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 Le reflet le plus perfide. [Mariko]

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Dim 08 Mai 2011, 15:24

    Musique thème : http://www.deezer.com/listen-5692846

    Le déclin du jour me sembla réconfortant, les mots étaient gravés dans ma mémoire. Cela faisait une éternité que je ne m’étais plus rendu ici et le soleil couchant divisait ses rayons comme mon âme aux quatre coins du monde des hommes, lui seul semblait comprendre ma peine à recommencer toujours le même périple, toujours la même douleur et cette paix éphémère qui ne durait que le temps d’un clair de lune, toutes les voix du passé me venaient en ricochets d’une eau cristalline. Au bord de l’eau, mes pieds semblaient frôler le vide et la fraicheur de l’eau procurait un calme appréciable avec la chaleur de la journée qui s’en allait avec un adieu des plus radieux, le vent enfanté de la chaleur caressait mon visage et cette sensation là, je ne la devais qu’à la ténacité des évènements passés, ils avaient peint mon futur. Observant mon visage reflété dans la limpidité des eaux calmes, je ne voyais qu’un monstre au visage d’ange, ses yeux rêveurs cachaient la haine et la beauté, la pâleur de l’ange refléter surtout l’emprunte de la mort. Fissure était mon pouvoir préféré et pourtant je rêvai tant qu’un jour je ne puisse plus m’en servir, il était l’essence de tous mes autres dons magiques et dés l’instant où une victime plongeait son regard dans le mien, la toile tissée de mes perfidies se resserrait sur l’insecte innocent, et je voyais tout en lui jusqu’à ses moindres craintes les plus enfuis, me servant de celles-ci pour envenimer un poison déjà présent en lui. Plus je regardais mon reflet, plus les deux iris bleues semblaient s’agrandir et flouter la vision du monde ; j’approchai alors mon visage de l’eau puisqu’une illusion de ma propre inconscience me vint. Ce n’était plus mon visage que je voyais se refléter mais celui de la femme blonde de mes rêves entremêlés de cauchemars interminables. Je restai bouche-bé, mon passé me faisait face et sembla être un présent des plus délicieux, j’approchai mon visage de l’eau jusqu’à embrasser la surface aqueuse et cru presque ressentir la chaleur d’un baiser, le simple instant du contacte entre terre et mer et cru revenir des siècles auparavant. Puis vint l’instant de la chute et je tombai entièrement dans l’eau, le bruit résultant assourdissant un silence désireux de n’être rompu, la chute m’entrainant dans les fonds, l’eau me parut sombre et alors que la surface était loin, mon cœur se serrait dans ma poitrine, ce trou béant hurlant que je faisais n’importe quoi de ma vie, que tout ce que j’avais entrepris avait échoué, que toutes mes décisions étaient mauvaises et que la déchéance me conduirait à une perte que je ne maitriserai pas. Seulement, je n’abandonnerai pas en si bon chemin, j’avais déjà découvert beaucoup de mystères que je résolvais doucement par mes rencontres et puis je me disais souvent que le jour où je n’aurais plus aucun mystère à comprendre, je m’ennuierais sûrement et cela était ma plus crainte, oui, m’ennuyer.

    Touchant le fond, je reprenais appuie sur mes pieds pour remonter à la surface puis m’accrochai à la rive. J’étais trempé de la tête au pied mais cela m’avait réveillé, l’état léthargique n’était plus. Je me couchai dans l’herbe puis fermai les yeux, je reprendrai la route bientôt mais pour le moment, une petite pause n’était pas de refus. Partant dans un rêve artificiel alors que les génies ne dorment plus, l’image d’une jeune fille me vint sans aucune raison. Une étrange demoiselle, une fée à qui on aurait commis l’impardonnable. Ma conscience m’empêcha d’aller plus loin mais je résistai, je voulais plonger plus loin dans ce souvenir qui m’interpellai. Après un instant de vide, son image m’apparut à nouveau dans un endroit froid et glacé, j’entendais des larmes et ressentais une douleur horrible mais cela n’était rien, j’avais été là, sadique et fier d’un geste que je ne comprenais pas. Une nouvelle énigme ou une clef à un autre secret ? Je tentai de voir avec plus de détails la jeune fille, les traits uniques de son visage et la profondeur de ses yeux que je pourrai reconnaitre à travers les dédales de ma mémoire. Face au soleil, les rayons se dispersaient pour la dernière fois et perdu au plus profond de mon être, comment aurais-je put ressentir une autre présence que la mienne au lac de la transparence ?
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Dim 08 Mai 2011, 16:37

Retrouver des souvenirs,un élément bien précis d'une vie est déjà compliqué, en temps normal. Alors pour une petite fée amnésique, la tache est quasi impossible. Cependant, chaque jour, elle travaillait sa mémoire, dans l'espoir qu'une bride fasse sa réapparition. Si possible quelque chose de joyeux, qui ferait grand plaisir à se rapeller. Ses parents, par exemple. Mais rien sur eux ne dédaignait sortir de son esprit torturé.

Pourtant depuis quelques jours, quelque chose commencait doucement à sortir de sa mémoire. C'était le premier et seul indice qu'elle avait jusqu'à ce jour. Surtout, elle ne devait sous aucun pretexte lacher cette maigre piste, le creuser jusqu'à épuisement. Mais comment exploiter une simple image, un visage, quelque peu flou? Surtout, il ne fallait pas relacher sa concentration. La petite fée avait questionné beaucoup de monde, sur son passage, décrivant de son mieux le jeune homme qu'elle voyait. Les résultats étaient pitoyables. Les gens de nos jours ne faisaient plus vraiment attention à ce qu'ils voyaient.

La colère montait petit à petit, se faisant de plus en plus sentir au fur et à mesure des recherches. Mariko marchait très vite, ses cheveux bleux toujours attachés en couettes volaient derrière elle, et Hiro était posé sur sa tête, légérement tendu. Le petit écureuil sentait très bien que sa maitresse n'allait pas au mieux et il s'inquiètait. Seulement, il ne pouvait rien faire d'autre qu'observer.

Puis enfin, l'espoir, bien que très mince et animé par des sentiments de violence, reprit le dessus. Une jeune femme avait cru apercervoir un homme ressemblant plus ou moins à la description de lé fée. Elle s'en souvenait, l'ayant trouvé plutot séduisant. Preuve qu'au moins, les femmes observant tout les hommes qui passaient pouvaient servir. Sans hésitation et malgré les cris de protestation de son petit compagnon, Mariko partit presque en courant dans la direction indiqué par la jeune femme. Elle ne savait même pas qui était l'homme qu'elle voyait dans ses pensées. Mais il faisait pourtant partie d'un bout,peut-être minime, de son passé. Elle ne lacherait pas l'affaire.

Ses pas la menèrent au lac de la transparence. Elle commencait à se décourager, et s'assit par terre dans un coin, en soupirant. Hiro la regardait sans savoir quoi faire. Il décida alors d'inspecter les lieux lui même. Il sauta de son poste préféré: la couette droite de Mariko et parti faire le tour du lac, sautillant dans l'herbe. Cela lui permettait de se défouler les pattes, en passant. Mariko le rapella à l'ordre, lui intimant de la rejoindre, mais il n'en fit rien. La fée tourna la tête, se disant qu'il ne pouvait rien lui arriver de grave. Elle se plongea encore une fois dans ses pensées. Rien qu'une image avait réussi à sortir de sa mémoire. C'était pourtant un bon début. Peut-être qu'un jour, elle se souviendrait de tout.

Hiro sautillait. L'écureuil mangea en passant quelques petites choses qu'il trouvait sur son passage, avant de se stoper brutalement. Il y avait quelqu'un devant lui, allongé dans l'herbe. Il s'en approcha avec méfiance, puis l'horreur saisit le petit animal, qui courut en véritable trouillard qu'il était se réfugier vers Mariko, sans pour autant rester discret. Des petits cris d'écureuil en detresse suraigue résonnèrent.

La petite fée entendit les plaintes de terreur de son animal et se releva en soupirant. De toute manière, il avait peur de son ombre. Elle n'eut pas fait deux mètres quand Hiro lui sauta dessus, se cachant dans ses cheveux.

-Courageux, commenta la fée, inexpressive.

