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 C’est bon pour les Hommes de croire aux idées et de mourir pour elles.

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Mar 14 Jan 2014, 22:14

Nastaé s'était mis à voyager. Le décès de son amant fut pour lui quelque chose de lourd, et de difficile à assumer. Il n'était pas là, ne savait pas comment il était mort, et le flou qui planait autour de cette disparition lui crevait deux fois plus le cœur. Seulement, cela faisait bien des jours qu'il ne pleurait plus. Ses yeux étaient aussi secs qu'un cours d'eau traversant un désert de feu, et seule la peine de l'âme subsistait. Cette tristesse, il la sentait constamment en lui, ancrée comme un fœtus dans le ventre d'une mère, dont elle ne pourra se séparer avant un moment. Mais lui, arrivera-t-il à s'en défaire un jour ? De cette douleur infernale qui lui broyait le cœur ? Aucune souffrance physique n'était à la hauteur, et pour lui, il ne servait à rien de s'en infliger, partant battu d'avance. Ce n'était pas dans sa politique de se faire plaindre, alors il passait tout cela sous silence, travaillant d'arrache-pied, en se décomposant de plus en plus. Or, le travail manquait. Il n'était qu'un sous-fifre, ralliant la mer à la terre, et les ordres s'amenuisaient de jour en jour. Finalement, ce fut une de ses collègues le congédia sur ordre de la Dame des Abysses. Son esprit, son être, tout était en train de tomber en morceau, et il se complaisait dans cette petite mort léthargique qui agitait ses nuits, et faisait hurler ses journées.

« Arrête Cel', ça ne sert à rien de te perdre dans ce genre d'affaires. », « Hum ? Oh, je finissais juste des dossiers urgents. », « Bien sur, prends-moi pour une débutante. As-tu conscience que tu ne peux rien me cacher ? Surtout un livre ouvert tel que toi... Ta tristesse est un vrai crève-cœur. Du moins pour ceux qui en ont un. »

Ce qui prouva que cette sirène n'en avait pas. Il s'entendait bien avec Ténèbres car il était honnête envers elle, et qu'elle, elle ne cherchait pas à lui en mettre plein les dents dès la première réunion venue. Il était difficile pour les autres d'accepter un homme dans leur confrérie, et bien souvent, il était complètement ignoré. Pour ce que ça aurait pu changer, il préférait tout autant. Seule cette Gardienne-là était près de lui, et l'aidait, l'épaulait, au risque de se faire réprimander par les autres. Nastaé était vu comme une pièce rajoutée, quelque chose d'inutile qui était venu se greffer là, et la manière dont il était traité le démontrait. Seulement il s'en fichait. Il avait réussi a passer complètement outre, ne prenant même plus cas de leurs comportements. Il restait seulement poli avec elle, les complimentant d'un bonjour, s'il vous plait, merci, au revoir, sans chercher à en savoir plus. D'ailleurs, il ne tutoyait que Ténèbres, pour le reste, le vouvoiement était de rigueur.
Et être complètement peiné et démoralisé, dans cette ambiance, ne donnait que plus de matière à ruminer, à ces vaches de première qualité.

L'Ondin haussa les épaules, baissant les yeux sur le tas de papiers devant lui, comme si tout à coup il était important et crucial pour lui. Bien qu'il n'était pas en retard sur des dossiers, au contraire ! Il était même trop en avance, boulimique de travail, pour éponger la tournure dramatique qu'avait prise sa vie.

« Cela fait combien de jours que je ne t'ai pas vu sortir du Palais ? Un mois ? Peut-être deux ? », « Ça va... Ténèbres, ne me fais pas de leçon s'il te plait, je ne suis pas... Franchement d'humeur. »

Le bel homme croisa les bras et s'appuya au dossier de son fauteuil. Il était habillé simplement aujourd'hui et n'avait pas son couvre-chef princier, seulement les cheveux attachés. Il avait seulement ses voiles blancs, parsemés d'un grand voile violet. Puis dans le silence qui régnait, il finit par se lever, et laissa là toutes les tâches qui l'incombaient, pour passer devant la sirène, sans un regard.

« Je vais prendre l'air. Je ne pense pas être là demain. », « ...ni après demain, sur ordre de la Reine. », « Merci du conseil. »

De sa démarche gracieuse il sortit de la pièce sans se retourner, avant de lentement sortit de la grande bâtisse. Il était temps pour lui de mettre pied à terre.

En nageant vers la surface, il eut l'impression que l'Océan pleurait, écrasant ses larmes salées sur ses joues. Il ne savait pas quoi faire, il se sentait tellement seul. Les remous étaient bien plus froids que d'habitude, son corps entier était prisonnier de la glace meurtrière que la mort représentait. Nastaé ne pouvait pas rester en position léthargique, il fallait qu'il bouge, qu'il se secoue. Il ne devait pas arrêter de vivre à cause de ça. Lui, aurait-il approuvé que son plus bel amant se donne la mort ? Ha ha... Certainement pas.

Le bel éphèbe se rappela une petite mission à Avalon, la ville des sept pêchés. Le dossier qui avait trôné un moment sur son bureau lui rappela surtout l'existence de cette cité, et il serait peut-être bénéfique pour lui de pouvoir se consacrer à autre chose. Voir du monde et égayer ses journées en marchant inlassablement, jusqu'à ce qu'il tombe de fatigue. Ça lui paraissait un bon programme pour ses futurs voyages au goût déjà trop insipide à ses yeux.
Il nagea pour traverser l'Océan, avant de remonter la rivière éternité, et muter juste au bord d'un étang, pour entrer normalement dans la ville. Évidemment, il était arrivé de nuit, lorsque les rues de la ville étaient en effervescence, pleine de personnes alcoolisées ou pire, d'êtres malsains, et glauques.
Nastaé était fatigué. Ses voiles ne le couvraient que trop peu pour lui tenir chaud. De plus, dans ces ténèbres, il était trop voyant habillé de blanc et de violet. Il chercha une auberge pouvant l'accueillir, avant de se rappeler que ces dernières n'étaient pas forcément dans les artères principales. Soupirant, il s'enfonça dans des ruelles, certaines plus horriblement sales que d'autres, fouillant ces couloirs pour trouver une porte d'entrée qu'il pourrait pousser. Et celle-ci n'arrivait jamais. Le jeune homme sentait la son corps éreinté tirer sur ses muscles déjà endoloris, et il du s'appuyer à un mur poisseux un instant. En une seconde, il entendit quelque chose de l'autre côté de la ruelle, et vit quelques formes, des silhouettes, se rapprocher assez férocement de lui. Ne cherchant pas à comprendre, il fit volte-face et commença à accélérer le pas. Entendant les bottes des hommes derrière lui, frapper vigoureusement le sol, il se mit à courir, traçant un chemin de son odeur sucrée et enivrante, mais voulant échapper aux voyous à ses trousses. Rien ne l'aidait et tout le ralentissait. Il trébuchait sans tomber, mais son corps et son cerveau, harassés, lui firent comprendre que stop, il fallait qu'il s'arrête. Une volonté venue d'ailleurs le força à continuer, un instinct de survie inconnu...
Tournant sa tête pour regarder ses poursuivants, il se heurta à quelque chose de dur. Immédiatement, il pensa à un mur de chaux, mais vu la poigne de fer qui le rattrapa, ce n'était certainement pas immobile. Affolé, l'Ondin tourna la tête vers celui qui le tenait contre lui. Ses yeux verts étaient écarquillés plus que jamais, et l'homme lui dit, un sourire narquois aux lèvres :

« Eh bien ma Muse, comme on se retrouve... »
, « L... Laisse moi passer ! Ils... ! »

Nastaé avait le regard hagard, empli de peur, et n'arrivait pas à articuler correctement et se débattit pour pouvoir fuir, lui passer au travers pour continuer sa course effrénée. Mais c'était sans compter sur cet homme.
Cet Orisha n'était pas un inconnu. Il l'avait croisé maintes fois pendant des périples, dans des régions différentes. Cet homme, dont il ne connaissait pas le nom, avait rempli quelques nuits où il se sentait si seul que la tristesse envahissait son cœur. Et son corps n'arrivait pas à se résoudre à cette étreinte. Il souffrit à chaque fois un peu plus, comme si c'était involontaire finalement, qu'il ne trouvait pas ce qu'il cherchait...
Il s'en était servi pour apaiser ses plais et essayer de résorber, de passer outre un certain mal-être, mais, à un moment de sa vie, il avait fini par complètement le rejeter. Le fuir, lui dire qu'il n'avait plus rien à voir avec lui, et à fuir son étreinte et sa présence. Comme si finalement, tout ce qui le touchait le rendait malade. Il avait été tellement nauséeux lorsqu'il fut pris entre deux feux, entre un vampire et lui, en plus dans des bains publics, qu'il ne savait plus où se mettre ni quoi faire pour régler ce conflit sans se faire blesser. Il n'avait jamais toléré de crocs se planter dans sa peau. La seule paire qu'il aurait pu un jour toléré, aurait été la sienne mais là, c'était lui qui n'avait jamais voulu. Après tout, il aurait pu le tuer...
L'inconnu fronça les sourcils et leva la tête en voyant les trois lourdauds arriver. Lâchant les bras de Nastaé, il attrapa sa taille dans un froissement de linges, remontant involontairement ses voiles par la même occasion, et avec un esprit possessif provoqua les types :

« Un problème ? »
, « Dégage, on la vu en premier ! », « Ce minet partira pas avant qu'on lui ait fait sa fête ! »

L'Ondin avait rapidement compris que l'Orisha était de son côté. Il s'était à son tour collé à lui, posant une main sur son torse, en regardant apeuré, ses poursuivants. Cette attitude gracieuse, même dans la peur, lui donnait un air sublime, provoquant encore plus les foules sans le vouloir. Le bras musclé qui l'enserrait, la taille dépassant la sienne d'une bonne tête, le corps large contre lequel il se tenait... Il était certain que ce type n'allait pas le laisser aux mains des délinquants. Et il eut raison. Le grand bronzé les menaça, avant d'en faire gouter un de son arme. L'Ondin resta en retrait, n'ayant même pas la jugeote de s'enfuir. Ses jambes étaient molles, tremblantes, et il se tenait les bras.
Une fois le tour de force terminé, et débarrassé de ces types, le guerrier s'approcha du jeune homme avant de filer son visage dans son cou.

