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 Colorer les fleurs d'un étang de noirceur [ Défi ] Pv Eddalia

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Lun 15 Déc 2014, 20:52


Son absence devenait inquiétante, et ses paroles du départ de plus en plus douteuses. Lana aimait à se promener, dans les prairies fleuries, le ciel infini, le genre de décors qui lui sciaient bien. Elle s'épanouissait dans l'émerveillement, et la fascination, bien qu'elles eurent toutes deux habité, depuis toujours, le même monde. Hélas, elles n'en partageaient pas la même vision, pas les mêmes expériences. Comment le pourraient-elles.. ? Sherry se voyait parfois habitée par une jalousie, dont elle distinguait facilement les contours, mais dont elle n'arrivait toujours pas à distinguer la cause, les origines émancipées. Elle était pure, bien plus qu'elle-même. Elle n'avait pas souffert des mêmes cicatrices, n'était pas marquée au fer. Peut-être regrettait-elle sa déchéance, cette perte de repères, pour remplacer la naïveté par des prises de conscience, et un sérieux maladif. Étais-ce une pointe de complexe d'infériorité qu'on sentait en elle.. ? À l'égard de son propre clone.. ? Peut-être bien, car, après tout, qui n'aimerait pas côtoyer un ange roux à la fleur de l'âge, de toute beauté, élégante comme un linge de soie qu'on expose au vent, fraîche comme un fleuve tranquille, mais aussi vivante que la plus vigoureuse des fleurs ?

Ses mains tremblaient, alors qu'elle songeait au destin du petit bout de femme. Une lettre surgit sur la table du salon silencieux, dépourvu de cette foule qui en temps normal arpentait le rez-de-chaussée, comme répondant à un appel inaudible de sa part, un qu'elle n'était même pas conscient d'avoir lancé. Elle lut à voix haute, bien qu'il n'y eut personne pour l'entendre. « Sherry.. Ne soit pas en colère, s'il-te-plaît ! J'ai.. j'ai voulu prendre une calèche pour me rendre à destination, mais.. je me suis trompée quant à ma destination.. Je sais pas où je suis.. et j'arrive pas à rentrer !! Je vois beaucoup de personnes.. avec de longues oreilles, et c'est très sombre.. J'ai peur ! Aide-moi ! » On put lire sur son visage une once d'inquiétude, mêlée à de l'agacement. Elle se déchaînait involontairement sur la femme, dont ses doutes étaient l'objet. Elle se voyait souvent rongée par les remords après coup, face à une attitude si puérile de sa part, mais c'était plus fort qu'elle de toute évidence..

Prenant quelques vivres dans les tiroirs pour les fourrer dans un sac de fortune, elle usa de son pouvoir de téléportation, pour se rendre à proximité de cette ville dont elle ne doutait pas l'identité. Ces êtres qui la peuplaient, cette physionomie qui était la leur.. Nul doute à avoir. Néanmoins, ne s'étant jamais rendue sur place, il lui faudrait encore se déplacer à pied, s'y introduire d'elle-même, bien que le chemin pour y parvenir lui soit à ce jour inconnu.. Brossant ses mèches de feu dans les rues d'un petit village qu'elle choisit aléatoirement, elle parcourut ses ruelles, ses axes amoindris, pour se faire surprendre par quelques dires qui se faisaient bruyants. L'homme, en petit communauté surtout, avait tendance à ne croire qu'à l'opinion publique, oubliant parfois de faire mention à ce qui est envisageable ou pas, ne laissant aucune place au doute.. Nombre de vies se virent gâchées, anéanties par ce genre de bobards qui se racontaient.. Sherry en avait fait l'amère expérience.

« Non mais.. t'a vu mon gars ? On a que des étrangers en ville ces derniers temps.. Ils arrivent, tracent en direction de Drosera, et pis.. » lâcha le premier. « Mais qu'est-ce qu'ils nous veulent sérieux ? Tu crois pas que.. » s'interrogea le second. « Je suis sûr que c'est un complot ! Attends, c'est pas normal,t'es bien d'accord ? » L'autre resta silencieux. Il semblait être parfaitement d'accord avec son interlocuteur, et ne pouvait rétorquer ses paroles. Sherry traça son chemin, les laissant hébétés juste derrière elle. Les hommes n'étaient décidément pas prêts de changer.. Ce serait trop beau.. Pas tant qu'ils auraient encore des victimes potentielles.. Perdue dans ses pensées, elle n'entendit même pas la petite voix derrière elle.. Adorable, innocente.