Hiro continuait ses cris, tentant de faire comprendre à sa maitresse ce qu'il avait vu. Seulement, Mariko ne comprenait pas son langage. Quelque peu intriguée par ce qui aurait pu causer une frauyeur à son écureuil, elle avanca tout de même. Cela pouvait autant être le Roi des Démons comme une fleur un peu trop grosse. Elle eut une instant de doute. Après tout, ils cherchaient l'homme qu'elle avait vu et l'avait décrit à Hiro. Si elle, elle ne comprenait pas sa langue, l'écureuil comprenait la fée.

Se pouvait-il qu'il soit ici? Lui, l'objet de ses recherches? Elle se sentirai un peu ridicule de ne pas avoir regarder et que se soit son écureuil qui l'ai vu.

Un peu plus loin devant elle, elle voyait quelqu'un. Hiro tira une de ses couettes, lui faisant comprendre que c'était lui qui l'avait terrifié. La fée s'en approcha doucement, un peu méfiante.
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Mar 10 Mai 2011, 22:09

    Oublie que le ciel est ton ennemi et vague à tes envies, l'air t'envie de n'être plus libre, tu es enchaîné à ceux que tu aimes et tu t'enfuis, ce qui t'emprisonne te pousse à t'envoler vers d'autres horizons, vis pour tes envies, ces poids t'empêchent d'avancer mais tu sais au fond de toi qu'il ne tient qu'à toi de pouvoir tout effacer, ce dont tu t’accommodes sont tes propres maux mais ils ne sont qu'un reflet du devoir dont tu t'encombres. Au final, tu es le seul à pouvoir donner naissance aux miracles que tu espères tant, souviens toi-en.

    Je me relevai pour faire face aux deux inconnus qui m’épiaient par leur méfiance à mon égard et dés l’instant où un rongeur nuisible (non je n’étais pas l’ami des bêtes en général) me criait dans les tympans, je su que ma pause était terminée. Je ne vis d’abord qu’une silhouette fine aux formes plutôt juvéniles, presque enfantines jusqu’à ce que le soleil la découvre et que je puisse la regarder sous toutes ses coutures. Aussi ce dernier étant à son déclin, l’ombre repris rapidement son aise, replongeant ma mystérieuse interlocutrice dans ses robes difformes que lui faisaient l’ombre de la nuit. L’herbe si fraiche contrecarrait la chaleur des journées d’été et venait de revêtir d’une couleur qui lui allait mieux, celle de l’harmonie d’une nuit et en un contexte diffus, l’amie des écureuils me sembla être des plus distinctes parmi les feuillages des arbres environnants, protégeant le lac comme des titans autour d’une déesse des eaux qui leur aurait promis l’éternité. Ses deux petits yeux de femme comme des joyaux d’innocence me parvinrent, curieux, alors que l’animal avait regagné la couette de sa maitresse, celui-ci avait trahis la position de cette dernière mais ça n’était pas pour me déranger. Dans un vide certain, je soufflai au vent attentif : « intéressant. »

    Moi qui était assis, confortablement en compagnie d’un peu de solitude, je vu en la fée une bien meilleure soirée, et me remettant debout, j’avançai vers elle d’un pas gracieux, d’une démarche toujours aussi soignée qu’à mon habitude, aussi les génies ne lésinaient jamais sur l’apparence : ils savent tous que l’insecte s’approche toujours de la plus éclatante des lumières.

    « Bonsoir mademoiselle. » dis-je d’abord à basse voix. Puis dans un coup de vent, je disparus pour réapparaitre derrière Mariko. Crescendo alors, je continuai : « Rêverait-on de voir ses souhaits les plus intimes se réaliser ? » et je m’approchai de son oreille pour lui souffler tout doucement : « parce que, cela tombe bien, vous faites face au plus grand des marchands de rêves. » et mon sourire grandit, Mariko pouvait le ressentir, la prestance que je dégageais était palpable. Et ce fut comme si des ombres serpentaient au sol, nous entourant de leur voile qu’il n’appartenait qu’à nous d’y succomber, du moins qu’à elle d’ouvrir les yeux sur un autre monde, j’étais le diable d’un clair de lune, le fou d’une partie d’échec, mes coups imprévisibles et mes promesses inconcevables, elle pouvait boire mes paroles, noyer son regard dans le mien, sentir sa vie lui échapper de ses doigts fins, mais en aucun cas, m’échapper. L’hypnose d’un maître se mélangeait aux possibilités infinies d’un génie aux vœux de cristal et dés cet instant, elle pouvait espérer souhaiter que le ciel s’effondre, que les anges tomberaient à ses pieds.
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Mer 11 Mai 2011, 16:38

Devant elle se tenait un jeune homme. Ou du moins, il en avait l'apparence. en réalité, sait-on jamais...

Mariko eut tout le loisir de voir son visage et ce fut l'évidence qui s'imposa. Il était vraiment très ressemblant à l'image ,quoique floue, de ses pensées. Elle voulut dire quelque chose, seulement, quand il se leva, la fée fut coupé dans son élan. Les gens assis par terre étaient beaucoup plus rassurant que ceux en mouvement. Une menace se dégageait de ses derniers.

Et cet étrange type au cheveux bleus confirma bien vite ses pensées. Sa façon de se mouvoir était assez saisissante, peu commune. Il se mit alors à parler, disparraissant, réapparaissant ailleurs. La fée essayait de suivre ses mouvements avec sa tête, mais la tache n'était pas aisé. Ses paroles étaient entre l'étrange et l'inquiètant. Mariko ne comprennait strictement rien.

"Marchand de rêves"

Il ne manquait pas d'originalité, au moins. Quel était le rapport entre ce nom et des souhaits? Elle ne chercha pas trop à comprendre, son coeur battant trop fort et vite pour qu'elle puisse se concentrer sur quoique ce soit. La proximité entre elle et l'homme la génait. Elle recula doucement de quelque pas.

-Vous ètes vraiment bizarre et je n'ai rien compris.

Les mots séparrement avaient évidemment un sens. Mais assemblé, à la suite, c'était plus vague. Dans un élan de politesse, elle dit malgré tout:

- Bonjour quand même.

La présence de l'inconnu la mettait mal à l'aise. Hiro sortit de sa cachette et s'assit sur la tête de sa maitresse, observant à son tour l'être effrayant devant lui. De toute manière, pour l'écureuil, tout était terrifiant... Même une anémone... Un petit cri aigue sortir encore. Il voulait dire quelque chose à la fée, mais elle ne parlait pas l'écureuil couramment et bien sûr ne saisit pas un traitres couinements de ce qu'il avait dit. Hiro fussilait sans détour son adversaire d'un regard aussi noir que pouvait l'être celui d'un écureuil. Si Mariko était méfiante, lui n'avait aucune confiance.

Mariko était qui plus est obnibulé par un détail totalement sans importance. Ils avaient tout les deux les cheveux et les yeux bleus. Seulement, elle était une version plus claire.

- En clair vous etes?

Elle insista bien sur les deux premiers mots. Le petit rongeur n'aima pas du tout le fait qu'elle parle à cet homme, qu'il voyait d'un très mauvais oeil. Sans ménagement, la petite bestiole tira les cheveux de sa maitresse, ce qui eut pour conséquence un petit cri aigue, de Mariko cette fois-ci, et un vol plané d'un écureuil, attérissant plus loin par terre. Il s'assit dans un coin, tournant le dos aux deux êtres à peu près humains, les méprisant totalement. Mariko observa quelques instants son animal, surprise d'un tel comportement, avant de reporter son attention sur son interlocuteur, légèrement inquiètant et avec des problèmes psycologiques évident. Mais il dégageait un charme, une prestence étrange. Aux premiers abords, il était plutôt dur à cerner. Pourquoi les gens n'étaient-ils donc jamais simples?

Le sentiment de malaise disparraissait petit à petit. Il pouvait revenir d'un coup, ce n'était pas un problème, bien au contraire.
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Dim 15 Mai 2011, 15:45

    La méfiance coulait en ses veines, une femme n’ayant comme seule compagnie une petite bestiole poilue devait avoir une crainte constante de la solitude, cherchant à se rassurer et à se méfier à la fois, elle ne savait plus sur quel pied dansait et je trouvai alors que la musique prenait tout son intérêt, doucement, dans la prélude, ses yeux confondaient mirage et réalité. Oui elle craignait devoir souffrir et cette peur sommeillait, il n’en tenait qu’à moi de la faire resurgir de son passé.

