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 La clef de la Vérité, la lumière sera faite à l'aube. [Lv4]

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Dim 21 Aoû 2011, 03:34

    La clef de la Vérité, la lumière sera faite à l'aube. [Lv4] Pic74310

    LE DESTIN SE JOUE AUJOURD'HUI
    With Sayuri dans la peau du Mârid


    Naram s'avançait, calmement, longeant l'écume, il regardait l'infinie bleutée s'étendre, priant une fois encore pour que l'océan le protège de ce qu'il ne saurait comprendre. Il voyait le soleil se coucher et savait pertinemment que dès que ce dernier se lèverait à nouveau, il serait un homme, totalement différent. Les derniers rayons semblaient lui souhaiter bonne chance, le vent hurlait à ses oreilles qu'il était fou de se jeter ainsi dans la gueule d'un loup bien plus rusé que lui, mais avait-il d'autres choix ? Il ne s'était déroulé qu'une journée à peine depuis la sortie du temple. Aucun repos. Aucune paix. Aujourd'hui, tout changerait, il ne se laisserait plus faire, il ne laisserait plus ses fantômes le hanter. Aujourd'hui, il découvrirait toute la vérité. Sur Jun, sur le Mârid, sur Lily, sur Mitsuko. Sur tous ces êtres qui semblaient avoir forgé son âme et son passé. Aujourd'hui il s'en souviendrait longtemps car seraient assemblés à nouveau toutes les pièces du puzzle qui ne formeraient qu'une seule et unique vérité, éclatante, Naram n'aurait peur d'elle car il en avait besoin, aujourd'hui plus que jamais, rien d'autre ne pouvait compter pour lui. Il était prêt. Il ne pouvait l'être plus. La plage était si belle et Naram, si frêle, si fragile face à tant de questions. Il avait été un autre homme par le passé mais il devait cessé d'y faire allusion. Il devait exister aujourd'hui et prendre un nouvel envol, loin de cet homme habillé d'un manteau et d'une capuche qui se faisait honteusement appelé comme lui. Il ne pouvait y avoir qu'un Naram. Et c'était lui, il le savait. Il était lui, c'était peut-être idiot de le dire aussi simplement mais dans ce monde, jusqu'à son existence était remis en question.

    ---------------------------------

    Aucune parole. Sayuri était là, je lui tenais fermement la main. Mon ange était là, toujours là. Elle était si belle et moi si monstrueux. Nous ne nous dîmes rien, tout était futile à un pareil instant. Elle comprenait mieux que quiconque les enjeux terribles qui se joueraient en cette nuit étrange. Celle qui déterminerait mon futur dans sa globalité. Elle avait peur, je le sentais. Elle avait peur, peur pour moi, que je me brûle les ailes à m'approcher trop près de ce soleil que l'on nommait bêtement vérité, sans en comprendre les conséquences. Oui, moi aussi j'avais peur, je ne voulais pas l'avouer. J'avais peur de la mort, peur d'y gouter à nouveau puisque tout le monde semblait me croire... mort. Mais j'étais là, je respirais comme tout le monde, j'étais bien là, à penser donc à être, j'avais mes propres souvenirs maintenant, peu importait l'âge, ma conscience avait débuté sur cette même plage. Ma vie était un cycle, je l'avais commencé ici et finirai ma boucle, ici également. Tout me ramenait prés de l'océan, mon âme sœur. Ma mère-mer. Je l'aimais tant.

    " Tu vois Sayuri. Mon histoire a débuté ici, où nous marchons. "
    et je pointai du doigt les ruines d'une maison qui, il semblait avoir subi un incendie pour finir en un tel état de décomposition avancée. Je regardais les cendres de ce spectacle avec difficulté, je repensais au commencement, là où ma mémoire avait remis à zéro ma vaine vie. Quel chemin depuis tout ça. Quel parcours. Jamais je n'aurais pensé aller aussi loin, vivre aussi longtemps, tenir le cape vers mes objectifs, mes raisons secrètes qui ne l'étaient plus tant avec le temps.

    " Une demoiselle m'a retrouvé ici, l'océan m'avait ramené au rivage. J'étais mourant. Il semble miraculeux qu'elle ait réussi à me sauver. J'étais plein de sang, j'avais perdu toute ma mémoire et alors même qu'elle était aveugle, elle ressentie ma présence, me ramena chez elle et me soigna. Méritai-je une deuxième chance ? Je ne pense pas. Quoi qu'il en soit, alors que j'étais parti chercher du bois en ville, un matin, je retrouvais à mon retour une maison en feu, ma demoiselle, poignardée par un lâche. L'assassin de celle qui avait embellit mon coeur.... Je le sens au fond de moi... Je sens que c'est lui. Cet homme qui se prétend être moi. Ce Naram vêtu de noir. Je dois comprendre qui il est. Je sais qu'il est un verrou et que le Mârid est la clef, mon ange. Je sens que le Mârid est au coeur de ma vie, qu'il est la réponse que j'attends. Et nous savons à présent comment l’appeler. "


    Le fantôme agressif nous avait avoué, à Sayuri et moi, qu'il était tombé dans les vallées des glaces qui, par sa chute, fit engloutir ces mêmes vallées dans le berceau de l'océan et que le médaillon que l'ange portait, suffirait à ramener ce monstre de glace à la vie, qu'un tel monstre saurait conter la vérité sur ma vie et que le Mârid trônerait en son sein. Alors, malgré sa fourberie naturelle, nous lui faisons confiance. Nous savions tout deux que cet homme disait..... la vérité.

    Le regard de l'ange me fixait, je n'osais pas lui rendre, j'avais peur de ce que je pouvais lire en elle, les sentiments qu'elle pouvait exprimer sur l'instant, je n'étais pas en mesure de les affronter ; Combattre un Mârid, pourquoi pas mais la peur de me voir mourir dans les yeux de Sayuri, m'était trop difficile. Non, je préférai éviter ses yeux de lumière, éviter d'admirer sa chevelure dorée, son corps si pâle, j'évitais de respirer son parfum enivrant de sagesse et de paix. J'évitais d'éterniser les au-revoir. Nous savions tous deux que les chances que je revienne étaient moindres, presque inexistantes. Alors que fallait-il dire ? Elle ne pouvait m'accompagner, elle savait que je devais accomplir cela, seul. C'était une épreuve à laquelle un ange aurait été de trop. Elle pouvait le comprendre, n’essayait même pas de me convaincre qu'il ne fallait pas que j'y aille seul. Elle savait. Elle aurait pourtant voulu marcher encore avec moi, je l'aurais sûrement voulu si nos places avaient été échangés. Mais nous ne pouvions pas, c'était évident.

    Elle détacha son pendentif auquel elle tenait finalement tant, cette malédiction n'était-elle pas devenue bénédiction ? Quelle ironie, elle peinait à vouloir le détacher, comme si elle m'emmenait à ma propre mort, comme si elle me donnait les clefs de l'enfer et s'en voulait déjà dès l'instant où elle effleurait le fermoir argenté. Me le remettant, j'acquiesçai de la tête sans lui jeter un regard, le prenant en main, aucun souvenir ne me revenait comme la dernière fois que je l'avais touché. Car cette fois ce n'était pas nécessaire, j'allais affronter mon passé en entier. Le laissant pendre avec la chainette, je tenais fermement le bout en main tout en m'avançant dans l'eau jusqu'à ce que mes jambes soient immergées. Sayuri restait derrière moi avançant d'un pas ou deux pour ne pas me gêner et rester en retrait comme je lui avais demandé. Je respirais alors profondément, chuchotant à l'océan : " Il est l'heure mon ami fidèle. L'heure de faire resurgir tous les souvenirs, les plus enfuis, en ton coeur ! " et l'océan s'énerva. Je sentis qu'une tempête se levait brusquement, les vagues devenaient violentes et giflaient le rivage mais étrangement, ne touchaient ni Sayuri, ni moi, comme si nous étions immunisés par cette colère maritime.

    Le monstre alors, sortit de sa boite de Pandore. Un tremblement doux puis brusque, un vent toujours plus violent et des vagues, de plus en plus grandes qui se fracassaient sur les roches du rivage cagneux. Puis, un pic et deux. Bientôt ce fut des colonnes de glace et même des plaines enneigées qui sortirent de l'eau. Bien vite, à l'horizon, nous vîmes les vallées des glaces pourfendre le ciel et chatouiller les nuages et les dieux. De l'océan venait de refaire surface l'endroit où mon destin s'était joué autrefois. Oui, ce monstre de glace me salua fièrement, la lune elle même préférait se cacher derrière les nuages pour ne pas que ce titan ne l'aperçoive et ne fende également son coeur de pierre. Je sentais que les mains de Sayuri tremblaient, les miennes aussi tremblaient, la nature m'offrit un chemin vers la vérité, je ne pouvais que l'en remercier, l'océan m'avait encore prouvé qu'il était mon plus fidèle allié.

    Un simple baisé sur sa joue humide d'une larme de crocodile. C'est tout ce qu'elle eut comme au revoir. Un baisé qui sembla durer une éternité tant il était emplit de passions et de chaleur. Quel paradoxe pour un génie tel que moi. Le temps de cette bise éternelle, je lui rendais le pendentif en l'accrochant à son cou. Si je devais mourir, celui-ci n'aurait plus aucune valeur mais je savais que Sayuri était le genre de femmes qui donnait des valeurs sentimentales aux choses. Et je préférais que ce pendentif lui revienne s'il arrivait que le destin ait arbitrairement décidé que mon heure était venue. J'avais envie de croire que je reviendrais le matin venu, j'avais envie de lui dire que tout se passerait bien, mais... Je n'en savais rien. Je ne pouvais pas prévoir la suite des évènements et je ne voulais pas lui donner de faux espoirs ou au contraire faire preuve d'un pessimisme inutile. Je voulais, ne rien dire, ne refléter aucune prédiction. Je me contentai alors d'un simple et vague : " Prends soin de toi, mon ange. " et je priai de toute mes forces en ces dieux auxquels je ne croyais pas pour qu'ils me permettent de la revoir au plus vite.

