Le Deal du moment :
Cartes Pokémon : la prochaine extension ...
Voir le deal

Partagez
 

 # Les esclaves de Maître Dâ # PV Jake

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas 
Aller à la page : Précédent  1, 2
AuteurMessage
Invité
Invité

avatar
Dim 30 Nov 2014, 14:04

    Ah chaque fois que Luka parlait, j'avais l'impression d'entendre un chant mélodieux mêlé à un discours de politicien. Le genre de phrases bien dites, bien tournées, et presque chantées. Dites sur un ton mélodieux, doucereux, qui rendait l'assemblée gaga. Et ici l'assemblée, c'était moi. Et il envoutait l'assemblée, c'était rien de le dire, une perspective que je n'avais pas envisagé, me faire séduire par un grand ponte vampire, un puissant de son peuple, un homme plein d'assurance. Je ne pouvais me résoudre à détacher mon regard de lui, et ma précipitation n'avait d'égale que la conviction que j'avais de lui rendre le plus service possible. J'étais prêt à donner mon corps à la science pour qu'un être comme lui vive. Vive et survive. C'était un prédateur, peut être, mais il n'était pas évident de s'en défaire.
    Mon cerveau s'emmêlait constamment en cet instant mais peu importait : je me devais de protéger Luka. Pas d'excès de zèle, non juste une poussée de courage qui me donnait irrémédiablement des ailes que je n'aurai jamais. Il m'inspirait à peu près la même chose que m'inspirait Mikaïl mais avec moi de... de... virilité.
    AH NON mais il était viril, c'était pas ce que je disais, je disais juste que Mikaïl était plus... Paraissait du moins plus adulte, plus sur, genre... Mikaïl j'avais pas forcément envie de le protéger car je savais qu'il pouvait le faire tout seul. Mais là, même si je savais que Luka pouvait se protéger seul, je savais surtout que j'avais plus de force que lui et que... que j'avais ENVIE de le protéger. Qu'il avait une fragilité que n'avait absolument pas Mikaïl, il fallait le reconnaitre.
    Mikaïl, je le protégeais, je passais clairement pour un con. Luka, je serai passé pour un héros. Le genre de type bien...

    Cessons l'auto congratulation pour des choses que je n'avais même pas encore effectuées. J'étais alerte, et prêt à répondre aux ordres de mon supérieur si celui ci voulait m'en donner. Et ce qu'il me sortit me laissa perplexe. Il me parla de son ami, sans me donner les informations que je voulais. Alors... Oui, c'était très beau et tout, mais ça ne m'avançait pas beaucoup là, Luka. Il me faudrait quelque chose de plus... Physique, vois tu. Quelque chose qui me fasse visualiser...
    Cependant je me tu. Je n'avais pas à l'interrompre ni a lui reprocher quoi que ce soit. C'était un vampire, un noble, un puissant, il savait ce qu'il faisait, et ces indices donnés en avant première, n'était, finalement, qu'une énième stratégie calculée pour me permettre de mieux enregistrer l'information.
    Et alors que je l'écoutais attentivement, je fus mentalement projeté de l'autre côté de la pièce. Luka me mit une claque, me réduisant au pauvre traine savate que j'étais finalement, de me taire. Simplement de me la fermer. J'avais dit un truc dans mon flot de parole trop indécises, et ça l'avait soulé « Ah euh... » Mais je ne pu vraiment continuer. Si Zoro avait été là, il m'aurait traité de double tante surcouché de princesse au cul gelé, mais là j'aurai bien aimé le voir. Lui aussi aurait été impressionné devant tan de charisme.

    En revanche, j'aurai beaucoup aimé toucher ses cheveux et sa peau. Il avait l'air d'avoir ce grain de peau quasi invisible sous le passage de ma main, et des filins de soie merveilleux, bleus, qui bouclaient si joliment autour de son visage.
    A peine l'avais je dis que je m'étais rapprocher de lui d'un pas, sans m'en rendre compte. Mes mains étaient restées à leur place, malheur (!) mais euh j'étais un peu à l'ouest...
    Je ne rougissais pas, mais me repris rapidement. Je devrais m'auto-flageller de penser ça de mon maitre suprême. Je n'étais qu'un serviteur qui ne valait pas mieux de ces esclaves là, je devrai aller mourir d'ailleurs.
    Mais le nobliau ne me laissa pas y aller.
    J'étais trop pressé de toute faire, et il s’essoufflait de me voir bouger comme un épileptique.
    Enfin il me parla de cet ami, Venom.
    Il était noir et c'était un animal « Un.. Animal ? Bha... » Je tournais ma tête vers la cuisine « Quand je me suis fait assommé, il était à côté de moi, et il a prit cher. A l'heure actuelle, il doit être clairement encore dehors. Dieu merci nous étions à l'ombre, mais même quand il m'a rencontré... Ah ouais car en fait on s'est croisé dans une oasis... Pas vraiment le carr'four des peuples m'enfin... bha il s'est lavé, enfin comme un loup peut se laver, et puis on est allé dans une direction et on est tombé sur ce manoir, et on a essayé de faire les ninja en faisant le tour de la bâtisse, mais quand on s'est rejoint... Bha on s'est prit une branlée quoi. » Fallait être honnête, on s'était fait poutrer, clairement. J'en avais encore du sang séché dans les cheveux, et mon taux d'adrénaline était si élevé à cause de la blessure, que je pouvais décéder à tout moment de crise cardiaque.

    Du coup, je me cassai pour aller chercher le pauvre débile dans son cagibi, et le faire coopérer. Je regardai comment Luka s'y prenait, et franchement, je voulais hurler en lui disant de me mordre moi OLALA j'en pouvais plus, il fallait que je m'hydrate. Je passai une main sur mon front en sueur, ce type était trop bizarre. C'était peut être pas un vrai type. Il était hyper inaccessible, et je me demandais comment il était en privé, dans l'intimité d'êtres qu'il connaissait. Il devait être très autoritaire, savoir ce qu'il voulait et ne jamais se laisser faire. Un vrai maitre d’œuvre qui dirigeait les embarcations dans lesquelles il allait. J'étais clairement envieux d'une telle liberté. Il devait avoir une chomière impeccable, une vie de famille construite et posée, une... Vie normale et pourtant rigoureuse, droite, à son image, et bien évidemment parfaite. Une femme aimante, des enfants adorés. Quoi que... Il ressemblait beaucoup à une fille, je me demandai si les femmes aimaient beaucoup ce genre d'hommes... Je voyais avec moi, j'étais petit, plutôt bof, et bon... Y avait pas foule hein... En même temps lui c'était un vampire. Trop de facteurs en jeu, mon cerveau allait faire une rupture cérébrale.
    S'il faut il aime peut être même pas les femmes. Enfin non, un type 'rangé' ça aime les femmes, non ? Enfin peut être qu'il y a des hommes rangés qui aiment d'autres hommes rangés... La diversité des peuples je veux dire... Après moi j'étais pas rangé, donc je risquais rien. Finalement, j'échappais belle à la sentence, moi j'étais clean et sur de ne pas l'attirer, j'étais ni poli, ni rangé. Puis j'étais plus petit que lui. Enfin je dis pas qu'il aimait les gens plus grand, mais on aimait rarement les plus petits.

    JAKE ! JAKE ALLO ?! On se reprend, là on est trop loin là !
    Bon, un peu de sérieux. Mais Luka est un sujet d'étude très intéressant cependant...