    « Je suis un génie. Je réalise vos souhaits et en un instant, tous vos rêves prennent une ampleur des plus folles, bienvenue dans mon monde, Mariko. » Et son nom me semblait d’une évidence indubitable dés l’instant où son regard donnait accès aux tréfonds de son âme. Des parties infimes de son âme restaient sombres, mais cela n’était pas dû à mon pouvoir bridé, seulement au fait qu’elle-même connaissaient de lourds puits noirs qui auraient suffit à la noyer si elle tentait de se souvenir, elle aussi. A chaque fois que je prenais la parole, je disparaissais pour réapparaitre à un endroit différent d’une façon fluide et presque indétectable, comme s’il était naturel d’être partout à la fois. Je voulais qu’en son être s’encre l’idée que j’assaillais son esprit.

    « Je ne suis pas étrange, je suis juste… différent. » et je changeai sans cesse de position, à sa droite ou sa gauche, derrière ou devant elle. Elle était également une femme étreinte par les teintes bleutées, mais la pâleur de ces derniers laissaient à penser qu’elle était une lumière d’une même teneur que j’étais son ombre. Hypnotisée, tout ce qu’elle était s’endormait doucement et ses sens se reposaient aux bords de mes lèvres.

    « Je peux aisément comprendre que vous n’ayez pas l’habitude de rencontrer.. » et je réapparaissais derrière elle, soufflant chaleureusement dans sa chevelure : « quelqu’un comme moi. » et je disparaissais à nouveau pour apparaitre sur une branche épaisse d’un arbre juste à côté d’elle de façon à pouvoir la voire en entier. J’étais le maître corbeau aux airs de renard et elle était le renard avec ses formes de brebis égarées. Oui, tout se confondait et elle n’avait qu’à se laisser aller, à rêver.

    « Votre vie sans saveur va connaitre un tournant que vous n’imaginez pas. L’ennuie vous gagne, l’inspiration vous quitte, et tout est normal, le monde des humains est terni par la récurrence, vous répétez toujours les mêmes erreurs, vous n’apprenez plus qu’à embrasser les ombres et plus rien ne vous donne envie. Mais si vous faites la rencontre d’un génie, hasard ou destin qu’importe, alors tout change, tout est possible ; et cela Mariko, ne tient qu’à la prononciation d’un souhait. Trois sont à votre disposition par un contrat qui nous lie. Enfin, vu la peur qui vous habite, je me demande si vous en êtes méritante, après tout ces occasions sont rares et belles. »

    Je lui jetai habilement une pomme qu’elle rattrapait aussi tôt par un reflexe que j’avais évidemment prévu. Cette pomme était d’un rouge éclatant et il semblait qu’aucunes pommes en ce monde n’avait été aussi belle. Le reflet de Mariko se dégageait dans la transparence du fruit mais la magie avait modifie un peu son visage, le rendant triste.

    « Regarde-toi, ton âme parle pour toi, son reflet est sans appel, tu as besoin d’exaltes, et je suis homme à vendre les rêves, tel un marchand. » et le clin d’œil de mes premiers mots de tout à l’heure se justifiait par lui-même ; ainsi ce qu’elle pouvait trouver incompréhensible à l’origine tendait doucement à prendre un sens, plantant le décor enchanteur.
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Dim 15 Mai 2011, 21:45

Il était donc un génie, et Mariko maintenait qu'il était plutot étrange. Différent, d'après ses mots. Certes, c'était une façon juste de voir les choses, on ne pouvait pas le ranger dans la catégorie des hommes communs. Il était vraiment original. Mais tellement déstabilisant. Il continuait à disparaitre pour réapparaitre ailleurs. Le suivre des yeux relevait de l'impossible.

Assis sur la branche d'un arbre, il debala un petit monologue sur la condition humaine et les génies. Il avait réussit à ne pas bouger pendant plus de quelques secondes, et ça, c'était un miracle. Mais ses paroles exprimaient de bien noirs idées. La petite fée n'aimait vraiment pas ça. La vie n'était pas vraiment exaltante,c'est vrai... Seulement, il avait une façon bien particulière de présenter les choses. Assez terrifiant.

Un objet rouge indéterminé fonça sur elle, et par un autre miracle, elle rattrapa le projectile. C'était une pomme d'un rouge assez incroyable. Son reflet s'imprimait clairement dessus. Elle avait l'air triste. Elle le regarda quelques instants avant de relever les yeux vers le génie. Ses explications répondaient à pas mal d'interrogation, et il reprit même les termes les termes avec lesquels il s'était présenté.

Mariko fit tourné le fruit dans ses mains, se défoulant quelque peu dessus. Il avait dit qu'elle était peureuse. Méfiante aurait été plus juste. Pour le coup, elle était un peu vexée.

-Vendre des rêves... Marchand de rêves. Génie. D'accord. Tout s'explique plus ou mois...Des rêves...Je n'en ai pas vraiment...Mais..N'auriez vous pas pu parler ainsi dès le début? Ou ça vous amuse de perturber les gens?

Après reflexion, l'hypothèse de fin devait être la bonne. La petite mise en scène à laquelle il s'adonnait en était une preuve. Cependant, Mariko ne s'enfuit pas en courant, chose qui aurait été la plus logique à faire. Mais le génie l'intriguait vraiment. Enfin, lui et ses paroles. Il est vrai qu'il était assez rare de rencontrer quelqu'un comme lui. Et heureusement d'ailleurs. Certaines personnes sont vraiment uniques et si elles n'existaient pas, il faudrait les inventer. Mais si elles étaient en double exemplaires, il faudrait en tuer un.

Mariko observa son interlocuteur et ses cheveux bleus foncés.

- J'ai l'impression de vous avoir déjà vu quelque part.

Elle aurait bien rajouter "désagréable" après le verbe, mais le dire aurait pu créer quelques tensions. Mieux vallait éviter. Un petit cri de protestation,court et aigu, de l'écureuil se fit entendre. Il était toujours en colère, et detestait foncièrement le génie, le toisant de loin, et pret à aller se cacher aux moindres signes suspects.

Mariko n'en tint pas compte. L'avis d'Hiro sur le jeune (qui ne devait pas l'être) homme importait peu. Faisant passer la pomme d'une main à l'autre en la faisant légèrement décollé de ses paumes, la fée fit un ou deux pas en avant, dans la direction du génie. Elle ne voulait pas trop se rapprocher. Et de toute manière, il allait bientot disparaitre pour réatterir ailleurs, alors quel interet?

La jeune fille le regardait, sans émotion, mais avec l'envie de lui renvoyer la pomme tout droit sur son joli visage. Seulement, la politesse voulait qu'elle ne le fasse pas sans raison. " Il est bizarre" n'en consitutuant pas une bonne. Il était surtout intriguant. La fée avait envie d'en savoir plus, qu'il parle encore. C'est qu'il faisait un drole d'effet, que ce soit sur Mariko ou sur l'écureuil. Réactions certes totalement différentes. Il ne devait pas être l'ami des bêtes, ce cher génie.

Elle se rendit enfin compte qu'il l'avait appelé par son prénom, or, elle ne l'avait pas dit. Il ne manquerait plus que ca... Si jamais il osait fouiller dans son esprit, ca allait vite et mal se terminer.

Et en plus, elle avait mentit, et pas qu'un petit mensonge... Pas de rêve... Tout le monde en as, même des futiles. Mais elle ne parlait déjà pas beaucoup habituellement. Elle n'était pas forcement très sociale... Alors parler de ses désirs à un inconnu qu'elle soupconnait d'avoir déjà vu, qui faisait naturellement peur, sans pour autant qu'on est le désir de s'enfuir en courant....C'est louche...
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Sam 21 Mai 2011, 02:35

    « Perturber les gens ? » Et je mis à rire à pleins poumons, tanguant légèrement et volontairement sur l’épaisse branche d’arbre, je prenais appuie sur mes bras pour balancer mes jambes puis délaissait le regard de Mariko pour le détourner vers le ciel, doucement envahi par les étoiles promises. Le ciel comme un immense livre mille fois réécrit par les dieux, peu fiers de leurs mythes, recommençant les mêmes cheminements, ce qui ne semble digne d’intérêt est supprimé, comme toute chose à quoi on extirpe toute vanité. Oui la vanité était le maître-mot, une pensée à retenir et à exercer. Je descendis de ma branche d’un saut droit et léger et retombai habillement sur mes deux jambes, les bras le long du corps. M’approchant de Mariko, je sentais la chaleur de son corps se dégager malgré cette nuit froide et bien que l’intérêt que je lui portai était casi-nulle quant à sa restrictive qualité de fée ou bien même ce qu’elle laissait percevoir d’elle, je savais que son fonds lointain méritait plus ample observation. Elle cachait bien des choses cette petite, derrière son apparence fleurette d’indolentes qui n’aurait pas expressément inventé l’eau chaude se cachait, j’en étais sûre, une personnalité plus profonde.

