Après être sortie de la chambre qu'elle avait réservé sur un mois pour pouvoir entreposer ses affaires, Lully se dirigea jusqu'au bord des quais du port. Elle avait fait exprès de sortir tôt le matin; néanmoins, le port était encore bondé de monde, que ce soit sur les bateaux ou au bord des quais. Il fallait qu'elle trouve un lieu où personne ne pourrait la voir. Mais où aller ? La sirène regarda tout autour d'elle, jusqu'à ce que son regard aille se poser sur un quai où aucun bateau n'était ancré. Si elle allait s'y promener et qu'elle se jetait dans l'eau au bout, il y avait fort à parier que personne n'aurait le temps de la voir; et puis, parmi cette foule de gens occupés, qui voudrait s'intéresser à elle ?

Décidée, Lully serra son sac en bandoulière comme pour se donner du courage puis alla sur le ponton vide. Elle s'assit au bout et regarda autour d'elle : personne ne semblait la fixer. La voie était libre. Mais pourquoi n'arrivait-elle pas à se lancer ? Pétrifiée, l'ondin regardait l'eau qui touchait presque ses pieds nus. Quand elle avait reçu la missive du Parlement qui lui indiquait le lieu où se trouvait sa Perle, elle n'avait ressenti que de l'excitation et de l'impatience… jusqu'à maintenant.

*Je ne suis pas retournée chez moi depuis… plus d'un an. C'est l'équivalent d'une vie pour moi. J'ai fait tellement de choses, j'ai tellement évolué… j'avais presque oublié qui j'étais. D'où je venais. Et voilà que je vais devoir retourner aux sources, retourner dans le passé… je ne veux pas te revoir.*

« Vous y arriverez, notre Sirène. »

Lully se tourna vers la voix qu'elle venait d'entendre. Le poisson-chat qu'elle seule pouvait voir se tenait juste à côté d'elle et la fixait. Quand il vit qu'elle l'avait entendu, il se tourna vers l'Océan et s'y jeta pour y disparaître. Il voulait que Lully le suive, et il avait raison. Il avait toujours raison. Mais elle n'arrivait toujours pas à s'y résoudre.

« Lully Lin. Vous deviez y retourner un jour. Vous devez voir ce qu'est devenu votre monde, vous devez acquérir de l'influence parmi les vôtres et y regagner votre place. »

Cette fois, la voix venait de derrière la sirène; elle se retourna et vit qu'il s'agissait de sa renarde. En tendant la main, Lully la caressa en signe d'approbation, et la renarde disparut dans une volute rousse. Il était donc temps… la sirène se leva solennellement sur le ponton, prit une grande inspiration comme si elle devrait retenir son souffle puis plongea dans l'eau.


Quand elle se retrouva sous l'eau, Lully vécut pour la seconde fois seulement sa transformation en sirène. Ses jambes se collèrent sans qu'elle put les contrôler, puis une couche d'écailles les recouvrirent, se faisant lentement matérialiser par l'eau. Ce fut la même chose au niveau de sa poitrine, et quand la sirène n'eut plus de souffle, elle fut obligée d'avaler de l'eau de mer. Au début, le sel de la mer agressa ses papilles. C'était vraiment désagréable. Mais au bout de plusieurs souffles, ce goût s'estompa et ses poumons devinrent des branchies.

Sa transformation terminée, Lully rangea ses vêtements dans son sac et se mit à nager dans tous les sens, ressentant soudain une joie immense. Elle adorait la lenteur de ses mouvements, le fait de ne pas s'encombrer de vêtements et d'apprécier le silence de l'Océan... c'était chez elle. C'était sa situation originelle qu'elle retrouvait. *Pourquoi j'ai eu si peur de me retransformer ? C'est génial !* Pensa-t-elle.

