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 La voleuse | MJ

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Persée
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Persée
Lun 23 Oct 2023, 19:18

La voleuse | MJ Tt1p
La voleuse
Marie-Jane & Persée



Mes jambes se plièrent, puis s'élongèrent au moment adéquat pour donner l'impulsion nécessaire à la balançoire pour me faire décrire une courbe large. Elle grinçait affreusement, rouillée aux jointures métalliques, et la corde était effilée sous mes doigts. Mon buste se pencha en arrière et je fermai les yeux pour m'ouvrir à la sensation d'envol. Je me sentais si léger, presque libre. Puis j'ouvris les yeux et la réalité de ma prison m'apparut. La présence de Perséphone avait disparu. Je le sentais en moi, je le sentais dans l'air, dans l'absence de son dans l'autre monde. Il arrivait qu'elle se séparât de notre montre à gousset, mais uniquement pour se laver. Le temps se déroulait différemment dans ma Tour, mais je savais que cela faisait déjà trop longtemps car j'avais pu visiter trois étages sans reconnaître le battement de son coeur palpiter contre les murs de pierre. Ils remplaçaient la mesure de l'horloge. Mais le silence régnait, anormal. L'inquiétude me gagna. Est-ce qu'elle m'avait oublié ? Abandonné ? Perdu ? Je me mordis la lèvre inférieure. Est-ce que cela avait un rapport avec tous ces secrets qu'elle me dissimulait ? Est-ce qu'elle en avait assez de moi ? En quoi l'avais-je déçu ? J'avais déjà des hypothèses à ce sujet. Je savais qu'elle finirait par me remplacer par de vraies personnes, comme elle. J'étais un jouet qui avait perdu de son intérêt, qu'elle ne gardait que par attachement émotionnel.

Une secousse frappa ma tour et je dégringolai de ma balançoire, pris par surprise. Le pincement familier se manifesta, mais je ne reconnus pas l'essence de la Sorcière dans la chaleur qui se répandit dans l'air. Paniqué, je luttai contre l'attraction qui forçait sur mon corps comme un hameçon planté dans mon nombril mais sans succès. Je n'eus qu'une seconde pour me décider sur l'apparence que j'adopterais et optai pour une forme que je prenais parfois lorsque je ne voulais pas copier un élève en particulier, juste pour le plaisir de déambuler dans l'école sans autre but que l'observation d'un monde où tout m'était interdit.

L'environnement de la pièce où je me trouvais auparavant céda la place à un vestiaire. Si j'avais eu un odorat fonctionnel, j'aurais froncé le nez, mais je n'avais que ma vue comme sens pour participer à cette immersion forcée. Une adolescente aux cheveux roses comme certains couchers de soleil me regardait. Je vis ma montre à gousset dans sa main, mais nulle trace de Perséphone nulle part. Je déglutis, mal à l'aise. Un fil invisible s'était tissé entre cette fille et moi, je le sentais comme d'autres sentaient un cheveu leur effleurer la peau, il remplaçait celui que j'avais noué avec la Sorcière et mon enveloppe frémit, perdit en couleurs. Je ne parvenais pas à dominer mes émotions. En dehors de Persée', encore personne n'avait percé ainsi mon intimité et je me trouvais à court de mots pour fournir une explication cohérente à mon apparition soudaine. J'inspirai et me concentrai jusqu'à ce que les contours de ma silhouette cessent de vaciller.

« N'aie pas peur. » articulai-je enfin et je réussis à placer un sourire doux sur mes lèvres, reprenant peu à peu mes marques. J'allais devoir improviser. « Je ne vais pas te faire de mal. » De l'index, je pointai l'artefact qu'elle tenait. « Je suis lié à ceci. Or, je sais qu'il ne t'appartient pas. Quelqu'un d'autre en est le propriétaire. Serais-tu une voleuse ? » J'adoucis mon accusation d'un nouveau sourire. J'avais remarqué combien cette action pouvait rassurer un interlocuteur sur les intentions que je pouvais avoir. Les plus crédules se laissaient tous berner. « Enfin, peu importe. Maintenant que tu as touché à ça, toi et moi, nous sommes liés, que tu le veuilles ou non et... que je le veuille ou non. Pas pour toujours. Ce sera temporaire. » Intérieurement, je maudis Perséphone de m'avoir laissé ici où cette petite fouineuse venait de me trouver. « Comment t'appelles-tu ? » Je ne croyais pas l'avoir déjà vue auparavant, mais il y avait beaucoup d'étudiants et mon temps hors de mon habitacle était trop limité pour que je réussisse à retenir les faciès de chacun. Celle-ci m'apparaissait particulièrement discrète. Il y avait une douceur en elle qui me donnait envie de la protéger, comme Perséphone. J'aimais qu'on ait besoin de moi, me sentir nécessaire, désiré. C'était la seule manière que j'avais pour exister. D'autres comme moi m'avaient expliqué que nous ne pouvions devenir plus forts qu'en abusant des êtres faibles comme elle semblait l'être. Je n'étais pas d'accord. Je ne voulais pas être fort, je voulais juste exister. Ils m'avaient dit que j'étais un idiot, que c'était la même chose, que je ne retrouverais jamais de véritable corps car je manquais de volonté et que j'allais finir par disparaître un jour comme un ruban de magie fatigué. Je pouvais me montrer obstiné parfois, et bien que je sache au fond de moi qu'ils avaient raison, je voulais leur donner tort. Ils se moquaient souvent, me disant que le Génie qui m'avait trompé du temps où j'étais bien vivant et palpable n'avait pas dû avoir à fournir beaucoup d'effort pour me coincer. C'était sans doute vrai. Je songeais quant à moi que j'aurais préféré tomber sur un Génie comme moi.

Message I | 950 mots


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Claer
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Claer
Sam 04 Nov 2023, 10:10


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La voleuse
Persée et Marie-Jane

Marie-Jane inspira profondément avant de pousser la porte du vestiaire. Depuis ce qu'elle avait vécu avec Eutropius, elle avait du mal à se trouver dans des endroits déserts. Elle redoutait ce qui pouvait se cacher derrière les portes, à l'angle des couloirs ; mais surtout, elle restait pétrifiée à l'idée qu'on puisse rester sourd à ses appels au secours, sans personne pour venir la délivrer de ses souffrances. Si Mélusine avait pu la tirer de son cauchemar éveillé, il s'était agit d'un miracle, d'une chance qui ne se reproduirait sans doute pas deux fois. Cela avait compliqué ses déplacements, car elle fuyait également les évènements trop bondés, dans la crainte d'y recroiser le sorcier, ou l'un de ses autres tourmenteurs - elle n'en avait reconnu aucun mais elle savait que eux la reconnaitraient sans mal, et cette simple idée la mettait mal à l'aise. Quand à ceux qui n'avaient pas la moindre idée de ce qu'il s'était passé, il devenait compliqué de comprendre son comportement apeuré et hypervigilent. Sans raison à leur fournir, la rose avait cessé d'essayer de se justifier. A la place, elle avait essayé de mettre un stratagème en place afin de se prémunir d'un autre drame. La première étape consistait à systématiquement prévenir quelqu'un de ses déplacements, et d'y glisser discrètement une indication temporelle pour prédire son retour. Elle espérait qu'en ne la voyant pas rentrer à l'heure indiquée, ses camarades se feraient du souci pour elle et partiraient rapidement à sa recherche. Evidemment, il y avait beaucoup d'imprévus et ce plan avait de nombreuses manières de se révéler inefficace, mais la pauvrette, trop anxieuse par toutes ces situations, préférait ne pas y réfléchir et rester optimiste sur ses chances de réussites.

