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 Un visage glacé par l'effroi . . . [Mitsuko]

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Sam 04 Sep 2010, 14:29

Je me réveillai soudain en sursaut, une goutte de sueur perlant sur mon front.
Depuis que je l'avais rencontrée, il ne s'était pas passé une seule nuit sans qu'elle ne soit omniprésente dans le moindre de mes rèves que je n'arrivait pas à définir comme étant plutôt des cauchemars ou non. Ainsi, une fois de plus, cette fois-ci n'avais pas échappé à la règle et le visage d'apparence si angelique mais au pouvoir envoutant si diabolique n'avait pas cessé de me tourmenter un seul instant de la nuit, prenant des allures effrayante, comme si le simple regard de la sorcière m'enchainait à l'enfer, me condamnant à y brûler pour l'éternité. Et pourtant, dans ce rêve aux allures de terrifiant cauchemar, je semblait être éperdument sous le charme de la damoiselle, acceptant sans condition le sort terrible qu'elle m'infligeait. En fait, c'était même cela le plus terrifiant, non pas le regard étouffant et envoutant de la sorcière, mais plutôt le fait que je me laisse faire sans résistant, appréciant même volontier la torture qu'elle me faisait subir. Oui c'était terrifiant, terrifiant de m'imaginer ne rien refuser à cette jeune femme à l'insolente beauté.

Si seulement elle ne s'était contentée que de hanter mes nuits, j'aurais pu m'y faire, même si je ne dormais plus que très mal, redoutant l'instant ou le sommeil m'imposerais à l'esprit ce visage redoutable. Et pourtant, même lorsque l'aube venait à mon secours en me reveillant, l'image de la sorcière ne disparaissait pas pour autant, omniprésente dans mon esprit pendant toute la journée également, ne me laissant aucun instant, même infime, de répit et me condamnant ainsi à ne jamais l'oublier et surtout à regretter sa présence, la proximité de son corps, le contact avec sa peau si douce, le son envoutant de sa voix, son parfum enivrant qui avait eu le don de faire vaciller tous mes sens.

J'aurais pourtant du être malgré tout quelqu'un de comblé car elle m'avait officiellement invité chez elle avant de me laissé seul avec mes cauchemars cependant, depuis peu, un autre visage apparaissant dans mon esprit avait rendu mes rêves encore plus effrayant. En effet, depuis que j'avais rencontré l'homme si cher à la sorcière, son visage avait eu la facheuse, très facheuse tendance à s'inviter à nos rencontres chimériques qui avait lieu dans mes rêves, les transformant ainsi en véritable cauchemar terrifiant. Si effrayant que c'en était devenu insupportable car, toutes les nuits, voir le visage de cet homme hautain et méprisant effacer peu à peu celui de la sorcière pour lui même m'enchainer à l'enfer sauf que, contrairement à ce qui se passait lorsque c'était la demoiselle qui me mettait au supplice et même si je me laissais faire, je n'appréciai pas du tout cela et j'en souffrais même le martyre.

Il fallait que cela cesse, à n'importe quel prix, il fallait que ces rêves s'arrêtent. C'est donc pour ça que je décidai d'accepter l'invitation de la sorcière même si, depuis la rencontre avec son prince, que j'avais choisi de décliner l'invitation. Mais , cas de force majeure, il fallait absolument mettre les choses au clair avec la sorcière, et avec moi même par la même occasion, de sorte qu'elle ne me hante plus jamais, me libérant ainsi de cette obsession qui m'avait fourdroyé dès notre première rencontre.
C'est donc avec cette idée en tête que je me préparai à ce rendez-vous qui serait sans nul doute bien plus dangereux que le premier.
Je choisis des vêtements assez élégants mais d'une grande sobriété à savoir un pourpoint bleu des plus classique et un pantalon droit serré noir. J'avais également endossé une cape aussi obscur que la nuit et qui ferait parfaitement office de manteau pour ce voyage qui promettait sans nul doute d'être tout sauf reposant.

