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Siruu Belhades
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◈ YinYanisé(e) le : 06/12/2015
Siruu Belhades
Lun 30 Jan 2023, 20:15

Intrigue : Siruu reprend vie dans des circonstances particulières. Après s'être réapproprié un train de vie normal, il cherche à s'en échapper.


Staurakios était un honnête menteur. Certes, il complotait contre un chancelier, mais ses méthodes avaient toujours été propres. Si – pour reprendre une analogie passée de mode – la vie est un jeu d’échecs, faire couler du sang est l’équivalent de prendre le roi adverse et de le jeter au sol. La vraie victoire est celle qui n’est ni contestée ni reconnue : un cambrioleur célèbre est un mauvais cambrioleur. La discrétion et la patience sont alors des qualités primordiales. Malheureusement pour lui, l’éditeur n’édictait pas les règles que respectaient les autres. Sa philosophie était peut-être honorable, mais sa femme n’avait jamais partagé cette vision des choses. Alors, les nouvelles apportées par Morgana ne le rassuraient pas.

« Tu es en train de me dire que tu as tué Siruu ? »« On peut dire ça. » Elle préférait ne pas s’épandre sur le sujet. Après tout, elle était censée être incapable de meurtres : c’était dans son sang. « J’ai besoin que tu me dises la vérité, c’est crucial. » – « Écoute… le plus important, c’est qu’il soit mort en faisant ce qu’il aimait. » – « Il aimait s’écraser au fond des puits ? » – « Pourquoi pas ? J’ai connu des sorciers avec des passions plus dangereuses. » La sorcière toisait son époux. Elle n’approuvait pas ses tendances révolutionnaires, mais, à ce stade, il était trop tard pour reculer. Elle ne voulait pas être jugée pour complicité. Pour le moment, les manigances de Staurakios n’en étaient qu’à leurs prémices. Si cette histoire finissait par avoir des échos en dehors de la maison de poupée dans laquelle ils communiquaient, leurs têtes pourraient tomber et rouler sur la grand-place d’Amestris.

« Il était au courant. » Staurakios, jusqu’ici maintenu debout par sa nervosité, s’assit. « Tu penses qu’il m’aurait dénoncé ? » Il n’avait aucun intérêt à le faire, mais l’occasion aurait pu se présenter. « Je n’en sais rien, mais je devais faire quelque chose. Tu n’aurais jamais dû l’inviter, c’est un angle mort. » – « C’est toi qui as décidé de le mêler à tes histoires de famille. » Touché. Elle reconnaissait ses tords et, pourtant, avait dû mal à les regretter. Sans le journaliste, elle n’aurait pas appris l’existence d’Asra. « Enfin, peu importe. Son nom n’est pas inconnu, il a remporté une épreuve à la Coupe, après tout. On devrait faire écrire un article sur sa mort ou sa disparition, pour prendre les devants. »

Morgana le fusilla du regard. « Absolument pas. » – « Pourquoi ? Tu as peur que ça attire l’attention vers nous ? » – « Non, mais il risque de revenir. » Elle vit les yeux de son époux s’écarquiller. « Tu aurais pu mentionner ce détail plus tôt. » – « Oh ? Je pensais en avoir parlé, pourtant. » – « Comment est-ce qu’il pourrait renaître ? » – « Disons que… il n’est pas exactement mort. » Staurakios ne savait plus quoi penser. Elle avait expliqué avoir poussé Siruu du haut d’un puits et, à moins que ce dernier ait inventé une méthode pour se briser la nuque sans mourir, il ne pouvait pas avoir survécu à une telle chute. « Si tout s’est bien passé comme prévu, à l’heure qu’il est il doit être en train d’étudier sa propre fermentation. » Les propos de Morgana semblaient dénués de sens, mais elle paraissait si sérieuse que son époux ne pouvait s’empêcher d’y croire. « Arrête ce jeu. On est dans le même camp. On est à l’abri des oreilles indiscrètes. Explique-moi, bon sang. »

« Il pourrait retrouver un corps d’ici quelques mois. » Il avait l’impression qu’elle se foutait de lui. Cette impression était juste. Paradoxalement, elle disait vrai. « Comment est-ce que tu as fait ça ? » – « Moi ? Je n’ai fait que le pousser. C’est la chose au fond du puits qui le maintient en vie. » Il avait envie de lui demander si elle se fichait de lui, mais, au ton, il pouvait sentir que ça n’était pas le cas. « Rassurant. Et on ne peut pas détruire ce truc ? » – « C’est un champignon, c’est coriace. On peut essayer, cela dit. Mais ça ne sera peut-être pas nécessaire. Si mes notes sont correctes, quand il réapparaitra il n’aura plus aucun souvenir. » C’était un processus expérimental. « On pourra s’en servir facilement, et il est plus utile en vie que mort. » Staurakios croisait les bras. « C’était ça, ton plan de génie ? Tu aurais pu me dire ça directement. » – « Tu ne mérites pas que je te mâche le travail, vu le danger que tu attires sur nous. » Elle ne pouvait pas se permettre de faire échouer son mari alors, à défaut, elle le tourmentait ainsi. C’était une manière de lui faire payer ses mauvaises décisions.

