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 [EVENT Février & Mars] - Vous cherchez une colocation ?

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Mitsu
♚ Fondatrice ♔

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Mitsu
Dim 22 Jan 2023, 17:19



Vous cherchez une colocation ?



« Vous avez vu, dans le journal ? » « Quoi encore ? De nouveaux cailloux volants ? De nouveaux monstres marins ? » « Putain, ça commence à me plomber. Mon chiffre d’affaires a baissé avec ces conneries ! » « Ouais bah, forcément, tu vends des croisières… Par les temps qui courent… » « Elles sont très bien mes croisières, ok ? » « Taisez-vous roo ! C’est différent ! C’est une opportunité ! » « Comment ça ? » « Bon. Vous savez le truc en construction là, Juvaniel ? » « Ouais. Même qu’ils font le même truc à Basphel. C’est ma cousine qui me l’a dit. Sa fille est à Basphel. » « Ah ouais… y a des têtes dans ta famille ! » Il n’était pas peu fier. « Silence ! Écoutez-moi ! Bref. C’est… » La femme qui tenait le journal le posa sur le comptoir. « Je ne sais pas trop qui construit là-bas mais ça a l’air drôlement beau. » « Les Magiciens et Yanna, à ce que j’ai entendu. » « Ouais. Les loyers vont encore être hors de prix. Leur coopération entre les races là, si vous voulez mon avis, ça sent mauvais. J’parie cent pièces d’or que Juvaniel ça va exploser dans trois lunes blanches. » « Pour parier cent pièces d’or, faudrait déjà que tu les ais. » « Ouais bah… » « Bon bref. Y a une annonce qui est parue dans le journal, pour des gens qui chercheraient une collocation à Juvaniel. Ça coûte… rien. Juste l’entretien de la baraque j'imagine mais c'est même pas précisé... » « Mouais… ça doit être de l’arnaque si tu veux mon avis. » « Non. Ça a l’air vraiment sérieux. Y a des auditions qui vont être organisées dans toutes les grandes villes. » « Encore un coup des Démons ça. » « De quoi ? Les auditions ? » « Ouais, et tout ce bordel qu’il y a en ce moment. » « J’pense que c’est plus les Sirènes. Elles préparent un mauvais coup… j’en suis sûr. Y a pleins de marins qui ont disparu en mer et on dit qu’il y a de plus en plus de monstres. » « Les Sorciers moi j’parie. À chaque fois qu’ça change de Roi, c’est toujours le bordel. » « Ouais bah moi, tout ce que je sais, c’est que j’en sais rien et que ça m’regarde pas. Je veux pas m’attirer les foudres des Ætheri. J’fais mon commerce et pis c’est tout. » « Nan mais regardez-moi la baraque. Même avec nos affaires réunies, jamais on se paye pareil palace… » Ils regardèrent tous la représentation du journal. « Ah bah dis donc… Et ça coûte rien tu dis ? » « Ouais. Quedal. Faut juste se présenter pour les auditions. » « Mouais… C’est encore un truc pour les riches. » « Ils disent que tout le monde peut participer. » « Ouais… On les connaît leur tout le monde. Dis-toi que nous, on n’est pas leur tout le monde. » « J’crois que je vais essayer quand même… » « Bah si t’es prise, tu nous diras hein. »




Explications


Hello et bienvenue dans le nouveau jeu de ??? (on ne connaît pas son prénom).

Après la décision de coopérer entre les races, les Magiciens et Yanna construisent Juvaniel sur les Plaines Sauvages. C'est un territoire neutre qui n'appartient à personne et n'appartiendra à personne (enfin, sauf si quelqu'un ose lever une armée et s'emparer de l'endroit mais il faudrait être soit très puissant, soit très maso 8D). La coopération entre les races servira à élucider les événements étranges qui ont commencé à poper dans les Event de 2022 et va donc regrouper beaucoup de races (à l'exception de celles qui vont refuser de coopérer). Bref, on verra tout ça avec les événements à venir mais si vous voulez un résumé, vous pouvez aller là : Ère des Prophètes et des Prophéties.

On va partir sur une sorte d'événement à la Loft Story mais un peu modifié pour l'occasion. Je vais vous mettre au même niveau de connaissance que vos personnages et, de toute façon, vous pourrez toujours les faire abandonner en cours de route.

Le premier rp, celui-ci, est une mise en bouche. Votre personnage, d'une façon ou d'une autre (dans le journal, par commérage etc) a eu vent de la proposition de collocation dans le Château au Clair de Lune (la lune en arrière plan est bien visible. C'est une illusion magique et donc pas une véritable lune). S'il désire tenter sa chance, il devra passer une audition. Durant cette audition, on ne lui donnera pas beaucoup plus de renseignements sur les modalités mais on lui posera beaucoup de questions - parfois très personnelles - sur son histoire, ses goûts, etc. Si vous voulez vous aider, vous pouvez prendre des questions du Grand Questionnaire. Si votre personnage s'étonne ou s'insurge, on lui dira que c'est pour être certain que les colocataires s'entendent bien. S'il pose plus de questions, on lui dira qu'on le recontactera pour lui donner les modalités précises de la collocation, entre autres. Il y aura au moins un deuxième rp de sélection ensuite, après celui-ci ^^

Pour qui ? : Honnêtement je ne pense pas que ce soit un rp pour les personnages déjà puissants et bien ancrés dans une ou plusieurs intrigues. Je le vois plus comme un rp pour les personnages qui n'ont pas franchement d'obligations, qui ne sont pas forcément puissants et avec lesquels vous n'avez pas forcément d'idées d'intrigues pour l'année 2023. Ca leur permettra aussi de tisser des liens avec d'autres donc s'ils manquent de liens, ça peut être bien. On part sur du loft story aménagé.

Précisions : Les rps de groupe dans l'intrigue seront en 400 mots minimum. Les rps de groupe ici ne se chevaucheront pas avec le Rp dirigé des contes. Les rps de groupe ici ne commenceront pas avant juillet-août dans tous les cas je pense. On commence tranquillement et pour l'instant ça ne sera que du message unique ^^




Gains et dates


Pour 900 mots minimum : 1 point de spécialité
Dates : Début le 1er février 2023 et fin le 31 mars 2023

Encore une fois, votre personnage pourra abandonner en cours de route. Vous pouvez donc participer à ce rp là en sachant que vous n'aurez pas envie de faire la suite ^^

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Kitoe
~ Démon ~ Niveau II ~

~ Démon ~ Niveau II ~
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Kitoe
Jeu 09 Fév 2023, 22:46

Blu
Vous cherchez une colocation ?
Sir Chloe - Squaring Up


-Bonjour mademoiselle Dantilleul.

-Bonjour.

Blu n'était pas à l'aise. Ses mains jointes devant elle en témoignaient, car d'habitude, elle ne se livrait jamais à ce genre de tic. Debout devant l'auditoire, elle se retrouvait au centre de l'attention sans véritablement savoir quoi attendre de ceux qui allaient la cuisiner. Elle détestait particulièrement ce moment.

-Nous pouvons vous appeler Blu ?

-Oui, si vous voulez.

-Bien. L'homme qui avait posé la question nota quelque chose sur son carnet. La Magicienne se demanda en quoi ce qu'elle venait de répondre était si capital. Il remonta ses lunettes sur son nez. Maintenant, Blu, parlez-nous un peu de vous.

La lueur dans les regards de chaque adulte de raviva, et l'adolescente se sentit encore moins bien. Elle remarqua qu'ils avaient tous des lunettes, ce qui rajoutait des reflets inquiétants sur leurs visages.

-Je suis une Magicienne, j'ai seize ans et je suis étudiante à Basphel. Du département de l'étain.

-Vous plaisez-vous à Basphel ?

-Oui. Répondit-elle avec sobriété. Oui, c'est une bonne école.

Idiote. Basphel était par définition une excellente école. Le jury ne fit pas de commentaire.

-Vous avez des passions ?

-Oui. A l'école, j'aime bien les sciences, en particulier la botanique. Je me promène beaucoup sur l'île. J'adore explorer, et j'espère pouvoir voyager après l'obtention de mon diplôme.

Ils acquiescèrent plus ou moins et notèrent. Une femme en tailleur, aux cheveux grisonnants dressés au-dessus de sa tête en un chignon impeccable et très serré, remonta à son tour ses binocles sur son nez.

-Dites-nous, qu'est-ce qui vous a motivé à candidater pour cette audition ?

Blu tira sur l'une de ses manches.

-C'est une amie qui a insisté pour que je m'inscrive.

-Ah ? S'est-elle inscrite également ?

-... Non.

C'était là que ça devenait embarrassant. Rachel était un cas. Plus Blu la fréquentait, moins elle comprenait celle qui était supposée être sa meilleure amie. La blonde avait fortement insisté quant à la pertinence de candidater. "Ça pourrait être une super opportunité, une expérience enrichissante ! Et puis, tout le monde voudrait vivre dans un château pareil !" Quand elle lui avait montré l'article dans le journal, Blu avait haussé les épaules et terminé son bol de céréales. C'était à force d'insistance que la bleue avait fini par se faire à l'idée que peut-être qu'effectivement, éventuellement, elle pourrait tenter sa chance. De toute manière, ce n'était pas comme si celle-ci étaient immenses. Un tas de gens devait déjà s'être inscrit. Ces auditions n'étaient qu'un filtre, une sélection, et Blu ne voyait pas ce qu'elle avait de suffisamment intéressant pour qu'on vienne la coincer dans un château avec des inconnus. En plus, elle était encore jeune. Mais si aucune limite d'âge n'avait été indiquée sur l'annonce, elle considérait cela comme un critère supplémentaire pour la rayer de la liste.

-Elle n'a pas eu le temps de s'inscrire. Mentit Blu pour justifier de l'incohérence de son amie. En réalité, elle-même n’en connaissait pas la raison.

Le jury n'eut pas l'air de faire grand cas de sa réponse. Après quelques haussements de sourcils curieux, ils avaient rapporté leur attention sur leurs fiches.

-Concernant votre famille... ?

Il y eut une sorte de flottement, Blu ne voyant pas tout à fait ce que cela venait faire dans l’histoire.

-En quoi ça vous intéresse ?

Elle était méfiante par nature. Aussi, elle n’avait pas encore informé ses proches de ce qu'elle était en train de faire. Elle n’aurait pas à le faire si elle n’était pas prise.

-Ce sont les questions, mademoiselle. Nous souhaitons voir si votre profil sera pertinent par rapport à l'offre que nous vous proposons.

-D'accord, très bien. Elle ne comprenait toujours pas en quoi cela pouvait justifier la question, mais la Magicienne n'avait pas envie de s'étendre davantage. Le plus vite cet entretien serait terminé, le mieux elle se sentirait. Eh bien ma famille vit sur les Terres du Lac Bleu. J'ai un petit frère, qui étudie aussi à Basphel.

-Hm hm.

Chacune de ses réponses était ponctuée par ce silence lourd et particulièrement assourdissant. Blu se demandait tout le temps si elle devait développer, mais elle n'en avait pas particulièrement envie.

-Blu, avez-vous des secrets ?