Une fois prêt, je dissimulai mon visage sous la large capuche de la cape puis je sortis de l'atelier pour aller acheter un cheval car l'antre des damnés n'était pas la porte à côté et j'étais tout de même assez pressé d'arriver à destination.
Fait non négligeable, mon compagnon Kiro ne serait pas du voyage, chose qui était extrèmement rare au demeurant car j'avais pris l'habitude de l'emmener partout où j'allais. Seulement je me doutais que l'endroit où j'allais était des plus dangereux et je ne voulais pas faire prendre des risques inconsidéré à mon petit chat, d'autant plus que la sorcière, même si elle ne l'avait pas stipulé explicitement, voulait que je vienne seul, vraiment seul, même sans ma carapce des milles humeurs alors ce n'était pas pour emmener mon chat à la place.

Le voyage jusque l'antre des damnés fut rapide car je n'avais laissé aucun répit à ma monture, trop pressé de mettre les choses au clair, ou peut-être simplement trop pressé de la revoir. Enfin bref, toujours est-il que c'est un cheval absolument extenué, vidé de toute l'énergie et la fougue qui irradiait de lui quand je l'avais acquis que je laissai à l'entrée de l'antre. Je m'excusai bien sûr très sincèrement auprès de l'animal pour ne l'avoir ainsi pas du tout ménagé puis je le laissai seul pour entrer dans l'antre des damnés qui était, à cet instant précis, aussi effrayant que les portes de l'enfer à mes yeux.

Je me retrouvai alors dans un endroit baigné d'une brume blanchâtre. Mais ce brouillard était malsain et puait la mort et le vice. Je fus rapidement térassé par les ténèbres imprégnant cet endroit et heureusement que la sorcière avait dit qu'elle m'enverrais quelqu'un car cela ne me faisait absolument aucun doute que, tout seul, je me serais perdu.
Ainsi je ne fis donc que quelques pas avant de m'arrêter, bien décider à attendre mon guide.
Et pour montrer à mon hote que j'avais respecté mon engagement à être moi même, j'enlevai ma capuche, dévoilant un visage glacé par l'effroi . . .
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Mitsu
♚ Fondatrice ♔

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Mitsu
Dim 05 Sep 2010, 15:25

Allait-il venir ou non?
Voici la question qui taraudait deux esprits.

Le premier, celui de Jun, ne souhaitait pas qu'il vienne. Non. Il savait que sa présence n'était pas souhaitable pour le jeune femme qui se regardait maintenant dans la glace complétement nue. Jun la regardait aussi. C'était un véritable supplice de la voir scruter son reflet comme si elle voulait que cette reflexion lui donne une réponse. Il la connaissait depuis longtemps et bien qu'il sache son appartenance au monde du mal, il ne pouvait se résoudre à la contempler en pensant qu'elle était malfaisante. Non, dans le miroir, une jeune femme pure apparaissait, revêtue d'une nudité sans complexe et sans pudeur. Ce petit côté insouciant quant au fait qu'on pouvait la surprendre rendait le tableau magique et même si Jun savait que parfois elle aimait le mettre au supplice en le forçant à la regarder pendant des heures dans cet accoutrement, il savait aussi qu'actuellement, ce n'était pas pour cela qu'elle se contemplait dans le miroir.

Depuis qu'elle avait passé son test pour une puissance plus grande, elle ne cessait de songer à son enfance et se demandait ce qu'elle serait devenue si son ascendante n'avait jamais existé. Certe, c'était assez troublant pour Jun car des remises en question n'étaient pas courante chez la jeune femme. Le problème, c'est que cela la rendait encore plus maléfique car elle se forçait. Elle se forçait à fouiller, à comprendre pourquoi son ascendante avait été déchue, elle qui était un ange au commencement. Comment le mal pouvait-il faire basculer un individu dans son chemin?
Jun était conscient qu'elle ne rennoncerait jamais au mal...elle avait fait bien trop de sacrifice et avait connu jadis une désillusion brutale qui avait donné ce qu'elle était devenue maintenant...une femme froide, incapable de ressentir de réels sentiments bénéfique envers autrui.