    « Manipuler, serait le terme approprié, mademoiselle. » et je mis à tourner autour d’elle tout en gardant la tête bien droite en sa direction, mes pas comparables à des envoles de grâce, je délimitai par le cercle que je formai une sorte d’intimité créée pour l’occasion.

    « Cette vie d’ennuies nous empoisonne alors, quel remède ? Vous rêvez, j’exauce, vous aimez, je vous haïs, vous me détestez, je vous aimerais. N’être comme personne m’immunise comme l’ennuie, je haïs les habitudes et les croyances, j’aime que rien ne soit jamais acquit pour personne, j’aime sentir ce sentiment de peur de perdre une chose chère à notre cœur. » Je me trouvai derrière son dos lorsque je soufflai à nouveau : « Lorsque l’on joue, on peut perdre mais aussi gagner beaucoup. » Puis je lui faisais de nouveau face : « La vanité est réprimée, si c’est inutile c’est forcément à bannir. Mais pourtant, il n’y a que ce qui n’a pas de sens qui en apporte à notre vie, le cours des choses est motivé par cette vanité Mariko, nos plus beaux moments ne sont pas ceux qui ont eu une utilité existentielle mais ceux qui nous ont apporté le plus grand intérêt. » Et je continuai à tourner doucement, sans brusquer le mouvement. « Si je n’étais pas intriguant, vous seriez sûrement partie depuis longtemps. N’avez-vous jamais marre de n’être qu’une fourmi au centre d’un monde qui vous ignore, aussi bien vous écraserez-t-on que tout le monde piétinerait votre dépouille pour se frayer un chemin. Moi j’ai choisis de ne jamais donner l’occasion à qui que ce soit de marcher sur ma dépouille. » Puis je m’arrêtai brusquement et lui tendait la main : « peu m’importe vos raisons. Voguez, mourrez ou prenez plaisir à voir le monde brûler, je n’ai qu’une aspiration : extérioriser les vôtres. » J’espérais qu’elle prenne ma main, cela était d’une évidence. Elle énonça ensuite ce sentiment de déjà-vu, sentiment né d’une rencontre passée et oubliée ? N’étais-je donc destiné à ne rencontrer que des amnésiques ? Fâcheux lorsque sa propre mémoire nous fait défaut.

    « Les cheveux bleus sûrement, ça vous revient dans le reflet d’un miroir, je suis ce diable d’ombre qui vous suit lorsque la lumière décline. Votre part d’ombre dans mon regard, fixez ce dernier et vous n’y verrez qu’un reflet de votre âme. N’ayez peur de céder à ces envies pressantes, n’ayez peur de rêver, la méfiance n’est que pour les lâches, les ignorants des heureuses occasions, ceux qui ont peur de vivre, ils préfèrent y regarder plutôt deux fois qu’une, prétexte pour observer au lieu d’agir mais Mariko, arrive le temps où il faut prendre le contrôle. Votre apparence simpliste ne trompe plus un vieux génie comme moi. Laissez-vous aller, cela reste entre nous. Des conséquences n’en ressortiront que vos propres souvenirs, vos agissements ne sont éphémères que d’une simple nuit. Je vous provoque et vous répondez avec audace mais ne pensez-vous pas que cela est prémédité de la part d’un génie comme moi ? Vous vous cantonnez à n’être que ce que les autres veulent que vous soyez. » Je marquai une dernière pause pour mettre en évidence la question suivante qui devrait diriger le fil de sa pensée : « Mais vous, Mariko, que voulez-vous pour vous-même ? » Et je me retournai, cette fois moi, pour lui tourner le dos et la laisser comme seule face à ses choix. Et pendant que la fée cogitait, la pomme rouge avait pris des couleurs ternes, pourrissant à vitesse extrême, elle n’était plus bonne qu’à être jetée.
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Lun 23 Mai 2011, 15:26

Les paroles du génie avait tantôt le mérite d'être claires, tantôt l'inverse total. Manipuler... Au moins, il avait avouer. Mais ce n'était pas des plus rassurants pour la petite fée. Elle le regardait, sans rien dire, totalement inexpressive. Se plaisant-il tellement à parler comme s'il récitait un poème en prose? Certes, c'était très agréable à écouter. Mais tout comme pour la poésie, Mariko ne comprenait pas grand chose. Il était vraiment un drôle de génie, pas commun. L'originalité était une force, mais comme pour tout, il y avait des limites. Mais il ne semblait pas en avoir. Le long monologue qu'il sortit était dur à suivre. La fée ne retint pas tout, bien que certains passages la marquèrent par une certaine justesse, une vérité plus ou moins prononcée.

Mariko contempla quelques instants la main que lui tendait le génie, sans bouger. L'envie de toucher sa peau ne manquait pas, seulement, elle n'en avait pas vraiment envie, peut-être par crainte, par méfiance. Le contact visuel lui suffisait largement. Baissant les yeux vers la pomme qu'elle tenait encore entre ses mains. Elle dépérissait à vue d'œil. Déçue et dégoutée, la jeune fille la laissa rouler au sol. Quel dommage... Croisant les bras pour ne pas les laisser le long du corps, ce qu'elle détestait, Mariko ajouta sur un air légèrement sceptique:

-Je trouve votre hypothèse sur le miroir tiré par les cheveux.

Et c'était le cas de le dire. Toute sa théorie avait l'air de reposer sur la couleur semblable de leur cheveux, à la différence près que ceux de la fée étaient largement plus claires que ceux du génie. Certes, ca sonnait bien et était une sacré coïncidence. Mais il fallait pas exagérer, non? Douter était une chose impardonnable...

Maintenant, devait-elle répondre à la question du génie ou était-ce pure rhétorique? Elle ne voyait pas vraiment ce qu'elle pouvait ajouter à de tels propos. Et il avait de la chance qu'elle ne soit pas rancunière. «Apparence simpliste» Qu'insinuait-il par là? Il s'était regardé, l'espèce de fou furieux dégénéré? Ses pensées n'étant que de simples manifestations de crises d'adolescence en phase de rébellion, elle ne dit rien, sans pour autant en penser moins. Il était évident qu'elle devait parler. Mais pour dire quoi? Dans son esprit, le flou régnait avec le doute, l'incompréhension. Comment créer une phrase ayant un sens dans ses conditions?

-Et en passant, je vous ai vu dans ma tête avant de vous voir rencontrer aujourd'hui

Simple précision. Maintenant, elle se plongea dans une plus ample réflexion sur ce qu'elle voulait réellement. C'était dur à dire. Pas grand chose, en soit. Hiro, le petit écureuil, toujours dans son coin, n'avait pas non plus fini son caprice et monta sur un arbre en fusillant toujours le génie du regard. Sixième sens ou mauvais caractère? Encore une fois, impossible de savoir.

Quoiqu'il en soit, Mariko en savait pas vraiment quoi répondre, et cela l'enervait de plus en plus. La tension montait. Cette journée était à n'y rien comprendre. Les belles paroles du génie lui embrumait totalement l'esprit.

- Je... Ne vois pas vraiment ce que je pourrai bien vous dire. A part ce qui est pour moi une evidence: retrouver la mémoire. Ah... Et je deteste être une fée. Surtout sans ailes. C'est ridicule. Vous avez plus ou moins raison. Je ne m'aime pas et ma vie est ennuyeuse.

Une fée sans ailes... Pourquoi pas un vampire sans dent? Mariko n'appréciait pas le fait de donner raison aux idées délirantes du génie. Mais que pouvait-elle dire d'autres? Elle n'était pas une menteuse par nature, ou alors, il lui fallait une raison valable.

-Et en réalité... il vaut mieux rester amnésique. Cela évite bien des problèmes.

Et conférait le pouvoir de se donner une nouvelle vie. Seulement, Mariko n'avait pas voulu tout changer, et s'accrochait à son passé perdu.