Elle cligna des yeux. C'était stupide : quand bien même elle en aurait, elle n'allait certainement pas les leur révéler.

-Non, pas vraiment.

Elle avait beau chercher, elle ne voyait pas. Sa vie n'était pas composée de secrets, mais plutôt de non-dits. Ces choses que jamais personne ne pointait du doigt, soit par embarras, soit par ignorance.

-Qu'en est-il de votre capacité à sociabiliser ?

-Je pense qu'elle est bonne ? S'essaya Blu, pas certaine de comprendre.

-Vous avez beaucoup d'amis.

Elle haussa les épaules.

-Des proches, pas tant que ça. Je m'attache difficilement, je crois.

-Vous avez des ennemis ?

-On ne peut pas plaire à tout le monde.

On avait tous des ennemis, Blu n'avait pas de souci avec ça. Elle ne souhaitait plaire à personne en particulier sinon à elle-même.

-Vous avez un petit copain ?

Son regard se durcit.

-Ça ne vous regarde pas.

-Vous avez un petit copain ? Répéta la dame au chignon, en regardant par-dessus ses verres en demi-lunes.

Blu expira doucement par le nez.

-Non...

-Avez-vous déjà eu des relations intimes ou amoureuses ?

Sa mâchoire se contracta. Elle mit du temps à répondre, même si c'était évident.

-Non.

Pourquoi cela devait-il être si humiliant ? En quoi ça les regardait ? Était-ce bientôt terminé ? Blu avait envie de partir, là maintenant, et de tous les planter. Ca leur ferait une belle jambe, tiens.

-Nos questions semblent vous déranger.

-Oui, Blu haussa un peu la voix, elles sont inappropriées. C'est privé, et ça ne vous regarde pas.

-Alors pourquoi nous répondez-vous quand même ?

La Magicienne ferma son clapet, s'assombrissant comme un jour d'orage. Tout ceci n'avait été qu'un test et elle était tombée dans le piège la tête la première. Qu'est-ce qu'elle était stupide ! Pourquoi avait-elle répondu ?

-Vous avez insisté. Se défendit-elle, tout en sachant que ce n'était pas valable.

-Et donc ?

Le silence qui suivit fût terrible. Chaque seconde était plus humiliante que la précédente. Du rouge fleurit sur ses joues. Blu était difficilement gênée ou honteuse, mais celle-ci était de loin sa pire expérience en la matière. C’en était trop.

-Vous avez terminé avec vos questions ? Demanda-t-elle sèchement.

-Vous souhaitez que cela se termine ? Répliqua l'homme.

-Oui.

Le premier examinateur reprit la parole.

-Très bien, mademoiselle Dantilleul. Dans ce cas, vous êtes libre de partir. Merci d'avoir donné de votre temps pour nous répondre. Nous vous recontacterons dans les meilleurs délais. La sortie est à votre gauche.

Blu ne bougea pas tout de suite à cause de la surprise. Pourquoi était-ce si facile ? Le jury la considéra curieusement, aussi étonnée qu'elle n'ait pas encore quitté la pièce.

-Vous pouvez y allez. Reprit madame chignon.

L'étudiante pivota sur ses talons et disparut.

1141



Bijin
nastae:
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Mertle
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Mertle
Ven 10 Fév 2023, 15:31


Vous cherchez une collocation ?
Mertle
« Est ce que tout va bien, madame Boffin ? Vous me paressez un peu pâlotte. » demanda l'homme d'un ton glacial. Il n'avait pas l'air de se soucier sincèrement de la réponse mais semblait l'avoir posé parce que l'étiquette l'exigeait. Ou peut-être pour déstabiliser la vieillarde qu'il allait interroger durant cet entretien. « Avez-vous besoin d'un verre d'eau, ou d'une pause ? » Plusieurs candidats souffraient d'un malaise qui avait assurément été répandu par un autre concurrent, souhaitant augmenter ses chances de sélection. Sans doute cette vieillarde en était-elle également la victime... A moins que quelqu'un ne se soit vengé des coups de canne qu'elle avait distribué dans la file d'attente, pour essayer de faire fuir celles et ceux qui la devançaient - un garde avait dû intervenir pour empêcher que l'homme devant elle ne lui cogne la caboche. « Un verre d'eau ? Pour qui vous m'prenez, une magicienne ? Un morceau d'lune noire z'est tombé sur la tête, ou vous avez été bercé trop près d'mur quand vous étiez en couche-culotte ? » rétorqua la candidate d'un non nasillard, d'une humeur visiblement épouvantable. Le sorcier l'observa plusieurs secondes, sans dire un mot. La vieille peau soutint son regard un instant, avant de craquer : la meilleure défense était indéniablement l'attaque et elle ne supportait pas d'être mise en joute par un jeunot capricieux, qui se pensait tout permis sous prétexte qu'il avait un emploi prestigieux - si l'on pouvait appeler une campagne de recrutement ainsi. « Qu'est ce qu'y'a, ma trogne t'revient pas ? » lâcha-t-elle, hargneuse. Un rictus agacé brisa le faciès inexpressif et le notaire ajouta quelques notes sur son carnet. « Bien, continuons. »

« Avez-vous des enfants à charge, ou bien des animaux de compagnie. » « T'crois s'rieus'ment qu'j'veux m'coltiner des minots à mon âge ? Ca crie, ça couine, ca chiale pour un rien ! Non non, mon chat m'suffit amplement. Il est propre et p'is, c'est un génie maléfique. » Le regard en biais que lui lança le greffier prouva son doute quand à ce dernier point. Le dédain n'échappa pas à Mertle, qui sentit son pouls s'accélérer. « T'as pas bientôt f'ni d'm'regarder d'travers, l'asticot ? Ecris et baisse la tête, 'vant qu'j't'fasse manger tes ongles ! »  menaça-t-elle.

Imperturbable, le recruteur enchaîna avec la question suivante. « Quelles raisons vous poussent à vouloir intégrer notre collocation. » « T'en a d'autres, des questions absurdes dans l'genre ? » ricana la vieille en passant sa main sur son genoux droit, dont les élancements douloureux la faisaient grimacer - difficile cependant de faire la distinction avec son habituelle mine rabougrie. « D'puis quand 'y'a b'soin d'une raison pour v'loir habituer dans un château ? » Sans doute avait-elle gardé un grief contre la fois où elle avait essayé, sans succès, de s'infiltrer dans le palais des Dames Noires dans l'espoir d'approcher l'illustre Chaos Supreme, Elias Salvatore. Elle se rabattait sur ce qui était à sa portée, comme pour montrer sa valeur à ces ignares qui l'avaient interpelé. « N'est ce pas à cause de la chute de la Lune Noire ? » insista le mage noir, implacable. « Malgré les rénovations, bons nombres de personnes se retrouvent encore sans abris et démunies. » « Quoi, vous m'insultez ? Vous m'prenez pour une mendiante ? » La voix de la vieille bique s'était perchée dans le nasillard strident, témoignant de son outrage. Elle était effectivement sans abri et devait sa résidence temporaire à l'exploitation qu'elle faisait d'Odette. Trouver un nouveau chez elle devenait crucial : exposée au regard de tous, elle était une victime faible que les mesquins n'hésitaient pas à brutaliser. Son caractère revêche n'était ceci dit pas totalement détaché à son traitement.

« Le domaine sera un lieu d'échange culturel. Plusieurs races habiteront sur les lieux. Cela vous pose-t-il un problème ? » Mertle leva les yeux aux ciel. « J'ai vraiment b'soin d'répond'e ? » Elle n'attendit pas de se faire prier pour développer son opinion : « Les autres i' sont qu'des incapables. Si vous cherchez à faire d'cet endroit un lieu d'élévation intellectuel, i' sert à rien d'y foutre des bestiaux ou d'la poiscaille ! Pas besoin d'nous coltiner des sauvageons d'la nature non plus : les oreilles pointues peuvent rester chez eux ! Quand aux emplumés, qu'ils nous pompent pas le choux, s'ils ne veulent pas être réduits en bouillie. » Mertle tapota nerveusement la poignée de sa canne, comme si elle imaginait déjà l'abattre sur le crâne d'un Ange. « Et puis, tout l'monde sait d'jà qu'le reste, c'est qu'd'la vermine. » Finalement, la vieille dame haussa les épaules. « Mais nous sommes civilisés. S'ils se comportent comme on leur dit, on les laissera tranquille. P't-êt'. » Surement que non.

« Ronflez-vous ? » « Quelle importance ? Lorsque je dors, je m'entends pas. Par contre, z'avez pas intérêt à m'refourguer dans la chambre d'quelqu'un qui l'fait ! » Mertle avait bien relevé ce point de détail : la chambre serait partagée. Mais peu importait : elle avait déjà commencé à élaborer des stratégies pour faire fuir son colocataire. Poil à gratter, boules puantes et potion de cauchemars seraient ses futurs meilleurs amis, jusqu'à ce que le nigaud qu'on lui collerait se décide à plier bagages. « Sauf s'vous v'lez qu'j'l'étouffe 'vec un oreiller. » C'était aussi une option, bien qu'un peu radicale. Si elle n'avait pas tant souffert d'arthrose, la vilaine aurait résolu son problème de la sorte sans le moindre état d'âme.

« Bon mais causons sérieusement, qu'en est-il du loyer ? » « Les détails administratifs vous seront communiqué plus tard dans la procédure de recrutement. Poursuivons. »
990 mots avant matraquage des dialogues
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Zeryel
~ Ange ~ Niveau I ~

~ Ange ~ Niveau I ~
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Zeryel
Mer 15 Fév 2023, 12:48

[EVENT Février & Mars] - Vous cherchez une colocation ?  Efpv
Vous cherchez une collocation ?



À la recherche de son reflet sur le vitrage protégeant une peinture dans la salle d'attente, Zeryel aplatit quelques mèches rebelles. Il se regarda et fronça les sourcils, s'efforçant de se donner un air assuré. Avec un sursaut, il réalisa qu'il avait oublié de se laver le visage. Jetant un coup d'oeil angoissé sur la double-porte close, il s'empressa de débarrasser la commissure de ses yeux des derniers vestiges de la nuit. Il souffla. Le formalisme était une plaie. Avec Basphel, il multipliait les situations déstabilisantes qui le plongeaient dans des abysses de doutes qu'il ignorait posséder. En quête de perfection, désireux d'être reconnu pour faire la fierté en premier de lui-même, mais aussi de sa famille, la réalité le mettait face à un miroir cruel dévoilant le reflet d'un adolescent truffé de défauts. Il souffla à nouveau et se toisa. Il redressa les épaules, avant d'en mettre une avant, puis l'autre, cherchant son meilleur profil. Puis son index et majeur vinrent viser son visage. « C'est toi le meilleur et cette colocation est trop bien pour toi. Ouais. Ouais. » Il prit une voix flûtée. « Oh s'il vous plaît Monsieur Belegad, emménagez le plus vite possible ! Nous avons besoin de quelqu'un comme vous pour mettre de l'ordre au château ! » Ses bras se croisèrent sur un torse gonflé. « Je vais voir pour me rendre disponible, mais je suis très occupé. Je ne pourrai venir que pendant mes vacances. » Déclara-t-il d'une voix profonde, qu'il imaginait très mature.