    Et Luka me sortit rapidement de ma rêverie. Ses crocs étaient hyper visibles, vachement flippant, assez pour que mon échine frémisse, et je me penchai légèrement en arrière, alors que lui se rapprochait dangereusement de moi. Il aime les hommes pas rangé finalement ? Stop le débat inutile ! Concentre toi sur le danger imminent bordel !
    Sa gestuelle, ses paroles, ses réactions, tout me laissa sans voix.
    Ce type était un être divin, sachant parfaitement manipuler l'humain lambda que j'étais, se réjouissant de la perspective de me faire tourner en bourrique. Et moi je me maudissais de le suivre. J'étais obnubilé. Mes yeux brulaient tan je ne clignais plus les paupières pour les humecter. Je ne voyais que Luka, et si près de moi, je voulais plus que jamais toucher sa peau d'albatre. Mais il se recula trop tôt à mon goût, laissant un goût amer dans ma bouche, et faisant frémir ma peau d'une sensation nouvelle. Il soupira, exaspéré par mon idiotie. Oui il avait raison, j'étais bête, j'étais tout ce qu'il voulait, mais LUKA OLALA SIGNE MOI UN PAPIER. J'étais tellement en extase devant lui, je sentais le danger et pourtant j'étais tellement transporter par jusqu'à son odeur que je ne me rendais pas compte combien je pouvais être proche de la mort.

    Suicidaire : c'était pile le mot, j'aurai pas dit mieux.

    On aurait dit une petite poupée frustrée, belle et fragile. Ses yeux étaient magnifiques, et j'aurai aimé avoir un impact comme lui avait sur les gens. Que... Wow, je vais écrire un livre sur ce type si ça continue. Souffle un coup Jake, et on y va.
    C'était pas bon pour mon coeur tout ça...

    « Ouais... Je suis un peu con, désolé, on nait pas tous avec les bons gênes comme toi ahah » Évidemment, ceci a été dit en me grattant l'arrière de la tête, et émettant un rire assez amusé et gêné. C'était pas simple tous les jours d'être complètement décérébré « Bha... Ces gens sont comme moi. Je veux dire, j'suis humain, si je me bat pas pour moi-même, personne le fera pour moi. Les gens détestent et persécutent les humains, ces gens sont pareils que nous, et j'veux pas perpétrer cette mentalité du chacun pour soi et Dieu pour tous. Je suis pas altruiste, car je vais pas m'brûler pour les autres, mais j'suis pas une charogne quoi. Et j'peux pas les laisser dans le besoin. J'veux dire, des gens m'ont pas aidé, mais y en a qui m'ont pas bouffé non plus, et j'peux pas faire autrement que de les remercier même si c'est légitime qu'ils me tranchent pas la gorge. » Je tournai mon regard vers le pauvre « Je me reconnais en eux, dans une période d'ma vie qu'est un peu révolue. J'peux pas laisser les choses comme ça. Tu comprends ? » Je me grattais le bras, un peu gêné, en fait je ne savais pas si j'avais été très clair, et si mes pensées ne s'étaient pas embrouillés surtout dans ma bouche.

    Suicidaire, idiot, intriguant, un sourire, que de compliments qui sortaient de la bouche séductrice de cet homme pour me qualifié d'homme... Abrutit oui peut être mais venant de lui c'était cool ok ? Genre au moins il me regardait, il savait que j'existais il... Il ne m'ignorait pas et ça m'allait. Après tan pis pour le reste.

    Le type revint avec des consignes, des vêtements, et on l'écouta avant de filer dans une sorte de pièce pour se changer. Il reçut une petite gifle de Luka au passage, du genre "cause pas comme ça sinon je te déboite" et puis on continua notre périple. Parfait, tout allait bien, notre groupe était au top.
    Je m'inquiétais moins de vénom car le loup était finalement dehors, et c'était dehors qu'il était le plus en sécurité.
    Lorsqu'on sortit avec nos pauvres haillons, découvrant nos torses, je me regardai en écartant légèrement les bras « Non mais... 'Tain mais ça craint c'qu'on a là... Luka tu peux pas... » t'abaisser à ça, j'avais envie de dire, mais je me tu, me pinçant les lèvres à l'intérieur de la bouche « Non, rien. »
    Dans les couloirs, l'esclave paniquait pas mal, mais au final on arriva à circuler sans trop d'encombre. Seulement, il ne savait pas s'y prendre pour sortir de là. Moi, j'étais pas trop là... Je repensais à la proximité de Luka et à ses crocs, juste près de moi, et cette vision me réchauffa alors que mes yeux baignaient dans le vague. Lorsque le nouveau parla, je lui fit une tape sur l'épaule « Hé mon gars, c'est toi qui es ici depuis dix ans, pas nous j'te signale. Les sorties t'es censé les connaitre mieux que nous. Non mais moi ce que je pense, c'est qu'il faut foutre le feu. Si on déclenche un incendie de malade, un peu partout, qu'on lance le signal et qu'on fait tout cramé, déjà le maitre là haut il va avoir chaud aux fesses, et nous avec la panique on va pouvoir se barrer vite fait bien fait. On peut pas faire ca en douce... Les derniers se feraient forcément chopper, et les gardes nous verraient partir. Non moi je dis, un bon feu là, et hop. En plus si on crame le rez de chausser, le reste va brûle tout seul vu que les flammes vont grimper. Z'en pensez quoi ? »
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité

avatar
Mar 16 Déc 2014, 09:50


Le vampire se sentit déstabilisé par la façon dont l'humain semblait conter tout genre de récits de ce même air impassible, et parfaitement désorganisé. Il en était bouche bée.. Dans ses propos, on ne pouvait y trouver de fil conducteur, ni serais-ce une idée directrice, et le tout devenait alors une charade indéchiffrable qu'il fallait pour autant décoder. Certes, ici le lien à faire était aisé, mais c'était hilarant de voir comment cet individu pouvait, aussi naturellement, rendre la chose plus complexe, confuse qu'il n'y paraissait. « Je vois.. Vous avez pris des risques pour parvenir jusqu'ici.. pour qu'au final, nous nous fassions tous deux capturer. Le fait qu'il soit resté dehors n'est peut-être pas si mal. » songea l'homme, mitigé, partagé entre soulagement, et déception. « En tout cas, tu m'en vois désolé des problèmes qu'il a put te causer, et te remercie pour ton aide. Je n'ai plus de soucis à me faire cependant. Ah, et si par hasard tu t'inquiètes à son sujet, c'est inutile. Il est bien trop costaud pour se laisser mourir en plein désert, et qui plus est de manière si pitoyable. Après tout, le mentor ne peut pas être dépassé par son disciple.. » lança le petit être. Leur relation était assez difficile à décrire.. Ils étaient des amis, compagnons de longue date, et ces années passés ensemble avaient créé entre eux une sorte de confiance immuable. Ils étaient parfaitement conscients des capacités de l'autre, et cela les empêchait d'être obnubilés par inquiétudes futiles, ou sauvetages inconscients.



Luka voulut rétorquer une fois de plus cette modestie trop conséquente, ce rabaissement incessamment qu'il n'appliquait qu'à son propre cas, mais s'abstint. Nombreux devraient être ceux à partager ses pensées.. à souffrir de ses dires. Certes, les humains étaient détestés, méprisés.. Étant au plus bas de l'échelle 'animale', schéma sur lequel s'était bâtie la société actuelle, il fallait s'attendre à ce que de telles inégalités naissent, et emplissent les esprits de ceux venant au monde, et ceux qui le sillonnent déjà. À ses yeux, il était insensé qu'il passât son temps à se dénigrer de la sorte, sans ne rien tenter pour changer sa condition. Il semblait oublier que lui-même n'avait pu allumer cette flamme, s'en voir possédé, avant une intervention extérieure dont le contrôle lui avait échappé. S'altérer, changer ses mœurs, ses envies, c'est tout un travail, laborieux qui plus est, et c'était égoïste de sa part que d'imposer sa vue du monde à un autre, l'obliger à s'y calquer. Reprenant son souffle, il fut soulagé d'entendre de sa bouche une réponse pour le moins sérieuse. Il n'était pas aussi écervelé qu'il voulait bien le montrer, ou que lui-même croyait. D'une certaine mélancolie, le petit être parla. « Bien sûr que je te comprends.. Mais tu sais.. Parfois, les actes les plus spontanés, inexplicables, portent les plus grands fruits. Il est inutile d'essayer de te justifier, si de réelles raisons tu n'étais pas muni. Il n'est pas étrange pour un homme d'aider un autre, bien qu'ils soient de parfaits inconnus. Ce serait justement un acte des plus nobles, louable de ta part. Un qui se fait rare. Mais il est tout aussi légitime que tu fasses tout ceci par une certain empathie, envie de réciprocité, ou autre. Après tout, tu gardes foi en l'humanité. » D'un sourire captivant, il se tourna vers l'humain, alors que la conversation arrivait à sa fin. Ce dernier point, ce dernier segment de phrase, avait été prononcé d'un ton effacé, presque inaudible. Il allait trop loin dans la démonstration de ses propres idéaux. Que le monde soit perdu ou pas.. ne le concernait en rien après tout.