Pourtant, le deuxième esprit qui se posait maintenant la question de savoir s'il viendrait ou non, était bien celui de cette sorcière. Chose plutot étrange, elle espérait vraiment qu'il vienne. Elle se contemplait...était-elle terrifiante aux yeux de ce magicien? Avait-elle hanté ses jours et ses nuits ou l'avait-il oublié? Toute la question était là. Perdue dans son esprit, elle se sentait bien stupide de l'avoir invité...pourquoi faire? Qu'espérait-elle au juste?
Elle fut prise d'un sentiment de rage qu'elle contena. Elle se résolut à voir pour la dernière fois Orion ce soir...s'il venait. Elle ne pouvait pas continuer à le voir. Il fallait que ce soit mémorable pour elle comme pour lui...qu'il en soit tellement blessé qu'il ne songerait plus jamais à elle, qu'il voudrait uniquement l'oublier...ou se venger...elle ne savait pas mais une chose était sûre : laisser les événements comme ils étaient à présent était très dangereux.

Cependant, une partie d'elle aurait voulu qu'il ne vienne pas ce soir. Comme cela, elle n'aurait pas à le blesser...elle n'aurait pas à...
Le miroir devant elle se brisa et quelques petits éclats fins voletèrent vers le sol. La jeune femme venait de frapper un grand coup vers son reflet...reflet maintenant brisé en mille morceaux. Quel importance?
Un picotement se fit sentir sur sa main. La jeune femme avait mal. Elle regardait le sang couler doucement par terre en petites goûtes fines. Jun était terrifié...il ne disait rien. A quoi bon? Lui dire "va te soigner au lieu de rester là" était complétement stupide.

La sorcière finit par sortir un bandage de sa penderie qu'elle se passa autour de la main. Elle devait s'habiller maintenant. Pour tout dire, elle n'avait pas encore ouvert la boîte rouge où était inscrit d'une écriture magnifique "Atelier Shidori" et elle le faisait pour la première fois. Bien sûr, Jun l'avait déjà ouverte mais la jeune femme n'avait pas regardé...elle avait fermé son esprit...s'était plongée dans une autre occupation.

Elle découvrit donc la robe rouge faite des mains d'Orion. Pourrait-elle la porter une deuxième fois après ce soir? Celle-ci était splendide et elle mit plusieurs minutes pour l'enfiler...elle ne voulait pas l'abîmer. Elle se regarda dans la glace brisée...ce n'était pas pratique. Usant de sa magie noire pour la réparer, elle y vit apparaître une jeune fille blonde dans une robe à couper le souffle. Elle observait le drapé, la glace semblant enfermer un feu véritable, les pierres précieuses...comment pouvait-on avoir un tel talent? Elle se devait d'y faire honneur...

Prenant des chaussures à talon d'un rouge aussi flamboyant que celui de la robe, elle les enfila...lorsqu'elle bougeait, la robe semblait si légère...cet homme était vraiment extraordinaire et la sorcière ne pouvait qu'espérer qu'il ne vienne pas.
Elle se coiffa les cheveux, en un chignon ébouriffé qui laissait retomber quelques méches sur ses épaules. Elle y inséra un bouton de rose rouge qu'un des domestiques avait cueillis dans le jardin et se passa un rouge à lèvre de la même couleur sur les lèvres, ne maquillant que très peu ses yeux. Elle trouva des boucles d'oreille en rubis minusucles dans les affaires de son ascendante et les mit. Elle choisit de ne pas porter d'autres bijoux. Cela n'était pas nécessaire.