    Et je m'en allais. L'océan se fendit en deux, m'ouvrant un chemin vers les vallées des glaces. Et je songeai à mon existence, marchant entre deux colossales murs d'eau qui s'étendaient sur de longs kilomètres, la musique d'une telle magie, de l'océan qui se retenait, grondant à mon ouïe fine, me rendait bien plus fort encore, me rendait capable d'affronter tous les dangers. C'était comme marcher dans le couloir de la mort, j'avais peur de ne pouvoir revenir mais d'un autre côté, je savais qu'il était trop tard pour reculer, qu'il était ici question de mon destin et que je devais l'affronter. Je ne pouvais me résigner à n'être que ce fragment d'un génie mort. J'étais bien plus que ça et je devais prouver que j'étais un être à part entière qui méritait de vivre, tout autant que ce fantôme prétentieux. Les secondes me parurent des heures le temps de cette marche funeste vers les vallées mais celles-ci s'évanouirent à mon arrivée en terres méconnues mais reconnues. Je me soufflai d'ailleurs : " Qu'il est bon de retourner à la maison. " avec une certaine ironie.

    Ces vallées s'étendaient au delà de l'horizon, je craignais que des habitants en promenade sur la plage ne se posent des questions mais je savais qu'au levé, tout serait terminé et que ces vallées auraient retrouvé leur place dans l'océan, là où je les avais, semblait-il, envoyés moi même par le passé. La tension montait alors que le silence régnait, je savais qu'il était là.

    " Mârid, montre-toi ! Je suis de retour ! Tu devais bien te douter qu'on ne peut se débarrasser d'un nuisible comme moi ! Oui, Mârid, montre-toi ! Naram-Sin n'est pas mort ! Oui, je suis bel et bien vivant et je compte prendre ma revanche ! Je suis là pour réclamer justice ! Justice... Et vérité ! Montre-toi, faible, lâche, misérable ! Montre moi qu'il te reste encore un peu de fierté et viens m'affronter, sombre fou ! " Hurlai-je avec toute la rage dont j'étais humainement capable.


    La clef de la Vérité, la lumière sera faite à l'aube. [Lv4] Naram_13

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Dim 28 Aoû 2011, 21:37

La clef de la Vérité, la lumière sera faite à l'aube. [Lv4] Le_mar11
Le Mârid

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    « Oui ! » S'exclama-t-il d'un ton cynique. « Continue...La proie est meilleur quand elle se débat. Tu ne le sais pas encore, mais tu l'apprendras bien vite. La peur des humains est un doux parfum. Leurs cris, une musique... »

    Ses yeux luisaient de fascination pour le talent presqu'innée dont faisait preuve son nouveau Djinn. Sa victime, un simple garçon de ferme, semblait au bord de l'hystérie : Devant son regard saisit d'effroi défilait les pires cauchemars que son esprit eu jamais conçu. Le tout ressemblait à un théâtre des enfers où le sang, les cris et le tonnerre s'enchaînaient les uns après les autres dans une symphonie anarchique. Le pauvre malheureux se tenait la tête à deux mains, hurlait et suppliait que cette torture cesse. Il avait beau fermer les yeux, le manège infernal continuait d'assaillir son esprit de part et d'autres, l'amenant petit à petit à la frontière de la folie et de la réalité. Prisonnier d'un monde qu'il s'imaginait comme étant l'antre de Satan, le malheureux n'était pourtant que dans une habile illusion, orchestré par ce Djinn que Le Mârid étudiait avec un grand intérêt. Le maître des illusions n'avaient pas eux besoins de torture ou de menace pour forcer le Djinn à devenir le bourreau des rêveurs, ce dernier y prenait un malin plaisir et s'émerveillait de constater à quel point le monde des mortels pouvaient s'écrouler d'un instant à l'autre par la cause de leur folie illusoire. Il était si facile de dépouiller un être de ce qu'il avait de plus cher : Un rêve.
    Le Mârid resta en retrait, observant avec quelle habileté son nouveau génie faisait preuve pour faucher les désirs les plus fous et irréalisables des hommes. Ces mortels étaient si faibles dans leurs fantaisies, ils étaient les victimes les plus appréciés des Djinns par leur facilité à être ébranlé. Leur univers ne tournait souvent qu'autour de ce souhait, souvent irréalisable et dont seul un génie était capable de leur accorder. Seulement voilà, un rêve peu facilement tourner au pire des cauchemars...Surtout lorsque les peurs les plus enfouis d'un être ne sont plus si inaccessibles. Exploiter ce que vous chérissez le plus pour le retourner contre vous, voilà ce qu'était la digne tâche d'un Djinn.

    Le Mârid s'approcha lentement derrière sa recrue, collant presque ses lèvres à son oreille pour susurrer :

    « N'oublies jamais que pour chaque faveur accordée, il y a un prix à payer. Plus celle-ci est grande, et plus le contre-partie l'est. » Puis il s'écarta, admirant la scène unique d'un homme aux rêves anéantis. « Les rêves sont des désirs que les mortels ne peuvent obtenir. C'est pour vouloir toucher à l'intouchable qu'ils doivent être punis. »

    Ce fut comme si l'univers entier répliqua à sa loi : Le décor apocalyptique autour du Mârid fut ébranlé d'une secousse, l'espace de quelques instants, on aurait dit que la scène était un océan secoué par des vagues, tendis que le ciel semblait gronder au-dessus de leur tête, sans que personne d'autres que le Roi des Génies en soit alarmé. Son élève continuait ses supplices et sa victime ne cessa pas de se lamenter tendis que sous les yeux du maître, l'illusion s'estompait et le décor d'une falaise au pied de l'océan reprit ses droits. Il recula d'un pas, secoué l'espace d'un court moment -trop court pour être visible à l’œil humain- par cette soudaine manifestation, puis il eut un sourire entendu. La brise se leva et il disparut avec elle, laissant le garçon de ferme entre les mains de son bourreau.

    - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - -


    La brise le transporta en seulement quelques secondes sur cette vallée qu'il connaissait déjà. La glace régnait en reine sur ce lieu qui avait disparu au fond de l'océan depuis bien longtemps déjà sans que les souvenirs s'y rattachant n'ai déserté la mémoire du Mârid. Perché sur une corniche gelée qui surplombait ce désert de glace, il observait avec intérêt cet homme qu'il n'avait pas eu le loisir de contempler depuis plusieurs années déjà, mais lorsqu'on est immortel les années passent comme des secondes, et bien que son visiteur fut en tout point le même physiquement, il comprit dès le premier regard qu'il n'avait pas à faire au même génie bleu qu'auparavant. Rien qu'à sa manière de l'interpeller et d'attendre sagement qu'il se manifeste, Le Mârid comprit immédiatement que, bien que Naram-Sin fût de retour, il n'était pas revenue indemne de son périple. Il se permit de rester invisible aux yeux du Djinn quelques instants encore, s'attardant quelques instants sur sa chevelure bleuté qui lui était si propre, sa haute carrure et ses traits désormais déchiré par la haine. Un sourire étira les lèvres du Mârid, on aurait presque pu croire qu'il était heureux de revoir ce Djinn dont il c'était tant amusé à lui apprendre le métier. Mais trêve de bavardage, il était temps de se dévoiler à ce sombre fou.

    Il disparut pour réapparaître cette fois-ci au sol, à quelques dizaines de mètres du génie impétueux. Il se tint immobile en face de lui, ayant l'expression impassible typique des génies tendis que celui qui lui faisait face contenait tant bien que de mal la rage qui, malgré sa tentative à garder son sang froid, faisais tressaillir les muscles de son visage. Le Mârid ne poussa pas l'arrogance à lui sourire mais il rit intérieurement, il n'aurait pas cru revoir la tête de cet homme si rapidement et il devait bien l'avouer, il était le parfait protagoniste pour briser l'ennui qu'il subissait depuis quelques temps déjà.
    Il s'avança de quelques pas, amusé de voir les poings de Naram-Sin se serrer un peu plus à chaque pied mis devant soi. S'immobilisant à quelques mètres, il se permit cette fois-ci de sourire avant de dire d'un ton froid mais moqueur :

    « Tiens tiens tiens ! Regarder qui vient réveiller le chat qui dors...»

    Le décor gelé et désertique de l'endroit ne rendait que l'ambiance plus glaciale et électrisante. Le vent marin balayait la vallée tendis qu'autour de celle-ci, la mer noire se déchaînait alors que la lune brillait par son absence. Il régnait un silence lourd seulement brisé par le son des vagues se brisant contre cet Iceberg géant qui flottait au beau milieu de l'Océan.