757 mots.


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Siruu Belhades
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Siruu Belhades
Lun 30 Jan 2023, 20:17


Fichtre. Zut. Sacrebleu. Putain. Bordel. Siruu manquait de mots, pour exprimer son ressenti. D’un point de vue physique, il n’y avait pas vraiment eu de sensation notable. Certes, sa colonne vertébrale s’était brisée de part en part au point de ressembler à une sorte d’accordéon macabre, mais, puisqu’il avait perdu connaissance avant l’impact final, aucune douleur ne l’avait traversé. Néanmoins, il ne faut pas sous-estimer les dégâts mentaux causés par le fait de se voir mort. Le sorcier avait toujours été vaniteux, et la putréfaction ne seyait pas vraiment à son teint. C’était sans parler de l’embarrassant position dans laquelle son corps se trouvait : il ressemblait à une marionnette désarticulée.

Cette vision de cadavre à son image était horrifiante, au début. Les jours passant, la terreur avait fait place à l’embarras. Quitte à mourir, il aurait préféré pouvoir choisir une pose plus élégante avant que la rigor mortis verrouille ses fibres musculaires. Mais était-il vraiment mort ? Visiblement non, puisqu’il n’était pas devenu un esprit. Siruu n’ignorait pas les lois du Cycle, et pouvait donc confirmer l’hypothèse de Morgana : le marasme à pied bleu avait en effet capturé son âme. Cela dit, il n’avait pas l’assurance de retrouver un corps humanoïde. Peut-être que la sorcière s’était jouée de lui sur tous les plans, et qu’il était maintenant condamné à être un champignon pour l’éternité. Après tout, cette traînée l’avait poussé : il ne pouvait donc pas lui faire confiance. Siruu avait essayé de lui faire du chantage avec une information particulièrement sensible. Elle avait tout intérêt à ce qu’il soit mis hors circuit.

Sa magie semblait avoir disparu. Il n’avait aucun contrôle sur les marasmes. Tout ce qui lui restait, c’était la vie et son compagnon, l’ennui. Ce dernier était si désagréable qu’il en venait à regretter la première. Plutôt mourir que de rester là planté comme un… eh bien, un champignon. Il n’y avait rien à faire, et beaucoup à penser. Cependant, après plusieurs mois, il avait l’impression d’avoir écumé chaque réflexion pouvant être produite par un esprit sain. Il aurait voulu dormir, mais en était incapable. Pour Nyam, ce devait être un simple exercice de méditation. Pour lui, c’était un enfer plus pénible encore que la fois où il s’était retrouvé dans un coma induit par une potion. Désormais, son cerveau moisi ne générait plus rien d’autre qu’un râle silencieux, qui résonnait dans le mycélium sans pour autant atteindre les parois du puits.

Un jour vint où un potentiel hôte s’approcha. Il était jeune, frais, plein de vie et prêt à être contaminé. Siruu jubilait. Il pouvait sentir son sporophore s’exciter. Puis, le réceptacle partit avant d’avoir inspiré suffisamment de spores. Cette fausse joie fut la première d’une longue lignée. Chaque déception écaillait un peu plus l’espoir du sorcier. Après quelque temps, il n’était même plus affecté par la colère. Il ne voulait pas se faire à l’idée de rester coincé ici pour toujours, mais avait-il au moins le choix ? La lassitude avait pris le pas sur la colère. Alors, l’esprit du puits ne se montra pas affamé quand son futur hôte s’approcha. Peut-être que les autres avant lui étaient écœurés par l’odeur de moisissure, ou peut-être avaient pu percevoir la voracité qui planait dans l’air. Cette fois-ci, Siruu était calme.