La porte s'ouvrit sur la salle, complètement vide. La gorge nouée, la Lyrienne passa la tête et jeta un coup d'œil circulaire pour s'assurer qu'elle n'avançait pas dans un piège. Toujours pas rassurée, mais ne détectant pas de présence hostile, la peureuse se décida finalement à s'avancer. Elle fonça vers l'un des bancs en trottinant pour se dépêcher - elle ne voulait pas s'attarder inutilement là où ce n'était pas nécessaire. Elle s'accroupit, à la recherche de ses bracelets, et laissa une exclamation ravie remplir le silence pesant lorsqu'elle les retrouva. Un sourire timide aux lèvres, elle s'en empara, puis fit mine de se relever lorsque son regard accrocha un autre objet, non loin de sa position. Elle fronça les sourcils puis regarda autour d'elle. Il n'y avait personne d'autre qu'elle. La propriétaire de l'objet perdu n'était pas venue le récupérer... Peut-être ne savait-elle pas où il se trouvait, ou bien n'avait-elle pas encore remarqué sa disparition ? Marie-Jane se dit qu'il valait mieux le laisser là, afin que l'adolescente à qui il appartenait puisse le retrouver, puis se souvint de toutes ces histoires de vols qui couraient entre les oreilles. « Mmh... Je ferais mieux de le rapporter à un professeur. » jugea-t-elle finalement. Convaincue de faire la bonne chose, elle s'empara de la montre à gousset.

Lorsque la silhouette apparue devant elle, la fille de la craie prit une mine apeurée tout en se reculant parterre pour s'éloigner de l'inconnue. Le cœur battant la chamade, s'attendant presque à entendre les rires moqueurs de ceux qui l'avaient fait tomber dans ce nouveau piège, Marie-Jane serra l'objet contre sa poitrine. Les paroles apaisantes de la fille qui lui ressemblait ne la rassurèrent pas totalement mais eurent le mérite de stopper son réflexe de fuite. Face à l'accusation, la gentille sentit un pincement lui enserrer le cœur. « Non ! » croassa-t-elle d'une voix timidement outrée. « Je voulais la donner aux professeurs, pour qu'ils puissent retrouver sa propriétaire. » expliqua-t-elle d'une petite voix aigue et affolée. « Je m'appelle Marie-Jane... » murmura la peureuse en rentrant la tête dans les épaules. Voyant que personne d'autre n'était venu l'accabler, et que la silhouette ne lui était pas totalement hostile, la Walok'Krin se détendit légèrement. « Et toi ? » osa-t-elle demander. Finalement, elle se remis debout puis posa les yeux sur la montre. « A qui appartient-t-elle ? Si tu connais sa propriétaire, nous pourrions la lui rendre ensemble ? » proposa-t-elle. Elle n'avait pas très bien compris son histoire d'être liés ensemble. Aussi fronça-t-elle les sourcils. « Enfin... Qu'est ce que tu voulais dire par... » Elle essaya de se remémorer ses mots exacts mais la peur avaient dévié son attention. « ...Comment peux-tu être liée à cet objet et pourquoi est ce que nous serions liées, toi et moi ? Désolée, je n'ai pas très bien compris ce que tu essayais de m'expliquer... »
830 mots
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Persée
Lun 04 Déc 2023, 09:12

La voleuse | MJ Tt1p
La voleuse
Marie-Jane & Persée



« Enchanté, Marie-Jane. Je m'appelle... » Une infime hésitation me saisit. « Céleste. » optai-je finalement tout en la scrutant avec une attention infinie. Elle n'avait finalement rien d'une voleuse, mais je préférais me méfier. Je détestais savoir mon habitacle dans les mains d'une autre que Perséphone. Chaque fois que je voyais la rose manipuler l'objet, mon intérieur se troublait comme si elle me touchait directement de ses doigts étrangers. Je chassais le désagréable sentiment d'un haussement d'épaules. « Ce serait adorable de ta part de m'aider ensuite, oui. » lui souris-je. Je ne la croyais pas. Une fois qu'elle saurait ce que j'étais capable de faire, accepterait-elle de m'abandonner ? J'avais côtoyé ces adolescents pendant des mois, j'avais vu l'ampleur de leur égoïsme, leur avidité à dévorer le monde et les autres. Celle-ci n'avait pas l'air aussi affreuse, mais l'Envie tâchait même l'âme la plus noble et pure. Toutefois, je n'avais pas le loisir d'échapper aux Règles qui régissaient ma vie. « Excuse-moi, je n'ai pas été très clair. C'est une situation un peu inédite pour moi aussi, en un sens. » Je m'assis sur le banc face à elle et l'invitai à faire de même d'un mouvement de la main.

Je ne pris pas la parole immédiatement. Je réfléchissais à la meilleure façon, pour moi, de présenter les choses, de me souvenir de ce que mes congénères avaient pu m'apprendre. D'une certaine façon, c'était aussi inscrit en moi, aussi clairement qu'un nourrisson sait instinctivement comment respirer. Je devais juste me faire confiance, laisser la Magie dont j'étais constitué s'exprimer. « Je ne suis pas élève ici. » commençai-je en plantant mes yeux nébuleux dans les siens. Lorsque je n'adoptais pas l'apparence d'un Basphélien, j'aimais glisser dans mes iris des touches nacrées, violines, céruléennes, inspirées de la teinte du ciel reflété sur le sable miroitant dans mon habitacle. Je baissai les yeux sur l'abeille en plein vol représentée à la base de mon pouce droit. Immuable, elle voletait sur mon enveloppe corporelle selon mon gré. « Je ne suis pas non plus humain. Regarde. » Je levai un bras et celui-ci devint translucide, comme un voile tâché d'étoiles. Je me concentrai et le membre reprit consistance, en apparence seulement. « En récupérant cette montre, tu as obtenu le droit de me demander trois vœux, dans la mesure de mes capacités. Il faudra bien les formuler. Après cela, je serais libre. Alors, que souhaites-tu, Marie-Jane ? » Mes jambes se croisèrent et j'attendis avec un sourire poli, et un brin d'appréhension aussi.