    « Il faut croire que j'aurai célébré ta mort prématurément, mais d'un autre côté, je dois avouer que le monde aurait été fort ennuyant sans toi, mon cher Naram-Sin... »





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Dim 28 Aoû 2011, 23:40

    thème musical : https://www.youtube.com/watch?v=rJl6M3B8gLc

    Cet endroit était un fantôme de glace qui me fit frisonner à chaque instant, un peu plus. Je sentais mon coeur battre à une vitesse délirante, mon destin se jouait aujourd'hui. J'arpentai en silence le couloir qui me permettait de pénétrer au coeur de la vallée et toutes mes craintes se multiplièrent. Je voyais en ces immenses parois comparables à des glaces de titans, mes reflets déformées et la monstruosité que je renfermai au plus profond. Je voyais dans cette marche, la fin d'une histoire et le commencement d'une toute autre, nouvelle et différente.

    Le Mârid avait été prévenu de mon arrivé. Si le Naram à la capuche et à au manteau noir disait vrai, les vallées serait donc l'engrenage déclencheur qui me reliait à tous les autres protagonistes. Je ne pouvais fouler le sol gelé sans qu'il n'ait put le ressentir. Lui et moi partagions le même habitacle. Ce pendentif que portait Sayuri, d'autres l'avaient porté bien avant mon existence pour supporter l'âme Djinn du Mârid. J'avais du mal à concevoir que j'avais hérité de sa demeure, de sa prison. J'avais parfois l'impression de tant lui ressembler, dans mes haines, je hurlai d'une même voix sombre, lorsque je me regardai dans la glace, j'avais l'impression de le voir, lui. Il n'avait pas quitté mon esprit. Il le squattait sans répit, il m'avait façonné à son image. Il avait régit ma vie. Il m'avait manipulé, sans cesse. Ce sentiment là n'avait disparut, les souvenirs s'y rapprochant, oui, mais pas lui. Il restait et resterait indélébile. Et ma soif de vengeance grandissait à chaque instant. Je voulais, connaitre la vérité ; il était le seul à la détenir, c'était évident. J'avais attendu de longs mois, de longues années depuis mon réveil, j'avais impatiemment attendu ce jour bénit, celui où je pourrais me venger, enfin faire parler le feu qui brûlait en moi, faisait consumer mon coeur, ma volonté et ma raison.

    Et il m'apparut. Répondant à mon appel. Ma respiration devenue rapide, je ne voyais que lui au centre de toute ma vie et il était là, en face de moi. S'approchant, cette sale vermine me donnait des nausées incontrôlables, je lui vomirai presque dessus. Et il me faisait face, mon grand ennemi de toujours. Le seul être sur Terre pouvant prétendre me connaître. Il en savait d'ailleurs plus sur moi que je n'en savais et cette injustice devait être réparée. Il avait un avantage psychologique par lequel je tirerais parti. Il m'avait appris à jouer des apparences. J'en jouerais, il pouvait me faire confiance. Je saurais toute la vérité avant le prochain levé du soleil.

    Des vibrations étranges semblaient nous venir mais nous n'étions deux hommes à se laisser distraire. Ce jeu de regard que nous menions était bien trop obstiné, nous nous dévisagions l'un, l'autre tels deux vieux lions qui n'auraient rêvé que de s'affronter à nouveau. Oui, il était fascinant comme il suivait mes pas. Je me mettais à tourner autour de lui mais il tournait également pour garder la distance et un cercle de haine était dessiné, visible sur la glace encore humide de l'émergence naissante.

    " Cela fait une éternité, Mârid. Une éternité que j'espère que ce jour arrive assez tôt. Je dérive vers un océan de mystères qui me noient, chaque jour, un peu plus. Je ne comprends pas, pourquoi suis-je si différent. Pourquoi n'ai-je rien construit de ma vie ? Pourquoi, suis-je incapable d'aimer qui que ce soit ? Et pourquoi je te haïs, autant ? " prononçai-je pour débuter. C'étaient les premières questions qui me venaient. La haine, l'amour. J'étais enclin à ne ressentir que les mauvais sentiments. Et j'étais las d'un tel état d'esprit. N'y avait-il donc pas de bon en moi ? Étais-je si malfaisant ? Je n'en avais pourtant ni le costume, ni le masque.

    Et dans les ténèbres de la nuit, on entendit la délicate résonance d'un piano. On ne su d'où la mélodie venait mais elle résonnait dans toute la vallée comme un hymne à l'amour qui serait gravé à jamais dans la glace de ces lieux. Une profonde mélancolie me souleva, j'eus un immense trou béant dans la poitrine, un manque atroce que je ne saurais justifier, et pourtant, un seul nom me venait : " Mitsuko. " bien que le nom n'était pas rattaché à la bonne personne. Je compris alors. Enfin. Pourquoi le son mélodieux d'un piano me hantait toujours. Il était à l'essence même de tout ce que j'avais battit de ma vie. Les souvenirs me revenaient. Tout était confus pour le moment mais cette vallée était un purgatoire. Tous mes vieux démons seraient condamnés au bûcher. Je touchai ma poitrine comme pour atteindre un trou invisible, empêcher hémorragie qui me tuerait tant le mal se rependait dans chaque patelle infime de mon corps.

    " Elle me manque tellement. Comment ai-je put l'oublier... " dis-je sans même remarquer que j'avais prononcé un seul mot. Mon corps devenait incontrôlable. Et une larme perlée glissa silencieusement sur ma joue, incarnant une peine qui n'aurait jamais dû disparaitre de ma mémoire. La musique était reine et ne semblait vouloir se taire, le piano mystérieux continuait sa valse à lui seul et à chaque instant, une image d'elle me revenait. Sa voix enivrante, elle ressemblait trait pour trait à son arrière arrière petite fille. Elle avait, la même perfection qui s'exprimait dans toutes ses imperfections. Elle avait ce parfum qui m'avait rendu fou, ses yeux de vipères qui hypnotisait tout charmeur de serpent. Mais ce qui marquait le plus, c'était bien le son de sa voix. Puissante et pourtant si douce, calme et ferme, une beauté, avatar du diable.

    Mais après la joie de l'amour, c'était la tristesse. Sa mort. Je l'avais abandonné, trop égoïste. Ce n'était pas croyable. Comment avais-je put être cet homme ? Elle s'était suicidée. Me mettant à genoux devant le Mârid, je fermai les yeux et renvoyai son visage, son regard saisissant m’empoisonnait et donnait à mes mots tout leur sens. Aucune parole n'aurait suffit à exprimer ce que j'éprouvais. Aucun mot n'aurait été assez fort. Elle était plus que jamais mon poison des merveilles.

    " Et bien que les siècles ont passé, mon coeur te pense encore bien trop. " soupirai-je au néant comme s'il se ferait messager de ma tendre disparue.

    Me relevant, je faisais de nouveau face à mon diable de rival.

    " .... MAIS... QUI SUIS-JE BON SANG ?!?! " hurlai-je tel un fou furieux à l'homme qui se trouvait à quelques centimètres de moi. Je perdais le moindre soupçon de calme qui aurait pu se cacher en moi.

    " TU M'ENTENDS MÂRID ? JE TE SOMME DE CESSER TES MAGOUILLES DE PSYCHOPATHE FRUSTRÉ ! TA VIE T'ENNUIE ?! ET BIEN CRÈVE ! MAIS LAISSE MOI EN PAIX. "


    Et alors qu'une autre larme coulait, je peinais à dire, la gorge serrée, presque en étouffant : " Comment ai-je put la perdre... "

    Mais une voix sombre me susurra : " Tout est de sa faute, Naram. Il est le seul responsable de ta vie de cendres " et je connaissais cette voix. J'avais seulement peur de son propriétaire. Il avait un contrôle sur moi. Il stimulait ma haine, la faisait grandir, s'accroitre lamentablement.

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Ven 11 Nov 2011, 14:35

    Spoiler:

    « Je ne comprends pas. Qu’essayes-tu de me dire ? » Disais-je au fantôme qui venait d’apparaitre alors que le Mârid nous regardait, horrifié. Le fantôme répliqua alors : « Regarde-le, Naram, comme il a peur. Et sais-tu pourquoi ? Car il vient de comprendre qui je suis et de ce fait, qui tu es. Il se demande comment la nature a pu laisser naitre pareilles horreurs alors qu’en réalité, c’est lui qui les a mis au monde ; c’est lui, Naram, lui qui est responsable de tout ça. Depuis le début ! Tu... Je... Nous n’avons vécu que pour satisfaire son dessein ! »


    « Tais-toi, créature difforme ! » cria à son tour le Mârid, d’un ton ferme.

    « Non c’est toi qui va te taire, maintenant ! Tu as suffisamment parlé, depuis bien trop longtemps ! » cria plus fort encore le fantôme, les vallées des glace subissant une secousse légère qui nous déstabilisa tout de même. Je tentai de m’interposer sans dire un mot, je savais que les laisser parler me permettrait d’en savoir plus.

