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 Chap I. La pénombre dévoile sa tragédie.|Solitaire|

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Dim 10 Fév 2013, 22:25

    Une nouvelle page s'écrit aujourd'hui, une page dans l'histoire d'un héros inconnu aux airs de grand méchant, de gentleman assassin, cet homme qu'on ne saurait nommer par son véritable nom, au mille apparences, cet homme qui ne sait réellement où il va, qui s'incombe des devoirs d'une humanité qui se fiche complètement des ressors des dangers mais le génie n'en a que faire, il le fait pour sauvegarder sa mémoire, sauvegarder ces êtres qu'il décrit envoyer au diable mais au fond, il est prêt à tant pour eux, prêt à vivre une extraordinaire aventure. Celle-ci se décompose en trois parties. La première partie lui expliquera les prémisses du chaos, ce qu'il doit savoir avant de le vivre, il devra s’entraîner dur pour résister aux nombreux obstacles qui se présenteront devant lui. La deuxième partie marquera le début de sa nouvelle aventure contre vents et marées qui l'empêcheront de connaitre la vérité. La troisième partie signera la fin d'une époque et le commencement d'une nouvelle, sous le joug des évènements de ces terres. Alors qu'importe qui entendra cette histoire, au final, il sera le seul à la vivre, à la comprendre réellement.

    -------------------------

    Le génie s’était habillé de son costume bleu marine qu’il appréciait tant, ses épaulières d’or luisait de la lumière de sa cigarette qui crachait la fumée du diable, posté devant cet immense château aux mille secrets, levant sa tête pour s’impressionner d’une telle hauteur, il savait que tout allait se jouer ici. Le vent du nord frappait de plein fouet les environs, les branches tressautaient et masquaient leur mal par la symphonie de la peur, celle où tout un environnement se met à devenir bruyant, prévenant d’un message invisible qu’il valait mieux ne pas comprendre, pour ne pas fuir les jambes à son cou. Pourtant le génie semblait savoir, plus les éléments se déchainaient, plus son sourire devenait audacieux, voir irrespectueux pour ceux qui concevaient dans l’ombre ces plans obscures. Ô dieu, pensa-t-il, que ce monde n’est qu’un ramassis d’idiots sans intérêt ni justificatif assez valable pour leur laisser la vie sauve, et pourtant c’était pour tous ceux-là qu’il s’était présenté ce soir, pour eux certes, pour elle surtout, car il ne permettrait pas le déclin de cette femme, toujours pour assurer ses arrières.

    Ecrasant vulgairement le mégot sous sa semelle de cuire aux teintes noires comme ses cheveux, il s’avança calmement, dans le bruit des cailloux en chemin qui prévenaient tout un monde de sa venue, les portes s’ouvrirent d’elles-mêmes, il semblait qu’il était le dernier qu’on attendait encore. Il savait qu’il ne pourrait pas s’agir d’une autre pièce, il devait s’agir de celle qui se trouvait être exactement des kilomètres au-dessus de la cavité abritant la porte des songes, que c’était le seul périmètre acceptable pour que ces êtres puissent venir s’asseoir à cette table où tout se déciderait. Cette pièce, il la repèrerait rapidement car depuis sa péripétie à la plaine des aetheri à la maitrise de la couronne des rêves avec Mitsuko, d’atroces maux de tête se déclenchaient dès qu’il se trouvait près d’un aether, présent ou passé. Il n’avait qu’à suivre la puissante migraine qui se révélait doucement à cet homme qui extirpa déjà une plainte d’un rictus mal dessiné de sa bouche, il ne devait pourtant rien monter à ces êtres, ces crapules d’un autre temps, ces profiteurs, opportunistes du chaos. Il reconnut ainsi immédiatement l’épaisse porte de chêne massif aux gargouilles encastrées dont la symétrie parfaite sur les portes en une, faisait la révérence à un architecte aux idées plutôt complexes. Celles-ci que l’on pensait naïvement statufiées pourtant ouvrirent leurs paupières de bois pour observer leur invité de leur iris sombres et fixant les siennes, d’étranges murmures s’apparentant à des incantations démoniaques parvenaient aux oreilles comme un violon qui grince et vous surprend. Les deux gargouilles au corps mêlés dans la porte et aux mains jointes se libérèrent l’un de l’autre pour laisser passer le génie et lorsqu’il passa cette ultime limite, les gargouilles revinrent s’enlacer pour qu’aucune autre âme ne puisse satisfaire sa curiosité entre ses quatre murs.