Message II | 455 mots


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Claer
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Claer
Lun 04 Déc 2023, 12:41


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La voleuse
Persée et Marie-Jane

La timide s'installa aux côtés de l'inconnue, comme elle l’avait incité à le faire. Enfin non, il ne s’agissait plus tout à fait d’une étrangère : l'adolescente possédait désormais une identité rattachée à son visage. Céleste. C'était un joli prénom, il en émanait quelque chose de doux, d’apaisant. Pourtant, un malaise s’était emparé de la plus jeune. Ce n’était pas seulement les accusations portées à son encontre, qui avaient légèrement ébranlé et peinée l’innocente. Il y avait quelque chose de plus global : il flottait dans son regard ainsi que son expression une certaine distance et son discours laissait résonner un écho de méfiance qui intimidait la plus effacée. Malgré l’invitation, Marie-Jane avait l’impression d’avoir pris place sur le banc des accusées et d’être en attente de son jugement. Le silence qui suivit ne fit rien pour la mettre davantage à l’aise. Tandis que la mauve se plongeait dans ses réflexions pour trouver la meilleure formulation pour expliquer leur situation, la rose se perdit dans la contemplation de l’objet qui avait déclenché cet énigmatique entretien. La montre était somme-toute assez banale. Elle n’avait rien qui sortit spécialement de l’ordinaire. Faite de cuivre, l’ouvrage était décoré d’arabesques faisant penser aux pentacles des mages bleus. Était-ce la race de Céleste ? La consonance de son nom semblait coller avec cet indice.

Marie-Jane releva le regard vers sa voisine qui mettait finalement un terme au silence. L’auditrice se contenta de l’écouter en silence, écarquillant légèrement les yeux à sa première déclaration. Pas élève ici ? Son apparence paraissait pourtant trop jeune pour qu’il s’agisse d’une enseignante – son comportement, non plus, n’avait pas été celui d’une professeure. S’agissait-il d’une étudiante de l’université dont on entendait le murmure se propager sur les lèvres des Basphéliens ? Les yeux de la passive s’arrondirent tout à fait lorsque le bras de sa voisine s’effaça. La question finale de l’oratrice déstabilisa son public.

La Lyrienne ouvrit puis ferma la bouche, sans parvenir à formuler de son. Elle était ébranlée par la révélation de la non-humaine. Elle ne parvenait pas à réfléchir calmement. La question en elle-même était vaste, vertigineuse. Que désirait-elle ? Comment pouvoir répondre si facilement ? Ce n’était pas le genre d’interrogation auquel on pouvait se permettre de répondre sur un coup de tête. Elle voulait que la faim dans le monde disparaisse, que la méchanceté disparaisse, que ses proches ne soient plus jamais tristes. Elle rêvait de rencontrer ses véritables parents, de comprendre ce qui l’unissait à ses frères et sœurs, de devenir plus courageuse. Elle espérait secrètement avoir pleins d’amis qui tiennent à elle, devenir une fille populaire au sein de Basphel ou encore pouvoir passer plus de temps avec Zeryel. Il y avait tant de choses, encore, qu’elle voulait : comment pouvoir choisir parmi cet amas de désirs et d’envies ? « Qu’es-tu, si tu n’es pas humaine ? » éluda finalement l’indécise. « Que voulais-tu dire par ne pas être humaine ? Je ne suis pas Humaine non plus : je suis une Lyrienne. » La rose serra inconsciemment sa main autour de la montre. « Mais ce n’est pas ce que tu voulais dire, n’est-ce pas ? » La rose sentait qu’il y avait quelque chose de plus profond que ça, sans parvenir à concevoir ce que tout ce discours pouvait signifier. Elle se mordilla les lèvres. « Tu m’as dit de faire des vœux dans la mesure de tes capacités… Peux-tu m’en dire davantage sur ça ? Qu’es-tu capable de réaliser ou non ? »
580 mots
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Persée
Jeu 28 Déc 2023, 09:14

La voleuse | MJ Tt1p
La voleuse
Marie-Jane & Persée



Je devinai à son expression que ma question l'avait emportée vers un autre monde, celui dans lequel elle rêvait de vivre, où une meilleure version d'elle-même était heureuse, épanouie. J'avais envie d'être l'artisan de cette évolution. Je voulais que ma magie serve à quelque chose. Oublié par Perséphone, je déambulai, désœuvré, dans les couloirs d'une école où je n'étais que du vent. J'avais beau voler les visages des autres, je ne pouvais pas vivre leur vie. Je ne pouvais embrasser personne, je ne pouvais pas même rédiger des devoirs, manger avec des amis, faire du sport. J'étais une simple émanation de magie, à peine assez fort pour me rendre visible.

« En effet. Disons que... Je suis ton amie. » éludai-je. « Tu n'as pas besoin d'en savoir plus que ça. Je peux faire pour toi, ce que tu ne peux pas faire pour toi-même. Tes désirs deviendront réalité si tu les énonces devant moi. » Je la regardai tergiverser intérieurement, en proie au doute et à l'espoir. J'espérai pouvoir l'aider, au plus profond de moi-même. Ma magie m'y poussait aussi. C'était ce pour quoi j'avais été créé, ce pour quoi j'existais. Je n'existais pas pour moi-même, mais pour les autres. J'étais leur esclave, mais je ne le voyais pas ainsi. C'est à travers eux que je pouvais davantage m'ancrer dans la réalité.

« Je ne sais pas trop. » avouai-je, un peu gêné d'exposer ainsi ma vulnérabilité. Toutefois, je ne pensais pas qu'elle puisse profiter de mon inexpérience. Peut-être devais-je me montrer plus méfiant, mais je devais prendre des risques pour avancer. « Je ne peux pas décimer une armée entière, je ne peux pas te faire rencontrer un Æther, mais si tes souhaits sont raisonnables, je m'emploierai à les satisfaire. N'y a-t-il personne dont tu sois amoureuse ? Je pourrais faire en sorte que cette personne te considère davantage, au moins temporairement. Ou quelqu'un dont tu voudrais te venger ? Quelqu'un qui t'aurait fait du mal ? Je peux leur faire du mal en retour, un simple souffle de vent pour les pousser dans un escalier. Je peux aider un professeur à oublier qu'il t'avait demandé un devoir que tu ne veux pas faire. Je peux pousser d'autres à vouloir devenir amis avec toi, à vouloir t'offrir des cadeaux, te donner les moyens de devenir populaire. Dis-moi ce que tu désires. »

Message III | 427 mots


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Claer
Lun 08 Jan 2024, 12:50


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Persée et Marie-Jane

Marie-Jane sentit son cœur tambouriner lorsque son ainée proposa de l'aider à faire battre pour elle le cœur de son amoureux. Aussitôt, l'image d'un Ange s'imposa à son esprit. Elle secoua vivement la tête, comme pour nier cette vérité qui s'imposait parfois à elle mais qu'elle n'osait écouter. Non, elle n'était pas vraiment amoureuse de Zeryel. Enfin peut-être, mais même si ça avait été le cas, elle n'aurait pas souhaité que les sentiments du garçon soient réciproques à cause d'un vilain tour de passe-passe. S'il devait se passer quelque chose entre eux, elle souhaitait que cela repose sur leurs véritables émois, sans avoir eu besoin de les falsifier et les manipuler. Quand à la vengeance, il n'était simplement pas dans sa nature de vouloir faire du mal aux autres, quand bien même des personnes aient pu s'en prendre à elle en premier lieu. C'aurait été mal, d'espérer quelque chose de mauvais pour autrui. Sans vouloir paraître hautaine, elle ne voulait pas s'abaisser à leur niveau en leur souhaitant malheur. Bien qu'elle eu pu reconnaître qu'il puisse y avoir quelque chose de satisfaisant à voir quelqu'un de malhonnête payer pour ses torts, elle ne se sentait pas l'âme d'une justicière, pas la force de porter le fardeau du bourreau.

