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 Test III ~ Je ne t'appartiens pas ~

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Jeu 11 Oct 2012, 18:24

« Où vas-tu ? » La voix suspicieuse et hésitante d'Alice avait résonné dans l'obscurité de la chambre, et même si je ne pouvais la voir, je savais qu'elle avait les yeux rivés sur moi. Et à vrai dire, elle avait de quoi se montrer méfiante, j'en étais conscient, puisque mon comportement ces derniers temps devait lui paraître des plus étranges, et me surprendre devant la porte au beau milieu de la nuit, prêt à partir, ne devait guère la rassurer. Ces pensées me dérangèrent : j'avais l'impression de la trahir, de la tromper, comme si elle était ma femme et que je lui appartenais, seulement, elle était simplement une amie, certes chère à mon cœur, ma confidente et ma sœur, mais il n'en demeurait pas moins qu'elle n'avait pas à me reprocher de vouloir conserver un semblant de liberté, la seule chose que je m'étais jamais autorisé. La main sur la poignet, la tête presque contre la porte, je n'osais même pas me retourner pour affronter son regard. Lamentable. Je n'étais coupable de rien, et je pouvais bien aller où bon me semblait à l'heure qui me convenait, comme je le faisais si souvent autrefois, avant que je rencontre Alice par inadvertance. Cette ancienne vie d'errance totale me manquait-elle ? Dur à dire. J'étais si seul. Mais n'était-ce pas tout ce que je méritais? Je bafouais jour à après jour les règles que je m'étais moi même imposé, et le feu qui consumait lentement les derniers parcelles d'humanité en mon être se faisait de plus en plus vorace et rapide, il dévorait tout sur son passage, et bientôt, je ne serais plus. Dans le silence pesant qui régnait, j'entendais à peine ma respiration et celle d'Alice, qui attendait le plus patiemment possible une réponse de ma part, et le crépitement de la flamme de la bougie que je tenais devenait le glas d'une culpabilité que je n'aurais pas du ressentir. Je finis par murmurer d'une voix lasse : « Je sors, cette nuit. Je reviendrai vite.» Un chuchotis à peine audible, reflétant certainement tout mon épuisement moral. « Je t'accompagne». Ce n'était pas une question, mais bel et bien une affirmation. Elle avait pris depuis le début l'habitude de me suivre comme mon ombre, où que j'aille, peu importe où je me rendais. Dans les abimes les plus profondes, les enfers ou les lieux paradisiaques, elle me suivait toujours sans réellement broncher. Ceci aussi devait changer. Je lui répondis de la voix le plus douce que je pouvais : « Non Alice. Je sors seul.»

Cette phrase si banale, si innocente et simple devait pourtant avoir un effet considérable. Elle signifiait tellement de choses.... Trois mots changeaient parfois toute une vie, et ce n'était certainement pas ceux là que Mon Ondine aspirait à entendre. J'entendis les couettes bouger, et je sus qu'il était temps pour moi d'affronter le courroux d'Alice. Je me retournais, déjà irrité et posais mes prunelles d'ocres sur la jeune femme qui sortait du lit. Elle s'approcha lentement de moi, à pas de loup, le visage trop neutre pour qu'elle le soit vraiment. Elle finit par me cracher d'une voix pleine de venin : « Tu vas à Maëlith, je me trompe? Tu tiens vraiment à la revoir, ton orine chérie? Qu'est-ce qu'elle a bien pu faire pour t'envouter ainsi, toi ? Tu la connais à peine, elle ne dédaigne presque jamais t'accorder un regard, un sourire ou quelques mots. Et toi, elle t'obsède. Et tes grands principes de vie, tes principes moraux ? Tu les jettes aux orties ?» Je soupirais, agacé. Les poings crispés, je tâchais de contenir la colère que je sentais grandissante en moi : « Tiens donc, et depuis quand te préoccupes-tu des règles que je me suis imposées ? Ne fais pas celle qui s'intéresse au fonctionnement de mon esprit ! Tu es simplement dans tout tes états car une autre femme est dans ma tête. Tu essayes depuis des lustres de me faire plier, mais maintenant que je risque de céder devant une autre … Tu es soudainement plus compréhensible envers mes grands idéaux? A d'autres, Alice, à d'autres. Maintenant, si tu veux bien m'excuser, je vais me balader, vivre ma vie, en faire ce que je veux. Je serais de retour avant demain soir. » Et sur ce, je claquais la porte.