Chaque village contient au moins un lieu réputé pour être hanté. C’est toujours les écoliers, qui lancent ces rumeurs. Ici, à Ernotès, on en a deux. Le premier, c’est la ferme de Mathilda Pestror, une grand-mère qui ne sort que quelques heures par an. L’autre, c’est l’ancien puits. Ne me demandez pas pourquoi, mais le seul point en commun de ces deux endroits, c’est leur âge. Je n’ai jamais compris pourquoi mes camarades avaient autant peur de tout ce qui était plus vieux qu’eux. Je pense que c’est juste des froussards. Moi, je suis pas un froussard. Je suis allé dans la grange de madame Lestror, pour leur prouver qu’il n’y avait rien d’anormal là-bas. Le problème, c’est que je me suis fait hurler dessus par la harpie qui occupe les lieux. C’est une vraie folle ! J’ai pris mes jambes à mon coup et, quand je suis revenu voir mes amis, j’avais l’air si essoufflé qu’ils se sont persuadés que j’avais dû voir un fantôme. J’ai essayé de leur expliquer ma version des faits, mais ils ne m’ont pas cru.

Ils sont vraiment nazes, à s’accrocher à des témoignages fantaisistes tout en rejetant le mien. Maintenant, j’ai l’air d’un bouffon et ils se moquent de moi. J’ai entendu chaque itération de « Alors, Dorigène, on croit pas aux fantômes ? Bouh ! » pendant au moins une semaine ! Je ne vais pas les laisser me dépeindre comme un lâche. J’ai pas peur, moi. Pas comme eux. Alors, on a fait un marché. Je leur ai dit que j’allais faire une expédition près du puits abandonné. Ils m’ont promis que, si je revenais calme, ils arrêteraient de dire que je suis un peureux qui se fait pipi dessus. Iphigénie a voulu me suivre par solidarité, mais à mi-chemin elle a eu les chocottes et est partie. C’est pas grave : de toute façon, j’avais déjà prévu de faire cette aventure en solitaire. Ce puits ne me fait pas peur. Rien ne me fait peur.

880 mots.


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Siruu Belhades
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Siruu Belhades
Lun 30 Jan 2023, 20:21


L’infection avait été fulgurante. Les spores s’étaient libérées au même moment, comme si elles avaient appris de leurs erreurs. Ce marasme possédait une forme d’intelligence, bien qu’elle échappait encore à la compréhension de Siruu. Cela n’importait plus, désormais, car il était sur le point de quitter sa prison. La réputation paranormale de cet endroit précédait son arrivée, et persistera après son départ, mais une chose était certaine : il ne serait plus l’esprit du puits. Quelques minutes suffirent à faire de l’enfant une extension de sa personne. Il ne bougeait plus. Le mycète se développait en son sein, déformant progressivement son petit corps. Siruu n’avait pas envie d’incarner un marmot. Il souhaitait reprendre son apparence initiale, mais sa magie n’avait pas encore supplanté celle de l’enfant. Il ne retrouverait pas ses pleines capacités avant quelques mois. C’était bien dommage, mais, en cet instant, il n’en avait rien à faire. La sensation de retrouver un corps humanoïde était bien trop orgasmique pour qu’il se soucie des détails. Certes, il ressemblait à un monstre, mais ce n’était rien qu’une potion ne puisse pas arranger.



Siruu était lent. Il avait passé plusieurs heures à barboter dans la fange, avant d’accumuler l’énergie nécessaire pour se déplacer. Le corps du garçon était trop faible, et la transformation trop récente pour qu’il puisse abuser de ses limites. Son hôte frêle et amaigri s’empêtrait péniblement dans la boue, la tête inclinée vers le sol. Il semblait suivre une trace invisible, et ne prenait pas la peine d’observer son environnement. Il savait où aller. Il n’y avait qu’un seul refuge, ici. Ce n’était pas exactement un have de paix, mais il n’avait pas le choix. C’était paradoxal, qu’après des mois d’emprisonnement, sa première pulsion soit de vouloir dormir. Néanmoins, le parasitisme l’avait drainé de ses forces, et il ne pouvait se permettre de se reposer dans la nature sans prendre le risque d’être tué par la faune locale. Il n’avait pas attendu autant de temps pour mourir et revenir à la case départ, au fond de ce fichu puits. Heureusement pour lui, le village était désormais proche.

Bien que Nementa Corum ait été partiellement asséchée, il restait encore plusieurs zones où la mangrove persistait. Des régions humides comme Ernotès qui, parée d’un manteau de lichen, se dressait avec fierté au cœur des territoires sorciers. Si Amestris représentait la puissance des mages noirs, Ernotès incarnait leur véritable essence. Personne ne pouvait imaginer un lieu plus adéquat pour le rôle. Ici, tout était métabolisé en quelques jours seulement. L’air était lourd et poisseux, chargé d’une odeur de pourriture à laquelle les locaux s’étaient habitués. Les rares arbres que l’on pouvait observer étaient noirs et déformés, leurs branches entrelacées comme des serpents. Rien n’était hospitalier, ici. Ce n’était pas un endroit conçu pour accueillir un de ces manipulateurs couverts de faux-semblants. Non, pour vouloir vivre dans ces terres désolées, il fallait être une créature de perversion, pourrie à l’extérieur comme à l’intérieur. Les enfants ici ne grandissaient pas pour devenir diplomates. Ils finissaient bien souvent par mourir, ou par rejoindre l’armée. Parfois, ils accomplissaient les deux en même temps. En un sens, Siruu avait bien fait de voler la vie de cet enfant, car l’utilisation qu’il comptait en faire était bien plus productive.

