Dans le palais des Orishas, à l'intérieur d'un bureau se trouvait deux orishas. Lison penchée en avant, avait les deux mains posées sur le bureau, prenait ses aises, comme à son habitude.

« Bon, voilà ton bureau. » annonça-t-elle avec son éternel sourire de gamine « J'ai le regret de te dire que tu vas y passé pas mal de temps. Si tu savais le nombre de lettre qu'on reçoit par jour... Sans parler de toute la paperasse qui va avec. Mais je voudrais pas te décourager. Ici tu pourra avoir tout ce que tu souhaites pour travailler dans les meilleurs conditions possible. Tu n'auras qu'a demander. »

Lison se releva et fit le tour de la pièce, scrutant dans les moindres détails la pièce comme si elle la découvrait pour la première fois. Elle en profitait pour réfléchir à ce qu'elle aurait oublié de lui dire, mais rien ne lui vint. Si Cocoon avait une question, il n'aurait qu'à la poser. Une fois son tour terminé, elle se tourna vers le grand de la guerre et déclara :

« Aller, pause ! On va faire un tour en ville ! J'entends déjà les gens jacasser sur nous : Oh mais c'est qui le mec qui accompagne l'orishala ? Ce serait pas le remplaçant de Grey ? »

Lison leva les yeux au ciel, désespéré à l'avance de tous ses cancans. Hélas, elle ne pouvait pas passer à côté si facilement. Ah moins de changer d'apparence. A cette idée, elle eut un petit sourire, mais se ravisa. Elle n'aimait pas mentir sur elle. Et puis il fallait bien que les habitant connaisse le nouvel Eshu de la guerre. Qu'ils parlent ! Temps pis, elle n'y ferait pas attention.

Sur ce, elle sortie de la pièce de sa démarche féline, presque pressée. Il faut dire qu'elle avait passé trop de temps enfermée à faire visiter les locaux à son ami, que l'air du dehors commençait à lui manquer sérieusement. A l'extérieur, il commençait à faire nuit. Elle écarta les bras et respira une grande bouffé d'air frais. Elle se retourna pour faire face à Cocoon en lui offrant un immense sourire. Déjà tous les regards étaient tourné vers eux et chuchotaient. Lison les ignora, elle avait l'habitude. Être l'orishala impliquait bien des choses, elle n'avait le choix de faire avec.

« Ça fait du bien non ? » demanda-t-elle sachant à l'avance que l'orisha n'était pas du genre à exprimer si simplement ses émotions.

D'un geste furtif, elle lui prit la main comme elle en avait l'habitude. Cette fois, c'était sûr, ça aller jaser. Mais s'il le fallait, elle leur offrirait son plus beau regard noir pour les faire taire. C'était sa ville, elle y faisait ce qu'elle voulait non ? Puis, elle l'entraîna dans une rue. Elle marchait relativement vite, telle une gamine impatiente d'aller dans un endroit génial. Cette ville était simplement géniale pour elle... alors forcément.

« Dit moi, ça ne t'inquiète pas trop ces nouvelles responsabilités ? » Demanda-t-elle pour engager la conversation. Cependant, sa question n'était pas innocente. S'occuper d'une armée entière n'était pas de tout repos. Il fallait absolument qu'il s'y sente à sa place. Elle plongea son regard dans le sien, comme pour le percer à jour. « Si tu as la moindre inquiétude, tu m'en fais part, d'accord ? »