« Ce genre d'amitié... Ne sonneraient-elles pas fausses, si tu en tires les ficelles ? » songea à voix haute la fille de la Craie. Elle secoua la tête. « Et puis de toute manière, je n'aime pas trop l'attention. » Ce devait être lourd à porter, de répondre à toutes les attentes des autres, de ne plus tout à fait pouvoir vivre que pour soi mais de devoir constamment penser aux autres également. Marie-Jane préférait amplement se concentrer sur quelques amitiés solides, qu'elle entretenait et cultivait soigneusement.

L'adolescente réfléchit quelques instants puis, finalement, retira l'un de ses souliers, dévoilant le pied qu'Eutropius avait mutilé, où résidait encore, parfois, des douleurs fantômes. « Quelqu'un m'a blessé à ce pied... Serait-il possible d'en effacer les traces et... Et toute la douleur ? » demanda-t-elle d'une voix piteuse. « Je ne suis pas très courageuse comme Mélusine alors... Je ne suis pas assez forte pour le supporter. » souffla-t-elle, sentant déjà les larmes remonter à ses yeux alors que les souvenirs de cette nuit terrifiante s'imposaient à nouveau à son esprit.
420 mots
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Persée
Mar 09 Jan 2024, 08:41

La voleuse | MJ Tt1p
La voleuse
Marie-Jane & Persée



« Au début peut-être. Il faut voir mon aide comme un coup de pouce. Je peux orchestrer les prémices, mais je te confirme que tu auras aussi des efforts à fournir pour profiter de mes dons de façon permanente. Je t'ai prévenue que mes capacités sont limitées. » Un petit sourire contrit se dessina. J'aurais bien aimé avoir le pouvoir de faire naître dans le coeur des autres une envie indélébile d'être proche de la rose, mais j'étais certain que ce n'était pas dans mes cordes. J'avais du mal à estimer les limites de mon art, mais Marie-Jane et moi allions les dessiner ensemble. « Je m'excuse par avance s'il y a parfois des accidents. Pour ce que ça vaut, je te donne ma parole que ce ne sera pas intentionnel. » ajoutai-je. Si les autres me voyaient, sans doute seraient-ils effarés. Moi, je voyais juste que je voulais l'aider, et mes pouvoirs nébuleux me frustraient. J'avais toutefois hâte de les mettre en pratique. Il n'y avait qu'en m'exerçant que je saurais davantage m'en servir, et pouvoir être réellement utile. Être le confident de Perséphone ne me satisfaisait plus. Basphel avait repoussé les portes de notre monde. Je voulais plus, sans savoir quoi exactement. Je me découvrais moi-même, mais je tâtonnais. Parfois, je voulais être comme les autres, parfois non. Parfois, je voulais me venger d'eux, par pure jalousie de les voir profiter de leurs sens et de leur mortalité avec insouciance et ingratitude là où j'avais besoin de toutes mes forces juste pour rester visible plus de quelques minutes en dehors de mon habitacle. Et d'autres fois, je voulais les aider. Je mourrais d'obtenir leur attention, d'exister d'une façon ou d'une autre.

Je baissais les yeux sur le pied nu, puis les remontai sur son visage bouleversé. Mes traits se raffermirent. J'allais essayer d'être fort pour nous deux. « Oui. Je pense que je peux le faire. Mélusine, c'est une amie à toi ? » Je me laissai couler de mon banc dans une transition anormale pour un corps et reprit substance, accroupi près de Marie-Jane. Mes doigts voulurent palper le membre mais je ne ressentis absolument rien. À mesure que je me concentrai, je sentis la magie qui me constituait bouillonner en moi. Des volutes bleutées comme des flammes jaillirent de mes cheveux, de mes bras, virevoltèrent le long de mes bras jusqu'à mes mains avant de se jeter sur le pied de la rose. Progressivement, le halo s'intensifia, presque aveuglant, avant de se ternir et de disparaître. Son pied ne présentait plus rien d'anormal. « Je crois que... » Je m'interrompis. Ma voix résonnait comme si je parlais depuis le fond d'une cave. L'inquiétude me gagna et quand je baissais les yeux sur mon corps, j'en vis à peine les contours. Je n'eus pas le temps de prévenir Marie-Jane de garder la montre que je fus renvoyé dans mon monde sans autre forme de procès, trop affaibli pour pouvoir profiter encore du sien.

Message IV | 526 mots


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Claer
Mar 09 Jan 2024, 15:03


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Persée et Marie-Jane

« C'est ma sœur. » avait rectifié la rose, avant que la violette n'inspecte son pied. Comme un réflexe, Marie-Jane retint sa respiration, craignant peut-être des élancements douloureux à laisser quelqu'un d'autre la toucher. Pourtant, elle ne sentit aucun contact sur son épiderme : il n'y avait pas de chaleur dans le bout des doigts, aucune froideur sur les phalanges qui semblaient palper sa jambe. Pourtant, la rêveuse n'eut pas à s'attarder bien longtemps sur cette anomalie, son attention bien vite détournée par la matérialisation de la magie de l'adolescente. De ses yeux ébahis, la Lyrienne observa ces flammes dénuées de chaleur danser autour de la silhouette intangible, puis s'étirer jusqu'à son membre. La peur aurait pu la gagner, lui faire retirer son pied et la faire fuir en dehors du vestiaire. A la place, l'impressionnable fut fascinée par la beauté du spectacle qui se déroulait sous ses yeux, plissant les paupières sous l'intensité du halo. Bientôt, toute trace de douleur persistante s'étiola, puis disparut tout à fait. Rendue toute fébrile par ce qui venait de se dérouler, la victime récupéra son pied une fois la magie éteinte. « Tu as réussi, je n'ai plus mal... » murmura-t-elle, n'osant presque y croire. « Merci Céleste ! » Mais Céleste n'était déjà plus là.

Marie-Jane sursauta. Lorsqu'elle reconnu le visage de sa guérisseuse, son cœur ralentit jusqu'à cesser de tambouriner. « Bonsoir Céleste. » salua la timide avec un sourire. « Je me demandais lorsque tu réapparaîtrais. » L'adolescente glissa la main dans la poche de sa veste, où le poids de la montre manifestait sa présence. Elle passa le pouce sur le couvercle : à force de frotter l'objet, la sensation en était devenue presque familière. Délicatement, elle retira l'objet hors du tissus pour le tendre à sa nouvelle amie. « Je voulais la rendre à sa propriétaire mais... Je ne sais toujours pas à qui elle appartient. » expliqua-t-elle. Elle se pinça nerveusement les lèvres. « Enfin, ce n'est pas que ça... Pour être tout à fait honnête, j'espérais que tu pourrais encore m'aider. Tu m'as dit que j'avais encore le droit à deux autres vœux, n'est ce pas ? » Elle attendit la confirmation avant de formuler le vœux suivant. « Je voudrais ne plus avoir peur... J'aimerais que tout redevienne comme avant. Je veux oublier ce qui m'est arriver, je veux oublier ce qu'ils m'ont fait, qui me l'a fait, tout ce qu'il s'est passé cette nuit là. » La rose inspira profondément. « Je veux tout oublier, s'il te plaît. » Sa voix s'était faite presque implorante. Elle ne savait pas dans quelle mesure la violette avait besoin de détails. Elle espérait que cela serait suffisant, car elle se trouvait dans l'incapacité d'en dire davantage sur ce qu'on lui avait fait subir. En oubliant, elle ne souffrirait plus de son silence forcé.
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Ven 26 Jan 2024, 07:42