Elle descendit ensuite au salon où tout était prêt pour prendre un repas. Elle avait demandé à ses domestiques fantômes de préparer les meilleurs plats et d'enlever la grande table pour mettre à la place une table beaucoup plus petite, pour deux personnes, où ils pourraient dîner. Elle était en avance et le fiacre qui devait chercher Orion venait de partir. Il était tiré par des chevaux fantômes ailés. Un serviteur dirigeait tandis que l'autre se trouvait derrière, pour ouvrir la porte au magicien lorsqu'ils le rencontreraient. Ils devraient emprunter la voie des cieux pour rentrer car c'était le chemin le plus court.

La jeune femme se retrouva donc dans cette grande salle, Pat jouant sur un tapis gaiement avec une pelotte de laine, ronronnant de temps en temps. Ce chat était vraiment semblable à Jun...
Faisant venir les anciens musiciens de la reine déchue...musiciens morts depuis longtemps, la jeune femme les pria d'amener son violon. Si la sorcière n'avait pas touché un piano depuis son enfance, cela lui rappelant trop de souvenir, elle pratiquait souvent le violon. Et c'est donc entourée de musicien fantôme, qu'elle commença à jouer un peu après eux, dans sa robe rouge flamboyante, laissant alors sortir bien des émotions.

Un visage glacé par l'effroi . . . [Mitsuko] Musiquet

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Mar 21 Déc 2010, 19:58




Mais qui diable était suffisemment fou pour venir établir son domicile dans cet endroit aussi lugubre?
Telle était la question qui me trottait dans la tête alors que, pétrifié de peur, je n'osais pas bouger. J'avais l'impression que rien que le fait de respirer provoquait un vacarme susceptible de réveiller toute les créatures d'outre-tombe qui vivaient sans aucun doute en ces lieux maudits.
Mais outre le silence de mort règnant en ce sinistre endroit, la brume était autrement plus terrifiante, ne permettant de voir qu'à quelques pas à peine devant soi, elle laissait la désagréable sensation d'être épié et que chaque volute blanchâtre venant tournoyer autour de vous cachait chacun une créature de cauchemar.

Mitsuko savait-elle que j'étais ici?
Je l'espérais vivement car je commençais à réaliser que si jamais je devais rester ici trop longtemps, j'en deviendrais fou. D'ailleurs, peut-être étais-je déjà en train de perdre la raison car j'entendais des murmures effrayants courir dans la brume et tournoyer autour de moi, comme si j'étais encerclé par dieu ne sait quelle créatures ténébreuses.
J'essayais tant bien que mal de récuperer un semblant de contenance et de me calmer un peu seulement, dès que je tentais de faire le vide dans mon esprit pour penser à autre chose qu'à cet endroit infernale, j'avais l'impression que les murmures redoublaient d'intensité et je me sentais même parfois frôlé par d'inquiètantes présences.

Finalement, la brume commençait à avoir à mes yeux un petit côté salutaire. En effet, même si cela contribuait grandement à l'aura maléfique qui imprégnait ce lieu, elle avait le mérite de me dissimuler tout ce qui pouvait avoir élu domicile en cette antre sinistre. Ainsi, même si ricanements, murmures et présences terrifiantes m'entourraient et me harcelaient au point ou j'étais à la limite de défaillir, je me consolais maigrement en me disant que cela aurait pû être pire sans la brume. Et pourtant, comment cela pouvait-il être pire car j'étais déjà transi de terreur et je luttais férocement contre moi-même pour ne pas m'enfuir et quitter ce lieu démoniaque en courant.
La seule chose qui me maintenait ancré ici, sans bouger, était la vision d'une femme que je me devais de revoir, ne serait-ce que pour contempler à nouveau sa beauté, mais surtout pour trouver le moyen de briser l'envoutement qui m'enchainait à elle. Ainsi, même si j'étais terrifié, j'étais résolu et rien ne pourrait m'empecher de me libérer de l'emprise de cette femme, rien à part cette femme bien évidemment qui en un seul battement de cil pourrait me faire renoncer.