L'esclave ne prit pas longtemps avant de les interrompre, de les préparer au périple naissant, et aux risques qui en découleraient. Ils enfilèrent les haillons lorgnés, optant pour le côté pratique et sûr, par dessus une quelconque esthétique, et Jake fut bien aise d'omettre sa petite remarque. Non pas car il craignait le courroux du vampire.. mais uniquement car il n'était pas enclin aux compliments, n'avait pas l'habitude d'être ainsi admiré ( bien qu'il ait trouvé cela particulièrement plaisant dans un sens ). Être avec lui.. c'était aussi agréable que de respirer, inhaler une brise d'une extrême fraîcheur, sans avoir à se soucier des impuretés qu'y siègeraient. Ses paroles étaient crues, nues, et sans manèges. Ses actes, imprévisibles, instinctifs, étaient facilement lisibles. Il pouvait se montrer, de par grand enthousiasme, et sa folie intérieure, quelque peu enjoué voire insolite sur les bords, mais au final cela s'avérait que du positif. Le gamin rougit à l'entente de son discours. L'anxiété se lisait dans ses mains moites, presque imbibées de sueurs. Il avait peur.. quoi de plus normal. Il se voyait presque paralysé par cette dernière, même si l'envie de secourir son peuple était belle et bien réelle. Toutefois.. dès que retentirent les consonances du mot 'feu', il ne put empêcher un refus catégorique de surgir. On les avait éduqué, on les avait mené à la baguette si longtemps qu'ils s'étaient vus pris dans une sorte d'endoctrinement, outre les contraintes morales. Cet homme avait rendu leurs chaînés appétissantes, dignes d'attention, et visiblement ses esclaves se laissaient piéger volontairement.

« NON ! » s'écria l'adolescent sans réfléchir. Se rétractant de suite, il regarda d'un air apeuré les deux hommes qui le fixaient, attendant peut-être un châtiment de ces derniers. Après tout.. c'était ainsi qu'ils avaient grandi. Dans le froid, la peur, la pauvreté, et ils ne s'imaginaient que très mal mener une vie dont ils seraient les rois, les seuls propriétaires. Luka n'essaya pas de le rassurer, car il était inutile de lui faire croire par la parole que tout irait pour le mieux.. tant que la vérité n'en devenait pas visible à l'oeil nu. « Je ne dis pas que l'idée soit mauvaise en soi, ni qu'il faille l'abandonner.. mais as-tu seulement songé au nombre de victimes potentielles que recèlent ces murs ? Le nombre de détenus qu'on risque de perdre si les choses tournent mal.. ? » Ce n'était pas un reproche, mais juste une façon d'étaler les problèmes de la stratégie, les soulever, pour mieux les contrecarrer, ou carrément y trouver le remède miraculeux. La réflexion s'étalait, mais les résultats se faisaient désirer. « J'avoue ne pas avoir de meilleur choix à te proposer, mais il reste dangereux, et les préparatifs ne peuvent pas être fignolés.. » se résigna le vampire, ne voyant pas d'autre espoir aussi vif que celui là, un dont la réussite pouvait autant éliminer les yeux baignés de noir de ces esclaves qui de tout temps, bornés, crurent ne pas être humains, ou ne pas mériter de liberté. « Mais.. vous avez pensé aux gardes ?? » Le petit essayait à son tour de protéger le lieu de son enfance, où il naquit, où il se vit grandir, bien qu'il soit aussi le symbole de son esclavage, de celui qui apporterait bientôt la mort à sa pauvre mère.. « Il suffirait d'en neutraliser quelques uns dans la foulée. Je dirais qu'ils sont bien le cadet de nos soucis en ce moment précis. » fit le jeune homme, d'un ton nonchalant, privilégiant le plan à tout autre échange divergent, et sans intérêt. « Qui plus est, il serait très facile de perdre le contrôle des flammes.. Je me serais proposé pour m'en charger, mais tout dépend de vous, et de votre confiance en moi. Mes flammes sont mortelles. Elles sont couleur d'ébène, et d'autant plus dangereuses, capables d'éroder le fer, le réduire en cendres. Je peux les contrôler à ma guise, mais il me faudrait contrôler une zone bien trop grande. Il faudrait donc tout bien planifier, ou alors répartir la tâche entre plusieurs d'entre nous. Vous n'auriez pas idée de qui pourrait nous venir en aide ? » Sur ces bonnes paroles, Luka crut discerner un brin d'espoir sur l'espoir du jeune garçon, et se sentit rassuré lorsqu'il comprit avoir raison, et que ce dernier leur fasse signe de venir.

Arrivant dans une nouvelle salle dans laquelle le travail à la chaîne semblait la seule, et triste vérité, ils suivirent les pas du jeune garçon, jusqu'à apercevoir une bande de gardes qui s'approchaient non loin, un homme qu'ils retenaient tant bien que mal. Il se débattait à souhait, s'acharnait sur leurs muscles endoloris qui ne manqueraient pas de lâcher prise si ses efforts se prolongeaient pour encore quelques dizaines de minutes. Le regard du maigre esclave se voyait rivé sur le personnage pour le moins colérique, le détaillant sans la moindre compassion, sans le moindre patriotisme. « Je saurais reconnaître ses braillements entre mille.. Je pense que celui-ci pourrait faire l'affaire. Il suffit de le contredire, de l'exciter un peu, pour qu'il vous transforme en viande grillée, d'où le fait qu'ils n'osent l'affronter qu'une fois des menottes aux poignets. » Sa rage monstre se lisait dans ses traits, dans ses muscles, en était venue à déformer sa voix. La rébellion lui était dans le sang, et le titre d'esclave ne lui sciait aucunement. Il n'était pas fait pour lui, pour l'homme libre qui le représentait. Leurs échanges semblaient embrasés, excités par les méfaits de l'être entre leurs bras déjà sur ses grands chevaux. Ce dernier, pour le moins grossier, n'essayait pas de les apaiser, pas le moins du monde. Il n'avait sûrement rien à se reprocher à ses yeux.. Prévisible. Que lui reprochait-on ? Ils ne manqueraient pas de le divulguer. « Tu jouais au lieu de travailler pauv'bouffon ! Tu vas voir ce que le maître va.. » L'homme, loin de se laisser faire, parvint à lui caser un coup au niveau des côtes, voyant l'homme s'effondre à terre, tordu par le courant électrique qu'il lui avait insufflé. Il réitéra un enchaînement de jurons très habile, face auquel on ne pouvait être qu'admiratif. Retenu par ses chaînes, il souffrit lorsque le poing d'un autre homme vint s'écraser sur son visage.