La voleuse | MJ Tt1p
La voleuse
Marie-Jane & Persée



« Bonsoir. » Nous étions en fin de journée. Le temps défilait différemment dans mon monde, et j'ignorais toujours à quel moment j'apparaîtrais dans la réalité des rêveurs. Être rappelé si promptement dans mon habitacle sans que je puisse prendre le temps d'admirer mon œuvre m'avait contrarié, je me sentais privé du plaisir d'avoir, pour une fois, fais quelque chose. Sans moi, cette adolescente serait restée avec son pied blessé, et cette pensée faisait naître une chaleur tiède là où avait dû se trouver mon cœur naguère. Rien n'y palpitait plus, je ne me souvenais même pas de la sensation de l'organe battant à coups réguliers pour me garder en vie. La vie ne voulait de moi qu'à contrecœur désormais. J'étais comme une erreur dans leur réalité, nous l'étions tous. Des parasites qui s'accrochaient aux lambeaux de la vie telle que nous avions pu la connaître. Même ceux comme moi qui s'étaient éveillés amnésiques aspiraient à grapiller un peu de ces privilèges que les êtres humains possédaient sans même se rendre compte de leur valeur. La colère me prenait lorsque je voyais un élève délaisser son repas, juste parce qu'il n'avait pas faim ou qu'il n'aimait pas ce qu'il s'y trouvait, ou lorsqu'ils repoussaient l'affection que d'autres voulaient leur procurer. J'aurais donné tout l'or du monde pour une étreinte, pour sentir l'odeur d'une brioche encore tiède, sentir le velours des pétales de fleurs sous mes doigts.

« J'ai fais au plus vite. » répondis-je avec sincérité. J'avais hâte de revenir créer de nouvelles merveilles, que j'espérais secrètement être le seul à pouvoir produire. D'autres congénères étaient bien plus puissants, bien plus malins que moi, mais je savais pourquoi ils l'étaient. Combien d'êtres humains avaient souffert de leur fourberie ? Je me demandais ce qu'ils auraient fait de Marie-Jane. Il était si facile de la berner. Elle avait été méfiante, mais c'était surtout de l'espoir que je lisais dans ses grands yeux, l'espoir qu'on puisse réellement l'aider à surmonter ce qui la faisait souffrir. Les autres auraient retourné cette naïveté contre elle, et elle aurait sans doute souffert plus encore par la suite. Je ne voulais pas ça. Mes yeux s'abaissèrent sur mon habitacle. C'était la seule chose en ce monde que j'arrivais à tenir entre mes doigts, même si ce n'était pas sa caractéristique la plus précieuse. « Je te le dirais quand tu auras formulé ton dernier vœu. » Je me demandais si Perséphone s'inquiétait. J'ignorais toujours si elle m'avait oublié à dessein ou intentionnellement. Dans tous les cas, je lui en voulais terriblement, et j'espérais qu'elle souffrait de mon absence, qu'elle se rendait compte à quel point j'étais important pour elle. Mais l'étais-je ? Maintenant qu'elle était entourée d'autres personnes, quelle valeur avais-je ? Il y aurait forcément quelqu'un ici qui serait prêt comme moi à accueillir ses confidences, ses réflexions, quelqu'un de plus intelligent, de plus drôle peut-être aussi, quelqu'un à qui elle pouvait tenir la main. Je me sentais noircir de l'intérieur, comme une feuille qui se racornit en prenant feu, j'avais mal et j'ignorais comment faire pour changer ça. Parfois, il me prenait d'espérer que tout redevienne comme avant, quand la Sorcière était malheureuse et qu'elle s'accrochait à moi par désespoir.

« En effet, je t'écoute pour ton second vœu. » dis-je solennellement. Il fallait que je reste professionnel, que la rose ne sache rien de ce qui me tourmentait. Ça ne la regardait pas. À la formulation de son souhait, je gardai le silence quelques secondes, songeur. La requête était vague. Je savais que quelqu'un lui avait fait du mal, sans doute celle à l'origine de son pied blessé. « Peux-tu me dire au moins l'identité de celui qui t'a agressée ? Je pense que ça m'aidera à opérer avec plus de précision si tu me donnes plus de détails. Je ne garantis pas le résultat. Je ferai de mon mieux dans tous les cas. » Je n'avais jamais altéré l'esprit de quiconque. Cela m'apparaissait comme une tâche autrement plus délicate qu'une plaie visible. Tout en l'écoutant, je rassemblai ma magie et la sentis infuser en moi, chauffer jusqu'à bouillonner. Je concentrai toutes les informations qu'elle m'avait dit et relâchai ma magie en priant le ciel pour que cela fasse effet. Presque aussitôt, je sentis la fatigue me broyer et les contours de ma silhouette faner. J'étais en train de disparaître. « Alors ? » m'empressai-je de lui demander. Je pointais du doigt son pied. « Tu te souviens comment ton pied a été blessé ? » Ma voix résonnait comme un faible écho dans une caverne et je serrai le poing de frustration. Je ne serrai rien du tout en fait, mes mains avaient déjà disparu et le phénomène progressait le long de mes bras.

Message V | 860 mots


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Sam 27 Jan 2024, 21:47


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Persée et Marie-Jane

La victime fronça les sourcils à la question de sa sauveuse. Plus de détails. Parler de cette nuit… La douleur qu’elle anticipait déjà arracha un frisson à la rosée. Pourtant, elle inspira profondément et ouvrit la bouche pour essayer de divulguer davantage d’informations sur l’identité de son bourreau. « Il s’agit d’Eu- » La douleur se répandit sur sa langue, coula jusque dans sa gorge et lui comprima les cordes vocales. Comme un ruisseau d’acide venant grignoter sa chaire de l’intérieur. Les effets de la potion qu’on l’avait forcé à boire étaient encore présents. S’en iraient-ils un jour ? L’adolescente n’y croyait pas. Si elle avait été maline, elle aurait d’abord demandé à se débarrasser de cette malédiction. De la sorte, elle aurait pu parler librement de ce qu’il lui était arrivé. Elle aurait même pu aller rapporter aux professeurs ce qu’on lui avait fait subir, comme le lui avait demandé Mélusine. Marie-Jane se mordilla les lèvres. Non, même ainsi, elle aurait trop craint des représailles, elle n’aurait pas trouvé le courage. Peut-être aurait-elle pu le demander à Céleste mais… Elle ne pensait simplement pas posséder ce qu’il fallait pour se battre. L’oubli était la solution qui lui convenait le plus : de la sorte, elle ne souffrirait plus et ne risquait pas de s’attirer les foudres de ses tortionnaires. Déglutissant et essayant de ravaler les larmes qui menaçaient déjà de couler, la fille de la Craie reprit la parole. « Je ne peux pas te parler directement de lui. » avoua-t-elle avec contrariété et culpabilité. « C’est un garçon. » laissa-t-elle échapper : la brûlure se raviva dans sa bouche, mais pas suffisamment pour l’empêcher de parler. « Nous sommes dans un club ensemble… » poussa-t-elle, fronçant les sourcils sous la douleur, lutant pour ne pas céder à l’appel du silence. « Jardinage. » murmura-t-elle dans un effort considérable : elle haletait presque, à présent. Les révélations lui étaient physiquement douloureuses. « Ce n’est pas quelqu’un de bien… Il est dans le département de l’Ac-aïe. » Ce fut tout ce qu’elle fut capable de prononcer. Elle espérait que cela suffirait. L’Acier était le seul département à commencer par la lettre A, elle priait pour que Céleste comprendenne son message. « Je suis désolée, je ne crois pas pouvoir t’en dire beaucoup plus sans me mettre en danger… » expliqua-t-elle piteusement. Avec soulagement, elle vit la violette se préparer à opérer sa magie. Fermant les yeux, elle ne résista aucunement à son sort.