    « Tu n’es qu’un monstre, Mârid. Un monstre qui a perdu toute humanité depuis longtemps. Regarde ce que tu as fait ! Tu n’as fait que manipuler ton entourage et tu ne peux plus faire confiance en qui que ce soit. Car tu n’es pas que lâche, tu es surtout seul. Tout seul face au monde. Tu mourras seul, sans amour et ce jour-là, je jubilerais. » Mais dès cet instant, je compris que le Mârid cautionnait les dires du fantôme en le considérant comme le véritable Naram :

    « J’ai peut-être fait des choix que tu n’aurais pas eu le courage de faire toi-même, trop faible. Mais de toi à moi, je me demande bien qui est le véritable monstre. Tu as également fait tes propres choix. Tu as abandonné celles qui t’ont aimé et tu oses me dire que je mourrai seul ? Mais comment es-tu mort, toi ? Avec le soutien de tes proches peut-être ? Tu as été incapable de garder qui que ce soit près de toi. Tu es mort, Naram, tu as crevé comme un chien qu’on abandonne au coin d’une rue. Tu es mort sans que personne ne le sache, le ressente car personne ne désirait que tu vives ou que tu meurs, tu es resté dans l’indifférence la plus totale. Au moins ma mort fera des heureux, au moins elle intéressera les gens car toi, tu n’as jamais été capable d’intéresser qui que ce soit. Et sans moi, ta vie aurait été morne. Tu te serais ennuyé car tu es incapable de vivre par toi-même, tu as tellement peur de vivre que tu restes là à te morfondre et c’est moi le lâche ? Assume ce que tu es, tu es un monstre, tout comme moi. Ni plus, ni moins. Je t’ai manipulé, certes. Mais regarde ce que tu fais à ce fragment d’âme… » Dit-il en me montrant du doigt avant de poursuivre « Tu le manipules toi aussi, tu refais avec lui ce que j’ai fait avec toi. Car tu n’as que la vengeance à la bouche ; tu marches sur mes traces comme il marchera sur les tiennes. » Mais le fantôme cette fois ne répondit rien. Pour la première fois, je ne ressentais pas la haine dégager de lui mais seulement de la tristesse, le Mârid visait là où cela faisait mal alors lui restait froids, impassible. Je décidais alors de prendre la parole, positionné entre les deux qui s’affrontaient du regard.

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Ven 11 Nov 2011, 17:22

    Ce fut alors, le bon moment.

    « Un fragment d’âme ? Je ne suis donc que ça à vos yeux ? Un simple jouet que vous tirez dans tous les sens jusqu’à ce qu’il casse ? Pauvres idiots, tous autant que vous êtes. Vous n’avez strictement rien compris. Vous vivez tous les deux dans la vanité, votre vie elle-même n’a aucun sens et n’en mérite aucun. Et vous mourrez tous les deux dans votre solitude et vos réflexions qui ne servent qu’à vous-même. Je peux bien me ficher de ce qui vous a rendu ici, à vous crier après. Car, je vous tuerais, l’un après l’autre, quoi que vous fassiez. » Et les deux fortes têtes changèrent d’expression, ils ne s’attendaient pas à cela de ma part, moi qui était resté assez passif jusqu’à lors.

    « Mais pour qui vous prenez-vous ? Toi, tu es mort, tu n’as plus ta place ici. Et toi, tu règnes sur le trône depuis tant de temps. Tu règnes parce que tu terrorises les génies ! Mais vous êtes pareils ! Deux monstres que ni l’enfer, ni le paradis, ne désire avoir en son sein et recrachera dès que vous essayerez d’en passer le grillage ! Vous êtes deux criminels, vous n’avez fait que gerber votre haine sur tout ce qui vous paressez trop beau pour faire partie de votre vision du monde, si noire. Mais ce n’est plus votre combat… » Et je m’adressai en particulier au fantôme. « Ce n’est plus ton combat. Tu as perdu. C’est fini, c’est mon combat. Laisse-moi régler seul, ceci. Nous réglerons aussi nos comptes, toi et moi, plus tard. Mais pour l’heure, le Mârid est mon adversaire et je suis le seul adversaire du Mârid. »

    « Soit. Tu as raison. Et puis ce n’est pas drôle si je te dis tout. Fais attention à toi, j’aimerais t’achever moi-même alors reste en vie jusque-là. » il disparut.

    La philosophie de mon fantôme était étrange, je ne pouvais la définir. Il n’y avait pas tant d’incohérences finalement ni tant de mal ou de bien. Il n’était pas si illogique, juste déraisonnable.

    « A ton tour, Mârid. » prononçai-je calmement, d’un ton aussi ferme que le sien à l’égard du fantôme.

    « Quel orateur. Quel menteur surtout. Mais laisse-moi te dire une chose. Je sais que nous ne sommes pas des amis, loin de là… Mais ne laisse pas ce fantôme te dévorer. J’ai cru que Naram-Sin était mort, oui je l’ai bel et bien cru. Et te voilà. Tu ne cesseras jamais de m’étonner. Moi je sais que tu n’es pas qu’un fragment. »

    « Je veux ton trône. » - « Je sais. Tu vas simplement devoir attendre un tout petit peu. Ne brûle pas les étapes. » - « Je fais ce que je veux. Qui peut m’arrêter ? » - « C’est aussi ce que tu avais dit la dernière fois… Et regarde où nous en sommes. » - « J’étais trop faible la dernière fois. » - « Qu’est ce qui me prouve que c’est différent cette fois, ta puissance n’est rien comparé à ce qu’elle était par le passé. Et pourtant, tu as perdu. » - « La dernière fois, ma faiblesse ne venait pas de mes pouvoirs, elle venait de mon cœur. Alors que maintenant… » - « Alors, laisse-moi te montrer ce que tu as oublié ! »

    Dans les vallées qui nous emprisonnaient, tout semblait s’évaporer en d’épaisses fumées noires. Tout s’emblait s’évanouir, et nous aussi.
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Ven 11 Nov 2011, 18:43

    « Avant tout, vient le commencement. Et pour toi Naram, tout commence ici. »

    Je n’aurais su dire avec exactitude où nous étions, au bord d’un lac semblait-il. Je n’aurais su dire avec exactitude où je me trouvais, je semblais voir la scène dans un plan large et fixé sur tous les points en particulier, une sorte de spectateur omniscient qui pouvait être partout à la fois et pouvait tout voir, je n’existais pas vraiment, comme si je rêvais sans faire partie du cauchemar. J’ai donc d’abord cherché à comprendre, qui étaient les protagonistes de la petite pièce de théâtre jusqu’à arriver à un immense saule pleureur qui surplombait bien plus que le lac mais tout l’horizon, niché au creux de montagnes avoisinantes, le coin semblait perdu certes mais ne manquait pas d’un certain charme. Et plus je restais là, plus cette sensation montait en moi, un sentiment familier où l’on se sent en sécurité et où toutes les odeurs nous semblent presque familiales. Cette sensation, plus j’y repensais, était celle de l’endroit où j’ai vécu, l’endroit où je suis né.

    M’approchant du saule en question, je vis un petit garçon et une fille du même âge, allongés et abrités par les bras touffus d’un ami sans conscience mais non sans âme, ils semblaient profiter d’une belle journée et du vent frais venant des hauteurs glacées. Avec plus de précisions, j’observai la peinture azure avec laquelle on s’était amusé pour peindre la tignasse déjà affirmée du petit garçon et celle rouge comme le feu dont on s’était servi pour la longue chevelure de la petite fille.

    « Il t’a encore frappé ? » commença celle à la chevelure de feu pour rompre le silence en effleurant une bosse sur le crâne du garçon, comme s’ils avaient attendu ma venue pour débuter leur tirade respective.

    « C’est bien pire depuis que Jun est arrivé. J’ai tellement peur qu’il grandisse dans la même terreur que moi. C’est toujours le même scénario… Il rentre, il boit, il ne se contrôle plus. Je le haïs tellement. »

    « Viens vivre à la maison. »

    « Je ne peux pas, Lily. Je n’abandonnerai, ni Jun, ni ma mère. J’aimerais parfois m’enfuir, découvrir le monde. Mais si je fuyais mon père aujourd’hui, je le fuirais jusqu’à ma mort, son fantôme me hanterait et je ne veux pas passer toute ma vie à le fuir. Il ne mérite pas qu’on lui accorde autant d’intérêt. »

    « ô, crois-moi, j’aimerais tant t’aider… »

    « Et pourtant… » Repris une voix semblant provenir du néant, celle du Mârid. « Le cadre idyllique de ton enfance cachait une vérité bien plus sombre. »

    Le décor changeant à nouveau. Cette fois, je me retrouvai dans une veille maison en bois d’ébène, une bicoque où chacun de nos pas grinçait et où le vent sifflait à nous assourdir. Je mis un certain temps avant de décrypter la scène, pourtant, tout me paraissait de plus en plus clair. Le décor était statique, les personnages également. Il y avait ce garçon qui tenait un nourrisson dans les bras, il semblait terrifié ; la fille aux cheveux rouges était là, également, devant Naram, elle courrait vers une autre femme, une femme plus veille, aux cheveux du même bleu que le garçon. Ma mère. Mon père était là aussi, son regard plein de haine, il serait le poing, son visage crispé tel un monstre à l’agonie. Et un instant suffit à faire mouvoir la scène. Lily s’interposa entre mon père et moi qui tenait fermement Jun. Ma mère à genoux pleurait tandis que Jun hurlait dans mes bras. Et je ressentis toute la haine qui m’avait traversé ce jour-là, celle de Lily également. Et alors que mon père allait frapper Lily, je ne sus exactement comment, mais il semblait que toute ma haine avait suffi à faire trembler les murs. Tous les objets, les meubles s’agitaient comme si la maison allait s’effondrer et alors que ma haine explosait, un couteau de cuisine vint se planter dans la poitrine de celui qui m’avait mis au monde. L’expression que dégageait l’homme, une expression vide de tout sens me glaça le sang. Lily en larme me dévisagea d’une bien curieuse façon et dans ma tête, mille sentiments me traversèrent des plus horribles aux meilleurs. Ma mère perdit connaissance, blessée une fois de trop par son mari, elle succomba à ses blessures.

