me retournais vivement pour me diriger vers le rocher, pour enfin démystifier tous ces questionnements, mais avant que je puisse faire un pas de plus, je remarquais un jeune garçon devant moi, qui me fixait avec stupéfaction. Moi aussi, en l’apercevant, mes yeux s’écarquillèrent d’étonnement.

« Scott?! »

C’était bien la dernière personne que j’avais pensé croiser ici.

Je voulus lui demander pourquoi il se trouvait là, mais l’activité sauvage des deux animaux attirèrent notre attention et nous nous sommes retournés vers eux. L’animal roux venait de coincer Kira sur le sol, qui se débattait férocement en balançant ses pattes en direction du visage de son agresseur. Mais avant que l’un ou l’autre puisse commettre un acte irréversible -personne n’avait dans l’idée de se jeter dans un combat entre deux animaux, au risque de se prendre une griffe dans l’œil ou une mâchoire bien aiguisée dans le bras- Scott s’élança pour attraper la bête rousse et l’éloigner de Kira. Une fois libéré, le renard piqua une course jusqu’à moi, et je l’accueilli dans mes bras, le serrant suffisamment fort pour l’empêcher de s’échapper à nouveau. Encore sous l’effet de la surprise, j’observais Scott ramassé la montre, source de toute cette agitation, et se tourner vers moi.

« Oui, il est avec moi. Je l’ai cherché pendant je ne sais combien de temps. Et tout ça pour le voir se battre pour une montre à gousset… Ensanglantée… »

Je fronçais des sourcils, dévisageant Scott longuement. Qu’est-ce qu’il faisait ici exactement? Et pourquoi -bon Dieu de m*rde!- cette montre était aussi sale! Rapidement, le jeune garçon aux yeux rouges m’expliqua brièvement les faits, sans rentrer plus en profondeur, mais, dans ma tête, s’était tellement le bordel que je compris à peine le quart de ce qu’il me dit.

« Tu n’as pas à t’excuser. Ce n’est pas de ta faute s’ils ont un caractère pareil », dis-je en soulignant ces derniers mots d’un regard rempli de sous-entendu en direction de Kira.

D’ailleurs, ce dernier lançait des œillades assassines vers l’animal roux, lâchant quelques feulements discrets à son encontre. Je roulais des yeux, passant ma main dans son pelage brun, avant de reporter mon attention sur Scott, qui tenait la montre à gousset. D’un doigt, je pointais l’objet circulaire.

« Mais… Peux-tu m’expliquer depuis le début? Comment ça, cette montre appartient à un homme qui s’est fait battre? Qu’est-ce qui s’est passé ici? »

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Mar 04 Nov 2014, 00:35

    Mélos, incapable de passer outre son amertume à l’égard du renard de Miles, se débattait férocement dans le creux de mes bras. Il crachait et grognait vers l’animal dont il était question et ne se gênait guère de planter ses griffes acérées dans mes avant-bras. Je grimaçai sous les effets de la douleur, mais ne lâcha pas mon emprise sur lui. Au contraire, je le serai encore plus fort, jusqu’à ce qu’il se calme partiellement. Le panda roux cessa de s’agiter après quelques minutes, et préféra continuer à dévisager avec haine son adversaire, bien installé dans les bras du garçon aux yeux verts, qui lui rendait toujours la pareille. Celui-ci me fixait d’ailleurs avec d’énormes points d’interrogations dans les yeux. La situation lui échappait complètement et maintenant, après m’avoir confirmé que le petit renard brun était avec lui, demandait des explications plus approfondies : en particulier sur la montre à gousset rouge de sang, qui était la source directe du conflit entre Mélos et son ami à poil.

    Je commençai à jouer avec l’objet doré en le balançant d’une main à l’autre, tout en poussant un soupir de lassitude, non pas d’énervement et décida cette fois-ci d’entrer dans de plus amples détails pour l’aider à bien comprendre le problème et quitter l’ignorance. « À vrai dire, j’étais en route vers Aeden en compagnie du chenapan, - je pointai du menton Mélos qui grognait encore – lorsque j’ai entendu des voix. Je me suis approché car la discussion était assez enflammée et j’ai aperçu trois personnes sur les lieux : l’une qui se faisait battre par les deux autres. » Je fis une pause dans le résumé, le temps de reprendre mon souffle et empêcher Mélos de partir en courant vers son nouvel ennemi et repris le court de ce minuscule récit. « J’aurais bien voulu intervenir, mais ils ont tous les trois disparus devant mes yeux, sans que j’aie pu faire le moindre mouvement. Je suis allé voir de plus prêt et c’est à ce moment que j’ai trouvé la montre à gousset tachée de sang. Je crois bien qu’elle appartient à la victime du conflit. Et la suite, je pense que tu la connais. »

    Je jetai un discret regard sur le renard brun qu’il tenait avec lui pour ensuite poser mes yeux sur l’animal roux que je tenais. Ce que je ne lui ai pas dit, c’était que j’avais passé une nuit dans un des villages de la région, après mon expédition non-désirée au pied du volcan, mais ce détail n’avait pas d’importance. Qu’il soit au courant ou non ne changerait absolument rien aux faits, mais j’étais assez curieux de savoir ce que le jeune homme pouvait bien foutre dans le coin. Je ne voyais rien qui puisse l’intéresser sur ces Terres Arides. Avec le volcan qui ne cessait d’être en éruption et la désolation de la place, ça me semblait assez pour vouloir obtenir des réponses de sa part. « Mais je suis curieux de savoir. Pourquoi es-tu ici? » J’ajoutai avec une dose de sarcasme : « Je suppose que tu n’es pas venu pour passer des vacances à côté de ce volcan. Je me trompe? »

    Cependant, malgré toutes les questions que je lui posais en continu, ce n’était pas réellement cela qui m’intéressait le plus. À vrai dire, j’étais incapable de retirer les souvenirs liés à la bataille sanglante opposant deux personnes contre une seule. J’étais assez curieux de savoir qu’est-ce qui les avaient poussés à s’affronter avec autant de violence, donc la réponse liée à la présence de Miles ici me laissait, à la limite, très indifférent. Entre un combat au milieu de nulle part et les envies du jeune homme, il n’y avait rien à redire : la première option était de loin la plus intrigante.


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Miles Köerta
Ven 07 Nov 2014, 16:12

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J’essayais de ne pas faire trop me préoccuper de la haine qui semblait habiter les deux animaux -tout ça pour une montre à gousset remplie de sang, franchement-, mais l’action faisait office d’exploit si on considérait le fait que Kira, de mon côté, éraflait ma peau avec ses griffes. S’il songeait à les planter dans le cou de l’animal roux, je préférais encore ne pas connaître le fond de ses pensées. Ça faisait mal, des égratignures rouges commençaient à apparaître sur mon avant-bras, et par précaution, je le positionnais de manière à ce que ses pattes ne puissent plus toucher de parcelle de ma peau. Le roulant sur le dos, je lui grattais le ventre -je sais qu’il aime ça-, jusqu’à ce qu’il détourne finalement son regard de la bête rousse pour m’observer de ses grands yeux bleus. Je lui souris, ébouriffant au passage sa petite tête, avant de me concentrer une nouvelle fois sur Scott, espérant ne plus être dérangé par cette dispute puérile.