De l'autre côté de la salle, les trois jeunes gens se faisaient silencieux, passaient inaperçus jusque là. « C'est.. notre homme ? » demande Luka le premier, brisant ce mur et son reflet. « Notre homme » « Lui ? » insista le vampire, en vain. « Lui » 'On est dans la mouise' lisait-on sur son visage. Ne voyant qu'une solution pitoyable à cette altercation à laquelle il ne voulait pas se mêler, ni lui, ni Jake, il lui prit le poignée, tout en levant sa main dans la direction du garde, déclenchant en son sein un torrent d'émotions refoulées, et une présence extérieure qui prenait le dessus sur tout ce qui appartenait au corps. L'aliénation devrait encore faire effet sur un bon nombre de ces gaillards, et se les mettre de leur côté ne pouvait se montrer que bénéfique, tant que le vampire ne se voyait pas à court de magie pour autant. « Vient te battre gros soulard ! Je t'attends ! T'a rien dans le ventre de toute manière !! Tête à huile » C'était inconcevable que de faire plus dans le ridicule.. impensable qu'il puisse plus chauffer la tête de cette pile de nerfs déjà pleine à ras bord de cette énergie électrisante. L'homme attesta de sa puissance de la pire façon qui soit. Luka profita pour s'en approcher, cherchant à l'allier à sa cause, la main de Jake toujours présente dans la sienne, pour s'assurer qu'il ne ferait rien d'insolent, mais qu'il serait tout de même là si jamais surgissait un problème quelconque.


~ 1904 mots ~
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité

avatar
Mar 16 Déc 2014, 11:42

    J'allais rendre l'âme. Luka était trop empathique, trop magnifique. Il se souciait de moi, et il comprenait -parfois- ce que je lui disais. C'était tellement mélodieux de l'entendre me répondre que j'étais prêt à rester dans cette position pendant des heures, juste pour voir ses lèvres bouger. Focaliser sur cette petit bouche qui articulait syllabe après syllabe, si doucereuse et si joyeuse... Seulement, son discours arriva à me sortir de ma rêverie. On retrouvera son ami, et visiblement, le fait qu'il soit dehors l'arrangeait beaucoup. La suite fut encore mieux. Avant que l'on ne se changea, il murmura, répondant à ma complainte sur ma pauvre vie, et ma façon de penser, naïve et dérisoire. Il parlait tellement bien... Ses mots ne s'emmêlaient pas comme les miens, ils s'enchainaient. Sa voix ne buttait pas, elle glissait... Que paraphrases, périphrases, hyperboles et paraboles d'habitude chiantes à faire crever un rat mort et qui, ici, sonnaient comme une chanson douce. J'avais envie de pleurer sous ses mots. De me dire que oui, cette personne là, qu'il avait aidé, n'était finalement personne d'autre que moi, tout à l'heure, dans la pauvre cellule. J'étais en train de crever, il a assassiné des gardes, m'a dit quelques trucs, et m'a emporté avec lui pour fuir. Et moi... Et moi je devais absolument lui rendre la pareille, car même si j'étais là pour sauver tous ceux qui étaient dans cette condition dérisoire, j'étais aussi là pour épauler et remercier le vampire.

    Et Luka se montra bien plus digne de moi de mes propres idées, que moi-même. Il m'annonça qu'un feu ça prendrait vite, que tout allait être insécure, que des gens allaient mourir sous les effondrements. Mais comme il disait, on pouvait pas fignoler l'truc. Si on voulait faire ça bien fallait aller aux étages et prévenir petit à petit les esclaves. Mais les gardes entendraient facilement les bruits de couloirs, les chuchotis, les rumeurs. Tout ferait un bordel monstre et puis... Quand y aura le feu, tout le monde essayera de sortir. Faudra juste bien degagé les portes, et faire tenir les murs qui entouraient les extrémités de la baraque. Avec un peu de volonté on pouvait y arriver quoi, aller ! « Ouais... Eh du calme toi. » me tournant vers Luka en réfléchissant je lui dis « Comme tu le dis si bien : si tu as une meilleure solution, je suis preneur. Je sais que la panique nous en fera perdre certains, mais c'est toujours mieux que si tout le monde restait enfermé ici. Je veux vraiment donner une chance à la plupart de ces gens là. On avisera le moment venu, mais je pense qu'il faudra bien dégager les entrées de toute manière. » On continua d'avancer dans le couloir. L'ado nous emmena vers une salle des machines. Grande pièce isolée, en sous-sol, tenues par de la main d'oeuvre défraichie. C'était dur de voir ces hommes galérer comme ça dans cet isoloir. Il y avait déjà tellement de bordel avec le bruit des turbines que vraiment, c'était un miracle que la moitié ne soient pas sourds. Notre guide naturel nous indiqua la bête. Luka était perplexe. Moi j'étais ravis. Quand je le vis, je tombai amoureux. Des muscles saillants, des cris rauques, des nerfs à vifs, des veines prêtes à exploser... Et des chaines aussi lourdes que lui, liant ses poings et ses pieds. Il avait beaucoup de mal à marcher avec, à travailler, et des gardes avaient rien d'autre à foutre que d'allait titillier le mec déjà au bord de la rupture.

    Il hurlait, il voulait les frapper, et il ne se laissa pas faire, envoyant, avec la force qu'il pu, un coup dans les côtes de son premier garde. OH BORDEL, fallait que j'y aille là. Fallait que je l'aide a démonter les autres. Me tournant précipitamment vers Luka je lui dis « Ecoute, ton feu là, il crame tout t'as dis, non ? Bon bha dès que je te donne le signal, tu vas cramer ses chaines pour le libérer. » Je trépignai et me tournant je dis « J'y vais ! » Je partis de là en courant comme un malade et arrivé sur le premier garde je sautai, pieds joints en avant, et lui éclatai la tête contre le mur et mes chaussures. L'esclave, surement prit d'un coup d'adrénaline comprenant que je l'aidais, essaya de défaire ces fers qui retenait jusqu'à ses pouvoirs. Seulement, tout lui était en train de disjoncter, et il était facile de reconnaitre l'électricité qui parcourait son corps. Il alimentait les turbines, la centrale électrique, c'était lui en fait. Alors qu'il frappait son garde, le seul encore vivant et viable me couru après. Etrangement, il y avait de l'eau pour faire tourner les moulins. Sautant sur un tréteaux, je passais dans les branches en fer, emmêlées. En fait, j'avais pas peur. L'électricité venait de la magie, c'était pas de l'orage, et moi, elle pouvait pas m'atteindre. Je niquais tout le monde an magie bordel, et j'étais trop bien là. Je courais, je sautais, on aurait dit un épileptique. Je criais avec l'élémental acharné. Et arrivé en haut d'une plateforme, je défonçai le système de sécurité. Le barrage s'écroula. Bien sur, c'était quelque chose de très petit, et il n'y avait pas un raz de marée, mais assez d'eau pour que le salle soit remplie jusqu'aux chevilles.

    Sautant de là-haut, j'atterris durement sur le sol en roulant, lançant un uppercut à mon assaillant, avant de me vautrer sur l'autre. L'élémental de foudre allait être notre espoir de fuite « Luka ! Maintenant ! ET COURREZ ! » J'hurlai en fonçant dans leur direction. Lorsqu'il aura détaché les chaines, il faudra plus être dans l'eau, sinon on allait finir en poulet rôti sauce sablée. Dépassant l'adolescent, je vis du coin de l'oeil que derrière nous, le sous sol était en train d'exploser. L'électricité était partout, et nous fouettait même les fesses. Surtout les miennes en fait. De même, je fini par sortir du couloir.
    Un attroupement d'esclaves avaient entendu du bruit, et une quinzaine de curieux se tenaient là. C'était maintenant ou jamais ! « AU FEU ! L'ÉLÉMENTAL S'EST ECHAPPÉ ! » Il y eu deux secondes de latence, avant que tout le monde ne se mette à hurler et fuir dans tous les sens. Les premiers sortirent par la porte d'entrée. Un simple feu n'aurait jamais eu d'effet. Mais dire que la centrale électrique était détruite ça... Ca ça impactait dans leur cervelle.
    Personnellement, je me tournai vers Luka en lui disant « On n'a plus beaucoup de temps. Il faut que tu foutes le feu a des points stratégiques. Faut cramer les gardes, et la chambre du maitre. On s'en fout, on monte pas à l'étage mais si tu peux faire effondrer une partie du plafond, ce serait pas de refus. Moi je vais faire les pièces pour leur dire de sortir. Bonne chance Luka. On se voit dehors. » D'instinct... Je le pris dans mes bras. Je laissais s'envoler mon idole, mon idylle, mon dieu vivant. L'étreinte était brutale et dura une seconde avant que je ne courre vers la porte la plus au fond, en remontant un par un, en criant qu'il y avait le feu, et que l'élémental s'était échappé. D'ailleurs, celui-ci était maintenant là, dans la salle principale, hurlant qu'il allait tout détruire. Si Luka ne brulait pas certains endroits, lui, en tout cas, allait sacrément s'en charger...


Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité

avatar
Sam 10 Jan 2015, 00:35


Jake.. avait disjoncté. Clairement. Le vampire, du haut de sa centaine d'années et d'une certaine sagesse qui en avait découlé, essayait de tout résoudre par une réflexion sensée, un enchaînement de la pensée. L'humain, lui, était plus spontané, agissait plus à l'instinct de telle sorte que Luka ne pourrait espérer un jour l'imiter. Le jeune homme se résigna. Purement. Il était presque pitoyable d'ainsi s'acharner à réfléchir, au lieu d'agir, au lieu de se laisser aller, à l'image de cet homme marqué par la liberté d'être grand, emballé, faible, mais tenace. Il ne s'imposait aucune contrainte au premier abord, se délivrait de toute chaîne d'une insouciance inouïe. Il était éblouissant, de par sa candeur, ses idioties, ses excès, ses discours maladroits, sa voix grave et bruyante ; une existence qu'il jalousait, dans le sens où l'homme débordait de vie, de cette exaltation jaillissant par ses pores, et étant presque contagieuse. Il n'était pas de ces abords, mais son attitude prêtait à confusion malencontreusement. Luka ne put s'empêcher de sourire. Il était intelligent.. Ou plutôt débrouillard. Il se sortait des plus désastreuses situations, soient-elles délicate ou non, par une voie étrange, fruit d'une imagination débordante. Même si pour cela il devrait se calciner les plumes, il sautait sur l'occasion. Il ne se laissait pas facilement berner, semblait trop se travailler les méninges pour cela. Il avait une honnêteté et une lucidité dignes, et le vampire ne saurait de ce fait lui reprocher quoique ce soit.

Ils observaient la scène, détachés de cette dernière par ces quelques mètres de distance. 'Détachés'.. Ce n'était décidément pas le  mot. L'humain semblait prêt à bondir, à sortir de ses gonds, et dans la main du vampire, glacée, celui-ci sentait l'excitation monter, et embraser le corps déjà brûlant de l'impatient. Il sursauta lorsque celui-ci se tourna vers lui, se voyant prit au dépourvu. « Euh.. oui, si tu veux, je peux essayer. Mais comment comptes-tu.. » L'homme était déjà parti, trop pressé. Il ne lui prêtait plus la moindre attention, ne s'attarda pas plus longtemps sur ses questionnements pour s'élancer en pleine bagarre. Sa première attaque, qui n'avait rien de mou, aucune restreinte en vue, anéantit l'adversaire, sans que celui-ci n'ait pu dire mot. Ce fut l'étincelle nécessaire à attiser un feu brûlant, un agacement et une combativité chez tous ceux qui y assistaient. L'homme se débattant jusque là seul, connut un élan de rage invraisemblable se voyant épaulé, et enfin libre de ses chaînes. Ses pouvoirs accompagnèrent cette débâcle, ce détachement de toute raison, alors qu'il exposait au grand jour sa véritable nature, et ses dons naturels. Ils étaient, tous deux, aucunement méfiants, inconscients, imprudents, irréfléchis, impétueux.. mais c'était là tout le fameux charme de la chose. Quoique parfois les méthodes en devenaient drastiques, et d'une violence à toute épreuve.. Mais ce n'était au final qu'un détail superflu.

Poursuivi de près par un garde, un chahut impressionnant s'étant installé dans la pièce ( à tel point que la situation ne faisait que rendre plus hargneuse encore l'escapade improvisée ). Jake se hissa en haut de la plateforme, et anéantit, possédé par je ne sais quel diable, le barrage mis en place. Luka comprit où l'humain voulait en venir, ce dernier se dirigeant déjà vers lui en hurlant à plein poumons. Le vampire le suivit dans l'excès d'adrénaline du moment, craignant le fouet d'électricité qui se dirigeait droit sur eux. Se couvrant les oreilles, il courait, à toute allure. Ils étaient poursuivis, et de près. Une fois de seuil du couloir dépassé, le danger évité mais seulement en partie, le vampire vit surgir des hommes, se rassembler, questionner, ébruiter, hurler, essayant de déchiffrer la scène inconcevable juste sous leurs yeux. Beaucoup étaient aux bords de la panique, et il n'en faudrait pas beaucoup pour les jeter dans le gouffre sombre, étroit de la confusion et du laisser paraître. L'humain n'eut qu'à crier haut et fort ce qui lui passait par la tête. Ses paroles en devenaient presque insignifiantes, dérisoires de par leur 'contenu', comparées à la peur qu'elles insufflaient à ceux qui les écoutaient. Ils n'étaient prêts à rien. Ces années de servitude, de captivité, les avaient rendu dociles, les avait privé de leurs crocs. C'était bien une des raisons qui avait provoqué cet enfermement prolongé. Aussi grand l'animal puisse-t-il être, si endoctriné comme il faut, peu importe s'il est retenu par des chaînes en fer, ou par une simple corde. Il n'essaiera jamais de s'enfuir. Par peur, par habitude..

Esquissant un maigre sourire, voyant que l'excentrique gentilhomme avait encore frappé, et que le coup était on ne peut mieux placé, il admira le fuite des reclus qui embrassaient la liberté. Ils devaient encore s'y faire, s'habituer à cette prise de conscience, et toutes ces initiatives qui leur étaient dorénavant permises, mais il ne s'en faisait guère. C'était plus facile d'accueillir la liberté, que de la voir annihilée. Les bras de l'homme vinrent enrober le petit corps de l'être alors que ses pensées se voyaient toutes fixées sur la foule en cavale. « Tu n'as pas de soucis à te faire. Je te retrouve dehors promis »   Il effleura d'une main distraite, mais 'intime' les cheveux de l'homme avant que de sa cage il ne le libère. Ils étaient d'un blanc rare, et il faut croire que ce genre de couleurs tape à l'oeil lui plaisait assez. Il lui avait dédié son sourire le plus radieux de la journée, avant de tourner le dos, à son image, et de prendre les devants. Jake lui avait confié une tâche, et l'échec n'était pas envisageable.

Tournant à droite à la prochaine intersection, il chercha rapidement des yeux, et par son ouïe, les pièces que l'homme lui avait suggéré de brûler. À défaut, il pouvait aisément se permettre un choix plus personnel, mais ce n'était pas mal de commencer par ces dernières. Fragilisant quelques poutres entourant les tanières des gardes, il y mit facilement feu, les tapisseries recouvrant presque la totalité des murs de la bâtisse, bien que les parois soient en pierre massive. L'élémental, non loin, attirait toute l'attention nécessaire, et lui permettait une marge de manœuvre plus étendue, l'homme étant ainsi capable de s'éclipser dans les pièces cibles, à travers les murs immuables, et y propager destruction et désolation. Ses flammes noires étaient sa fierté, et les gardes en devenaient des proies faciles une fois entourées par ces dernières. Brûlant tout sur leur passage, sans pour autant leur réserver une mort atroce, il se chargeait de les mettre hors-jeu, comme de simples pions dont il se débarrassait. Qui s'y frotte, s'y pique. Comment ne pas le savoir.. Et ceux qui ne le savaient pas, s'en mordaient les doigts.

