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 | Les fantômes du passé sont des illusions brisées | [ Mission I - Niveau IV ]

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Jeu 03 Avr 2014, 15:21


La femme descend du rêve. Créature enchanteresse et aérienne dont le moindre mouvement est la promesse d'un baiser, et chaque sourire l'effluve du bonheur. Son regard d'une infini douceur se mêle à la curiosité et à une pointe de sensualité naturelle. Louve est l'une des enfants de ces merveilleux songes, l'un de ces êtres qui plaît. Petite et menue, sa taille est celle d'une guêpe, la ligne de son dos cambrée à souhait. Pourvue des milles appâts, elle n'use cependant jamais de vulgarité. C'est une ravissante petite perle, un bijou précieux à la voix d'or. Le mauve de ses prunelles surprend et ensorcelle. Une épaisse et longue chevelure d'un brun chocolat orne son visage en forme de cœur. On pourrait la croire sans rien quémander, tant sa frimousse d'ange inspire confiance. Elle est belle et innocente. Ses oreilles pointues trahissent l'appartenance à la peuplade des bois. Elle s'appelle Louve Mononoke Metherlence, et cette femme descend du rêve. Rêve tremblant et inquiétant, parfois le sombre l'emporte sur le lumineux. Les abîmes se referment et emprisonnent dans sa gueule humide les peurs et la douleur.  Crainte d'un spectre sans nom, mieux vaut se méfier des engagements murmurés du bout des lèvres, pris avec les diables pour témoins. Haru aussi est une belle femme. Son comportement n'est cependant guère vertueux. Elle aime les tourments et adore l'horreur. Sa vie est de vices et de crimes. Sa seule obsession est le Mal. Dans les tréfonds de ses yeux brillent un éclat de folie. Sa démence est évidente. D'un coup d'œil on ressent l'effroi, ce petit frisson ténu qui parcours le dos. Elle s'appelle Haru Maeda, et cette femme descend du cauchemar.  

« Laissez lui de l'air. Sortez. Sortez !» La voix si douce et claire de Louve se tintait d'une note de panique, ponctuée de quelques accents de colère. Une famille apeurée contempla l'Elfe sans réellement savoir quoi faire, comme prise au dépourvue et perdue. « Sortez! » répéta la jeune femme en haussant légèrement le ton. Il n'était guère dans ses habitudes de parler ainsi à des gens biens. Seulement elle visait un intérêt plus haut. Pour protéger le bonheur de cette famille, elle devait les bousculer un peu. Les parents finirent par obtempérer, emmenant avec eux le reste du clan, abandonnant la petite dernière au main du médecin. Louve, son fils et Elendil ne faisaient que passer dans la région. Au détour de la Rivière Éternité s'érigeait une petite chaumière d'apparence calme et tranquille. Une famille entière vivait en son sein. La plus jeune de la fratrie, une fillette d'à peine huit ans, était tombée alors qu'elle joue près du rivage. Sa tête s'était cognée contre un rocher et elle avait dévalé une bonne partie du courant, inconsciente. C'était Elendil qui l'avait rattrapé, et en courant il avait regagné la chaumière pour avoir le nécessaire au soin. Louve était la seule à avoir la connaissance et les pratiques nécessaires. Mais le cas était loin d'être aisé.  L'enfant ne s'était toujours pas réveillée, et le sang coulait bien trop à son goût. Sa priorité était donc d'arrêter l'hémorragie. Les mains ensanglantées, l'Elfe banda grossièrement la tête de la petite, ainsi que son ventre légèrement ouvert sur le côté et ses deux jambes, puis un bras qui devait être cassé. Puis elle recula de quelques pas pour prendre une grande respiration, illusoire dérisoire de calme et de courage.