Et, alors que dans mon esprit se ravivait l'image du visage parfait de Mitsuko, je sentais mon corps peu à peu s'engourdir, des frissons me parcourant l'échine. J'avais froid, j'étais même glacé. Preuve en était le petit nuage de fumée blanche qui sortait de ma bouche à chaque expiration. Je ne tiendrais pas bien longtemps dans cet état et, comme si cela pouvait me permettre de résister un peu plus, je me laissai tomber à genoux sur le sol pour me recroqueviller sur moi même.

Je commençai à douter. Peut-être ne viendrait-elle même pas me chercher. Peut-être m'avait-elle amener ici pour m'y laisser mourir, se délectant du pouvoir et de l'influence qu'elle avait eu sur moi. Et pourtant, même conscient de tout cela je demeurai immobile. Bien sûr malgré mon corps engourdi j'aurais encore pu fuir, laissant loin derrière moi cet endroit cauchemardesque et pourtant, pourtant je n'arrivais pas à chasser de mon esprit le maigre espoir de la revoir, ce maudit espoir qui m'enchaînait ici au point que ma seule issu de secours soit la mort. La mort... cela sonnait comme un doux réconfort dans ma tête alors que le froid irréelle et infernale de ces lieux continuait de me paralyser un peu plus à chaque seconde supplémentaire à rester ici à attendre une chimère.

Et, alors que je commençais à desespérer de voir quelqu'un venir me tirer de là, un bruit semblable à un bruissement d'aile vint chasser les murmures et ricannements qui me harcelaient sans s'arrêter depuis que j'étais entré ici. Ce bruit libérateur fut suivi presque aussitôt par des bourrasques d'air qui brassaient et malmenaient la brume qui m'entourrait si bien que, après quelques instants d'attente insoutenable, je pus enfin distiguer l'origine de ces bruits et de ce vent. En effet, après avoir cligné plusieurs fois des yeux pour réaffirmer ma vision, je pus contempler une sorte de carosse tiré par deux chevaux étrangement effrayant car ils paraissaient translucides et brillaient d'une lueur spectrale.
Le char infernale s'arreta à quelques pas à peine de moi. Il était dirigé par une ombre, silhouette humaine à l'aura démoniaque. C'est alors que la porte du carosse s'ouvrit et une autre ombre en sortit pour m'adresser une courbette ampoulée.

"Je vous en prie ma maîtresse vous attend avec grande impatience"

Ainsi, Mitsuko ne m'avait finalement pas ignoré et me faire ici n'était pas un piège, ou du moins pas encore. Je grimpai donc dans le char spectrale et m'assis sur la banquette de velour rouge. L'ombre referma la porte du fiacre derrière moi et vint s'asseoir sur le siège en face du miens. Un claquement retentit alors, brisant le silence oppressant de l'antre, et le char fantôme s'éleva à nouveau dans le ciel, m'emmenant vers une destination inconnue. Je ne pouvais même pas observé le paysage désolé qui défilait en dessous de nous car les fenêtres du carosse semblaient condamnées par d'épais rideaux noirs.
Epuisé par mon combat contre la brume et ses cauchemars je ne parvenais que difficilement à me maintenir éveillé, d'autant plus que l'ombre qui me tenait compagnie ne semblait pas disposé à faire la conversation. Ainsi, je fermai donc les yeux pour plonger dans un sommeil agité par nombres de rêves terrifiants.

"Monsieur . . . Monsieur . . . Monsieur"

Je me réveillai en sursaut.

"Où . . . où suis-je?"

"Nous sommes arrivés au manoir, monsieur. Ma maîtresse vous attend."

C'était l'ombre qui avait pris place en face de moi qui m'avait réveillé, son visage de mort à quelques centimètres à peine du mien. Je reculai brusquement, me recroquevillant dans un coin du char fantôme.

"Laissez moi tranquille, je veux rentrer chez moi."

