Le Deal du moment :
Funko POP! Jumbo One Piece Kaido Dragon Form : ...
Voir le deal

Partagez
 

 L'opium, la clef des rêves [ niveau III ]

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas 
AuteurMessage
Invité
Invité

avatar
Mar 18 Fév 2014, 11:00


« Ce monde est pourri et se meure dans une lente agonie. Nous sommes aux premières loges pour contempler le spectacle de la débauche humaine. N’est-ce pas magnifique ma princesse ? Les ténèbres l’emportent. Hum. Je ne suis pas sûr d’aimer l’issue fatale de cette partie jouée d’avance. Mais peut-être que … » - « Caliel, par pitié, tais-toi. » Ombrine soupira, les yeux au ciel, et le Génie ricana, mesquin. « Tu es une grande idéaliste, n’est-ce pas ? » - « Disons que sur le grand échiquier, je serais éternellement les Blancs. » - « Et à jamais je prendrais les Noirs. Peu importe que je joue en second, puisque j’ai toujours au moins trois coups d’avance. » - « Frimeur. » - « Idiote. » - « Quelle orgueil ! » - « Quel optimisme. » La jeune femme laissa un maigre sourire flotter sur ses lèvres roses. « Je crois que je t’adore. » Le Djinn lui rendit vaguement l’effluve d’un sourire. Mais il demeura silencieux, et finit, déjà las, par tourner la tête pour contempler la pluie battante qui s’abattait sur les pavés blancs de la Cité. « Aerith n’est pas rentrée. » souffla doucement Ombrine en écartant de son visage une mèche claire de sa chevelure ondulée.  Caliel haussa les épaules. « Ne fais pas comme si cela t’intéressait ma douce. Tu la détestes, et tu fais ton possible pour l’importuner un peu plus chaque jour. » Le sourire qui illuminait ses traits d’ange se tinta de notes plus acides et cyniques. « Qu’elle nous laisse cette nuit encore, j’ai un tas de projets. » - « Hum, intéressant. Et tu oses clamer être les Blancs. » L’Orine, calme et détendue, prit une posture désinvolte. « Ne mélange pas tout. Les petites rivalités entre femmes ne sont pas des guerres d’état qui mènent à un chaos sans fin. » Lentement, Caliel posa les coudes sur la table et croisa ses longs doigts. La tête basse, il releva les yeux par-dessus ces cils. « Tu serais étonnée des troubles causés par la jalousie de ces dames. » - « Je ne suis pas encore arrivée au point de non-retour. Du moins, je le pense. » - « Je suis persuadé que tu glisserais sans aucun scrupule un peu de poison dans son verre. Allez, il se fait tard. » Et les deux jeunes gens se levèrent pour quitter la grande salle de l’auberge et grimper dans la petite chambre qu’ils louaient pour la nuit.

Lentement, Caliel tira une bouffée de sa cigarette avant de recracher la fumée en arabesques qui s’évaporèrent lentement. Il s’ennuyait tellement. Les jours qui s’enchaînaient étaient fades. Les nuits bien trop longues. Même dans la plus délicieuse des compagnies, il ne parvenait à trouver réconfort. Pourtant, Ombrine était réellement une belle femme, à son goût, avec ses grands yeux et sa gueule d’ange. Ils avaient passé un très bon moment ensemble, cette nuit, encore une fois. Mais une fois l’étreinte terminée, après les banalités échangées et que la demoiselle s’endormait, la lassitude s’en revenait. « J’espère que tu es fier de toi. » La Sirène était là, plantée dans l’encadrement de la porte de la petite salle d’eau. « Tiens donc. Un fantôme. » - « Je suppose que tu t’amuses bien. » - « Et ça te dérange ? » - « Je… » - « Tu n’as rien à dire. » - « Mais … » - « Non négociable. » - « Alors je suis censée être une petite poupée bien obéissante ? » Caliel se releva lentement pour enfiler quelques vêtements. Il articula doucement. « Je pourrais te prononcer quelques phrases se voulant soit cassantes soit réconfortantes. Mais je n’en vois pas même l’ombre d’un intérêt. Car au final, je sais que tu seras toujours là. » Il fit glisser ses doigts sur les joues d’Aerith. « Car tu ne peux pas t’empêcher de désirer m’appartenir. » Et il tourna les talons en abandonnant la jeune femme désemparée, face à une endormie qu’elle arborait plus que tout pour devoir partager un homme qui se fichait de l’une comme de l’autre.