Avec attention, j’écoutais le garçon aux cheveux d’ébène, tiquant un peu lorsque j’entendis le nom de la ville des Élémentals. Alors ce garçon… Ça pouvait expliquer certaines choses maintenant, comme pour la dernière fois, avec l’explosion de flammes: il était ressorti indemne de la vague de chaleur et de flammèches et personne dans la foule avait pu savoir ou comprendre comment. J’avoue que dans le feu de l’action, peu de gens y avaient prêté intérêt, mais maintenant que j’y faisais attention, ça tombait sous le sens. Affichant un discret sourire, je continuais de l’écouter, me demandant, ici et là, à quelle type de magie il pouvait concorder. Le feu, j’imaginais, étant donné l’événement de la dernière fois, et peut-être d’autres affinités élémentaires. Enfin, mon enthousiasme perdit tout son éclat lorsqu’il poursuivit sur la description du fameux combat. Plissant des yeux, je fis abstraction des petits coups de patte de Kira, qui quémandait d’autres caresses pour me concentrer sur le reste de l’histoire. L’affaire semblait sérieuse.

Je commençais à réfléchir sur la manière dont ils auraient pu disparaitre, quand Scott me posa une question. Je relevais les yeux dans sa direction, haussant des épaules tout en dirigeant son attention sur Kira, dans mes bras, qui se roulait, à présent, dans mes bras comme un ours le ferait dans l’herbe. C’était tellement étrange: une minute plutôt, il me plantait littéralement ses griffes dans la peau, songeant sûrement à tuer l’animal roux et maintenant, il la jouait «je veux des câlins».

« Effectivement, si je voulais passer des vacances, je choisirais un autre centre touristique. En fait, je suis venu le chercher. Je jouais avec lui quand je me suis assoupi dans un arbre. Lorsque je me suis réveillé, il n’était plus là et j’ai aperçu des traces de sang au sol. J’ai paniqué et j’ai suivi les marques, jusqu’ici. Ça devait être cet homme… Il était pourchassé. »

Mais pour qu’il soit parvenu à faire tout ce chemin, il devait être franchement solide. Prenant un air pensif, je demandais à l’intention du garçon:

« Pourquoi l’aurait-on pris en chasse comme ça? C’était un fugitif? Un criminel? »

Et pourquoi l’aurait-on battu ainsi s’il ne s’agissait pas de ça? J’étais sceptique, et un profond soupir franchit mes lèvres.

« Qu’est-ce… Qu’est-ce que tu tiens dans la main, mon garçon? »

La voix, sortit de derrière mon dos et faillit me faire recracher mon cœur. Vivement, je me retournais pour me retrouver en face des deux hommes que j’avais abandonnés, plus loin. Ils avaient dû me suivre, mais bon, j’étais tellement inquiet que je n’avais vraiment pas fait attention.

« Vous? Pour…

- Montre-moi ça! », s’exclama le grand chevelu, en me coupant et en fonçant directement sur Scott.

D’un geste rapide et sec de la main, il lui arracha la montre à gousset pour l’expliquer, sous les couches de sang qui la recouvrait. À la vue de l’objet, le chauve, du nom de Wallace si je me souvenais bien, pâlit et déglutit.

« C’est la montre d’Alexei… »

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Dim 16 Nov 2014, 17:56

    Alors qu’il s’était plongé dans une profonde réflexion pour se créer différents scénarios possible sur les explications de la bataille qui avait eu lieu à moins de dix mètres d’ici, il fut interrompu par la question peu discrète sur ses intentions de sa présence au cœur des Terres Arides. Miles leva son visage, de manière à ce que nos yeux soient encrés l’un d’en l’autre, pour me répondre que ses raisons étaient justifiables par sa recherche de son petit animal à poils, qu’il avait cru blessé dans la nature, à cause des tâches de sang qu’il avait découvert sur sa route, les confondant sans l’ombre d’une hésitation, le sang de cet homme battu avec celui de son ami à quatre pattes. D’ailleurs, je me posai plusieurs questions sur la véritable ampleur de ce combat violent qui l’avait opposé à deux personnes qui cherchaient à régler leurs comptes avec lui. Qu’avait-il bien pu faire pour que ces gens viennent jusqu’à lui pour le massacrer sans pitié? Un détail, une information capitale nous échappait dans l’histoire, mais nous ne parvenions pas à poser la main dessus et ça, c’était une source de frustration qui se pointait dans ma tête. Je détestais ne rien savoir sur une affaire telle que celle-ci.

    Ça me rappelait cette impuissance que j’avais ressenti lorsque j’étais parti sur les traces d’une petite fille et d’un jeune garçon, et que les habitants de leur propre village avaient tenté avec tout leur désespoir de masquer cette disparition en affirmant de pas connaître ses deux-là. La colère qui était montée en moi à cet instant avait failli prendre le contrôle de la raison, mais actuellement, il n’était pas vraiment question d’enfants disparus. Je voulais simplement connaître les détails sur ce qui c’était passé, rien de moins, rien de plus. Miles émit son hypothèse que cet homme était peut-être un fugitif ou un criminel que les victimes qui avait laissé derrière lui s’étaient contentées de faire justices elles-mêmes. C’était la plus brillante des raisons que j’avais pu trouver, et au moment où j’allais faire part de ma théorie à mon camarade de route, une voix grave résonna dans le dos du jeune garçon en m’interrompant. Je laissai tomber mon élan et aussitôt, ma méfiance m’incita à les considérés comme de potentiels ennemis. Cependant, la réaction qu’eu Miles en se retournant me fis croire que ses deux personnes ne lui étaient pas inconnues. Le plus grand des deux coupa la parole au jeune homme et fonça directement vers moi, ses yeux de fauves fixés sur la montre à gousset recouverte de sang.

    Avant même de faire un geste, il m’arracha cette montre des mains pour la montrer à son camarade chauve, qui pâlit brutalement, en disant que cet objet appartenait à un certain Alexei. Mon cerveau était en plein effervescence. Qui étaient ses deux hommes? Si, à leur arrivée, je les avais mépris pour les deux opposants de l’homme massacré, maintenant, en les regardant de plus près, je comprenais tout de suite mon erreur. Ce n’était pas eux, les ennemis, du moins, pour l’instant. Je me rappelais vaguement des oppresseurs : l’un était un homme, cheveux blancs je crois, et l’autre une femme. Impossible que ce soit ce chauve et son acolyte. « Mais attendez une seconde… qui êtes-vous? » Même si je pouvais être sûr que ce n’était pas ces malades de tout à l’heure, ça ne signifiait pas que je leur faisais totalement confiance pour autant. Ils avaient débarqué ici, sorti de nulle part, pour ensuite me prendre une montre à gousset que JE détenais. Ces deux-là ne m’inspirait rien qui vaille. Je lançai un rapide coup d’œil à Miles, dans l’espoir qu’il puisse m’expliquer un peu la vraie identité de ces gens et que je cesse de me méfier de la sorte. Je voulais obtenir une réponse, sinon quoi, je reprendrais cette montre.