    A l’intérieur, une faible lumière se dégageait d’un vitrail qui la divisait en la fresque d’un ange magnifique, elle semblait si paradoxale dans un tel endroit où tout se voulait effrayant, mais elle n’était qu’un mirage car l’intérêt était cette grande table aux dizaines de sièges et où en tête de fil se trouvait William, assit, les deux mains posées sur la table, bien devant lui, le regard s’étant déjà préparé à voir son ami arriver. La théorie aurait voulu que Naram s’asseye aux côtés de l’aether, à sa droite par convention, mais ce dernier n’en fit rien, s’en fichant royalement, il se mit à l’autre bout, comme deux fortes têtes qui allaient se livrer duel mais on attendait encore les spectateurs.

    « Je payerai cher pour savoir ce que tu mijotes mon frère. Je sais déjà que c’est pure folie. » - « Car tu l’ignores encore Sympa ? » - « Sympa. Tu ne m’as encore jamais appelé ainsi. Je l’ignore en effet, ces temps j’ignore tout de toi, ce que je vois te concernant n’est qu’un flot de fumées incompréhensible et même ce que tu as pris au déjeuner ce matin m’est un mystère sans que je ne puisse l’expliquer. » - « Car ces derniers temps, tu abuses de ton titre à tel point que je ne puis encore te voir comme un frère d’âme comme par le passé mais comme un dieu gênant et intrusif. Que cet handicape soit éternel, tu n’as plus rien à savoir de moi à présent. » - « Cela ne t’apportera rien de bon de m’avoir comme ennemi. » - « C’est exactement ce que j’allais te dire. Tu as avancé ton premier pion avec l’amnésie de Mitsuko, à moi de faire avancer le mien. » - « C’est l’éternel problème, moi j’ai des pions, toi tu n’as que des cartes pour masquer ton véritable jeu mais le seul pion adverse est un fou, le fou blanc certes mais un fou, et c’est toi, le seul pion. Seul tu entreprendras et seul tu échoueras. »

    Tous deux ne dirent plus un mot, ils savaient que les autres allaient arriver. La chose était étrange, les autres esprits du temple apparurent tous à droite de William, un après l’autre jusqu’à la dernière, Fuzâil, la révélatrice, que le génie connaissait également particulièrement bien mais ceci était une autre histoire. A gauche, des esprits errants vinrent faire honneur de leur présence, tous d’anciens aetheri disparus suite au déclin de leur culte, morts en théorie mais revenus depuis l’élévation de Mitsuko comme de faibles souvenirs qui pouvaient s’éteindre à tout moment et qui ne pouvait se manifester que dans la porte des songes ou dans cette pièce, cette étrange pièce où les dieux pouvaient se réunir. Chronos, l’ancien maître de Naram lorsqu’il était esclave de ce dernier et l’ancien aether également errant à présent, apparut à sa droite, lui lançant un regard bref tout comme Fuzâil d’ailleurs, ils n’étaient pas ici pour papoter au souvenir du bon vieux temps, rien n’était plus sérieux que cette réunion.

    « Bien, puisque tout le monde est arrivé, nous pouvons commencer cette officieuse quoi que si chaleureuse réunion de... Famille ? » souleva William d’une voix grave et enchantée, ne pouvant s’empêcher de faire un peu d’humour comme à son habitude sauf que personne n’osait même esquisser un sourire, même pas le génie, c’est dire à quel point.

    « Et que fait le non élevé à cette table s’il s’agit d’une famille, William ? Il n’a rien à faire à cette table, cela non concerne que les élevés. » Soumit alors avec énervement l’aether errant le plus à gauche de William. William leva alors les yeux vers le principal concerné, il voulait le laisser répondre et de toute façon, le génie n’aurait pas permis que quelqu’un réponde à sa place.