Il arriva à sa maison. Enfin, il ne savait pas vraiment si elle lui appartenait, ou si l’enfant y avait vécu. La propriété était une notion toute relative. Il venait de s’emparer d’un corps, il pouvait bien emprunter un lit. La simple bâtisse en pierre se trouvait à la lisière du village. Ceux qui vivent dans de telles conditions sont bien souvent indigents ou fous. Néanmoins, cela ne les rend pas nécessairement faibles. Il y a une once de vérité, derrière le stéréotype du puissant sorcier confiné dans sa hutte. Alors, en poussant le bois vermoulu de la porte d’entrée, Siruu espérait secrètement que celui qui vivait ici ne serait pas un danger pour lui.

Il n’y avait personne. L’enfant se dirigea vers le fond de la pièce, où se trouvait un lit. La poussière sur les draps laissait suggérer que cet endroit avait été abandonné. Tant mieux. Il n’avait pas envie de négocier avec un des habitants farouches d’Ernotès. Cela impliquerait de parler, et il n’avait pas l’énergie pour cela. En était-il au moins capable ? Il essaya d'articuler, sans succès. Le degré de contrôle que Siruu exerçait sur sa langue et son larynx était lacunaire. Il avait pleine autorité de ce corps, pourtant une certaine distance persistait. C’était comme essayer d’attraper un seul grain de riz avec des baguettes orines. Lorsqu’il marchait, il paraissait simplement un peu rigide, mais dès lors que des muscles plus fins et délicats étaient joués, il donnait l’impression d’avoir subi de sérieux dommages cérébraux. C’était quelque chose sur lequel il faudrait travailler. Pour l’heure, il voulait simplement dormir.

809 mots.


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Siruu Belhades
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Siruu Belhades
Lun 30 Jan 2023, 20:23


Son cœur n’avait recommencé à battre que depuis quelques jours, et sa magie revenait à peine. Il n’était même pas revenu à Amestris, préférant regagner des forces à l’orée de la civilisation. Pourtant, il n’est pas facile d’échapper au regard de Morgana. Ses artefacts lui permettaient de surveiller qui elle désirait, et elle s’était promis de garder un œil sur Siruu. Elle savait qu’il renaîtrait un jour, et anticipait également la possibilité qu’il cherche à se venger si, par malchance, ses souvenirs étaient restés relativement intacts. Pour le moment, son corps était faible, bien incapable de porter un bâton assez solide pour bloquer les roues de la sorcière. Néanmoins, il n’était pas impossible que le sorcier-mycète fasse preuve de patience. Alors, Morgana prévoyait de lui faire passer un message. Il fallait bien qu’il retienne une chose : s’il était éternel, c’était grâce à elle. Même après lui avoir offert un tel cadeau, elle ne voulait pas de gratitude, mais attendait tout de même de la loyauté. Pour savoir s’il la décevrait ou non, elle devrait vérifier qu’il ne se souvienne pas d’elle. Pour cela, rien de plus simple : il suffisait de lui rendre visite.

« Petit enfant mutant, que fais-tu ici ? » C’était plutôt à lui de lui poser la question. Couverte de fourrures, la sorcière venait d’apparaitre dans la pièce miteuse où Siruu vivait. Entendre cette phrase l’avait réveillé en sursaut. Il dormait seize heures par jour, essayant tant bien que mal de récupérer son énergie passée. « De… quoi ? » Son élocution s’était légèrement améliorée. Sa vision mit quelques secondes à s’adapter. Lorsqu’il finit par reconnaître Morgana, son sang ne fit qu’un tour. « Alors, tu ne ne te souviens pas de moi ? » Comment aurait-il pu ne pas reconnaître sa meurtrière ? Son premier instinct était de lui dire d’aller en enfer, mais il avait peur que ça soit trop de mots. Alors, il se contenta d’un sobre « Hein ? ».