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Miles Köerta
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Miles Köerta
Ven 21 Nov 2014, 13:47

Sauver le magicien
In the evening -
« We are not heroes, only men who breathe »

Je les observais sans mépris pour leur manque de politesse, sans amertume pour m’avoir ignoré alors que je leur adressais la parole. Je ne faisais que les regarder, comme pour les examiner, savoir ce que pouvais cacher l’intérieur de ces deux têtes. Mais mon observation s’arrêtait continuellement à leur visage, devenu d’une pâleur alarmante dont les yeux, foncés, n’exprimaient rien d’autre que de la panique. Le lien se fit immédiatement dans mon esprit, tandis que le chauve, d’une main tremblante, prenait possession de l’instrument. Pourquoi? Peut-être pour savoir si ce n’était pas qu’une illusion, qu’une invention de leur subconscient qui leur avait fait créer cet objet. Il le manipulait avec délicatesse, comme s’il jouait avec une fragile poupée de cire, et l’échappa à travers les tremblements incessants de ses doigts. Je réagis rapidement, mais le grand chevelu fut bien plus alerte que moi, se pencha, et rattrapa l’objet en chute pour que ce dernier atterrisse dans sa paume. Aussitôt, il emprisonna la montre ensanglantée dans sa main pour l’empêcher de s’échapper à nouveau. Et tout cela se déroula dans un silence troublant, dérangeant. Chacun se dévisageait, autant les deux petits animaux, qui se toisaient avec colère, que les quatre hommes en quête de réponses. Et c’était comme si personne ne désirait répondre à l’interrogation de Scott, qui avait élevé la voix quelques minutes plus tôt, pour connaître l’identité de ces deux inconnus. C’était comme si nous savions déjà, entre nous trois, qui étaient qui, et mes yeux se tournèrent vers le sol, mal à l’aise.

« Scott, voici Wallace, dis-je en guidant ma main vers le chauve, et Jake, terminais-je en désignant, cette fois, le grand chevelu bouclé. Ils sont à la recherche d’un ami… »

J’accentuais ces quelques mots en braquant mon regard sur la montre à gousset. Je me souvenais des paroles de ces hommes, lorsque nous nous étions croisés un peu plus tôt, et la vérité s’imprima dans mon esprit avec clarté et fataliste. Je les regardais, un à un, leur visage tout comme leur mimique. Ils n’avaient pas changé d’expression, je m’en apercevais que maintenant. Toujours l’air aussi inquiet, le blême de leur peau n’en était que plus voyant et la détresse, contenue dans leurs yeux, n’en était que plus poignante.

Lentement, leur regard finit par se lever et venir se planter sur nous. Ces quatre pupilles noires pouvaient paraître imposantes, mais dans ce contexte, nous ne pouvions y voir que de la tristesse. Jake qui avait repris la montre la tendit bien haut dans les airs, sans nous lâcher des yeux, Scott et moi-même.

« Où l’avez-vous trouvé? Que s’est-il passé? Où se trouve Alexei? »

Je me sentais incroyablement mal à l’aise dans cette situation. J’étais parvenu à retrouver mon ami et, qu’Antarès m’en soit témoin, il n’avait rien eu de mal, excepté peut-être quelques griffures et morsures bien méritées. Mais pas eux. Ils le cherchaient encore, et allaient devoir le chercher encore pour un long moment. Jetant un regard en biais en direction du jeune garçon, je fis un pas dans leur direction.

« Il s’est passé quelque chose d’assez… incroyable.

- Où se trouve-t-il?! Qu’est-ce que vous avez fait de lui?! »

Cette réplique me fit plisser des yeux et ma mâchoire se contracta instantanément sous l’accusation.

« Pardon? Est-ce que j’ai bien compris? Vous NOUS accusé? »

Si la tristesse et la panique avaient été maître des reflets de son regard, à présent, ces mêmes reflets n’exprimaient plus qu’une colère froide et sourde à tous propos.

« Oui! Parfaitement! Que faisiez-vous avec la montre d’Alexei, sinon? »

Le chauve devenait de plus en plus menaçant, et si le grand chevelu gardait son calme, il n’en restait pas moins d’accord avec son acolyte. Lui aussi se mettait à nous fixer avec suspicion. D’un pas de géant, Wallace s’approcha de nous et je reculais, par instinct. Il n’allait pas nous sauter dessus j’espère.

« OÙ EST ALEXEI? », cria-t-il, hors de lui désormais.

Je me redressais de toute ma hauteur et Kira, pressentant un danger autre que l’autre petit animal roux, se mit à feuler dans la direction du chauve.

« ON N’EN SAIT RIEN! DEMANDEZ À CEUX QUI L’ONT AMENÉ! »

Le chauve, les yeux en rage, fit un mouvement rapide, et je n’eus pas le temps de l’esquiver. Avec force et poigne, il m’attrapa par le collet de mon chandail et approcha son visage du mien.

« Qu’est-ce que ces salauds vous ont promis, hein? De l’argent? Ils vous ont offert cette montre pour que vous puissiez la revendre? »

Son visage était défiguré par la colère et pourtant, je ne pliais pas l’échine, affrontant tout simplement la tempête dans son regard.

« Au moins, vous avez finis de nous accuser d’un crime que nous n’avons pas commis. Et si, maintenant, vous arrêtiez d’insinuer que nous sommes les acolytes de ces gens? Ce serait parfait! »

Je savais que je n’améliorais pas la situation, mais il l’avait bien cherché. J’étais peut-être un voleur -même s’ils n’en savaient rien- mais jamais, jamais je ne ferais du mal à autrui sans bonne raison. Et si l’argent avait été mon mobile, alors il m’aurait fallu une grosse, très très très grosse, somme d’argent. Les doigts qui avaient attrapé mon col se serraient de plus en plus et j’étouffais presque.

« Enfoi… »

Il ne pouvait plus se retenir. Levant son poing, il me frappa au visage. Au même moment, les dents de Kira se plantèrent dans sa main et il me lâcha. Comme un sac de sables, je tombais au sol, ma main à ma joue, sentant une vive douleur contre celle-ci. Saleté!

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Sam 22 Nov 2014, 00:24

    Seul un profond silence accueillit mes interrogations. Je n’avais pas prévu que ses deux hommes se plongeraient dans le mutisme, surtout après être débarqués ici, à l’image même de bêtes enragées et que nous quatre se dévisageraient ainsi, dans l’attente de… d’un événement qui allait sans doute jamais se produire. J’observai l’homme chauve tendre sa main vers la montre, avec ses yeux qui semblent être hypnotisé par la vision de l’objet doré, souillé par le sang sec d’une victime d’un conflit, encore portée disparue en ce moment. Ses doigts s’agrippèrent à la courte chaîne de la montre, qu’il manipulait avec une douceur exceptionnelle, comme une attache qui le guiderait vers son trésor, une quête inachevée qui n’attendait que lui à terminer. Ses mains tremblaient sous les effets de ses émotions et ce fut sans une once de surprise que je le vis laisser tomber cet objet par inattention. La montre allait bientôt toucher le sol et les seuls qui eurent le réflexe de bouger leurs corps fut Miles et le grand homme, qui devança le jeune homme d’une demi-seconde approximativement. La montre tomba dans le centre de sa main, qu’il referma en un large poing, pour éviter que son trésor ne lui échappe à nouveau.