« Monsieur Belegad ? » L'Ange sursauta violemment et fit volte-face vers la porte qui s'était ouverte sans qu'il l'entende. Dans l'embrasure, une femme aussi petite abaissa la monture de ses lunettes sur son nez pour le scruter par dessus. Ses cheveux coupés courts et lisses lui donnaient un aspect sévère qui réveilla les angoisses initiales du candidat. « C'est bien vous ? Zeryel Belegad ? » « Euh ouais. Je veux dire, oui. Oui, c'est bien moi. » « Eh bien entrez dans ce cas, nous sommes prêts à vous recevoir. » « OK. Euh, d'accord. »

Il pénétra dans une pièce rectangulaire, bordée d'une rangée de fenêtres à l'autre extrémité. Une longue table occupait tout l'espace et Zeryel s'installa face à trois personnes après que la femme lui eut indiqué en le voyant hésiter. Mal à l'aise, il fourra ses mains entre ses cuisses et les observa tour à tour. « Bienvenue, et merci d'avoir fait le déplacement. Nous avons quelques questions préliminaires. » « Je ne dois pas me présenter avant ? » C'était ce qu'il s'était produit à Basphel. « Si vous le souhaitez, allez-y. » « Très bien. Alors, je m'appelle Zeryel Belegad. Je suis en première année à Basphel. » Première pause, durant laquelle il surveilla leur réaction. « J'ai intégré le département de l'Ivoire. » Seconde pause. Déçu du manque flagrant de réaction de leur part, son nez se fronça. Quand il en parlait avec ses congénères de l'Ivoire, c'était une véritable prouesse, il était voué à de grandes choses, c'était une certitude. Un peu troublé, il poursuivit d'une voix moins ampoulée. « Et donc euh, je viens de Stenfek. Je suis un Ange, mes parents sont des Réprouvés. » L'homme à sa droite posa ses coudes sur la table, joignant ses mains en l'air. « Vous avez des relatifs célèbres. Vous êtes proches d'eux ? » « Nan. Jamais vus. » La femme qui l'avait accueilli griffonna des notes et Zeryel tenta de ne pas l'interpréter comme un mauvais signe.

« Vous vous plaisez à Basphel ? » « Oui, bien sûr. » « Vous êtes bien intégré ? » « Bah oui. Je ne devrais pas ? » « Un cadre scolaire peut parfois être perturbant pour - » « Je ne suis pas un Réprouvé. » Coupa-t-il, les sourcils froncés. « Non, bien sûr. Vous êtes sur la défensive, il y a quelque chose dont vous avez honte ? Votre famille ou l'appartenance au peuple bipolaire, peut-être ? » « Mais non ! » S'offusqua Zeryel. « C'est vos questions qui sont biaisées ! » L'homme eut un petit sourire contrit. « C'est tout à fait possible. Pardonnez-nous si nous vous avons mis mal à l'aise. Comprenez que nous testons aussi votre personnalité. » L'Ange s'adossa à sa chaise et sa lèvre inférieure se gonfla d'une moue boudeuse. « Présumez pas sur ma famille. C'est tout. » « Vous voulez changer de sujet ? » « Ouais. » « Dans votre dossier, il est indiqué que vous pratiquez du sport, le Puffball c'est ça ? Comment s'est passée votre intégration à l'équipe ? » « Euh, je ne sais pas. Bien ? Je n'y ai jamais réfléchi. Ça s'est fait, c'est tout. » « Vous entendez-vous bien avec les autres ? Comment réagissez-vous lorsque vous perdez ? » « Ce n'est pas toujours de ma faute ! » Une légère teinte rouge s'était propagée sur ses pommettes. « Ce n'est pas ce que nous avons dit. » Zeryel leur décocha un regard noir. « Je m'améliore beaucoup. Je serai le capitaine de l'équipe plus tard. » « C'est un beau projet. Vous aimez diriger, être au centre des regards ? » « Ça dépend, je crois ? » Articula lentement l'étudiant, rendu méfiant par leurs insinuations. Leur interrogatoire le culpabilisait sans qu'il ne sache pourquoi, comme s'ils cherchaient à déceler ses défauts. « C'est pas bien ? » « Cela dépend. » Sourit l'homme, et Zeryel se renfrogna.

« Une dernière question. Vous avez un petit ami ou une petite amie ? » Il plissa les yeux à la notion de partenaire du même genre. « Pourquoi ? » « Simple curiosité. Vous n'êtes pas obligé de répondre. » Il arqua un sourcil. « Si je ne répond pas, vous en conclurez que j'ai honte ou je ne sais quoi encore... » Ils ne répondirent pas, se contentant de le regarder. « Nan, j'en ai pas encore. » Marmonna l'Ange en regardant ailleurs. « Pas encore ? Donc vous n'êtes pas contre l'idée ? » « Bah non. C'est important, non ? » « Cela dépend de chacun. Vous diriez que c'est une priorité ? » « Non. Quand même pas. » « Parfait. Merci pour votre temps. Nous vous recontacterons, Monsieur Belegad. »

Message unique | 1019 mots



[EVENT Février & Mars] - Vous cherchez une colocation ?  U0au
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Adriæn Kælaria
~ Sirène ~ Niveau I ~

~ Sirène ~ Niveau I ~
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Adriæn Kælaria
Mer 15 Fév 2023, 22:15

[EVENT Février & Mars] - Vous cherchez une colocation ?  4yi9
Image par Inconnu
Vous cherchez une colocation ?



« Donc, Monsieur Taiji, pourquoi êtes-vous là ? » Læn serra les dents. Ça lui coûtait d’être franc mais… « En fait… J’aimerais avoir un endroit à moi. » « Un endroit à vous ? Mais vous savez que ce sera une collocation, non ? » « Ouais je sais mais juste… Je parle plus d’un endroit qui ne serait pas à mes parents ou quelque chose comme ça. » En réalité, il avait en tête de proposer le château comme quartier général lorsqu’il se rendrait à la réunion qu’avait organisée Sympan. Il se disait que s’il devenait colocataire, même de dix personnes, il resterait toujours un endroit disponible pour faire les réunions du groupe. Ça l’embêtait de venir les mains vides. Les autres auraient probablement des maisons de campagne ou autres à proposer. La famille d’Adriæn était plutôt riche et celle de Sympan devait l’être aussi pour qu’il pût avoir accès au matériel qu’il utilisait pour ses expériences. La sienne n’était pas à plaindre mais ses parents ne le laisseraient jamais utiliser quoi que ce fût pour qu’il pût se regrouper avec d’autres garçons. « D’accord. Avez-vous des intolérances alimentaires ? » « Hein ? » « Il y aura des repas de groupe parfois. C’est pour savoir si vous êtes à risque… » « Euh… pas que je sache. » « Un plat préféré ? » « Non, pas franchement. J’aime bien ce qui est simple. » « Vous n’avez pas l’air très affable. » « Quoi ? Qui n’est pas affable ? » s’insurgea Læn, sans savoir ce que le mot affable pouvait bien signifier. « Bon… Question suivante… Quelle est votre orientation sexuelle. » Il y eut un gros blanc. « Votre orientation sexuelle ? Si vous ne savez pas, ce n’est pas grave… Parfois, on peut avoir des hésitations… » Le bleu le coupa avec empressement. « Non non, je suis hétéro. C’est juste que ça m’intéresse pas tout ça… » « Vous êtes peut-être asexuel alors… » « Non. Je… Mais pourquoi vous me demandez ça ? » « C’est une question d’organisation de la colocation… » « Ah… » « Donc, vous n’avez jamais eu de petite amie ? » « Non. » « C’est curieux. » « Quoi curieux ? » fit-il, en fronçant les sourcils. Il allait lui faire bouffer son crayon à cet abruti s’il continuait comme ça. « C’est juste qu’à votre âge… Enfin, vous ne m’avez pas donné votre âge mais j’imagine que vous avez déjà eu votre puberté vu votre physique. » « Quoi mon physique ? » Il commençait à le gaver sérieusement. « Rien. Vous êtes plutôt… Enfin, sans aller dans les extrêmes, j’imaginais que vous ne deviez pas rendre indifférentes certaines filles de votre âge. » Læn bougea ses épaules, comme pour s’étirer. Ça le foutait mal à l’aise. « Non je crois qu’elles s’en fichent de moi… autant que je me fiche d’elles. J’ai pas le temps, je dois étudier et j’ai un travail à côté… plus d’autres petits boulots de temps en temps. » « Ah oui ? Vous faites quoi ? » « Je travaille à la cafétéria. Après… mon dernier petit boulot ça a été au Fessetival. Je devais animer un peu. » « Donc vous avez un certain savoir-faire… » « Je ne sais pas si on peut appeler ça comme ça… Je le fais, c’est tout. » « Avez-vous des ennemis ou… disons plutôt des gens que vous n’aimeriez pas voir avec vous dans la colocation ? » « Hum… Oui, si. J’aimerais vraiment éviter deux filles : Susannah euh… je ne connais pas son nom je crois. Et Lana Kælaria. » « Ah oui ? Pourquoi ça ? » « C’est juste que… » Elles l’attiraient trop ? Non. Ce n’était pas pour ça. « Elles sont méga chiantes, les deux. Vous voyez les pouffes qu’on voit parfois dans les magazines ? » « Pas vraiment non… » « Ouais, c’est Sym, un étudiant qui est dans mon dortoir… Il raffole des magazines féminins. Je crois qu’il les étudie. Parfois il me raconte les rumeurs sur certaines célébrités… » « … D’accord. Et va-t-il candidater ? » « Aucune idée. Si je lui en parle, il serait capable… Mais je crois que ce serait le bordel s’il venait. » « Pourquoi ? » « Il fait plein de choses bizarres… » « Ah bon. Et donc Susannah et Lana ? » « Oui. Bah c’est ce genre de filles là, qui ne se sentent plus pisser. » « Et elles ont des petits copains ? » « Des esclaves plutôt. » Le bleu n’aimait pas trop en parler. Il devenait rapidement piquant et ça l’énervait d’être ainsi. « Mais voilà, à part elles, non, y a personne. » « Et, à l’inverse, est-ce que vous aimeriez voir quelqu’un ? » « « Mon meilleur pote, Adriæn. C’est quelqu’un de responsable et de sérieux. Bon, parfois il a un humour de mauvais goût et il lui arrive de se laisser influencer par Sympan… » « Vous avez un exemple ? » « Pas fra… ah si. Au Fessetival, Sympan a voulu aller dans la partie non chaste. Adriæn s’est laissé convaincre. » « Et vous ? » « Hum… Oui j’y suis allé. Sinon j’aurais été seul. » « Vous n’aimez pas être seul ? » « Quoi ? Si… ça ne me dérange pas. Enfin… ça dépend. J’ai toujours vécu avec mes parents et ma grande sœur. Je connais Adriæn depuis qu’on est gamins. C’est mon meilleur pote donc… ouais, j’aime bien être avec lui c’est sûr. » « Et vous avez d’autres amis ? » « Ben… Y a Sympan j’imagine et un peu Pieris, même si je ne le connais pas trop encore. » « C’est important pour vous, l’amitié ? » « Ouh la… J’en sais trop rien. » se renfrogna-t-il, en se rendant compte d’un même temps qu’il avait peut-être été trop bavard. « Vous avez d’autres questions ? » « Oui… » « Bon… Mais pas trop longtemps parce que j’ai des cours à travailler… »

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[EVENT Février & Mars] - Vous cherchez une colocation ?  4p2e
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Persée
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Persée
Jeu 16 Fév 2023, 14:05

[EVENT Février & Mars] - Vous cherchez une colocation ?  5t0n
Vous cherchez une collocation ?