Plus en forme que jamais, Lully se visualisa le chemin à prendre en observant la direction de la lumière du soleil. Elle étudia aussi le courant puis, après quelques calculs, elle se mit à nager vers un certain endroit en murmurant des chants de son enfance. L'eau du port n'était pas très propre; tout en longeant le sable, la sirène tenta de s'éloigner le plus vite possible et bientôt, l'eau devenait plus claire. Elle croisa des animaux marins; elle vit passer quelques dauphins au loin, des raies juste au-dessous d'elle et d'autres animaux inoffensifs dont les pattes étaient posées sur le sable. Lully regardait avec béatitude la lumière partiellement masquée par l'eau.

Tout était plus doux sous l'océan. C'était étrange de sentir le poids de l'eau dans tous ses gestes, mais aussi agréable. Lully avait l'impression qu'elle n'avait jamais été aussi détendue qu'avant d'avoir rejoint la Surface. C'était son monde, au final… son unique monde. Celui de son enfance et de ses périodes heureuses, celui de l'amour et de l'amitié, de toute la bonté qu'elle avait reçu de l'orphelinat…

« Mais ne parlons pas de ça, voulez-vous… non, non, taisez-vous, je ne retournerai pas à l'orphelinat ! Je suis ici pour ma perle, et je repartirai dès que j'en serai en possession. Compris ? …ouais, j'espère bien. Vaquez, petites crevettes. »

Lully fit signe aux crevettes imaginaires de partir loin d'elle. La sirène se reconcentra sur son trajet : d'après ses calculs, la zone où sa perle se trouvait n'était plus très loin. Ce serait bien plus long de chercher dans toutes les cachettes… d'ailleurs, elle aurait très certainement besoin d'aide… mais elle savait qu'elle avait son poisson-chat, pour ça. Revigorée, Lully continua à nager. A mesure qu'elle s'enfonçait dans les abysses de son monde, la lumière se faisait de plus en plus faible, et les créatures qu'elle rencontrait s'avéraient de plus en plus inquiétants. En pensant à ça, Lully s'aperçut qu'une silhouette tournait au-dessus d'elle depuis un bon moment.

Quand elle tilta, la sirène leva la tête avec curiosité… et vit avec stupéfaction un requin foncer droit sur elle, toutes dents dehors. La surprise la fit perdre ses moyens, et l'ondin n'eût que le réflexe de bloquer le déplacement de l'eau à l'encontre du requin, qui réussit à passer la moitié de son mur dans sa force. Néanmoins, il s'enlisa dedans et se secoua de toutes ses forces pour en sortir. Profitant de ce moment de répit, Lully sortit son couteau. Elle inventa l'illusion d'un tourbillon pour détourner l'attention du requin, ce qui porta ses fruits, et elle profita de ce dernier moment pour désactiver son mur d'eau et planter le couteau dans l'oeil du requin. Dès que celui-ci traversa la pupille de l'animal, elle le trancha sur le côté de toutes ses forces, fascinée par le sang qui s'échappait de sa plaie. Le requin estima que sa chasse était perdue : il recula aussitôt et partit loin d'elle en ondulant. Grisée par le combat, Lully caressa sa lame, qu'elle finit par ranger dans sa bandoulière.

« Hein, tu avais peur ? Tu sais que je te protégerais de tout, toi et tes amis poissons-chats. »

Et elle sourit dans le vide, avant de repartir dans sa même direction. Lully passa par des coraux, qu'elle prit le temps d'admirer, puis à travers une forêt d'algues avant d'arriver jusqu'à la zone où devait se trouver sa Perle. Quand elle dépassa la forêt, la sirène s'arrêta un moment et regarda autour d'elle. L'endroit était une vraie colonie de grottes et de cavernes. Déjà, ce que la sire voyait était d'une envergure sans pareille; mais elle se doutait aussi qu'il y en avait bien d'autres qu'elle ne pouvait voir, et cela l'inquiétait encore plus. Elle n'y arriverait jamais, tout simplement.