    Ce silence en devenait lourd, à la frontière de gênant. Je baissai les yeux, préférant de loin observer Mélos regarder son ennemi à poil brun plutôt que ses deux mystérieuses personnes, qui, sans le comprendre réellement, me procurait un malaise que j’avais de la difficulté à masquer. Personne n’avait encore répondu à ma question, mais au bout de plusieurs minutes à se plonger dans ce calme dérangeant, Miles le brisa en élevant sa voix. Il présenta les deux inconnus, le chauve correspondant sous le nom de Wallace et le plus grand aux cheveux en boucles comme étant Jake. Il ajouta qu’ils étaient chacun à la recherche de leur ami, en ne manquant pas de lancer l’un de ses regards à la montre, caché par l’énorme main de Jake. Je commençais tout juste à faire le lien entre la scène incroyable auquel j’avais assisté, la fameuse montre à gousset laissé sur la place du méfait et ces individus qui sont sur les traces de quelqu’un. Au fond de leurs yeux, je pouvais y voir une immense tristesse, qui témoignait de leur inquiétude au sujet du sort de leur confrère. Jake prit la parole, en levant au dans les airs l’objet qu’il avait caché dans sa main, en toisant Miles et moi-même dans le creux des iris. Il nous posa trois questions : où avions-nous trouvé la montre, un résumé des événements et enfin, l’endroit où était Alexei. Je jetai un coup d’œil à Miles. Nous étions en mesure de répondre qu’à deux de ses questions, pas plus. Car moi-même, qui avait été là du début à la fin, ne pouvait dire où ses agresseurs l’avaient emmené.

    Le garçon aux yeux verts fit le premier pas, en s’avançant vers eux. Il leur expliqua qu’il s’était produit quelque chose d’incroyable, avant de se faire interrompre par Wallace, qui nous accusait d’être responsables de ce qui était arrivé à son ami. Miles lui cria presque dessus, n’en croyant pas une seconde qu’il puisse ainsi nous mettre tout sur le dos, mais le chauve ne s’arrêta pas. Il ne nia pas les soupçons qu’il avait contre nous, en appuyant sa pensée avec le fait que nous étions en possession de cette montre. Une tension palpable naquit entre nous et quand Wallace fit un pas vers l’avant, Miles recula. Je n’aimais pas ça. Comment pouvait-il nous mettre tout ça sur le dos? Je fis de mon possible pour retenir cette colère grandissante en moi. Même si son ami ne disait rien, je doutais qu’il en était arrivé à la même conclusion que le chauve, si j’interprétais son regard. Wallace hurla, sommant que nous lui disions où était Alexei, alors que le garçon aux cheveux bruns répliqua, hors de lui, que nous en savions rien. Dans mes bras, je pus sentir la fourrure de Mélos s’hérisser et ses grognements sourds résonner dans mes oreilles. D’un geste rapide, Wallace empoigna Miles par le collet en lui crachant au visage les raisons qui aurait pu nous pousser à accepter la besogne de ces salauds. Le jeune homme à la tignasse brune ne se laissa pas intimider. Il garda la tête haute, en lui rétorquant qu’au moins, il ne nous tenait plus à responsable et que la prochaine étape serait d’éviter de nous prendre pour de potentiels complices. Wallace accueillit cette réponse comme un affront et colla son poing sur le visage de sa victime.

    À cet instant précis, le renard de Miles se jeta sur la main du chauve, qu’il mordit à pleine dent, ce qui fit lâcher prise Wallace, qui poussa des jurons en essayant de s’abstraire de la prise de l’animal. Miles tomba lourdement sur le sol, en passant une main sur sa joie, alors que je m’approchais de lui pour tenter de calmer la tension. Je réagis assez rapidement, surtout en voyant la maltraitance que subissait le renard, avant que Miles tente une contre-attaque pour défendre son compagnon. Je n’appréciais pas ses deux hommes, mais je voulais au moins éviter de régler cette histoire dans la violence. « Hé, du calme! On a rien fait, OK? »Mes mots atteignirent que du vent. Wallace m’ignora complètement. Il agrippa la peau du cou du renard et l’envoya valser un peu plus loin. Maintenant, il était clair que Miles n’allait pas croiser les bras sans rien faire. Ça devenait de pire en pire, mais comment faire comprendre à ces hommes que nous n’étions pas les fautifs?

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Lun 24 Nov 2014, 05:05

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Par Antarès, j’adorais cette sale bête! Kira n’en démordait pas -sans mauvais jeux  de mots- et plantait encore plus profondément ses crocs dans la main de sa victime. Je souris, presque ravi, avant de me relever rapidement pour éviter à Kira des blessures inutiles. Devant moi, seulement, Scott venait de se placer pour m'empêcher de les rejoindre et je le foudroyais du regard. C’était à moi que ce crétin avait envoyé son poing, c’était à moi de lui régler son compte.

« Laisse-moi passer Scott. Je dois aller aider Kira. »

J’étais peut-être sonné, mais pas suffisamment pour ne pas pouvoir me défendre. Mais le jeune garçon aux cheveux d’ébène me bloquait obstinément le passage. Son regard était implacable, ses réflexions, sûrement, incorruptibles. Je contractais ma mâchoire en le voyant agir et tenta d’alléger ma posture, de respirer quelques grands coups pour me calmer les nerfs et ne pas commettre des gestes que je pourrais regretter par la suite. Mais en voyant l’image de Kira se faire malmener de la sorte chauffait mon sang bien plus qu’elle ne le refroidissait. Je sentis la colère m’envahir de plus en plus, surtout lorsque Scott cria pour qu’il arrête, mais ces paroles, si elles étaient entrées dans les oreilles des deux hommes, en étaient rapidement sorties. Et le chevelu, là-bas, qui ne faisait rien pour calmer les ardeurs de son copain! Mon poing me démangea, alors que je bousculais Scott pour me frayer, moi-même, un chemin jusqu’à Wallace.

« Tu perds ton temps! Je vais l’arrêter moi-même… »

J’avançais à grands pas vers l’homme et la bête, qui se livrait une bataille acharnée. Mais après une lutte où l’on n’entendait que le résonnement sourd de leurs grognements, Wallace eut raison de Kira, l’attrapa par la peau du cou et le jeta au loin, d’un puissant mouvement du bras. Mes yeux s’agrandirent et en apercevant Kira être propulsé dans les airs, je n’attendis pas une ni deux secondes: je fonçais directement jusqu’à lui pour voir s’il allait bien. Il ne bougeait pas, la première seconde, mais quand je fus à sa hauteur, je notais la montée et la descente de son ventre et j’exhalais avec force une respiration avant de me tourner d’un bloc vers les deux hommes. Mon regard se faisait sombre et bestial, tandis que je leur crachais au visage:

« Vous n’avez pas honte? Il ne faisait que me protéger! »

Kira poussa un gémissement et aussitôt, mon attention se tourna seulement et exclusivement sur lui. Je le pris dans mes bras, caressant son pelage tout en cherchant la plaie, la blessure qu’il aurait pu se faire dans sa chute.

« Vous ne méritez même pas que je vous cogne… », murmurais-je sèchement au chauve, qui observait la scène avec énervement.

Puis, mon regard se tourna vers le chevelu, qui n’avait toujours pas bougé et qui avait assisté au spectacle depuis le début de sa présentation. Encore plus énervé par lui que par son acolyte, je lui fis face avant de lui hurler:

« Et vous! Même pas foutu de calmer votre bouledogue! Je le fusillais du regard, alors que je tendis les bras vers lui, pour lui présenter Kira, ce petit animal qui souffrait, et qui n’avait pourtant rien fait excepté suivre son instinct. Sérieusement, j’avais envie de frapper ce mec. Inactif comme tu es, ça ne m’étonne pas que ton ami se soit fait enlever! »

Ses yeux se plissèrent en une fente toute mince qui, sur son visage, démontrait une certaine menace. Mais je ne flanchais pas, alors ça non! Pas devant des gens pareils! Sûrement pas!