Ils arrivèrent sur la place Antarès. L'endroit de la ville qu'elle préférait. Elle avait des tas de souvenirs ici. Des heureux, comme lorsqu'elle avait vaincu son ami Hikari à leur combat d'enfant. Et des moins heureux, comme lorsqu'elle avait fait croire à toute la ville que le seigneur de la nuit l'avait assassiné. Elle fit joyeusement le tour de la place, lorsque son regard tomba sur un homme assis seul sur un banc. Elle n'avait même pas besoin de son don d'empathie pour comprendre que le pauvre homme n'était pas heureux du tout. Il avait le regard triste et perdu dans le vague. Elle ne l'avait jamais vu ici. Cela ne voulait rien dire vu qu'elle ne pouvait pas se rappeler de tous les visages des habitants de la ville, mais il y avait des chances qu'il soit un voyageur. En tout cas, il avait l'air perdu. Aujourd'hui, Lison était de très bonne humeur et elle trouvait très injuste de voir une personne ne pas l'être. Elle pouvait peut être changer ça. Elle lâcha soudainement la main de Cocoon, qu'elle abandonna et trottina jusqu'au banc de cet homme seul et perdu. Elle s'asseya doucement à ses côtés et pendant quelques instants elle ne dit rien, regardant dans la même direction de l'inconnue comme pour essayer de le comprendre.

« Bienvenue à Megido » déclara-t-elle en se tournant vers lui pour lui sourire. « Dites moi si je me trompes, mais vous avez l'air un peu perdu »

Avec un peu de chance, il ne connaissait pas qui était l'orishala, elle pourrait être à 100% naturelle.

-Tout ce que je veux ? 

« Hum, hum » Répondit Lison en acquiesçant, le sourire jusqu'aux oreilles.

Il ne perdait jamais le nord celui-là. Et elle non plus à vrai dire. Il lui assura ensuite qu'il n'y aurait pas de problème, ce qui la soulagea quelque peu. Un Orisha avait besoin d'un endroit où travailler à son goût, sinon ça devenait vite insupportable.

En tan que nouvel Eshu de la Guerre, penses-tu vraiment que je serai souvent ici ? Je pensais que je serai sur le terrain, avec les miens, non ? 

« Oh et bien ça c'est toi qui gère. Si tu as besoin d'être seul pour élaborer une stratégie par exemple... » Elle pointa du doigt les cartes du monde qui étaient rangées dans un coin de la pièce. « Sinon il y a des chances que tu sois plus souvent dans la salle de réunion c'est vrai. Mais comme je te l'ai dis tu auras pas mal de courrier à éplucher, notamment pour les lettres des personnes qui souhaitent s'engager dans l'armée où les requêtes d'orishas qui demandent une intervention militaire. Et bien sûr, tu seras souvent sur le terrain. Après c'est toi qui voit comment tu veux travailler. Tu peux toujours reléguer les tâches « écrites » à quelqu'un d'autre... » Elle fit une petite grimace « bien que je ne te le conseil pas... C'est pas très bien vu. »

Une fois sortie d'entre ses murs étouffants, l'orisha la rassura une nouvelle fois. Il n'était absolument pas inquiet et Lison devait bien avouer qu'elle en était impressionné. C'était beaucoup de changement dans sa vie, et cela ne semblait pas l'ébranler. Elle se surpris à le regarder marcher, les yeux illuminés. Toutefois il était vrai que Cocoon était quelqu'un de plutôt sûr de lui, sans pour autant être naïf. Tout ça ne faisait que renforcer l'étrange attirance qu'elle avait pour lui.

-Je t'ai toujours fais part des problèmes, ça n'est pas prêt de changer. 

Lison acquiesça dans un sourire, cette remarque lui faisait plaisir. Elle ne le connaissait pas vraiment bien, mais ses dons lui disaient qu'il était plus que sincère, du moins pour tout ce qui concernait le boulot. Il avait confiance en elle au point de lui faire part de ses doutes et ça, c'était un bon début pour une relation qui risquait de durer.

Une fois face à cet étrange inconnue l'orishala attendit une réponse de sa part qui mit un peu de temps à arriver. Cependant, la jeune femme était plutôt du genre patiente, et elle se contenta de sourire pour l'inciter à parler. Les bras tendu, les mains posées sur ses genoux, elle attendait telle une fillette heureuse. Seulement, elle eut tôt faire de comprendre qu'elle ne laissait pas indifférent ce jeune homme qui la regardait avec insistance. Il était difficile de savoir comment agir dans ce genre de cas. Elle était venue le voir dans l'espoir de l'aider, mais voilà qu'elle lui faisait perdre tous ses moyens. Ce n'était pas ce qu'elle avait souhaité.

