Je me suis couchée la veille avec une idée en tête. Je souhaite faire un petit voyage. Je ne sais pas s'il sera facile à effectuer ou j'aurai beaucoup de problèmes au cours de celui-ci. Je me suis donc couchée avec la tête pleine d'idées et surtout d'inquiétudes. Je me demande même ce que fais une certaine femme aux longs cheveux rouges maintenant. Je ne suis pas près d'elle en ce moment et je m'inquiète toujours un peu pour elle. Je sais que c'est une aventurière, ce qui ne me rassure pas vraiment. Puis, le noir du sommeil vient me gagner. Demain, ce sera une longue journée, je le sens déjà.

Au petit matin, je me lève avec quelques inquiétudes pour ma journée. Je ne sais pas si j'aurais tout ce dont j'aurai de besoin pour mener à bien mon voyage. Ma prochaine destination se trouve de l'autre côté des montagnes. Je dois les gravir et j'ignore quel chemin je dois exactement prendre. Je me suis préparée pour l'occasion. Je sais que là-bas les températures sont plutôt difficiles. Je peux m'attendre à un froid continu et mordant. Je dois me préparer pour l'occasion. Je ne sais pas si je vais pouvoir m'en sortir vivante, mais je dois les contourner. Lorsque je sorts de chez moi, les grands yeux rouges de Firiel m'observent alors. D'un sourire désolé, je lui caresse tendrement la tête. : - Désolée mon beau, tu ne peux pas m'accompagner cette fois. Je ne me pardonnerais jamais si tu mourrais de froid dans cet enfer de neige. Lors de trois bonnes heures de marche déjà, je m'arrête afin de m'asseoir sur un rocher. Mes yeux s'élèvent vers le ciel en fermant les yeux. Le froid de l'endroit commence lentement à gagner mon corps. J'ignore combien de temps je vais pouvoir tenir sans mourir de froid dans cet endroit. J'ouvre de nouveau les paupières pour observer le ciel. Les nuages se forment de plus en plus dans le ciel. Plus abondants de minutes en minutes. Le vent semble s'être également levé. Il mord de plus en plus ma peau au travers de mes vêtements qui sont tout de même assez épais.

Je me laisse néanmoins attendrir par le magnifique paysage d'un blanc immaculé. Je sais que cet endroit, autrefois, pouvait être considéré comme une oeuvre céleste. Son pic, disait-on, pouvait atteindre le paradis. Hélas, je n'ai jamais entendu parlé que quelqu'un s'était rendu jusque là. J'ignore même qu'un endroit se trouve ici. J'ignore qui sont réellement les maîtres du temps. Je ne sais même pas que nous pouvons devenir leurs disciples. Je m'engage uniquement à traverser a montagne et en même temps, c'est un peu comme une visite. Je trouve cet endroit magnifique malgré le froid qui commence de plus en plus à me gagner. Je sens ma peau devenir plus douloureuse. Je commence à avoir mes articulations plus douloureuses. Le bout de mes doigts étaient devenus plus foncés tandis que mon visage avait pris des teintes plus rouges et je ne sentais presque plus rien. Je ne sais pas combien de temps je vais pouvoir encore tenir dans cet endroit.

Je continue lentement à marcher dans ce magnifique endroit, mais dont le froid était vraiment le pire que j'ai vécu de toute ma vie. Mes pas se font maintenant de moins en moins rapides et surtout de plus en plus profonds. Je sens une sorte de charge sur mes épaules. Mon souffle a commencé à devenir plus lourd qu'auparavant et je sens une lourdeur dans ma tête qui m'empêche de réfléchir correctement. Lentement, ma vision commencera à baisser. : - Si je ne trouve pas un endroit ou je pourrais m'abriter bientôt, je crois bien que je vais laisser ma peau dans cet endroit... je ne souhaite pas mourir dans un désert de froid. Malgré la splendeur de cet endroit, ce n'est pas la sorte de mort que j'espère, bien loin de là même. Avec coeur, je continue mon chemin en espérant pouvoir bientôt atteindre un abrit.