« Juste Perséphone, alors ? » La concernée acquiesça en silence puis se décida à faire entendre sa voix comme c'était l'objectif de l'entrevue. « Oui. » « Vous reniez votre nom de famille ? » Perséphone s'agita sur son assise et enferma ses mains entre ses cuisses et la chaise. Cet entretien lui rappelait celui avant d'être invitée à rejoindre Basphel. Cette fois encore, elle était à court de réponses satisfaisantes à offrir bien qu'elle se sente moins vulnérable qu'alors. « Non. Je ne le connais pas. » Corrigea-t-elle. L'homme fronça les sourcils et suspendit sa plume au dessus des notes qu'il prenait. « Que voulez-vous dire ? Vous êtes orpheline ? » « ... Je l'ignore. » « Vous pouvez développer ? » « Je ne sais pas si mon père est en vie, et il n'a jamais jugé bon de m'informer de mon nom. Et je ne connais pas ma mère. » « Je suis désolé. C'est un sujet sensible ? » Elle planta son regard dans celui de l'examinateur. Il était accompagné d'une femme aux longs cheveux bleus. Elle lui adressa un doux sourire que la Sorcière ne rendit pas. « Je ne vais pas pleurer si c'est votre question. » « Vous aviez des rapports compliqués avec votre père ? Vous ne cherchez pas à savoir s'il est en vie ? » Elle se raidit. Cette perspective la hantait fréquemment et était la source de nombreuses terreurs nocturnes. Ne pas savoir rendait difficile la possibilité de tourner la page. Et s'il venait un jour à Basphel pour la récupérer et de nouveau l'enfermer ? Voyant qu'elle blêmissait dangereusement, la femme réorienta l'interrogatoire. « Alors vous êtes de Basphel ? Vous avez dû vous passer le mot, nous avons reçu de nombreux candidats de votre école. » « ... Qui ? » Faust aurait-il candidaté ? Elle espérait secrètement qu'il le ferait. L'avoir à ses côtés rendrait la collocation plus facile. Déjà peu sociable, la violette se refermait comme une huître en compagnie d'inconnus. « Malheureusement, c'est confidentiel. Il y a des élèves que vous aimeriez y voir ou à l'inverse ne pas voir ? » Son regard se fit vague, elle songea au Fessetival. « Il y en a un... Johânnes. » Ses ongles mordirent ses cuisses. Les rares fois où elle avait pu le revoir, c'était de loin et elle avait toujours trouvé le moyen de prendre un détour pour l'éviter, quitte à se cacher dans un placard ou une salle de classe s'il fallait. Elle nota avec inquiétude que les examinateurs échangeaient un regard. « Vous ne vous entendez pas avec lui ? Une dispute ? » « Quelque chose comme ça. » Répondit-elle d'un ton évasif, peu désireuse de s'étendre sur le sujet. « Vous n'êtes pas très bavarde. » « ... » « Vous avez beaucoup d'amis à Basphel ? » Ses pensées se tournèrent vers Faust à nouveau, puis à Persée qui l'accompagnait toujours, même ici. Distraitement, elle effleura la montre à gousset ornant son cou. « Suffisamment. » « Vous n'êtes pas à l'aise avec d'autres personnes ? » Perséphone hocha la tête en silence. « Et vous souhaitez intégrer une collocation ? Vous n'avez pas peur de ne pas réussir à vous intégrer ? Une collocation implique parfois une proximité qui peut devenir inconfortable pour quelqu'un comme vous. » « Je vis déjà en collocation à Basphel. » Releva-t-elle en haussant légèrement un sourcil. « Certes. Mais ici ce sera un peu différent. Pourquoi vouloir candidater ? » « Je crois que j'ai envie de voir autre chose que l'école. Pendant les vacances, chacun rentre dans sa famille. Moi je reste. » « Je vois. Où étiez-vous avant d'arriver à Basphel ? » « Amestris. » « Vous y étiez lors de l'incident avec la lune noire ? » « Oui. C'est ce qui a détruit où je vivais. » La compréhension traversa leurs traits. « Vous le vivez bien ? Vous ne souffrez pas de traumatisme ? » « J'ai eu très peur sur le moment. Mais au final, c'est ce qui m'a libérée. Je peux remercier Ethelba pour ça. » « Libérée ? » « Oui. Je vivais enfermée dans ma chambre. » « Depuis combien de temps étiez-vous enfermée ? » « Toujours. » « Et ce n'est pas trop difficile de soudainement vivre dans un lieu avec beaucoup de monde ? » « C'est préférable à vivre emprisonnée... » « Vous êtes suivie psychologiquement ? » « On m'impose des rendez-vous hebdomadaires, pour suivre ma réadaptation sociale. » Répondit-elle avec un détachement perceptible. Comme lors des rendez-vous mentionnés, dès qu'il s'agissait de parler d'elle, la violette dissociait et agissait comme si tout cela concernait quelqu'un d'autre, qu'elle ne connaissait pas et dont elle ne se souciait pas. « Et ça vous aide ? » « Il y a une progression, oui. » « À quoi le voyez-vous ? » « Je suis ici, non ? » Ils sourirent et griffonnèrent sur leur carnet. « Vous avez des intolérances, des allergies particulières ? » « Je suis allergique au pollen. » « Vous êtes dans une relation amoureuse ? » « Non. » « Une raison particulière à ça ? » « Je n'en ai pas envie. Je n'en vois pas l'intérêt. » « Très bien. Il y a des activités que vous aimez faire ? Des passions peut-être ? » « Non. » « Pas d'activité sportive ? » « Non. » « Il n'y a pas un domaine dans lequel vous aimeriez vous distinguer ? » Insista l'homme. Perséphone, toujours laconique, le regarda et articula avec un soupçon d'insolence. « Non. » « Comment occupez-vous votre temps libre ? » « Je dors. » « Vous aimez dormir ? » « Je ne sais pas. Je m'endors facilement, c'est tout. » « Bon... On vous recontactera, Mademoiselle Perséphone. Vous pouvez disposer. » Elle se leva et essuya ses paumes moites sur sa jupe avant de quitter la salle sans un regard en arrière avec l'impression de n'avoir donné que des mauvaises réponses.

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Merci Jil  [EVENT Février & Mars] - Vous cherchez une colocation ?  009 :
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Adriæn Kælaria
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Adriæn Kælaria
Jeu 16 Fév 2023, 18:37

[EVENT Février & Mars] - Vous cherchez une colocation ?  5l2x
Image par Minhua Fang
Vous cherchez une colocation ?



« Donc, vous vous appelez Sympan Taiji.Ma ? Une nouvelle forme de Taiji ? » « Tout à fait. » répondit l’Ygdraë. L’un de ses bras était replié sur le dossier de sa chaise. Sa jambe droite était appuyée sur sa jambe gauche. « Pourquoi avoir modifié le nom d’origine ? » « Mes parents ont désiré se démarquer des autres Taiji. Apparemment, plusieurs branches l’ont fait, soit en accolant un deuxième nom de famille, soit en rajoutant une sorte de particule, comme dans mon nom. Ça permet de situer un peu dans la masse. » « Vous avez besoin de sortir de la masse ? » « Pas vraiment. Ce nom, ce n’est pas mon choix. » Il fit la moue. « Avez-vous une petite amie ? » « Oui. Elle s’appelle Drejtësi. » « Sympan et Drejtësi, c’est une blague ? » Il sourit, amusé. « Non. Visiblement le Destin. Nous étions faits l’un pour l’autre. » « Et ça ne la dérangera pas, cette collocation ? » « Non. Nous sommes un couple… atypique. » « Atypique ? » « C’est exact. Pendant que les autres se disputent à cause de leur jalousie, nous, nous l’étudions. » « Vous étudiez votre jalousie ? » « C’est ça. On a prévu beaucoup de choses… » Il relâcha son bras. Ses deux mains se joignirent. Ses doigts se croisèrent. « Je vais devoir coucher avec une autre fille qu’elle, pour qu’elle voit ce qu’elle ressent et ce que ses pulsions lui dictent… L’inverse sera aussi vrai. Il faut juste qu’on se trouve des partenaires. » « Vous avez du mal à trouver des partenaires ? » « Hum… Comme dirait mon associé, en affaires, tout se négocie. » Il pencha la tête sur le côté et ricana. « Et donc… Vous êtes un Ygdraë, c’est bien ça ? » « Oui, si l’on veut. Je suis surtout membre de Yanna. Je n’ai jamais vécu avec mes semblables. » « D’accord. Et pourquoi est-ce que vous êtes ici ? » « Mon ami Johannês m’a parlé de cette possibilité. » « Il est venu ? » « Oui. J’espère que nous pourrons être ensemble. J’aime beaucoup l’embêter. » se confia-t-il. « Comment ça ? » « Oh… Des choses et d’autres. Vous savez, j’aime bien faire des expériences. » « Pouvez-vous nous raconter ? » « Avez-vous un tableau ou de quoi faire une démonstration ? »