Les tours de garde achevées, le vampire n'hésita pas à condamner quelques couloirs au passage, profitant de la fumée que créaient ses flammes bleues, et celles noires d'ébène, plus ténébreuses. Le palais se voyait teint de ces deux nuances, et il ne doutait pas que l'alerte ait été donnée, et que les hommes aient déserté, pour la plupart, l'enceinte du bâtiment. C'était rassurant. Savoir ne pas faire de victimes, autres que soi-même, lui permettait une certaine liberté de mouvement. Approchant la grande salle du maître, l'aile droite étant presque totalement saccagée, le vampire se permit de s'y faufiler, sans un bruit, examinant dans un premier temps l'endroit. Étrangement calme, au vu de tout le chahut qui avait éclaté partout ailleurs.. Une pièce qui semblait s'être isolée, coupée de tout le raffut, l'ayant empêché d'atteindre cette pièce, comme sacrée.. Le jeune homme ignorait tout du maître des lieux,  dont le genre d'ignominies qu'il était prêt à commettre pour empêcher leur plan d'évasion d'être couronné de réussite, mais s'il se hâtait d'en finir avec cette pièce, l'affrontement pourrait être évité..

.. Toujours aussi naïf. Le piège était évident, et le fait qu'il s'en prenne à la chambre du maître en dernier, encore plus prévisible que tout le reste. Il était trop simple de lire en lui, et dans les plans qu'il échafaudait. On n'avait aucun mal à les percer à jour. Que ce soit la diversion causée, les gardes hypnotisés, ou encore l'ordre dans laquelle il prévoyait de toucher le monument de sorte à ce qu'il s'effondre, à leur avantage. Un homme vint lui saisir sa crinière bleutée, un homme ne lui étant pas étranger, ni particulièrement familier d'ailleurs. Soulevant sa maigre anatomie d'un seul bras, il le traîna jusque devant le propriétaire droit dressé, sur son trône de soie rouge, d'une allure encore fière, et d'une apparence aussi farouche que le reste de l'endroit. « Alors.. c'est toi qui a provoqué tout ce raffut ? » Impossible de dire s'ils étaient aussi au courant de la présence de Jake, mais qu'ils l'ignorent ne l'arrangeait que trop bien, et il serait pas celui à vendre la mèche, à coup sûr. Un homme surgit de derrière lui, bien bâti, loti, des yeux noisettes virant à l'or. Il le reconnaissait vaguement, se rappelant l'avoir eu à sa botte, grâce à ses pouvoirs. L'aliénation.. avait-elle perdu son effet ? « Hey toi ! Comment ça se fait qu'ils aient réussi à s'introduire ici, et à foutre la zizanie dans mon domaine sans que j'en sois averti ? HEIN ? » Il fit se renverser la coupe de vin sur la table adjacente, et celle-ci fit un vol plané avec elle. S'échouant au sol, elle éclaboussa la toge dont se voyait encore drapé Luka, ainsi que son fin visage. Si un homme s'était trouvé à proximité, il s'en serait certainement pris à lui.

« Il semblerait qu'il soit entré ici, seul, et en tant que prisonnier, m'sieur. Il s'est échappé, et a envoûté l'homme qui le gardait, m'sieur. » L'homme afficha, presque instantanément, une mine renfrognée, grincheuse, lâchant un 'pff' qui voulait tout dire, et écrasant dans son poing quelques dattes qu'il semblait déguster, du moins jusque là. « Et il où cet imbécile que je lui tranche la tête ?? Se faire avoir juste par sa tête de gonzesse.. Quelle bande d'incapables ! » « Vous faites erreur.. C'est un vampire, m'sieur. Il l'a envoûté, mais avec ses pouvoirs et.. » Il ne put finir sa phrase, le vampire l'en ayant dissuadé. Il gardait une certaine emprise sur lui, sur sa conscience, sa volonté, et il fallait cette étincelle pour le comprendre, et savoir s'en servir. Il se permit alors d'intervenir, de lever le ton. « Si je puis me permettre de vous interrompre, vous croyez pas qu'il est temps de vous rendre à l'évidence, et reconnaître que vous avez.. perdu ? » C'était peut-être trop entreprenant de sa part, cherchant ainsi clairement à le provoquer, mais c'était bien ce qu'il fallait pour qu'il puisse s'en sortir, sans accros. L'homme s'approcha de lui, dans un éclair, faisant en sorte que son pied vienne s'écraser contre le visage du vampire, sans pouvoir le mettre à terre. Le jeune homme, quelques gouttes perlant sur le côté de sa bouche, la lèvre coupée, tourna un regard plein d'insolence, presque hautain, vers le rustre.  Le sien se voyait déchiré par le caractère exécrable et inhumain du personnage. Un sourire hantait celui du vampire, toujours aussi charmeur en dépit de sa blessure. « Vous ne couvrez pas très bien vos arrières » Et une lame vint se loger entre les côtes du 'souverain', faisant couler le sang, son propre liquide écarlate qu'il avait aimé à admirer ces dernières années lors de séances de torture, ou aboutissements de travaux forcés trop endurants pour les êtres chétifs qu'il y exposait.

Luka prit place debout, tandis que le corps, meurtri, de l'homme achevait sa course au contact du sol. Lançant quelques flèches de feu sombre sur les tapisseries environnantes et tout ce qui était susceptible de prendre feu facilement, il se prépara à faire demi-tour. L'homme lui attrapa la cheville, décidément trop téméraire, trop présomptueux pour abandonner son délicieux triomphe qui venait de lui échapper entre les doigts. Il se berçait de tendres illusions de victoire. Il s'humidifiait les lèvres, croyant encore avoir l'avantage du nombre, alors que tous ici étaient en réalité du côté du petit être, non pas du sien. D'un sourire maladif, ignominieux, il se tourna vers le jeune homme à la peau d'albâtre. « Tu n'iras nulle part ! Sal*ud ! Tu as tout.. » Quelque chose, ou quelqu'un, semblait l'avoir interrompu. Luka n'avait même pas daigné se retourner, et ainsi gaspiller son temps à fixer l'homme qui lui l'enserrait à lui en arracher les tendons, ou à lui écorcher l'os. Ce n'était juste.. pas la peine. Un pied était venu, contre toute attente, s'écraser sur cette main moite, impitoyable, mais tremblante de peur de l'individu. Un pied rancunier, empli de représailles refoulés. Le vampire comprit qu'il n'était même plus nécessaire qu'il contrôlât ses sbires, car certains de ces derniers avaient repris un semblant de lucidité, et n'étaient alors déjà plus les pantins que l'homme avait dressé. Il le détailla une fois de plus, voulant prononcer un léger remerciement, mais un éboulement de roches tout proche l'interrompit dans son entreprise. L'écho porta ce scandale jusqu'aux oreilles de qui voudrait bien l'entendre, et il n'était alors qu'une question de temps pour que la bâtisse connaisse le même sort que les galeries à l'est, n'existant d'ores et déjà plus. Le vampire était introuvable, enseveli sous le tas de gravas. Vivant ou pas tellement.. Le bénéfice du doute planait.