« Fais attention à ce que tu dis…

- Par pitié! Que quelqu’un l’attache!, m’exaspérais-je en roulant des yeux. Tente encore quoi que ce soit et tu vas goûter à mon poing. C’est une garantie.

- Taisez-vous à la fin!, s’écria soudainement le chevelu en s’approchant de nous. Il s’arrêta devant Wallace et planta son regard crépusculaire dans les deux pupilles noires de son compagnon. Nous n’avons pas le temps pour nous chamailler! Écoute, on se fout de savoir s’ils ont été payé ou non par les ravisseurs d’Alexei. Tout ce qui compte, c’est retrouver notre frère, pas vrai? »

Je les regardais, tremblant de rage, tandis que Wallace courbait l’échine. Son regard s’était soudainement attristé et il murmura une réponse que même moi, à cette distance, j’eus de la difficulté à entendre. Par la suite, Jake se retourna vers Scott et moi-même, nous observant longuement avant de s’arrêter sur le petit animal que je tenais dans mes bras.  

« Ça va. Pas la peine. Je vais m’occuper de lui. »

Mais il ne m’écouta pas et se pencha au-dessus du museau de Kira. Il plaça sa main sur le corps inerte de l’animal, ferma les yeux et se concentra profondément. Au tout début, je songeais à m’esquiver pour ne pas qu’il le touche et lui fasse plus de mal, mais à bien y penser, je crus bon de ne pas bouger et le laisser faire ce qu’il avait à faire. Une douce et faible lumière entoura alors la paume de l’homme pour se répandre sur le corps de Kira. Une seconde après, l’animal ouvrait ses yeux et ressemblait revivre brusquement. Je levais les yeux en direction de l’homme, mais il anticipa ma question en se retournant vers son compagnon chauve.

« Je suis magicien et tu devrais éviter qu’il fasse de nouvelles chutes pendant quelques heures environ, le temps que la blessure soit totalement guérie. Maintenant, dîtes-nous tout ce que vous savez. Sur ce que vous avez vu. Sur ce qu’ils vous ont dit. Sur les raisons qui vous ont amenés à avoir cette montre. Nous voulons tout savoir sur ce qui est arrivé à notre frère. »

La détermination dans ses yeux ne pouvait être plus réelle.

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Mer 26 Nov 2014, 01:40

    Là, j’en avais plus qu’assez de la dispute qui opposait le jeune homme et l’adulte chauve et du rôle qui me forçai à rester sur place, entre les deux adversaires qui se jaugeait avec un regard mauvais. Si l’un essayait en vain de réprimer ses pulsions de colère à l’égard de l’ennemi, l’autre se débattait avec acharnement contre la petite créature brune qui était là uniquement pour défendre son compagnon. Malgré toute cette conviction de protéger Miles, le renard fut projeté dans les airs et s’écrasa sur le sol comme un vulgaire caillou. Si jusque-là, les paroles du gars ne m’ont guère faites flancher, désormais je ne pouvais rien faire pour l’empêcher d’agir en vitesse grand V. Il m’avait déjà bousculé pour se frayer lui-même un chemin dans l’objectif de rejoindre Wallace, mais à la vue de son ami à fourrure immobile sur le sol, il se précipita vers lui, les yeux noirs de colère et de haine rivés sur les deux hommes. Il leur hurla presque dessus, au sujet de cet acte de défense de la part de son animal, qui a bondi sur le chauve dans un seul but : pour le protéger. Cependant, j’eus l’impression que ses mots ne firent qu’atteindre le vent, car l’expression dure du visage de Wallace ne s’adoucit guère, ce qui augmenta cette frustration que je ressentais à chaque fois que je croisais son regard. Cet événement n’avait pas de réel rapport avec moi, mais j’étais amplement capable de me mettre à la place de Miles et je partageais cette colère. Si cet homme-là avait commis quelque chose de semblable à Mélos, je n’aurais sans doute pas résisté à l’envie de lui lancer mes flammes les plus puissantes au visage. Je ne savais pas comment Miles pouvait affirmer qu’ils ne méritaient pas une bonne droite.

    Dans son coin, le deuxième homme ne faisait que regarder, sans agir, ce qui me donnait une irrésistible envie de venir jusqu’à lui et le secouer comme un pommier. Est-ce que quelque chose pouvait simplement l’atteindre? Miles ne tarda pas à exprimer à voix haute des éléments similaires à mes pensées, en ne manquant pas de tendre devant son visage le renard brun souffrant. Au moins, l’homme réagit à ces reproches en plissant les yeux, changeant du tout au tout sa figure paisible en visage beaucoup plus menaçant. Il ne répondit pas aux insultes, mais Wallace émit une mise en garde à Miles, guère intimidé par les paroles du chauve, qui contracta la mâchoire. Ça s’envenimait de nouveau, mais avant qu’une autre bataille se déclenche, Jake intervint pour la première fois en marchant jusqu’à Wallace, ses yeux rivés dans les siens. Il lui fit comprendre que l’heure n’était pas aux chamailleries, mais à la collecte d’information sur les ravisseurs de leur frère, pour mieux le retrouver par la suite. Son ami chauve laissa tomber ses différents avec Miles, sans oublié de lui lancer un dernier regard noir, avant que ses yeux ne se voilent de nouveau par la tristesse. Je m’avança plus près du jeune homme aux iris verts et Jake en profita pour nous regarder tous les deux, puis baissa les yeux vers le renard. Le garçon refusa en premier temps son aide, mais celui-ci ignora ses mots et s’approcha de l’animal. Il tendit les mains et une apaisante lumière y apparue, encerclant le corps du renard, pour finir par se reprendre. Mélos, qui avait cessé de grogner, regardait d’un œil étrange son adversaire à poil revivre par la magie. J’haussai un sourcil, étonné de voir l’un de ces hommes utiliser la magie, mais avant que Miles puisse poser la question, Jake le devança, après avoir regardé Wallace.

    Ses explications se résumaient à ceci : Il était un Magicien et conseilla au jeune homme d’éviter que son copain à fourrure ne retombe encore une fois, durant les heures à venir. Ensuite, il nous demanda de leur dire tous ce que nous savions : ce que nous avions vu, ce que les attaquants d’Alexei nous ont dit et les raisons qui nous avaient menés jusqu’à la montre. Quoi qu’il en soit, je terminai d’écouter ses mots, car mon esprit s’était déjà paralysé à la mention de « Magicien ». Mon regard s’assombrit et d’un coup, toute envie que j’eue de les aider s’envola au loin, transporté par le vent. Je ne gardais pas de très bons souvenirs de cette race, car elle faisait remonter en moi des souvenirs que je préférais oublier. Après ce que mon père et ensuite ma mère m’avait fait subir, il n’était pas très étonnant que les Magiciens soient si bas dans mon estime. Je lançai un de ces regards à cet homme et lui répondis : « Déjà, si vous pourriez arrêter de nous prendre pour les alliés de ces types, ça me donnerait au moins une raison de plus pour vous aider, mais je ne sais pas trop. » Ma voix était glaciale, plus que j’aurais voulue qu’elle le soit, mais je n’avais pas pu m’empêcher de leur cracher la haine que je ressentais par rapport à ma famille, sur le simple fait qu’ils étaient des Magiciens. « Après tout, ce n’est pas vraiment mon problème si votre frère a disparu et puis, avec les blessures que lui ont infligés ces types, je doute qu’il puisse survivre bien longtemps. » C’était cruel, mais ceci n’était que le fruit de ma colère du passé, qui remontait en moi et que je peinai à maîtriser.

