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 Espoir et mélancolie | Solo

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Min Shào
~ Orine ~ Niveau II ~

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◈ YinYanisé(e) le : 25/03/2022
◈ Âme(s) Soeur(s) : Elle m'attend quelque part.
Min Shào
Jeu 2 Fév 2023 - 9:07


Espoir et mélancolie
Flashback : Chuan et Wao.

Les plaines rouges en aval des montagnes d'Onikareni se teintaient de parme à l'approche de la nuit. Le soleil avait coulé sous terre, emportant avec lui l'excitation des jeunes Orines en recherche d'Aisuru. Tout au long de la journée, le sommeil des Oniyumi* avait été perturbé par les allées et venues des adolescentes qui cachaient leur origami selon la tradition de la Kami no Enbu*.

Pendant ce temps, les enfants s'étaient réunis par groupes afin de prendre part à un tournoi officieux d'origami. Ils s'entraînaient à plier une feuille de papier pour en faire l'arme maniant leurs espoirs, prenant la forme d'animal ou de vaisseau. Plus tard, quand ils atteindraient l'âge de partir à la recherche d'un Maître, ils participeraient à la tradition, comme les grands. Que leur Aisuru promis ait déjà un visage ou non, ils coucheraient leur vœu le plus secret sur le papier.

Les enfants étaient comme les fleurs de cerisier tardives, celles qui ne s'étaient pas encore ouvertes alors que la saison battait son plein. Les adolescents, quant à eux, avaient fleuri et attendaient de prendre leur envol. A l'image de leur avenir, le vent emporterait les fleurs épanouies et les origami là où le Destin les appellerait.

*


Chuan ne trouvait pas le sommeil. L'imagination l'avait embarquée dans un voyage sans fin. Elle s'engageait sur mille chemins, tous menant à un Maître différent. Elle connaissait par cœur chaque nom de sa liste. L'Orine pensait à un nom, puis dessinait les esquisses de son promis. Elle lui inventait une histoire, une famille, des rêves. Enfin, elle complétait le dessin par son arrivée pour en faire une oeuvre d'art. Celle de la clé de son bonheur.

Mais quand son imagination s'emballait, son effroyable raison lui rappelait la triste réalité : elle n'était liée à personne. Alors, elle ouvrait ses grands yeux dans la pénombre. Elle fixait le plafond et son regard se perdait dans le jeu d'ombres créé par la lanterne tremblante devant sa fenêtre. Pour le Kami no Enbu, Wao avait tenu à garder toutes les lumières de son jardin allumées. Il s'était allongé non loin d'elle, les mains liées dans une prière muette. Elles se soulevaient au rythme régulier de ses respirations. Chuan se demanda si, lui aussi, avait pensé à un nom en écrivant son voeu. Elle brûlait de savoir ce qu'il y avait inscrit. Mais Wao était une Orine secrète.

Derrière ses prunelles, un jardin secret s'étendait jusqu'aux recoins de son imagination. Elle aurait tellement aimé y entrer, un jour. Voir un soupçon de la couleur de son esprit, les envies inavouées de son âme. « Tu dors ? » Chuchota-t-elle, vaincue par sa curiosité. L'adolescente fixa le corps de Wao à la recherche du moindre sursaut. Elle ne repéra aucun mouvement et soupira. Mais alors qu'elle refermait les yeux, elle entendit le chuchotement de son ami. « Plus maintenant... » Chuan ne s'embarrassa pas de son reproche à demi-mot. Elle l'ignora et se tourna vers lui, puis roula sur le futon. Elle rejoignit le brun, dont ses yeux reflétaient la lumière tamisée en face de lui.

–Qu'est-ce qu'il y a ?
–J'arrive pas à dormir.
–Ça, j'avais deviné, oui.
–...c'était quoi, ton vœu ? Wao soupira. Il avait entendu la question une vingtaine de fois au cours de la journée.
–Diantre, j'aurais vraiment dû proposer à Ji-eun de m'accompagner à ta place. Min aurait été ravi de partager avec toi la confection de son origami dans les moindres détails... Chuan se renfrogna, mais elle se rapprocha encore de Wao.
–Si tu avais fait ça, tu aurais pas pu profiter de mes idées géniales de cachettes !