« Vraiment ? » Elle fit quelques pas en sa direction. La lumière perçait au travers des trous dans le chaume, plaies géantes dans l’organe de cette bâtisse. « Mon visage ne te dit rien ? » Elle n’avait jamais vraiment fait dans la subtilité. Cela étant dit, elle ne voyait pas le danger. Qu’allait-il faire ? Lui grimper sur le dos pour la frapper au visage ? L’idée était risible. De toute façon, il y avait de grandes chances pour que Siruu ait tout oublié, et sa réaction semblait confirmer cette hypothèse.

« Non. » Il ne pensait à mentir, au début. Il voulait simplement se foutre de sa gueule. Bien sûr qu’il se souvenait d’elle. Il n’avait pas vraiment le choix. Est-ce qu’elle était stupide ? Non, ce n’était pas possible. Il n’acceptait pas d’avoir été assassiné par quelqu’un de bête. La seule autre possibilité était qu’elle ait une bonne raison de croire qu’il l’ait oubliée. Il ne savait pas pourquoi Morgana partirait de ce principe : après tout, ce n’était pas quelque chose qu’elle lui avait mentionné. Cela dit, elle l’avait retracé jusqu’ici, donc elle devait mieux comprendre les mécanismes du champignon. Ce qui était certain, en tout cas, c’est qu’elle avait tort sur ce point. Il se souvenait bien d’elle.

« Vous êtes qui ? » La sorcière était ravie de constater qu’il avait tout oublié. Par acquit de conscience, elle voulut vérifier en sondant son esprit, mais ne rencontra qu’une migraine aigüe. Ce connard ne pouvait pas commander sa magie à l’heure qu’il est — autrement il aurait changé d’apparence — mais elle le protégeait encore contre les sorts mentaux. C’était détestable. Transformant sa grimace de douleur en sourire, elle se mit à genoux pour arriver au niveau de l’enfant. « Il va falloir qu’on parle. » Elle lui tendit sa paume. « Prends ma main. » Siruu était trop craintif pour oser s’approcher davantage. Après tout, il n’avait aucune idée de ce qu’elle comptait lui infliger, et aucune manière de se défendre. Ressentant son hésitation, la sorcière poussa un long soupir d’agacement. « Je ne vais pas te laisser le choix. » Une charge télékinétique propulsa le garçon en direction de Morgana. L’instant d’après, les deux âmes avaient disparu.



Le destin emmené parfois dans des directions inattendues. Voilà quelques mois qu’Edel avait donné une seconde chance à Siruu. Il avait même fini par retrouver son apparence d’antan. Une chose était certaine : il ne pensait certainement pas se retrouver à vivre chez celle qui l’avait tué. Feindre une amnésie était plus complexe qu’il ne le paraissait. Alors, peu à peu, il avait fait semblant de retrouver la majorité de sa mémoire, à l’exception des derniers jours. Il n’avait pas de plan, si ce n’est progressivement retourner à sa vie d’avant. Mentir à Morgana ne lui permettait pas juste de se faire une ennemie en moins : cela lui laissait également l’opportunité de se venger à l’avenir. Le sorcier n’était pas des plus rancuniers. Sa philosophie était simple : parfois, on joue au jeu sans se rendre compte que le jeu se joue de nous, et ainsi va la vie. Alors, il n’en voulait pas à cette harpie d’avoir sauté sur la première occasion de l’éliminer. Est-ce que ça voulait dire qu’il n’allait pas chercher à la trahir ? Bien sûr que non. Un jour, il se vengerait au centuple. En attendant, il avait d’autres plans. L’un d’entre eux impliquait cette bague, capable de le transformer temporairement en ygdraë. Son séjour au fond du puits l’avait poussé à réfléchir. Il détestait les siens. Alors, après des années chez les mages noirs, il était peut-être temps de se mettre au vert.

912 mots.


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Siruu Belhades
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Siruu Belhades
Mer 31 Jan 2024, 05:08


Ah, les Isäth. Ces créatures maudites, rejetées et défendues de rejoindre leur terre natale. On m’a raconté que cet ostracisme était justifié : voyez-vous, ces ‘Isäth’ auraient une essence corrompue, et seraient voués à apporter le mal, ou quelque chose comme ça. Oui, vraiment. Le plus drôle, c’est que cette explication bancale suffit à convaincre une nation sage et illuminée. Il n’y a dans mes mots pas une once de sarcasme : je pense très sincèrement que les ygdraë sont un peuple éclairé. Il y a besoin de lumière, pour y voir quoi que ce soit lorsqu’on se lèche aussi profondément le fondement.