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Lun 15 Déc 2014, 21:45

Drosera… Si vous vous demandez ce qu’une petite magicienne peut faire au milieu de ce beau monde, je vous répondrais la curiosité. Les rumeurs couraient, et elles couraient encore plus vite aux oreilles de l’enfant. Faire des bêtises et embêter les autres faisait partie d’elle, elle ne pouvait s’en séparer. Alors à chaque occasion, elle se laissait aller à diverses plaisanteries, plus ou moins de mauvais gout. Ce jour-là, le renardeau s’était tenu à carreau et avait gentiment suivi les indications de la petite fille. Elle lui apprenait à s’asseoir, à sauter, à se coucher. Rien de bien folichon, mais suffisamment impressionnant pour qu’elle en soit satisfaite. Réussir à faire travailler un renard, donc un animal sauvage, relevait du miracle. Et en plus s’il s’agissait d’un bébé complètement turbulent… Elle ignorait comment elle était parvenue à se faire écouter de l’animal et dans un sens, elle ne s’en préoccupait pas trop. L’essentiel était qu’elle parvienne a le contrôler. La petite fille se baladait, raclant des pieds sur le sentier. « On s’ennuie, tu trouves pas, Kuu ? ». Le petit répondit par un faible couinement. Il ne comprenait pas un traitre mot de sa maîtresse qui ne s’apparentait pas à un ordre, alors couiner à chaque phrase lui semblait plutôt intelligent. Il répondait sans comprendre, mais il répondait. Et il en faut peu pour être heureux.

La fatigue la gagna assez vite et elle se posa sur un rocher. Bien vite, une foule de personnes lui passa sous le nez, riant aux éclats. Tout d’abord elle ne s’en inquiéta pas, pensant qu’il s’agissait des effets secondaires de l’alcool ou d’un mauvais sort jeté par une vilaine sorcière ou un magicien pas doué. Mais les inconnus continuaient de passer devant ses yeux, jusqu’à finalement stimuler sa curiosité. Elle observait chacune de ses personnes et l’une d’entre elle attira particulièrement son regard. Une jeune fille rousse. C’était vague. Une femme plutôt frêle, à l’air fragile. C’était déjà mieux. Une personne qui transpirait la pureté à tout bout de champ. Ca lui plaisait. Un sourire naquit sur son visage, tandis qu’elle attrapait la main du premier individu venu. « Excusez-moi, vous pouvez me dire ce qu’il se passe ? Pourquoi tous ces gens vont dans cette direction, qu’est-ce qu’il s’y cache ? Un trésor peut-être ? ». D’abord, on l’ignora, mais ses yeux doux eurent raison de l’inconnu. « Je ne sais pas ce qui s’y trame exactement, ma petite. Mais ils vont tous à Drosera, la ville des alfars. Si tu ne sais pas ce que c’est, c’est tant mieux. Ne cherche pas à le savoir, ils ne seront pas tendres avec une petite fille comme toi. ». Eddalia gonfla les joues. Elle détestait qu’on la prenne en pitié par rapport à son âge. C’est ainsi qu’elle tourna les talons en bredouillant un vague « merci » qui n’avait rien de sincère.

Elle fit quelques pas et son regard croisa à nouveau celui de la rousse. Cependant, quelque chose clochait. Cela faisait déjà quelques minutes qu’elle était passée devant elle, sans compter le temps qu’elle vienne à bout de son interlocuteur. Et elle n’était pas revenue sur ses pas, non, sinon elle l’aurait vue. A coup sur. De manière évidente. Elle ravala sa timidité qui venait de revenir au devant de la scène et s’approcha de l’inconnue. « Excusez-moi… » Elle attrapa un pan de sa veste pour se faire remarquer. « Je ne veux pas vous embêter, ne vous inquiétez pas. ». Se sentait-elle réellement obligée de le préciser ? Qui sait. « Je me demandais juste.. Vous venez de passer par ce chemin et maintenant je vous y vois à nouveau. Êtes vous perdue ? ». Cela n’était pas dans les habitudes de la petite fille d’aider les autres dans un pur acte de charité, mais sans doute cherchait elle un peu de compagnie. Peu de temps après, un homme bouscula la gamine qui vola dans les bras de la rousse. « Pardon.. ».
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Lun 15 Déc 2014, 21:46


Le sourire de la jeune femme disparut de son visage, tandis que la surprise l'envahissait, et que l'ahurissement avait raison de ses traits. Elle n'avait rien contre la petite puce qui venait de surgir devant elle, et fut même attendrie par ces petites mains, ce corps chétif, sa frimousse infantile. Elle était mignonne, et respirait l'inconscience à plein nez. Rien n'avait encore pu porter atteinte à son innocence, à son côté inoffensif. Rien n'avait pu la corrompre à ce jour, et très sincèrement, la réprouvé espérait qu'il en soit ainsi aussi longtemps qu'elle vivrait.. Trop nombreux étaient les enfants qu'on gavait de préjugés, qu'on nourrissait à base d'injures à l'égard d'un peuple en raison de vengeances et rancunes personnelles, et Sherry était bien peinée de voir à quel point ces pauvres créatures souffraient d'un mal qui n'était pas le leur.