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Miles Köerta
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Miles Köerta
Sam 29 Nov 2014, 23:08

Sauver le magicien
In the evening -
« We are not heroes, only men who breathe »

Pourtant, malgré la détermination… Je trouvais qu’il abusait, Magicien ou pas. Beaucoup même. Ce n’est pas parce que monsieur avait sorti sa baguette magique, avait fait trois tours sur lui-même et jeté un enchantement sur mon animal blessé, dans l’optique de le soigner, qu’il pouvait commencer à se croire tout permis avec nous. J’avais envie de souligner le fait qu’il nous traitait encore de complices sur cette affaire d’enlèvement, qu’ils nous rabaissaient au même titre que ces ravisseurs, mais ma langue ne se délia pas malgré le désaccord évident que l’on pouvait percevoir au fond de mes yeux. Je jugeais qu’elle avait suffisamment parlé aujourd’hui et que si j’ouvrais, une nouvelle fois, ce grand trou qui me servait de bouche, j’allais dire une con*erie qui n’allait pas nous avancer. Alors, comme seul signe de ma frustration, je relâchais un soupir qui exprimait là toute mon irritation, et je ne fus pas le seul à laisser entendre que l’attente qu’espérait cet homme de notre part ne se produirait peut-être pas de sitôt, avec ce comportement.

Scott, d’une voix dont je ne perçus qu’un peu plus tard le timbre froid et distant, ne semblait, quant à lui, guère ravi de se trouver en présence des deux hommes. Son visage s’était brutalement refermé et seul un froid ressentiment peignait les lignes courbes de son faciès, que je ne pris même pas la peine d’examiner de plus près, tant ces individus, là, devant nous, m’exaspérait. Comment voulaient-ils que nous coopérions lorsqu’ils continuaient de nous impliquer dans l’enlèvement? Ce genre d’insinuations mal cachées me rendait malade. Je n’étais pas blanc comme neige, et à mon avis, je devais tourner autour du gris âne ou noir corneille, mais jamais je ne m’allierais à des types dans ce genre. J’étais peut-être un voleur, mais pas un tueur et encore moins un ravisseur. Ils ne nous connaissaient pas. Ils ne savaient rien de nous à ce que je sache. Alors, ils pouvaient garder leurs commentaires pour eux.

Je me tournais vers le garçon aux cheveux jais, dont je remarquais enfin le regard acéré, braqué sur les deux hommes face à nous. La haine qui s’échappait de ses yeux ne m’avait pas interpellé au premier coup d’œil, mais à présent que je m’y attardais avec plus de temps, je fus tout de même étonné par l’immensité de la charge. Je me mis à l’observer consciencieusement à partir de là, alors qu’il reprenait la parole d’une voix redevenue sombre et vindicative. Mais ses mots jetèrent un froid dans l’air, autant dans celui qui m’entourait qu’en direction de Wallace et Jake. Je me tournais complètement vers lui, avant de me pencher à son oreille pour lui souffler, un peu perturbé:

« Scott, on a peut-être rien à voir là-dedans et j’aime encore moins ces types que toi, mais ce n’est pas la peine de rajouter quelque chose comme ça… C’est leur frère. »

Du coin de l’œil, je vis le chauve ouvrir la bouche, mais je lui enlevais tout désir de prendre la parole en lui offrant un regard obscur, le défiant seulement de dire quoi que ce soit à propos de ce qui venait de se prononcer. Il ferma sa bouche partiellement, mais poussa un profond soupir.

« Allons-nous-en, Jake. Nous n’avons plus rien à leur demander. On va retrouver Alexei, c’est tout, et nous réussirons à le sortir des griffes de ces gens sans l’aide de ces gamins. »

Mais alors que le chauve tournait déjà son pied pour reprendre la route, Jake restait obstinément immobile, le visage pointé comme une flèche en direction de Scott. Est-ce qu’il allait de nouveau nous couvrir de son hypocrisie ou allait-il prendre ses clics et ses clacs et partir sur les traces de son frère disparu? Personnellement, cela ne m’aurait pas dérangé de leur venir en aide, mais le caractère de ces deux hommes m’irritaient à un point tel que je peinais à vouloir le faire, même si c’était de la vie de leur frère dont il était question. Jake finit alors par détourner ses yeux du garçon aux cheveux d’ébène, pour venir les planter dans ceux de son frère, prêt à s’engager sur les terres arides.

« Nous ne pouvons pas prendre ce risque. Ils nous aideraient sûrement à trouver plus rapidement Alexei. Nous ne savons pas encore qui sont ces gens, ni où ils l’amènent. As-tu seulement conscience de la superficie que nous devrions couvrir pour le retrouver ici? Nous perdrions notre temps. Ils sont vraiment notre seule chance. »

Le chauve ne paraissait pas complètement convaincu par ce soudain aveu de la part de son frère, et son regard passait de nos visages à celui de Jake, qui s’adoucissait peu à peu d’une triste mélancolie.

« Nous l’avons déjà perdu une fois, Wallace. Il n’est pas question que nous le perdons une seconde fois. »

Et son regard se tourna vers Scott et moi. Mes yeux s’étaient plissés à l’entente de ces derniers mots, et la prise que j’exerçais autour du petit corps de Kira se raffermie légèrement.

« Comment? Ce n’est pas la première fois qu’il s’est fait kidnapper? »

Jake secoua la tête. Ses épaules s’étaient brusquement affaissées, comme s’il soutenait à présent le poids de tout un monde.

« Non, pas vraiment. C’est une longue histoire… »

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Dim 30 Nov 2014, 21:47

    Silence, choc et perturbation. Trois adjectifs qui illustraient à merveille l’ambiance maîtresse des lieux. Que du silence. Nous pouvions entendre le souffle du vent arracher les particules de ces terres sèches, inhospitalière. Dans le reflet exact de mes pensées. Inhospitalières, à l’égard des deux personnages, des Magiciens. Ses êtres ne méritaient pas leur place à mes côtés. Leurs présences, devenues si étouffante à leur révélation, me donnais une envie irrépressible de vomir, de leur cracher dessus. Je les toisai, un à un, sans quitter cette expression froide et peu amicale, les bras croisés, alors que le panda roux, sans doute capable de ressentir le malaise grandissant qu’il y avait entre nous, cessa subitement de grogner. Il alla se percher sur mes épaules, tranquille pour une première fois depuis ses différents avec le renard de Miles. Celui-ci se retourna d’ailleurs, pour me faire face et me chuchota dans le creux de mes oreilles que j’étais allé un peu trop loin, malgré les raisons évidentes qui poussaient à les haïr. « Tu ne comprends pas. », fus mon unique réponse.

    Il ne savait rien de mon histoire, il ne connaissait pas les détails particuliers de ma vie qui justifiait cette froideur envers les deux hommes et d’un avis entièrement personnel, je ne tenais pas plus que ça à lui en faire part. Il n’avait pas besoin de le savoir. L’homme chauve me regardait avec un air sombre, prêt à défendre son opinion, mais pour une raison que j’ignorais, il ne dit rien. Je n’avais pas remarqué la façon dont l’avait toisé Miles pour comprendre ce subit changement. Il poussa un soupir agacé et insista à son frère que l’heure était venue de partir, cependant, Jake ne bougeait pas. Il continuait à me regarder et je faisais de même. J’étais curieux de ce qu’il allait faire maintenant, mais il fut le premier à détourner les yeux, et il répondit à Wallace que ce risque n’était pas envisageable. Il croyait encore que nous détenions les informations qu’ils désiraient et de ce fait, s’ils parvenaient à nous faire parler, ça réduirait considérablement leur aire de recherche. Le chauve ne semblait pas convaincu de ses arguments, mais lorsque Jake nous avoua, avec son facial nostalgique, que ce n’était pas la première fois qu’ils perdaient leur frère, Miles posa une question identique à celle que je me posai mentalement. Jake secoua négativement la tête et d’un coup, j’eus l’impression qu’en l’espace de quelques secondes, le jeune homme venait de prendre dix ans.