La nuit se prêtait à tous les vices. Caliel appréciait les ballades au clair de lune. Mais ce n’était guère la beauté bucolique des paysages  qui retenait l’attention du jeune homme et le poussait à aller toujours plus loin dans les ruelles sombres. Il cherchait quelqu’un. « Jane. » Il sourit vaguement en apercevant la Génie aux cheveux roses et aux yeux noirs comme l’encre. « Tiens, voilà le Bleuet. » se moqua-t-elle. Pourtant, elle grinçait quelque peu des dents. « Un problème, exquise demoiselle ? » - « Je n’ai rien à te vendre aujourd’hui mon pauvre drogué. Tu devras aller te fournir ailleurs pour espérer trouver ce souffle délirant dont la recherche te fait vivre. » - « Et qu’est-il arrivé à ton légendaire stock ? » - « Diable, je n’arrive plus à le renouveler. » - « Plait-il ? » - « Un type bloque tous le marché et empêche les livraisons. Mon fournisseur est à sec, du coup. Et par conséquent, moi aussi. » - « Hum. Un gêneur. » - « Tout à fait. » - « Et si je me chargeais de cette affaire ? » Un large sourire fendit les lèvres de Jane. «  Tu ferais ça, pour moi ? » Caliel rit, mesquin. « Oui, pour toi, bien entendu. » Elle lui mit une petite claque sur le haut du crâne. « Tu m’as comprise. » Elle glissa ses bras autour du cou de Caliel pour l’embrasser avec passion, durant de longues secondes. « Tu ne ressens pas grand-chose, hein ? » murmura-t-elle à son oreille. « La malédiction des nôtres. » - « J’ai réussis à la vaincre, en partie. Je t’apprendrais à ressentir ce feu brûlant, joli cœur. » - « On verra ça. » Et l’ombre s’en retourna à ses occupations plus pressantes. Il avait plus besoin de fumer que de compagnie.

On murmurait un nom. Les lèvres, hésitantes et tremblantes, articulaient vainement quelques syllabes. Caliel avait bien du mal à trouver des informations sur ce fameux vendeur. Les gens en avaient peur. Mais le Génie n’était guère du genre à baisser les bras, et il n’hésitait pas un seul instant à user de méthodes brutales pour obtenir les renseignements nécessaires. Il ne connaissait ni compassion ni pitié, se contentant parfois de les feindre pour avoir tant observé ces bons sentiments. Mais en cette nuit, il ne comptait pas montrer une once de bonté. Les drogues étaient une partie importante de son existence. Il avait besoin de ça, quant bien même les effets sur sa petite personne était minime. C’était un souffle fébrile de vie dans sa pauvre existence dénuée de sensations, qu’il poursuivait tant et ardemment. Et pour se sentir davantage vivant et réel, les vices et la torture étaient un bon moment d’action. Dans un soupire amusé, il laissa tomber sa cigarette encore allumée sur le plancher, et tourna les talons sans se soucier de l’homme qu’il laissait derrière lui. A moitié inconscient sur une chaise, un mince filet de sang coulait de sa bouche entrouverte. Au moins avait-il pu bégayer le prénom du marchand avec qui il faisait affaire avec que son esprit se brise.