Sortant de force hors de sa rêverie,  elle la détailla de nouveau. Des habits plutôt épurés, un sourire intimidée par sa présence, car aucun enfant, ayant toute sa tête, ne serait heureux de parler à un être tel que la belle femme. Ce n'étaient là, très probablement, qu'une vision hyperbolique de la réalité, mais il fallait bien dire qu'il fallait s'attendre à tout. Le pli de sa veste, elle l'avait fait sien.Les bras de la réprouvée accueillirent son petit corps en leur sein, quand ce dernier se vit propulsé plus loin par un passant égaré. Elle ne manqua pas de le fusiller du regard, suite à quoi il s'engagea dans une ruelle adjacente, sans laisser ce regard l'examiner plus longtemps que nécessaire. S'agenouillant, et frottant ses vêtements pour s'assurer qu'ils n'étaient pas sales, elle sourit. Enfin.   « Bien le bonjour. Tu ne me déranges pas, ma belle, ne t'inquiète pas. Par contre.. il faudra m'expliquer ce que tu veux dire par là.. Je suis effectivement perdue, ne sachant pas comment me rendre à Drosera, mais je ne suis arrivée qu'il y a quelques minutes à peine.. M'as-tu confondu avec quelqu'un ? » Sherry lui prit alors la main, la faisant l'accompagner un peu plus loin, pour lui servir une boisson chaude, et continuer de lui parler.

Les enfants étaient pour elle toute une fascination. Elle n'avait pas eu la chance de profiter de sa propre jeunesse, mais rêvait déjà à celle de ses propres fils ou filles qu'elle laisserait s'épanouir autant que possible. Ce genre de circonstances l'avaient forgé, avait créé en elle ce tourbillon d'émotions qui, enfermés dans une cage de fer, étaient maintenant contrôlés d'une poigne enserrée. Toutefois, la peur s'avérait tout aussi présente. Elle avait peur qu'il ou elle vienne à traverser tout ce qu'elle avait enduré, toutes ces épreuves auxquelles elle avait faillit succomber. C'était plus fort qu'elle, et cette peur l'anéantissait pour le moment. Elle se plaisait néanmoins à leur venir en aide, à assister plus jeune qu'elle dans tout genre de problèmes, notamment pour les plus démunis. Agissant en une sorte de psychologue dans un orphelinat de fortune, elle avait l'habitude maintenant, et sentait son quotidien de plus en plus plein, plus aussi vide de sens. Se tournant vers la petite dont la brioche débordait de sa gourmande garniture, elle ricana. « Fais attention. Tu risques de te salir. » Elle soupira, souriante, repensant à ses paroles de tantôt, avant de se voir traversée par une évidence accablante, et qu'elle ne maudisse sa lenteur d'esprit, ne lui ayant permis de comprendre la supercherie que maintenant. « Je peux te demander quelque chose ma jolie ? Tu connais bien le secteur ? Tu sais comment te rendre à Drosera ? Et par hasard.. la raison pour laquelle tu m'as confondu avec une autre jeune femme.. ce ne serait pas parce que celle-ci me ressemblait comme deux gouttes d'eau ? Sauf qu'elle devait portait une robe blanche à rubans, et non pas une noire comme celle que j'ai sur moi.. Ça te ravive des souvenirs ou bien.. ? Tu saurais par où elle est partie ? »

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Lun 15 Déc 2014, 21:47

La petite fille observait l’inconnue avec de grands yeux. Si elle l’avait confondue avec quelqu’un ? Non, impossible. Elle fit un rapide non de la tête, tandis que son cerveau carburait. C’était tout bonnement impossible que cette jeune femme ne soit pas celle de quelques minutes auparavant. Ce n’était pas possible, tout simplement. Elle passa une main dans ses cheveux, se grattant la tête. Peut-être était-ce le phénomène du déjà vu ? Un truc dans le genre, sûrement. Ou s’était-elle mise à rêver éveillée ? Elle ne savait pas. Haussant les épaules, elle laissa la tendresse de la jeune femme ailée l’emporter. Elle se demanda l’espace d’un instant pourquoi elle se trouvait être si gentille à son égard mais elle ne s’en plaignait absolument pas. Cela faisait depuis la rencontre avec la fée qu’elle n’avait plus bénéficié d’une quelconque affection et même si elle paraissait totalement indifférente à son propre sort, elle appréciait se faire aimer. Personne n’aimait être seul, elle y comprit. L’être humain a besoin de contact et de chaleur, une enfant encore plus. Le manque d’une mère ne l’affectait plus depuis l’arrivée de Némésis dans sa vie mais un manque aussi béant ne se remplirait pas aussi facilement. Alors qu’on s’occupe d’elle, cela lui réchauffait le cœur.

Elle s’installa sur le banc et attrapa la gourmandise, sans vraiment écouter les paroles de l’inconnue. Ne pas se salir ? N’allez pas demander ça une enfant, et encore moins à Eddalia. Elle n’en renversait pas sur sa robe, non, ça aurait été trop facile. Les pointes de crème aux fruits rouges ornaient le contour de ses lèvres et elle marmonnait des petits « merci » à intervalles réguliers. Elle dévorait littéralement le petit pain à la fraise, comme si sa vie en dépendait. Cela faisait quelques heures qu’elle n’avait pas mangé et trouver de la nourriture dans la rue s’apparentait à une vie de clocharde et cette vie, elle la détestait. Elle vivait maintenant chez la fée mais refusait de s’y nourrir. Elle ne voulait pas peser trop lourd sur les épaules de sa nouvelle mère, et qu’on la nourrisse ainsi lui facilitait la tâche. Elle gratifia l’inconnue d’un magnifique sourire. Un de ses sourires qui, même s’ils ne sont pas souvent très beaux, même s’ils sont pleins de petits restes, vous fait du bien. Le sourire d’un enfant n’est comparable à rien d’autre, surtout quand c’est le vôtre. Elle avala le bout qu’elle mâchouillait depuis un instant pour répondre. « J’vous ai pas confondu m’dame. J’suis sûre que c’était vous. ». Elle s’essuya alors rapidement les lèvres, prenant conscience de sa maîtrise de l’art de table totalement moisie.