Enfin, le trait d'humour craquela la carapace du brun. Chuan s'illumina en apercevant le sourire qui s'étendait de ses lèvres à son oreiller. L'Orine l'interpréta comme une invitation à la conversation et glissa un peu plus près de lui, s'agitant comme une saucisse dans son drap. Elle s'empara de son bras et le colla contre elle. « Bon, d'accord, je te laisse dormir... mais je prends ton bras en otage. » Quand Wao s'ouvrait à elle, Chuan aimait en faire trop. Elle posait le pied sur la limite et la grignotait toujours un peu plus, curieuse de connaître ce qu'il se cachait de l'autre côté. Parfois, elle allait trop loin ; mais au fil des années, son ami d'enfance avait cédé du terrain, à mesure qu'il apprenait à lui faire confiance. « Si tu veux. » Wao n'enleva pas son bras, mais il se tourna de l'autre côté de la pièce et ne relança pas la conversation. Cette fois, la limite s'était enroulée autour du pied de Chuan et venait de la faire trébucher. Oups.

Chuan ferma les yeux et tenta de savourer son ersatz de victoire : son bras gauche gracieusement offert en gage de paix. La chaleur de sa peau apaisa instantanément les tournoiements de son esprit. L'armée de visages d'Aisuru s'était dissipée. Leurs regards avaient disparu, offrant à l'Orine une tranquillité d'esprit bien méritée après cette journée pleine d'émotion. Ce fut alors qu'une voix la tira de sa somnolence tardive. « Chuchu ? » Wao s'était retourné vers elle et la regardait. Son souffle chatouillait son nez alors qu'il prononçait son surnom. Il était rare que Wao l'utilise. La brune plissa le nez, surprise par le souffle qui s'échoua sur son bec, et entrouvrit les yeux.

–Hm ?
–Tu crois qu'on arrivera à trouver un Aisuru ? Chuan fronça les sourcils, exaspérée de la possibilité que son ami entrapercevait.
–Mais qu'est-ce que tu racontes ? Evidemment ! Ce dernier ne répondit pas, visiblement insatisfait de sa réponse.
–Si tu trouves un Maître...
–Oui ?
–Qu'est-ce qu'on deviendra, nous ? Chuan s'éloigna d'un coup, confuse. Elle comprit qu'il parlait d'eux deux.
–Ben... ça changera rien !
–Pourquoi tu me mens ? Lui rétorqua-t-il, d'une voix dure.
–Mais je te mens pas ! Jamais ! S'indigna-t-elle.
–Tu sais bien que rien ne sera plus pareil quand on vivra ailleurs. Avec eux. Chuan ne comprenait pas où il voulait en venir, mais il commençait à l'agacer.
–Et pourquoi ça devrait être différent ? T'es mon ami de toujours. Rien pourra changer ça.
–Tu ne comprends rien. Wao se retourna d'un coup sec et retira violemment son bras, en heurtant le menton de Chuan.
–Hé !
–Pardon !

Wao se retourna aussitôt vers elle, son regard s'étant adouci. Il porta la main à son menton, comme si le contact de sa peau pouvait la guérir. Mais à la place, Chuan hoqueta et éloigna son visage. Le brun s'excusa encore une fois en cherchant son regard. Vexée, l'Orine croisa les bras et se raidit, les prunelles collées au plafond. Wao tenta de secouer son coude, mais elle résistait. Alors il se rapprocha à son tour, ses draps s'échouant sur le sol en bambou. Ce dernier se hissa sur sa main et plaça son visage de sorte à intercepter son regard. « T'es vraiment qu'un idiot », murmura-t-elle quand le visage de Wao s'imposa dans son champ de vision. « Désolé. C'est que je... je ne veux pas vous perdre, c'est tout. » Wao incluait Min dans la conversation pour voiler sa véritable inquiétude, enfouie dans son jardin secret. L'expression de Chuan s'adoucit, mais son corps resta immobile comme une statue de glace. « C'est toi qui dis ça, mais tu te fermes comme une huître au moindre courant d'air. C'est toi qui t'éloignes tout le temps. » Chuan avait changé de conversation, et elle tapait dans le mille.

