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 Hé Pépé, t'as la tramblotte ? [métier]

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Sam 04 Oct 2014, 18:19





« Aëran fait attention ! » se mit à crier le médecin, affolant au passage les patients. « Je sais recoudre une plaie Durzol, arrête de me paterner s’il te plaît » dis-je posément, la langue presque sortie pour ne pas faire de bêtises. J’apprenais depuis maintenant deux ans la médecine auprès de mon père adoptif, sans compter l’apprentissage que j’avais fait à la secte avant ma fugue. C’était un peu compliqué, dans le sens où celui –ci était toujours derrière moi et qu’il avait bien plus peur que je me face mal avec une aiguille qu’il ne s’intéressait à la souffrance du malade. Enfin, grâce à ses enseignements, j’étais apte à m’occuper d’eux seul, j’étais presque plus doué que Durzol qui maintenant avait les mains qui tremblaient. Une aubaine en fait, car ce fut à moi de prendre le relais des opérations ou tout ce qui impliquait une agilité et une bonne précision. En quelque sorte, j’étais voué à prendre son flambeau et cela me touchait profondément. Néanmoins, lui qui était resté au plateau Linaewen, je comptais monter les échelons pour devenir médecin au plateau Círyon.Pour le moment il ne disait rien de cela, peut-être parce qu’il espérait que je change d’avis… qui sait. J’étais néanmoins attiré par le pouvoir, même si la place de chef ne m’intéressait plus comme avant. Je désirais être proche d’eux, proche des Amarantes actuels et qu’ils ne me soient pas inaccessibles.

Les derniers événements avaient fait beaucoup de dégâts, même si tous se remettaient petit à petit de cette fin du monde échappé de justesse. Les festivités battaient même à leur plein, comme si nous fêtions une vie qui ne pouvait être vue ou touchée, mais que nous pouvions tous perdre. J’avais actuellement des blessés des anciennes guerres qui venaient faire enlever leurs points ou désinfecter leurs plaies. Je n’utilisais la magie blanche que rarement, il fallait que j’utilise mes mains et mes connaissances, celle que j’avais apprît de longues heures. J’étais bien loin du parfait médecin, mais je n’avais encore jamais raté une opération. J’étais trop dévoué à mon peuple pour ne pas me concentrer lorsqu’un patient me faisait confiance ou qu’il n’avait pas le choix de le faire.

Mes doigts ne tremblaient pas, silencieusement je posais mes mains sur la peau du jeune homme qui eut un geste de recul. Sa plaie s’était infectée dû à la sueur et la saleté. Il n’était pas riche, pas pauvre pour autant, mais ne trouvait pas le temps de la nettoyer tous les jours tant il travaillait. Je supposais que c’était le lot quotidien des plus faibles des Alfars, car croyez-le ou non, tout Alfar passe par la précarité et la difficulté d’avancer parmi les plus puissants de Drosera. Alors on rêve d’être à leur place et on ne se préoccupe plus du monde réel. C’était son cas, il ne trouvait ni femme, n’avait pas d’enfant et travaillait pour se frayer un chemin parmi les puissants, une triste vie, mais des efforts qui payerons surement un jour. Je dus rouvrir son bras avec une lame bien aiguisée, le voyant grincer des dents, je me mis à lui parler. Ceci ne lui fit pas moins mal, mais son esprit s’orienta ailleurs que vers la douleur, se perdant peut-être dans ses souvenirs. Je me mis à faire sortir tout le pue qui avait envahi la longue entaille de son bras, tapotant doucement lorsque le liquide jaune-orangé coulait sur sa peau. La plaie se remit à saigner, mais j’appuyai dessus avec du linge propre, de manière à faire cesser le saignement. Quelques minutes après, je la désinfectai avec de l’alcool, j’avais au préalablement attaché l’homme, n’étant pas assez fort pour le maintenir et surtout pas assez de mains pour aider. L’homme ne bougea pourtant pas, serrant des dents. Je le détachai alors pour le recoudre, et ce fut fini quelque temps après.


Je rejoignis donc Durzol près d’un patient. Je vis ses mains trembler, comme si la peur s’était logé dans son ventre. Cela faisait maintenant longtemps, et elles ne voulaient plus ne pas bouger, il devenait moins précis, moins habile, faisait mal aux blessés et ne voulait pas en parler. Je posais doucement ma main sur les siennes et pris la relève. Lorsque la nuit tomba, je pris l’initiative de lui faire part de mes craintes vis-à-vis de sa carrière. De retour à la maison, lorsque nous fûmes seules, je m’assis à côté de lui et il comprit tout de suite : « Je sais.. » souffla-t-il « je n’ai plus la force de continuer davantage » je posais ma main sur son épaule : « Cela fait longtemps que tes mains tremblent, tu ne pourras bientôt plus faire comme si il n’y avait rien, les patients s’en rendent compte, ils te voient te masser les mains après avoir recousus une plaie… tu ne seras bientôt plus apte à gagner ta vie convenablement ». Son regard se pencha sur moi, un air triste et résolu planant sur son visage. C’était difficile à croire, mais Durzol ne devait dorénavant s’occuper que de petit blesser ou des médicaments à préparer, il ne pouvait plus recoudre, opérer, ou toute autre chose qui demandait des gestes habiles. « Toutes choses ont une fin n’est-ce pas ? » me dit-il en souriant : « Mais toute fin signe un commencement également, et je pense que c’est à tes tours de prendre la relève, de choisir le premier ou le deuxième plateau et de commencer à travailler. Tu sais tout ce que je sais, et je serais toujours derrière toi au cas où tu es besoin de conseils. » Je le regardais sans réagir. Mon tour ? Jamais on ne m’avait laissé voler de mes propres ailes, et encore moins choisir… je compris que s’il ne disait rien, c’était parce qu’il me laissait finalement choisir, lui qui avait accès au second plateau, mais qui restait au premier pour aider les plus faibles. « Tu me demandes de te laisser gérer ta famille seul alors que tu ne peux plus travailler convenablement ? » Il rit de bon cœur : « Il est temps que l’on te laisse grandir non ? Ne te préoccupe pas de nous » Je lui souris avant de lui répondre : « Je ne laisserai pas ma famille derrière, viens travailler avec moi au plateau Círyon, nous soignerons tous les deux les malades, toi pour désinfecté les plaies, moi pour les recoudre, nous ferons une bonne équipe non ? » Il regardait par terre, surement la culpabilité d’abandonner les Alfars du premier plateau… malheureusement, ou heureusement, sa famille primée avant tout : « Oui pourquoi pas… ». C’est ainsi que la soirée se finit, et quelques jours plus tard, je déménageai dans le second plateau, seul, tandis que Durzol venait travailler dans l’établissement que j’avais mis en place là-bas.

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