Condamner certains individus à l’exil n’est pas une nouvelle tradition pour les races elfiques, qui ont cette ennuyeuse tendance à chercher l’ordre et la stabilité avant tout. Néanmoins, ce n’est pas un phénomène qui leur est propre. Toutes les communautés ont, à un moment de leur passé ou de leur présent, pratiqué l’ostracisme. Ce n’est pas un mal en soi. Chaque société possède son propre système immunitaire et, pour combattre une infection, il est parfois nécessaire d’amputer certains membres. Les trouble-faits, les incapables, les handicapés… ou même les vieillards, en temps de crise. Multiples raisons sont invoquées, mais elles se résument toutes à « cette personne est un net négatif ». C’est une explication simple, peut-être même trop pour ces diseurs de bonne aventure qu’on appelle Enelyë. Au lieu de dire « on n’aime pas ta gueule, dégage », ils préfèrent parler de Yi et de malédiction. Des foutaises, si vous voulez mon avis. Néanmoins, ces histoires ont le mérite d’endormir le public juste assez pour que dans son sommeil, il n’ait pas à entendre le bruit des convois d’exilés qui ne verraient plus jamais Melohorë.

Alors, les Isäth sont pour la plupart escortés en territoire magicien ou déchu. Pour autant, certains choisissent de s’aventurer ailleurs. Dans tous les cas, ils ne sont pas seuls. Trop différents pour être assimilés aux autres races, il est bien plus pratique pour eux de former leurs propres communautés. Des petites bulles de culture ygdraë, tenaces et incapables de se mélanger au peuple qui les accueillit. Parfois, ils sont moqués par leurs hôtes. Il faut dire que même la nation la plus tolérante ne manquera pas une occasion d’attaquer les corps étrangers. Vous vous rappelez de l’analogie du système immunitaire ? Elle vaut aussi dans le cas présent. C’est d’autant plus facile de prendre les Isäth en grippe lorsque l’on sait qu’ils ont été rejetés par leur peuple de naissance. « Pourquoi sont-ils parmi-nous ? » « Ils n’ont pas été bannis pour rien. » « S’ils étaient des mauvais éléments là-bas, pourquoi seraient-ils bons ici ? » Beaucoup de questions qui laissent place à l’imagination. La créativité ne connaît pas de limites, lorsqu’il s’agit d’inventer les vices des Isäth.

Tous les exilés ne restent pas sous le soleil de Vervallée. Il existe une poignée de familles d’Isäth au sein des terres Evershas. Ne me demandez pas pourquoi, car je ne saurais vous répondre. Peut-être qu’ils avaient fini ici après un enchaînement d’événements improbables. Peut-être étaient-ils tout simplement stupides, ce qui expliquerait pourquoi ils avaient été excommuniés en premier lieu. On trouve également certains de ces spécimens chez les vampires. Ceux-là ont dû penser que servir de sac de sang était un destin enviable. Ils servent souvent de professeurs, enseignant le Zarakh aux jeunes vampires, mais aussi le langage commun aux rares qui ne l’ont jamais appris. Leur mode de vie est intéressant mais, aujourd’hui, ce n’est pas d’eux dont je souhaite parler.

Après une décennie d’errance, la communauté d’Hliswenir l’érudite avait atterri à Nementa Corum. Fascinés par le peuple ygdraë, les sorciers voyaient d’un bon œil l’arrivée d’étrangers. Ils étaient connus pour ne jamais décliner une opportunité d’enrichissement culturel. Ils avaient invité les elfes à construire leur propre résidence à Amestris dans le style architectural qu’ils préféraient, et avaient redoublé d’efforts pour que les Isäth se sentent ici chez eux. Le cœur réchauffé par un tel accueil, Hliswenir se fit de nombreux amis parmi les mages noirs et, pour la première fois de sa vie, sentir qu’elle avait trouvé un endroit où les siens pouvaient prendre racine. Si vous avez cru ne serait-ce qu’une seule seconde à ce que je viens de dire, les Enelyë vous condamneraient à l’exil au motif que votre Yi dégage trop de crédulité.

728 mots.


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Siruu Belhades
Mer 31 Jan 2024, 05:12


« Les mages noirs aiment les esclaves. Sauf que depuis la libération des humains, les stocks avaient lourdement diminué et le prix du marché avait augmenté. Heureusement, il y avait encore assez de démons pour faire la basse besogne, mais ils n’étaient pas les servants les plus faciles à dresser. Alors, à défaut de pouvoir capturer le peuple du désert, les Mayfair s’étaient mis en quête d’une nouvelle communauté vulnérable à subjuguer. Vous voyez probablement où je veux en venir.