« Hum... »

Ne sachant quoi dire de plus, elle se recula, laissant ses épaules s’affaisser, et son sourire s'effacer légèrement. Elle attendait toujours avec patience la réponse de l'inconnue mais elle était tout de même un peu plus mal à l'aise. En temps normal, elle se serait peut être amusé de cette situation, jouant de ses charmes pour le troubler encore plus, comme elle l'avait fait avec son mari lors de leur rencontre, mais avec Cocoon à ses côtés, elle n'en avait pas vraiment envie. Et puis, cet homme aux cheveux mal coiffés et guenilles semblait tellement démoralisé, qu'elle ne préférait pas l'enfoncer.

Finalement, au bout d'un certain temps, il sembla enfin se décider, non sans mal, à prendre la parole. Lison afficha de nouveau un grand sourire, comme un soulagement.

" En fait je suis ici pour chercher des compagnons. J'ai besoin d'aide et je cherche des gens de confiance qui sont relativement ouvert d'esprit. "

Et bien, quel étrange mission qu'il s'était donné là... En effet, il devait vraiment être au fond du gouffre pour en venir à faire une telle requête. L'orishala se considérait plutôt comme quelqu'un de confiance et d'ouverture d'esprit, mais elle avait un mauvais pressentiment. Pas qu'elle se méfiait de cet inconnu. Sans vouloir l'offenser, il ne dégageait pas une aura très puissante, mais elle avait l'étrange impression qu'il cachait une secret pas très agréable à porter. Heureusement, la jeune femme était curieuse, et elle avait hâte d'entendre la suite. Le seul problème, c'était Cocoon. Elle lui jeta un petit regard désolé. Elle le sentait un petit peu ennuyé d'être ici. Elle se promit alors de trouver une alternative très bientôt.

« Et bien, je peux peut être t'aider... quel genre d'aide souhaiterais-tu au juste ? »

Mais à peine eut elle finit sa phrase, qu'il se leva comme deux hommes, renversa le banc et la faisant tomber par la même occasion. Heureusement, elle réussit à retomber sur ses jambes in extremis. L'inconnu qu'elle avait en face d'elle n'était plus le même homme. Il n'avait plus peur et semblait tuer tout le monde avec son regard. Lison ne savait plus quoi faire, elle n'osait d'ailleurs rien faire à part lancer des regard inquiet à son ami. Elle faisait face à un drôle dédoublement de la personnalité. D'ailleurs le « gentil » sembla se réveiller pour dire au « méchant » de s'en aller. C'était plutôt une situation fascinante pour Lison. Elle avait déjà entendu parler de ce genre de chose, mais ne l'avait jamais vu en vrai.

Ne sachant pas exactement qui avait reprit le dessus, il finit par s'enfuir en courant dans l'une des rues de la ville. L'orishala osa enfin bouger et s'approcha de Cocoon, inquiète.

« Il est possédé par un démon n'est-ce pas ? » Elle regarda l'homme disparaître dans une rue perpendiculaire. Puis, étrangement, un sourire malicieux apparut sur son visage. Ce n'était pas vraiment le moment, mais disons qu'elle était vraiment de trop bonne humeur aujourd'hui pour être totalement affecté. Une idée venait de lui traverser l'esprit « Si le démon est encore en train de contrôler son corps, alors le mieux est de l'arrêter avant qu'il ne devienne dangereux... On dirait que ton travail commence plus tôt que prévu. Ca ne devrait pas être trop dur pour toi, il n'est pas très puissant. Tu le rattrapes, tu l'arrêtes et tu l'emmènes au palais. » Elle se hissa sur la pointe des pieds pour lui faire un bisou furtif sur la joue pour se faire pardonner. Puis, elle conclut d'une voix malicieuse « Je t'attend là bas... Bon courage... »

Sur ces mots, elle laissa un échapper un rire amusé. Elle le faisait encore tourner en bourrique. De toute façon, c'était ce qui l'attendrait dans les jour à venir, donc autant commencer maintenant. Puis, elle disparut pour réapparaître assise sur le marche du palais.