    « Car je suis seul qui peut vous sauver, tout simplement. Les esprits du temple sont condamnés à l’intérieur, vous… vous... Peinez à rester assis sur votre siège tant le néant vous appelle, vous êtes condamnés à attendre la suite des évènements, risquant le trépas à chaque instant. Les autres ne comprendraient pas. Il ne reste donc plus que Mitsuko et moi. Et vu les circonstances concernant l’aether de la justice, cela fait de moi votre seul interlocuteur, il faudra vous y habituer très cher. » Lança-t-il en levant une jambe qu’il posa sur l’autre tout en tournant légèrement son siège, il n’allait sûrement pas se laisser faire par ces rigolos disparus d’un autre temps.

    « Cette réponse te convient-elle Arsafh ? » répliqua Wiliam, un sourire en coin, presque satisfait de la prise de parole du génie. L’aether errant acquiesça et alors, la discussion pouvait reprendre.

    « Nous sommes réunis sur le motif de soi-disant menaces sur le témoignage dudit Naram, présent ce soir comme vous l’aurez agréablement remarqué. Pourrais-tu nous rappeler la chose, Mârid ? » Suggéra William avec le retour de bâton dû au fait que Naram l’air nommé Sympa.

    « Avec plaisir. Ce ne sont pas de soi-disant menaces, honorable Sympa. » Son sourire était moqueur, il jouait des formules de politesse pour énerver William.

    « Les faits sont là. Lorsqu’un aether perd tous ses croyants, il disparait simplement dans le néant sans espoir de revenir un jour. Et là, miracle, tout le monde revient, comme par enchantement, le jour où Mitsuko devient aether, la première depuis la fin de la grande tragédie des dieux. Et comme par hasard, une aether de ce joyeux groupe de revenants alterne ses voyages dans mon subconscient avec la porte des songes pour me prévenir d’une mort imminente de ladite aether de la justice, avouez que c’est un comble. »

    « Tu appelles ça un retour, Naram-Sin. Moi j’appelle ça de la frustration. Nous sommes emprisonnés dans les limbes du monde onirique sans espoir de revoir la lumière du soleil. » Clama un aether à l’accent oriental sur la gauche. Alors Fuzâil prit la parole : « Je comprends tes craintes, Naram. Mais ceci ne nous regarde pas. Nous n’avons qu’un rôle de régulateur de l’équilibre. L’aether de la justice a fait pleinement son choix en nous rejoignant, elle connait les risques qu’elle encoure. Et comme tu l’as dit, nous ne pouvons agir même si nous le voudrions. Que peux-tu attendre de nous si ce n’est notre bénédiction ? » Dit-elle d’une voix d’une douceur et d’un calme inégalable.

    « Et si le monde pouvait se passer d’aetheri, y avez-vous seulement songé ? Si l’élévation de Mitsuko avait causé une sorte de déséquilibre, non pas par le seul fait de l’élévation mais par les conséquences de celle-ci. Alors notre cosmos agirait comme s’il se sentait attaqué par un virus, non parce que le virus pourrait représenter un danger mais parce que celui-ci causerait des maladies aux tournures dramatiques pour l’équilibre. Cela se tient. Notre cosmos est votre univers, il existe au-delà du temps, et si celui-ci a connaissance de faits que vous ignorez comme votre disparition, alors elle recracherait tout ce qu’il y a en elle, comme les aetheri errants. Un peu comme un signe annonciateur de l’apocalypse. »

    « Pitié, pas encore une théorie du complot. C’est de la pure fabulation. Nous perdons notre temps, ici. Si les aetheri venaient à disparaître, et bien ce monde disparaîtrait dans une immense implosion générale et voilà tout, nous assurons l’équilibre, la magie disparaîtrait et notre planète tient sa course grâce à celle-ci. » Répondit Harôun qui ne s'était pas encore manifesté, pour le plus grand plaisir du génie qui en soupirait déjà.