La petite fille réfléchit un instant. Elle connaissait Drosera, oui. Elle ne s’y était jamais rendue, mais elle n’avait qu’à suivre la foule pour s’y rendre. Alors elle serra la main de la jeune femme, joyeusement. « Oui, je sais ou c’est ! ». Elle fit une mine un peu boudeuse. « Mais je vous préviens, il y a pleins de gens là-haut. Je ne sais pas pourquoi, tout le monde fonce dans cette direction avec des fleurs, des trucs dans le genre.. » Elle releva les yeux vers l’emplumée. « Peut-être est-ce un hommage. On ferait peut-être mieux de prendre des fleurs avec si on veut y aller, vous ne pensez pas m’dame ? ». Elle descendit du banc et se mit à cueillir des fleurs. Les saisons passaient si vite… Pendant qu’elle se penchait vers le sol pour saisir les plus belles fleurs aux plus belles pétales qu’elle pouvait trouver, elle répondit. « Maintenant que vous l’dites, elle n’avait pas la même robe que vous. J’ai sûrement confondu alors. ». Un silence plana un instant, puis elle eut une sorte d’illumination. « Elle est partie vers Drosera avec des fleurs et un groupe de gens ! Je m’en rappelle maintenant ! Vous voulez qu’on y aille ? ». Elle se releva et tendit le bouquet à l’inconnue. « Au fait, moi c’est Eddalia. ».
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Lun 15 Déc 2014, 21:49


Sherry afficha un doux sourire, le laissa étirer ses lèvres. C'était rafraîchissant qu'un petit être à son image fasse preuve d'une réciprocité à cette affection injustifiée. Souvent.. ce n'était pas le cas. Souvent, cet attachement envers autrui trouvait à son arrivée un écran qu'il lui était impossible de traverser. Son sourire n'avait que très rarement un réel impact sur son interlocuteur, car à ce dernier on lui répondait par des injures, ou encore des regards désapprouvants. Cette petite créature dévorait à pleines dents la petite douceur, le pain à la vapeur regorgeant d'un liquide consistant d'une couleur rouge foncée. Ses doigts s'en voyaient recouverts, et autour de sa bouche s'éparpillaient par petits morceaux ce qu'elle n'ingurgitait pas déjà. Elle lui répondit par un vague 'de rien' à ses remerciements. Son sourire, agrémenté d'une parole toute douce, la ramena de nouveau sur ces terres. Elle ne pouvait s'empêcher de penser à son double, d'essayer de comprendre ce qu'elle traversait, et ce qui avait bien pu la prendre pour que leurs retrouvailles se fassent dans une ville aussi brumeuse, et lugubre que Drosera.

Sa réaction enthousiaste la rassura dans un premier temps, avant que les nombreuses questions de la magicienne, fort contagieuses par ailleurs, ne l'infectent elle aussi. Il est vrai qu'elle avait croisé en route bon nombre de pairs et rassemblements étranges, de grands rires stridents et moqueurs, chose plutôt inhabituelle aux environs d'une cité où vivent principalement des êtres élitistes, hautains de par leurs capacités naturelles, à l'âme plus sombre que celle de leurs semblables. Hébétée, elle interrogeait la petite fille du regard, et se sentit forcée de lui poser la question fatidique : « Des.. fleurs ? » On lisait l'incompréhension dans le ton de sa voix, mais finalement ça la faisait bien rire. C'était le portrait craché de la belle orine, et elle ne doutait pas qu'elle y était pour quelque chose dans tout ce frondeur subterfuge.. « Effectivement, ma belle. Faisons quelques bouquets. J'ai cru voir de nombreux narcisses, violettes et lilas dehors. On pourra en faire un petit quelque chose d'assez plaisant. Et.. je cherche cette jeune fille justement, donc ça m'arrangera de t'avoir à mes côtés. Ce sera beaucoup plus amusant ! » Jetant le petit bout de papier qui lui avait permis de déguster sa sucrerie sans risquer de se salir outre mesure, elle aida la jeune fille à nettoyer sa robe, et à la remettre en état. Coiffant ses mèches rousses, flamboyantes au soleil, elle rajouta « Ravie de faire ta connaissance. Mon nom est.. »