Lison était très patiente et cette attente ne lui était pas difficile, bien au contraire. Assise ainsi sur une marche d'escalier du palais, elle observait les gens passer. Certain se courbait même pour la saluer. Et bien qu'elle n'appréciait pas forcément autant de respect, elle leur répondit par un sourire amical et bienveillant. Il faisait beau, ça ne faisait qu’amplifier ça bonne humeur. Le temps passa plutôt vite et Cocoon fut vite de retour avec l'homme fou à bout de bras. Un immense sourire ravie étira ses lèvres. Elle éprouva tout de même une certaine satisfaction à s'être fait obéir si docilement. Être Orishala avait tout de même des avantages non négligeables. Elle se leva donc pour l'accueillir comme il se devait. Le bronzé arrivé à son niveau, il déclara :

-Voilà, je me suis assuré qu'il ne fasse plus rien de complètement stupide...

Ne perdant pas un centimètre de son sourire satisfait, elle effleura le bras de Cocoon, ou plus précisément ses muscles saillants d'un regard envieux. Puis, elle passa furtivement sa main sous son T-Shirt pour faire de même avec ses abdominaux.

« Tu es sii foort » souligna-t-elle d'une voix mielleuse et surtout moqueuse.

Elle se moquait légèrement de lui, mais cela ne l'empêchait pas de le trouver fort quand même. Cependant, à peine eut elle le temps de dire ces quatre mots, que le fugitif prit la parole. D'abord Lison fit les gros yeux. Cela faisait bien longtemps que quelqu'un ne l'avait pas insulté de la sorte. La souveraine n'était pas spécialement susceptible, mais venant d'un fou furieux, elle l'était encore moins. Très vite, son sourire revint, à la limite d'éclater de rire. Finalement, elle ne put même pas se retenir, et elle se plia en deux de rire. Entre temps, Cocoon eut le temps de lui flanquer le coup de poing de sa vie en pleine figure. Une fois de plus, les éclats de Lison se stoppèrent net et elle jeta un œil à son ami, interloqué. Elle n'osa rien lui dire. Il n'était pas obligé d'y aller si fort tout de même ! Mais après tout, il l'avait traité d'homme sans cervelle. C'était tout à fait légitime d'un côté. Son fou rire revint finalement, mais cette fois elle tentait de le retenir tant bien que mal. En fin de compte, elle prit la paroles comme si l'Eshu n'avait rien fait de choquant.

« Oh mais c'est que je t'aime bien toi ! Pour une fois qu'on ne se force pas à me dire des choses gentils, au moins toi, tu es quelqu'un de franc, ça fait plaisir ! »

On aurait put croire que c'était de l'ironie, mais non. Lison disait la vérité. Le seul truc qui la dérangeait, c'est que ce démon semblait prendre le pas sur le l'orisha, le décrédibilisant totalement. Son empathie lui disait que l'autre était plus gentil et qu'il luttait pour reprendre place. Cette situation devait être très difficile pour lui. De plus, cet être maléfique se croyait plus malin et plus fort que tout le monde et elle se ferait un plaisir de le remettre à sa place. Il était sûrement dangereux pour la ville et elle préférait ne prendre aucun risque. Et puis, elle voulait aider l'orisha à retrouver sa place. Le fou rire totalement passé, son sourire disparut pour de bon. Elle le foudroya du regard et son visage devint grave. La souveraine était du genre à passer d'une émotion à une autre en un temps record. Elle l'attrapa brutalement par le bras, concentrant son contrôle des énergies dans ses bras pour le maîtriser. Elle aussi pouvait être très forte. Liant les mains du démon dans son dos avec des chaînes indestructibles, elle le poussa pour l'emmener à l'intérieur du palais.