    « Tu es donc, parti, Naram, après l’enterrement de ta mère. Tu as abandonné Lily car tu avais l’impression qu’elle te prenait pour un monstre. Jamais un enfant n’avait manifesté tant de rage. Tu aurais voulu l’emmener avec toi mais tu savais que cela était impossible, elle n’était qu’une enfant mais après tout, vous aviez le même âge. Et tu voulais la fuir car tu étais incapable de pouvoir à nouveau la regarder dans les yeux. Tu avais honte, honte de ce que tu étais. Pourtant, dès l’instant où tu as poignardé ton père, tu t’es considéré comme le nouveau père de Jun, en plus d’être son frère. » La voix du Mârid raisonnant dans le silence d’une scène tragique.
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Ven 11 Nov 2011, 23:16

    « Et tu as tant veillé sur ton frère que tu en as oublié de vivre. »

    L’endroit était nouveau, pour changer. Il y avait une maison de pierre plutôt chaleureuse et j’étais là. Avec étonnement, je portais des lunettes, assis à table et éclairé par une petite bougie déjà bien entamé, je semblais écrire des pages et des pages en soupirant sans cesse, comme si cela me fatiguait.

    « Encore marié à ton angoisse de la page blanche mon frère ? » lança Jun en sortant d’une pièce qui semblait être sa chambre. Il avait bien grandit, il était un jeune homme alors que je commençais doucement à sortir de mon adolescence. Posant mes lunettes sur la table, je lui adressai un large sourire.

    « Il est vrai que tu n’es pas en proie à cette frustration avec tes pinceaux et tes crayons. Si tu as faim, il y a encore des restes. »

    Jun saisit alors une pomme qu’il croqua à pleine dent en s’asseyant vulgairement sur la table où j’avais disposé tout mon petit matériel d’écriture.

    « Détrompe-toi ! C’est juste que contrairement à ce que tu écris, moi je n’ai pas besoin de réfléchir 500 ans pour pondre quelque chose ! Je me laisse aller et je peints sans réfléchir mais ne soit pas trop jaloux, ça va te revenir ! Ce qu’il te faut cher frère c’est une fille qui te fasse un peu oublié ton quotidien toujours soigneusement réglé ! Un peu d’imprévu voyons ! Et merci, je n’ai pas faim ! »

    Il semblait que mon frère et moi étions très proches mais quelque part, assez différents. Il semblait si énergique, très vivace alors que j’étais plutôt calme et réfléchi. Nous avions l’air très opposés sur cet aspect. Les deux hommes discutaient tandis que quelqu’un frappa à leur porte. Jun dessina brièvement et sans détail un petit animal sur le brouillon de son frère avant d’aller ouvrir, toujours sa pomme en bouche.

    « Hum, c’est pour toi l’écrivain ! » et alors que je me levai pour saluer l’inconnu, je vis une femme que je n’avais pas revue depuis longtemps.

    Un « Lily ? » s'éleva dans le vide et l'étonnement, la femme sourit au sorcier, s’empressant de le prendre dans ses bras. J’observai à quel point je semblai heureux à cet instant, heureux de la revoir. Je ne pensais avoir été capable d’autant de démonstrations de sentiments aussi basiques. Je continuais alors en tirant Jun par le col de sa chemise : « Jun ! Je te présente Lily ! C’est une... Veille amie ! Une amie très chère ! » Mais Jun se contenta d’un « Enchanté. » Assez rapide avant de repartir dans sa chambre en emportant tout de même les restes d’un repas qu’il avait pourtant confirmé ne pas vouloir manger.

    « Ne fais pas attention à lui, Jun peut paraitre parfois un peu sauvage mais c’est une crème, un peu marginal disons. » - « Un peu comme son frère, disons. Comme il a grandi, il n’était qu’un nourrisson la dernière fois. Et toi alors, je peine à te reconnaitre… Tu t’es musclé d’ailleurs ! Où est passé le petit garçon chétif ? » - « Il s’en est allé quand nous avons quitté la citée. » Et nous nous enlacions à nouveau comme si notre séparation avait duré tout un siècle. Puis comme une rapide ellipse temporelle, je fus protégé un peu plus tard dans la soirée, les deux inséparables se tenant la main du bout à l’autre de la table, un liquide fumant dans l’autre main, un thé semblait-il.

    « Et Jun ? Est-il au courant pour... » - « Non. Je lui ai dit que nos parents avaient été des dommages collatéraux de la guerre. C’est après tout elle qui a rendu fou notre père. D’ailleurs, le concernant, j’ai menti à son sujet. Jun m’a posé tellement de questions sur eux, sur lui, sur ce qu’il était… Je lui ai dit que notre père était un héros, un homme bien, courageux et protecteur. Je n’ai pas eu le courage de lui conter le portrait d’un monstre. Un monstre dont, semble-t-il, j’ai hérité la bestialité. » Car je semblais toujours croire que Lily n’avait supporté l’accident, me prenant toujours, moi aussi, pour un monstre après l’avoir assassiné froidement.

    « Ecoute, je sais ce que tu penses de tout ça. Tu n’avais pas le choix, ta mère est morte par sa faute, il te battait, il était à deux doigts de me faire du mal ce soir-là et il aurait fini par battre Jun en grandissant. Si tu lui disais la stricte vérité, il te comprendrait, il ne te rejetterait pas. Lui mentir ainsi n’est pas une solution. »

    « Le meurtre n’est pas une meilleure solution. Lily, j’ai tué mon propre père. Quelle justice pour ce monde ? Je ne vaux pas plus que les autres à ce régime-là. Je préfère que Jun grandisse loin de tout ça, dans un cadre chaleureux et heureux. Celui que je n’ai pas eu. Parfois il faut mentir si ce sont des mensonges qui aident à voir ton monde plus beau qu’il ne l’est. Et puis ma vie n’est pas si mal... Je suis bien ici. Bien entendu il me manquait toujours quelque chose, un vide incommensurable… »

    « Ah ? Quel est-il ? » - « Il n’est plus, tu es là maintenant. »

    Oui, Lily avait bien changé. Nous ne nous regardions plus comme deux enfants car nous avions grandis d’abord ensemble avant de se quitter quelques années. Si elle n’était qu’une « copine » à mes yeux par le passé, elle était plus à cet instant, une femme désirable car il n’y avait pas que ses cheveux qui avaient poussé. Et bien entendu, elle était chère à mon cœur, je ne la laisserais me filer entre les doigts, pas cette fois. Nos rires se mêlaient aux histoires que nous nous remémorions, nos sourires se faisant de plus en plus complice.


    « Tu comprends Naram. Bien avant de rencontrer ta Mitsuko, tu avais une belle vie, une vie que tu as pourtant quittée. Et pourtant, aux derniers instants de ta vie, tu n’étais obstiné que par ta reine du mal. Mais tes origines mon cher, quant à elles, ont été bafouées par ton égoïsme. Tu as trahis ceux qui tenaient à toi. » Siffla le Mârid, me signifiant de ce fait que cette vision-ci serait remplacé par une autre d’un instant à l’autre.
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Sam 12 Nov 2011, 13:21




    « Il suffit Mârid, j’en ai assez vu, je vois surtout où tu veux en venir. »

    « Quoi, tu te lasses déjà ? Alors permets-moi de te faire passer ça de façon accélérée. Je ne sais pas si ton esprit sera assez fort pour tout supporter mais disons qu’au pire, trop faible, il aurait été inutile de continuer. »


    Et ce fut en vitesse accélérée que plusieurs semblaient se dérouler en même temps. Je n’avais plus le temps de m’habituer, à décrypter le souvenir rendu que je me retrouvais déjà projeté contre un autre souvenir et ce sans arrêt. J’étais comme balancé violement d’un mur à l’autre d’un immense labyrinthe et alors que je faiblissais, toute ma vie se déroulait devant moi. C’est comme si j’entendais une seule phrase d’une seule scène avec à chaque fois, une personne différente mais la succession était lourde, je peinais à garder les yeux ouverts, une puissante migraine me brûlant chaque neurone :


    « Epouse-moi. » disais-je à Lily au lac de notre jeunesse alors la scène fut emporté dans raz de marée de ténèbres par celle d’une ville en feu : « Jun ? Où est passé Jun ? » - « Je ne sais pas, il était juste derrière moi ! » - « JUUUUN » et je courrai vers l’enfer, les scènes s’accélérant, je n’avais bientôt le temps que d’entendre quelques mots : « Et voilà la belle symphonie de nos adieux déchirants » disait Lily, son maquillage noire ruisselant sur ses joues humides ; « Appelez-moi… Naram. » disait un homme fatigué et cerné ; le rythme s’accéléra cette fois tellement vite que je ne sus décrypter que l’expression du visage :

    « Comment as-tu put faire ça ? Je t’aimais tant » - « Tu n’es qu’un monstre ! » - « Pitié, ne pars pas. » - « Tu n’as donc aucun cœur. » - « Epargnez-moi. » - « Mais qui êtes-vous, sorcier ? » - « Vous cherchez quelque chose ? » - « Je me présente, je m’appelle Elena » - « Vous n’auriez pas vu mon frère ? » - « Depuis quand voyagez-vous ? » - « Pourquoi cet air si triste ? » - « Souriez bon sang ! » - « Ne meurs pas, je t’en supplie » - « ne ferme pas les yeux » - « Jun… Que vais-je devenir si tu t’en vas ? » - « Il est temps pour toi de vivre ! » - « Le Mârid est juste derrière nous, continue à ramer ! » - « Le temps emporte nos plus beaux sentiments... » - « Sauve Jun d’une mort lente et douloureuse, deviens un Djinn. » - « Je ferai payer au prix de leur vie, tous les criminels qui auront osé s’en prendre à ceux que j’aimais. » - « On ne peut espérer vivre heureux dans la haine » - « J’ai tant besoin de toi, Naram » - « L’ombre du cœur, Naram » - « Ne m’oublie jamais. » - « Trois mots comme les trois vœux d’un génie et je serais à toi pour l’éternité » - « Je ne peux pas ! Je ne suis pas capable de ça ! » - « Mitsuko… » - « Mitsuko.. » - « Mits..uko. » - « Dis-moi ton nom » - « M’aimes-tu ? » - « N’embrasse que les ombres et valse jusqu’à te perdre dans le nuit » - « Je souhaite que tu deviennes mien à jamais » - « Je souhaite que cette nuit, jamais ne se termine » - « Tu écris un journal ? » - « On se ressemble tant » - « C’est terrifiant » ……. « Elle est morte. »

    Et dans le tumulte de cette tempête effrénée, je crus mourir, mon cerveau à l’implosion. Mes oreilles et mon nez signaient, j’hurlais pour que cela s’arrête. Et cela s’arrêta, dans la vallée des glaces. Tout était tellement trouble. J’étais là... je crois, avec d’autres personnes dont le visage était trop flou pour que je puisse les identifier. Je semblais hurler, mon visage crispé comme un monstre à l’agoni, comme mon père avant que je ne le poignarde. Moi qui m’étais promis de ne jamais lui ressembler, j’étais là à grogner sans pouvoir mâcher un seul mot.