L'ondin se mit à réfléchir à une façon d'accélérer ses recherches. Mais tout en réfléchissant, elle se dirigea au hasard vers la première caverne, qui était parsemée d'anémones. En général, c'était un bon signe. Lully s'en approcha puis passa l'entrée, tout en se rendant invisible. Elle se promena à l'intérieur et chercha une perle de lumière dans les couloirs. Quand elle vit qu'il n'y avait que des crabes et des homards dans la caverne, elle abandonna son manteau d'invisibilité et continua son chemin.

Dix minutes plus tard, la sirène était dehors, bredouille. Elle soupira et alla  à une autre caverne qui lui semblait être sécurisée. Alors qu'elle entrait dans la deuxième, elle crut entendre l'écho d'une mélodie. S'arrêtant net, elle écouta et se rendit compte qu'il s'agissait bien d'un chant de sirène au loin. *Peut-être est-ce en rapport avec mes recherches… je dois en avoir le coeur net.* Pour tout dire, la sirène n'était pas très rassurée : cette zone enfouie dans les abysses n'était pas du tout fréquentée, et elle savait que c'était la porte ouverte à des loups solitaires comme elle, ou même à des groupes de délinquants. Elle s'estimait même heureuse de n'avoir fait la rencontre que d'un requin en chasse.

A mesure qu'elle suivait la mélodie, cette dernière se rapprochait et Lully finit par voir qu'elle provenait d'une caverne comme les autres. Cela ne pouvait qu'être un appel à Lully Lin. Et elle y répondrait. Lully avait des tripes : elle n'avait même pas envie de se cacher. S'annonçant, l'ondin répondit au chant de la sirène inconnue par son propre chant, qui était déjà moins mélodieux que l'autre. Dès que sa voix s'éleva, l'autre chant s'éteignit. On l'avait entendue, mais rien d'autre ne se produisit jusqu'à ce que la sirène arrive devant la caverne.

En revanche, dès qu'elle arriva devant l'entrée, l'ondin aperçut les piques sur lesquelles étaient entreposés des crânes. Et ça, c'était de moins bon signe que les anémones pour elle… mais pas une cause perdue non plus.

« Tssss, qui es-tu ? »

Lully se retourna soudain ; une Oryanis lui faisait face, une lance à la main. Elle n'avait pas l'air de lui vouloir que du bien… même pas du tout. Pendant un moment, la sirène fut hébétée de voir une oryanis : elle n'en avait jamais vu avant. Celle-ci était croisée avec une méduse, et ce n'était pas pour l'embellir… mais trêve d'observations : il faudrait que Lully se défende, car elle savait bien que ces gens l'avaient attendue, et ils ne lui laisseraient pas prendre sa perle aussi facilement. Elle ne répondit pas à la question de l'inconnue hostile, mais elle sortit son couteau et tenta de lui asséner un coup au visage. L'inconnue cria de surprise, mais elle réussi à dévier son couteau avec sa lance. Dès lors, tout se passa très vite : l'ondin entendit des bruits derrière elle et quand elle se retourna, elle vit que trois autres Oryanis se dirigeaient vers elle. Mais avant qu'elle ait eu le temps de faire quoi que ce soit, l'inconnue l'assomma avec sa lance.


Lully avait mal à la tête. Très mal. Elle avait certainement une bosse horrible à cause du coup qu'elle avait reçu... et encore, cette douleur n'était rien à côté de toute l'inquiétude qu'elle ressentait : quand elle se réveilla, la sirène s'était rendue compte qu'elle avait été faite prisonnière. Elle était dans une petite cellule, avec quatre autre détenues. Ces dernières portaient le collier des fidèles d'Ailydis. Quand elle reconnut le symbole, Lully s'inclina face aux prêtresses, qui lui rendirent le signe, mais sans une once de sourire. Puis, elle observa la cage : il y avait des barreaux espacés par 50 centimètres. Impossible de passer à travers. De tous les échappatoires que Lully imaginait, il n'y en avait aucun qu'elle pouvait atteindre toute seule. Il lui faudrait communiquer avec ses co-détenues... mais les deux gardes qui lui tournaient le dos entendraient certainement. Peu importe; il fallait qu'elle essaye. Soudain, alors qu'elle implorait les prêtresses du regard pour leur faire signe d'approcher, elle entendit ces dernières dans sa tête.