Sympan se tenait debout, une règle à la main. Il avait commencé à tracer son tableau. Il le connaissait par cœur. Il y avait quatre sujets : lui-même, Adriæn, Johannês et Pieris. Il s’agissait des données de la première ligne. Sur la première colonne, d’autres indications se trouvaient : hauteur, taille de pieds, taille de main, taille du pénis au repos, taille du pénis en érection, tour de tête, tour de taille, tour de hanche, longueur des bras, longueur des jambes, longueur du buste, symétrie des traits, poids. Ensuite, chacun avait ses résultats. Il avait pris son temps, afin de tout mesurer correctement. « Bien entendu, cette donnée est manquante pour Pieris. C’est un Vampire. » « Forcément. » répondit son interlocuteur. « Donc au niveau de la taille, on voit que je suis le plus grand, suivis de Johannês, d’Adriæn puis de Pieris. Au niveau du poids, c’est un peu différent. Johannês est le plus lourd… La donnée s’explique par le fait qu’il fasse plus de sport que les autres. Il s’est mis à la boxe et il fait des activités manuelles… ça compense le fait qu’il dorme beaucoup. Ensuite Adriæn, ensuite moi et ensuite Pieris, qui est un poids plume. » Il sourit. Il aimait beaucoup parler de ses données. « Au repos… On peut constater qu’Adriæn est le mieux pourvu – d’ailleurs c’est fou parce que ça ne bouge pas tant que ça entre l’état au repos et l’état en érection, ensuite c’est moi, ensuite Johannês, ensuite Pieris. » Les chiffres suivants avaient été bien plus complexes à obtenir mais il avait fini par arriver à ses fins. « En érection, les tendances sont différentes. Johannês passe devant, ensuite Adriæn, ensuite moi et Pieris ne compte pas. Il y a d’autres données que je n’ai pas mises, concernant le périmètre mais sachez que l’ordre est à peu près le même. Il suffit juste de m’inverser avec Adriæn. » Il continua. « Au niveau de la taille de pieds… C’est amusant mais Johannês a vraiment des petits pieds. J’ai les plus grands, ensuite Adriæn, ensuite Johannês et, finalement Pieris. Pieris est toujours dernier des classements. » Il se demandait souvent s'il pouvait en déduire quelque chose. « La taille des mains… Adriæn a de grandes mains mais c’est Johannês qui a les plus longs doigts. Pieris a les mains les plus fines et petites. » Puisque personne ne l’arrêtait, il continua. « Au niveau du tour de taille, Pieris a la taille la plus fine, ensuite c’est moi, ensuite Adriæn, ensuite Johannês. La longueur des jambes, en ramenant les données proportionnellement à la taille, Pieris a les plus longues jambes. Ensuite c’est moi, Adriæn et Johannês. Pour le buste c’est moi, Johannês, Adriæn et Pieris. En réalité, la différence n’est pas si grande. Le tour de tête… C’est amusant parce que Johannês a la plus grosse tête – alors que c’est la plus vide – suivi d’Adriæn. Je viens après et Pieris en dernier. Sur le tour de hanche… D’ailleurs… il faut savoir que concernant les fesses, Johannês est le mieux pourvu. Ses fesses sont ce qu’il y a de plus beau chez lui, si vous voulez mon avis. Bref. Les hanches. Pieris a les plus menues, ensuite Adriæn, moi – c’est parce que mes os ressortent beaucoup – et Johannês à la fin. Chez lui, c’est relativement fin pour son gabarit mais il a pris du muscle, ce qui grossit ses mensurations par rapport à nous trois qui ne faisons pas de sport. » « Je vois… Et la symétrie ? » « C’est plus complexe. D’après mes analyses, c’est Pieris qui a le visage le plus symétrique, suivi de Johannês, puis d’Adriæn et de moi. Mais ce sont des détails qui ne se perçoivent pas tant que ça à l’œil nu. Ensuite… quoi d’autres ? Il y a des données mouvantes, comme la longueur des cheveux. En ce moment, Pieris a les cheveux les plus longs, suivi de Johannês, de moi-même et d’Adriæn. Les résultats scolaires également... Johannês est le plus mauvais, suivi de moi et d'Adriæn. Je n'ai aucune information sur Pieris. Voilà… Je peux vous présenter d’autres données si vous voulez… » « Hum… Non merci, ça va aller. »

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Susannah
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Susannah
Sam 18 Fév 2023, 11:50

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Vous cherchez une collocation ?



« Bonjour, Mademoiselle Dæloran. Alors vous souhaitez intégrer la collocation, pour quelles raisons ? » Susannah croisa les bras en pencha légèrement la tête sur le côté. « En vérité, je ne suis pas sûre de venir. » Lâcha-t-elle en regardant ses ongles. « Ah ? » Ils échangèrent un regard perplexe. « C'est un peu suspicieux non, que ce soit gratuit ? Et le château a l'air vraiment beau. J'ai du mal à croire que ce soit gratuit. Alors où est le piège ? » Ils sourirent. « Il n'y a pas de piège. C'est une occasion en or, mais elle attire beaucoup de monde alors nous faisons passer des entretiens au préalable pour faire une sélection car il n'y aura pas de place pour tout le monde. Le château est grand mais nous ne voulons pas vous entasser. » À la précédente expérience, certains s'étaient retrouvés à trois pour un lit simple. « Mmh. Ça fait partie du problème aussi, vous voyez. J'aimerai pouvoir choisir avec qui je vais cohabiter. Je n'ai déjà pas mon mot à dire à Basphel, j'espère l'avoir ici. » « Vous pouvez nous faire part de vos préférences ? Je ne promet pas que nous les prendrons en compte mais nous le noterons dans votre dossier. » « Je sais surtout qui je ne veux pas. À commencer par les bipèdes. Je ne veux pas partager mon espace avec ces gueux. En fait, est-ce qu'il serait possible d'avoir une chambre pour moi toute seule ? Avec salle de bain privatisée. Notez-le s'il vous plaît. » « Excusez-moi, mais pourquoi vous intéresser à cette collocation si vous n'aimez pas la majorité de vos colocataires ? » La Sirène les regarda comme s'il s'agissait d'une espèce de mollusque dénuée de la moindre intelligence, puis soupira, comme si ça lui coûtait de devoir expliquer l'évidence. « J'ai toujours voulu savoir ce que ça faisait de vivre dans un château. Je suis déjà reine mais c'est une île pauvre que personne ne connaît en plus, alors les infrastructures laissent à désirer, et je ne vous parle même pas de celui qu'ils m'ont choisi comme roi. Je l'ai jeté d'un arbre pour essayer de m'en débarrasser mais il est aussi tenace qu'une tique. Ah et je suis aussi princesse dans un Conte, je crois que j'aime bien. » « Vous aimeriez régner un jour ? » « Bien sûr que oui. » Les rabroua-t-elle comme s'ils avaient perdu leur bon sens et qu'ils lui demandaient si l'eau mouillait. « C'est un peu compromis en ce moment avec la barrière de sauge. Comment le vivez-vous ? » Elle leva les yeux au ciel, lassée d'entendre cette question. « À cause de ça, je suis obligée de travailler, je n'ai plus de sources de revenus. C'est scandaleux. » « Votre famille ne vous manque pas ? » « Un peu. Pas vraiment. L'Océan me manque. Je suis assez occupée avec Basphel et toutes mes activités alors je n'ai pas le temps d'y penser en vérité. » Mentit-elle, refusant d'avouer une quelconque faiblesse.

« Vous faites beaucoup d'activités ? Lesquelles ? » « Oui. C'est important de diversifier ses talents, sinon je ne pourrais pas prétendre à être la meilleure. J'apprend l'équitation, j'ai intégré l'équipe de Puffball, je suis aussi des classes de bienséance, et aussi des cours de musique. » « Vous avez mentionné devoir travailler ? » « Oui. À la bibliothèque, à temps partiel. » « Et avec tout ça, vous avez le temps de vous faire des amis ? Ou plus que des amis peut-être ? » « Vous posez des questions très intrusives. » Persifla-t-elle. Elle croisa ses jambes et s'adossa à son fauteuil. « C'est important pour nous de découvrir votre personnalité et la façon dont vous vous comportez avec d'autres. » « Je n'ai pas beaucoup d'amis non. Ils sont jaloux car je suis meilleure qu'eux je suppose. Je n'ai pas besoin d'eux de toute façon, la médiocrité ne m'intéresse pas, je préfère qu'ils m'évitent. C'est mieux pour eux. J'ai une amie cependant, Lana, c'est une Sirène aussi. On voit les choses de la même façon. Dommage que son frère soit si détestable. Chaque fois qu'il ouvre la bouche, j'ai envie de lui arracher les yeux. » Ils prirent des notes. « Certes, cela doit aider de vous retrouver entre congénères. » « Je n'ai pas besoin d'aide. » Rétorqua Susannah en fronçant les sourcils. « Non bien sûr, simple façon de parler. Comment envisagez-vous les relations amoureuses ? » « Ce n'est plus d'actualité. » Laissa-t-elle tomber froidement. « C'est récent ? » « Oui. » « Désolé. » « C'est pour lui qu'il faut être désolé, je ne m'en porte pas plus mal. » « Certes. Vous voudriez être à nouveau en couple ? Avec des hommes uniquement ? » « Oui. Et oui, bien sûr. Quel intérêt y aurait-il à m'intéresser aux femmes ? » « Vous voyez les choses selon leur utilité ? » « Evidemment. Je cherche un partenaire qui sera capable de me faire des enfants, c'est à ça qu'ils servent, non ? Pas maintenant, bien sûr, mais plus tard. Pour l'instant, c'est surtout pour avoir quelques expériences. Je ne veux pas être une pucelle rougissante comme ces crétines de Magiciennes, vous comprenez ? » « Vous avez une sexualité active ? » « Non. Mais j'y compte bien. » « Avec quelqu'un en particulier ? » Ses pensées s'orientèrent insidieusement sur Johannês, son bas-ventre bourdonnait toujours quand il était dans les environs. Peut-être étaient-ils compatibles ? « Oui, éventuellement. C'est en réflexion. » « Mais ? » « Mais c'est un énorme crétin qui ne sait pas quand la fermer alors qu'il n'a jamais rien d'intelligent à dire. » « Pourquoi penser à lui alors ? » « Vous avez fini avec vos questions débiles ? » « Presque. Une allergie à nous remonter ? Un régime alimentaire particulier ? » « Non. » « Alors, ce sera tout. Merci pour votre temps. »

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Adriæn Kælaria
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Adriæn Kælaria
Lun 20 Fév 2023, 14:45

[EVENT Février & Mars] - Vous cherchez une colocation ?  Zwbn
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Musique
Rp violent

Adriæn se sentait nauséeux depuis qu’il avait avalé le breuvage que lui avait tendu Sympan. Il n’aurait pas dû. Si là n’avait pas été la condition pour récupérer de nouveaux somnifères, il ne l’aurait d’ailleurs pas fait. Néanmoins, il les lui fallait pour pouvoir continuer à toucher Johannês la nuit. Il avait cru pouvoir s’en passer mais avait rapidement compris qu’une forme de manque le tiraillait. L’adrénaline ne pulsant plus, il se sentait beaucoup moins vivant. Les somnifères étaient puissants et, s’il doutait que le Magicien – ou Sorcier – se réveillât, plusieurs risques persistaient. Surtout, il venait d’apprendre que, d’ici peu, deux nouveaux garçons seraient envoyés dans leur dortoir. Il ne connaissait pas encore l’identité de ces derniers mais ils rajouteraient un danger supplémentaire. Ça l’excitait déjà. « Donc… Adriæn Kælaria. » L’Ondin se redressa sur sa chaise, afin de paraître aussi sérieux et sympathique que d’habitude. Pourtant, au fond de son cœur, quelque chose sonnait faux. Il ne se sentait pas égal à lui-même. Peut-être était-ce à cause de la nausée ? Il sut rapidement que non. « Votre colocataire, Sympan, est venu ici précédemment. Ainsi que Johannês. » Il le savait déjà. Néanmoins, il ne savait pas ce que ces derniers avaient bien pu dire sur lui. « Que ressentez-vous pour ces derniers ? Est-ce qu’une autre colocation avec eux ne serait pas problématique ? » « Johannês est ma pute, ma chose. » Il n’avait pas pu s’en empêcher. Curieusement, il en ressentit un certain plaisir. La vérité – celle qu’il n’avait jamais murmurée – le fit frissonner. « C’est-à-dire ? » demanda l’individu, perplexe. « Je lui prends le cul la nuit. » « Ah… » « Oui. Je le fais après lui avoir administré un somnifère. C’est Sympan qui me les fournit parce qu’il aime observer ce que je fais en douce, ce pervers. Au début, je ne faisais que toucher Johannês, avec les doigts, quelques fois avec la langue. Mais… vous devez savoir comment c’est. Le sommeil c’est complexe. Je n’avais pas envie qu’il se réveille avec ma queue devant le visage. » « Donc… vous diriez que Johannês est également votre ami ? » « Bien sûr mais il m’appartient, c’est tout. » « Vous désirez les hommes ? » « Je ne crois pas. » dit-il honnêtement. C’était un peu différent, dans son cas. « J’aime simplement que les gens soient à moi. J’ai envie de pouvoir me torcher dessus et dedans si l’envie m’en prend. » « … J’en déduis donc que vous aimez le pouvoir ? » « Oui. Je veux être Roi. » « Roi de… » « Des Ondins. » « N’est-ce pas interdit ? » « Pour l’instant. Cependant, quand j’aurai coupé la tête de toutes les pétasses qui se mettront sur ma route, ça ne le sera plus. » « D’accord. » fit l’homme, un peu gêné par si peu de retenue. « Et Sympan ? Vous n’avez pas envie de le posséder ? Je veux dire… Vous me parliez de Johannês mais, faites-vous la même chose avec vos autres colocataires ? » « Non. Ils ne sont que des outils. » « Et que ferez-vous le jour où ils ne vous serviront plus ? » « S’ils ne vont pas contre mes projets, rien. S’ils vont à l’encontre de ces derniers, je les briserai. »