    « Pas forcément Harôun. Les temps changent, et ce n’est pas n’importe quel aether. C’est une Taiji et sa lignée remonte loin dans notre histoire, c’est sûrement la dernière dynastie royale de notre univers. Ce que je veux dire c’est que les règles qui semblaient tenir les habitants de ce monde sont en train de s’effondrer une à une, se préparant à la mort de Mitsuko Taiji et aux origines même de l’équilibre, je le crois sincèrement et le nier reviendrait à avouer sa peur face à l’inaction dont vous êtes capable car vous n’êtes capables que de ça, attendre que ça se passe. » S’énervait déjà le génie, bien plus vite qu’il ne l’aurait cru mais ce qu’il entendait le faisait sortir de ses gongs.

    « Quelle effronterie. William, dis quelque chose bon sang, il dépasse ses droits. » Cria Harôun à William qui restait silencieux, ne faisant que regarder Naram sans dire un mot. Il était clair que lui savait ce qu’il allait se passer mais il n’était pas décidé à le révéler, ni au génie, ni aux autres esprits du temple, à personne.

    « Calmez-vous, s’il-vous-plait, laissez-le terminer. » éleva alors William alors que toutes les vois montaient pour s’embraser entres elles.

    « Merci. Vous avez le choix. Attendre votre mort, à tous. Ou alors on peut agir, agir, vous comprenez l’essence de ce terme. L’action face à la passivité. Je ne peux pas rester les bras croisés à regarder la Terre faner, des milliards et des milliards de vies, tout un écosystème, le cœur même de notre planète qui abrite des réseaux infinis de rivières de magie qui traversent tout le globe. Tous ces mystères mourraient à cause de votre fierté épouvantable. N’êtes-vous pas les êtres les plus sages qui existent ? Alors pourquoi se voiler la face ? » - « Parce que toute ta théorie du chaos repose sur de simples hypothèses invraisemblables de ton esprit dérangé. De toute façon, je ne vois pas ce qu’on peut faire, à part te souhaiter bon courage ! » - « J’ai besoin d’un artefact puissant, le connecteur d’esprits. Il mélange tous les souvenirs de toutes les existences passées que ce monde a connu, si on les combine parfaitement, alors on peut reconstituer des passages historiques où nous n’étions pas nous-même. La réponse se trouve il y a des siècles de cela et il faut faire vite car après, ce sera trop tard et nous ne pourrons plus comprendre le danger qui pèse sur nos têtes. »

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Lun 11 Fév 2013, 02:37

    Dans le couloir du château des cavaliers sans tête, deux hommes marchaient l’un à côté de l’autre. William et Naram, comme deux compères que le temps ne pouvait séparer, discutant avec retrait et passion à la fois.

    « Ton discours était parfait, Naram. Tu les aurais vu une fois que tu es parti, ils ne savaient plus où se mettre. Pour une fois qu'ils se remettent tous un peu en question, ça ne leur fait pas de mal, bien au contraire, crois-moi. » - « Tu n’y es pas pour rien, Harôun m'insupporte à toujours me couper la parole. J'espère sincèrement les avoir convaincu de me laisser mener mon projet à terme. Je ne sais pas où tout ça me mènera, ma foi. » - « Tiens à ce propos. Honorable Sympa ? j’ai cru littéralement m’étouffer. Enfin. » - « Effectivement, je n'y suis pas allé à moitié. Je voulais marquer le caractère officiel de cette réunion par le titre usuel, bref. Tu sais William... Tout serait tellement plus simple si tu me disais ce que je voulais savoir. Je sais de sources sûres que Jun est venu te voir. Et que lui as-tu dit ? Pourquoi ces confidences auxquelles je n’ai, moi, pas droit. Ne sommes-nous pas amis ? » - « Nous sommes plus que ça mon frère, et c’est pour cette raison que je dois m’abstenir de toute révélation. Je t’en prie, comprends ma position. Des mois que tu ne fais que me rabaisser, me soustraire à un simple dieu tyran. N’imagines-tu pas la souffrance de la malédiction de mon statut. Je vois l’avenir, je vois tous ce que ces êtres vont nous faire et je ne peux agir comme tu le peux, je dois rester impartial. Mais tout ceci me touche personnellement, je peux respirer le parfum de ma mort avec tant de profondeur sans pour autant empêcher quoi que ce soit. Tant de souvenirs qui ne te sont jamais revenus, tant de secrets que tu ignores et que je ne peux partager avec toi. Jun ne m’a demandé que ce qu’il savait déjà et c’est un fidèle, je ne peux renier mes fidèles. » A ces mots, le génie pria l'esprit du temple de s'arrêter net par une main posée fermement sur sa poitrine. Alors un jeu de regard étrange s'échangea entre les deux hommes avec une sorte de consternation avec le génie qui ne pouvait décemment comprendre comment William pouvait laisser un assassin commettre son crime, d'autant plus lorsque l'on était la victime.

