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 La première Syrkell (Solo)

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Sam 09 Mar 2013, 02:06

Aurélia. C'était elle que je devais rencontrer en premier. Bien entendu, cela faisait des mois que ce génie était apparu, faisant revivre toutes mes ancêtres déchues afin de m'enseigner. Maître To n'arrêtait d'ailleurs pas de me presser d'aller à la rencontre de chacune d'elle, comme si c'était un devoir pour moi d'apprendre de ces femmes. Pourtant, elles ne m'inspiraient pas. Oh bien sûr, j'avais senti le mal entrer en moi lorsque j'avais pensé qu'Iro était peut-être mort mais, à présent que je l'avais retrouvé, le bien irradiait de chacun de mes traits, un peu trop au goût du chat. Je savais que j'avais une mission, une importante mission pour sauver l'honneur de ma famille et que le jour où j'aurai un enfant était attendu de pied ferme par toutes les sorcières déchues de mon clan. Seulement, je n'étais pas faite pour ça, pas faite pour cette vie. Ce que je voulais c'était simplement continuer de vivre avec Alec, voir Iro aussi souvent qu'il m'était donné de pouvoir le faire et coudre pour faire prospérer mon petit artisanat. Oui, je n'avais pas besoin de choses compliquées, la simplicité m'allait parfaitement. Néanmoins, j'étais portée par ce courant, ce courant qui voulait que je devienne une parfaite Lady, une veuve noire perfectionnée. Mon clan me tirait vers le mal quand mon amour pour Iro vers le bien et je n'avais aucune idée de ce qui allait résulter de ce duel constant entre ma volonté et mes obligations. J'avais découvert mon véritable visage et, finalement, je ne pouvais plus me balader avec le vrai moi, une jeune femme rousse. Je n'en avais pas les capacités magiques, ni même l'envie pour tout avouer. « Dépêche toi! ». Voilà, où que j'aille, quelque soit mon but, ma destination, maître To continuait de me presser. Le chat croyait surement que penser était une perte de temps pour moi qui n'était même pas bonne à produire une étincelle de magie, mais je me posais beaucoup de questions et il semblait incapable de résoudre ce problème, si s'en était au moins un. Soupirant, je sortis du manoir Kuro, l'ancien sorcier sur mes talons. La première Syrkell se trouvait dans la forêt des murmures et m'indiquerait où je pourrai trouver la suivante avant de se transformer en esprit de manière définitive. Je ne savais pas ce qu'elle allait m'apprendre mais je n'étais pas si curieuse que ça de le savoir. Si je devais tuer quelqu'un, je pense que je ferai une crise cardiaque avant de pouvoir accomplir ma mission. Enfin, peu importait, je devais suivre les volontés de ma mère, qui refusait d'ailleurs de me dire qui était mon père. Le savait-elle au moins?