Un noisette tomba tout près du génie. Visiblement, Hiro visait sa tête. Mariko soupira.
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Sam 25 Juin 2011, 18:07

    Un "Mariko " s'échappa doucement tel un sifflement pervers, si l'ambiance avait osé s'installer, alors elle s'était rompue à l'instant dans la cassure inévitable. Boirait-elle mes paroles, la souffrance d'un homme valait-elle le sacrifice d'une naïve ? Alliée ou infidèle, ses souvenirs étaient effacés et plus rien ne pouvait les remplacer, la volonté du gouffre ? Oui elle en était addicte. Qui étais-je pour modifier l'ordre des choses qu'elle avait instauré pour se protéger des maux terrestres ? Qui étais-je pour dominer un monde qui la confortait ? Me permettrai-je, génie aux couleurs du ciel, à lui dicter l'enfer, à la traîner aussi profond que l'était mon propre goût de la folie, j'étais l'âme à fuir, le coeur à prendre, le corps gelé. Je n'avais envie d'être compris, j'étais incapable d'être épris.

    " Restez amnésique, restez ignorante. La vie est meilleure lorsqu'on la croit belle. Vous faites partie de ceux à qui on doit bander les yeux lorsque l'on se résout au crime impardonnable. Une étroitesse d'esprit ? Non, je ne crois pas. Simplement une peur dévorante Mariko. Vous avez peur de vivre, moi même je vous faire peur parce que je suis résolu aux pires crimes. Vous ne jouez plus dans le bac à sable avec moi. J'ai passé le temps des amusements et assez vécu les années folles aux moeurs légères. Vivez, aimez, pleurez, haïssez, mourrez mais n'ayez jamais peur, là est votre seule façon d'éradiquer ennuie et d'embrasser la passion ! Voyons comme tout se fane, comme tout se perd, comme on semble ému par ce qui est statique, obligé de faire appel à notre imagination pour embellir ce qui n'a aucun intérêt. Aidez moi Mariko. Aidez-moi à embellir le monde et à l'endormir doucement, l'étouffer dans ses rêves. "

    Je m'approchai d'elle, levant les bras au ciel, les ténèbres naquirent et dévorèrent le paysage, grimpant aux arbres, elles ne laissaient que néant derrière elles. Le ciel s'éloignait, tout nous semblait infiniment plus grands, plus amples et l'espace lui même perdait tous ses repères habituels auxquels on aurait put faire confiance. Au millimètres près du visage de la fée que je prenais délicatement entre mes mains, je l’hypnotisais, fixant ses deux iris, canalisant son attention, ces forces étaient perdues et ses faiblesses étaient miennes.

    " Nous allons reconstituer les pièces du puzzle qui te sert de mémoire. Es-tu prête à danser cette dangereuse valse avec moi, Mariko ? Je te promets qu'au bout du périple t'attendra une surprise que tu n'oublieras jamais ! "

    Et je ne mentais jamais lorsque l'excitation accélérait le rythme de mon coeur. Elle devait succomber. Qu'avait-elle à perdre, a vie étant si simple, manquant bien plus que de saveurs mais surtout d'imprévisions. Oui j'étais le facteur imprévisible qu'elle n'aurait put concevoir un jour et je voulais demeurer cet évènement influant qui détournerait tout être du destin si ce dernier n'était pas qu'un tissu de mensonges. Qu'abandonnerait-elle si ce n'était un vulgaire écureuil, elle n'avait l'air d'avoir une vie stable ou confortable pour ne s'entourer que de solitudes. J'avais bien envie d'en faire ma subtile victime, j'étais curieux de voir un bout de sa vie, puis elle saurait la finalité de tout ceci. Elle avait souhaité du fond de son inconscience, vouloir connaitre la vérité et peu m'importait ce qu'elle pouvait appréhender, je la forcerais à ne plus vivre en retrait. La loi du plus fort ? Plutôt celle du plus malicieux, pensai-je avec expérience.
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Mar 12 Juil 2011, 02:02

    Mariko regardait le génie sans rien dire, sans rien comprendre. Elle se demandait juste dans quelle situation elle s'était encore mise. Croiser des gens normaux, ou du moins à la santé mental non endomagée relevait maintenant du défi, voir du miracle. Elle envisagea la fuite, partir en courant, loin, tout en sachant pertinnement que si le génie voulait la rattraper, il le pourrait aisément. C'était dans ses moments là qu'elle regrettait de ne pas avoir d'ailes. La fée n'aimait pas voir son étrange interlocuteur se rapprocher. La proximité des inconnus – surtout lorsqu'ils se comportaient ainsi- ne lui était pas agréable. Et elle détestait qu'on la touche, même pour lui serrer la main. C'est pourquoi elle eut quelques envies de meurtres quand le génie lui prit le visage. Elle n'avait pas vraiment compris tout ce qu'il avait dit, comme presque à chaque fois. Il parlait de façon si étrange... La simplicité était visiblement un précepte qui lui était étranger. Parler comme s'il récitait un poème était bien beau, mais la fée n'avait pas le temps de faire une analyse de texte. Cependant.. Ce qu'elle avait saisit lui suffisait amplement.
    Même le paysage devint inquiètant. Mariko voulait partir. Apellez Hiro et s'en aller à toute vitesse. Seulement, même si son cerveau lui criait d'agir, rien ne se passait. Il parlait de sa mémoire, la reconstituer. La fée n'en avait aucune envie. Certaines choses devaient être retrouver, d'autres ferait mieux d'être ignorer. Et elle doutait un peu que la surprise lui plaise. Encore une fois, ses paroles n'étaient pas des plus rassurantes, bien au contraire.
    - Je..
    Elle avait tenté de parler, mais les mots avaient beaucoup de mal à sortir. Son esprit demeurait flou. Tout son corps réagissait bizarrement. Elle se sentait vide. Mais une douleur mentale l'assaillit. Une douleur vive et impossible à oublier. Elle recula violement d'un pas, par pur réfléxe. Les sensations dans son coprs n'était plus les mêmes. Tout allait de travers. Qu'est ce qu'il lui faisait, ce fichu génie? Quelques brides de souevnirs, des choses encore floues, lui revinrent, comme un éclat de miroir sur sa mémoire. Autant dire que c'était très douloureux. "Coupant". Des visages se dessinaient doucement. Encore des inconnus sans nom, mais au moins, elle savait à quoi ressemblait son passé. Personnellement, cela lui suffisait largement, ce n'était pas la peine d'encombrer son cerveau de trop d'informations. Elle qui avait cherché longuement son passé, maintenant qu'elle était en face, elle tentait de reculer.
    Son regard ne s'était pas détourné de celui du génie, envers lequel l'étranglement était envisagé. Même si son désir du moment était de le fuir, elle ne pouvait pas, et c'était frustrant, terrifiant. Des souvenirs, petit à petit, seconde de sa vie par seconde, venaient à la charge de son esprit. Mariko voulait dire à ce fichu bonhomme aux cheveux bleus foncés de la laisser tranquillement, qu'elle allait partir et qu'il n'avait rien à redire, c'était son choix.
    - Lai...
    Pas très concluant.
    De son côté, Hiro, le pauvre petit écureuil, restait bien sagement caché. Que pouvait-il faire pour aider sa maitresse? Rien. Il n'y avait rien à faire.
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Jeu 28 Juil 2011, 20:30

    Le décor avait fondu sous un soleil noir et la fée perdu n'avait même plus son écureuil pour la consoler, son seul ami n'avait eu l'occasion de s'en aller dans les délires psychotiques du génie bleu. Quelle drôle de journée devait-elle penser, songeant à la peur qui devait la tirailler, un nœud au ventre, se demandant si elle survivrait à cette épreuve de plus. Pourtant le génie s'y était pris avec douceur, l'amenant d'abord à repenser sa vie, à l'ennui qui la contaminait sans relâche et aux inutilités dont elle accommodait pourtant. Oui, Mariko était une femme qui manquait, selon le génie, de jugeote. Ne pouvait-elle pas prévoir ? Mieux penser ? La cause.. Sa jeunesse surtout, n'était-il pas pareil à 15 ans ? Il ne s'en souvenait plus, lui qui peinait à souffler les milles bougies sur sa vie. Pourtant, il était évident qu'elle avait du potentiel, il n'était dupe et le voyait bien mais sentait que la petite fée avait besoin d'un coup de pouce, peut-être un peu violent, mais nécessaire.

    L'état de Mariko, emportée par un vœu implicite qu’exécutait le génie malsain, perché sur son arbre des pêchers à tendre la pomme de la tentation, ne devait être rassurant; ses doigts lui piquaient, elle perdait toute sensation, point de repère physique, comme s'il y avait une immensité en dessous d'elle comme au dessus. Il n'est jamais vraiment agréable de se sentir emporter ailleurs et dès l'instant où les ombres avaient dévoré jusqu'au ciel, le décor prit de toutes autres couleurs.