« Vous avez des frères et des sœurs ? » « Oui. Deux frères : Joliæn et Mæl, ainsi que trois sœurs : Deana, Masha et Lana. Pour le moment, je ne vois que Lana. » « Et comment ça se passe ? » « J’ai envie de la niquer. » « Vous ne vous entendez pas ? » « Pas dans ce sens-là. J’ai envie de m’enfoncer en elle pour ne faire plus qu’un avec elle. C’est ma jumelle. Elle est une partie de moi. Si je pouvais fusionner avec elle, je le ferais. » « Vous seriez deux à décider. » « Non. Je veux décider seul. Je veux la contrôler. Je veux qu’elle soit à moi. Je veux qu’elle porte mes enfants. Ils seraient parfaits… » « Et qu’en pense-t-elle ? » « Je ne suis pas certain de considérer sa pensée comme étant importante. » lâcha-t-il, sans réellement être sûr de l’information. « En réalité, tout dépendra de comment elle se comportera à l’avenir. Si elle continue de me voir comme un mâle soumis, je la ferai taire. Si on coopère… ce sera peut-être différent. » « Qu’aimez-vous chez votre sœur ? » « Ses seins. Et le fait qu’elle soit une partie de moi. » Il réfléchit. « J’aime bien sa copine aussi. » « Copine ? » « Kiara Hautvent. » « Pourquoi l’aimez-vous ? » « Parce que Lana l’aime. J’ai envie de la lui prendre. Je veux en faire ma chienne, lui mettre un collier et la garder assise contre ma jambe. » « Bien… ça me semble être très clair. » Il y eut un silence, avant que l’homme ne reprît. « Vous sentez-vous adapté à une colocation ? » « Oui. Je m’adapte à tout. » « Comment ça ? » « Je peux sourire, paraître gentil et empathique. Je suis donc adapté. » « Et intérieurement ? » « Intérieurement, soit les gens m’indiffèrent, soit j’ai envie de les posséder, soit j’ai envie de les tuer. » « Et vous arrivez à vous retenir ? » « Plutôt. Il n’y a qu’avec Johannês que je ne me retiens pas. » « Et ne pensez-vous pas qu’il s’agit là du début de la fin ? » « Comment ça ? » « Que ce que vous faites actuellement à Johannês, vous serez amené à le faire à d’autres plus tard ? » « Pour l’instant, ce n’est pas d’actualité. Même si… » Il devait l’avouer. Plus il parlait, plus il se sentait léger. « Même si je sens mes pulsions grandir. » « C’est-à-dire ? » « Au début, je me sentais vivant en caressant les lèvres de Johannês dans son sommeil mais… à un moment, ça ne m’a plus rien fait. Alors je l’ai embrassé. Petit à petit, j’ai eu envie de plus. » « D'accord... Et comment pensez-vous vous comporter, dans la colocation ? » « Bien. » « Vous êtes sûr ? » « Il faut bien. Les gens sont plus facilement manipulables lorsqu’ils sont confiants. Petit à petit, il suffit d’être de plus en plus demandeur, d’alterner les phases de violence et les phases de douceur. L’esprit est stupide, il se laisse facilement manipuler. » « Ne pensez-vous pas trouver plus fort que vous un jour ? » « Je ne sais pas… Peut-être. » se positionna-t-il. Il n’y avait jamais pensé et ça ne le perturbait pas vraiment. « D’accord, merci. Ce sera tout. »

1134 mots



[EVENT Février & Mars] - Vous cherchez une colocation ?  4p2e
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Taj
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Taj
Lun 20 Fév 2023, 19:06

Amphytria
Vous cherchez une colocation ?
Ehle - Mental Funeral


-Bonjour, c'est là pour habiter dans un château ?

-Bonjour, vous devez être mademoiselle Dogma. Oui, c'est bien cela. Entrez, prenez place.

Je zieutai l'enfilade de guignols qui me dévisageait en long, en large et en travers, et pris effectivement ce qui me semblait être la "place" qu'on m'indiquait : un point face à eux, mais où je restai debout. L'agencement était très scolaire. Cela me rappelait tous ces moments désagréables où j'avais dû faire des récitations et des présentations devant mes camarades. Les premières fois, j'avais été très nerveuses, mais j'avais rapidement compris que la meilleure façon de passer outre était de faire le pitre. Cela n'avait jamais plu aux professeurs, au grand dam de mes notes. Mais je crois qu'à force de pratique puis d’échecs – et la drogue ne devait pas dû y être pour rien dans l’équation non-plus – j'étais parvenue à trouver le moyen, l'état d'esprit, pour y passer sans être prise d'angoisses monstres.

-Amphytria Dogma, donc. Voici un nom sorcier, tiens. Ou au plus loin, magicien.

-Je ne suis pas une Sorcière. Répliquai-je aussitôt.

Je préférai clarifier les choses immédiatement. Je présumais qu'il s'agissait d'une sorte d'instinct de survie de ma part, compte-tenu des circonstances dans lesquelles j'avais quitté Amestris.

-Dogma... Commença l’un des examinateurs.

-C'est le nom d'une ancienne Dame Noire. Mais je la connais pas, si c'est ce que vous vous demandez.

Hormis mes parents et mes grands-parents, je ne connaissais pas grand monde de ma lignée. Nous n'étions pas très appréciés. Ma mère se plaignait parfois de l'ostracisation que nous subissions, geignant qu'elle avait pourtant tout fait pour maintenir les relations familiales à la surface. Au contraire, mon père m'avait déjà sous-entendu que notre isolement n'était dû qu'à ma mère, qui avait monté les Dogma les uns contre les autres avec son espèce de racisme de couleur.

-Magicienne, donc.

Je haussai les épaules.

-Faut croire.

En théorie, oui. En pratique, j'étais trop mauvaise en magie pour prétendre à quoi que ce fut. Mes cheveux étaient le seul indicateur prouvant que je n'étais pas Humaine. C'était déjà pas mal. J'avais une très mauvaise image des Humains, image proférée par mon éducation. Je repensai à ma mère. A l'origine, les Dogma étaient noirs, comme les habitants du Désert. Et c'était moi, qui faisait honte à la famille ?

-Dites-nous, quelles ont été vos motivations pour candidater ici ?

Je lâchai un rire nonchalant tant la question me surprit. Qui étaient ces péteux ?

-Les gars, vous proposez aux gens d'habiter dans un palace gratuitement. J'vois pas ce qu'il vous faut de plus comme motivation.

Mieux : chez les Magiciens j'étais orpheline, fauchée et bonne à rien. L'ambassade m'avait placée dans une famille d'accueil le temps de m'adapter à ma nouvelle vie et compléter mon éducation, mais je ne m'y sentais pas chez moi. D'ailleurs, je passai le plus clair de mon temps dehors. Aussi charmante était-elle, je n'aimais pas la maison dans laquelle j'avais atterri. Je n’avais pas ma place au sein de cette architecture cul-cul.

-La convivialité, par exemple ? L'opportunité de rencontrer des personnes de tout horizon ?

-Ouais, si vous le dites.

Du moment qu'on ne venait pas m'emmerder, et en particulier lorsqu'il s'agirait de fumer un peu, je pensais être capable de bien vivre l'expérience. Les péteux avaient raison sur un point : me faire des amis ne me ferait pas de mal.

-Aimez-vous discuter ? Sociabiliser ?

-Ça dépend avec qui. Ça me dérange pas de discuter, mais si ça devient chiant et compliqué, ça me gonfle rapidement.

-Que faites-vous lorsqu'une conversation vous... "gonfle" ?

-Ça dépend. Répétai-je en haussant encore les épaules. Je cherche pas les problèmes en temps normal, mais si quelqu'un me les demande, il va les trouver.

Quand quelqu'un me provoquait, je pouvais rapidement devenir agressive. J'avais déjà tabassé une camarade de classe une fois, ce qui m'avait valu un renvoi immédiat. Dans d'autres écoles que j'avais fréquenté, j'avais déjà engendré des grandes disputes générales, mais m'en était tirée sans être tenue pour responsable.

-Vous êtes encore jeune. Vous n'avez – ou ne fréquentez – pas Basphel ?

-Non. Pourquoi ?

Je ne comprenais pas vraiment le sens de leurs questions. Avais-je une tête à aller dans une telle école ? Ma famille était raciste, pauvre et par-dessus tout, je n'avais pas le niveau. Je ne l'avais jamais eu.

-Simple question.

-Ah ouais d'ailleurs, j'aurais une question pour vous.

On releva un sourcil dans ma direction. Depuis qu’ils avaient tilté sur mon nom de famille, ils avaient à peine levé le nez de leurs fiches. Ca m’ennuyait, mais d’un autre côté, je préférais sûrement ça à une horde de psychopathes me détaillant des orteils à la pointe de mes cheveux.

-Voilà qui est peu conventionnel, mais allez-y. Toutefois, sachez que les informations concernant les autres candidats sont confidentielles.

-Ah.

-Quelle est votre question, mademoiselle Dogma ?

-J'voulais savoir si vous aviez vu passer des Sorciers parmi vos candidats.

L'un des gugusses nota ma question.

-Nous avons effectivement interrogé quelques Sorciers. Mais puisque ces entretiens ne sont qu'une sélection préalable, comme vous devez vous en douter, rien n'assure que vous partagerez le gîte et le couvert avec eux. Vous semblez avoir un historique particulier avec les Mages Noirs, je me trompe ?

Bien vu, le buffle.

-Ouais. J'ai passé toute ma vie à Amestris jusqu'à y'a pas longtemps. J'me suis barrée parce que ma mère a essayé de me tuer.

-Aviez-vous cette apparence à Amestris ?

Je fis passer quelques mèches entre mes doigts et les regardai. Comme souvent, ils étaient multicolores.

-Ouais. C'était un peu l'enfer à trimballer là-bas, mais j'y peux rien, je contrôle pas. C'est vrai qu'à Caelum, ils sont beaucoup plus cools pour ça.