    « Même si ce fidèle veut ta mort ? Je comprends ta position, excuse mes hostilités quotidiennes à ton propos. Mais j’ai la sensation d’être seul, si seul dans cette quête, où sont les aventuriers qui reçoivent toujours les lauriers de leurs aventures alors que je n’ai, moi, ne serait-ce que le sourire d’une femme qui m’a oublié. Et pourtant, sachant pertinemment que tout ce que je ferai restera secret, je vais probablement mourir pour elle, en as-tu seulement conscience ? » - « Plus que tu ne le crois. Mais c’est un travail spirituel que tu dois faire seul. Tu dois t’entrainer, pour pouvoir vaincre tes plus redoutables ennemis car eux ne faibliront pas face à tes mots comme tous ceux que tu as vaincu jusqu’à lors, c’est un défi d’une toute autre ampleur qui t’attend. Jun était prêt à entendre ce que j’avais à lui dire, ce n’est pas ton cas. Tu dois rechercher la vérité pour tout comprendre, évoluer. Ce travail sur toi sera long et fastidieux mais nécessaire, on n’obtient pas les fins de conte de fée en souhaitant une fin seulement heureuse car elles ne le sont jamais et que tu ne pourras compter que sur toi pour réussir. » - « Alors pourquoi tout le monde pense que le sort en est jeté. Je veux dire, Fuzâil voit comme toi le sort qui nous est destiné. Alors pourquoi ne pas m’aider à au moins convaincre les autres esprits de l’alerte à donner ? » William semblait y réfléchir un instant, sa position était toujours plus délicate que celle des autres esprits. Il n'y avait aucune hiérarchie chez eux mais dans l'esprit de Naram, le chef avait toujours été William, le plus puissant à ses yeux, le plus intelligent aussi et surtout, le plus réfléchi malgré ses attraits maléfiques.

    « Fuzâil pense à tort ou à raison que tout fait d’une existence se passe sur la courbe du temps parce qu’il doit en être ainsi. Elle pense qu’il existe une main invisible qui régule les choses et que si les aetheri devaient disparaitre, ce ne seraient que la bonne conséquence d’une cause des plus justifiée dont elle se juge simplement ignorante. Sa sagesse me laisse parfois interrogatif mais tu ne peux lui en vouloir, quelque part, elle est comme tous les autres esprits, elle a la frousse de mourir, chaque personne à peur de mourir, quoi qu’elle en dise, au fond d’elle, si une personne devait se trouver en face de la faucheuse, elle donnerait tout pour vivre encore et encore. C’est cette obsession de la vie qui pousse chaque être à se retrancher derrière ses barrières, les aetheri errants ne veulent rien savoir car pour eux, tant que la situation reste telle qu’elle est, ils peuvent exister et c’est mieux que rien en attendant. Alors oui, Naram, tu es seul, trop seul j’y consens mais nous protégeons aussi bien nos protecteurs que nos assassins. » Et on sentait dans son regard comme la crainte se mêlait à la connaissance divine absolue, avec la sensation qu'il valait mieux parfois ne pas en savoir autant qu'il en savait.