Marchant dans la forêt, je suivais les indications de To jusqu'à un arbre qu'il m'ordonna de traverser. Sans chercher à comprendre, je marchai droit devant moi jusqu'à la collision qui n'eut jamais lieu. A la place, je me retrouvai dans une somptueuse pièce, une pièce qui contenait plus de richesses que je n'en avais jamais dans ma vie. J'allais toucher l'une des nombreuses coupes en or massif, sertie de joyaux quand une voix s'éleva dans la pièce. « Si j'étais toi, je n'y toucherai pas. Les plus beaux joyaux sont souvent aussi les plus venimeux. Du moins, c'est ce que chacune des sorcières de notre clan se plait à être. ». Je tournai mon regard vers la femme qui venait de parler, grande, ses formes féminines me faisant presque envie. C'était vrai que j'étais un peu maigrichonne et, comme si son intention avait été de conforter mes propos, elle précisa : « Enfin, tu es très loin d'être un joyaux. Tu serais plutôt une pierre brute non encore taillée. Tes parents adoptifs ne t'ont-ils pas appris à te nourrir correctement? Tu ferais presque pitié ainsi. Le jour où tu mettras au monde un enfant, il sera sans doute malade à cause de toi. Enfin, peu importe, l'on m'a rapporté que tu n'étais pas encore prête et l'éducation sexuelle n'est guère de mon ressort. Tu apprendras cela avec la prochaine Syrkell, Camélia. ». Je ne savais pas quoi dire, mes joues me brûlant depuis qu'elle avait commencé à parler de mon physique. J'avais honte. Et puis, cette honte ne descendit nullement lorsqu'elle prononça les mots « éducation » et « sexuelle ». Pourquoi moi? pensais-je. Je n'avais rien demandé en réalité, je n'étais qu'une simple fille qui essayait de vivre sa vie du mieux qu'elle le pouvait. Quoi lui dire? Comment lui répondre alors que j'avais l'impression qu'elle savait déjà tout de moi. « En tant que fantôme, on peut avoir des enfants? ». Question idiote mais je me l'étais déjà posé auparavant. Après tout, si deux esprits se rencontraient, ils pouvaient normalement se toucher non? Quoi qu'il en soit, le regard noir de celle-ci me fit comprendre que non. Bien, notre rencontre allait me plaire, je le sentais. J'en avais déjà marre, le petit côté maléfique en moi semblant vouloir se rebeller contre les conventions et les ordres des femmes de mon clan qui me prenaient pour une idiote. J'étais peut-être une idiote mais le seul espoir qui leur restait pour reformer le clan malgré tout. Encore une fois, je n'avais rien demandé.

Aurélia soupira, finissant par me faire signe d'avancer vers elle. « Camélia aura beaucoup de travail mais peu importe, le mien est tout autre. Connais-tu l'histoire de notre clan et les principales caractéristiques des femmes y appartenant? ». « Plus ou moins. ». « Bien, dans ce cas, tu dois savoir que notre chevelure peut se transformer en serpents venimeux. ». Je le savais mais mes cheveux n'avaient jamais fait pareille chose, et j'espérai qu'ils ne le feraient jamais. Pourtant, elle, ça n'avait pas l'air de la déranger, sa chevelure russe se changeant en un véritable nid à vipère. Elle m'effrayait. « Et tu dois savoir également que nous excellons en nécromancie, un don que tu possèdes toi aussi. ». J'avais été témoin de ce don lorsque les morts vivants avaient attaqué, lorsque j'avais eu tellement peur que j'avais réussi à en contrôler un grand nombre sans comprendre la source d'un tel pouvoir. Mon héritage, tout simplement. « Oui. ». Je n'avais rien d'autre à répondre, étant d'une nature timide et réservée. La femme sembla satisfaite de ce oui, gesticulant soudainement dans la pièce, levant les bras en l'air. Etonnée, j'attendais qu'elle m'explique, mais lorsque je vis deux ombres se lever parmi les montagnes d'or, je compris qu'il s'agissait de zombies. Enfin, des morts plus précisément, sans aucune pensée, sans aucun souffle de vie que celui que cette sorcière leur prodiguait. Ils n'étaient rien, que des carcasses doués de mouvements. Je trouvais cette magie effrayante, noire, glaciale. Seulement, elle ne semblait pas de cet avis, prenant plaisir à les faire avancer jusqu'à nous. « Tu vois, ma chère, cet art est le notre. Aucun clan de sorciers, aucun mage noir ne peut contrôler ce don mieux que nous. Peut-être Orion a-t-il été l'exception mais son état actuel prouve bien qu'il n'avait pas les épaules nécessaires. ». Je détestais que l'on me parle de mon ancien maître, tout simplement parce que, moi qui avait vécu à ses côtés, je ne le trouvais pas si horrible que cela. Je ne savais, je ne comprenais pas comment il avait pu être si gentil avec moi, comment je n'avais pu voir sa véritable nature. Elle finit par me sortir de mes pensées. « Cet art requiert un long apprentissage car, perdre le contrôle de ces morts peut s'avérer être fatale. On leur insuffle la vie un instant, une vie qui nous appartient, qui n'est que par notre simple volonté. Mais si nous perdons le contrôle, alors cette vie cesse, dans le meilleur des cas... ». « Et dans le pire? ». « La magie insufflée au mort lui donne vie pour un temps, avec comme seul désir de détruire celui qui le fait se mouvoir, comme si l'esprit de ce corps vide n'appréciait guère le traitement infligé à son ancien corps. ». Elle se tut un instant, baissant ses bras, les corps retombant comme des pantins sans vie sur le sol. « La mort est quelque chose de mystérieux que les sorcières de notre clan ont longtemps cherché à maîtriser. Le statut d'ombre est le meilleur pour la comprendre, mais guère pour l'utiliser. Les ombres se doivent d'être neutres, neutres et torturées. Alors nos femmes ont préféré rester sorcières, la difficulté de la compréhension se faisant ressentir mais l'usage de la mort s'obtenant par la suite : aucune limite, aucune règle. ». Je l'écoutais, ne voyant pas grand intérêt à ces explications. Je n'avais aucune envie de contrôler les morts, de les déterrer, de profaner des tombes. Emilie était une sans âme et je l'aimais beaucoup, je n'avais pas envi qu'elle me voit réveiller des corps sans vie qui, eux, avaient au moins su trouver le repos. Je voyais bien que son état la torturait, qu'il n'était pas facile à vivre tous les jours et je n'avais aucune envie de lui faire assister à pareil spectacle.