    Commença alors son histoire, qu’il nous conta de sa voix aux frontières du désespoir. « Nous n’avons jamais été très présent pour notre petit frère… » Lui et Wallace se regardèrent, échangeant chacun des souvenirs inaccessible pour Miles et moi. Jake reprit ensuite la parole, très bas. « Nous avons fait des choses dont nous ne sommes pas très fiers, nous l’admettons et… Alexei ne le méritait pas. Il ne mérite pas de nous avoir comme frères. » Il marqua une pause, son regard voyageant sur nous et poursuivit : « Déjà tout jeune, nous n’avons jamais été là pour lui. Les études, la magie, nos vies nous occupaient plus que de raison. Nous avons perdu Alexei à cette époque. Nous n’étions jamais là pour lui et quand bien même il essayait d’attirer notre attention, nous faisions comme s’il n’était pas là... » Ils semblaient vraiment coupables de ce qu’ils ont fait endurer à leur frère cadet. « Et puis… Nous sommes partis, laissant Alexei derrière avec une mère sur son lit de mort. Il s’est occupé d’elle comme nous ne l’avions jamais fait durant ces dernières années de vie. Il est resté à ses côtés. Par nous… Et puis, elle a rendu l’âme. Nous avions été forcés par le reste de la famille pour venir aux funérailles… Pour nous, la famille ne voulait pas dire grand-chose avant. Mais Alexei nous a ouvert les yeux. »

    Un rire amer s’échappa de ses lèvres. « Il nous a crié dessus. Il nous a engueulés, hurlé, hait. Il nous a tellement détestés et je le comprends. Nous étions des frères médiocres, des fils infidèles… Il a eu raison de nous haïr durant toutes ces années. Mais aujourd’hui, nous voulons nous racheter. Je sais qu’aucun trésor ne pourra réparer ce que nous avons fait, aucun mot, aucun geste ne pourra panser les blessures que nous avons ouvertes. Mais nous voulons être présents pour lui désormais. Nous allons l’aider, quitte à en crever. » Wallace prit alors le relais, lui qui était resté silencieux tout ce temps. « Il n’est plus question qu’on l’abandonne. On va le sauver, avec ou sans vous. Nous ne pouvons pas le perdre. Pas aujourd’hui. Ni jamais. »

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Miles Köerta
Mer 03 Déc 2014, 13:45

Sauver le magicien
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Je ne pouvais plus détacher mon regard des deux pupilles sombres du Magicien. Jake n’était plus Jake, ne ressemblait plus à celui qui avait feint l’indifférence, la distance, le détachement, celui qui s’était montré aussi imperturbable que la neutralité. À présent, c’était comme s’il venait de se faire avaler par le courant et qu’il n’était plus capable de s’arrêter. Entraîné dans ses propres souvenirs, même sa langue peinait à suivre le rythme effréné de ses pensées, alors qu’il tentait de nous raconter.

Il racontait, oui, cette histoire d’une voix basse et rapide, son corps restant aussi droit et tendu que la corde de l’arc, aussi rigide que la dureté du bois. Jake nous racontait, et l’histoire qui prenait naissance sur ses lèvres, lui-même ne semblait pas l’apprécier. Les personnages qu’il peignait à travers ses mots n’avaient aucun cœur, dénué de toute empathie envers les membres de leur propre famille, et tout cela pour quoi? L’argent? Leur avenir? La magie? Par simple désintérêt? Jake n’entrait pas dans les détails. Il restait vague, flottant à la surface de son récit sans songer à nous y plonger. Peut-être pour cacher des intentions encore plus terribles qu’il ne souhaitait pas nous dévoiler à nous, simples étrangers. Des faits et des histoires qu’eux seuls pouvaient voir à travers leur mémoire, et pour tout vous avouer, pour moi, c’était correct. Le peu de ce que j’avais entendu était parvenu à m’irriter et franchement, je n’avais pas besoin d’en entendre plus pour que mes poings se serrent, très, très fort. Jake semblait dégoûté par sa propre histoire, et, avis personnel, je partageais son écœurement. Comment ne pas l’être? Toute leur vie, ils n’ont fait que penser à leur petite personne, sans jamais se soucier des avis et des sentiments de leurs proches. Je ne saisissais pas comment des gens doués de conscience pouvaient faire de telle chose. Ne ressentaient-ils donc aucun attachement pour leur famille? Et plus encore, pour leur plus jeune frère qui, durant toutes ces années, avait tenté de les impressionner, de capter leur attention. Je m’imaginais sans difficulté le sentiment qui pouvait habiter Alexei à cette époque: l’impression d’être un exclus, de se demander pourquoi personne ne s’attachait à lui. Ma mâchoire se contracta violemment, au point de faire grincer mes dents l’une contre l’autre.

« Et c’est seulement maintenant que vous voyez qu’il a besoin d’aide? Lâchais-je tout en émettant un rire dénudé de toute sympathie. C’est seulement maintenant que vous vous décider à l’aider? Et ça vous aura pris combien d’années pour le comprendre, hein? Dix? Quinze? Vingt ans? C’est dégueulasse… »

Deux paires d’yeux pivotèrent dans ma direction, menaçants. Un torrent de colère se déversait de leurs pupilles, de la contraction de leur expression tendue, tandis que je braquais mon regard dans le leur. Sans peur, uniquement peigné d’écœurement évident. Par leurs yeux, ils me reprochaient de leur rappeler leurs fautes, à voix haute, de leur rappeler que leur frère ne les méritait pas.

« J’espère pour lui qu’il a trouvé et su fonder un meilleur foyer que celui dans lequel il a vécu avec vous. »

Wallace fut le premier à réagir - sans surprise - en esquissant un grand pas vers l’avant. Je l’attendais de pied ferme, qu’il me jette son poing à la figure s’il le voulait, qu’il m’insulte, me brutalise verbalement comme physiquement, j’en avais rien à cirer. Les faits étaient là, étalés sur les tables de nos consciences. La vérité, le passé, s’était ainsi écrit, et qu’il le veuille ou non, qu’il s’en veuille ou non, les traces resteront à tout jamais indélébiles. Toute moquerie s’était évanouie des lignes de mon visage. Seule la colère et le dégoût persistait, et chaque fibre de mon corps ne cessait de me le souvenir. Ma langue gardait un gout âcre, mon corps tremblait de rage tandis que mes poings se serraient de plus en plus…

« Comment pouvez-vous encore vous regarder dans une glace sans vous dégoûter? Je n’y arriverais jamais. »

Je plantais bien profondément mon regard dans celui de Wallace, qui s’était subitement figé. Cela dit, mes yeux faisaient d’innombrables voyages entre ses quatre pupilles sombres tournées vers moi.