-Est-ce que votre nouvelle vie vous plait ? Vous vous intégrez ?

-Ça va je crois.

Je ne savais pas trop. Je n'avais pas réfléchi à l'avenir. On m'avait enfoncé dans le crâne, depuis ma plus tendre enfance, que je ne valais rien et que je ne réussirai jamais rien dans ma vie. J'étais vide d'ambition, sinon celle de me faire à l'idée que j'étais une Magicienne à présent.

-Bien, si cela vous convient, ce sera tout pour nous, mademoiselle Dogma. Merci d'avoir répondu présente. Vous pouvez quitter la pièce à présent.

-Ok, merci. Je dirigeai mes pas vers la sortie, mais me retournai avant de prendre la porte. Au fait, vous auriez pas une clope, ou un petit truc à fumer ?

-Non.

-Bon, tant pis. Au revoir.

1078


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Min Shào
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Min Shào
Lun 20 Fév 2023, 19:32



Vous cherchez une colocation ?



J'entrai dans la pièce de l'audition. Mes longs cheveux bruns épousèrent mes pas mesurés. J'avais repassé mon yukata et noué mes cheveux avec une baguette fleurie. Je soignais ma tenue pour lui donner un désordre ordonné. Tout était calculé sans en avoir l'air.  Je prenais cet entretien très à cœur, car je n'aimais pas l'échec. De plus, je voulais prouver à mon entremetteuse qu'il y avait des entretiens que je ne raterais pas. Contrairement à celui avec mon ancien Aisuru potentiel.

–Bonjour ! Je suis enchantée de vous rencontrer !

Je me tournai vers le jury, m'inclinai et allai m'asseoir. Il y avait une odeur de formalisme intimidante. Je me sentais vulnérable, placée ainsi devant autant d'inconnus. J'érigai donc ma défense usuelle : l'humour.

–Je suis très forte aux quizz. Vous allez voir.

Mais le jury resta imperturbable, tellement que je commençais à me demander s'ils étaient réellement humains. D'habitude, je faisais plus d'effet que cela.  

–Nos questions sont très simples, Mademoiselle. Nous demandons rien de plus que votre honnêteté. Je ne perdis pas mon sourire et hochai la tête. Tout d'abord... présentez-vous.
–Je m'appelle Chuan Ming et je suis une Hanasu originaire d'Onikareni. Je pratique le wushu, un art martial qui représente tous les styles de combat Orine condensé en un seul sport.
–Oui oui, très bien. Passons à la suite. Je me tus, coupée net dans mon élan. Je n'avais pas pu citer la douzaine de hobbies qui occupait mes journées... tant pis. Avez-vous des allergies ?
–Non, aucune !
–Êtes-vous gauchère ou droitière ?
–Je suis droitière.
–Très bien. Avez-vous déjà eu des relations sexuelles ?
–Je... pardon ?

Mes yeux s'écarquillèrent comme des billes. Ma voix s'étrangla. Le jury restait imperturbable. L'un d'eux gribouilla quelque chose sur sa feuille. Que venait-il de noter ? Ma gêne, peut-être ? Un agacement grandit dans mon estomac. Je serrai les lèvres et laissai un silence s'installer dans la pièce, patiente.

–Alors ?
–Non, répondis-je en rougissant. Je n'avais jamais pensé à un tel sujet. Dans moi mon entremetteuse m'avait-elle donc envoyée ? Etait-ce un nouveau piège pour me tester ?
–Mais vous aimeriez bien.
–Pardon ? Eh bien... je l'ignore. Mes priorités sont ailleurs.
–Je vois.

La grande dame dirigea son regard vers sa feuille et écrivit quelque chose. Les autres restaient assis, les bras croisés. Je commençais à être sérieusement gênée. J'avais besoin de reprendre la main sur l'échange.

–Puis-je vous poser une question ?
–Ceci est notre rôle, pas le vôtre. Elle se tourna vers ses confrères. Mais allez-y.
–J'ai une liste dans ma poche. Pourriez-vous me faire savoir si l'un de ces noms se retrouve dans votre colocation ? Enfin... si je suis prise.
–De quelle liste s'agit-il ? Amenez-la moi. Je me levai et m'exécutai. Je soufflai un bon coup et me redressais, rassurée par la tournure de la conversation. Je repris ma contenance.
–C'est la liste de mes Maîtres potentiels.
–Est-ce la seule raison de votre candidature ? Trouver un Maître ?
–Oh non ! Absolument pas. Je fronçai les sourcils. Cette dame commençait à me courir sur le haricot. Je suis passionnée par le voyage. J'adore découvrir l'inconnu et rencontrer de nouvelles personnes. Peu importe avec qui je me retrouve, je serai heureuse de cette expérience !
–N'importe qui ?
–...Eh bien, oui. Enfin, je fais confiance en votre processus de recrutement. Je doute me retrouver dans la même chambre qu'un Démon sanguinaire. N'est-ce pas ?
–N'importe qui, donc. Une ligne de plus. Je me sentis prise au piège. Je n'étais plus certaine de mes réponses.
–Quelles sont vos préférences alimentaires ? Je soufflai intérieurement. Enfin une question normale.
–J'aime beaucoup les cerises. La dame releva la tête et la pencha légèrement vers le côté, le poids du jugement pesant dans son regard.
–Non... pas ce genre de préférences... tiens, d'ailleurs, cela nous amène à une autre question.
–Oh ? Très bien, je vous écoute.
–Quelle est votre orientation sexuelle ?

Ils n'avaient rien écouté, ou quoi ? Ils me prenaient pour une vulgaire Déchue de la Luxure ou ça se passait comment ? Je fermai les yeux et serrai le poing. Je n'avais pas envie de parler de cela. J'étais pudique. Mes sentiments n'appartenaient qu'à moi. Je n'avais pas à les justifier. Mais... d'un autre côté, je ne reverrais peut-être plus jamais ces personnes abruptes. Je devais être forte.

–Je ne sais pas.
–Vous devriez bien avoir une idée, enfin.
–Pas vraiment.
–Vraiment ? Rien du tout ? Corrigez-moi si je me trompe... mais il me semble que les Orines ne sont pas un peuple entièrement dénué de sexualité, pourtant.
–...eh bien...
–Alors ?
–J'ai déjà embrassé un garçon. Quelqu'un que j'aimais très fort et qui est très loin aujourd'hui.
–Où ça ? Je rouvris les yeux pour foudroyer la vieillarde du regard. Mon sourire disparut.
–Sur la bouche. C'est assez clair ? Sur la bouche, plusieurs fois ! Sans la langue et sans rien faire d'autre ! J'ai aimé ça ! Voilà.
–Je vois. Elle ajouta une ligne à son roman en devenir. Avez-vous des problèmes de sommeil ? Je tiquai. En sortant de cet entretien, j'allais toucher deux mots à mon entremetteuse.
–Parfois. Mais j'ai des encens qui me permettent de me détendre. Si j'ai pu assez me dépenser au cours de la journée, je dors comme un bébé !
–D'accord. Vous ronflez ?
–Euh... moi, non. Mon chien, oui.
–Vous comptez amener votre chien ? Je ne sus quoi répondre. Je dormais toujours avec Pouic. Est-ce que je devrais le laisser hors de la chambre pour ce projet ? Je n'en avais aucune envie.
–C'est évident.
–Je vois. Ce sera tout.
–...je vois, répondis-je, un demi-sourire aux lèvres. Je me forçais à rester cordiale, mais cet interrogatoire m'avait fort irritée. J'avais besoin d'aller courir. A bientôt, mesdames et messieurs. Au plaisir !

Mots : 990

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Kyra Lemingway
~ Déchu ~ Niveau III ~

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◈ YinYanisé(e) le : 22/03/2016
◈ Activité : Tenancière d'un Bar à vin (rang I) ; Négociatrice (rang I) ; Brasseur (rang I) ; Reine du monde des contes à mi-temps
Kyra Lemingway
Mar 21 Fév 2023, 21:52


Vous cherchez une colocation ?

La ville était pleine de couleurs aujourd'hui. Les påfugls étaient de retour et l'Etesia muna battait son plein. Lui-même avait subi, non sans amusement, les jeux des enfants, et son visage se trouvait maculé d'une poudre rose. Tu aurais bien aimé rester, prendre ta revanche sur ces marmots ou profiter des effusions de joies. Tout le monde était si avenant et consentant à tant de choses en ces jours de festivité. Tu étais cependant trop curieux de cette histoire de colocation et de vie de château pour passer à côté de l'événement. Il y aurait d'autres Etesia muna de toute façon. « Tu ne m'as pas dit pourquoi tu voulais passer ces auditions d'ailleurs. ». Tu te tournes vers Oriane, un sourire taquin ornant ton visage. « Pour les mêmes raisons que toi voyons. ». Elle ne t'en avait rien dit, d'où le regard dubitatif qu'elle te jeta. Tu la connaissais assez cependant pour savoir que la curiosité, quoiqu'elle eût un rôle majeur dans sa décision, n'était pas l'unique raison l'ayant poussée à venir elle aussi. « Il y a beaucoup de jeunes... » commenta ta mentore. Tu suivis son regard. C'était vrai. La Loi était rude pour cela, d'autant que tu étais prêt à parier que la moitié d'entre eux avait déjà perdu sa virginité. Mais en même temps, ce château était sur une autre terre, neutre de ce que tu avais compris. La Loi des Déchus n'avait donc pas vraiment lieu d'être, non ? « Monsieur Oesman ? ». Tu fais demi-tour pour détailler la personne à qui appartenait cette voix. « C'est moi. » - « Veuillez me suivre. » ordonna la brune en tournant les talons. Il y avait quelque chose de trop sévère chez cette femme. Qu'il s'agisse de son visage fermé comme de ses iris glacés. Cela eut pourtant l'effet sur toi d'aviver une libido contrainte jusqu'alors à se taire au milieu de cette foule hétéroclite. Fourrant les mains dans tes poches, tu la suivis docilement, le regard perdu sur un fessier mit en valeur par un tailleur parfaitement ajusté. Il te plaisait d'imaginer retirer une à une les pinces maintenant ses cheveux en un chignon serré. Alors les mèches brunes tombaient en cascade le long de son dos préalablement dénudé, caressant la chute de ses reins. D'une main tu les écartais, pour avoir accès libre à son cou. La seconde dessinait la courbe de son sein, puis traçait la ligne de sa hanche, avant se promener sur ses fesses encore protégées par le tissu de sa jupe. Pas pour longtemps cependant. Tu soulevais le vêtement et caressais sa bouche d'où s'échappait un souffle chaud et désireux de plus.