*Nous avons le pouvoir de lire dans les pensées et de te parler par télépathie. Cela fait une heure que nous conversons pour trouver un moyen de nous échapper. Malheureusement, nous avons échoué à toutes nos tentatives.*

*Eh ben, ça promet...*

*On a entendu !!*

*Oups. Alors, dites-moi, quels sont vos autres pouvoirs ?*

Les prêtresses lui citèrent tous leurs pouvoirs, ainsi que les domaines dans lesquelles elles excellaient puis lui retournèrent la question. Lully se demanda si elle pouvait allier ses pouvoirs aux leurs, mais elle ne trouva aucune solution... puis, elle leur répondit à son tour. Quand elle cita le contrôle de la foudre, pouvoir dont elle se servait rarement et qu'elle n'avait jamais eu l'occasion d'utiliser sous l'eau (qui créerait de la foudre dans un endroit où elle pourrait se propager comme bon lui semblait ?), l'une des prêtresses l'arrêta et lui dit qu'elle avait la création élémentaire de la foudre; elle pouvait faire apparaître tous les éléments, mais elle ne savait contrôler que l'eau.

*Alors voilà ce qu'on va faire : je vais provoquer un garde histoire de l'énerver un peu, essayer de faire en sorte qu'il me tape et dès qu'il entrera en contact avec moi, tu auras créé une étincelle juste au-dessus de ma main. Je m'occuperai de la contenir, puis je la balancerai et je la laisserai se propager partout dans l'eau. Pendant ce temps, toi, tu auras préparé le bouclier pour que nous soyions pas touchées... il ne nous restera plus qu'à ramasser les clefs des gardes... et à agir vite, avant que les autres Oryanis ne reviennent.*

Sans rien dire de plus, toutes acquiescèrent. La chose était pliée et il n'y avait plus qu'à. Lully prit un temps pour imaginer ce qu'elle allait dire et se mettre en situation. Après une bonne inspiration, elle se jeta soudain sur les barreaux et tenta de les forcer désespérément.

« Ouvre-moi, sale mollusque ! Ouvre, j'ai dit !!! Sinon tu vas regretter d'être né, c'est moi qui te le dis ! »

Et, voyant que le garde feignait de l'ignorer, elle agrippa sa cape et se mit à le tirer à répétition. Là, sa réaction fut instantanée : l'homme se tourna d'un bond vers elle, accompagné par le mouvement du second garde, et il lui attrapa les cheveux avec colère. Lully se tint prête à lancer la boule d'étincelles; elle sentit la chaleur de l'électricité que venait de générer son alliée, et elle mit à exécution la deuxième étape de son plan. Lully ravança son bras vers les deux gardes et usa de toute sa concentration pour l'agrandir. Sous la surprise, le garde lâcha la prise de ses cheveux et lui permit de reculer juste à temps, pour se lover dans le bouclier qu'avaient formé les deux autres prêtresses.

Dès qu'elle fut en sécurité, Lully se retourna pour regarder son oeuvre. L'électricité se propageait partout dans la grotte, et s'échappait même à l'extérieur. Les gardes n'eurent pas le temps de crier; ils furent foudroyés sur place et leurs corps sans vie tombèrent au sol.