Ce fut la voix de la mage qui lui fit rouvrir les yeux. Avec étonnement, elle glissa un regard embrumé vers son pied. Il lui fallut plusieurs secondes pour se souvenir qu’elle avait effectivement souffert à cette partie de son corps. « Mmh… »  fit-elle en essayant de se concentrer. Le souvenir était flou, et semblait remuer quelque chose de désagréable en elle. Aussi ne se força-t-elle pas à déverouiller ses souvenirs. « Je ne sais plus, non… » avoua-t-elle. « J’ai peut-être marché pieds-nus sur quelque chose de coupant ? » proposa-t-elle en redressant le visage vers sa sauveuse. Il était déjà transparent, presque invisible. La Rose écarquilla les yeux. Elle paniqua légèrement, ne sachant comment réagir. Dans la précipitation, elle lâcha la première chose qui lui passa par la tête. « Merci beaucoup. »

L’attente fut encore plus longue que la dernière fois. Provoquer une amnésie était visiblement plus difficile que de réparer une plaie. Retrouver la faiseuse de miracles n’en fut cependant que plus réjouissant. « Coucou Céleste. » salua la rêveuse avec un sourire chaleureux. « Tu vas bien ? J’espère que tu ne m’en veux pas de te demander des choses toujours plus compliquées… » C’était devenu une préoccupation pour la gentille. « Qu’est ce que tu fais, quand tu n’es pas ici, avec moi ? » Elle était curieuse, au sujet de sa nouvelle amie. « Je sais quel sera mon dernier vœu. J’y ai beaucoup réfléchi. » déclara-t-elle avant de marquer une pause hésitante. « Mais… Une fois que je te l’aurai demandé… Tu me donneras le nom de ta propriétaire et… On risque de ne plus se revoir avant longtemps. » souligna-t-elle avec déception. « Est-ce que tu penses que l’on pourrait se revoir, dans le futur ? » C’était peut-être trop demander. Marie-Jane avait appris à apprécier la Violette, mais c’était sans doute en partie grâce aux services qu’elle lui avait rendu. Ce n’était pas tout, mais ça y avait sans doute joué. Mais qu’en était-il de l’autre côté ? Céleste se sentirait-elle exploitée si leur amitié se prolongeait ? « Bien sûr, je ne te demanderai plus de service ! Ce sera même à moi de t’en rendre, la prochaine fois que l’on se verra. Bien sûr, je ne serai peut-être pas aussi douée que toi mais… Je te promets que je ferai de mon mieux ! » assura-t-elle.

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Mar 06 Fév 2024, 13:26

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Marie-Jane & Persée



« Coucou Marie-Jane. » répondis-je sur le même ton. Il m'était facile, inné, de mimer les émotions. Je n'avais qu'à la regarder pour reproduire le même sourire, moduler ma voix pour lui faire exprimer toute ma joie de la revoir avec le même timbre. J'eus une pensée pour Perséphone qui ne m'avait jamais accueilli ainsi. Je savais pourtant, je devinais qu'elle aimait me voir. Elle me l'avait dit, de façon déguisée, à sa manière, d'une façon très propre à son peuple, je m'en rendais compte maintenant que j'avais croisé certains Sorciers à Basphel. J'étais très curieux des Sorciers, afin de les comparer à ma maîtresse, mieux la cerner. Mais était-il légitime d'attendre de la violette l'expression de son affection ? En tant qu'ami, devais-je attendre de sa part qu'elle soit différente ? J'aurais dû l'accepter comme elle était, mais je ne pouvais pas m'empêcher de regretter qu'elle ne soit pas autrement. Je me sentais si inutile depuis qu'elle n'avait plus besoin de moi que j'avais envie de me laisser dériver dans une brise et disparaître.

« Oui, et toi ? » Je mentais, copiant sur l'étudiante, lui volant son expression pour avoir l'air aussi heureuse qu'elle quand au fond, je me sentais comme une flaque de tristesse. Mon séjour dans mon habitacle avait drainé toute la joie que j'avais éprouvé en réussissant à exaucer le vœu de Marie-Jane. Face à ma propre solitude, j'étais retombé entre les griffes de mon jugement. J'étais pitoyable, et si quelqu'un jetait ma montre à gousset dans une poubelle, personne ne me regretterait. Je serais oublié de tous jusqu'à la fin des ères, je m'oublierai moi-même dans les rêves des autres, de ceux qui avaient la chance de vivre leur vie.

« Si c'est trop compliqué, je ne pourrais pas le faire. N'hésite pas à être ambitieuse, et j'essaierai. Si je n'y arrive pas, on essaiera autre chose. » répliquai-je simplement, dans une tentative pour la rassurer. Sa question suivante faillit me déstabiliser, tant elle résonnait avec mes sentiments intérieurs. D'une pirouette, je fabriquai un mensonge pour déguiser la triste vérité. « Je joue avec mes amis dans mon monde. » Je me sentis plus pathétique encore à lui mentir ainsi. Il n'y avait pas d'amis dans mon monde. Je ne m'étais pas lié d'amitié avec les autres Génies que j'avais croisé les rares fois où je m'étais rendu à Somnium. Paradoxalement, je me sentais plus en sécurité dans ma tour. J'y étais seul, mais c'était chez moi, c'était la seule chose qui m'appartenait. La tour était mon berceau, mon foyer et mon tombeau. J'étais de toute façon si faible que ma présence était à peine remarquée par mes semblables. Je ne les intéressai pas, eux qui ne cherchaient qu'à avaler avec avidité toute particule de puissance pour se renforcer et s'échapper définitivement de cet enfer.