Plus Wao tenait à ses amis, plus il souhaitait s'en éloigner, sans savoir pourquoi. Il s'en voulait pour ça, mais c'était plus fort que lui. Heureusement, Chuan était toujours là pour rattraper sa main. Pour le moment. Mais jusqu'à quand ? Leurs jours d'innocence à Onikareni étaient comptés. Ji-eun était la première du groupe à rencontrer son premier Aisuru. Min, qui était très proche d'elle, devenait inconsolable. Il renvoyait Wao à des inquiétudes auxquelles il n'avait pas le courage de se confronter. Ces derniers mois, la relation entre Chuan et lui avait évolué. Elle s'était mue en autre chose. Son visage lui apparaissait quand il était triste. Son rire résonnait à ses oreilles quand il entendait de la musique. C'était insoutenable. Une vague de mélancolie assombrit son regard, dissimulé dans la nuit. Ce dernier se laissa retomber sur le lit, les yeux rivés vers la fenêtre, au-dessus du visage de Chuan qui sondait son regard. Il était interdit, ne sachant quoi faire. Un silence s'abattit dans la chambre, uniquement brisé par le vent qui faisait trembler la lanterne. Comme elle, Wao vacillait. Ses résistances étaient sur le point de tomber.

Alors, Chuan comprit. Elle desserra les bras. « Tu ne me perdras pas. » Elle se glissa vers lui et passa son bras autour de son épaule. Wao ne résista pas, mais restait imperturbable. Son regard restait immobile, comme s'il était fixé sur un objet invisible. La brune glissa sa tête pardessus la sienne et entremêla ses doigts aux siens. Wao réagit alors. Il enfouit sa tête sous sa joue et, soudain, l'enroula de ses bras. Il l'étreignit doucement. Les deux Orines restèrent enlacées ainsi, surprises par leur étreinte d'une nouvelle nature. Wao sentait le cœur de Chuan palpiter sous sa nuque. Il découvrait une nouvelle chanson : son cœur émettait une percussion inégale, affolée par son contact intime. Sa respiration était une mélodie qu'il avait toujours entendue, mais jamais écouté. Elle était une oeuvre d'art qu'il voyait, sans la regarder vraiment. Mais maintenant, il comprenait. A mesure que son cœur s'ouvrait à elle, il accélérait à son tour, talonné par une impulsion étrangère.

Le brun céda et laissa son corps prendre le contrôle. Il se sentit reculer la tête pour croiser son regard. Aucun d'eux ne parla ; les lèvres de Chuan étaient scellées, mais son regard exprimait tout ce que Wao avait besoin de savoir. Alors il se laissa se rapprocher d'elle. Son nez percuta le sien et elle ferma les yeux. Le brun l'imita. Il laissa sa main glisser sur son échine, pour remonter jusqu'à son cou. Il s'empara de son menton une nouvelle fois. Il le rapprocha de lui doucement, jusqu'à ce que son visage rencontre ses lèvres. Wao embrassa le haut de son menton par mégarde, puis remonta pour trouver ses lèvres. Chuan s'était laissée approcher, domestiquée par son étreinte.

Elle sourit quand Wao toucha son menton, puis l'enlaça à son tour quand leurs lèvres se rencontrèrent. *C'est mouillé*, songea-t-elle. *C'est doux*, pensa-t-il. Chuan pressa sa bouche contre la sienne. Ils se quittèrent, puis se retrouvèrent une nouvelle fois, comme deux cavaliers après une pirouette. Soudain, les lèvres de Wao s'entrouvrirent alors qu'il laissait un rire lui échapper. Chuan rouvrit les yeux et l'accompagna. Cette situation était insensée. Les deux Orines rirent, puis s'embrassèrent encore. Enfin, ils s'allongèrent côte à côte, échangèrent un regard hors du temps et s'endormirent. Dehors, le vent avait déniché leurs origami. Une feuille en forme de carpe, et l'autre de voile, voguaient entre les Oniyumi dans les plaines rouges, en contrebas de la demeure de Wao.  

*Oniyumi : chats géants vivant à Onikareni
*Kami no Enbu : tradition

FIN


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