« Pourquoi ne me contactes-tu jamais ? », « Att... Attend ! »

Pantelant, Nastaé se décala de lui. Il voyait bien que l'homme menaçant était agressif, sauvage, presque furieux.

« Je... Merci pour... Pour ton aide. Et euh... »


Ne sachant plus quoi dire, et craignant à nouveau pour sa vie, il se mit à marcher, à partir. Le type le retint sans effort avant de lui dire :

« Je crois que tu m'as mal compris. Tu es à moi. Je t'ai trouvé, tu restes ici. Je vais rapidement faire en sorte que cette ville ne soit qu'un mauvais souvenir... », « Je... laisse moi... Il faut que j'aille dormir... »

Lorsque l'Orisha le colla contre lui pour l'empêcher de se débattre, Nastaé se sentit transporté, soulevé et si bien pendant une seconde, que son corps et son cerveau s'endormirent sur-le-champ. Il n'avait plus la force de faire quoi que ce soit.

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Mar 14 Jan 2014, 22:14

Lorsqu'il ouvrit les yeux, la lune venait de se lever dans le ciel depuis deux heures. Peut être trois grand maximum. Il était face à une fenêtre, dans un double lit vide. Se relevant en hâte, il observa les environs. Que faisait-il ici ? Qui l'avait emmené ici ? Il s'était écroulé dans la rue... Qui savait quels sévices lui avait-on infligé ? Seulement, il ne se sentait pas malade, ou souffrant. Il avait faim, particulièrement faim. Mettant les jambes hors du lit, il vit qu'il était quasiment nu. Cherchant seulement quelques voiles, il s'enroula dedans, laissant la transparence opaque gérer ses formes, et sortit de la chambre. En bas de l'auberge, dans la salle principale, le monde criait, riait, hurlait, et étrangement, l'Ondin avait mal à la tête. Le froid ne l'avait pas quitté, et il se demanda s'il ne devait pas s'habillait plus. Ses cheveux étaient peu peignés, et totalement lâche, révélant leur longueur très raide et pourpre. Lorsqu'il descendit les escaliers, il sentit des coups d'oeil, il entendit des voix se taire et immédiatement, préféra s'enfermer dans son monde pour ne pas les écouter. Son air légèrement supérieur reprit le dessus, et il toisa la pièce pour chercher une place vide. Mais quelqu'un le héla grossièrement, l'appelant par un nom peu objectif, et ce dernier -complètement alcoolisé qui plus est- reçu un crochet en pleine mâchoire. Devant la violence de l'acte, Nastaé eu un mouvement de recul, et une petite guerre commença dans la salle. Il reconnu immédiatement le cogneur. C'était l'Orisha qui l'avait accompagné dans les rues. Se dirigeant vers le comptoir, il paya le tavernier pour qu'il lui monte le repas, de manière à ne pas rester dans cette ambiance de paysans et soulard mal propre, qui chercherait certainement à se l'accaparer de grès ou de force. Il méritait mieux que ces traines-savates.

zäarkanUne fois en haut, il ne fit que se remettre sous la couette, se séparant de ses voiles. Lorsque tout fut près, et qu'on lui porta le repas, il se leva, pour indiquer au tavernier l'endroit où il mangerait. Encore de la viande pleine de graisse... C'était horrible de manger ça... Le bonhomme le regarda un instant, comme si Nastaé était un don du ciel, avant que celui-ci ne reparte calmement sans mot dire, à son poste habituel. Le petit homme assez âgé, avait eu une lueur compatissante dans le regard, comme s'il avait détecté l'état actuel moral de Nastaé. Mangeant ses fruits et son pain, il finit par se remettre au lit et se rendormir, toujours aussi peiné.
Quelque chose le réveilla. Il sentit des mains brûlantes glisser sur son corps, et un torse tout aussi chaud se coller à son dos. Ouvrant les yeux, la lueur de la lune était vive, sans nuage pour la cacher, et il se retourna promptement, manquant de tomber du lit. Un grand homme musclé le rattrapa, le collant à lui, en lui caressant le dos et l'embrassant dans le cou. L'Ondin le repoussa :

« Qu... Att... Attend ! Que fais tu ? »
, « Je ressens tout ce que tu es. Ta tristesse et ta solitude. Profite de moi ma Muse... De moi et ma chaleur, elle t'apaisera. Te rappelle tu seulement de qui je suis ? », « Ou... Oui... »

Nastaé cessa de se crisper sous les paroles de l'homme et fut presque timide en lui répondant. Quelque chose d'étrange s'était passé en lui... Il ne savait pas dire quoi, mais il ne pensait plus à Alec. Le vampire était sortit de sa tête, et seul l'instant présent comptait. Pourtant, et comme à chaque fois, cet homme lui faisait peur. Il avait des cicatrices sur son corps hâlé et un tatouage sur le visage. Ses yeux vairons étaient rouge et bleu, ce qui était étrange. Sa force apeurait Nastaé, se sentant comme un petit être vulnérable dans son étreinte. Il était bien plus vieux que lui... De dix ans ? Peut être douze ? Il se sentit pris à la gorge d'un sentiment inconnu. Une envie de le posséder, de ne pas le lâcher. Comme si sa vie en dépendait complètement. Quel était cette sensation étrange ? Puis son regard émeraude croisa le sien. Tout à coup, il le trouva beau. Atrocement beau et irrésistible -alors que d'habitude ce n'était pas son type d'homme- et il se jeta à son cou.

« Reste avec moi cette nuit ! »

Le type fut surprit, laissant ses bras ballants, alors qu'il sentait l'étreinte de la sirène autour de son cou. Il ne pensait pas que le Lien aurait été si fort dès le début, et que son partenaire se serait attaché immédiatement. Le fait que l'inconnu puisse le lier, aussi facilement, démontrait clairement l'enfermement personnel que subissait Nastaé. L'Orisha fini par lui répondre en enlaçant son corps et sa fine taille avant de dire :

« Bien sur belle Muse... Tu es à moi maintenant. »

Nastaé ne connaissait rien sur le Lien, ni même sur les Orishas, et ne comprit pas le sens de ces paroles-là. Lui se retrouva dans une forme de bien-être, qui n'était autre qu'un leurre pour son cerveau, alors que l'inconnu le contrôlait. D'habitude, il aurait préféré le repousser, n'étant pas dans l'optique de se laisser prendre par lui, ni même d'offrir son corps, mais ici, rien ne le sommait d'arrêter, et d'empêcher le bellâtre d'agir. Sur le dos, complètement découvert, l'Ondin tremblait comme une feuille mais il s'en fichait. Autre chose le perturbait.

« Tu... N'es pas saoul ? »

Un râle sortit de ses lèvres, en sentant la bouche charnue de l'Orisha glisser sur son cou. La langue humide de ce dernier le fit frissonner deux fois plus, et son partenaire répondit :

« Je ne suis pas un débutant tu sais. Je voulais être alerte quand tu te réveillerais. Tu as dormi pendant une nuit et une journée entière, d'où venais-tu comme ça, aussi fatigué ? », « Un jour !? Mais... » Nastaé s'arrêta, et tilta quelque chose « Depuis quand te soucis tu de moi ? », « Peut être depuis que je t'ai rencontré... »

Pendant l'échange, Nastaé avait fusillé son partenaire du regard, ne croyant pas une seule seconde à ses paroles. Ils ne s'étaient pas revu depuis... Six mois peut être ? Alors il n'allait pas réussir a lui faire croire qu'il lui manquait, et autres sentiments tout aussi mielleux. De plus, ce monstre n'avait pas particulièrement l'air de ressentir de grands sentiments. Nastaé chuchota, alors que l'autre était repartit dans son cou.

« Tu veux juste mon cul... »

Et le verdict fut sans appel. Dès qu'il eut achevé sa phrase, le dernier mot mourut sur ses lèvres, alors qu'il se recevait une gifle de tous les diables, faisant valser ses cheveux. Dans ce geste violent, qui se voulait horrible, marquant son esprit pour mieux lui faire comprendre son énormité, il ne laissa même pas une larme s'échapper. Rien ne sortit de ses yeux et bien au contraire, il y trouva un certain apaisement. Ses idées furent plus claires, et bien que l'image fugace d'Alec traversa son esprit, il trouva le moyen d'accepter cet acte. Seulement le bourreau lui, n'acceptait pas ses paroles.

« Si c'est ce que tu penses, je vais te donner raison ! », « ... »

Sa bouche s'ouvrit et se referma aussitôt, ne pouvant même pas protesté. L'Orisha était furieux, et Nastaé n'osa pas le regarder, de peur de voir son visage, de constater combien il l'avait mis en colère, et de culpabiliser. Le type ne se fit pas prier pour le violenter, le malmener, et l'Ondin finit par le regarder. Il vit et ressentit la fureur de cet homme, si susceptible à sombrer dans une rage sans nom. Alors il posa ses douces mains gelées sur ses joues bouillantes, et les larmes aux yeux lui dit doucement.

« Pardonne-moi... », « Ne dis plus jamais ça ! », « Oui... Je... », « Tu ne sais pas ce que je pense ! Si je t'entends à nouveau dire quelque chose comme ça... », « Non ! Je ne le dirais plus. Assied toi, et regarde moi... »

Etrangement, il fut assez facile de calmer tout le monde. Avant, il aurait été impossible que Nastaé accepte cette situation, il se serait débatut et son partenaire ne se serait jamais calmé. Alors l'Orisha resta sur le lit, en sous vêtement, ne cachant pas sa masculinité, pendant que le bel éphèbe se leva. Sans mot, il mit quelques voiles sur son corps, avant de remettre de l'ordre dans ses cheveux. Ouvrant la fenêtre la brise envahit la pièce faisant valser les rideaux, et ses vêtements, dans une harmonie bien pensée, de linges transparents. Se mettant dans la lueur de la lune, Nastaé se mit à chanter. Sa voix envoûtante, son chant des sirènes, il le fit partager à tout le monde. Le pas qu'il entreprit, agrémentant ainsi les sons de sa sublime voix, à quelques mouvements légers et aériens, emportés par le vent qui battait la pièce, et laisser emporter ses voilages ouvragés. Ses courbes et ses formes ressortirent à outrance, et ce spectacle le mit en valeur, plus que jamais, n'étant au final qu'un régal pour les yeux qui le regardait.
Lorsqu'il s'arrêta, l'Orisha sortit de sa transe, et capta que Nastaé était juste devant lui, à quelques centimètres. Lorsque son cerveau se débloqua pour fonctionner à nouveau, il cru devenir fou. Fou à lier. Attrapant l'ondin, il le plaqua sur le lit, ne lui laissant alors aucune chance de s'enfuir. Il l'avait provoqué en se donnant en spectacle, et maintenant, peu importait ce qu'il se passait, Nastaé allait être sien.