    « De toute ma vie, j’ai tant souhaité sans jamais que quoi que ce soit ne puisse se réaliser. Mais à ce jour, je n’ai jamais eu un tel vœu… J’aimerais tant, tout oublier… oublier ceux que j’ai perdu, je ne peux plus vivre avec leur perte sur la conscience, pitié, je veux vivre en pais, pitié, je veux tout oublier. » Et alors que je m’étais toujours demandé qui avait osé me porter le coup de grâce, je me rendis compte qu’en réalité, j’avais moi-même, à l’aide de mon épée, détruit le médaillon. Et qui détruit le médaillon d’un génie, le tue obligatoirement. Je m’étais suicidé. Le médaillon en plusieurs fragments détacha mon âme en fragments, les souvenirs disparaissant, les vallées des glaces coulant avec ma vie sous les eaux profondes de l’océan qui pleurait la perte de son fils.

    La dernière vision était au manoir. Au manoir de Mitsuko. Dans l'un des jardins, caché sous un saule pleureur que plus personne n'entretenait, était gravé le véritable nom et prénom du génie disparu, sur une pierre tombale avec écrit en dessous du nom : « Hae veritates necantes solum invenerunt tacitum cor » c'est à dire : « Ces vérités assassines n'ont trouvé qu'un coeur silencieux »

    C'était ainsi que Naram et Mitsuko avaient qualifié tous deux leur passé.


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Sam 12 Nov 2011, 17:25

    Le Mârid se tenait prêt, droit comme un prince, assuré d’avoir gagné la première partie du duel, certain que je n’aurais pu résister, que mon esprit n’aurait pu supporter ce cumul innombrable… Pauvre fou. Car des vapeurs qui nous aveuglaient, je ressortis, sans même vaciller.

    « Alors, ne suis-je toujours qu’un simple reflet ? » susurrai-je avec une voix étrange, comme possédée. Le Mârid recula d’un pas, il pensait s’être débarrassé de moi et pourtant, j’avais résisté, j’avais été assez puissant pour recueillir tous ces souvenirs, mes souvenirs. Je ressortais de l’ombre, différent, mon expression avait changé, elle s’était durcie.

    « Je me souviens. De tout, de toi. C’est toi… Toi qui a dit à Jun que j’avais tué notre père, tu voulais nous éloigner pour pouvoir m’atteindre, tu as même fini par l’assassiner, tu m’as conduit jusqu’à ton pendentif, tu m’as conduit jusqu’à Mitsuko pour ensuite me l’enlever ; ton seul objectif a été de détruire ma vie. Et peu m’importe la raison, aujourd’hui, tout s’achève ! Je t’avais prévenu mon roi, le temps où mon cœur dictait mes actes est révolu. Je ne suis plus guidé que par la vengeance et tu es le premier sur la liste. Mais rassure-toi, tu ne seras pas le dernier. »

    J’avais ce frisson incontrôlable qui me brûlait tout le corps et je m’avançais vers lui d’un pas affirmé et léger à la fois. Oui, tout mon corps vibrait et les vallées vibraient en cœur avec moi, chacun de mes pas laissant s’échapper une petite fumée noire qui s’évaporait, je n’étais plus capable de songer aux conséquences, je ne voulais qu’agir, fier d’être revenu.

    « Il te manque encore une partie. » soupira le fantôme qui n’était jamais parti, il avait su se faire oublier. S’approchant de moi, il marcha à mes côtés et étrangement, sa présence me réconforta ; à chaque mètre, nous marchions de plus en proche jusqu’à ce que nous commencions à nous confondre pour ne former qu’un seul être. Je m’étais totalement trompé depuis le départ sur ses plans, il ne voulait pas m’annihiler, il voulait que je sois prêt, prêt à dévorer tous les autres fragments. « Je suis de retour. » finis-je, un sourire grandissant, laissant place aux ombres qui s’installaient autour de moi.

    Levant la nappe d’ombre, celles-ci prirent la forme de monstres difformes aux mâchoires acérées, se jetant sans sommation sur mon adversaire. Le Mârid était incapable de répondre quoi que ce soit, il se contentait d’éviter avec grâce les amas qui avaient pris vie avant de répliquer. Roi de la télékinésie, il ne savait baser son attaque que sur ça s’il savait qu’il ne pourrait avoir l’avantage psychologique. Des stalagmites de glace s’enchainèrent les unes après les autres, toutes décidées à me déchirer la poitrine. Je n’avais aucune idée de comment je m’y prenais, je n’avais plus l’impression d’avoir le contrôle exact de mes pouvoirs, comme si ceux-ci préféraient obéir au fantôme qui avait fusionné avec ce que j’étais. Formant deux équerres avec mes bras, ceux-ci explosèrent, ne faisant que m’envoyer un peu de poussière sur les mains.

    « Trop faible. » crachai-je. Le Mârid que je voyais déboussolé se jeta sur moi, son sabre en main ; sûr d’au moins m’atteindre, il ne comprit pourquoi ma silhouette se déchira au contact de sa lame, se brisant comme de la glace.

    « Illusion ou réalité, Mârid ? Je pensais que nous étions au moins à égalité sur ce point ! Tu perds ton sang-froid, tu perds la face, tu vas tout perdre. » Ma voix résonant dans le vie, j’avais fait apparaitre une brume qui n’existait que pour le Mârid pour qu’il m’y perde, pour qu’il s’y perde.

    « Ressens-tu l’effroi ? » et l’un de mes reflets apparaissait sur l’une des parois de la vallée.

    « Tu as peur de qui ? Quand même pas de moi ? Voyons, mon vieux rival, où est passé ton assurance habituelle ? Ressaisis-toi avant que la mort ne le fasse. » Mais le Mârid frappait dans tous les sens, fracassant les murs glacées, il me voyait partout, décomposé par la lumière, il ne savait plus quoi faire. Lorsque soudainement, il eut une idée. Une idée, trop, prévisible.

    « Naram… Naram, Naram… » Tentai-il de dire tout en se forçant à rire.

    « Que veux-tu ? Mon trône ? Ma gloire ? Le pouvoir ? Le titre ? » Criait-il avant de tourner sur lui-même pour faire face à d’autres de mes reflets qui l’épiaient. « Ne te laisse pas dévorer par ce fantôme ! Il te rend si puissant, je sais... Mais regarde ce en quoi il te transforme ! Ta rage de tuer ne va faire que s’accroitre après moi ! Tu vas t’en prendre à ceux que tu aimes... A Sayuri... A Mitsuko ! La haine t’a conduit par le passé à devenir ce fantôme... Tu as l’occasion de changer ! Pose-toi cette seule question : quel roi veux-tu être ? Noyé dans les ténèbres comme moi ? C’est bien beau de vouloir faire tomber un tyran mais si c’est pour en mettre un bien pire à la place, quelle... Justice pour ce monde ? »

    Quelle justice pour ce monde… L’éternelle question.
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Lun 14 Nov 2011, 00:40

    « Quel étrange sentiment… Celui de ne pas vouloir agir dans les règles. J’ai suffisamment attendu. Tu as trop régné et moi, trop souffert ! » Et toutes les parois explosèrent, faisant saigner le Mârid à tous les endroits découverts de son corps et déchirant ses vêtements de part et d’autres.

    « Tu pensais vraiment agir sans penser qu’un jour, je reviendrais me venger ? » mais l’homme avait beau courir, du sol surgissaient des pics de glace qui manquaient de le découper, cela l’essoufflant de plus en plus.

    « A vrai dire Naram, j’étais persuadé que la mort suffirait à te museler. Mais il faut croire que tu n’y as pas trouvé ce que tu cherchais là-bas... Elle n’était pas là-bas, n’est-ce pas... Tu ne l’as pas retrouvé… »

    « Ferme-la ! Tu ne sais rien de la mort mais je te promets de t’y envoyer assez rapidement ! Et figure-toi que je sais exactement où elle est ! Ta mort aidera même à nos retrouvailles... Quelle ironie ! » Et une tempête de neige commença à s’abattre sur la vallée. Formant une immense tête de mort, elle s’inclina pour happer le Mârid mais ce dernier usa de sa puissance pour inverser l’attraction.