Les Isäth isolés font une cible parfaite, et ont l’avantage d’avoir un tempérament moins teigneux que les peuples maléfiques. Surtout, ceux qui vivent en périphérie des grandes villes de leurs peuples d’accueil n’ont personne pour veiller sur eux, ou même remarquer leur absence. Si une âme généreuse informait les autorités locales, qui allait enquêter sur leur disparition ? Qui souhaiterait les défendre et les protéger ? Certainement pas les ygdraë, en tout cas.

Non, vraiment, les Isäth font des esclaves parfaits. Leur seul défaut est d’exister en trop petit nombre, mais cela peut s’arranger assez facilement avec quelques générations de consanguinité forcée. Les résultats ne sont pas toujours en meilleure santé, mais restent utiles. Leur matériel génétique fait d’eux une offre bas de gamme. Hliswenir existe vraiment. Enfin, autant qu’on peut exister en naissant dans la servitude. Son nom est inscrit sur un registre, et c’est à peu près tout. Comme ses frères et sœurs, elle n’était vouée à rien d’autre que l’esclavage, juste parce que le hasard avait voulu que ses parents soient bannis de Melohorë il y a quelques siècles de cela.

C’est ce même hasard qui m’a poussé à l’acheter. Acquérir un esclave, qui plus est un elfe, dans ce contexte économique, c’est tout un investissement. Je compte la rentabiliser en en apprenant davantage sur elle. Pour le moment, je ne lui ai rien demandé d’autre que de me parler. Les livres contiennent beaucoup de savoir, mais il n’y a rien de mieux qu’une histoire. Si la magie me permet d’absorber ses souvenirs, elle ne me permet pas de les interpréter comme il se doit. Elle peut me raconter le vécu de ses parents. M’expliquer pourquoi un groupe d’elfes des cavernes aveuglés par la lumière étaient considérés comme clairvoyants. Ce faisant, elle m’aidera à créer une histoire crédible. Devenir un ygdraë allait nécessiter beaucoup d’efforts. »




Le sorcier tournait en rond, dans sa propre cave. La dernière personne qu’il avait séquestrée ici avait été une alfare. Maintenant, il accueillait une ygdraë. Fort heureusement, cette dernière n’avait pas besoin d’être attachée, et ne cherchait pas à s’échapper. « Pourquoi pas… tuer quelqu’un et prendre sa place ? Tu as une idée d’une personne que je pourrais cibler ? »« Je n’ai aucune idée de qui vit là-bas. Ma mère m’a parlé d’anciens amis, mais c’est tout. »« Imaginons que je puisse observer quelqu’un pendant quelques semaines avant de prendre son identité. Est-ce que ça te semble faisable ? »« Je n’en sais rien… je ne pense pas. Vous n’avez rien d’un ygdraë. » Siruu sortit de sa poche un anneau. Pour une personne née dans les chaînes, cette fille était presque insolente. Ce n’était pas une mauvaise chose : au moins, elle lui donnerait une réelle opinion.

Le mage noir n’était plus. Il était devenu un parfait petit elfe – tout du moins en apparence -. Ses manières n’étaient tout simplement pas celles d’un habitant de Melohorë. Son langage corporel trahissait quelque chose de différent. Il allait devoir le travailler mais, avant cela, il devrait apprendre à supporter la bague. Ces temps-ci, lorsqu’il la portait, il ne vomissait plus systématiquement et pouvait garder conscience. C’était toujours désagréable au possible, et il saignait souvent du nez, mais c’était un début.

« Votre nez… » Il leva les yeux au ciel. Cette gamine n’était pas née dans des draps de soie. Pourquoi réagissait-elle à la simple vue d’un peu de sang ? « Tu es mal à l’aise ? » - « Non, ça va. C’est surprenant. » Elle était dans la cave de quelqu’un qu’elle ne connaissait pas, et venait de passer une après-midi à répondre à diverses questions à propos d’une société envers laquelle elle n’était pas si familière que ça. Bien sûr qu’elle était mal à l’aise, et le sang n’aidait pas. Cela lui rappelait des mauvais souvenirs. Elle pouvait encore entendre le fouet de leur dresseur. Pour le moment, son nouveau maître semblait ne pas être particulièrement violent. Elle redoutait déjà le moment où il le deviendrait.