Pendant des heures entières, Nastaé se perdit dans cette étreinte embrasée, qui consuma son être. Elle ne ressemblait à aucune autre, et ça lui allait. Comme si, même celles d'avant, qu'il avait vécu avec ce même personnage, étaient maintenant révolues.
Il s'accrochait à son corps hâlé comme jamais, ne voulant jamais le lâcher, sans verser une larme, douleur ou non. Il ne le ménageait pas, le maltraitait quelque peu, mais Nastaé se plaisait là dedans, car ça lui permettait de réellement lui remettre les idées en place. Que tout ne s'arrêtait pas, que tout n'était pas fini perdu ou bon à jeter.
Les bras réunis dans le dos meurtri du bel étalon, l'Ondin ne pouvait seulement s'empêcher de gémir. Et parmi ses complaintes jouissives, le mâle lui demanda d'une voix rauque, forte, et caverneuse.

« Dis moi ton nom jolie Muse. »

Nastaé se fit silencieux de paroles, et seuls des sons sortaient de sa bouche, indiquant le bien être dans lequel il se trouvait actuellement, en accueillant son partenaire.

« Pourquoi te refuses-tu à me le dire ? Ce que tu peux être têtu... », « Dis moi le... tiens, et... je te retrou... verai aah... », « Alors ça ne marche que dans un sens ? », « Aah... Caaa... Ca fonctionne comme moi je le veux. Dis moi ton nom. », « Espèce d'effronté... Tu m'amuses tellement... Si je te le dis, alors cris le. », « Dis le moi... », « Zäarkan »

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Mar 14 Jan 2014, 22:15

Et comme une libération, le fait d'en savoir un peu plus sur lui, le fit atteindre l'apothéose. Comme prévus, il hurla son nom, plusieurs fois, sans aucune retenu, dans un timbre de voix aussi sensuel que charnel, et l'Orisha ne pu se retenir plus longtemps en voyant sa Muse arriver au comble du bien être.

Nastaé avait complètement changé de point de vue quand à cet Orisha, et se retrouver dans ses bras, sentir son être vibrer sous ses coups, et pire encore, se consumer d'une chaleur ardente sous ses baisers, le faisait enter dans une démence sans pareille. L'acte charnel n'avait rien à voir, il était complètement différent, et édulcoré par rapport aux autres. Un point incomparable vu l'harmonie et lui-même, n'était pas conscient de ses actes dans ce moment si intime. Il s'enrageait, se délectait, devenait brûlant, presque bestial, mais à niveau assez mineur car on pouvait aisément le comparer à un chaton ou un lionceau, au sujet de sa violence primitive. Il n'était presque rien, surtout comparé au lion qui se tenait en ce moment entre ses jambes.

Ils avaient travaillé des heures entières pour se satisfaire, et alors que le petit jour se leva, Nastaé s'écroula sur le côté, à demi sur l'Orisha, pour s'endormir d'un sommeil de plomb.
Ils étaient liés.
Dorénavant, Zäarkan le retrouverait, où qu'il soit, et vice versa. Il sentira sa peine et sa joie, et lui de même. Nastaé n'était plus une coquille vide, il n'était plus quelqu'un qui errait dans l'Océan ou sur la surface de la Terre. Il ne voulait pas rentrer au Palais. Il voulait rester là, dans cette étreinte, pour ne plus sortir de ce confort.
Bien qu'ils soient liés, ils n'étaient pas attachés affectivement l'un à l'autre. Ils ne se manquaient pas, ils n'avaient pas besoin l'un de l'autre, ils ne s'aimaient même pas mais, lorsqu'il se rencontraient, ils connaissaient tous deux l'issu des choses. Zäarkan tripota les cheveux violet du poids plume allongé sur lui, et fut surpris d'entendre sa voix.

« Pourquoi es-tu à Avalon ? Est ce que je peux rester à tes côtés pendant quelques temps... ? », « Tu es trop belle pour moi ma Muse, et je ne veux pas que tu vois les horreurs que j'inflige aux autres. Tu ne pourras venir avec moi lors de mes entrevus, mais tu pourras m'accompagner sur les chemins et dans mes escales... Mais n'étais-je pas censé être un inconnu malsain pour toi ? », « Comment sais-tu tout cela... ? Peu importe je... il bailla ...je suis d'accord. Je vais faire comme ça. Ne part pas sans moi s'il te plait... »

Nastaé s'endormit en serrant ses doigts dans ceux de l'homme, la joue contre le torse de celui-ci. D'ailleurs, les deux protagonistes dormirent deux heures, grand maximum, avant qu'un bouhaha retentit, avant qu'un grabuge de tous les diables se fit entendre. Zäarkan ouvrit immédiatement les yeux, alors que Nastaé lui commençait tout doucement à émerger. L'Orisha fut brusque, le saisissant d'un coup -ce qui le réveilla complètement- avant de le décaler de sur lui. Nastaé se frotta les yeux, et dans les mouvements, ses cheveux tombèrent sur ses épaules, pointant le bas de son corps, en effleurant ses cuisses. Lorsqu'il se leva, et se redressa, de toute sa superbe, dans sa plus belle tenue, les malfrats restèrent quelques secondes devant lui, l'observant comme un être supérieur, alors que quelqu'un jeta de l'eau sur ses jambes. Immédiatement, il tomba à terre, mutant sous les yeux effarés de tout le monde. Relevant ses yeux, il regarda Zäarkan, et fit immédiatement une croix sur leur voyage. Nastaé repoussa l'eau, et muta à nouveau dans les dix secondes qui suivirent la transformation, mais le mal était fait. Bien qu'il fut debout, il se fit invectiver.

« C'est une sirène ! Attrapons là ! », « T'as rien à faire ici ! Ton chant d'hier à fait devenir fou tout le monde ! Dégage de nos terres ! », « Il y a erreur ! Je ne voulais blesser personne je... »

Voulant se cacher, il commença à ramasser ses vêtements, ressentant une honte infinie. Accrochant rapidement quelques voiles, il se retourna pour partir, sauter par la fenêtre et fuir cette ville, quand le monstre qui n'avait pas bouger du lit se leva. A la lumière du jour, il remarqua qu'il n'avait pas qu'un seul tatouage sur le visage, mais plusieurs parsemés sur le corps. Les cicatrices dans son dos n'étaient pas en nombre, mais juste une seul s'éclatait du milieu du dos, en rampant sur les côtés. Cette homme était beau et puissant. Cette force représentait finalement une certaine beauté, et à quel prix !

« Bande d'inconscients... Vous pensiez vraiment que j'allais vous laisser dépasser cette porte... ? Vous n'avez même pas idée de ce que je vais faire à votre petite auberge, à vos maisons, à vos femmes et vos filles... », « Salopard ! T'as pas intérêt à toucher à nos familles ! », « On vous dépècera ! », « Pas si je suis le premier à vous manger. »

Une lutte commença entre le monstre nu, et le reste du groupe. Il se défendait bien et avait une telle poigne lorsqu'il attaquait, c'était très impressionnant. Ses cheveux blonds suivaient ses mouvements, pour les pointes les plus longues, et ses muscles se bandaient au fur et à mesure qu'il les sollicitait. Nastaé, engoncé dans le fond de la pièce se faisait penser à un pleutre. Un pleutre indigne, car il regardait avec envie le corps de cet homme; alors qu'ils étaient tous les deux dans une situation imuable.
Une fois que Zäarkan mit une raclée au groupe, et qu'il les envoya un par  un dans la salle de réception, pour les éclater sur des tables ou contre des murs, il ferma la porte en se frottant les mains.

« J'ai cru que j'allai devenir fou ! »

L'Orisha fut surpris de la réaction de l'Ondin. Nastaé s'était approché de lui le temps qu'il scrute la porte pour savoir si elle allait se rouvrir ou non, et avait touché délicieusement son bras tatoué, faisant glisser ses doigts dessus, avant de se coller à lui. Il leva la tête, le fixant de ses yeux émeraudes, et murmura un timide « Merci », avant d'embrasser tendrement son amant.
C'était doux, sucré, plein de reconnaissance. Un merci qui signifiait merci de l'accepter, merci de l'avoir défendu, merci de ne pas avoir fuit...
L'homme l'attrapa par la taille, le collant à nouveau à lui, en lui faisant sentir ses envies. Mais quelqu'un frappa à la porte. Enervé, son oeil rouge brillait plus que de coutume, Zäarkan hurla :

« Quoi !? », « Pa... Pardon de vous déranger, je... Je suis le propriétaire. »

La voix derrière était faible, hésitante, tremblante. Reconnaissant l'homme qui lui avait apporté le repas, Nastaé repoussa Zäarkan.

« Habille toi. »

Et se chargea d'ouvrir. Visiblement, l'être s'attendait à tomber sur le mastodonte. Le tavernier était tout petit. Il devait faire un mètre quarante... Ou peut être un mètre vingt, et il était un peu potelé. Cependant, ses traits indiquaient non seulement qu'il avait de l'âge, mais aussi qu'il était coquet. C'était très étrange, mais ça lui donnait un air très aimable, que Nastaé su capter immédiatement.
La Sirène lui fit un sourire sincère et lumineux comme jamais, ce qui n'aida en rien le propriétaire dans son discours.

« Pardon du dérangement mais, euh... Je... Je suis vraiment désolé du comportement des gars tout à l'heure... Je tenais à vous présenter mes excuses, car d'habitude, mon établissement ne tolère pas ce genre de comportement discriminant. »

Nastaé se baissa et toucha la joue du tavernier.

