Invité
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 | | Lun 16 Sep 2013, 21:37 | |
| Après avoir vu les ressources qu'avaient les magiciens et après avoir encouragé le développement du secteur économique par les paroles adéquates, je cherchais à présent à trouver de nouvelles idées. Je savais, à cause de maître To, que la richesse d'une race passait par son économie, même si, selon moi, les mages blancs n'avaient pas à prouver quoi que ce soit au reste du monde. Non, ce que je souhaitais, c'était simplement offrir aux miens plus de ressources, indépendamment de tout accord commercial. Nous cultivions les fruits, les légumes et le riz et avions un élevage important d'animaux. Nous pouvions vivre, nous autosuffire. Quoi qu'il en soit, je voulais voir Bouton d'Or. L'on m'avait décrit le village comme magnifique, entouré de larges champs comme il n'y en avait nulle part ailleurs dans le monde. Je voulais donc voir ces champs mais également les animaux qui étaient propres à ces lieux : les cerfeuils et les bicornes. Les archimages s'étaient montrés très réticents au début à un quelconque voyage. Pourtant, je leur avais signalé que l'information sur ma royauté était encore secrète et que, par conséquent, je ne risquais rien du tout. De plus, puisqu'ils s'étaient mis en tête de me faire étudier du matin au soir pour que je rattrape mes importantes lacunes, je leur avais signalé que découvrir une contrée que je n'avais jamais visité pourrait m'être bénéfique. Au début, ils avaient tout de même refusé, refusé de me laisser y aller seule. Mais je n'avais pas besoin de protection, ils le savaient. Oh oui, ils savaient ce qu'il se passait lorsque l'on m'effrayait ou souhaitait me faire du mal. J'étais une bonne personne, avec des intentions louables. Seulement, ma magie était maléfique, diabolique, la pire magie. J'étais certaine qu'aucun magicien ne possédait cette magie et j'avais raison. J'étais spéciale, absolument pas faite pour être bénéfique mais faite pour marcher sur les traces du clan Syrkell, marcher sur les traces de mon père, l'ancien Mârid. Je voulais revoir mon demi-frère, je voulais parler à Naram, non pas en tant que compagnon de malheur puisque nous nous étions croisés dans tous les moments difficiles qu'avaient connu ces terres, mais en tant que sœur. Delix, Orion, Jun, nous nous étions croisés alors que ces trois cavaliers de l'apocalypse avaient frappé mais jamais nous n'avions pensé une seule seconde être de la même famille.
Je marchais dans les terres d'émeraude, les archimages ayant accepté de me laisser partir. Seule ? Oui, je paraissais seule mais Lana marchait à mes côtés, une ombre de moi-même que moi seule pouvait voir et entendre. Lana, mon côté maléfique, celui que je ne devais jamais laisser prendre d'assaut mon cœur. Si Lana prenait le contrôle, je deviendrais une sorcière. Puissante, maléfique, ignoble. Je ne le voulais pour rien au monde mais, parfois, la volonté ne suffit pas. Il n'y avait qu'au lac de la transparence que Lana ne pouvait guère me côtoyer. La magie du dragon Suris l'éloignait. Mais partout ailleurs, je devais la supporter, supporter d'entendre ce qu'une partie de moi pensait réellement sur les gens, le monde, le paysage, les choses en général. C'était un supplice que de me dire que cette femme pourrait être moi, que je pourrai être elle si je la laissais faire. « Tu t'es encore perdue. Arrête de penser à me repousser. Tu sais très bien qu'un jour ou l'autre, tu te laisseras apprivoiser par le mal. ». J'avais appris à ne pas lui répondre à voix haute, comportement que tout individu jugerait étrange, mais, parfois, lorsque la colère me montait aux joues, alors je lui répondais en criant. Cela la satisfaisait, comme si la colère pourrait me faire rejoindre son camps. Mais ce qu'elle ne comprenait pas c'est que plus elle passait du temps à mes côtés et plus je la détestais, comme je détestais les êtres abjectes. J'avais été élevée pour faire le bien et c'est ce que je ferai. Je devais pouvoir décider de mon destin et mon destin, aujourd'hui, était de trouver Bouton d'Or. Lana avait raison, je m'étais légèrement perdue, mais tant pis, je continuerai. Peu importe si je chutais, peu importe si je tombais, encore et encore, je me relèverai toujours. |
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