« Néanmoins, je n'apprécie pas que tu voles le corps d'un de mes sujets pour semer le chaos dans ma ville, donc je te conseil de le laisser revenir rapidement sinon tu risques de croupir aux cachots pendant longtemps. »

Elle n'avait pas dit explicitement qu'elle était l'orishala, mais s'il n'était pas totalement débile, il pouvait le comprendre. Une fois à l'intérieur du Palais des Orishas, Lison poussait toujours l'inconnu fou vers les escaliers qui descendait dans les cachots. Une fois à l'intérieur, tout devint vite lugubre. Aucune lumière du jour, l'humidité, des rats s'enfuyant au plus vite dans les fissures des murs, des gémissements de prisonnier. Cela faisait froid dans le dos. Toutefois, l'orishala avait l'habitude. Elle était peut être la représentante de la liberté, si une personne ne méritait pas la liberté, elle n'avait aucun scrupule à l'enfermer dans un tel endroit. Cherchant rapidement une cellule vide, elle le jeta sans ménagement à l'intérieur, et refermant immédiatement la porte à clé. Une fois cela fut fait, elle regarda à travers le judas et le mis en garde :

« Fait signe lorsque tu auras décidé de redonner le corps à son vrai propriétaire ! »

Revenant sur ses pas, elle rejoignit Cocoon qui n'était finalement pas très loin. Son sourire revint aussi vite qu'il était parti. Elle passa sensuellement ses bras autour des hanches du géant et lui fit un sourire charmeur.

« C'était pour mon honneur ce coup de poing ou pour ta fierté ? » demanda-t-elle malicieusement.

Peu important la réponse, finalement elle s'en fichait un peu. En effet, cela ne l'empêchait pas d'apprécier cette démonstration de force et de haine masculine qui avait un côté plutôt excitant. Elle le trouvait tellement séduisant.

Spoiler:

Lorsque Cocoon emmena l'orisha, et vint se poster debout, près de Lison, il était quelques peu énervé. Ouais, ce type lui avait donné du fil à retordre, dans le sens où il n'était jamais très heureux de se fourrer dans un sac d'ennuis, et faire du social avec des cas désespérés. Alors sans ménagement il dit :

« Non mais sérieusement... T'es sûre qu'il est de chez nous lui ? »

Un peu contrit, Cocoon se gratta l'arrière de la tête avant de poser à nouveau ses yeux bicolore sur sa souveraine. Elle était simplement radieuse. Pleine de vie, de joie, et de douceur. Du moins avec lui. Mais il s'en fichait, ça lui allait. Un flash apparu dans sa tête, de la dernière fois où ils s'étaient retrouvé tous les deux, et il disparut aussi tôt. Pendant que le type se contorsionnait à côté d'eux, Lison taquinait Cocoon avec une voix charmante, mielleuse et moqueuse. L'orisha s'apaisa ainsi seul en la voyant, et eu un choc électrique quand elle le toucha. Comme à chaque fois. Il sentit ses petits doigts fins soulever son éternel débardeur pour venir sentir sa peau brune barrée de sa cicatrice.

Mais le moment s'arrêta rapidement quand leur "confrère" s'arrêta de bouger pour leur cracher son venin à leur visage. Cocoon était calmé, mais la colère revint à lui comme un poing dans la tronche. Poing qu'il ne pu d'ailleurs s'empêcher de garder pour lui, et qu'il se sentit obligé de partager avec le-dit orisha. Lison riait, puis s'arrêtait, pour se remettre à pouffer. Elle était vraiment de bonne humeur.
Alors elle s'adressa directement a lui, constatant son dédoublement de personnalité, plutôt troublant. S'attaquer de la sorte à l'Orishala et à son garde du corps -le seul et l'unique !-, de cette manière, ce n'était pas très intelligent de sa part. Pourtant, ces deux là, ils reflétaient la puissance à l'état brut.