Les deux femmes approchaient rapidement de l'entrée de Drosera, du seuil rocheux dans lequel elle était entreposée. Eddalia trônait dans ses bras. La réprouvée l'avait assisté dans la montée raide, dans les irrégularités de terrain qui s'étaient faîtes fort nombreuses en chemin. D'un bras, elle tenait sa jupe collée à la peau, d'une autre elle la gardait blottie contre elle. Une petite voix quelque peu jalouse, pour ne pas dire terriblement contrariée, surgit de nulle part, dirigée à sa personne. Sherry secoua la tête, lâcha un souffle d'exaspération au vu de son comportement chaotique, de tous les problèmes qu'elle lui causait peu à peu. Elle savait néanmoins que jamais elle ne pourrait réellement la haïr, réellement lui reprocher quoique ce soit tant qu'elle serait habitée par cette innocence candide, par cette unique dépendance à son égard. « SHERRY ! Mais c'est qui elle ? C'est à cause d'elle que tu as pris si longtemps à venir me chercher ?? » Elle était à la limite des pleurs, et la réprouvée ne put s'empêcher de la trouver mignonne, ainsi affectée par tous ses faits et gestes. « Elle n'y est pour rien, sois en assurée. J'ai juste eu.. quelques problèmes en route » Le visage de la princesse épurée s'illumina, et lui adressant un sourire béat elle fit : « Bonjouuur, petite chérie ! Je m'appelle Sherry.. » « Lana, tu vas la confondre. Appelle la comme moi, Eddalia. » Faisant une petite moue boudeuse, elle reprit néanmoins, voulant lui faire part de l'objet de son bonheur, de ce sourire strident qu'elle arborait. « Devine quoi ?? J'ai réussi, avec quelques autres gens, de rassembler autant de fleurs qu'il en faudrait pour recouvrir toute la ville. On a prévu de commencer à orner les bâtisses avec dans moins d'une heure. Je vais bien finalement » Tirant la langue, elle attendit la suite de leur aventure avec impatience.

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Lun 15 Déc 2014, 21:49

Il y avait vraiment de quoi être déstabilisée. Tout d'abord, elle rencontre une jeune femme qui ressemble comme deux gouttes d'eau à une autre. Ensuite, cette dernière décide de lui offrir à manger quelque chose de sacrément bon. Et enfin, elles décident d'aller a la cité des alfars avec des fleurs. C'était à se demander si elles avaient vraiment un cerveau, si elles pensaient aux conséquences de leurs actes. Visiblement, non. Le trajet jusqu'à Drosera manqua de décourager la petite fille. Elle glissait sur le sol rocheux et manquait de s'ouvrir la peau à chaque pas. Ses petites jambes ne lui permettaient pas de faire de grandes avancées et elle peinait à suivre le rythme de la jeune femme devant elle. Sherry.. Quel joli nom. Ca ne devait pas être facile pour elle de faire la différence entre un petit surnom mignon et son vrai nom. Elle rit intérieurement, elle se sentait si bête. On ne choisit pas son prénom. Eddalia n'avait rien de spécial non plus, mis à part le fait qu'on préférait souvent l'appeler Ed. Comment raccourcir Sherry ? Comment lui trouver un surnom suffisamment court et suffisamment représentatif ? Sheshe ressemblait au prénom que l'on donnerait à un chien. Riri lui donnait plus envie de rire qu'autre chose. Elle ne trouvait pas. Elle haussa les épaules. Elle trouverait sans doute plus tard.

La chaleur des bras de la réprouvée apaisait les ardeurs de la petite fille. Elle se sentait comme dans un petit cocon, ou elle se trouvait protégée de tous les maux pouvant la toucher. La jeune femme n'avait pas résisté à l'idée de la prendre contre elle, réalisant que sa taille ne lui permettait pas de gravir les roches sur la route de Drosera. Elle poussa un soupir, se disant intérieurement qu'elle ne remettrait plus jamais les pieds dans la cité des Alfars seule. Cela serait une trop grosse entreprise, et elle ne ferait que se blesser. Le petit renard, quant à lui, les attendait en haut de la côte. Avec son agilité naturelle, il était monté sur les rochers avec une facilité déconcertante. Eddalia fixait le petit animal et son regard se durcit un instant avant qu'elle ne lui fasse un sourire. Elle le jalousait tellement, mais l'aimait à la folie en même temps. Il était hors de question de lui en vouloir pour si peu, cela n'avait aucun sens. Elle serra la main de la réprouvée, passant une de ses mains dans son dos. Elle restait silencieuse, s'endormant presque contre sa nouvelle amie. Elle tenait dans ses petits bras des bouquets de fleurs à n'en plus falloir. Une fois qu'elles eurent presque rejoint Kuu qui les attendait avec impatience, remuant sa petite queue de renard comme l'aurait fait un chien, une voix se fit entendre. La gamine releva la tête, intriguée et se figea sur place. Son regard passa de la jeune femme qui la portait dans ses bras à celle qui se trouvait devant. Elles étaient.. Elles étaient.. Pareilles. Mis à part les habits, elles étaient pareilles. L'enfant déglutit et se frotta les yeux, tandis que l'inconnue se rapprochait d'elle pour lui faire des papouilles. « La.. Lana ? ». Elle prit une grande inspiration et se mit à réfléchir.