Mes paroles avaient un je ne sais quoi de désespérées que l'on pouvait retrouver sur mon visage qui était maintenant marqué par l'effroi. En effet, de profondes cerne soulignaient mes yeux agards et rougis par la terreur. Mon teint était d'une blancheur cadavérique, ma bouche était sèche et mes lèvres tiraient vers un violet inquiètant. Je semblait d'un coup à m'y méprendre avec l'ombre qui se tenait en face de moi. Ce dernier d'ailleur, ne tint pas du tout rigueur de ma crise d'effroi et resta des plus impassibles.

"Ma maîtresse vous attend, il serait bien mal avisé de la faire attendre"

Et comme dirigé par une force invisible, je me sentis me relever, je sentis mes jambes tremblantes me porter pour me faire sortir du fiacre spectrale. Je me retrouvai alors dans un jardin, toujours baigné par cette brume écoeurante et terrifiante. Et pourtant, je continuai d'avançai toujours pousser par un pouvoir sur lequel je n'avais aucune influence, aucune emprise et qui me menait contre ma volonté à un manoir, terrifiante silhouette sombre dans le brouillard.

Une fois arrivé en haut des marches, la grande porte s'ouvrit à grand renfort de grincements, me dévoilant une vaste entrée décoré avec goût mais néanmoins quelque peu sinistre. Et pourtant, je continuai d'avancer, sans m'arrêter. Et même si l'effroi me tiraillait de plus en plus, même si j'étais au bord de la crise d'angoisse, même si des larmes commençaient à ruisseler le long de mes joues, la forces me poussait toujours plus loins, jusqu'à une porte de bois massif, richement sculptée. On pouvait entendre une magnifique musique qui venait de derrière cette porte, un air de violon des plus lancinants et mélancolique.

C'est alors que la porte devant laquelle je me tenais s'ouvrit à la volée. Et, pendant que le pouvoir qui m'avait conduit ici me quittait peu à peu, une quantité de visage morts se tournèrent vers moi. Et pourtant, la musique ne s'était pas arrêtée. Je relevai alors doucement la tête pour voir, pour mon plus grand desespoir, la jeune damoiselle blonde qui était à l'origine de tout mes tourments. Sans m'accorder la moindre once d'attention, elle continuait sa triste mélodie, son violon à la main.
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Mitsu
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◈ YinYanisé(e) le : 07/07/2005
Mitsu
Mer 12 Jan 2011, 22:37

Spoiler:

Un fin sourire se dessina sur les lèvres de Mitsuko lorsqu'elle vit le serviteur fantôme qu'elle avait chargé d'aller chercher Orion revenir bien avant que ce dernier n'ait franchis la porte. Cela dit, elle avait bien l'intention d'ignorer sa présence un moment, pour lui faire payer ce qu'il s'était passé la dernière fois qu'ils s'étaient vu. La jeune femme ferma donc les yeux et se concentra sur la musique, rendant celle-ci de plus en plus intense, jouant maintenant seule, comme si les musiciens fantômes avaient compris qu'elle souhaitait être la seule à mener le jeu. Aussi, ils regardaient maintenant Orion, abandonnant leurs instruments. L'ex-sorcière appréciait le son de la musique qu'elle jouait, son corps exprimait parfaitement le son, se laissant aller complètement. Il était sûrement rare de la voir ainsi, semblant ressentir des émotions qui n'étaient pas feintes.

Elle se remémora ce qu'il s'était passé les jours précédents, au bal et se dit que le magicien devait très certainement encore avoir les marques qu'elle lui avait fait à l'aide de sa magie noire sur le torse. Cela dit, c'était un moyen discret de lui donner rendez-vous sans que personne dans la salle de bal ne le sache, personne, pas même Vlad. En fait, le vampire n'était pas au manoir cette nuit. Cela ne la gênait pas qu'il s'aperçoive du rendez vous qu'elle avait donné à Orion, Orion que le vampire ne devait pas placer très haut dans son estime, mais simplement...enfin...disons qu'elle voulait être seule avec la magicien.