« Vous êtes tout pardonné mon bon monsieur. N'ayez pas peur pour votre auberge, ni pour sa réputation, nous ne lui feront rien, et nous n'ébruiterons pas ce genre de méfaits. Vous n'y êtes pour rien. Je me trouvais juste au mauvais endroit, au mauvais moment. Soyez sans crainte mon ami, nous quitterons votre refuge rapidement. Continuez d'être vous-même, c'est le plus important. »

L'Ondin avait sourit pendant tout le discours, touchant la joue du petit monsieur pour lui donner une raison de plus d'être rassuré. Devant ces paroles, et cet être lumineux, qui n'avait rien à voir avec le fantôme de la veille, il resta béa, et réagit comme un robot, machinalement, alors que son cerveau était complètement ailleurs. De là où il était, il vit son Dieu vivant se redresser, avant de se faire attraper par la taille par un bras viril. Dans sa tête, il se dit qu'il n'y avait que des gens puissants et aussi charismatique que l'Orisha, qui pouvaient profiter de la beauté de cet homme là. Il était réellement inateignable pour lui.
Jusqu'à ce que son partenaire ferma la porte, l'ondin n'arrêta pas de sourire à l'homme, qu'il avait envoûté. L'Orisha était encore furieux de la précédente altercation, et voulait tout faire sauter mais Nastaé lui dit calmement, sans sourire, et sans faux-semblant :

« As-tu fini ce que tu avais à faire dans cette ville ? », « Oui. », « Alors partons. Nous n'avons plus rien à faire ici. Viens. »

Le jeune homme marcha délicatement vers la salle d'eau pour au moins se passer un coup sur le visage, avant de finir par descendre et quitter l'auberge. Dans la rue, les deux hommes juraient. L'un était élancé, frêle, d'une beauté divine, et hautaine, alors que l'autre était gigantesque, massif, plus hâlé, et plus amoché que son collègue. Le Yin et le Yang.
Le bel éphèbe longea une rue, mais Zäarkan l'interpella dans un chuchotement. Ses longues jambes s'arrêtèrent, et ses yeux suivirent les conseils de son aîné. Dans un mouvement de tête sensuel, il tourna celle ci vers la gauche, la penchant légèrement, alors qu'il était déjà cambré. Ses cheveux suivirent son mouvement, et l'amplifia avec une sensualité déroutante. Toujours proche de lui, l'homme chuchota :

« N'expose pas ton cou comme ça... Tu ne sais pas ce que je pourrais faire. », « Et alors ? Qu'a donc ce type pour autant t'intriguer ? »

La relation que menaient les deux hommes, était mystérieuse et complexe. L'inconnu voulu dévorer de baisers le cou blanc et fragile que Nastaé lui exposait inconsciemment en tournant sa tête sur le côté, et en l'étirant, alors que l'Ondin lui, se focalisait sur ce que lui avait dis son partenaire. Pourquoi lui avait-il parlé de cette personne là-bas au loin ? Soupirant, il passa une main dans ses cheveux courts et blonds, avant de se frotter une joue. Sa main parsemée de crevasses aux doigts, gratta sa barbe naissance, dans un bruit affreux, et Nastaé tourna la tête, le regardant, en lui attrapant le poignet. Sourcils froncés il annonça :

« Je n'aime pas ce bruit, arrête. », « Hé... Une Muse ne sort pas les griffes n'est ce pas ? Tu es fait pour être sublime en toutes circonstances, alors ne ride pas ton visage avec cette expression. »

Lâchant l'homme, Nastaé soupira et reprit sa marche. Son partenaire le suivit en disant :

« Nous retrouverons cet homme à la prochaine escale, dans deux jours. Je pense que tu lui plairas », « Lui plaire ? Comment cela ? », « J'sais pas, tu verras. »

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Mar 14 Jan 2014, 22:15

Nastaé restait quelqu'un de naïf. Il n'arrivait pas à se dire qu'un jour, il tombera dans un piège. Que ce n'était pas parce que cet Orisha lui avait dit son prénom qu'il devait à tout prix lui faire confiance, ou espérer autre chose de lui. Il restait absolument le même, peut importe son identité. A chaque fois qu'ils s'étaient revus, par le plus grand des hasards, l'inconnu avait profité de son corps, de ses charmes, pour assouvir ses envies masculines. Et plus dégoûté que jamais, à chaque fois, Nastaé s'était laissé faire.
Mais aujourd'hui, ce dégoût n'existait plus, et au contraire, il se permettait de répondre à ce monstre. Si un jour il décidait de le frapper, le bel être mourrait à coup sûr, mais même en sachant cela, il tâtonna les barrières à ne pas dépasser, allant en premier lieu vers la provocation et l'absence de réactions.

« Où devons nous nous rendre ? », « Un collègue m'attend plus au sud, dans une autre ville. »,

A nouveau, l'Ondin se tut, ne parlant pas plus que nécessaire, et fila sur les chemins en direction du Sud. L'Orisha l'arrêterait au moment voulu.
Son pas avait changé, et il s'était mis en marche plus rapidement, pour ne pas trainer sur les routes. Mais comme chaque périple, la nuit les surprit rapidement, et ils durent faire une pause.
En lisière de forêt, Zäarkan se contenta de trouver un coin un peu plus abrité, et comme un don qui le caractérisait, fit apparaitre un camp tout fait, et plutôt confortable, pour le plus grand bonheur du Gardien, qui sourit à la vue de ce confort.
Une fois le ventre plein, et alité sous le couvert des arbres, et derrière des bosquets, au cas où des gens voyageraient de nuit sur la route adjacente, il sentit les doigts de l'homme s'emmêler à ses cheveux. Des pensées noires l'irritèrent, mais il préféra les taire. Doucement, il roula sur le côté, se mettant sur le dos. Faisant couche commune, il ne pouvait se séparer de lui, et donc son corps était quasiment collé au sien. Ce qui facilita l'accès au torse blanc du jeune homme. Cependant, ce dernier rechigna, craignant tout à coup le contact de l'homme. Il se sentait mal à l'aise, comme nauséeux, en cette pleine forêt...

« Je... Préfère attendre d'être à l'auberge. S'il te plait. », « Mais moi non... »,

Nastaé s'irrita que ses dires ne soient pas respectés et, en même temps, ne pu se rebeller. Il se détourna juste, comme un moyen de protection et son partenaire ne le toucha pas, contrairement à ce qu'il pensait.

Le lendemain, il fut réveillé relativement tôt. Sa nuit fut un calvaire, et il ne rêvait que d'un bon lit. La route allait encore prendre une grande journée, ce qui lui mettait le moral en berne. Avec les idées maussades, il allait simplement se ressourcer à une rivière, faisant attention à ne pas muter, et rejoignit l'Orisha. Dans un silence de plomb ils se remirent en route, et marchèrent toute la journée. En fin de parcours, Nastaé était éreinté. Son attitude démontrait sa fatigue harassante, et ses pieds le faisaient souffrir. Ses yeux verts étaient atrocement pâle, comme sa peau, ce qui dénotait un manque d'énergie. Malgré ses efforts, il ne pu lever le pied assez haut, et trébucha, se rattrapant au bras de l'homme. Son partenaire, beaucoup plus habitué à la marche soutenu et longue, le rattrapa, avant de le prendre sur son dos. Le joli coeur ne pesait rien, et ce ne fut en rien contraignant pour lui.

« Tu es vraiment une Poupée... La prochaine fois, rappelle moi de prendre un cheval. »

Le jeune homme ne pu même pas répliqué, laissant tomber sa tête sur son épaule musclée, alors que ses membres étaient ballant.

« Nous sommes bientôt arrivé ? », « Non, il nous reste trois heures de marche. », « Trois heures ?! Mais... Aaah... »

Nastaé ne pu finir sa phrase tellement il trouvait long, la route qui restait à parcourir. Son corps commençait doucement à se courbaturer et à tirer sur ses muscles quasi inexistant. Sans ouvrir la bouche, il fredonna une petite musique, caressant un des bras nus de Zäarkan.

« A quoi penses-tu ? », « On devra souvent voyager comme ça ? », « Oui, et je t'ai dis que je te prendrai un cheval. », « Je préfère que ce soit toi mon cheval ! »

L'Ondin ricana avant d'enlacer le cou de son ami et effleurer sa joue de ses lèvres.

« Arrête... Ne me provoque pas comme ça... », « C'est tellement drôle de te voir si faible face à moi. », « Quelle torture... », « J'ai envie de marcher un peu. Pose moi. »

L'Orisha s'étonna mais s'arrêta pour le laisser glisser dans son dos, jusqu'à ce qu'il touche le sol. Nastaé avait un peu reprit vie, et s'attarda sur certaines choses qu'il croisa en chemin. Un village se dessinait et il fut tout à coup très enthousiaste. L'inconnu capta ses sentiments mais l'arrêta net.

« Nous ne nous arrêterons pas dans ce village. Mon contact se trouve plus loin. »

Le jeune homme ne dit rien, se contentant de froncer les sourcils, montrant clairement son mécontentement.
Une fois que cet hameaux de maisons fut dépassé, il fut finalement satisfait de ne pas s'y être arrêté. Il n'y avait rien à l'intérieur et c'était une sorte de... Village fantôme. Nastaé frissonna, rejoignant son compagnon rapidement. Une fois à ses côtés, il sentit à nouveau la fatigue et comprit qu'il ne pouvait pas lutter contre ce mal intempestif. Il reprit donc son attitude froide et hautaine, préférant garder sa joie de vivre sous clé pour ne pas dépenser trop d'énergie, et tomber raide. Ses pas se firent bien plus aérien et il avait beaucoup plus de prestance.
Le soir était tombé, et bien que leur point d'atterrissage ne fut plus très loin, il y avait encore un peu de route. Le chemin était parsemé de torches qui s'éclairèrent automatiquement quand le soleil se coucha. Zäarkan râla.

« Cet éclairage est vraiment inutile. On voit pas à deux mètres, sérieusement. »

Devant l'inaction de Nastaé il fronça les sourcils, l'attrapant par le bras.

« Eh ! Ne fais pas comme si tu ne m'avais pas entendu. La moindre des choses est de me répondre. », « Ce n'est pas de ma faute si j'ai une acuité visuelle meilleure que la tienne. Je n'ai pas besoin de torches, je vois naturellement dans le noir. »

Nastaé haussa les épaules, et son ton désinvolte agaça le type. Dans un geste brusque et vif, il l'attrapa par la taille, serrant ses voiles, et colla le dos de l'éphèbe à son torse, alors qu'il posait son menton sur sa clavicule. L'Ondin eut un hoquet de surprise, et s'agrippa au bras du mastodonte.