Les mains tremblantes et sommairement lavée du sang de l'enfant, Louve prit quelques herbes dans les vieux bocaux des placards pour presque les jeter dans un petit bol. Rapide et efficace, elle réalisa une mixture au parfum boisé. Doucement, elle appliqua le soin sur le crâne de la petite, puis sur ses autres blessures. Elle entreprit alors de réaliser de vraies bandages. Le plus dur était passé. Lentement, l'Elfe recula de quelques pas pour s'assoir sur une chaise. Pensive et songeuse, elle contempla la fillette, allongée sur la table, qui ne se réveillait toujours pas. Peut-être était-ce mieux. Elle était en vie et devrait s'en sortir. Mais le rétablissement serait long et très certainement douloureux. Quelques longues minutes s'écoulèrent avec que Louve se releva. Elle fit glisser ses mains au dessus du corps de la petite. Paupières closes, elle se concentrait sur l'énergie que les siens étaient capables de réveiller pour soigner. À défaut de réveiller la petite, elle voulait réveiller son Yi. Cela prit quelques temps. Mais au moins son mal serait apaisé. Sans rien dire aux autres pour que l'enfant puisse se reposer un peu, Louve fila dans une petite sale d'eau ou trônait un seau d'eau fraiche et un vieux miroir sale. Louve y observa son reflet, muette et immobile. Son visage au teint de porcelaine était tâché du sang de sa patiente. Elle leva lentement les mains, toujours aussi ensanglantée. Cette image lui rappelait quelqu'un. Quelqu'un qu'elle aimerait oublier. Un rire la fit se crisper. « Tu es pitoyable.» souffla la voix de Haru, qu'elle était la seule à voir ou entendre. Louve contempla son vieux fantôme du passé et décida de l'ignorer. Elle prit une serviette pour se nettoyer la peau, avant de rendre plus présentable la petite. Les parents en voyant tout ce sang risquait de paniquer et de mal agir.

« Alors ? » demanda la mère de l'enfant. Sa voix était cassée et tremblante, elle redoutait le pire. Son mari la serrait doucement contre lui, tout aussi tendu. Louve força un léger sourire à teindre le rose pâle de ses lèvres, pour rassurer la petite famille de toute évidence très liée. « Tout devrait bien se passer à présent. Cependant, je vous conseille de vous rendre chez les Magiciens pour acheter les plantes de cette liste.» Elle tendit un petit morceau de papier plié sur lequel elle avait griffonné quelques mots. « Cela aidera à la guérison de votre fille. Le plus tôt serait le mieux. D'autant plus qu'un marchand ondin serait en négociation au Repère. Les marchandises directement achetées au peuple des mers sont les meilleurs en ce qui concerne les plantes médicinales.» - « Merci.» Ce fut tout ce qu'on put lui dire. Et c'était bien assez suffisant. « Est-ce que ça va ?» s'inquiéta Elendil. Cela faisait à présent des heures qu'ils avaient quitté la famille de la vieille chaumière. La jeune Elfe n'avait pipé mot depuis. Le regard brumeux, elle tourna la tête pour dévisager brièvement son ami, avant de détourner les yeux. « Oui. » Réponse pour le moins peu satisfaisante. Elendil n'insista pas. Il voyait sans mal que Louve était irritée et fatiguée. Comment pourrait-il en être autrement ? Elle était la seule à supporter la maladie des Elfes. Elendil l'avait vaincu il y a longtemps déjà et Orion n'aurait jamais à le supporter. Louve, elle, devait vivre avec ce vieux fantôme ravageur, cette horrible Haru qui chantait depuis des heures une mélodie lugubre aux paroles sombres. « On fait une pause. Orion a besoin de repos.» trancha-t-elle un peu plus tard. Le Magicien comme son mentor elfique n'osèrent protester et regardèrent, impuissants, Louve s'éloigner d'un bon pas dans un prétexte bateau.