+2000 mots
Spoiler:
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité

avatar
Dim 18 Jan 2015, 22:51

    Je pensais plus à rien, je pensais plus a personne... Luka était devenu toute ma vie. Cet homme avait su me montrer la lumière, me faire sortir des ténèbres qui m'avaient emporté, pour me montrer la sortie sans me tendre de piège. Il savait maitriser une situation d'une main de fer, sans jamais faire n'importe quoi ou dire des choses déplacées, sans jamais montrer une once de sentiment sur son visage... Non. Cet homme était parfait, à l'égal d'une divinité et il était venu me sauver. Je n'avais pas le droit de le décevoir. J'étais son sous-fifre, son paladin, son fidèle qui allait répandre sa parole a travers la lande sacré de ses terres. A bat LES IMPIES ! FUYEZ SOMBRES DEMONS ECOUTEZ MOI ! ECOUTEZ MA PAROLE ! QUE LA LUMIÈRE DE LUKA VOUS GUIDE, ELLE SEULE REMPLIRA VOS NUITS FROIDES ! C'était ça ! C'était mon destin, cet homme c'était... Bordel, je l'avais dans la peau dans les veine, je vénérai jusqu'à sa naissance sur cette terre que je supposai être la sienne à lui seul. Et le maitre de ces lieux avait osé vouloir en faire un esclave, avait osé vouloir l'emprisonné. Si ce n'était pas le mettre en danger lui, je serai monté immédiatement à l'étage, pour éviscérer ce chambellan. MORT AUX PARIATS ! Jamais personne ne touchera cet éphèbe dont je suis le porte parole, le fidèle le plus assidu ! Lorsqu'il écoutait mes paroles, et suivait mes plans, je pouvais déceler en lui une confiance a mon égard, une fierté donc je me repaissais, heureux de voir que je lui étais utile. Et jamais je ne lui permettrai de se blesser. Jamais un seul cheveux ne lui serait arracher, puisse pour cela que JE DEVIENNE CHAUVE. Rien a foutre, c'était sa structure capillaire en premier, la mienne en second ! Et puis ses boucles bleus, et ses reflets si jolis, sur ce visage d'ange qui enfermaient des yeux saphir scrutateurs, observateurs, impartiaux. Il avait un charme à n'en point douter, qui ébranlait chaque personne de ce monde, et j'en étais sujet, comme tous ceux qu'il devait croiser. Ne puisse-t-il jamais changer !
    Un homme comme tel n'avait aucune faiblesse. Rien a montrer, rien à perdre, tout à gagner. Même au delà de la mort, BON SANG, les dieux seraient OBLIGÉS de le ressusciter, la terre ne pouvant assumer son absence « JE FAIS CA POUR TOI LUKA ! Y A LE FEU LA ! BARREZ VOUS Y A TOUT QUI CRAME ! » Je m'égosillais, hurlant à la mort, hurlant à la défaite. Le vampire était partit en mission, et je devais tout faire pour qu'il la réussisse, pour que rien n'échoue et que son plan soit réalisé comme il le voulait. Je n'étais que le piètre messager qui colportait ses idées, et répandait sa parole, mais seul je n'avançais pas vite. C'était UNE PROMESSE. On s'était PROMIS !

    Les gens dans les cuisines et dans les pièces ne me croyaient que peu. Au début c'était difficile de leur faire comprendre, mais les cris affolés, et l'odeur du brulé commençait à se faire trop sentir. Petit à petit, fenêtres et portes s'ouvrirent. Certains sortirent, alors que d'autres finirent par se ruer dans les escaliers. Personne ne pensait finalement au maitre des lieux. Chacun pensait à ses enfants s'ils en avaient, et à leur survie, rien d'autre. Et c'était ten mieux. Les gardes essayaient d'endiguer les flot, mais je les assommais un par un pour laisser passer chaque personne. Les hommes se firent alors piétiné par les maudits, et je continuai sans cesse à pénétrer chaque pièce en hurlant comme un force-né. Malheureusement, le temps se faisait court, et la bâtisse commençait à prendre normalement feu. Le type excédé continuait de balancer de l'électricité là où il pouvait, sans cesser à aucun moment de faire de pauses, et de prendre du répit. Ni une, ni deux, je me risquai à aller vers lui pour le stopper, mais un bruit au loin m'interpela. Luka était partit dans cette direction, et c'était l'étage, là où le monarque régnait. Si je n'entendis pas leur dispute, je pu aisément comprendre, par le bruit et l'absence du dieu, que la situation s'était mal passée « Luka ! » Avec une adrénaline sans faille, je montai les marche quatre à quatre, sans m'arrêter une seule seconde. Le couloir qui était aussi long qu'un jour sans pain, ne fut pour moi que de quelques mètres, et bien que je transpirai, m'essoufflant comme un enrhumé, je pu atteindre alors l'endroit où était censé se trouver le vampire. Des esclaves se trouvaient là aussi, paniqué « LUKA ! LUKA ! Vous là ! Aidez moi bordel ! » Les rochers étaient pour moi des pierres, et les pierres étaient des cailloux. Rien ne m'arrêtait. Cet ignoble engeance avait osé toucher le vampire, le retarder dans son entreprise, et s'il n'avait pas déjà été mort, Luka savait combien il aurait payé de son sang, son crime. Griffant, soulevant, balançant, je ne regardai pas où atterrissait ce que je jetai, m'en foutant bien mal. Je n'étais obsédé que par une seule chose : Luka. Il fallait sauver Luka à tout prix, quitte à ce que j'en meure. La bâtisse chauffait, brûlait et s'écroulait. L'élémental qui électrocutait tout le monde un peu plus tôt, m'avait suivis pour dorénavant m'aider. J'avais peur. Peur de la mort de cet être. Je priai le miracle, je priai pour que mes recherches ne s'amenuisent pas, et à deux, nous allions bien plus vite. Et puis l'absolution : je vis une main. Pâle, fine, délicate mais mâchée. Des ongles si parfaits que l'on aurait voulu les embrasser. Mais point le temps de réfléchir, de penser, mon rôle était primordial et allait définir la suite des évènements « LUKA ! LUKA TIENS BON ! JE SUIS LA ! » Mais hurler ne servait à rien si la victime était dans le coma. Mon coeur battait à tout rompre, et je n'entendais même plus le crépitement du feu. Les gens voulais sortir, partir, essayaient de me tirer avant de s'en aller, mais je ne bougeais pas, fier comme un roc, continuant de déblayer la zone. L'homme à mes côtés tentait de sécuriser le reste pour ne pas que plus de plafond ne s'effondre.

    Et puis plus qu'une main je vis le bras, le torse, la tête protégée par un autre bras, mais celle-ci saignait. Mais il était en un seul morceau. Vivant, mort, je ne savais pas, tout ce que je savais c'était qu'il fallait que je me tire, et ce fut fait en moins de temps qu'il ne fallait pour le dire. Ayant attrapé le seigneur par la taille et les genoux, je le tenais serré contre moi, recroquevillé. Du sang, de la terre, de la poussière, tout hantait mon corps, et parsemait ma peau d'horribles marques, mais peu importait, c'était dans ces moments là où je ne pouvais plus penser à moi, mais a celui qui avait tan fait pour moi et que j'étais en train de perdre.
    Dehors, les gens se dispersaient comme des fourmis, sans s'organiser. Personne ne revenait, tout le monde fuyait. Ils allaient tous mourir, il fallait qu'ils s'arrêtent immédiatement et reviennent, ils ne pouvaient pas résister sinon. Mais ce n'était pas le moment, personne n'écouterait et moi je préférai Luka a tout ces débiles mentaux.
    Alors que je le tenais dans mes bras, pendant que la nuit pointait, je vis la bâtisse s'effondrer sous les flammes de l'enfer qui brûlèrent absolument tout. De la cendre. Même la pierre était totalement carbonisée. J'étais malheureux de voir que dans cette entreprise, tan avaient péris, et de bons gars...
    Devant moi arriva l'élémental « Merci. Je... Je te remercie de m'avoir sauver. J'sais pas qui t'es mais je te dois la vie, et tu peux me demander c'que tu veux. » Mon regard se faisait vide. Je le regardais sans vraiment le voir « Accompagne moi alors... Et aide moi à le soigner. » Le type ne dit rien, acquiesçant, alors que je me rapprochais du bâtiment qui finissait de brûler. Gardant le vampire près de moi, je m'assis sur le sol, examinant pour voir s'il respirait encore et, heureusement, oui. Peut être pourrait-il se réveiller bientôt... Le type à côté de moi défit certains de nos vêtements pour lui faire des bandages là où il en avait besoin, alors que mes yeux n'arrêtaient pas de scruter son visage. Son visage endormis, ou peut être mort. Et comme si elles étaient arrivées sans que je ne les eusse invité, des larmes perlèrent de mes yeux à ses joues, tombant une à une sur sa peau de porcelaine, pour au final que mes paupières se ferment, comme les siennes peut être fermées à tout jamais...


Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité

avatar
Dim 01 Fév 2015, 22:16


Son nom. Luka. Dans les eaux ténébreuses d'un océan sans fin, il flottait à leur surface. Calme, silencieux, presque à en faire pâlir un mort, il engloutissait tout espoir, toute résistance, toute vaine envie de vivre. Perdurer, survivre, se battre, sourire, aimer.. Tout devenait futile. Rien n'avait plus de sens une fois que la conscience est partie, et qu'il ne reste en son sein, à sa place, que des tas de rébus, des censures morales d'une réalité qu'on ne veut pas affronter. Il errait, triste, sans but. Mais il était calme, posé. Il ne paniquait pas, faisait le vide dans son esprit. Vu d'en haut, il n'était rien de plus qu'une poupée de porcelaine grossièrement drapée dans les plus hasardeux lambeaux et les plus piètres appareils. Une poupée sans vie qu'on aurait jeté là, abandonné. Une dépourvue d'existence, de sens à son existence. Il mourait à petits feu, sans pour autant l'avoir voulu. Son nom. Encore. Quelqu'un le prononçait. Quelqu'un s'arrachait les cordes vocales à le vociférer à tout va. Son corps était lourd, et même bouger sa tête était un supplice, un caprice auquel le corps ne put céder. Ce dernier, criblé d'aiguilles vicieuses de peine intense, ne pouvait répondre aux attentes de son hôte, et tout mouvement était devenu, pour lui, impossible. Un mélange rougeâtre lui collait à la peau, et celle-ci, d'un blanc immaculé d'habitude, se voyait aujourd'hui ensablée, souillée par terre et poussière meurtrières. Son anatomie frêle était lourd, écrasée, malmenée par les nombreux rochers qui le superposaient. Son nom. Une dernière fois. Davantage. C'était assez agréable de sentir cette vague de sentiments extrêmes submerger celui vers qui elle était portée, celui à les avoir enclenché pour ainsi dire. Sentir l'exaltation, la panique, l'angoisse, la peur, l'assourdissement à toute raison dans une voix étouffée par l'inquiétude. Il était heureux de voir.. de comprendre plutôt que cette ombre, invisible, imperceptible pour ses yeux fermés, tenait à cette entité qu'était le vampire. Un certain 'Luka' qui n'était autre que lui-même.

'Son' nom. Il l'entendit une énième fois pendant qu'on le soulevait, qu'on l'ôtait au contact froid, glacial, immuable de la pierre marbrée, de cette muraille impétueuse et impitoyable à s'être écrasée sur lui. Sa punition ? Qui sait, mais il ne reconnaissait aucun crime pour lequel celle-ci aurait pu s'avérer justifiée. Les esclaves libérés, cet homme vivant, le coupable puni, châtié.. Il ne savait pas finalement où les choses avaient mal tourné, mais tout était là, tout se jouait enfin dans cette dernière joute, final affrontement. Le fil de la vie restait tendu, mais à son bout quelque chose s'apprêtait à le couper. L'y arrachant, l'homme l'empoigna, le portant à bout de bras, tout près de son torse, délicatement, comme si, bien que plongé dans un état second, il demeurait la plus belle et fragile des créatures. Cela ne veut pas dire qu'il le ménageait pour autant, car son corps sentait la force de ces mains sans pour autant savoir comment elles étaient disposées. Tout n'était plus qu'un gribouillis, qu'un dessin flou aux traits gros, vulgaire, imparfaits sous les oscillations de cette mer égarée. La course de l'être aux cheveux de neige n'heurtait que peu la sensibilité du vampire, mais ce dernier sentait ses effets. Une représentation loufoque et audacieuse aux encres de chine, aux teintes diluées, au point de créer les plus homogènes tableaux. Il ne faisait plus qu'un car il sentait tout de la même manière, et la présence de l'humain pour lui était un tout, alors qu'il croulait sous une puissance enivrante qui anéantissait ses barrières. L'impuissance, la fatigue, la faiblesse, le sommeil le traînaient vers le bas, tandis que cette envie oppressante de revenir, de retrouver quelque chose de perdu s'affirmait parallèlement.

Des gouttes froides, quoique chaleureuses, perlaient sur son visage, l'inondaient tandis que les siennes restaient fermées, derrière les verrous. Il était toujours là, tout près. Comme pour le rassurer, les paupières, douloureuses, s'ouvrirent dans un lever de rideau tant attendu. Meurtri, le jeune homme prit quelques instants à faire un son, attendant encore de reprendre le contrôle sur sa voix, sur ses subtils effets, et dans un chuchotement il put sortir un 'Jake' informe maintenant qu'il l'avait reconnu. Il se surpris de sa présence. Il avait vu sa vie défiler devant ses yeux, et maintenant au réveil c'était lui qui l'accueillait. Il essaya de se relever, mais une moue de souffrance, un rictus certain vint déchirer ses traits plutôt que le sourire habituel qu'aux yeux des autres pourrait paraître niais, factice, calculé, mais qui en fait n'était que sincère. Son corps allait déjà mieux, quoique ses mouvements s'avéraient plus restreints par les bouts de tissu qui entouraient ses membres. Réitérant l'expérience, il bougea d'abord un bras, puis le second, avant que les deux ne supportent son lourd thorax pour qu'il puisse prendre place debout. Un de ses bras vint enrober le cou de l'humain, cherchant un appui fiable, et qui sait un moyen de se rassurer également. « Merci » Un seul n'était pas assez. Il se devait de lui faire comprendre le grand acte héroïque qu'il venait d'accomplir pour le sauver, car il savait, dans sa torpeur extrême, qu'il avait fait tout cela sans réfléchir. C'était honnête. Sans entourloupe. Portant la seule main libérée sur son visage torturé, accablé, il détailla d'abord les quelques éraflures de son visage, avant de s'intéresser de plus près à ses yeux d'un vert d'eau irisé. « Merci, Jake. Je.. ne m'attendais pas à.. » Peu importe. « Tes yeux sont d'une couleur étrange.. Ils m'apaisent. Ils brillent on dirait. Mais.. » Outre cela, un reflet orangé semblait ne pas s'y refléter. Un qu'il apercevait plutôt, un qu'il avait causé, un qui s'était mêlé à ses torrents de noir et de bleu. Violents. Il chercha du regard, par dessus son épaule, l'architecture de la bâtisse, mais le palais était introuvable. « C'est fini ? » Il n'attendait pas vraiment de réponse à cette question qu'il laissa, exprès, en suspens. Venom n'était pas très loin, scrutant les hordes d'humains, d'esclaves, d'individus déchirants et déchirés, cherchant désespérément son maître, le seul, et le trouva à point nommé. « Aide moi à me lever ou porte moi s'il te plaît » Les cendres, légères, libérées des horreurs commises en ces lieux mais pas des esprits qui y avaient succombé, s'en allèrent dépérir ailleurs, envahir les landes de sable doré. D'ailleurs.. qui aurait dit qu'un simple vol ce serait achevé ainsi..

1072 mots
Revenir en haut Aller en bas
Contenu sponsorisé


Revenir en haut Aller en bas
 

# Les esclaves de Maître Dâ # PV Jake

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Revenir en haut 
Page 2 sur 2Aller à la page : Précédent  1, 2

 Sujets similaires

-
» Les esclaves de maître Da (pv Artemis)
» Event part. II n°V [PV Jake S. K.]
» Une exploration infernale ! [PV Jake S. Kennedy]
» Les esclaves de Maitre Dâ [Nydelia]
» On chante avec le sapiiiiiin 8D [ Pv Jake ]
Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Le pouvoir du Yin et du Yang :: Zone RP - Océan :: Continent Naturel - Ouest :: Désert de Näw-