« Et si vous aimez vraiment votre frère, vous devriez vomir en apercevant votre reflet! Sinon, ça voudrait peut-être dire que vous ne l’avez jamais aimé, malgré toutes vos belles paroles…

- C’est faux! Alexei est tout pour nous…

- Alors, vous auriez dû le prouver il y a de ça très longtemps! »

Je bouillonnais. Mon sang chauffait, montait en degrés sans que je puisse l’en empêcher. Respire Miles. Respire.

« Je suis énervé. Et vous savez quoi? Je vais vous donner un coup de main. Mais pas pour vous. Pour Alexei. Lui le mérite, plus que vous deux. »

Je me tournais vers Scott, dont le visage restait obstinément fermé depuis quelques temps. Je plaçais ma main sur son épaule, le secouant légèrement.

« Scott? »

J’attendis qu’il réagisse avant de lui lancer un sourire, sans le quitter du regard. Je le regardais, oui, pendant plusieurs secondes, tant que cela pouvait en devenir gênant. Mais j’essayais de percer ce qui pouvait bien se passer dans son esprit. Je voulais comprendre, si c’était bien de cela dont il m’accusait l’ignorance.

« Tu aimerais qu’on fasse exactement la même chose pour toi, pas vrai? »

Je marquais une pause, avant de reprendre presque aussitôt:

« Aidons Alexei, tu veux bien? »

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Ven 05 Déc 2014, 01:35

    Pathétique. Si l’histoire qui nous était contés avait été dite pour développer une certaine compassion dans nos cœurs dégoûtés par leur attitude plus que dérangeante, il se trompait. À vrai dire, j’avais eu le temps de réfléchir aux propos glacials prononcés à leur égard et pour l’avouer en toute honnêteté, je pensai y être allé plus fortement que je l’aurai vraiment souhaité. Magiciens ou non, ils n’étaient pas membres de la famille que j’avais rejetée, alors qu’eux ne s’étaient guère gênés de le faire après deux ou trois ans d’Enfer. Autrement, ma haine de cette race en entière n’était pas réellement justifié par ce que j’avais vécu, mais quand même… l’amertume était toujours là et quand l’homme aux cheveux bouclés avoua s’être délaissé de sa famille durant une majeure part de sa vie, ma colère revient au galop, mais sous une apparence très différente de la première. Je ne ressentais plus ce goût torride de leur coller mon poing dans le ventre, de les faire souffrir par la méthode physique. J’avais envie de rire sous leur nez, à leur cracher mes pensées cruelles et leur comportement si pitoyable, mais je ne le fis pas. Pas encore non, mais bientôt.

    Je ne comprenais pas leur soudaine attirance pour leur frère, après des années à l’avoir ignoré, abandonné. Pourquoi voulaient-ils refaire ces liens alors qu’ils les avaient déjà brisés par le passé? Pourquoi agir maintenant, alors qu’ils auraient pu arranger les choses bien plus tôt? Était-ce parce qu’il s’était fait attaqué puis kidnappé par la suite? C’était comme ça que je voyais le « pourquoi » de leur voyage sur les Terres Arides. Ils ne se sont jamais intéressés à lui, ils n’ont jamais bougé le petit doigt pour soutenir cet Alexei lors des épreuves difficiles qu’il a surmonté et présentement, alors que leur petit frère est porté disparu suite à son agression, ils s’en inquiètent tout d’un coup? C’est stupide. Leur attitude est stupide et par-dessus cette idiotie, il y a une immense quantité d’hypocrisie. Identique avec celle de ma mère, qui, au cours de mon enfance, m’a toujours soutenu et aimé pour ensuite se délaisser de moi à cause d’un simple changement de race. Désormais, j’hésitai entre leur en coller une bonne ou attendre l’instant précis où je pourrai leur décocher un commentaire qu’ils n’allaient pas apprécier. Hum…

    Miles, qui n’avait pas reparlé depuis qu’il m’avait demandé de ne pas être trop dur envers eux, fut le premier à réagir. Ses paroles n’avaient rien de gentilles. Elles étaient à l’inverse blessantes pour les deux hommes, qui le toisèrent avec cette étincelle de menace, mais le jeune garçon ne s’arrêta pas là : il continua sur sa lancée, jusqu’à ce que Wallace réagisse et s’approcha de lui à grande enjambées. Le regard du chauve avait une ressemblance à celui d’une bête. Cependant, en connaissant un peu soit tant la mentalité de Miles, je doutais fort qu’il se laisserait intimider comme ça et effectivement, il poursuivit ses remarques, qui eurent finalement raison de Jake, qui protesta les accusations du garçon, qui l’interrompit avant qu’il puisse aller plus loin et ce fut enfin le silence. Je fixais Miles, surpris de cette jetée d’émotions sur les Magiciens, toujours immobile à côté de lui. Celui-ci conclut son discours en acceptant de les aider, non pas pour eux mais pour Alexei. Par la suite, Miles se tourna vers ma personne et tout en secouant mon épaule, m’interpela pour qu’il ait mon attention. Je levai les yeux vers son visage qui esquissa un sourire et nous nous fixâmes pendant plusieurs secondes, avant de me demander si j’aimerais qu’on me fasse une chose identique.

    Je ne répondis pas. Ce n’était pas l’envie qui me manquait de lui parler mais je n’avais simplement rien à lui dire. Il était évident que notre conception de la famille était différente et je ne souhaitais pas qu’il l’apprenne, du moins, pas encore. Cependant, pour combler le silence qui pesait, je préférai donner un aperçu de mon opinion plutôt que rester là, à fixer les iris verts du jeune homme, en lui fournissant la réponse à la seconde question. « … D’accord, j’accepte. » Il n’y avait aucune véritable émotion dans ma voix qui permettait de savoir les véritables pensées qui trottaient dans ma tête. Cependant, lorsque j’ouvris la bouche pour la deuxième fois, un rire glacial quitta mes lèvres, avant que mes yeux rouges se plantent dans ceux de Jake. « Je me demande comment va réagir votre frère en apercevant vos têtes. » Je marchai jusqu’au Magicien, lui arrachai la montre à gousset des mains et la tendis à Mélos. Mystérieusement, Jake ne réagit pas. Il avait sans doute compris le sens véritable de mes actions et me laissait faire simplement. Je déposai l’animal roux sur le sol avec l’objet et lui commanda de rechercher la trace de l’odeur du propriétaire de la montre en reniflant l’objet. Après cela, je continuai là où je m’étais arrêté. « Va-t-il vous insulter? Ou au contraire, vous suppliez de l’aider? Quand même, après l’avoir fait voir de toutes les couleurs, je ne pense pas qu’il sera ravi de vous voir. »

    Mélos avait mémorisé l’odeur et était déjà entrain de rechercher les traces d’Alexei en pointant le museau un peu partout. Ce n’était que question de minutes, peut-être même de secondes avant qu’il trouve un indice concluant. « Mais reste que vous n’êtes que des hypocrites. Est-ce parce qu’il est en danger que vous vous intéressez soudainement à lui? Pathétique. » Mélos poussa un glapissement. Il était parvenu à trouver quelque chose. Je m’avançai jusqu’au panda roux et je me penchai pour lui caresser la fourrure. Il apprécia le geste et trois secondes plus tard, il était de nouveau perché sur mes épaules. « Si j’étais Alexei, je préférerai crever plutôt que d’être sauvé par des frères comme vous. » Je pointai du doigt la direction que Mélos montrait à l’aide de son museau, la chaîne de la montre à gousset entre ses crocs. « Il est quelque part, dans cette direction. »


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