« Je déteste cette manière que tu as de me parler, comme si tu m'étais supérieur et... »

Un bruit retentit. Une sorte de feulement, suivit de quelque chose de plus sourd. Nastaé leva la tête pour analyser la source du bruit, mais Zäarkan lui, n'arriva pas à bien voir. L'Ondin sentit le danger et se recula, marchant sur le pied de l'Orisha qui ne bougea pas d'un poil.

« Ce sont des bandits. »

Le jeune homme trouva son chuchotement trop audible, et il était certains que les cinq types l'avaient entendu. En tournant sa tête pour regarder son partenaire, il vit un sourire carnassier sur son visage, et fut tout à coup prit de panique. Se décalant de ce monstre, il sortit des plis de ses voiles des étoiles en métal, dont toutes les branches étaient effilées comme des lames de rasoir. Discrètement, il en prit deux dans une main, avant de voir le visage des arrivants. Ils ressemblaient à des mercenaires ratés, que personne n'avait voulu, tous du même genre. La race fut incertaine pour l'Ondin, mais il s'en fichait, il allait simplement les tuer s'ils essayaient de l'agresser. Il entendit des voix dans sa tête, venue complètement d'ailleurs. D'abord perturbé, il essaya de se focaliser dessus. D'où venaient-elles, qui étaient-elles ? Puis il reconnu la voix de leur propriétaire. Zäarkan et lui avaient visiblement développer la télépathie. Fixant toujours les hommes devant eux, le jeune homme entendit son partenaire lui dire de rester en arrière. Pour qui le prenait-il ? Il savait se battre. Il n'aimait juste pas le conflit. Haussant les épaules, il lui répondit sèchement.

« Tu n'as pas besoin de me défendre. Je sais parfaitement faire disparaitre des gens, sans me salir les mains. Et puis de nous deux, c'est toi l'aveugle... »


Il sentit immédiatement l'énervement de Zäarkan. Mais la troupe se rapprocha d'eux avec une certaine vitesse et ce fut ainsi sans mal qu'ils furent tous à leur hauteur. Nastaé restait droit, essayant de rayonner par son charisme, d'impressionner ces pauvres types complètement ratés, mais ceux-ci ne s'occupèrent pas d'eux immédiatement. Ils commencèrent à les encercler, voulant les prendre au piège. Seulement, l'Orisha, d'un mouvement brusque, tira l'éphèbe, et se recula, évitant ainsi une prise de risque, les gardant tous de front. Ce dernier voulu apaiser les moeurs, tenter de faire bonne figure, mais collé à ce géant brun, il était difficile de discuter. Alors il préféra laisser le type se mettre sur le devant de la scène.
Se détachant de son emprise, il se dissimula derrière lui, se faisant alors engloutir par les ombres pour pouvoir se déplacer dans cette obscurité, en prenant ses ennemis en traitre.
Zäarkan commença à sortir des armes, se servir de ses poings, montrant de la résistance contre les premiers badauds. Nastaé fila dans les ténèbres, se servant de ses sens pour se repérer et s'approcha d'un homme. Celui-ci bandait un arc dans le but de percer le corps du géant, mais la Muse l'interrompit avant même qu'il ait fini, pour l'engloutir dans la démence de ses ombres, et en ressortir à sa place. Il ne restait sur le sol que ses armes. Prenant alors une dague, dont la lame devait dépasser les quinze centimètres, il refit le même petit manège.
Disparition.
Meurtre.
Réapparition.
Alors que le bronzé passait à tabac un malfrat, Nastaé en avait déjà éliminé trois, faisant disparaitre leurs corps, pour nourrir ses meilleures amies et ce, sans se salir. Un Empereur devait garder une image parfaite, dans toutes situations. Etrangement, faire payer ceux qui l'attaquaient, avait quelque chose de jouissif, quelque chose de grisant. Il n'était pas du genre à tuer n'importe qui, pour n'importe quoi mais au fond de lui, il savait qu'il avait besoin de se repaitre d'impulsions meurtrières et sanguines. De se laisser tenter, autant que les Déchus s'étaient laissés tenter autrefois.

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Mar 21 Jan 2014, 20:08


Son peuple en voulait aux créatures des abysses mais, pourquoi ? Après tout, il y avait fort longtemps de cela, ce n'était qu'un seul et même peuple, et chaque ondin n'était qu'un vil assassin. Nastaé pensait dur comme fer, qu'en chacun d'eux, subsistait ces anciens gênes, cette part noire que les plus fort essayaient de nier, alors qu'il fallait juste la laisser s'exprimer. La contrôler. Comme il le faisait.
Le plus clair de son temps, il préférait éviter les ennuis, parler et user de diplomatie mais devant certaines personnes, il n'y avait que la force pure qui se faisait comprendre. A défaut de pouvoir correctement frapper quelqu'un, il préférait user d'intelligence. De tous temps, ce fut elle qui le sauva...

Revenant alors vers Zäarkan, celui-ci se contenta de mettre hors d'état de nuire le dernier homme, avant de ramasser ses affaires.
Un petit rictus malicieux sur les lèvres, le bel éphèbe s'approcha de l'Orisha, et croisa les bras à une trentaine de centimètres de lui. Il avait envie de le provoquer, de le voir s'envenimer, pour qu'il se jette sur lui et qu'à son tour, il lui fasse payer.

« Oh... Alors comme ça, c'est la Sirène qui t'a protégé... On inverse les rôles joli coeur ? »

La mâchoire crispée, les dents serrées, l'Orisha ne s'était pas calmé du précédent combat. Il était encore agacé, assez pour fusiller l'Ondin du regard, alors que ce dernier le narguait en se moquant de lui. A côté de ça, il ressentait toutes ses émotions, et palpait plus que de coutume, sa mauvaise humeur. Il était impulsif et sauvage... Ce qui avait quelque chose d'attirant. Le goût du risque ? De la douleur ? Non... Nastaé était simplement névrosé. Il voulait toujours plus.
Les mains sur les hanches, il accentua sans mal sa cambrure, laissant transparaitre quelques courbes bien définies, soutenant toujours le regard de l'homme. Le menton relevé, comme s'il prenait un malin plaisir à le prendre de haut. Zäarkan s'approcha de lui, et sans le toucher, mis sa joue à hauteur de la sienne pour murmurer :

« Ne joue pas avec moi Princesse... », « Ah oui et... Que vas tu me faire... ? »

Sur sa peau de perle, Nastaé sentit la main du géant glisser sur son torse, remontant sur son buste avant d'encercler son cou blanc et délicat. Sa grande le recouvrait d'une bonne partie, et l'Ondin porta la sienne contre le poignet brun de l'Orisha. En une impulsion du guerrier, pourtant faible et indolore, le jeune Roi fut envahit de souvenirs. Ceux de la nuit qu'ils avaient passé, où ils s'étaient liés, où ils s'étaient éreintés à se satisfaire. Les images défilant devant ses yeux, plus vrais que nature, il s'agrippa alors au bronzé, serrant de ses poings ses vêtements, et collant son corps au sien. Il semblait qu'aussi mesquin soit-il, il n'arrivait pas encore à dissimuler ses faiblesses. Si bien, qu'il se laissa perturbé par cette transmission de pensées, que le lien n'affaiblissait pas.
Zäarkan passa vivement son autre bras autour de la taille du souverain, alors que celui-ci haletait, encore paralysé du choc émotionnel.

« Tu... T'avais pas le droit... », « Tu es encore si fragile... »

Il se délecta néanmoins de ce contact. De ce contact provoqué par l'éphèbe, qui ne le repoussa pas. Lui lâchant le cou, il se focalisa sur son corps, pour le soutenir sans mal, alors qu'il s'enivrait de l'odeur sucrée et à la fois iodée, de ses cheveux violets.
Pendant que sa jolie Princesse, reprenait ses esprits, il explora son corps d'une main habile. Ne voulant pas être démasqué, Nastaé s'arracha à lui, avec toute la volonté du monde, se projetant contre un mur en ruine non loin, le long du chemin. Un coin de mur branlant. Mais à ce moment là, il préférait de loin être assommé par une pierre que de devoir subir cet assaut d'émotions, qu'il avait du mal à contenir. Ca le dépassait, ça lui échappait.
Les rôles s'inversaient à nouveau, pour être rétabli dans l'ordre naturel des choses, et Zäarkan reprenait aisément le dessus. Le jeune homme le massacrait du regard, fronçant les sourcils, abîmant son visage d'une moue vengeresse, alors que l'Orisha s'approchait de lui, un sourire narquois aux coins des lèvres. C'était à lui de martyriser cette pauvre petite chose... Pas le contraire.

« Laisse moi tranquille ! », « Oh, ma jolie, tu me fends le coeur tu sais... », « Arrête de te foutre de moi, dégage ! T'avais pas le droit ! C'était un coup bas ! », « Et toi, qu'essayais-tu de faire hein ? Tu pense je suis assez idiot pour ne pas t'avoir vu venir... ? »

L'homme se colla à lui, emprisonnant son être entre le mur et son corps. Nastaé ne lutta pas, et posa ses mains sur le torse de l'homme, y appuyant sa tête, avant de lever les yeux vers lui.

« Aide-moi... »

Ses yeux verts étaient brillants. Pas de larmes non, mais d'un autre sentiment, bien plus nerveux, voire lubrique, qui se répandait en étoile, au niveau de son bas-ventre. Zäarkan l'engloutissait de sa masse corporelle, le dissimulant totalement derrière lui, le soutenant alors que Nastaé souffrait. Une délicieuse souffrance tendait son corps, et les images ne voulurent pas partir, aucune ne voulue s'en aller, pour le laisser tranquille. Ils étaient éloigné du chemin principal, dans les ombres de la nuit, et même la lune s'était cachée derrière les nuages, pour ne pas les déranger.

« Enlève moi ça... Arrête ça... ! »

L'Orisha ricana, alors que l'Ondin se débattait mentalement pour revenir à la raison.

« Ton addiction à moi est vraiment irrésistible... », « Quoi... ? »

Zäarkan l'embrassa, dévorant ses lèvres, sa langue, et prenant sa taille pour le serrer contre lui, quitte à l'étouffer. Il sentit alors le drame que subissait Nastaé, et combien les images qu'il lui avait infligé, eurent été mortelles pour lui. Son corps entier transpirait le désir, et il n'avait pas été capable de le voir avant. Seulement, dans l'esprit de l'Ondin, ses sens commencèrent à lui manquer, sa force se faisait faible, et il du s'accrocher outre mesure à son partenaire, jetant sa tête par delà son bras musclé. Il glissa alors sa main brune sous les voiles purs et immaculés du bellâtre, pour chercher la passion et trouver le repos auquel il aspirait. L'Ondin ne se débattit pas, et n'essaya même pas de retenir sa voix. Bien qu'elle ne fut pas forte, elle fut assez audible pour atteindre l'homme qui l'acculait. Déplaçant alors son visage, il entoura son cou de ses bras, le faisant se baisser, et fourra sa tête dans son cou.