Aurélia fit une pause dans ses explications, me fixant d'un regard sévère avant de se radoucir un peu. Elle avait vu mon désintérêt pour ce qu'elle me racontait et, elle me questionna alors. « Tu n'es pas intéressée par le pouvoir, n'est ce pas? ». Je lui fis signe que non de la tête, comme si j'avais peur de me faire réprimander si je le disais trop fort. « J'étais comme toi quand j'étais jeune. Seulement, plus le temps passe, plus l'on comprend que le pouvoir est indispensable. Si tu veux protéger les personnes qui te sont proches, tu dois posséder une puissance nécessaire. Quel que soit le chemin que tu choisis d'emprunter, tu ne pourras être réellement libre que lorsque ta force surpassera celle des autres. ». « Je suis incapable d'user de magie. ». Elle prit alors un air mystérieux, me fixant de son regard ambré. « Le papillon a été chenille avant de devenir aussi beau qu'il n'est. Les fleurs ne sont que des bourgeons dans un premier temps. Je suis sûre que ton heure viendra, lorsque ton père mourra. ». Je la contemplais alors. « Il était toujours vivant? ». « Je n'en sais rien. Ta mère n'a jamais voulu me dire qui il était et personne ne l'a jamais vu. Mais si tu avais reçu sa puissance, peut-être que ta magie se serait développée? ». Oui, elle avait raison sans doute. Je ne le savais en réalité. Peut-être avait-il trouvé un moyen de déjouer les machinations de mes semblables? Peut-être était-il mort le jour où le navire avait brûlé et que mon blocage magique résultait du fait qu'il m'ait donné une trop grande puissance alors que je n'étais qu'un nourrisson? Pourtant, lorsque j'avais senti le mal s'insuffler en moi, ma magie s'était révélée, comme si elle n'était sensible qu'à cette facette de ma personnalité. « Il est temps pour toi de partir. J'aurai eu beaucoup de choses à te dire mais, dis toi que la prochaine Syrkell que tu rencontreras ne manquera pas de te traumatiser. Tu devras te rendre à Aeden pour la rencontrer. Elle t'apprendra l'anatomie d'une façon que moi-même je n'aimerai pas employer de nouveau. Il te suffira d'entrer dans une maison semi abandonnée avec la sculpture d'une femme méduse sur dessus de la porte. Bonne chance pour la suite. ». Et elle disparut alors que je me retrouvais en compagnie de maître To dans la forêt des murmures.

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