    Le ciel était blanc, d'immenses tâches opaques empêchaient de discerner les horizons bleutés auxquels nous étions pourtant habitué; un silence de mort et tellement de neiges. Les montagnes de d’edelweiss. Pourtant, par on ne savait quel miracle, le temps était stoppé dans sa course fatidique et même la neige s'était arrêté de tomber, elle lévitait dans les airs sans se poser sur le sol, pourtant il devait bien être question d'une tempête de neige vu la quantité qui s'effondrait sur les versants enneigés où nous étions... emprisonnés ? Non, il ne s'agissait que d'un rêve, un retour vers un moment précis et pourtant le plus imprécis de sa vie, celui amenant aux plus de questions.

    Mariko pouvait retrouver aisément ses esprits, le génie était juste derrière elle, accroupi entrain de dessiner sur la neige tout en chantonnant un air plutôt enjoué et gai. Lorsqu'elle reprit conscience, il feinta l'indifférence puis la regardera un instant avant de baisser son regard à nouveau sur l'étendu blanche. Il attendit quelques minutes avant de reprendre : " Bien remise de votre voyage dans votre propre petite tête ? D’habitude c'est plutôt dans la mienne qu'on voyage mais... entre nous, je m'en voudrais de ternir votre candeur ! Chez vous, tout est si calme, si blanc. "
    il se tût ensuite, profitant de la paix des lieux. " Et puis, c'est votre passé qu'on visite, pas le mien ! Enfin je crois... " disait-il entre ironie et hésitation. Un doute étrange le prenait, on pouvait le percevoir sur son visage, il avait eu comme une étrange sensation de déjà-vu. Naram vivait mal la perte de ses souvenirs mais il faisait tout pour que ça ne se sache pas et que ça ne se voie pas. Ne jamais montrer ses faiblesses. Toujours fort même dans détresse. Être un homme, c'est être sans larme. Et milles autres directives de ceux qui n'ont pas de cœur et dont Naram se contrefichait bien mais pourtant, il y trouvait une certaine marge de sécurité à laisser cette impression intouchable, que rien ne pouvait le déséquilibrer et cela était bien ainsi tant qu'il demeurait bon comédien.
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Dim 07 Aoû 2011, 23:13

    Spoiler:
    Mariko tenait sa tête entre ses mains, expression d'une douleur mentale qu'elle n'arriverrai jamais à calmer de cette manière, mais c'était une reflexe, et psychologiquement, c'était un peu calmant. Rien qu'un peu, malheureusement. Tout devenait si étrange autour d'elle. Et pas seulement... Mais elle avait du mal à discerner tout ce qui s'entremelait, que ce soit des émotions, des souvenirs.. Quelques envies de meurtres, aussi. Ses jambes avaient cedés à une pression inconnue, et la jeune fille s'était retrouvé assise au sol, sans avoir commandé cette action. Mariko se détendit sensiblement et écarta ses mains crispés de son crâne, tentant de se frayer un chemin entre ses cheveux en bataille sans ses les arracher. Elle en profita pour enlever les pinces et liberer sa chevelure, ce qui était plutot rare. Elle releva doucement les yeux. Petite surprise, ils avaient changé de décors. Et à en juger par la neige sur laquelle Mariko se tenait, elle était dans les montagnes de l'edelweiss. En effet, tout ce qui lui manquait, c'était d'être gelée. Elle se releva vivement, et enleva la glace de ses jambes.
    Mariko fit quelques pas en arrière, sans quitter le génie qui jouait tranquillement sur la tapis neigeux et qui dédaigna -ô joie- donner un semblant d'information. Un peu déconcertée et perdue, la jeune fille regarda les alentours rapidement, comme un oiseau effrayé. Mais quand son regard se reposa sur le génie, il exprimait clairement la haine. Elle se fichait totalement d'être dans son propre passé. Même si sa mémoire était revenu, elle était encore enfouie. Elle allait réapparaitre petit à petit. Mariko ne savait donc pas ce qu'elle avait vécu ici. La seule chose qui occupait son esprit était le mépris intense. Mais pourquoi? Elle ne le savait pas. Plus le temps passait, et elle se perdait dans la contemplation de cet être, moins elle avait envie de le laisser en un seul morceau.La perspective la plus réjouissante était qu'il finisse à l'état de passoire, troué de toute part...
    Ce n'était pas le genre de Mariko de penser ce genre de chose. Froncant ses petits sourcils bleus, elle dit en grincant légèrement des dents:
    - Qu'est ce que vous m'avez fait, exactement?
    Elle se sentait si... différente. Elle aurait volontiers tenter d'etrangler le génie, seulement, elle savait que ce serait vain, qu'elle n'en ressortirait pas victorieuse, et ses cheveux bleus trainaient légèrement dans la neige. Si elle les attachait, il y avait une raison. Elle n pourrait jamais sauter sur quelqu'un sans tomber. Mariko enchaina rapidement, un peu sarcastique:
    - Serait-ce de l'hésitation que je vois et ressens? C'est étrange.. Mais votre visage m'est étrangement familier.
    Mariko s'approcha du génie, le fixant de ses grands yeux bleus clairs. Sans vraiment savoir pourquoi , un leger rire échappa à la jeune fille. Elle ne se reconnaissait plus... ou elle se retrouvait, suivant le point de vue. Mariko regarda alors les alentours d'un autre oeil. Surprise, elle annonca:
    - Tiens, c'est ici qu'on m'as arraché les ailes.
    Elle était un peu curieuse. Elle n'arrivait pas à se souvenir clairement de ce qui s'était passé. Les images étaient floues. Elle tourna la tête vers ce personnage aux cheveux bleus, si étrange. Coincidence? Le hasard pouvait bien faire les choses.. ou pas. Mariko se posait quelques questions. Ses souvenirs revenaient doucement, dessinant à l'horizon des bien sombres choses. Une ombre bougeait au loin, d'une façon très fluide, semblant venir dans leur direction.
    - C'est...?
    Etait-ce le passé qui se déroulait sous leur yeux? Ce serait bien amusant et très pratique. Pouvoir une fois voir ses souvenirs dans sa tête...
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Mer 10 Aoû 2011, 16:06

    Naram se leva brusquement, il y avait comme quelque chose qui le tracassait depuis quelques instants. Regardant l'horizon, il semblait chercher des détails qui le rassureraient mais en réalité, plus il admirait l'horizon, plus son regard se durcissait.

    " Non. Nous ne sommes pas dans ta tête, jolie petite fée. "

    Et je m'interrompis un instant.

    " Nous sommes dans la sienne... à lui. " et le vent se leva tout aussi brusquement, sifflant à nous assourdir et la neige si douce devint grêle. Mais de qui Naram parlait-il ? Le monde des rêves était toujours étrange, il n'obéissait à aucune loi. A vrai dire, il était assez dangereux de les manipuler quand on ne s'y connaissait pas. Les répercutions mentales pouvaient conduire à de graves séquelles et souvent nous ne mesurions pas le sens " d'emprisonner dans un rêve " comme s'il ne s'agissait que de la poudre aux yeux et deux, trois illusions par ci, par là, pour rendre le rêve plus réel encore. Oui Naram était plus qu'inquiet, son anxiété était facilement lisible, pour une fois qu'il exprimait une émotion perceptible et compréhensible surtout. Et une tempête se préparait, des rafales grondaient, de plus en plus puissantes, elles fouettaient les visages des deux rêveurs et les griffures du froid étaient palpables, plus que réalistes, il était évident que les répercutions physiques engendreraient des impactes au réveil.

    On voyait bien que le génie n'était pas tranquille. Et cette peur ne s'estompa pas quand il aperçu au loin la silhouette d'un homme aux allures de sorciers habillé d'une longue robe noire, son visage caché par une capuche d'une même teinte. Il n'apparut pas longtemps, la neige devint trop danse dans sa tombée imminente et à la moindre inattention, le fantôme disparut. C'est ainsi que Naram comprit. Il était évident que le passé de Mariko avait été lié à un épisode du génie dont la mémoire faisait défaut. Et ce dont Naram ne pouvait se souvenir, son chasseur qui décidément le poursuivait pourtant, lui savait. Il savait tout de lui. Quoi de plus normal vu que le fantôme s'était présenté en tant que Naram lors de l'aventure dans le temple sous l'océan en compagnie de Sayuri. Ce type semblait posséder tous les éléments de ma mémoire perdue, dont cette pièce du puzzle qui mêlait Mariko.