Prenant alors les devants, elle se fit sérieuse, maitresse de la situation, et enchaina le type de manière à le pousser, jusqu'aux cachots. L'orisha se délecter de voir Lison sous toutes ces facettes en même temps, et encore plus de savoir qu'il en connaissait bien plus, alors que d'autres ne s'en doutaient même pas...
Restant non loin de l'entrée, à la lumière, il la vit s'éloigner avec le fou furieux, avant de l'enfermer dans une des cages à barreaux, et ressortir immédiatement. L'ultimatum était lancé cependant, Cocoon n'était pas sur que la bête rende le corps à son propriétaire.

Quand Lison revint vers lui, laissant ainsi les cellules et cris plaintifs derrière elle, il murmura :

« Je pense qu'on va se faire avoir dans pas longtemps... »

Mais il ne prit pas soin d'expliquer quoi que ce soit. Alors qu'il avait le regard dur, fixé sur la porte, menant au couloir noir, il sentit la jeune femme s'enrouler autour de lui. Baissant la tête, il vit son visage radieux, comme si elle n'avait jamais été sérieuse, et ses bras autour de ses hanches. Elle respirait la sensualité.

Citation :

« C'était pour mon honneur ce coup de poing ou pour ta fierté ? »

Se sachant dans un couloir désert, où ils n'étaient que tous les deux, il se mit à sourire. C'était le genre de cadeau précieux qu'il n'offrait à personne, mis à part quelques élus. Une élue dans ce cas là. Montant une main sur sa joue, et mettant l'autre sur sa taille, il se courba un peu pour dire, plus doucement, presque langoureusement :

« Peut être les deux... Et puis, je sais que tu aimes voir à quel point je suis "sii fort". »

Souriant un peu plus, il fit exprès de reprendre les termes et le ton, exagérément, de Lison de tout à l'heure. C'était sa façon à lui de la taquiner.
Tout en parlant, il s'était rapprocher d'elle. Tellement que leur visage n'était qu'à un centimètre l'un de l'autre, et que l'alchimie qui s'était créé, au tout début de leur rencontre, se recréa et reprit vie, pour donner tout à coup du sens à cette relation. Alors il ne résista pas, et l'embrassa. Il plaqua ses lèvres brunes aux siennes, pendant que les prisonniers, et surtout le nouvel arrivant, criaient pour qu'on les sorte d'ici.
A chaque fois, l'explosion de saveur était la même et s'il s'était écouté, il l'aurait déjà collé contre un mur, en faisant glisser ses mains sur tout son corps. Mais il réfréna cette fièvre, ne se contentant ainsi que de baisers passionnés mais fugaces.

Faire apparaître un sourire sur le visage de Cocoon alors qu'il venait tout juste d'être énervé, ça, ça relevait de l'exploit ! Les charmes de Lison étaient vraiment efficace aujourd'hui ! D'ailleurs, il ne put résister contre l'envie de l'attirer contre lui et ce n'était pas elle qui allait le repousser, certainement pas. Elle lui souris en retour tendis qu'il répondait à sa question.

« Bah tiens... » répondit elle sans y croire une seconde.

Les deux, c'était trop facile comme réponse. Néanmoins, il n'avait pas tort concernant sa dernière remarque. Plongeant son regard dans le siens, elle attendit impatiente, comme si elle savait déjà ce qu'il allait faire. Elle accueillit son baiser avec délice et malice, jouant rapidement avec ses lèvres. Les baisers de l'Eshu était un vrai plaisir d'adolescente. Hélas, les bonnes choses ont une fin. En effet, une étrange sensation négative alarma la jeune femme. S'éloignant doucement des lèvres de son ami, elle regarda derrière elle. Elle ne vit rien d'anormal, en revanche, son pouvoir du contrôle des énergies lui disait qu'une énergie bien négative s'étendait dans les cachots et provenait – évidemment – du nouveau venu. Cela ne l'affectait pas, mais cela l'agaçait que le pauvre démon ne capitule pas si facilement et qu'en plus, il les dérange dans un tel moment de... partage. Et comme si ça ne suffisait pas, il la cherchait, il exigeait même la voire en tête à tête. Alors là c'était la meilleure ! Finalement, elle se tourna vers Cocoon, le visage reflétant un certain sadique qu'il n'avait sûrement encore jamais vu chez elle.