Cela ne pouvait être que des jumelles. Elle tapa de son poing sur la paume de sa main, comme si elle venait d'être illuminée. « Des jumelles ! Je comprends mieux maintenant ! ». Elle descendit ensuite des bras de la réprouvée en la remerciant au passage et s'engagea vers la ville. Il y avait un nombre de personnes impressionnants et aucun d'entre eux ne possédait de longues oreilles. A croire que la cité des alfars était devenue une plateforme de rencontre. Eddalia fut contaminée par cet élan de joie et commença à courir vers les bâtisses. « Eh, vous venez ? Tout le monde s'amuse ici ! ». Et en effet, la ville commençait à être joliment décorée par la verdure. Peu d'enfants se trouvaient dans l'assemblée, mais les adultes semblaient avoir retrouvé un semblant d'âme d'enfant et s'amusaient comme des petits fous. La magicienne n'y voyait pas le mal. Elle ne voyait le mal en rien autour d'elle. Tout n'était que sourire, rire et petites fleurs. Elle attrapa plusieurs tiges et les enroula les unes autour des autres en faisant attention de ne pas faire tomber les fleurs. Une fois son entreprise terminée, elle se précipita devant la réprouvée et lui demanda de sa voix timide : « Abaissez-vous, siouplait.. ». Une fois la jeune femme à son niveau, elle sortit ce qu'elle cachait derrière son dos et déposa une couronne de fleurs sur sa tête. Les fleurs s'accordaient parfaitement avec la couleur des cheveux de Sherry et la petite fille la gratifia d'un beau sourire, manifestement fière de son travail.

Elle se retournait souvent pour surveiller son petit renard, afin qu'il ne brule pas tous leurs efforts. Eddalia montait sur des lianes pour accrocher des belles fleurs sur le haut des maisons et le vertige la gagnait si souvent qu'elle s'accrochait de toutes ses forces. Elle vacilla un instant puis redescendit, en riant bêtement. Elle avait eu peur, mais hors de question de le montrer. En quelques minutes, la ville était passée d'une noirceur complète à un océan de couleur. Les yeux émerveillés de la magicienne regardaient partout à la fois, excités par l'idée de redécorer à nouveau. En effet, il lui était arrivée de redécorer autre chose. Plus précisément, les Enfers, d'une teinte rose. Elle avait le goût de décorer les maisons des autres sans même leur demander, en fait. La petite courut vers Sherry une nouvelle fois, radieuse, et l'observa avec ce qu'elle pensait être sa jumelle. « Vous vous ressemblez vachement, j'ai jamais vu des jumelles comme ça ! ». Bien sûr, elle n'imaginait même pas avoir tort. Il n'y avait aucune autre explication possible. La petite fille s'abaissa et posa ses mains sur le sol. Bientôt, l'herbe disparut et le sol fut parcouru de petites fleurs toutes aussi belles les unes que les autres. Le talent magique de la petite fille ne cessait d'augmenter, comme le brouahaha ambiant qui se transformait petit à petit en cris d'horreur..

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Lun 15 Déc 2014, 21:53


Sa réaction fit sourire les deux jeunes filles, riant simultanément d'un ton qu'elles ne pouvaient se jalouser l'une l'autre tellement ils se ressemblaient. La vampire était bien la seule à pouvoir parfaitement les distinguer, à faire la part des choses sans avoir besoin de recourir au manque de maturité de l'une ou aux cicatrices de l'autre. Que Eddalia ait tenté, du haut de ses dix ans et de sa petite stature, d'entreprendre une chose que beaucoup rataient encore, une tache si ardue, l'attendri d'autant plus. L'aidant à descendre pour poser ses petits pieds sur le sol rocheux ( déjà plus stable que lors de leur ascension ), elle caressa les poils du petit animal à même le sol, petite bête dont les poils s'étaient dressés au vu  du chahut voisin. Veillant à ne pas l'importuner de sa présence, elle rétorqua à la jeune magicienne dès que celle-ci mentionna le mot 'jumelles' l'invraisemblance de ce lien, sans pour autant lui révéler la vérité. Cela n'aurait pour mérite que de la confondre, comme dit précédemment, et ce n'était pas là le but de la manœuvre. « Pas tout à fait, mais tu n'es pas si loin, ma mignonne. Elle est très espiègle, innocente, mais adorable au même temps.. Vous risquez de bien vous entendre toutes les deux. » Et elle s'engagea dans l'allée étroite, avant de parvenir dans une, plus large, qui regorgeait de monde, foule dans laquelle elle s'immisçait sans problème. Elle pressait le pas, suivait à la trace celui de la petite, leurs regards attirés tous deux par les bâtisses dont la sobriété faisait pâlir la réprouvée, comparées à toutes les attentes qu'elle nourrissait dans un premier temps.