    _____________________________________

    La tempête s’abattait sur nous et nous ne pouvions bouger. Je devais agir et vite, la fée mourrait de froid. Même moi qui ne ressentait jamais la morsure gelée, je grelotais, le givre envahissant toute patelle de ma peau dénudé. Je n'eus le choix, enlevant ma veste et mon pull et mon écharpe, je les donnais à Mariko sans dire un mot, sans même la regarder. L'habillant chaudement, je la serrais contre moi, la frottant sans m'arrêter un seul instant. Il ne fallait pas qu'elle s'endorme. Oui ce mauvais génie était un bien étrange personnage. Pourquoi avait-il interrompu mon sortilège pour nous enfermer dans l'endroit qui pourtant était celui que j'avais recréé pour Mariko. Dans ce vent violent, je semblais entendre dans ces sifflements pervers "Souviens-toi, Naram. Souviens-toi d'elle. " mais ce n'était qu'une extériorisation de mes doutes qui penchaient à dire que j'avais été acteur du passé de la fée.

    Non, ce n'était pas de la pitié. Je tentai de sauver la fée en prise à mon jeu dangereux. Je l'avais emmené ici, je la sauverais de ce lieu maudit, je m'en faisais la promesse. Non ce n'était pas de la pitié, j'étais incapable d'en éprouver, j'étais un homme sans coeur, sans le moindre sentiments. Mais pourtant, cet instinct maître avait parlé pour moi, comme s'il était le plus rationnel du monde de lui prêter secours. Plus les secondes défilaient comme des coups d'aiguilles en vu du froid, plus je me demandais si je ne venais pas d'ouvrir une drôle de boite de Pandore. Je ne perdais pourtant pas espoir, je savais que sous cette neige glaciale se cachait la vérité et qu'il fallait toujours se battre pour la découvrir, c'était mon cheval de bataille, ça l'avait toujours été de loin que je m'en souvenais.

    _____________________________________

    Le vent se calma, la tempête mourra à leurs pieds gelés. L'endroit sembla étrangement chaud ou plutôt, ni chaud, ni froid. Le paysage semblait avoir été découpé tel un puzzle justement. Le génie cessa de frictionner le corps bleu du froid de la fée puis se releva. Un drôle de son plutôt perçant et constant mais pas très fort nous venait en douceur. Il fronça les sourcils tant celui-ci le gênait mais il ne se plaignait pas, ne disant un mot. Puis, sans raisons, il se retourna violemment et fit volte face à deux répliques : une de la fée et la sienne, djinn.

    Ils étaient, cette fois, en face à face avec le temps qui avait un jour passé pour eux.

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Ven 19 Aoû 2011, 14:28

Spoiler:

    Mariko tourna légèrement la tête, d'un air quelque peu blasé et suivit le regard du génie. Elle avait pris depuis longtemps une résolution: celle de ne plus chercher à tout comprendre. C'était une perte de temps inutile. Et cet homme aux cheveux bleus avait tendance à parler d'une façon tellement étrange que la jeune fille avait cessé de se torturer l'esprit, chercher un éventuel sens caché dans toutes ses paroles... Elle n'était pourtant pas stupide. Peut-être un peu trop naïve, mais mettons cela sur le compte de la jeunesse. L'ombre qui avançait avait l'allure d'un homme digne des contes terrifiants qu'on se racontait la nuit en pleine forêt. Le savant fou par excellence, entièrement dissimulé sous une cape. Mariko reposa ses yeux bleus sur le génie, inexpressive. Du moins jusqu'à ce que l'étonnement prenne le dessus. Était-ce belle et bien de l’inquiétude qui animait les traits de cet être qui avait pourtant l'air imperturbable? Ils étaient vraiment dans le monde des rêves. Ses pensées quelques peu sarcastiques comportaient cependant quelques bémols. Mariko aussi n'était pas tranquille, se posant toutes sortes de questions qui resterait évidemment sans réponse. Elle n'arrivait même pas à obtenir la réponse à une question aussi simple que "Qu'est ce que vous m'avez fait". Alors si elle le questionnait sur des éléments plus compliqués... Pourquoi se fatiguer à parler dans le vide?

    Mariko se frottait légèrement les bras en grelottant. Pourquoi étaient-ils dans les montagnes enneigées à la fin? N'auraient-ils pas pu tomber dans le désert ou n'importe quel lieu au climat supportable? La fée se souvint qu'elle était dans le monde des rêves, et non la réalité. Mais alors pourquoi ressentait-elle autant de sensation? Ce fichu génie l'avait mis dans une drôle de situation. D'ailleurs, ce dernier devait être schizophrène, il n'y avait pas d'autres possibilités. Voilà qu'il était attentionné? En temps normal, Mariko aurait refusé de prendre les vêtements qu'on lui tendaient. Mais il faut dire qu'elle était gelée et qu'elle en tirait une espèce de satisfaction personnelle. Une petite vengeance. Elle fut courte quand il la serra contre lui. Qu'il était gentil. Un personnage adorable. Avait-il pour habitude de mettre des passants dans une situation délicate pour ensuite les en sortir? C'était une passion, une occupation? La petite fée se demanda vaguement si elle avait son poignard sur elle et si un bon coup dans le ventre remettrait les idées en place chez le génie déluré. Bien sûre, elle n'oserait jamais. Comment sortirai-t-elle? Et ce n'était pas dans sa nature d'être méchante naturellement. Il lui fallait une raison. Même mauvaise.

    Mariko contemplait à tour de rôle le sol neigeux pendant de longues minutes, et quelques secondes les alentours et l'homme sous sa cape. Jusqu'au moment au celui-ci avait disparut. C'était à devenir fou. Le génie avait-il vu le regard accusateur qu'elle lui lançait de temps à autre? Non, surement. Elle s’arrangeait pour être discrète. Puis tout changea. Encore. La nature s'était calmé, le temps, réchauffé. Au moins une bonne nouvelle. Elle put se dégager du génie , bien qu'elle ait encore un peu froid. Elle se sentait surtout mal à l'aise, trop près de lui. Et voilà qu'elle se retrouvait face à un autre génie bleu en face d'une petite fée , bleue, elle aussi.

    Là, c'était une stupéfaction complète. Au moins, parce qu'il fallait toujours positiver, Mariko vit qu'elle avait raison. Ils s'étaient déjà rencontré dans le passé. Pourtant, un détail qui n'était pas moindre attira son attention, et elle ne put s’empêcher de faire la remarque à voix haute.

    - Mes ailes étaient violettes.

    Elles étaient en effet toujours présentes sur son dos. Coïncidence? Dur à dire. Mariko avait toujours imaginé ses ailes bleues, pour des raisons physiques assez logiques. Elle était un peu étonnée. La fée se retourna vers le génie avec un regard noir

    - Vous auriez pu me le dire. A moins que vous ne vous souveniez pas de moi.


    Ce qui pourrait être vexant à la fin! Et tout de même, deux personnes à la mémoire défaillante réunis, ce serait vraiment un hasard fabuleux.

    Comme toutes personnes dans le monde des rêves, ou dans un autre monde, Mariko se posa une question à portée existentielle digne d'un navet. Est-ce que les doubles qui se tenaient en face d'eux les voyaient? C'était une bonne question après tout. Si on oubliait le fait qu'ils ne réagissait pas d'un centimètre, se contentant de se dévisager bêtement. Le génie... n'avait pas l'air d'avoir beaucoup changer. En même temps, étant donné sa race. La réplique de la fée avait par contre... Dix ans, environ. Et les cheveux toujours aussi longs.

    Et comme c'est toujours dans les moments où il faut être concentré que les idées divaguent, Mariko continua à se poser des questions. Notamment... Ou était Hiro, son cher écureuil? Heureusement, elle se ressaisit assez vite, et se perdit dans la contemplation de leur double, avec un certain ennui. Seulement, plus elle les regardait, plus sa mémoire refaisait surface. Et ce qu'elle y voyait, les brides qu'elle retrouvait, tout cela ne lui faisait pas vraiment plaisir.

    - Vous...

    Enfin de compte, l'idée du poignard de tout à l'heure n'était pas si mauvaise. D'autant plus qu'elle devenait justifiée.
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Sam 20 Aoû 2011, 18:30

Aussi, il suffit parfois d'un peu de volonté, pour que toutes ces bribes éparpillées, nous reviennent, aussi assassines, aussi insupportables étaient-elles.