« Chargé la cargaison ! Un peu de nerf, bande de fainéants. » hurlait une grosse voix rauque et forte qui empestait l’alcool à dix mètre à la ronde. Un homme haut et sévère parcourait inlassablement une pile de paperasse et acquiesçait vaguement à ce qu’on lui demandait parfois. Véritable fourmilière, des marins déambulaient dans tous les sens. Dissimulé dans l’ombre, Caliel contemplait cette ruche de loin, au coin d’une petite maison. Il était encore très tard, ou tôt suivant les points de vue. Dans quelques heures apparaitrait l’aube à l’horizon. Pour l’heure, il faisait encore nuit noir. C’était le moment de toutes les manigances interdites. « Hey ! Qu’est-ce que tu fais là ? » s’écria un type au loin en pointant du doigt le Génie. Caliel réagit à peine, malgré les regards pesants qui se posaient sur lui. « Vulgaire vermine sans intérêt. » trancha l’homme au papier. Lentement, Caliel s’approcha de lui. « Grossière erreur. » Il dédaigna à peine poser son regard sur le Génie, mais fut interloqué par la couleur de ses cheveux. « Serais-tu … » Il s’interrompit, suggestive. « Vous ennuyez mon peuple. » Il rit, se moquant ouvertement des Génies. « Vous êtes tous bien trop prétentieux. Mais moi, je suis vraiment …malin. » - « Non, pas vraiment. » - « Pourquoi ? Car je t’ai laissé approcher ? Vous n’êtes que des chiens, toi et les tiens. Vous aboyez mais vous ne mordez jamais. Vous vous donnez de grands airs, mais vous n’êtes fichu de rien. File, gamin. » Un maigre sourire aux accents sarcastiques étira les lèvres blêmes de Caliel. Il s’approcha davantage du marchand qui avait osé lui tourné le dos. Le Génie était largement plus grand que lui. Il se pencha quelque peu avant de lui dire, appuyant sur chaque syllabe. « Je ne ressemble à personne »

Un monstre au visage d’ange. Un petit sourire aux lèvres, Caliel tendit la main et la posa sur le front du marchand qui, sourcils froncés essayait tant bien que mal de reculer. Et il se mit à crier, de douleur, de souffrance. Le Génie, lui, ne bougeait pas, satisfait. « Réminiscence du passé. » souffla-t-il tout bas. Il aimait tant ce pouvoir qu’il avait développé au fil du temps. Les vielles blessures d’autrefois se rouvraient lentement. Les plaies du corps revenaient, qu’elles soient plus au moins lointaines. Et l’esprit était assailli par tous les mauvais moments du passé. Et le contrôle du tissu en action, le Génie fit se tendre les vêtements du marchand pour en faire de larges bandes qui l’encerclèrent comme une momie. Et il l’étouffa sans le moindre scrupule. Et alors qu’il agonisait, quelques-uns de ces hommes se rendirent compte de l’horreur et se précipitèrent sur Caliel pour l’arrêter. Dans une élégante volte-face, il dégaina son épée et blessa au torse un premier, aux bras un second, et le troisième, dans son infini courage, préféra fuir en courant. Les autres se contentaient de regarder. Ils ne semblaient guère apprécier le marchand, très certainement un peu tortionnaire sur les bords, et voyaient sa possible disparition comme la promesse d’une liberté à venir.

Alors on le laissa mourir par manque d’air. « Veuillez m’excuser. » dit Caliel en montant sur le navire pour inspecter rapidement les calles. Au final, il n’était pas sûr et certain que ce soit réellement ce bateau qui contenait la drogue. Mais cette pensée ne préoccupait pas vraiment le Génie qui se fichait d’avoir tué ou non la bonne personne. Il sourit en soulevant un drap. Il ne s’était pas trompé, et était ravi. Jane sauterait au plafond en voyant arrivé une partie de sa marchandise. Car évidemment, Caliel comptait garder un … pourcentage.

1837 mots.
Revenir en haut Aller en bas
 

L'opium, la clef des rêves [ niveau III ]

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Revenir en haut 
Page 1 sur 1

 Sujets similaires

-
» La clef de la Vérité, la lumière sera faite à l'aube. [Lv4]
» [Q] Loin des rêves
» | Challenge des Rêves |
» [Q.] La Liste de nos Rêves
» [Q] - Déchue des Rêves
Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Le pouvoir du Yin et du Yang :: Zone RP - Mers :: Mers - Ouest-