À l'intérieur de moi-même, je me dis que je suis une personne stupide de m'être aventurée dans cet endroit. Je sens la neige qui est sous mes pieds. Je m'enfonce de plus en plus profondément sans pouvoir contrôler la profondeur de mes pas. Je sens ce vent terrible qui n'arrête pas de souffler et qui mord ma peau au travers de mes vêtements. Mes articulations sont douloureuses et j'ai peine à continuer mon chemin à travers ce démoniaque tracé enneigé. Mes longs cheveux fouettent mon doux visage lorsque soudain une bourrasque s'est levée. Il ne manquait plus que ca... Je me sens un peu idiote maintenant. Je sais que peu importe ce que je fais, je vais y rester. Que je retourne sur mes pas ou que je continue. Je sais que mon chemin inverse ne me mènera à rien. Il n'y a rien eu sur mes pas en venant ici. Mon seul secours est de continuer devant et d'espérer tomber sur quelque chose.

J'ignore que je m'approche en fait de la stèle. J'ignore que mon chemin croisera celui des maîtres du temps. J'ignore même que l'une d'entre eux m'observe en ce moment même. Ses yeux sont braqués sur moi. La femme se retrouve soudain accompagnée d'une autre femme aux longs cheveux sombres. Ses yeux se retournent vers elle. : - Crois-tu sincèrement que cette ange peut devenir l'un des maîtres du temps? Serah s'était tourné vers elle, plongeant son regard calme et posé dans celui de l'autre maître du temps. Un léger sourire aux lèvres, elle lui répondit: - Sa volonté semble être sans faille et son coeur pur. Nous pourrons l'observer lorsqu'elle sera rendue à la stèle. Je crois qu'elle répondra sincèrement et correctement aux questions de nous tous. Peut-être même au-delà de nos espérances? Aude leva alors le menton, plissant les yeux afin d'observer cette pauvre femme qui marchait dans la neige. Oui, cette pauvre femme, c'est moi. D'un sourire amusé et discret, la maître du temps recula lentement afin de disparaître dans une fumée que seule Serah pouvait voir. La jeune femme soupirait. Aude était peut-être l'une des moins puissantes parmi eux, mais elle restait d'un essentiel né. Cette demoiselle savait tester les nouveaux qui arrivaient au temple. Ceux qui désiraient apprendre les secrets du temps. Elle n'hésitait pas à connaître tous leurs secrets et voir au plus profond d'eux. Il ne valait mieux pas mentir à cette femme. Serah jetait un dernier coup d'oeil à cette pauvre femme qui n.était nulle autre que moi et disparut à ton tour dans une fumée blanche que je ne vois pas.

Alors que je vais tomber de froid dans la neige épaisse, mon regard céruléen s'arrête sur quelque chose. Mes yeux ne peuvent pas tout de suite voir ce dont il s'agit. Je n'arrive pas à distinguer clairement ce qui est gravé dans cette stèle. Calmement, je me rapproche, me penchant même pour regarder. Mes yeux se sont rivés sur un petit sablier. Une autre bourrasque m'arrache un petit gémissement de douleur puisque le froid me mord littéralement la peau malgré l'épaisse couche de vêtements sur moi. Sans que je ne sache pourquoi, je me suis doucement laisser tomber à genoux dans la neige. C'est un peu comme un coussin, mais il est froid. Je ferme alors les yeux et murmure dans cet endroit aussi vide que le ciel: - Je vous mon destin au temps. Puis, le froid s'est arrêté mystérieusement. Lorsque je daigne d'ouvrir les paupières, je reste surprise. Je suis dans une pièce entièrement blanche. Je ne sais même pas où je me trouve exactement. Un parcours rapide du regard m'amène à voir qu'il n'y a aucun porte de sortie. Comment vais-je faire pour sortir de cet endroit et surtout... qui m'a amené ici? La seule chose que je me souviens, c'est d'avoir prononcé ces mystérieuses et troublantes paroles sans savoir exactement pourquoi je l'avais fait.