Mais à peine franchissais-je la porte d'entrée de l'auberge que je fus assaillis par un horrible sentiment. Bien évidemment, il m'était dur d'être aussi violent avec Mon Ondine. Elle était si précieuse à mon cœur … J'avais simplement du mal à supporter qu'elle use de mes sentiments tendres envers elle pour me manipuler. Que pouvais-je y faire si l'amour que je lui portais ne lui était pas suffisant ? Pris d'un mal de crâne, je laissais ma tête se poser sur le premier tronc que je vis, me concentrant sur ma respiration. Sans même la voir, je savais qu'Alice m'épiait du haut de la chambre. Très vite, je tâchais de me ressaisir pour continuer ma route. Face à moi s'étendait les immenses plaines d'émeraude, et cachée quelque part, le village que je convoitais. Durant quelques secondes, je contemplais les alentours, l'horizon noire et les quelques étoiles qui scintillaient dans le ciel. L'aube n'était pas prête de se montrer, et mon but était d'arriver aux portes de Maëlith avant elle. J'étais loin d'être certain que Lily-Lune serait chez elle, car après tout, elle était une Reine, avec des obligations et un emploi du temps très certainement surchargé. Et elle ne risquait pas de changer ses plans pour un minable petit rehla qui s'était entiché d'elle. Mais j'avais envie de me rendre à ce village, qu'elle soit là ou non, bien que j'espérais avoir l'occasion de lui parler quelques instants, de boire ses paroles et dévorer son visage. J'avais aussi une lettre que je comptais lui laisser, le cas échéant, et je pouvais toujours discuter un peu avec les autres Orines.

« Oh, Caleb, je suis ravie de vous revoir. Comment allez-vous? Je supposes que vous êtes venu rendre visite à Lily-Lune? Je suis navrée, mon jeune ami, mais elle s'est absentée pour quelques jours. Peut-être voudriez-vous que je lui fasse passer un message?»
Je reconnus l'une des muses du conseil qui m'avait aidé lorsque j'avais défendu le village, quelques temps auparavant. Elle avait une réputation de femme stricte et formelle, mais avec moi, elle s'était toujours montrée aimable et souriante. Déçu, je la remerciais poliment, tout en ajoutant : « Pouvez-vous déposer cette lettre dans ses appartements ? Ce serait gentil de votre part. Et ai-je le droit de visiter plus amplement Maëlith? Ma première visite ne m'avait pas tellement permis d'explorer les environs.» - « Oh mais bien sûr ! Vous êtes le bienvenue parmi nous, Monsieur Suellan. Vous serez tranquille, le village est encore endormis. » Un sourire aux lèvres, je hochais la tête en signe de remerciement avant de m'éloigner, songeur.

Maëlith était vraiment un lieu merveilleux. Tout ici était enchanteur. Elle n'avait pas volé sa réputation de capitale des arts et des beautés. Pensif et rêveur, j'errais à travers les grandes allées, tâchant de reposer mon esprit troublé. Je ne me reconnaissais plus. Et aimais-je ces changements? J'en doutais. Je décidais de ne pas trop m'attarder, préférant repartir au plus vite me réconcilier avec Alice, craignant l'attitude qu'elle aurait à mon égard dorénavant. Ainsi, je passais la matinée et le début d'après midi en compagnie des Orines avant de repartir.

Je me perdais de plus en plus dans mes pensées, et j'avais du mal à sortir du petit monde dévasté qui se dissimulait dans un coin de ma tête. Lily-Lune était la femme parfaite, pour moi, c'était un fait. Mais je ne souhaitais pas perdre mon Alice, amie dévouée et charmante que j'appréciais tellement. Face à un tel dilemme, que devais-je faire? Avais-je réellement le choix ? La petite voix au tréfonds de mon esprit malade me murmura vicieusement « Tu n'as que ce que tu mérites. Tu avais une amie, tu avais le début d'un idylle, bientôt, tu n'auras plus rien. Plus rien.» Et le monstre rit, satisfait.