« Je t'écoute. » Patient, je nouai mes mains dans mon dos. Je réfléchis à sa proposition mais n'hésitai pas longtemps pour lui répondre. « Oui. On se reverra. Mais cela devra être notre secret. Hormis ma propriétaire, personne ne sait que je suis ici, et qui je suis. Pour toi, je suis Céleste. Pour ma propriétaire, je suis quelqu'un d'autre. » J'étais moi-même avec Perséphone. Elle connaissait mon vrai prénom. Aujourd'hui, je regrettai le lui avoir offert. Il me semblait qu'elle ne méritait plus d'avoir cette connaissance. « Tu n'as pas à me rendre de service. » lui assurai-je, avant d'ajouter, plus sèchement. « Tu ne peux pas. Qu'est-ce que tu pourrais apporter à un être tel que moi ? » Je tendis la main comme pour prendre la sienne mais elle la traversa et mes contours se brouillèrent autour de sa chair. « Tu vois. » Je ravalai mon amertume avec un sourire faux et me redressai. « Alors, ce dernier vœu ? » J'étais curieux de le connaître. Maintenant que l'étrange problème qui la rendait si anxieuse avait disparu, que pouvait-elle bien vouloir ? Maintenant que j'avais mieux cerné sa personnalité, je l'imaginai mal vouloir se venger de celui qui lui avait fait du mal et, si mes pouvoirs avaient bien fonctionné, elle ne s'en souvenait même plus.

Message VI | 744 mots


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Mar 30 Avr 2024, 12:19


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Persée et Marie-Jane

Le sourire de Marie-Jane s’effaça peu à peu. Elle essaya d’ignorer la pointe piquante qui s’enfonçait entre ses côtes aux mots de la Violette. Elle essaya de ne pas trembler lorsqu’elle remarqua que le contact de ses doigts sur sa peau ne laissa aucune trace. L’amertume gangréna son enthousiasme. Sa gorge s’était contractée, si bien que les mots qu’elle aurait voulu prononcer pour rassurer son amie y restèrent bloqués, la laissant former des syllabes muettes du bout des lèvres. Ces dernières se pressèrent finalement dans un pli contrarié et blessé. Oui, au fond, qu’avait-elle à lui offrir, que Céleste ne pouvait pas déjà posséder ? Un corps tangible ? Marie-Jane n’avait pas la moindre idée de comment rendre ce rêve possible : elle n’avait pas les pouvoirs de Céleste, bien qu’elle aurait souhaité les posséder afin d’apaiser la peine de sa camarade. Quoi d’autres, alors ? Le plaisir de sa compagnie ? Une fois qu’elle l’aurait rendu à sa maîtresse, elle n’aurait sans doute pas de raison de vouloir la revoir. Et puis, elle semblait avoir plein d’amis, cachés dans cette s petite montre. La fille de la Craie frotta son pouce contre le couvercle de métal, sentant les aspérités froides essayer de s’accrocher contre sa peau. « Ah oui… Pardon… »

A la question de la faiseuse-de-miracles, Marie-Jane fouilla dans le petit pochon dont elle ne se séparait plus depuis quelques jours. Elle y avait rangé l’habitacle, ainsi que la jupe de Lana, afin de toujours avoir les deux objets ensemble. « Il y a cette fille, Lana, qui a abimé sa jupe lors d’un entraînement de Puff-puff gueurle. » Elle déplia le vêtement puis le tendis devant elle pour en montrer les dégâts à Céleste. Il y avait des trous en plusieurs endroits. « Je voudrais que tu la répares, qu’elle paraisse comme neuve pour ses prochains entrainements, s’il te plait. » demanda la rose.  

La magie opéra de nouveau, sous les yeux ébahis de la demoiselle. C’était toujours impressionnant de voir Céleste réaliser ce qu’elle lui demandait. Même cette requête-ci, aussi insignifiante pouvait-elle paraître à côté des deux premières, suffisait à fasciner la candide. « Merci. » La Lyrienne replia la tenue de sport. « Lana sera ravie. » fit l’adolescente. Un sourire presque mélancolique flânait sur son visage. C’état le moment des aurevoirs, et la délicate n’aimait pas ce moment. Elle sentait une fébrilité dans son cœur qui la rendait fragile : elle sentait ses yeux lui picoter, malgré ses battements de paupières. « Bon et bien, c’est le moment… A qui dois-je te ramener ? » demanda-t-elle avant que la silhouette de la violette ne s’évapore.
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Jeu 02 Mai 2024, 11:36

La voleuse | MJ Tt1p
La voleuse
Marie-Jane & Persée



« Ce n'est rien. » fis-je, mon regard suivant le mouvement de ses doigts sur mon habitacle. J'avais eu de la chance qu'il soit tombé entre ses mains, mais je restais mal à l'aise. Cette situation était inhabituelle, sous tant d'aspects que je savais qu'il me faudrait du temps pour réfléchir à tout ce que j'apprenais. Marie-Jane devinait-elle que j'esquissais avec elle mes premiers pas timides ? Mes pouvoirs avaient toujours existé, mais ils dormaient, inemployés auprès de Perséphone pour qui j'étais une conscience apte à recevoir ses confidences, rien de plus.

Je baissai ensuite les yeux sur le vêtement. « Lana ? J'ai entendu parler d'elle, oui. » J'avais aussi mémorisé son faciès, mais je n'osais pas m'approprier son apparence. Trop populaire signifiait une plus grande chance de faire de faux pas, je préférais copier des élèves plus discrets. Toutefois, j'espérais un jour gagner suffisamment en confiance et en connaissances pour l'imiter, elle ou d'autres que j'avais identifié. Je n'en avais simplement pas vu l'intérêt pour le moment. Je ne voulais pas prendre ce risque sans raison valable.

La demande de la rose me paraissait ridicule de simplicité. « Tu es sûre ? C'est ton dernier vœu. Il n'y en aura pas d'autre. » Avec d'autres, je n'aurais pas insisté, trop heureux de ne pas m'épuiser sous la volonté d'autrui, mais Marie-Jane était différente. Elle me le prouvait une fois encore. « Comme tu voudras. » Je tendis une main au dessus de la jupe. Quelques secondes plus tard, les trous s'étaient résorbés et le tissu, propre et lisse de tout accroc, ne présentait plus aucun défaut. « Avant, j'ai une requête à te faire, si tu veux bien. Ne parle pas de moi à Lana, d'accord ? J'aimerais rester un secret pour toi, que tu n'en parles à personne. J'ajouterai aussi que c'était un réel plaisir de te rencontrer. Peut-être que je viendrais te rendre visite, de temps en temps, si tu veux ? Où est-ce que je peux te trouver la plupart du temps ? » Puisque Perséphone se faisait ses propres amis, je ne voyais pas ce qui me retenait de faire de même, songeai-je avec amertume. « Ensuite, tu peux rapporter cette montre à Perséphone. J'ignore si tu la connais, c'est une Sorcière, du Charbon. Elle a des cheveux violets et partage son dortoir avec Aubépine, Éris, Phèdre et Iphigénie, Mélissandre et Muscarine. »

Message VII | 425 mots


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Lun 06 Mai 2024, 14:26


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Persée et Marie-Jane

Marie-Jane esquissa un léger sourire avant de hausser les épaules. « Je n’ai plus besoin de rien. J’ai tout ce qu’il me faut, grâce à toi. » Céleste lui avait retiré les échardes qui avaient égratigné son cœur. Désormais, les blessures avaient la place de se résorber peu à peu. « Alors autant en faire profiter quelqu’un d’autre. » Peut-être aurait-il été plus judicieux de choisir quelqu’un qu’elle côtoyait réellement. Une copine de classe, ou bien des supers copains comme Zeryel ou Mélusine. Elle y avait réfléchi mais finalement, c’était Lana qui avait eu besoin d’aide avant les autres. Elle trouverait un autre moyen de rendre le reste de ses amis heureux. Et puis de toute manière, c’était trop tard maintenant : elle s’était engagée.