    « Lorsqu’un aether vient à parler de protecteurs et d’assassins, c’est que le monde est vraiment sur le point d’imploser. Les aetheri protègent et ne sont pas protégés, les assassins ont des dieux et des maîtres, les lois les emprisonnent et les bourreaux les empêchent d’agir. Dans quel monde vit-on alors ? » - « Un monde où les assassins sont les gardiens de la prison et où les bourreaux préfèrent s’infliger leur sentence pour ne pas avoir à vivre ce qui va arriver. Nous sommes tous les deux les avatars de la folie, du sadisme. Et regarde-nous mon bon vieux génie, nous voilà en guerre contre le chaos, ne trouves-tu pas cela drôle ? » - « Drôle, non. Tout ceci ne me fait plus rire. Si les fous deviennent les plus censés alors les censés sont-ils devenus fous ? » - « J’en ai bien peur mon ami, j’en ai bien peur. Tu dois partir à présent, il te faut comprendre certaines choses. Car si je te disais aujourd’hui ce qu’il se passerait, tu ne l’accepterais pas alors que tu n’auras pas le choix. Il te faudra attendre que tout soit perdu pour agir.» - « Rester passif, subir la pire douleur de ma vie endurée. Je commence doucement à l’envisager même si cette logique me semble impossible. » - « N’es-tu pas l’homme le plus à même capable de comprendre l’impossible et d’y trouver une logique ? Tu as ce talent que je n’ai pas. Les aetheri sont omniscients, ils voient tout, mais n’interprètent pas tout, il y tant d’informations à trier, certaines sont si obscures qu’il faudrait s’appeler Naram pour en démêler une consistance valable. » - « Je vois. Bien. Il ne me reste plus qu’à trouver l’artefact, les esprits du temple ont délibéré j’imagine. Tu es à deux endroits à la fois vu qu’aucun esprit n’a râlé que tu sois sorti de la pièce, seule dérogation à la règle d’enfermement dans le temple » - « A l’instant où je te parle, en effet. Je leur informe que je vais t’ordonner leur jugement. Ils acceptent. A l’unanimité. Cependant beaucoup soulèvent la question de ce que tu en feras. C’est un objet caché au fin fond de la Cité engloutie pour un fragment, dans le désert pour l'autre, depuis des temps immémoriaux, à l’abri des possessions indésirables. Si Jun venait à tomber sur cet artefact, alors, tout serait perdu. » - « Quelle ironie. Me contredire pour au final me laisser faire. Je sais. Je ne le laisserai pas s’en emparer, quoi qu’il puisse vouloir en faire. » - « Cet artefact est divisé en plusieurs fragments pour plus de sécurité, le premier fragment se trouve dans un de tes tiroirs, à ton bureau à Somnium. Les esprits viennent de l’y déposer à l’instant. Cela te suffira pour localiser les autres. Puisses-tu réussir dans la tâche qui t’es incombée. » - « Puisse le sort m’être favorable, à temps. » - « Tu sais Naram, je ne vois pas que le futur qui se produira mais aussi une sorte de futur facultatif, c'est vraiment étrange comme sensation mais j'y crois. Dans celui-ci, l'amour ne revient jamais mais un allié que tu n'imagine pas vaudra cher à tes yeux, puisse alors cette réalité exister et supplanter toutes les autres où le chaos règne en maître... »

    William disparut alors, se dissipant comme il était venu. Le génie se retrouva seul au milieu de ce couloir sombre au beau milieu de la nuit, la mine perdue à se remémorer tout ce qui avait été dit, les débats dans la pièce intermédiaire avaient duré des heures entières et le génie en présence de tant d’aetheri avait peiné à rester conscient en raison des douleurs à la tête qu’il subissait en leur présence. Cela était donc vrai, il allait repartir à l’aventure, comme ce fut le cas il y a longtemps. Il allait devoir préparer son voyage avant de se rendre à la Cité engloutie, il devait gouverner sa race, tout ceci devenait difficile à concilier.