Louve avait espéré trouver un semblant de bien-être au milieu d'un petit bois. La forêt ne lui apporta pourtant pas la paix escomptée. Haru l'avait suivi, vicieuse, continuant de chanter, comme pour provoquer l'Elfe. « Quand vas-tu décider de te taire ? » murmura-t-elle en grinçant presque des dents. « Tiens, tu ne m'ignores plus ?» La Déchue rit, avant d'enchaîner : « Tu aimerais te débarrasser de moi ma douce enfant. Tu ne comprends pas que tu as besoin de moi. Tu es moi et je suis toi. Nous ne sommes même pas différentes. Contrairement aux autres, je ne suis pas qu'une simple création d'une maladie qui cherche à te faire comprendre les fondements du bien et du mal. Je suis ce vieux passé qui te poursuit. Je hanterai le moindre de tes pas présents. Aujourd'hui et jusqu'à la fin des temps. Tu ne peux rien contre moi. C'est toi qui m'a créé, pour échapper à l'horreur d'une réalité qui te brisait. Si je pars, tu te détruis. J'ai été ta vie durant des années, des décennies, près de deux siècles.» - « Je m'appelle Louve Mononoke Metherlence.» articula doucement l'elfe, assise sur un vieille arbre couchée, elle se tenait la tête entre les mains. « Oui ma chère c'est bien ton nom, ce nom dont tu ne te souvenais même plus. Tu l'avais effacé de ta mémoire comme un mauvais souvenir pour te forger une carapace inébranlable, pour te sentir forte sous mon esprit, sous mon nom : Haru Maeda.» - « Je l'ai déjà fais une fois. Je peux recommencer.» - « Plait-il ?» Louve releva doucement les yeux. « Seulement je ne souhaite pas effacer de ma mémoire l'insupportable. Je ne souhaite pas t'oublier, Haru. Je tiens simplement à te comprendre, à te vaincre, pour ne plus jamais réaliser les grossières d'erreurs d'autrefois. Je penserais toujours à toi. Comment pourrait-il en être autrement ? Tu seras simplement mon vieux fantôme, celui qui n'existe plus, mais qui me pousse à aller de l'avant, à embraser la voie de la Lumière. Tu es le Mal. Et je ne veux plus de ça. Cette occasion en or qu'on m'a accordé, je compte la choyer. Cette vie est pour moi. Je suis si bien. Tu n'as pas ta place ici. Ni aujourd'hui ni jamais.»

Haru entrouvrit les lèvres très certainement pour ajouter quelques pics glacées à cette conversation. Elle n'en eut pas l'occasion. Troublée et hébétée, Louve contempla les alentours, un tantinet perdue. La mélodie des oiseaux s'élevait dans les airs, accompagnée par le grésillement du vent. L'atmosphère était douce et paisible. Elle était seule. Elle était libre. Tout était fini. Haru n'était plus. Elle ne refoulait pas ce qu'elle fut autrefois, elle ne comprenait et ne l'acceptait plus. À présent, elle serait différente. Elle était une vraie Elfe maintenant. Elle crut même discerner dans les cieux, comme dessiner dans les nuages, le visage de l'Aether qui lui avait accordé ce renouveau. Elle était heureuse de la réussite de sa protégée en qui elle avait placé tant d'espoir. Louve se releva lentement. La tête courbée en arrière, elle laissa la brise caresser ses joues et emmêler ces cheveux. Qu'il était bon de se sentir sans entrave. Près d'un an et demi après les changements majeurs de son existence, l'Elfe se sentait réellement renaître. « Louve ? » Celle-ci tourna la tête. C'était Elendil. « Est-ce que tout va bien ? Tu ne revenais pas. On s'inquiétait.» Orion tenait la main de l'Elfe, et dans ses bras il serrait Zero. La jeune femme sourit. « Oui. Maintenant oui.» Elle se rapprocha lentement de son fils et de son ami. Elle s'accroupit près du magicien pour l'enlacer brièvement. « Que se passe-il ? » finit par demander Elendil qui ressentait un changement. Il eut bien rapidement sa réponse. C'était une bonne nouvelle.

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