    « Peu importe tes efforts, tu seras toujours plus faible que moi, pauvre fou ! Si je venais à disparaitre, que ferais-tu de ta vie ? Tu t’ennuierais... Tu t’ennuies déjà tant ! »

    « Ne t’en fais pas pour moi, j’ai bien des rêves à concrétiser. » Et le crâne explosa d’un geste brusque de ma main. Nous furent projetés tous les deux mais nous avions le même réflexe de rebondir sur la paroi, ce qui nous donnerait assez d’appui pour se jeter sur l’autre. Nos lames alors pouvaient pour la première fois depuis longtemps, s’embrasser à s’enflammer. La neige continuant à nous aveugler.

    « Tu as toujours été une bille en combat. » - « Tu parles également mieux que tu ne te bats ! » mais nous combattions tout de même pour la forme. Car si les mots blessent, jamais ils n’assassinent. Il faut toujours prendre les armes et en venir à ces pratiques barbares que l’humanité n’a su abolir, par manque de conviction.

    « Etre Mârid ne te permettra pas de réaliser tes rêves, Naram ! » - « Peut-être bien mais qui osera m’interdire quoi que ce soit ! L’irréalisme sera de ma seule volonté et je ramènerais de l’au-delà des êtres qui sont partis trop tôt ! » Mais étrangement, je n’avais pas maitrisé ma dernière parole, comme si ce n’était pas moi qui avait parlé. Le Mârid tilta à ce détail.

    « C’est donc comme ça que tu t’y es pris pour revenir d’entre les morts... Mon dieu… Avec quels démons as-tu encore pactisé pour pouvoir retrouver ta tendre reine... » Car seul le Mârid et l’esprit de la mort pouvait ramener un être cher de l’au-delà. Ce n’était plus moi qui parlait, c’était le fantôme.

    « Qu’est-ce que ça peut te faire, tu mourras avant. » - « Naram, ces démons viendront récupérer leur dû ! Comment peux-tu agir sans réfléchir aux conséquences, ce n’est pas toi… » - « Je te l’ai déjà dit, je me fiche du sort du monde. Elle est ma priorité ! »

    Les vallées commençaient à sombrer à nouveau, les secousses se répétaient sans cesse. Nous sautions de falaise en falaise, mais malgré nos faiblesses en combat, notre jeu de combat demeurait assez bien ficelé pour pouvoir parer le coup de l'autre tout en attaquant avec force.
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Sam 04 Fév 2012, 01:18

    Un vide. Oui, ce vide enivrant, si détestable et pourtant, si agréable. Quelles étaient les dernières images que mon cerveau avait enregistrées. Rien ne me revenait, le sang serpentait sur mon visage comme un venin et perlait dans son fracas, ces gouttes de pluies d'un rouge sombre dégoûtant sur le béton sale et souillé d'un environnement clos dont l'intimité n'était agréable que pour celui qui épiait sans l'être.

    Recroquevillé en un foetus à peine plus âgé, je contemplais d'un regard vieilli l'absence pure de lumière, ne laissant que les ténèbres pour bercer mon coeur, mon corps dans le néant d'un espace incontrôlable. Où étais-je ? Où avais-je encore échoué ? Trop sûr cette fois de la réussite ? Ou peut-être, avais-je voulu précipiter les évènements, brûler une étape vitale au raisonnement. Une perte de mémoire aussi brève et ces écorchures à la tête qui ne guérissait pas d'elles-mêmes.

    Mes yeux s'écarquillèrent, tremblant à l'idée qui ne me parvint qu'à l'instant. Je saignais. Un génie ne saigne pas. Il éprouve toutes les douleurs physiques mais n'ayant aucune forme réellement matérielle, rien de visible ne peut apparaître. Il ne fait que souffrir sans qu'aucune cicatrice n'apparaisse jamais. Il est le roi des costumes qu'il crée pour plaire ou déplaire, s'il veut feinter un bras coupé ou un oeil arraché, c'est à son bon vouloir, il ne ressentira rien, revêtant de la couture la plus désobligeante qui lui plaira. Mais s'il reçoit un poignard aiguisé qu'il n'aurait su esquiver à temps, alors il hurlera sa souffrance à la mort sans jamais l'embrasser. Mon crâne saignait, du sang coulait de plaies semblant graves et je ne pouvais rien y faire, je le sentais ruisseler, aussi gelé était-il, cette sensation me fit frissonner. Un génie ne saigne pas. Qu'étais-je à cet instant ? Parcourant brièvement l'état de mon corps, mon crâne ne semblait pas être le véritable problème, la peur serra ma gorge lorsque ma main effleura ma poitrine, un trou béant. C'était bien ma veine, je n'avais pas ou plus vraiment l'habitude.

    Se souvenir. Pour changer.

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Sam 04 Fév 2012, 02:09

    La vallée des glaces était loin, le Mârid aussi, je le savais même si je ne voulais pas vraiment me l'avouer. Je me relevai, non sans mal, toutes les douleurs me venant doucement. Prenant un mur pour appui, je sortais de l'ombre, en pleine rue bondée de fourmis humaines et nuisibles, au carrefour de la ville nocturne de Sceptelinôst. Les gens, dans leur signification aussi ignare qu'inutile, dans leur terme aussi vaste qu'indésirable, m'emportait dans leur vague, cette masse de joie détestable et alcoolisée, tant je les bousculais qu'il me dévisageait, se demandant sur quelle prostituée mal peignée j'étais encore tombé pour finir en de telles postures ; car qui pouvait imaginer les ressorts et les desseins des criminels lorsqu'ils passent à côté de nous, la bouche en coeur comme s'il voulait le bon dieu sans confession. Tous ces cris de gloire me donnaient la nausée et la nausée m'exaspérait. Comment pouvaient-ils rire entre-eux, entre deux fantaisies, grotesques comme des pantins, alors que je mourrais, déversant mon sang sur les pavés sales de luxure et d'avarice.

    Une migraine des plus pressante pensait à ma place, pensant la blessure à mon torse qu'un vent léger faisait brûler, les vêtements déchirés à ces endroits victimes. Les tambours des foires raisonnaient jusqu'aux chants des troubadours tels les sons de la discorde alors que l'anarchie régnait dans le coeur de la ville comme dans ma tête. Ce chaos ambiant était insupportable, où j'allais il fallait supporter les Hommes et où j'aurais aimé aller, il n'y aurait eu qu'un désert sans horizons. Que m'arrivait-il ?

    Et alors que l'on dansait autour de ma marche funèbre, je pleurais ma rivière de sang, me tenant fermement pour couvrir toutes les zones découvertes, courbé comme un bossu, le regard assassin. Mais dans l'inconscience générale, l'on chantait autour du diable que j'incarnais. Un monstre de foire au bal des inconscients. Le temps d'une nuit, Sceptelinôst où règne le plaisir de la fête, et moi, le marginal au coeur de glace. Alors que je n'avais jamais été aussi humain, je ne les avais jamais tant haïs. Quel comble dans ce monde tournant à l'envers même de l'harmonie.
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Sam 04 Fév 2012, 03:03

    Dans chacun de mes pas douloureux, lents et essoufflés, ma vision se troublait. Et pourtant, dans la lumière d'un Sceptelinôst animé, dans les flammes des envoûteuses de serpents et amateurs de chaire tendre, entre l'artifice de la nuit et la sueur des épicuriens, je la reconnus, seule, creusant la foule et me fixant, le sourire aux lèvres. Au loin comme un antéchrist, le diable de son sourire le plus charmeur m'invita à la rejoindre. De ses cheveux de feu, jamais l'étincelle de mes yeux ne s'était ainsi consumé. Puis, me tournant le dos, je savais qu'il fallait la suivre jusqu'à ce que la foule me la vole, la perdant de vue, elle était à présent juste derrière moi, posant sa main sur la plaie de mon torse, elle compressait la blessure pour que j'hurle, trouvant presque drôle que je puisse ressentir un tel mal physique.

    - C'était donc vrai, tu es en vie. Bien sot sera celui qui pariera sur ta mort, il semblerait que vous n'ayez pas de très bonnes relations malgré le coeur que tu mets à l'ouvrage pour que la mort te fauche.

    - C'est peu de le dire, et tu ne pèses tes médisances à la lumière d'une cigarette pour laquelle je tuerais.

    - Un tel humour aux abords de ton trépas, tu me régales.

    - Tu es celle qui ne me donne le moins la nausée en tout cas. Il faut partir d'ici.

    - Te laisser pourrir ici serait moins, amusant.

    - Depuis le temps que tu m'ennuies, je devrais te laisser prendre la poussière.

    Et la douleur rompit mon équilibre, mon éveil, ma fin.

    Je ne repris connaissance que bien plus tard. Sur un lit peu confortable, je peinais à bouger mais je ne le cherchais pas vraiment, je me doutais des circonstances qui m'avaient amené à songer ici.

    - Tu appelles ça un bandage ? Ce n'était pas la peine de me momifier.

    - La prochaine fois, je te laisserais crever comme un chien au bord du trottoir.

    Sa voix résonnait depuis la fenêtre, posée sur son rebord, elle contemplait la rue, sa joue contre la vitre gelée.

    - Et tout ce sang, ça ne t'a même pas donné envie ? Je vais finir par croire que tu as passé l'âge pré-pubère du vampire excité par tout ce qui se saigne.

    - Du sang de génie ? Très peu pour moi, c'est comme arracher les ailes d'un papillon, c'est plus joli quand ça vole, inutile et condamné sinon.