" Il ne te faudra pas n'importes quelles ailes mon vieil ami. Mais celles d'une puissante fée, la plus lumineuse d’entre elles et la plus innocente. Jusqu'où es-tu prêt à aller pour Jun ? " annonça une femme à la peau des plus pâle et aux cheveux d'un rouge expressif. Il était évident qu'il s'agissait d'un vampire et son regard était rempli d'amour, un amour étrange et violent.

" Jusqu'au meurtre, quelle question, Lily. " répondit le génie bleu, sûr de lui, son regard à lui n'étant rempli que de haines et de colère.

Cette scène était dictée par une sorte de rectangle comme une bulle de savon déformée qui éclata une fois cette parole prononcée. Une autre apparut non loin :

" Bienvenu Naram, vous êtes ici chez vous. "

" Je vous remercie. Il est rare de trouver pareille hospitalité en ces temps sombres. "

" Vous savez, chez les fées, c'est une nature. " et la jeune fée aux cheveux bleutées appela soudainement : " Mariko ! Viens saluer notre invité ! " une petite fille s'avança alors timidement, elle respirait innocence et luminosité.

" Eh, vous êtes tout bleu, comme moi ! " et le génie répondit : " Il est vrai que ceci est une chose plutôt rare. Mais c'est une preuve que nous ne réfléchissons pas, comme tout le monde... " et la fée acquiesça.

" Mariko, tu feras visiter notre village à Naram, il est venu prendre un peu de repos et bénéficier de notre magie naturellement curatrice. Je te fais confiance, tu prendras soin de lui. "

Et la bulle disparut à nouveau. Une autre vint se former derrière eux et il semblait que le temps avait passé depuis.

Ils étaient tous les deux au bord d'un petit lac que des arbres protégeaient. Le génie apprenait à la petite fée à faire des ricochets avec de belles pierres plates tandis que la fée faisait preuve d'impatience à ne pouvoir battre le records du génie.

" Dis moi, Naram, tu as des enfants ? "

" Hum... J'aurais aimé. Mais je ne pense pas que j'aurais su les aimer et les élever. "

" Moi, mon père est mort pendant la guerre. Les drows ont attaqué notre village et maman m'a dit qu'il est tombé en héros pour nous défendre. Je n'étais pas encore née, je ne l'ai donc jamais connu mais je suis certaine qu'il était un homme bien. Un homme comme toi quoi. "

" Les fées sont en effet un peuple étrange. Ils ne se mêlent pas des affaires humaines mais sont toujours victimes de leur égoïsme, victimes de leurs ambitions. "

Et une autre bulle apparut. Leur rythme s’accélérait et l'autre n'avait le temps de disparaitre qu'une autre prenait de l'avance.

" Tu ne devrais pas être là, Lily. "

" La prochaine pleine lune n'est plus loin, Naram. Ton frère sera perdu si tu ne laisses pas tes sentiments de côté. "

" Mes sentiments. Tu te moques de moi. Mais ce n'est qu'une enfant. Elle ne mérite pas un tel sort. "

" Tu t'es attaché à elle. Tu es resté trop longtemps dans ce village. J'ai entendu qu'un petit groupe de vampires projetaient d'attaquer le village dans les jours à venir. Profite-en je t'en supplie. Il souffre dans ce monde. "

" Je sais tout ça. Quel intérêt à être un génie si je ne peux même pas me procurer un objet aussi simple que des ailes qu'un simple souhait suffirait à résoudre. "

" Parce qu'il s'agit de ton propre souhait. Et tu ne peux pas te servir de ta magie pour tes fins. Mais ça, tu le sais comme moi. Je t'attendrai sur la plage de sable fins dans trois jours. Tu n'as plus le temps de douter. Plus vite ce sera fait, moins tu auras de remords. A bientôt. "

Et dès que la vampire s'en était allé, le génie entra dans une colère monstre et dans un élan de rage, cassa tout ce qui était autour de lui. Ses poings saignaient mais il s'en fichait, respirant douloureusement comme s'il étouffait, il semblait déterminé mais malheureux de ne pouvoir changer le cours du destin.

Toutes les bulles éclatèrent et les deux protagonistes dans la montagne qui restaient figés jusqu'à lors, prirent vie soudainement sous les yeux de Mariko et Naram qui semblaient invisibles dans cet univers passé.

" Pourquoi sommes-nous venu ici mon p'tit génie ? "

" Je voulais.. Te montrer.. quelque chose. " et il sortir de sa poche une sorte de médaillon auquel était croché une sorte de petite coque en or dont le couvercle était décoré de la gravure " Mebahel ". Une sorte de toute petite peinture très précise d'un portrait à taille réduit d'un homme y était situé, il semblait même qu'il s'agissait de Naram d'un âge plus jeune, à l'âge de la jeune fée même.

" C'est toi là dessus ? "

" Non. C'est Jun. Mon frère. Il lui est arrivé quelque chose d'horrible. Et il souffre à présent. Il semble qu'il s'est... suicidé. Et alors qu'il aurait dû devenir une ombre, il resta bloqué dans un monde qui dépasse notre entendement à tous. J'aimerais tant pouvoir apaiser ses souffrances. "

" Et tu ne peux pas ? "

" Si. Mais cela impliquerait de lourds sacrifices. Et rien ne se passe comme prévu. Ça aurait put être facile. Mais j'ai douté et je me demande si tout ça en vaut vraiment la peine. "

" J'aimerais tellement t'aider Naram... "

" J'aimerais tellement, également. Mais je n'en ai pas le courage. "

" On pourrait peut-être rentrer ? Je suis sûre que les follows guerriers ont repoussé ces deux, trois vampires prétentieux. Je te remercie au fait de m'avoir sauvé de ce buveur de sang, ils sont rapides et je suis un peu maladroite. "

" Tu ne devrais pas me remercier. Je suis loin d'être cet homme si bien. Je suis épris de folies que tu n’imagines pas... "

Et un nouveau tremblement de terre se fit ressentir, pourtant les deux acteurs du passé ne semblait pas perturbé, comme s'il n'existait pas dans leur réalité mais seulement dans la nôtre. Une nouvelle tempête de neige empêchait de pouvoir voir la suite de la scène.

Pourtant, dans un flot de flocons violents, on pouvait voir Mariko, ensanglantée, se trainant au sol tout en pleurant. Naram marchait derrière elle, son expression était glacial, aucune émotion, pas la moindre. Ses mains à lui aussi étaient tâchées de sang mais dans l'une d'elle pendait deux ailes violettes. A bout de force, Mariko stoppa sa course et Naram pris de l'avance, soulevant d'une main sa tête plongée dans la neige, il la regarda dans les yeux, une larme était presque visible.

" Je suis désolé ma belle. Mais je ne te demande pas de me pardonner. Je vais simplement t'offrir l'oubli. Je peux manipuler les souvenirs, en inventer, en supprimer certains. Je crois qu'il serait mieux que tu oublies tout, ton village est en feu, ta mère a dû fuir loin. Tout ce monde que tu as connu n'a plus aucune raison d'exister. Et je doute que l'on se reverra mais je ne t'oublierai jamais, petite fée. "

Et la neige dans sa valse, emporta tous les reflets.

Naram admira, impuissant, la scène du passé se dérouler et aucun mot ne lui venait. Il ne pouvait croire à un tel acte. Lui ? Un frère ? Jun... Comment avait-il put commettre de telles violences, à une enfant ? Qui n'avait rien demandé à part vivre à pleines dents sa candeur. Elle lui faisait confiance. Il avait été si bon comédien avec elle. La rage montait en lui, alors qu'un preste étouffée : " Non.. Mariko.. " peinait à se frayer un chemin à travers sa gorge serrée. Ces sentiments avaient toujours été là, ces remords, ne l'avait jamais quitté malgré que sa mémoire, s'était dissipée mystérieusement. Chaque jour, il vivait avec ça sans le comprendre. Il ne comprenait pas. Avait-il eu raison de torturer une fée pour sauver un frère ? Naram n'avait pas de frère, il s'en saurait souvenu. C'était impossible. Tout s'embrouillait. Il ne pourrait affronter Mariko qui avait tout vue. Lui qui voulait montrer à la petite fée son passé, l'importance de souffrir pour comprendre le bonheur; en réalité, elle le savait déjà, Naram avait déjà accompli ce travail par le passé sans s'en rappeler. Il avait déjà réduit la vie de la petite fée à celle d'une inconnue qui aurait tout oublié d'elle. Il était lui même responsable du défaut de mémoire de Mariko. Quelle ironie du sort de la lui rendre.
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Le reflet le plus perfide. [Mariko]

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