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 La Mort brille aussi par son absence [PV Lucrecia]

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Sam 07 Juin 2014, 15:35


Son regard, son touché. Ô combien il était prêt à tout donner pour cet homme : sa vie, son âme, sa loyauté, sa force, et ô combien cela ne suffisait pas à le combler, à lui donner l'impression d'un semblant de satiété. Il lui avait tout légué ; avait fait de l'orisha le seul détenteur de tout ce que son petit être, vampire malgré lui, avait toujours été. Il l'aimait à la folie, il aimait son peuple, ses valeurs, sa liberté, son courage, sa bravoure, ses manières bestiales comme les plus doucereuses attentions, les plus langoureuses caresses ou encore celles, plus courtes, qu'il lui infligeait avec passion, les blessures comme les présents. Tout, en somme. Leur relation pouvait paraître malsaine, destructrice, voire injuste pour certains, pour tout étranger à leurs sentiments et leurs vécus, mais quand bien même cela s'avérait juste, Luka, lui, ne branchait pas. Le simple fait de sentir ses boucles bleutées effleurées par les doigts imposants du colosse, les sentir déferler son corps, cette brise  chaude près de son cou, cette chaleur même qui émanait de lui.. il pouvait se damner pour se les approprier, et ce n'étaient aucunement les valeurs morales - de gens qui ne lui importaient que très peu au final - qui pourraient le faire changer d'avis. Le seul en ce cas, à détenir ce genre de pouvoir, d'emprise sur lui, n'était autre que son prince du désert qui, fort heureusement, n'était à ton tour pas assez dément, masochiste, pour les accabler de cette rupture, briser leur lien en le réduisant à l'état de cendres.

Sa présence lui suffisait. Ses mots n'étaient pas nécessaires, mais pour Luka c'était devenu une façon comme une autre de lui faire comprendre ses pensées, ses vraies émotions, pour toutes ces fois où il garda le silence, où il vit le titan s'aveugler face à une culpabilité certaine qui au fond n'avait pas lieu d'être. Il cherchait alors à éviter ce genre de situations, dans la mesure entre le possible et l'inévitable. Et quand il gratifia Luka de ses paroles, de ses mots tortionnaires qui causaient en lui un charroi insoutenable, il s'en réjouissait. Il avait ce sourire carnassier qui se délectait du mal qu'il lui procurait. Luka à part une moue qu'il affichait discrètement, mélange subtil d'une certaine gêne et d'une liesse incompréhensible, n'arborait pas d'autre sentiment, l'air de dire qu'il s'était promptement habitué à leurs envies bestiales à tous deux et que ce n'était guère un problème que d'accepter, ou endurer, les séquelles qui s'ensuivaient. C'était devenue une partie intégrale de sa personnalité que d'accepter tout, que de s'incomber toutes les peines possibles que lui dicterait l'orisha tant que ce dernier n'avait pas à s'en accabler tout seul, sans personne à l'appui. Il n'avait aucun pouvoir mais ce geste seul, il comptait ne jamais faillir.

Une fois dehors, les faisceaux lumineux les agressèrent, préféraient les baigner eux de leur lumière incandescente plutôt que de se porter à l'intention des maints ivrognes qu'elle observait chaque nuit. Les deux corps antagoniques se juxtaposaient tous deux, Luka a moitié avachi sur le bronzé à ses côtés, une ambiance apaisante les entourant. Mais il était temps de partir et le vampire suivit l'homme dans son mouvement. Il était comme une ombre qui s'éprit de la lumière, celle qui par ailleurs lui donna naissance, consistance et lui permit d'être, de vivre. Une ombre n'existe guère en absence de lumière et c'était l'image représentative de la dépendance unissant le petit être à ce ''démon'' de la liberté qu'il voyait sous les allures d'un roi puissant, d'un dieu sans terre.

Leurs recherches, portant sur une auberge ou quelconque bâtisse ayant pu leur servir de logement, s'acheva devant une, les portes fermées, qui était pourtant l'unique choix à leur portée. L'orisha ne pouvait pas se permettre de bouger davantage, ses blessures de taille, il leur devait un repos conséquent que pour l'heure il ne leur avait point attribué. Cela dit, le verrou de la porte cochère n'empêcha pas Cocoon de s'engouffrer à l'intérieur, la privant de toute résistance, la forçant à l'obéissance, la fracassant d'un simple geste de la main. Luka, qui aurait très bien pu s'immiscer à l'intérieur pour simplement ouvrir le logis des clés prévues à cet effet, ria simplement et discrètement,  voyant là un geste sciant le caractère ''tête brûlée'' de l'orisha. Il en fut soulagé dès cet instant, de se voir confronté, de comprendre, de discerner en lui un être différent, changé par le temps, mais parallèlement le même qui l'avait charmé et tenté il y a de cela bien longtemps.

Sous la demande de l'orisha, le jeune homme porta une main à son oreille, essayant de distinguer parmi les milliers de sons – entre ronflements puissants ou simples respirations nocturnes – qui s'échappaient des habitations du logis, et pointa du doigt une première chambre qu'ils gardèrent toute la nuit sans encombrement. Faisant irruption dans la chambre, qu'ils prirent soin de fermer derrière eux, il suivit Cocoon jusqu'à la salle d'eau juxtaposée, l'aida à se débarrasser de cette couche crasseuse que respiraient encore ses pores, cet air poussiéreux qu'exhumait encore son anatomie de géant dont il voulait se délivrer. Il s’exécuta, resta à l'écoute de ses ordres divers, l'assistant dans tous ses tâches, lui quittant son maigre habit et défaisant les liens de certains bandages qu'on lui avait appliqué avec négligence.