    - Que de poésie. Je finirais presque par oublier que j'ai failli y passer.

    - Tiens d'ailleurs, je croyais qu'être génie dispensait ces inquiétudes.

    - Je croyais aussi. Mais bon, en ce moment, ce en quoi je crois s'effondre, acquis après acquis.

    - Et moi qui allais te jouer du violon, tu arriverais presque à me faire pleurer, sans. Je te sous-estime dans l'art de la complainte !

    - Et moi dans celui de l'exaspération. Comment as-tu su où j'étais ?

    - J'ai suivi l'odeur. Blague mise à part, les rumeurs sur ton retour étaient de plus en plus sérieuses. Tu sais, les vieux cons comme toi radotant à longueur de journée sur l'ennui et la vanité de nos vies, ça ne courre pas les rues. Surtout avec une crinière comme la tienne.

    Elle qui me disait autrefois qu'elle voyait dans le brossage anarchique de mes cheveux, les vagues s'effondrer sur le rivage.

    - Lily. Je ne sais pas moi même comment j'ai atterri là. Et je suis revenus sur ces terres depuis des mois déjà. J'ai même recroisé l'une des descendantes de.. bref. Dis moi la vérité.

    - La vérité ? Tu t'es encore pris le bec avec le Mârid, pour changer. Sauf que cette fois t'as bien failli lui faire un bleu. Du coup il commence à flipper et a sommé à qui de droit, de te retrouver, soit pour finir le travail et ramener ta tête, soit te ramener vivant pour qu'il t'achève. Mais bon ne flippe pas, il veut juste te faire courir un peu, il se doute bien que personne ne peut attraper Naram-Sin.

    - Je me suis enfui ? Je veux dire, si je l'ai presque tué, pourquoi suis-je encore là, caché dans cette chambre en ruine d'une auberge miteuse avec toi.

    - Il a été plus malin. Il a vu en toi un désir aussi inavoué que cela peut l'être. Qui aurait pu croire que tu étais capable d'éprouver le moindre sentiment.. Il fallait être intelligent pour discerner que ton désir serait celui d'en avoir.

    - Il m'a forcé à souhaiter ? D'où le fait que je saigne. J'ai désiré, désirer. C'est compliqué mais ça explique aussi le fait que j'ai envie de fumer, et que j'ai soif. Moi qui pensais ne plus jamais éprouver cela. Voilà pourquoi j'haïssais tant tous ces gens dans la rue, pourquoi j'avais envie de vomir.

    - C'est idiot. Tu n'es qu'un crétin. Comment as-tu pu laisser transparaître le moindre désir, même enfui au plus profond de toi. C'était prévisible que le Mârid le ressente, il n'attendait que ça, que tu montres un signe de faiblesse. Et tu voulais quoi ? Aimer ? Etre capable d'amour ? Lorsque tu n'étais qu'un sorcier, déjà à l'époque tu étais incapable d'aimer qui que ce soit. Tu m'as demandé en mariage et tu t'es barré peu de temps après chercher ton frère qui était parti se suicider en s'engageant à la guerre. Etre génie n'a rien à voir avec le fait d'éprouver quoi que ce soit. T'es un psychopathe Naram, assume bon sang.

    - Je suis humain... Je n'arrive pas à le croire.. Je suis redevenu un humain.. J'ai faim, je veux manger quelque chose, sentir le goût des aliments, le vent sur ma peau. Ces sensations qui font d'un homme ce qu'il est.

    - Je rêve où tu n'écoutes pas ce que je dis.. A quoi bon. Repose-toi. Nous partons demain. Il va falloir te faire passer Sceptelinôst, toutes les milices du Mârid y sont ; nous seront tranquilles après. Et nous irons voir ton cher ami directement dans son palais, histoire de faire un petit coucou et boire un thé.

    - Je suis humain...
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Jeu 23 Fév 2012, 15:14

    Dans ce jardin trop beau pour être parfait, le lilas poussait comme la mauvaise herbe et le labyrinthe dessinait m’angoissait. C'était mon premier rêve depuis des siècles. Tout était étrange, différent des songes que je créais pour me distraire, tout était plus diffus, plus trouble, le soleil ne brillait pas mais culminait l'horizon, le ciel était comme un bloc de marbre qui craquelait à chaque instant, chaque brindille d'herbe ne tenait plus debout et s'écrasait. Un tambourinement malsain bourdonnait dans mon oreille, grisonnant, je me retournais comme par instinct. C'était le propre du rêve, l'on se retourne, l'on choisit d'ouvrir une porte sans savoir pourquoi mais cela nous semble le plus naturel au monde et lorsque la vérité apparaît, tout s'effondre. Personne ne se rend compte qu'il rêve tant qu'il demeure endormi mais dès qu'il est assez malin pour le soupçonner alors tout s'achève, un raz-de-marrée aussi immense qu'il puisse cacher le soleil et se substituer à toute lumière, s’abattit sur les épaules du rêve, me noyant, je me réveillais en sursaut.

    Je me réveillai à présent dans une sorte de charnue aussi vétuste que mon prénom, couvert par d'épaisses couvertures étouffantes et désagréables au toucher, me démangeant toutes les trois secondes et m'obligeant à me gratter le visage. Me débattant quelque peu pour trouver de l'air, je croyais bien asphyxier sous le poids de la chaleur.

    " Tiens, j'ai bien cru que tu étais mort, je réfléchissais justement où t'enterrer. " dit-elle en esquissant un sourire.

    " J'ai dormi combien de temps ? "

    " A vu d'oeil, trois bon mois. Ta respiration était tellement lente qu'elle était inaudible. "

    " Vois le bon côté des choses Lily, au moins je ne ronfle pas. " répondis-je en reprenant mes esprits, qu'il était désagréable de se réveiller, je n'avais pas l'habitude. "

    " Tu t'habitues à ta nouvelle vie d'humain ? "

    " Je ne sais pas. J'ai soif, j'ai faim, il fait beaucoup trop chaud et j'ai du mal à puiser l'air. "

    " Si tu comptes te plaindre autant, il vaut mieux trouver une solution au plus vite. "

    " Là est le paradoxe. Je tire une certaine paix à ressentir ces besoins. "

    " Oui, t'es cinglé, c'est pas nouveau. "

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Jeu 23 Fév 2012, 15:16

    " Depuis quand me surveilles-tu Lily ? Enfin.. Pourquoi n'es-tu pas manifestée avant ? J'aurais eu besoin de quelqu'un comme toi pour comprendre mon monde.. "

    " J'étais là, au bal chez Mitsuko où Vlad a pété un plomb et où Jun a fait sa crise d'adolescence. Très beau costume de clown d'ailleurs même si je n'ai pas beaucoup vu de différences. Et, pour ta deuxième question, à quoi bon me manifester comme tu dis, tu ne te souvenais plus de rien, je peinais à croire de ne pas être l'exception, moi qui suis à l'origine de ta vie. Mais, si tu ne te souvenais pas de Mitsuko, alors je passais bien après dans la hiérarchie des souvenirs les plus vifs à ton coeur. "

    " C'est idiot. Tu sais bien que même si les souvenirs s'envolent.. "

    " Les sentiments restent, je sais, je sais. Tu répètes toujours la même chose, change de registre Naram. "

    " Mais c'est vrai, bon sang ! Le coeur jamais n'oublie. Peu importe ce dont on se souvient, les larmes coulent sans raison apparente, l'inconscience est intouchable, peu importe la magie utilisée. Même la plus puissante. "

    " Je me demande d'ailleurs pourquoi tu as tout oublié.. "

    " Je ne sais pas. Ce souvenir là n'est pas revenu, je ne suis pas resté assez longtemps dans les vallées. En tout cas cela s'est passé là bas, j'avais enfermé toutes ces brides dans les parois glacées, y retourner à fait remonter bien des passages de mon passé. Et comme tu dis, il y a eu une hiérarchie. A peine arrivé, c'est Mitsuko qui m'est apparut à l'esprit, puis Jun et enfin toi. Je ne suis pas resté assez longtemps pour le reste. "

    " Alors ça, c'est plutôt dommage car tes vallées ont rejoint les profondeurs de l'océan. Enfin il y a peut-être encore un glaçon qui flotte à la surface si tu veux, on peut aller y jeter un coup d'oeil. "

    " Ton ironie est mal venue. Comment affronter un ennemi inconnu ? Je ne crois pas que je m'en sortirai cette fois-ci. "

    " C'est ce que tu as toujours fait et tu t'en es toujours très bien sorti ! Je suis d'accord, le combat est plutôt mal avancé, le Mârid te connait parfaitement bien alors que tu ne connais que son nom.. Enfin son surnom, mais tu as plus d'un tour dans ton sac, que tu sois génie, humain ou même une fée. Bon, peut-être pas une fée. Mais bref, tout ça pour te dire, ne soit pas défaitiste, ça ne te ressemble pas et je n'aime pas ça. Le Naram que je connais garde toujours son sang froid et surtout ne renonce jamais. Il accepte la défaite, il la connait bien même, mais au final, il y repense plus tard en riant et repart de plus belles dans ses délires de malade psychopathe. C'est ce que j'ai toujours aimé chez toi lorsque je te regarde. Je vois l'espoir alors que tous les autres ne voient que le malheur. Et ce même si tu as toujours ton regard de chiens battus. "

    " Heu.. Merci. Enfin je crois. " et je me rendormais, encore trop faible des blessures de l'autre fois.
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La clef de la Vérité, la lumière sera faite à l'aube. [Lv4]

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