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Siruu Belhades
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Siruu Belhades
Mer 31 Jan 2024, 05:24


« Est-ce que tu as la moindre suggestion à me faire pour qu’on puisse vivre parmi les ygdraë, ou est-ce que tu es juste là pour dire non à chacune de mes propositions ? » - « On ? » Jusqu’ici fixe, Siruu se mit à tourner en rond. « Je ne t’ai pas achetée pour rien. J’ai besoin d’un autre ygdraë. De quelqu’un qui peut rattraper la situation si je dis une bêtise. De quelqu’un qui puisse me servir de couverture. Tu serais ma sœur, ou une personne m’étant apparentée. » Avec un très lourd changement d’apparence, cela lui semblait plausible. « Mais je ne suis pas une ygdraë. » Et puis quoi, encore ? Elle avait les oreilles pointues, n’était pas alfar, avait passé des heures à lui parler de ce peuple : par élimination, ça faisait d’elle une ygdraë. « Je suis une Isäth. C’est différent. » En allant au marché des esclaves hier, il ne pensait pas ramener une adolescente en pleine crise identitaire.

« Est-ce qu’un Isäth donne forcément naissance à des Isäth ? », demanda-t-il sans ralentir sa cadence. « Je crois bien, oui. » - « Il n’y a aucun Isäth ayant eu des enfants avant d’avoir été… diagnostiqué ? » Elle réfléchit pendant quelques secondes avant de répondre. « Si, rarement, je crois. » - « Est-ce que tous ses enfants sont exilés avec leur parent ? » - « Non. » - « Alors ils ne sont pas tous des Isäth. » Cette conclusion lui semblait logique. Hliswenir semblait moins convaincue. « Tu penses que je peux être une ygdraë ? » - « Il y a des chances pour que tu ne sois pas Isäth, oui. » - « C’est impossible. Je suis née ici. Je n’ai jamais mis les pieds à Melohorë. » Il lui fit signe de se taire.

« Je sais, et j’aurais fait l’acquisition d’un esclave de première génération si j’en avais les moyens. » L’elfe avait bien remarque qu’elle avait été achetée par un pauvre. C’était généralement vu comme une bonne chose parmi les esclaves, puisque cela signifiait qu’il ne pouvait potentiellement pas se permettre de perdre sa main d’œuvre. « Tes parents n’étaient pas à vendre donc, à défaut, je t’ai prise, toi. J’espère que tu en sais assez pour pouvoir vivre là-bas sans éveiller de soupçons. » De toute façon, il ne lui laisserait pas le choix. Il avait un plan, et Hliswenir en ferait partie qu’elle le veuille ou non. Siruu voulait disparaître et changer de vie pendant un certain temps. Mourir lui avait fait changer de perspective. Cet anneau, il en était convaincu, avait été envoyé par Raanu sur son chemin pour offrir une solution à ses problèmes.

« J'ai un plan, bien que je ne puisse garantir son succès. Nous n'avons pas d'autre choix que d'essayer. » Techniquement, il n’était sous aucune obligation d’essayer d’intégrer la société ygdraë. C’était un risque qu’il avait décidé de prendre de sa propre initiative, et il était ravi de le faire partager à quelqu’un d’autre. S’il venait à courir un danger de mort, il se savait capable de se téléporter jusqu’à Amestris.

Les gestes de Siruu étaient méthodiques : il utilisait sa magie pour dessiner la marque des Mayfair sur son bras. Une lueur grisâtre entourait ses doigts pendant qu'il travaillait. Il voulait une reproduction fidèle, et utilisait Hliswenir comme modèle. « Nous serions trouvés dans une cage par la Marche Blanche, entourés de quelques cadavres que j’aurais maquillé en esclavagistes. Ils auront l’air d’avoir été tués par la faune locale.» - « Et ensuite ? » demanda-t-elle d'une voix chargée d’appréhension, ses yeux fixés sur le nouveau tatouage de Siruu.

« Les marcheurs devraient nous trouver, et nous demander nos origines. Nous pourrions feindre une amnésie quasi-totale, comme si nous n'étions rien de plus que des ygdraë victimes d’une attaque lors d’un voyage à l’extérieur. Nous demanderions simplement à retourner chez nous. Cela mettrait un peu de temps, mais je pense qu’un marcheur finirait par rentrer en contact avec des Boräk pour nous faire escorter jusqu’à notre forêt. » Hliswenir prit une profonde inspiration, essayant de dissimuler son anxiété grandissante. Si sa survie dépendait de la réussite de ce plan, alors elle préférait encore mâcher ses chaînes jusqu’à se casser les dents et contracter le tétanos. Malheureusement, s’il fallait bien retirer quelque chose de cette conversation, c’était qu’on ne lui laissait pas le choix – comme toujours -. « Et si les choses ne se passent pas comme prévu ? » Siruu leva enfin les yeux de sa gravure, pout scruter la fille avec une intensité dérangeante. « Elles ne se passeront probablement pas comme prévu. Tu dois comprendre, Hliswenir, que nous n’avons pas le luxe de la prudence. »

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