« Que dirais-tu d'une petite séance de torture mentale ? »

A ces mots, prenant la main de son Eshu sans lui demander son avis, elle les téléporta directement dans la cellule du perturbateur. Le fou serait sûrement déçu de les voir tous les deux dans sa cellule, mais c'était ça qui était génial. Lison chercha le regard du détenu, lui prouvant par ses yeux haineux que maintenant elle ne rigolait absolument plus.

« Je n'ai pas vraiment le temps pour discuter... » lâcha-t-elle sèchement « En revanche, j'ai plus le temps pour ça... »

Elle usa alors de son contrôle des sensation afin de faire croire au démon que chaque parcelle de sa peau était en train de brûler comme dans un brasier géant. Il ne manquait plus que le grésillement de la peau qui cuit et les flammes orange pour que ça paraisse plus vrai que la réalité. Tout ce qu'elle espérait, c'était que l'orisha qui normalement ne pouvait pas contrôler son corps, ne ressentait pas cette douleur. Dans le cas contraire, elle était désolé pour lui, mais c'était pour son bien. Elle trouverait bien quelque chose pour se faire pardonner. Elle en profita pour jeter un regard à Cocoon pour l'inciter à se faire plaisir aussi. Elle fit durer la torture seulement cinq petites secondes. Cela semblait peut, mais croyez le, il n'y a pas plus douloureux que de se sentir brûler. Ainsi, cette torture terminé, elle enchaîna sur l'opposé, faisant en sorte qu'il est si froid qu'il ne puisse plus bouger. Ceci dura plus longtemps, soit vingts secondes. Finalement, elle estima que c'était suffisant. Si avec ça il n'était pas encore assez faible pour laisser la place à l'orisha, elle partirait pour la nuit avec l'Eshu et pour de bon.

« Tu es pathétique... » constata-t-elle avec mépris. Puis elle ajouta d'une voix plus calme, estimant que la menace suffirait à le faire plier : « Maintenant laisse l'orisha revenir sinon je te prend toute ton énergie. »

Sentant le profond agacement de Cocoon à ses côtés, elle tourna la tête vers lui pour lui offrir son plus jolie sourire. C'était incroyable la façon dont elle pouvait passer d'une émotion à une autre.

«  T'inquiète pas, tout à l'heure je m'occuperais convenablement de toi pour te faire oublier tout ça » précisa-t-elle d'une voix charmeuse.

Cette phrase était pleine de sous entendu, à lui de l'interpréter comme il le voulait.

hrp:

Le doux baisé déposé sur le front de Lison lui fit plaisir. Au moins, elle avait réussit à faire en sorte qu'il ne soit pas trop agacé de cette situation des plus merdiques. Toutefois, il sembla pressé de quitter les lieux car il lui proposa de s'en aller, car de toute façon, l'homme ne se calmerait pas. L'orishala fit la grimace. Elle était plutôt partagé. D'un côté, elle avait cette espoir fou qu'après toutes ses tortures, le démon laisse enfin la place à l'orisha. Or d'un autre côtés, elle était de l'avis de l'Eshu. Et puis elle avait bien envie de faire ce câlin tout de suite.