*De la méduse grillée. Elle est à point, les filles.*

Son appétit sadique réveillé par le combat, Lully ne pouvait plus tenir en place. Elle fit les cent pas le temps que la foudre disparaisse, puis elle se précipita au bord de la cellule et tendit le bras pour récupérer les clés du garde. Elle dut tirer les cheveux du cadavre pour le rapprocher, puis elle agrippa le trousseau de clés qui était à sa hanche. Quand la sirène les prit, les prêtresses se précipitèrent vers elles, plus que prêtes à sortir de leur trou. Lully essaya plusieurs clés avant de trouver la bonne et, alors qu'elle tournait la bonne clé dans la serrure, elle entendit le cri lointain des Oryanis : les ennemis avaient vu ce qu'il s'était produit, et ils ne tarderaient plus à arriver... dans une très mauvaise humeur.

*Je t'en conjure, dépêche-toi !*

*Je fais au plus vite...!*

Lully finit par ouvrir la cellule. Elle s'engouffra à l'extérieur et se rua sur le coffre qu'elle avait remarqué, pendant que les autres allaient récupérer leurs affaires. Elle était sûre et certaine que sa Perle était dedans; tout son corps voulait s'en rapprocher. Elle espérait que la clé du coffre se trouvât sur le trousseau de clés... par logique, Lully commença par essayer la clé la plus petite. Ce premier essai fit mouche : c'était la bonne clé, et le coffre émit un cliquetis avant de s'ouvrir. La sirène fut estomaquée par ce qu'elle vit. C'était bien sa perle, d'une beauté magnifique. L'objet se souleva tout seul puis lévita jusqu'à son bracelet où elle se greffa parmi les autres perles. Elle avait fusionné avec sa perle, et elle était prise d'un sentiment sans pareille. Cela la fit oublier tout pendant quelques secondes, mais une prêtresse la ramena à ses esprits en la tirant vers la sortie de la caverne.

*Rends-toi invisible ! Nous, on va se téléporter en groupe dans la forêt d'algues !*

Et la prêtresse lui lâcha la main pour aller prendre celle d'une autre prêtresse. Les ennemis étaient en train d'arriver sur elles, toutes armes dehors... quand elles disparurent toutes en même temps. Sans attendre, Lully fit de même et commença à sortir, mais elle s'aperçut que quelqu'un se dirigeait vers elle en la reniflant. Elle le vit sourire et soudain, un projectile lui arriva droit dessus. Lully activa son contrôle de l'eau pour le bloquer tout en l'esquivant; elle ne savait pas d'où elle avait tiré cette réactivité, mais elle avait agi à temps et elle pouvait fuir à toutes nageoires. Libre, Lully s'en alla alors que les ennemis allaient chercher dans toutes les directions leurs proies échappées. Elle était maintenant loin du problème.

« Merci, chère soeur. Sans toi, nous avions des chances de finir dans le ventre de ces cannibales. »

« Oh, c'était des cannibales ? Intéressant. » Lully aussi aurait aimé goûter de la vraie chair... de la chair d'orine, par exemple. Miam.

« Lully, croyez-vous en Ailydis ? » Lui demanda la prêtresse qui semblait être la plus influente.

« C'est pour moi la déesse de la perfection, mes chères... elle est la seule en qui je crois et je suis ses valeurs. D'ailleurs, j'admire votre Ot'Phylès. » Lully comprit qu'elle avait donné la bonne réponse; les prêtresses se regardèrent d'un air entendu, puis la prêtresse reprit :

« Eh bien, nous pensons que notre Ot'Phylès aurait besoin d'une femme aussi puissante et aussi dévouée. Si un jour, vous venez à nous, notre porte sera ouverte. Mon nom est Elena. »

Lully sourit de toutes ses dents. Elle avait grandi dans la foi de cette déesse, mais faire partie de cet Ot'Phylès ne lui était jamais venu à l'idée... mais maintenant qu'elle avait rencontré ces dames, cela lui apparaissait comme une évidence. Quand elle serait prête, Lully retournerait voir Elena.

Mots: 3020.