Elle avait fais des recherches depuis qu'ils s'étaient quittés, qu'elle l'avait quitté pour être plus exacte, et ce qu'elle avait trouvé lui faisait présager le pire. En fait, même si rien ne pouvait lui indiquer formellement qu'elle était tombée juste, elle pensait qu'Orion avait développé une sorte de double personnalité...un peu comme Jun et elle. Enfin, son cas à elle n'était plus valable car visiblement, l'esprit protecteur était mort le jour où Vlad l'avait mordu. Il lui manquait parfois, oui, elle devait bien se l'avouer mais elle devait avancer, elle ne pouvait ramener les morts à la vie, autant ne plus y songer.
Quant au cas d'Orion, elle se demandait si le développement de cet être maléfique n'était pas dû à la faiblesse du jeune homme? Elle n'était pas arrêtée sur la question mais elle était sûre et certaine qu'elle aurait plus de réponse ce soir.

Orion devait très certainement se trouver à quelques mètres d'elle. La regardait-il à présent ou contemplait-il la pièce? La jeune femme ne le savait pas mais elle préférait garder les yeux fermés encore un peu, comme s'il n'avait pas réellement d'importance pour elle, comme si finir le morceau de musique avait beaucoup plus d'intérêt que de faire face au magicien...comme si sa présence ne lui importait peu. En fait, c'était tout le contraire et c'était d'ailleurs pour cela qu'elle avait revêtu la robe qu'il avait fait pour elle, pour qu'il constate qu'elle aimait son travail. Elle se demandait s'il gardait des souvenirs du bal? Oh, elle était pratiquement certaine que oui...il devait sans aucun doute être encore choqué du fait qu'elle ait osé l'embrasser devant les invités restant...qu'elle ait osé l'embrasser en le vidant de son énergie de surcroît. Ce souvenir aurait fait rire doucement la jeune femme si elle n'avait pas décidé de rester concentrée sur la musique...d'ailleurs, peut-être que son amusement se ressentait dans les notes qu'elle jouait.

Elle décida enfin de cesser la musique. Elle ne coupa pas le son net comme si elle venait juste de sentir la présence d'Orion, non, elle prit son temps, pour qu'il se doute du fait qu'elle sache pertinemment qu'il était présent en ce moment même à ses côtés. Mais peut-être comprendrait-il cela comme une trop grande concentration de l'ex-sorcière dans ce qu'elle faisait. Oui, peut-être...chacun pouvait avoir une interprétation différente.

Après que le son se fut arrêté, la demoiselle ouvrit les yeux lentement en même temps qu'elle écartait l'instrument d'elle. Là, son regard se posa sur Orion et un fin sourire parcourut son visage, un sourire dont la joie était la maîtresse. Faux ou vrai? Personne n'aurait su le dire. Elle rangea l'instrument dans son écrin doucement puis se dirigea vers le magicien du même pas lent et élégant qu'elle avait l'habitude de prendre.
Une fois arrivée assez proche de lui, mais tout de même à une distance plus que réglementaire, elle fixa son regard dans celui du couturier puis parla :

"Je suis ravie que vous ayez fait le déplacement jusqu'ici Orion. J'étais inquiète pour vous depuis notre dernière rencontre..."

Elle le regardait toujours, semblant réellement rassurée de le voir. Elle reprit

"J'espère que mon comportement ne vous a pas choqué. A vrai dire, j'ai été un peu prise au dépourvu par cette...chose qui avait pris le contrôle de votre esprit et de votre corps..."

Elle fit une courte pause avant de dire doucement :

"Si je vous ai gêné, j'en suis confuse..."

Bien sûr, elle ne regrettait pas ses gestes, pas du tout même. Mais elle comprenait l'effet que cela avait dû avoir sur la magicien...et il devait en avoir été très affecté les jours suivants le bal...


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Un visage glacé par l'effroi . . . [Mitsuko]

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