« Arrête de gémir... »

Zäarkan prononça cela d'un ton agressif. Il ne voulait pas entrer en contact ici, il ne désirait pas que des voyeurs puissent profiter outre mesure du corps de l'Ondin... Seulement, s'il continuait de le tenter, en l'envoûtant de sa voix sensuelle, si près de son oreille, il n'était pas sur de pouvoir retenir sa bête. Le monstre qui retenait son Désir.
Comprenant aux sons, que Nastaé allait bientôt être transporté dans un autre monde, pour se faire plus songeur et léger, l'Orisha prit les devants, arrachant la partition au musicien pour qu'il fassent taire ses cordes vocales, avant de la lui remettre devant le nez. Une nouvelle partition. Car maintenant, ils étaient deux musiciens.
Le géant n'avait aucun mal à porter Nastaé par les cuisses, laissant des marques rouges de serrage sur sa peau, le collant au mur dans un râle bestial, pour s'approprier son corps et sa pensée. La Muse s'accrocha à son bourreau, le laissant faire son travail, adaptant seulement ses hanches pour que l'extase n'en soit que meilleure. Ses omoplates râpaient contre le murs sale et en ruine, mais qu'importait la douleur, il subissait un plaisir qui lui anéantissait toute notion de la peine physiquement.
Les muscles bandés de l'homme en pourpoint sans manche, contre la fine morphologie de l'Ondin, contrastait tout autant que leurs peaux et pourtant, ils représentaient une certaine forme de beauté. Deux beautés complètement opposées, s'harmonisant sous le regard timide de la Lune.

L'un si gracieux, dans tout ce qu'il entreprenait, jusqu'aux sons sortant de sa bouche, alors que l'autre si bestial, si sauvage, représentait la Liberté.


Nastaé se laissa choir contre le corps de son partenaire. Il n'avait même plus la force de bouger, de parler, ne serait-ce que de respirer. L'éphèbe laissa retomber ses voiles, dans un froissement ravissant, annonçant que c'en était terminé. Les images arrêtèrent de défiler dans sa tête, au moment ou Zäarkan le toucha. Au moment où son corps blanc s'était mit à vibrer contre cette masse brune, si attirante et palpitante de vie, de sensations, de liberté. Il adorait ça. Adorait se sentir comme ça.
Le Lien lui, se régalait, plus que de coutume. C'était une chose qui ne le dérangeait pas car, au contraire, ça décuplait son plaisir tan il sentait et ressentait le corps de son partenaire.

« A... Attend... Je suis sale... »

Alors que Nastaé se soucia des détails que l'esprit de Zäarkan eu tôt fait d'éjecter, ce dernier se décala légèrement pour lui dire.

« On ne s'arrête pas pour la nuit, on continue. Je suis déjà pas en avance... », « Eh bien pars. Je te rattraperai. »

L'Ondin fit de son mieux pour tenir sur ses jambes faites dorénavant de mousse, et voulu garder la tête haute, avec le peu de fierté qu'il avait, pour au final se retourner. Mais l'Orisha l'en empêcha.

« Tu pensais réellement que j'allais te laisser t'échapper... ? Viens belle Muse, je vais t'emmener te laver. »

Regardant son poignet, attrapé par l'homme, il prit une expression bien plus neutre, avant de laisser un sourire enjoliver son visage. Dans un mouvement de tête, il fit voler doucement ses cheveux, avant de sortir :

« Très bien... Je te suis. »

Zäarkan se tenait près de lui, devenant possessif, comme à chaque fois. Une fois arrivé dans la rivière adjacente, cristalline et si belle, Nastaé dit froidement :

« Retourne toi. », « Quoi ? Tu te fous de moi ? », « Retourne-toi. », « Ah ! Comme si j... », « Re-tour-ne-toi. »

L'Orisha fit un signe de main, comme quoi il envoyait paitre Nastaé, et se retourna pour s'appuyer à un arbre. Avec la lueur de la Lune, il aurait aisément pu voir son corps mais franchement, ce n'était pas comme s'il ne l'avait jamais vu. Après tout, il l'avait même aperçu sous ses vrais traits de créature des Océans... Pourquoi fallait-il que, maintenant, il se retourne ? Non, mais pourquoi il obéissait d'abord ? Il se foutait de lui oui !
Plein d'amertume, Zäarkan se détourna pour observer Nastaé. Celui-ci avait disparut. L'eau était limpide, et ses voiles étaient en tas dans l'herbe.

« Oh le... »

Mais il n'eut pas à finir sa phrase, que la Sirène naquit des eaux, comme le plus beau fils des Océans. Ses cheveux violines épousaient ses formes nues, sa peau blanche en devenait étincelante grâce à la lumière stellaire, et tout ses gestes étaient suivit de poussière d'étoiles scintillantes, indiquant combien cet éphèbe était au-dessus. Au-dessus de bien des choses, au-dessus de tout. L'Orisha ne dit rien, ne bougea pas, observant le demi-corps qui sortait de cette eau pure, son esprit s'étant complètement figé.
Comment diable avait-il pu s'approprier de la sorte un homme comme lui... ? Qui était-il à ses côtés... ?
Des questions qui restèrent en suspend, car le brun n'avait tout simplement pas envie d'y répondre. Ses sens étaient focalisés sur le seul être des lieux, qui communiait avec la Nature comme jamais. C'était son élément naturel, son lieu de repos, et le rendre à Mère Nature ne faisait qu'accentuer ce charme et cette beauté.


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Mer 22 Jan 2014, 00:05

Zäarkan et Nastaé marchèrent sur la route toute la nuit. L'Ondin était éreinté, alors que l'Orisha suivait parfaitement le ryhtme.

« T'es aussi belle que faible Princesse, hé hé... », « Va te faire voir... J'ai mal à la tête et au dos... Et aux pieds. Bref. », « Et alors, est-ce ma faute ? Nous sommes bientôt arrivé, regarde le soleil qui se lève. », « Tu veux pas me porter ? Comme ça j'observerai mieux le soleil... »

Nastaé sourit, pensant plaisanter, alors que Zäarkan acquiesça. Ne se faisant pas prier, le jeune homme monta sur son dos, et s'endormit en fait sur son épaule, quasi-immédiatement. Ils auraient toute l'après-midi pour dormir et se reposer.
Une fois arrivé dans la ville voulu, l'Orisha réveilla la Muse pour le déposer sur le sol. Encore endormi, celui-ci s'accrocha a son bras, le suivant à l'aveuglette dans les environs. L'auberge n'était plus très loin, et une bonne nuit de sommeil attendait le bel homme. Cependant, le bronzé tourna à un angle de rue

« Hey ! L'auberge est... », « Tais-toi ! Je sens plus le Lien. », « Le Lien ? De quoi ? »

Mais il n'en su pas plus. Irrité, il le suivit jusqu'au fond de la ruelle, alors que le géant observait minutieusement les murs et le sol.

« Et tu cherches quoi comme ça ? », « Mon contact. », « Bien sur... »

Levant un sourcil, l'Ondin se fit cynique. Croisant les bras, il s'appuya contre un mur, ne cherchant même pas à l'aider. Il voulait seulement rentrer se coucher, point barre. Le reste importait peu.
Au bout d'une dizaine de minutes, l'homme dit :

« On va à l'auberge, j'ai besoin de savoir certaines choses. », « Enfin ! »

Nastaé prit les devants, les guidant jusqu'au bâtiment qu'ils avaient vu quelques instants plus tôt et entra à l'intérieur. Vu l'heure assez matinale, il y avait surtout des ouvriers qui se restauraient avant de partir sur leur lieu de travail, et un commis faisait le ménage. S'asseyant à une table, le bel éphèbe imita son partenaire, et ne chercha même pas à négocier quoi que ce soit. Il se sentait puant, sale, défraîchit... Bref, maladif. Or, tout le contraire de ce que voyait et pensait Zäarkan. Pour lui, ça restait quelqu'un de magnifique, quoi qu'un peu sur les rotules.

« Manger te fera du bien. », « Je mange pas votre nourriture grasse. Je préfèrerai aller dormir... »

L'Orisha observait constamment la taverne, comme s'il cherchait quelqu'un ou détaillait quelque chose.
Au bout de trente secondes il dit :

« C'est bon, vas-y. », « Je ne suis un enfant tu sais. »

Se frottant la joue du plat de sa main, sa peau brune frotta contre sa barbe de trois jours. Il était préoccupé. Haussant les épaules, le jeune homme se rendit vers le comptoir pour demander sa clé, et monta à l'étage pour déverrouiller la pièce et enfin se déshabiller.
Il en rêvait !

En bas, Zäarkan avait l'oeil vif, aguerrit. Ce n'était pas normal que son contact ne soit ni au point de rendez-vous ni les environs, alors qu'en plus ils étaient Liés. Quelqu'un avait-il brisé le Lien ou perdu la communication ? C'était encore une fois anormal et ça commençait à inquiéter l'homme. Deux types vinrent s'asseoir à sa table, prenant ainsi la place de la gracieuse Muse qui était là, quelques instants plus tôt. Le type les observa par dessus son verre, et entre eux se disputait une bataille de regard. Puis le silence fut rompu :

« Pourquoi t'es là ? On t'veux plus dans la région, t'as pas compris ? », « Je suis venu rendre visite à un ami. », « On s'en fout, t'as pas à ramener tes balloches ici. Tu dégages. », « Je ne crois pas non... », « T'as pas franch'ment l'choix, si tu vois c'que j'veux dire... »

L'autre type fit naitre du feu au creux de sa main, avant de regarder le tavernier, et fermer le poing. S'ils voulaient se battre, c'était dehors. Zäarkan posa sa chope, ne se laissant pas démonter pour autant.
Mais les deux gars avaient un atout, une pièce maitresse.
A l'étage, un bruit sourd retentit suivit d'une voix.

« Non mais... Foutez-moi la paix ! Personne ne va donc me laisser dormir ici !? Raaah... ! », « Bande d'enfoirés... ! »

En voulant se lever, il fut maintenu par cinq types, qui le rassirent immédiatement. Il voulait monter, il voulait...