« Hum... Monsieur, excusez-moi, je crains mettre perdue...» Quelque peu surpris, je relevais les yeux pour les poser sur une charmante créature aux longs cheveux d'une couleur étonnante, qui me fixait de ses grands yeux de biche, d'un bleu profond. Elle était l'air tellement jeune et innocente. Un léger sourire aux lèvres, je lui répondis : « Il est plutôt rare de croiser des passants, dans les environs. Ou alliez-vous ?» - « Partout et nul part, je ne m'étais pas vraiment décidé. Je comptais rendre visite à quelques vieilles amies, mais enfin de compte, j'ai trop honte.» - « Honte? Mais de quoi ? Veuillez me pardonner, je suis indiscret, ces mots se sont échappés seul, cela ne me regarde pas.» - « Ne vous inquiétez pas, cela ne me gêne pas. Cela fait tellement longtemps que je vous observe de loin... Je mourrais d'envie de venir pour parler !» - « Pardon?» Elle rit, souriante et heureuse, tandis que moi, perdu et intrigué, je tentais de comprendre. Je laissais glisser mes yeux sur son visage angélique, et tâchais de trouver son identité avec mes pouvoirs. Voyant que je la dévisageais avec insistance, elle prononça d'une voix douce et chantante : « Je m'appelle Ren. Et dites, vous arrive-t-il de vous poser des questions?» - « Toujours. En ce moment, je m'en pose quelques unes vous concernant.» J'avais la nette impression de me faire mener en bateau. Si j'avais bien ma petite idée en tête, je n'en demeurais pas moins des plus curieux. « Moi je m'en posais une, justement. A votre avis, qu'est-ce qui s'allonge et se rétrécit à la fois?» - « Je dirais la vie. Le temps passe, elle s'allonge, et elle nous rapproche de la mort.» Ren sourit, visiblement satisfaite. Elle se rapprocha doucement de moi pour prendre mes mains dans la sienne. « Félicitations. C'est une bonne réponse. Et j'ai l'honneur de vous annoncer que nos vies sont maintenant liées... Mon maitre. Et ne prenez certainement pas une mine offusquée d'homme trahi et trompé, vous vous en doutiez, et je sais que vous lisez dans les pensées. Vous me vouliez. Vous m'avez.»

Je souris à mon tour, à la fois désolé et peiné. Comment allais-je bien pouvoir annoncer la nouvelle à Alice? Ramener une nouvelle demoiselle à la maison n'était certainement pas le meilleur moyen de repartir sur de bonnes bases. Bientôt, je ne serais plus qu'un trophée au bout d'un combat, un trophée qui devait se taire et regarder les autres s’entre tuer. Rien n'avait changer, en soit. Je passais nerveusement une main dans mon épaisse chevelure en bataille. Désireux de mettre à l'aise Ren, à moins que je cherche plutôt à me détendre, je lui dis sur un ton que je voulais léger : " J'espère que vous n'avez pas peur des sirènes en furie. Je vais devoir vous en présenter une, et faites moi confiance, vous n'allez pas être la bienvenue" - " Je n'ai pas peur de cette Alice, Caleb. Et par pitié, tutoyez-moin après tout, je suis à vous. Et oui, vous l'aurez compris, je vous suis depuis un moment. J'en suis navrée, mais que voulez vous, je vous avais choisis, tout simplement."- " Il est vrai que nous allons devoir vivre ensemble, dorénavant, Ren... Autant commencer par faire fis des politesses de base." Je ris. Cette jeune orine était bien étrange, mais quelque chose en elle m'attirait, sans que je ressente quoique ce soit de charnel. J'avais comme le pressentiment qu'elle serait pour moi une bonne chose, même si j'avais la nette impression que ma situation allait empirer.

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