Eddalia, quant à elle, semblait emprunte d'un nouvel émerveillement, prise d'une ardeur juvénile. Lana la suivait aussi de très près, et n'hésitait pas à lui faire découvrir toutes les petites attractions, étalages dignes d'intérêt qu'elle avait eu le temps de relooker depuis son arrivée. Bien vite, le tableau se fit plus plaisant, plus vivant par des feuillages abondants, des pétales de fleurs vagabondes qui sillonnaient les rues, et les emplissaient de couleurs vives. Quelques tas se formaient ça et là, et propageaient, même parmi la population étrangère, le syndrome de la fleuraison. Les cheveux de Sherry ne firent pas exception, une couronne fleurie ornant sa crinière orangée, un diadème par les soins de la petite princesse à ses côtés. La réprouvée rougit dès qu'elle la lui tendit, voire même dès que ses petits lèvres essayèrent de l'interpeler, et il n'y avait aucun doute que la magicienne l'avait remarqué. Son visage, resté à proximité du sien, s'était teint de cette couleur emblématique, s'était recouvert de plaques de rougeur les unes plus prononcées que les autres. « Merci. Tu es adorable » lâcha-t-elle, en déposant sur sa joue chaude un léger baiser, sentant ainsi sur ses lèvres sèches la peau laiteuse de la petite en pleine croissance. Et pour lui rendre la pareille, elle la fit s'asseoir sur ses genoux ( après avoir repris un semblant de position plus équilibrée ) et de commencer à chanter. Sa voix, mélodieuses, raffinée, des plus douces consonances, résonnait dans l'espace creux de la rue, et s'éternisa pendant quelques minutes, jusqu'à ce que d'un clin d'œil, elle la fasse cesser d'elle-même. « Rien que pour toi en plus.. Tu as vu ça ? Tu pourras lui redemander si jamais tu en as le coeur » fit l'orine, toute souriante, elle-même charmée.

Une fois Eddalia lancée dans l'achèvement de leur mission, Sherry n'eut plus le coeur à la refréner, et essaya au contraire de prendre autant de plaisir à la tâche que semblait le faire la petite fille. S'alliant alors au côté le plus fort ( autrement dit le sien ), elle crut voir son coeur s'arrêter un bon nombre de fois, à chaque pas trop risqué que donnait la petite entité pour être exacte. Elle montait aux lianes, aux toits, aux maisons, risquait  une mort certaine  à chacune entreprise audacieuse, tout en riant de ses exploits que la réprouvée ne glorifiait aucunement. Cependant, leur avancée était fulgurante, et l'on vit rapidement une métamorphose de taille. Mais cette vue splendide ne semblait pas être la seule chose à intéresser de près la demoiselle. « Oh, tu sais.. Il y a bien des choses en ce moment d'aussi incroyables que cela, voire largement plus.. Tu n'as pas encore eu le temps de toutes les découvrir, mais je suis persuadée que cela ne saurait tarder » Sur ces bonnes paroles, la belle rousse se vit arracher l'herbe sous le pied, pour que des fleurs enchanteresses y poussent pour les remplacer. Émerveillée par les talents de la petite fille, qu'elle voyait comme rien de plus qu'une.. petite fille, elle lui tendit le bouquet restant, avant de la saisir par la taille et de l'élever à la hauteur d'un lampadaire voisin, jaloux de ses congénères dont tous les embouts s'étaient vus recouverts de verdure.

Elle fut, néanmoins, aussi alertée que la magicienne par les cris de terreur qui semblaient provenir de l'arrière. Les émeutes montaient en flèche, et bientôt ils virent traverser les ruelles sombres comme les plus grandes tous ceux qui s'y étaient rendus pour les mêmes raisons, mais qui sait.. peut-être avec d'autres motivations. Les gardes se faisaient une joie d'encageoler tout ce beau monde, et Sherry, de nature taquine décidément, sourit à Eddalia avant de lancée le sort de l'illusoire armée. Les gardes se virent alors pâlir outre mesure, craindre des guerriers dont l'existence n'était que mensongère. Les deux jeunes femmes se tenaient derrière eux, mais il n'y avait en vrai personne pour les défendre. Sachant cela, et voyant que l'orine avait déjà fichu le camp grâce à son pouvoir d'invisibilité, elle se dirigea vers la gamine, la saisissant par la taille d'un seul bras. « Bon.. Et bien on est parties. Accroche toi bien ! Et.. "Gloire aux elfes" comme on dit ! » s'écria-t-elle sans réellement demander l'avis de la demoiselle, l'enserrant dans son étreinte chaleureuse, et bienveillante, et lâchant même un commentaire assez déplacé, mais qu'on l'avait sommé d'exécuter sans discuter. Bête et disciplinée pour le coup, c'est ce qu'elle fit. Un des gardes s'entêta à les poursuivre, mais de quelques manœuvres bien gérées, sans pour autant en venir à effrayer la perle qu'elle gardait précieuse dans son antre, elle arriva à le semer, et à quitter la ville en sécurité. Elle profita des derniers battements d'ailes pour donner à la petite des restes de pétales, lui faisant comprendre par le regard de les lancer par dessus bord. Brossant sa tignasse marron, elle lui sourit. Encore une fois. Elle espérait seulement que la hauteur ( sans parler de son aile rachitique ) ne l'ait pas beaucoup effrayée..

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Lun 15 Déc 2014, 21:56

« Oui, mais je te préfère toi, Sherry. ». L’enfant avait eu du mal à différencier les deux jeunes femmes. Pour sûr, si elles se trouvaient dans la même pièce, elle parviendrait à comprendre qu’il y en avait deux. Mais si elle les croisait séparément, habillées de la même manière, alors là.. Là, elle se tromperait sans doute. Mais il suffirait qu’elles ouvrent la bouche pour que la petite fille différencie le vrai du faux. Elle saurait reconnaître la douceur et la maturité de la véritable rousse. Pas qu’elle n’appréciait pas l’autre, mais elles se ressemblaient tout en restant si différentes… Elle se plaisait à les observer ensemble, sans se demander ce qu’elles pouvaient être d’autres que des jumelles. Ainsi elle n’était pas si loin…Oh, peu lui importait. Il y avait Sherry, il y avait Lana. C’est tout ce qu’elle devait savoir pour le reste de sa vie, si elle désirait la revoir un jour. Et quelle question !