Détournant les yeux, il ne put qu'écouter certains râles de la part du titan avant que celui-ci ne lui fasse clairement comprendre qu'ils devaient encore une fois partir, car pour sa taille imposante et son corps massif, les ustensiles à leur disposition n'étaient que dérisoires et insuffisants. Luka ne put ne serais-ce qu'initier son mouvement qu'il comprit l'inutilité de ses efforts, se voyant pour la première fois confronté à ce genre de situations et s'amusant, puérilement, d'un certain côté, trouvant que le masque d'invulnérabilité de l'orisha, avait parfois tendance à tomber face à lui, chose qu'il appréciait dans ce genre de situations imprévues et assez loufoques. « Tu as raison.. Allons ailleurs. J'espère qu'ils nous permettront encore d'entrer.. Le faire par effraction dans un tel endroit serait déjà plus compliqué que pour une simple auberge » ricana le vampire, silencieusement ou plutôt avec modération, alors qu'ils traversaient déjà le seuil de l'auberge pour cette fois s'échapper vers l'extérieur.

Une fois dans les bains, une fois son corps au contact du liquide torve, blanchâtre par endroits mais à la chaleur peu négligeable – chaleur que Luka avait appris à apprécier à sa juste valeur – il poussa lui aussi un certain râle, un sentiment de bien être et d'apaisement qui lui vint immédiatement. Restant cependant à l'écoute de l'être aimé, il le suivit dans les bassins, le lava de ses paumes glaciales qui le demeuraient tout autant malgré les vapeurs, les effluves, et les fumasses qui parsemaient de toutes parts l'ambiance humidifiée des bains. Il l'effleura de ses phalanges élancées, parcourut la cicatrice dénommée avec mille précautions qu'il ne pouvait chasser ; se rappela de la première fois qu'il l'avait dessiné de ses doigts, de son corps et se réjouit du temps qui avait passé, qui s'était écoulé comme les milliers de tempêtes pluvieuses, ou les cours d'eau incessants. Les débuts de leur histoire n'étaient en somme qu'une succession d'événements plus étranges les uns que les autres. Il l'avait initié et ce par caprice, car il voulait l'orisha et ne portait à l'avenir aucune pensée, aucune préoccupation. A ce jour, il craignait la séparation mais se disait – naïvement - impossible pour eux de briser cet équilibre instable, croyant qu'ils resteraient tous deux ainsi, à jamais.

De retour à l'auberge, aucune des deux ne se soucia de l'heure, de la salle d'eau dans tous ses états, du lendemain qui approchait à grands pas, ni de la découverte de leur entrée par effraction qui risquait de leur coûter une escapade, matinale, quelque peu mouvementée. Rien ne semblait traverser ou occuper l'esprit du petit homme quand l'autre, considérablement plus grand, se trouvait à ses côtés. Il le vit s'installer, se dénuder pour prendre place dans la couche qu'ils partageraient pour la nuit, tandis que lui se débarrassait à son tour de la plupart de ses habits pour les déposer dans un coin sombre, la chambre entière plongée dans une obscurité notable dans laquelle l'on ne distinguait que quelques rayons de lumière aux allures bleutées. A ses côtés, Luka se sentit revivre, se vit hanté par les séquelles de leurs échanges de tantôt qu'il opprima pour le bien de son partenaire. Il commença par ses mèches argentées, les vit scintiller sous le peu de lumière de l'astre lunaire, s'enquit de leur reflet. Il observa sa peau hâlée, en respira l'essence, son apparat de mâle imposant qui trônait, doublait sa taille. Il en frôla la surface, en sentit les courbes, les hauts et les bas, pour les découvrir une fois de plus, comme s'il les explorait de zéro.

''Ne pas dormir de la nuit ?'' mentionna l'orisha de sa bouche charnelle, de sa voix aux tons graves, timbre rauque, basse. Comment faisait-il pour toujours comprendre ses désirs et les assouvir sans merci ? Partageait-il simplement les mêmes ? Et par quel miracle deux âmes pouvaient s'échanger une telle passion qui les rendait, une fois l'un à côté de l'autre, incapables de se détacher ne serais-ce qu'une seconde ? Devait-on seulement user de la logique pour déchiffrer leurs rapports ? J'en doute car elle serait bien aise de décrire une telle union, un tel esclavage, une telle appartenance, si ces derniers n'avaient pas dépassé depuis longtemps les limites du raisonnable. Les deux concernés peinaient eux-mêmes à comprendre les origines de ces chaînes, mais au final ne s'affairaient pas à une telle tâche, que Luka - tout du moins - n'aurait jamais porté à bout. Le faisant alors rouler sur lui-même, le mettant sur le dos tout en veillant à ne pas lui causer de douleur, il le superposa de ces maigres bouts de tissu qui recouvraient encore son corps, mais dont Cocoon ne tarderait pas à se débarrasser.

Appuyant son postérieur sur le bassin du géant, il se pencha vers l'avant, l'embrassa légèrement tout en le séduisant avec innocence, avant de se redresser habilement, souriant, embarrassé. « Tâche de ne pas bouger alors. Je m'en occupe. Ou du moins je fais de mon mieux. » lâcha-t-il en évitant de croiser son regard dans les minutes qui suivirent mais qui enclenchèrent la succession de mouvements. Ce ne fut qu'au petit matin qu'il put admirer le visage reposé et satisfait de l'orisha endormi. Se privant de quelques heures de sommeil, il resta ainsi immobile, à le contempler, à l'adorer, en attendant que ses yeux s'ouvrent à la lumière qu'il essayait de garder moindre, ou que d'odieux personnages, avec toutes les raisons de leur en vouloir, ne vienne déranger le calme éphémère qui les berçait. En somme, une matinée de retour à la banalité.
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