Néanmoins, un événement perturba les plans de Cocoon. Le pauvre sembla revenir à lui. Il vacilla sur lui même avant de prononcer un « merci » presque inaudible, pour ensuite s'évanouir au pied de Lison. Celle-ci haussa les sourcils, perplexe et quelque part, un peu inquiète. Il semblait finalement que l'orisha ait payé les pots cassés de son double maléfique. En même temps, ils partageaient le même corps. Elle leva les yeux au ciel en soupira d'exaspération. Ce type était réellement fatiguant. Néanmoins, il l'intriguait franchement et elle était de plus en plus tiraillée entre le fait de partir avec Cocoon pour se détendre un peu et venir en aide à ce pauvre malheureux. Finalement, la balance pencha pour l'évanoui. Elle l'avait torturé après tout, elle se devait de le remettre sur pied. Et puis m*rde, elle était trop curieuse d'en savoir plus de toute façon. Il fallait qu'elle discute un peu avec lui. Se tournant gravement vers son Eshu préféré, elle lui expliqua :

« Tu peux y aller si tu veux. Rentre chez toi, va te reposer. Enfin fait ce que tu veux. Je vais m'occuper de lui encore un peu... » elle réfléchit quelques secondes avant d'ajouter. « Il faut que j'en sache plus...Je suis vraiment désolé de t'abandonner là... » puis elle lui offrit un sourire rassurant. « Et bien sûr, si ce soir tu veux toujours de moi, je serais là pour t'offrir ce que tu mérites. Et ne t'inquiète pas, je serais le maîtriser en cas de problème. » conclut elle en pointant le fou du doigt.

Résigné, Cocoon s'en alla, laissant Lison et l'évanoui dans cette cellule glauque. La jeune femme soupira une nouvelle fois. Pauvre homme. Il y en avait qui n'était pas gâté par la vie. Elle se pencha pour lui toucher l'épaule et la seconde d'après, ils étaient tous les deux dans la salle de torture grâce à son pouvoir de téléportation. L'endroit était encore moins accueillant que la cellule. Du sang à moitié séché collait le sol et les instruments de torture accrochés au mur. Au centre, une chaise articulé avec un emplacement pour les bras et les pieds ainsi que la tête, avec bien sûr, les liens qui allaient avec. Lison n'avait pas forcément l'intention de le torturer, surtout s'il avait réellement repris ses esprits. Mais s'il advenait que le démon voulait revenir la provoquer, alors elle se ferait un plaisir de tâter ses jouets pour le faire souffrir, et physiquement cette fois.

Elle le hissa alors sur la chaise, s'appliqua à l'attacher avec les liens en cuir. Pas trop fort pour ne pas lui faire mal. Puis, elle cella les attaches avec un sort pour qu'il soit impossible pour l'orisha de les défaire de lui même. Ensuite, elle prit quelques minutes pour l'observer et réfléchir à la situation, n'oubliant pas, par la même occasion, de fermer la porte à clé. Elle n'avait pas envie d'être dérangé. C'était donc un Orisha qui était, semblerait il, possédé par un être maléfique. A moins qu'il n'était simplement que schizophrène ? Pour le savoir, elle devait lui poser la question. Tout ça l'intriguait et si en plus, elle pouvait l'aider, c'était encore mieux. Doucement, elle posa sa main sur son front et lui donna assez d'énergie pour qu'il se réveille. Debout, en face de lui, elle le regarda sortir de ses songes en lui offrant un petit sourire qui se voulait rassurant. A tous les coups, il allait prendre peur en voyant qu'il était attaché dans une pièce horrible, alors valait mieux le rassurer tout de suite. Lorsqu'il sembla avoir repris assez d'esprit pour comprendre les mots, elle prit enfin la parole :

« Ça va ? Vous avez mal quelque part ? Je peux arranger ça s'il faut. » demanda-t-elle d'une voix douce. « Vous êtes vous même au moins ? J'aimerais éviter une nouvelle séance de torture pour calmer... ce... cette chose. » Elle regarda autour d'elle, et fit une grimace de dégoût. « Oui... je suis désolé, je vous ai attaché dans notre magnifique salle de torture mais c'est juste au cas où. Si vous restez calme, je n'aurais aucune raison de vous faire mal. Je voulais juste... hum... discuter. » Elle fit une pause pour observer ses réactions et posa une dernière question. « Vous pourriez peut être me dire comment vous vous appelez ? Après tout ce que vous ou votre autre m'a fait, vous me devez bien ça. »