L’élève de la Craie haussa les sourcils, surprise par la demande de son acolyte. Elle finit toutefois par acquiescer. « D’accord, je ne dirai rien. » assura-t-elle. Ça avait quelque chose d’un peu plaisant, de garder pour soi cette rencontre, de chérir ce souvenir que personne ne pourrait entacher. « Oh, ce serait super chouette que tu passes me faire un coucou ! Ca me fgerait très plaisir. » enchaîna-t-elle avec enthousiasme. Marie-Jane était un peu rassurée que Céleste accepte de lui rendre visite, comme elle le lui avait proposé plus tôt. Elle avait pris sa réaction précédente pour un refus, mais elle s’était de toute évidence trompée, et cette simple constatation l’apaisait et la rendait joyeuse. « Je suis souvent dans les jardins, ou bien près des serres. J’aime beaucoup les plantes. » confessa-t-elle avec un sourire plus timide cette fois-ci. « Ou bien dans la salle de la chorale. Et si je ne suis pas à ces deux endroits alors… C’est sans doute que je suis dans mon dortoir. » Ou bien près du terrain de sport pour encourager Alcide et Zeryel. Mais elle n’y allait quand même pas tant que ça – en tout cas, elle aurait aimé pouvoir s’y rendre encore plus souvent pour soutenir les efforts de ses amis. « Oh, et j’ai aussi un petit travail au Musée. Je m’occupe de l’accueil. Je te ferai une visite, un jour, si tu en as l’envie ! »

Marie-Jane serra une dernière fois la montre dans sa main, le poing enfoncé dans sa poche. Elle n’aimait pas trop les aurevoirs. Elle sentait ses yeux lui picoter légèrement, et un poids dans sa gorge lui écraser les cordes vocales. C’était la bonne chose à faire. La seule chose à faire. La timide prit une profonde inspiration puis donna quelques coups à la porte. Elle fit un pas en arrière, l’appréhension la gagnant par vagues. Et si c’était la terrible Muscarine, qui lui ouvrait ? La Lyrienne ne lui avait jamais parlé mais son aura était assez effrayante, et les histoires qui courraient à son sujet n’aidaient pas à adoucir son image. Ou bien une des autres sorcières ? Il ne fallait pas faire d’amalgame, mais c’était un petit peu angoissant quand même. Si Aubépine l’accueillait, alors ça irait : elles s’étaient déjà croisées quelques fois, au club de jardinage, même si elles n’avaient pas trop discuté ensemble. Finalement, la porte s’ouvrit, et Marie-Jane ne put retenir un soupir de soulagement en apercevant la chevelure violacée décrite par Céleste. « Bonjour ! Tu es Perséphone, c’est ça ? Excuse-moi de te déranger… J’ai trouvé ça dans les vestiaires l’autre jour, et on m’a dit que c’était peut-être ta montre, alors je suis venue te la rendre. C’est bien la tienne, n’est-ce pas ? »
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Mer 08 Mai 2024, 18:17

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Marie-Jane & Persée



Aussi expressive que la porte qu'elle ouvrait, Perséphone regarda Marie-Jane de haut en bas, non pas avec l'intention de juger ce qu'elle voyait, mais plus dans un effort pour deviner si elle avait déjà pu la croiser auparavant. Possiblement. La chorale, peut-être ? Elle ne savait plus, elle ne parlait généralement pas aux élèves qui allaient aux mêmes clubs qu'elle. Visiblement, la rose ne la remettait pas non plus, ce qui leur épargna un malaise inutile.

« Bonjour. Oui, c'est moi. Tu ne me dérange pas. » En dehors de ses devoirs et des activités auxquelles elle s'était inscrite, Perséphone ne faisait jamais grand chose, sinon fixer le mur en pensant à Faust. Son regard absent s'abaissa sur ce que l'élève lui montrait. Son cœur frémit et fit une sévère embardée. Le teint devenu aussi pâle que si elle revenait de l'Au Delà, la bouche sèche comme du parchemin, la violette semblait prête à défaillir sur place. « ... Tu... » Sans réfléchir, sa main plongea vers la montre pour la récupérer sèchement. Une curieuse avidité avait resculpté ses traits et elle prit l'objet à deux mains et le serra contre elle, si fort qu'elle sentit le métal appuyer douloureusement sur ses clavicules.

Une idée, terrible et improbable, traversa son soulagement et en chassa les bénéfices. Est-ce que Persée était apparu devant cette fille ? S'étaient-ils parlés ? Et de quoi ? L'idée que quiconque puisse voir son ami la fit frémir d'une jalousie si brusque et intense qu'elle sentit qu'avec une moindre maîtrise de sa magie, elle aurait pu enflammer la rose sans même l'interroger au préalable. Les cercles bleus de ses iris se durcirent en la détaillant. « Merci. C'est un objet très précieux et important pour moi. » articula-t-elle avant de se taire. Elle laissa un silence inconfortable s'installer. Avec le temps, Perséphone avait appris que ceux-là avaient tendance à faire fuire ses interlocuteurs, ce qui lui était pratique quand elle voulait mettre un terme à la discussion sans avoir à bouger ou à trouver un prétexte. Et pourquoi chercher un prétexte ? Pourquoi chercher à être agréable, ou désagréable ? Le premier cas sous-entendait qu'elle cherchait l'approbation de ses pairs, voire s'en faire des amis, ce qui n'était pas le cas, et dans le second cas, ça pouvait lui attirer des ennuis. Elle avait vu ce qu'un regard noir ou une simple remarque pouvaient déclencher chez certaines personnes un peu sanguines ou qui possédaient un égo aux dimensions éléphantesques.

Elle allait refermer la porte une fois qu'elle vit que Marie-Jane s'apprêtait à partir puis se figea, une main sur la poignée. Le doute la rongeait déjà. Elle ne pouvait pas ne pas savoir. Même si Persée lui assurait ne pas lui avoir parlé, il pouvait lui mentir. « Attends ! Tu... Est-ce que tu as vu quelque chose d'inhabituel en prenant cette montre ? » lui demanda-t-elle sans parvenir à masquer son angoisse. « Ce n'est pas une montre ordinaire. Elle est magique. Ce que je veux dire, c'est qu'elle peut être dangereuse, dans les mauvaises mains. » Ce n'était pas vrai, pas à sa connaissance. Persée n'était que son ami imaginaire. Sauf qu'il ne l'était pas réellement. Elle n'était pas sûre. Était-ce son esprit à elle qui associait le garçon à l'objet ? Ou y avait-il réellement une conscience qui l'habitait ? Et dans ce cas, d'autres pouvaient-ils le voir et lui parler comme ils l'avaient fait depuis toujours ?

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La voleuse | MJ

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