« ...le protéger ? », « C'est avec moi que vous avez des problèmes, pas avec lui ! », « Oh... Mais on peut aussi te foutre une raclée mon vieux ! Comme on en a foutu une à ton soi-disant ami », « QUOI ?! »

Zäarkan se leva d'un bond, renversant un type, alors que les quatre autres luttèrent. Sa colère fut fatale pour ceux autour de lui, et il ne se priva pas pour en retourner quelques unes, de manière à leur faire voir du pays. Déjà, les sous-fifres servant juste de gros bras, furent mis à terre rapidement, alors que les autres claudiquaient vers leurs espèces de chefs. Frappant tout ce qui bougeait, tous entendirent un cri rauque et sauvage à l'étage, et son Lien vibra comme jamais.
Sa jolie poupée s'était-elle transformée en monstre ?
Profitant de la panique générale, il cogna les chefs, les collègues, bref, tous ceux qui se jetaient sur lui, voracement, cherchant à le neutraliser. Au bout de quelques minutes, il vint enfin à bout de tous, et prit sur un chef à part.

« QU'EST CE QUE TU LUI AS FAIT ? RÉPOND ! »

Le type était en train de s'étouffer, alors que l'Orisha le secouait comme un prunier.
Le bronzé réitéra sa question, s'époumonnant, sans qu'il ne lui réponde plus. Plus loin, un bruit se fit entendre.

Nastaé sortit de la chambre.

Ses cheveux étaient désordonnés, ses vêtements quasiment tous arrachés et ses yeux... Ses yeux luisaient de rage et de colère.
Voyant Zäarkan tenir un type, rouge comme une tomate, il s'approcha de lui rapidement, alors que le silence était revenu dans la salle.

« C'est lui le chef du type qui est venu me casser les couilles pendant que je dormais ? »

L'Orisha hocha juste la tête, ne reconnaissant pas l'homme qu'il avait à ses côtés. Il était tout aussi bestial qu'il avait été, ne se souciant pas de charme ou de quoi que ce soit d'autre.
Se mettant juste devant l'inconnu, il grinça des dents avant de lui cracher à la figure, si près de lui qu'il pouvait surement voir les pores parfaits de sa peau soyeuse :

« Ecoute moi bien. Tu sais qui je suis ? Est ce que tu te rends compte seulement de la manière dont je peux te réduire en cendre pauvre Mortel ? Est ce que tu réalises l'ampleur de mes capacités ? L'inconscience qui te caractérise est aussi pitoyable que ta vie de perdant. »

Nastaé était enragé, tellement que l'Océan qui avait confié ses espoirs en lui, rayonnait, même aussi loin de lui. Au creux de sa gorge, la perle intensifia sa voix, ses aptitudes et sa puissance. Elle lui apportait soutient et réconfort, devant ce genre d'actes démesurés que ces barbares avaient entrepris. La gravité de son visage montrait l'ampleur de la situation et surtout, comment lui le ressentait, ne cachant ni sa haine, ni son dégoût.

« Ose une nouvelle fois, toi et tes chiens, m'agresser, je vous rayerai tellement de la carte que plus personne ne se souviendra de vous, c'est clair ? »

Zäarkan tourna vivement la tête. Nastaé, bien plus rapide, attrapa la dague du fourreau, à la ceinture de l'Orisha auquel il était collé, et la lança pile en les deux yeux du mécréant qui s'avançait, le plus doucement possible derrière lui.
Un sourire sadique et malsain, aux lèvres il se décala vers les escaliers, écartant les bras.

« Vous êtes prévenu ! Si un seul de vous me réveille, je descend, et je vous tue tous. Sur ce messieurs, bonne journée. »

Faisant un signe de tête qui normalement, était amical, l'Ondin remonta, usa de son adrénaline et de sa perle pour bouger le corps du second, et le poussa en dehors de la chambre. Des types vinrent le récupérer, constatant qu'il ne ressemblait plus à rien, et qu'ils pouvaient à peine le ramasser.
Ils comprirent enfin ce que voulait dire Nastaé.

Zäarkan lacha le chef, qui ne tenait simplement plus sur ses jambes. Les gens restèrent bien éloignés de lui, craintif de la moindre représailles. Alors l'Orisha en profita à nouveau pour poser la question à l'homme

« Où est-il ? », « Il est venu ici, et on l'a capturé pour le balancer dans la digue. », « Quoi ?! »

Le type marcha à quatre pattes pour s'enfuir et se relever, mais le bronzé lui asséna un coup de pied dans le ventre, le rallongeant en gémissant.

« Depuis quand ?! », « Deux jours... Mais c'est pas moi ! », « Bande de... »

Les autorités arrivèrent dans l'auberge, excluant tout le monde de celle-ci, et les emmenant au poste de garde. Nastaé lui dormait paisiblement.
L'homme fut relâché en fin de matinée, et rejoignit son partenaire dans le lit. Les rideaux étaient tirés et la chambre était dans le noir. Zäarkan se repéra à taton, avant de se déshabiller pour se glisser dans la couche. Dès qu'il toucha le corps chaud de Nastaé, il ne pu s'empêcher de se rapprocher de lui. L'Ondin coupa tout de son ton froid et cassant :

« Où sont-ils ? », « Dans les geôles. Et tu... », « D'accord, bonne nuit. », « Ne me parle pas sur ce ton. », « ... », « Ho tu m'écoutes ? », « Sérieusement, qu'est ce que j'en ai à faire ? Tu as des ennemis partout où tu te rends, est-ce ma faute ? Non. Alors bonne nuit. », « Quel caractère... ! »

Mais il ne se passa pas une minute sans que Zäarkan renchérisse :

« Pourquoi tu dors dans le noir si tu vois dans le noir ? », « T'en a beaucoup des questions idiotes comme ça, ou je peux dormir ? », « Ca va... Ne sois pas si méprisant... Il faut que tu m'aides. Ils ont jeté mon pote dans la flotte, et j'avais pensé... », « ...que je drague le fond plein de vase et de pourritures pour retrouver le corps décomposé de ton pote qui nous a mit dans la m*rde ? Avec plaisir. », « Arrête ! »

L'Orisha attrapa l'Ondin par la taille et le retourna sur le dos. Il vit ses sourcils froncés, et sa mine contrite. A son tour, il ferma alors son visage, et se coucha de son côté. Le Lien se vengea en les faisant souffrir de l'éloignement qu'ils subissaient. Il infligeait une température corporelle basse, à leur corps, pour les pousser à ses réchauffer. Mais Nastaé avait trop de fierté pour revenir vers ce bronzé, et préféra grelotter dans son coin. Seulement, au bout d'une demi-heure, il arrêta toute guerre, et brandit le drapeau blanc.

« Zäarkan je... J'ai froid... »

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Mer 22 Jan 2014, 01:11

Le géant tourna la tête pour tenter de le distinguer dans le noir, mais ne vit que ses formes, assez diffuses. Nastaé se tourna, pour aller se coller au corps bouillant de son partenaire. Il entoura son dos de son bras, alors que l'Ondin posa sa tête sur son épaule. Il glissa sa main sur son torse, et se rendit compte qu'il n'était pas plus habillé que lui. Seulement, il était trop fatigué pour faire quoi que ce soit, et s'endormit dès qu'il eut chaud.

Lorsqu'ils se réveillèrent, il était le soir, et la nuit était même bien entamée. Nastaé sortit du lit, pour aller se repaitre des rayons de lune traversant la fenêtre, offrant une vue 'matinale' sans pareille, au bronzé. Celui-ci avait la voix rauque, bestiale, alors que l'Ondin était en pleine forme. Quand ce dernier passa à côté du lit, le géant le retint, avant de le faire tomber sur lui. L'Ondin se laissa faire, rendant les baisers avides de l'homme, prenant place sur son ventre. Zäarkan en voulait plus... Toujours plus...

Quelques demi-heures plus tard, l'Ondin répéta la scène et cette fois-ci, il ne sentit aucune résistance en allant à la salle d'eau. Curieux, il dit :

« Comment ça se fait que ton contact soit mort ? », « On a eu pas mal de soucis dans cette ville mais.. Je pensais qu'il se serait fait discret. Du genre posé avec une famille mais, ça n'a pas l'air d'avoir été le cas. Notre séjour va être écourté on part dès qu'on a retrouvé son corps. », « On ? Tu veux parler de moi non ? Je dois réellement réaliser cette tâche ingrate ? J'ai pas envie d'aller faire trempette dans la vase moi... », « Tu connais quelqu'un d'autre ? Faut juste que tu récupère son médaillon, je me fiche du reste. »

L'Ondin ne répondit pas, se lavant correctement et minutieusement pour ne pas muter dans la salle d'eau.
Une fois tous les deux prêts, ils partirent vers la fameuse digue. Comme prévu, l'eau était dégoutante, et comme prévu, Nastaé du se salir en entrant dedans. Il n'osait même pas respirer sous l'eau tan il avait peur de choper des maladies venues d'ailleurs.
Il longea un moment la paroi, avant de tomber nez à nez sur une quenouille géante enroulée dans un linge blanc, et vissé au fond par une enclume. Eh bha...
Fouillant rapidement les poches et autres compartiments, il arracha un collier, qui fit tomber la tête du type qui, automatiquement remonta à la surface, laissant des bouts de chair sur son passage.
Juste pas cette vision, Nastaé se sentit souillé.
Il rejoignit la rive en vitesse, se nettoyant en faisant apparaitre de l'eau pure, avant de la repousser complètement dans le canal, ce qui lui permet d'être relativement propre, et de muter dans les trente secondes qui suivirent. Zäarkan vit la boite crânienne flotter, et jeta un coup d'oeil à sa poupée. Celle-ci, debout, lui tendit un collier en disant :

« Je ne fais plus jamais ça, j'espère que je me suis bien fait comprendre ? », « On a ce qui faut, on dégage d'ici. », « Combien de jours de marche ? », « Hum... On va prendre des chevaux, nous avons un continent à traverser. », « Sérieusement...? »