    -------------

    « Pardon, tu pars où ? Non parce que bon, je ne sais pas si tu es au courant mais les anges et les déchus se déclarent leur amour en ce moment, plus personne ne sait où donner de la tête tant il faut rapatrier des génies à Somnium avant qu’ils ne servent de chair à canon et toi tu pars en vadrouille, ici et là, tu te ballades mais mon cher, tu es Mârid, plus Naram l’errant charmant, tu leur a promis une protection bienfaitrice et tu dois t’y tenir. »

    « Je sais Natacha, ne m’apprends pas ce que je sais déjà. Tous les génies qui ont voulu venir à Somnium y sont. Ce que nous faisons là, c’est du démarchage, on va les chercher jusque dans leur maison pour les obliger à venir, et je n’ai pas ordonné ça. Chaque génie doit demeurer libre de ses choix. Je sais que tes intentions sont bonnes Natacha mais tu ne pourras empêcher les génies de mourir s’ils veulent se battre pour les déchus ou les anges. Beaucoup ont fondé une famille, leur femme ou leur mari sont des anges blancs ou noirs et ils veulent les défendre, c’est normal. On ne peut qu’attendre. Seulement, certaines personnes espèrent nous occuper avec cette guerre, pour qu’on ne puisse empêcher pire fléau. Si nous ne faisons rien, Somnium sera la dernière terre habitable de ce monde et je ne peux le permettre. Il y a déjà assez de monde sur le terrain, des points de secours près de la citadelle blanche pour repérer les génies blessés au loin et les éloigner du champ de bataille au besoin pour les transporter au sanctuaire de Lilith. Je ne peux pas faire plus. Ma présence est inutile, encore moins sur place. Mais je sais où je peux me rendre utile, à la cité engloutie, juste en dessous de l’océan où la guerre fait rage. Comprends-tu ? Personne ne fera attention à moi et depuis qu’Irinna a été emprisonné, la milice a implosé, c’est le chaos partout. C’est le moment idéal pour agir. »

    « Pauvre idiot. Je comprends… mais je n’accepte pas. Pourquoi encore risquer sa vie ? Je croyais que les jeux de l’ombre du Mârid seraient ton dernier combat, ta dernière folie suicidaire ? Qu’après ça, nous pourrions vivre des jours heureux et paisibles. » - « Tu croyais, je le croyais mais nous ne décidons pas des cadences de paix et de guerre. Le monde s’empire, mon père aurait ri de tout ça en regardant le spectacle, il avait toujours le bon rôle celui-ci. Mais moi je dois agir que tu le veuilles ou non. » - « J’ai juste peur… Naram tu n’agis plus seulement pour toi maintenant. Si tu meurs, c’est tout ton peuple qui sera en deuil, tous tes projets, tout ce en quoi tu crois mourra avec toi. Si tu meurs, ta fille adoptive sera sans père et moi… » - « Ne t’en fais pas Natacha, tout ira bien. Je ne pars que pour quelques temps, moins que tu ne le penses. Occupe-toi du trône en attendant avec Cyanide et Klyan, vous allez vous en sortir très bien et vous regretterez même mon retour. » - « Sois prudent, pauvre idiot » - « Je te le promets. » avant de baiser son front, avant qu’elle ne s’en aille.

    Le génie devait à présent rassembler ses affaires. Il alla chercher, une fois seul, le premier morceau de l’artefact que les esprits avaient placé dans le fameux tiroir. Il s’en saisit, le tournant dans tous les sens, il s’agissait d’une sorte de pièce arrondie en demi-cercle, fait d’or avec d’étranges cristaux incrustés sur la couronne qui faisait le tour. Plusieurs symboles d’une langue inconnue y était gravé et le génie serait incapable de trouver ne serait-ce qu’un interprète pour en comprendre le fonctionnement. Respirant profondément, il repensa une fois de plus au plan qu'il mettrait en œuvre tout en regardant par la fenêtre les nuages se dévorer entre eux dans ce ciel lointain. Les sombres jours arrivaient doucement, il s'agirait à présent d'une course contre la montre et il était déjà en retard sur le temps imparti, Jun était bien plus avancé que lui, ô oui.

    Chapitre II ~ L'océan, ses merveilles et ses succubes.


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