Le chant de la réprouvée apaisa le cœur de la petite fille qui se laissa bercer par sa voix cristalline. Cela faisait si longtemps que personne n’avait chanté pour elle. Cela lui rappelait les petits fredonnements de son ancienne mère pour l’endormir et un sourire nostalgique naquit sur son visage. Elle ne regrettait pas, mais cela ne pouvait pas ne pas lui manquer. C’était évident. Il s’agissait de sa famille, malgré tout. Et on ne s’éloigne pas de sa famille, combien même on essaye. Peu importe la force que l’on possède, un lien nous unit, un lien de sang. Même si elle doutait franchement de son appartenance à cette dite famille à cause de l’apparition soudaine de ses pouvoirs, cela dit. Du jour au lendemain, la magie avait pris possession de son corps, sans crier gare. Elle aimait ses pouvoirs, malgré les problèmes qu’ils lui causaient. Elle aimait créer de nouvelles choses et s’en amuser. Elle aimait ce qu’elle était, tout simplement. « Merci d’avoir chanté pour moi, Sherry. C’était très beau. ». Et son regard se tourna vers l’orine, lui accordant un bref hochement de tête.

Contrairement à ce qu’on aurait pu penser, Eddalia ne se plaisait pas tant que ça de la présence de Lana. Elle l’appréciait, mais sans plus. A vrai dire, les personnes qui lui ressemblaient avaient tendance à l’agacer. Elle aimait se sentir unique, aussi égoïste cette pensée soit-elle. Et qu’on lui pique la vedette ne l’amusait pas vraiment. Après ses acrobaties, la petite fille avait réfléchi aux paroles de sa nouvelle amie. Tout le monde lui disait qu’il lui restait beaucoup à découvrir, mais qu’est-ce que ça voulait dire, « beaucoup » ? Ca voulait dire beaucoup beaucoup ou juste beaucoup ? Comment mesurer un mot si vaste ? Vaste. C’était le mot qu’elle utilisait le plus souvent pour décrire le monde qui l’entourait. Elle avait encore tant à voir, tant à ressentir. Tellement d’épreuves à passer, tellement de sourires à donner, tellement d’amour à recevoir. Elle ne se voyait pas plus grande, elle voulait rester enfant toute sa vie. Malheureusement, ce n’est pas comme ça que les choses se passent et les années défilaient sans se ressembler.

Mais la tranquillité des trois jeunes filles fut perturbée par l’arrivée soudaine d’alfars dans la cité de fleurs. Ils ne semblaient pas vraiment ravis de la nouvelle allure de leur ville et le firent savoir en enfermant quiconque leur passait sous le nez. Eddalia commençait à avoir peur. Elle ne pouvait pas lutter contre des gens de cette taille. Saisissant son petit renard dans ses bras, elle le serra contre elle, priant pour que quelque chose de bien arrive. Pour qu’on ne l’emmène pas. Non. Elle ne pouvait pas mourir maintenant. L’enfant d’habitude si espiègle se trouvait complètement démunie face au massacre des fleurs qu’elle venait à peine de faire pousser. Ils les piétinaient sans pitié et quand elle crut qu’elle se ferait emmener à son tour, ses pieds quittèrent le sol.

Au lieu de craindre la hauteur, un rire nerveux gagna la petite fille. Elle s’amusait terriblement, tout en sachant qu’elle n’allait pas tomber. Oh, non, la réprouvée la tenait bien fort. La magicienne saisit les pétales dans ses mains et les lança en l’air, observant les alfars en bas se les prendre sur la tête et hurler leur mécontentement. L’enfant rit de plus belle. Embêter les autres avait quelque chose de jouissif que souvent, seuls les enfants peuvent comprendre. Il n’y avait là rien de bien compliqué, et cela suffisait amplement à faire leur bonheur. Les deux amies se posèrent au sol. Si la gamine n’avait pas été très secouée par le voyage, ce ne fut pas le cas du renardeau qui ne parvenait plus à marcher droit. La petite attrapa à nouveau un pan de la veste de Sherry, en écho à leur toute première rencontre et bredouilla timidement quelques mots. « Je suis contente de t’avoir rencontrée Sherry. J’espère qu’on.. enfin.. » et ça y est, la timidité revenait, mais hors de question de la laisser s’installer « qu’on pourra se revoir vite ! Je vis chez une fée. Je t’écrirais des lettres si tu veux ! ». Leurs chemins devaient se séparer. C’était dans l’ordre des choses. Mais jamais l’enfant n’eut un seul doute sur le fait qu’elle se reverrait. C’est ce qu’on appelait communément le destin.
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Colorer les fleurs d'un étang de noirceur [ Défi ] Pv Eddalia

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