L'Orisha hocha la tête en rangeant le bijoux, et revint sur ses pas pour gagner la ville, et sortir de celle-ci. A l'entrée, il loua deux chevaux, de manière à se déplacer rapidement et sans encombre. Rien ne pouvait dorénavant le ralentir, il devait simplement rentrer, et faire son rapport à son supérieur.
Alors deux jours après, ils atteignirent, fatigués, et éreintés, le port qui les emmènerait sur l'autre continent. Il y avait une semaine de bateau, dans des conditions plus qu'infâme.
Nastaé refusa d'abord d'y monter, lui disant que lui il pouvait nager, mais Zäarkan refusa de se séparer de lui, et l'obligea à faire ce que lui voulait. Pendant la traversée, ils reparlèrent de l'excès de colère de l'éphèbe mais celui-ci clôtura rapidement la discussion, ne voulant en parler à personne. C'était une partie de sa personnalité qu'il détestait, qui n'était pas charmante et qu'il préférait enfouir, mais malheureusement, lorsqu'il était poussé à bout, il ne pouvait s'en défaire. Alors il préférait pallier à cela en adoptant son attitude de tous les jours, et surtout, ne pas en parler après. Une sorte d'esprit de culpabilité l'envahissait souvent pendant un moment.
La croisière fut un enfer. Enervante, longue, irritante, ce n'était certainement pas une partie de plaisir, mais ils ne pouvaient pas faire autrement. Tout les nuits, Nastaé plongeait dans l'eau de son berceau, pour communier avec l'Océan, et chanter. Sachant que ce chant pouvait être mortel, il chantait en direction des côtes, pour que le marin à la barre ne suive que lui, que sa voix. Puis au bout de quelques heures, il rejoignait Zäarkan. Les couches étaient collés les unes aux autres, inconfortables au possible, et l'Ondin reçu parfois des petits gestes subliminaux, qui avaient le don d'irriter l'Orisha. Une fois au port du continent dévasté, l'Ondin souffla, s'étira, et tous deux reprirent la route. Comparé à la semaine de traversée, les journées à cheval étaient bien moins longues, et surtout, beaucoup plus reposantes.

Zäarkan et Nastaé approchèrent d'une énorme ville. L'Ondin regarda tout autant de lui, voyant les épaisses murailles fleuries, dont l'entrée était gardée. Curieux il demanda le nom de cette grande cité et l'Orisha lui répondit. Mégido. Etait-il seulement allé une seule fois là bas ?
Haussant les épaules, il préféra se focaliser sur les parfums et les bruits qui émanaient de l'enceinte de la cité. Laissant les chevaux à l'écurie, ils marchèrent, remontant des rues pavées et bondées de monde en pleine journée, pour arriver au coeur de la ville. Ici, une énorme place surplombée d'une statue, accueillait les résidents grâce à ses bancs magnifiques.
En fond, au bout de cette place, ce dessinait l'immense Palais.
Nastaé s'émerveilla devant tout. La beauté des couleurs, l'alliance des architectures, le prestige de cette ville... Tout était propice à flâner et lever le nez.
Mais le bronzé lui, savait où aller, et il ramena rapidement l'Ondin à la conscience, pour l'emmener avec lui.

« Je dois aller rendre mon rapport, viens avec moi et ne t'éloigne pas. »

Le bel éphèbe ne dit rien, et suivit docilement son partenaire, continua de marcher les yeux en l'air, tan l'Eorishaze lui plaisait. Seulement, il se rendit compte qu'ils étaient dans le Palais, le lieu du souverain et il dit alors machinalement :

« Quoi dois-tu aller voir ? », « Mon supérieur. »

Mais l'Orisha resta neutre, fermé, et frigide. Il était de retour chez lui, il avait une certaine image à tenir.
Nastaé s'offusqua de cette attitude et adopta la même, voulant lui rendre la monnaie de sa pièce. Entre temps, il eut le temps d'acheter bien d'autres voiles, lui permettant de venir ici avec plus de dignité que dans son voyage. Il avait même récupéré sa coiffe, se sentant bien plus à l'aise avec, bien que son binome se soit moqué, la première fois qu'il l'aperçut avec.
Mais qu'importait, il se trouvait bien plus prestant de la sorte !
S'enfonçant petit à petit à l'intérieur, Zäarkan ouvrit une énorme double-porte, poussant les battants de celle-ci.
La pièce était immense. La longueur de celle-ci défiait toute concurrence, et Nastaé prit surtout connaissance des énormes ouvertures qui caractérisaient ce grand corridor. Au bout, se renait un énorme trône, où, dessus, une personne était assise. Fronçant les sourcils il pensa Tu aurais pu me dire que ton supérieur était ton roi... Plus il s'approchait, plus la tâche noir grossissait.
Le Souverain, juché sur son piédestal, leva juste la tête de quelques papiers que son second lui tendait, pour regarder les personnes ici.
Il reconnut Zäarkan, et observa longuement, d'un regard perçant et scrutateur, l'éphèbe à ses côtés. Le blond posa genoux à terre, prononçant un serment en Arshalà, alors que Nastaé restait de marbre.

« Bien, relève toi. Qu'elles sont les nouvelles ? », « Les plans se déroulent comme prévus. Un léger contre-temps m'a fait écourté ma mission. Crysis s'est fait assassiné. », « Rah ! Encore un incompétent bon sang ! »

Au moment où Zäarkan allait parler, le Souverain leva la main pour le couper et dit à l'adresse de Nastaé :

« Je suis ravis de vous accueillir ici mon cher mais, il faut que je m'entretienne sur des données confidentielles avec mon sujet. Un garde va vous accompagner dans le hall, et vous pourrez récupérer Zäarkan à la sortie. »

L'Ondin, patient, fit un signe de tête, restant silencieux, et suivit le garde pour s'asseoir dans le hall du Palais, et regarder tout ce qui était exposé.

Cocoon était furieux. Dès que le type sortit, et que la porte fut fermée, il se leva d'un bond de son trône et dit à Zäarkan :

« T'es sérieux là ? T'as lié l'Empereur des Sirènes ? », « Quoi ? », « Tu veux que je t'en mette une pour te rafraîchir la mémoire espèce d'andouille ? Oh ! Je te parle ! Tu sais qui est ce type ? », « Pas particulièrement, je l'ai rencontré il y a longtemps, il n'a pas voulu me dire son nom. », « Bha je vais te le dire moi son nom triple idiot : Nastaé. Retiens bien ça, car c'est la dernière fois que tu le vois. », « P... Pourquoi ? », « Il est empereur d'une race avec qui je n'ai aucun contact, et toi tu es mon espion. Tu trouve pas qu'il y a un truc qui cloche ? », « Il... Il est souverain ? », « Zäarkan, je vais t'en coller une... », « Mais je n'en savais rien moi ! Il ne m'a jamais révélé son identité, et je le connais pas ! », « Et tu l'as lié... Emmène le ici, je vais briser votre lien. Tu n'as pas à avoir de contact aussi rapproché avec un souverain neutre ou ennemi. Sinon, tu es démis de tes fonctions »

Zäarkan resta abasourdit. Il ne dit rien et ne fit rien.

Dans le hall, le même garde vint chercher Nastaé et le ramena à la salle du trône.
Le bronzé était debout, dos a Cocoon et face à la salle, droit comme un piquet, alors que l'Orishala s'était rassis.
L'Ondin arriva, dans sa fière allure, avant de faire un signe de tête au roi, observant du coin de l'oeil son partenaire.
Le type sur le trône, il le connaissait de vu. Il ne savait pas franchement qui c'était exactement, mais il ne fut pas surpris de le voir Roi, vu qu'il l'avait remarqué au bal des fées. Seulement, celui-ci posa ses coudes sur ses genoux, accentuant par la même occasion sa stature de colosse, et sa musculature puissante.

« Cher Empereur, bienvenu dans mon humble demeure. Ne m'attendant pas à votre visite, je n'ai rien préparé pour vous accueillir correctement, pardonnez moi. Néanmoins, il se trouve que mon sujet ici-présent, a un sens des priorités tout à fait contraire à la normale... Vous êtes souverain d'un race légendaire, à n'en pas douter mais mon peuple recèle quelques secrets, que celui-ci eu tôt fait de bien garder. N'est ce pas Zäarkan ? »

Le type hocha la tête, sans regarder l'Ondin, focalisant sur la porte d'entée.

« Chacun ayant son jardin secret, il serait donc inutile de débattre sur le fait que je ne vous direz pas le fond de nos secrets cependant, celui-ci s'en étant servit comme le benêt qu'il est, je dois maintenant rattraper ses infâmies. », « Je... », « Je vais vous libérer. La Liberté appartient à chacun d'entre nous, il suffit de la saisir. Zäarkan. »

Le blond alla se poser à côté de Nastaé, et le força à passer un bras autour de ses épaules musclées, alors que lui le prenait par la taille.

« Attendez je... », « Ca va s'estomper en quelques jours. Tiens-le ! »

Et en une fraction de seconde, Cocoon pénétra le Lien de Zäarkan, pour aller le rompre à la racine, et détruire toutes les idées qu'il le lui avait implanté. Ainsi, tout ce qu'ils avaient construit s'effondra, comme un bâtiment de vingt étages, dont on détruisait les fondations. Le reste s'écroula lentement, mais finit par être complètement détruit et inutilisable. Nastaé sentit son coeur s'arrêter une seconde, avant de repartir de plus belle. Il eut un haut-le-coeur, et se força à ouvrir les yeux. Ses jambes se dérobèrent sous son poids, bien que maintenant par Zäarkan. Cocoon se leva, et l'aida à se maintenir sur ses jambes.

« Je suis désolé Empereur, mais je ne pouvais pas vous laisser dans cette situation... »

L'Ondin ne répondit même pas, ce fut comme si on lui avait arraché son ancéphale, ou son bulbe rachidien. Il était devenu un légume. Pourtant, le Lien n'avait duré que quinze jours, peut être moins, mais il était déjà tellement solide. Et il ne pouvait ni s'enfuir, ni se lever, rien. Sa vie devint noire, et un voile floue se matérialisa devant ses yeux. Il ne voyait rien et ne cherchait pas à voir. Ses sens se firent la malle, comme tout le reste de son corps, jusqu'à toucher son âme.
Ne pouvant supporter cette situation, Nastaé s'évanouit.

Il perdit connaissance quatre heures.

Lorsqu'il se réveilla, il se trouva dans sa chambre Royale.
Lorsqu'il se réveilla, Zäarkan n'était pas là.
Lorsqu'il se réveilla, il pleura.



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C’est bon pour les Hommes de croire aux idées et de mourir pour elles.

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