«
Bonjour, Rajiv Oesman, c'est cela ? ». Tu confirmes d'un signe de la tête en t'asseyant face au jury, t'attardant sur la brune venue te chercher. Tu exhales alors un souffle déçu de n'avoir pu aller au-delà de l'imagination. Un cours silence suivi où l'homme s'étant exprimé te dévisageas longuement. « Qu'avez-vous sur le visage ? » questionna-t-il enfin. Tu te souvins seulement que tu n'avais pas pris la peine de retirer la marque infligée par les enfants. « Juste des pigments. » expliques-tu en haussant les épaules. Un nouveau silence suivi, brisé du frottement de la plume sur le papier. « Bien. Parlez nous un peu de vous. » - « Vous avez besoin de savoir quoi exactement ? » - « Tout ce qui vous passera par la tête. Où résidez-vous ? Quels sont vos centres d'intérêt ? Êtes-vous en couple ? Votre métier ? Vos habitudes ? Ce que vous aimez ou non ? ». Tu arques un sourcil. C'était pas "un peu" de toi qu'ils voulaient connaître. « Ok. ». Tu souris. « Absolument tout ce qui me passe par la tête ? » insistes-tu. « Tout. ». Ton sourire s'élargit. « Eh bien, en fait, je me faisais la réflexion que j'aurais bien aimé que madame — tu tournes ton visage de sorte à ancrer tes iris à celles de la nommée — soit la seule présente ici. ». Tu entends griffonner, de l'autre côté de la table. La désignée ne broncha pas. Même pas un sourcil levé. « Je lui aurais dit qu'elle avait des airs de cette fille, à Avalon, avec laquelle j'ai passé ma dernière nuit. ». Ce qui était on ne peut plus vrai. Cependant, là où la Déchue avait les yeux d'un bleu profond, elle les avait d'une délicieuse couleur caramel. « Votre petite amie ? ». Tu te redresses sur ta chaise, surpris de cette interruption, et un brin ennuyé de ne pas avoir pu détailler plus ses projets. « Non, sûrement pas. » ris-tu tout de même. Une copine, sérieusement ? « Cela ne vous intéresse pas ? » - « Quoi donc ? » - « L'amour. ». Ça y est. La conversation commençait à virer chiante. « J'ai rien contre. Juste c'est pas dans mon top priorité des choses. ». Le souvenir de la veille fit à nouveau fleurir un sourire sur tes lèvres. « Je préfère les surprises des relations nouvelles. » ajoutas-tu en te renfonçant dans ton assise. Puis tu pensas à Nymeria. « Pour les plus récurrentes, disons que j'aime ponctuer les rencontres par des absences plus longues. Les retrouvailles ont toujours une saveur particulièrement agréable. ». Étonnante même, parfois. « J'ai d'ailleurs dans l'idée de me présenter à Nymeria en chat un de ces jours. » - « Nymeria ? » - « Vaughan. » - « Une Magicienne ? ». Tu confirmes à nouveau en opinant du chef. « Permettez une question. ». Tu te tournes vers le dernier à avoir élevé la voix. La mine sévère, il s'accouda à la table pour joindre ses doigts devant son visage. « Vous êtes un Déchu, c'est cela ? » - « En effet. » - « Et votre péché est celui de Luxure, n'est-ce pas ? » - « C'est si facile à deviner ? » ironises-tu. Ton amusement fut cependant de courte durée face au peu de réactivité de l'homme. Encore un qui s'était enfoncé le balai trop profondément. « Vous avez sûrement pu le remarquer, il y a de nombreuses jeunes personnes qui ont postulé également. Beaucoup venu de Basphel. Mineurs, donc. ». Bien sûr que tu l'avais remarqué. Tu n'étais pas aveugle. Une part de ta personne se trouva vexée de se trouver confronté à ce discours, alors même que tu comprenais pourquoi il pouvait le tenir. « C'est bon, ça va, je sais me tenir. Je suis pas une bête sauvage qui saute sur tout ce qui bouge non plus. » râlais-tu. Pourtant tu savais que, quelques années en arrière, Oriane ne t'aurait jamais laissé participer à ce genre d'événement exactement pour cette raison. « J'ai dû poireauter dans votre queue interminable là, et j'ai pas fais d'esclandre aux dernières nouvelles, Même elle — tu désignas la brune d'un signe de la tête — que vous avez envoyé pour me chercher, pas un instant je l'ai juste frôlé, et pourtant c'est pas l'envie qui manquait de la prendre sur le chemin. Si ça c'est pas suffisant pour vous pour que vous vous inquiétiez pas. ». Tu ne reçus qu'un lourd silence, marqué de nouveaux grattements de plumes sur le papier. « Vous avez parlé de chat tout à l'heure. En évoquant cette, hum... Nymeria. » fit la brune qui n'avait encore pas décroché un mot, après avoir relu les lignes sur sa feuille. « Oui ? ». Que ce soit elle qui relève le sujet balaya toutes les mauvaises pensées qu'avait fait naître l'acariâtre. « Vous comptez apprendre la métamorphose ? » - « Mais je l'ai déjà apprise voyons. » souris-tu en posant le menton dans la paume de ta main, accoudé à ton genou surélevé de ta jambe sur ta cuisse. Tu omis cependant que tu ne maîtrisais pas encore parfaitement la transformation. Ce n'était qu'une question de temps cependant. « Pourquoi cet animal ? » - « Parce que y a pas meilleur représentant du péché que le chat. En plus du weltpüff, bien sûr. » bien que ce soit à des niveaux différents. « Je vois. ». Une moue déçue se dessina sur ton visage de cette courte conclusion. Tu avais espéré plus. « Maintenant, je souhaiterais que nous abordions des sujets plus techniques. » - « C'est-à-dire ? » - « Avez-vous des allergies quelconques ? ». Tu nias d'un signe de la tête. « Des personnalités avec lesquelles vous ne vous entendez pas ? » - « Non, pas spécialement. ». Tu ne jugeas pas nécessaire de préciser qu'il valait mieux éviter les Anges tout de même. Il fallait, de toute façon, vraiment être con pour avoir l'idée d'associer un Déchu — un Luxurieux qui plus est — avec un ou une Ange.

S'enchaînait une série de questions du même genre, auxquelles tu te contentais de répondre par oui ou par non. Jusqu'à ce qu'enfin on décide de te libérer d'un « Merci bien, nous vous recontacterons une prochaine fois. ». Enfin.
©gotheim pour epicode


Mots 1515
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Aäron Taiji
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Aäron Taiji
Mer 22 Fév 2023, 18:18

[EVENT Février & Mars] - Vous cherchez une colocation ?  Ry9g
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« Je dois vraiment répondre à toutes les questions ? » Aäron était un peu anxieux. Il était venu là parce que la vie de château lui manquait un peu. Basphel était une école particulièrement grande mais il n’avait pas envie d’y rester pour les vacances et la perspective de rentrer chez lui l’ennuyait à bien des égards. « Ce serait mieux. Les questions sont surtout faites pour essayer de comprendre votre personnalité afin de faire la meilleure colocation possible. » « Vous savez… moi, à part écouter ma musique, je ne fais pas grand-chose. » « Quel genre de musique ? » « Huuum… Je n’y connais pas grand-chose en genre mais y a pleins de groupes que j’aime bien. Explosion de la Lune Noire, c’est le dernier que j’ai découvert et il est vraiment top ! Ils ont pris leur nom de la chute de la Lune Noire à Amérintis mais je crois que ça n’a pas trop plu aux habitants de là-bas et qu’ils ne peuvent plus y mettre les pieds. Quelque chose comme ça. » « Amestris, non ? » « Amestris ? » « Oui, la capitale sorcière s’appelle Amestris. » « Ah oui, peut-être. » « Alors… pouvez-vous nous raconter un peu votre vie jusqu’ici ? » « Oui. J’ai vécu avec mon père à l’Antre de la Dame, dans la Mer des Trois Dames. Je ne connais pas ma mère et j’ai un frère. C’est un Orisha. » « Et vous êtes un Alfar, non ? » « Oui voilà. » « Vous n’avez pas la même mère ou vos parents sont de ces deux peuples ? » « On n’a pas la même mère. » « D’accord, et ensuite ? » « Ensuite j’ai été envoyé à Basphel après avoir réussi le test d’entrée. Je suis au département de l’Obsidienne. » « Ah bon ? Vous n’en avez pas l’air pourtant. » Aäron ne sut pas quoi répondre à ça. Après tout, il avait l’air d’être un Alfar, en était un, mais n’avait aucune idée de ce qu’être un véritable Alfar signifiait. Il n’avait d’ailleurs jamais croisé l’un de ses semblables de sa vie. Ils étaient plutôt rares dans l’école apparemment. « Vous diriez que vous venez d’une famille qui se situe où socialement parlant ? » « Comment ça ? » « Pauvre, riche ? » « Plutôt riche je dirais… Mon père possède une île dont je n’ai jamais vu les limites… » « Quelles sont ses sources de revenu ? » « Aucune idée… » « A-t-il a un rôle politique particulier ? » « Je ne sais pas. Tout ce que je sais c’est qu’il adore fabriquer des jeux. Après… l’île n’est pas vraiment à lui mais à sa femme. » « Qui est ? » « Lady Évangéline De Marny. » « Et votre père ? » « Aucune idée. » « Comment ça ? » « Eh bien… Il ne m’a jamais donné son nom… » « Donc vous l’appelez comment ? » « Père. » « Et quand vous devez le désigner ? » « Mon père, j’imagine. » Aäron trouvait ces questions un peu étranges. Néanmoins, elles avaient le mérite de lui faire oublier le fait qu’il n’était pas heureux. « Quelle est votre orientation sexuelle ? » « Hein ? » « Oui, c’est pour éviter de… vous mettre dans une chambre avec un autre homme si jamais vous êtes homosexuel par exemple. Ça peut créer un inconfort chez certaines races. Cela dit, les chambres seront individuelles au maximum. C’est au cas où. » « Je pense aimer les filles, plutôt… » dit-il. « D’accord. Avez-vous déjà eu une petite amie ? » « Non, jamais. » Peut-être était-ce l’une des choses qu’il pourrait mettre en place pour être plus heureux ? Il lui faudrait une fille qui aimât bien Explosion de la Lune Noire… ou au moins Chaos et Mélancolie. « Avant d’arriver à Basphel, aviez vous des animaux de compagnie ? » « Non. » « Vous aimeriez en avoir ? » « Oui pourquoi pas. » « Vous voulez des enfants, plus tard ? » « Je n’y ai pas encore pensé. Pour l’instant, plutôt non… » « Pourquoi donc ? » « Euh… Je ne sais pas, je ne me vois pas avec un enfant. » « Avez-vous un plat ou une boisson préférés ? » « J’aime bien le jus de raisin. Sinon les madeleines, je trouve ça bon… » « Mangez-vous de tout ? De la viande ? » « Je mange surtout ce qu’on me donne mais oui… Je n’ai jamais vraiment réfléchi à ça… » « C’est important pourtant de s’intéresser à la nutrition. » « Si vous le dîtes… » « Est-ce que vous jouez d’un instrument ? » « Non… J’aimerais bien quand même… » « Vous pratiquez une activité physique ? Du sport ? » « Non… Mon père me faisait des parcours mais je n’ai jamais vraiment adhéré à ces derniers. Ils étaient bien trop durs pour moi… J’échouais tout le temps. » « Quels sont vos projets d’avenir ? » Il réfléchit. Dans sa tête, il avait l’impression que tout était vide, que rien ne venait. « Trouver ma sœur peut-être… » « Vous avez une sœur ? Vous n’en avez pas parlé précédemment. » « Oui, je ne l’ai jamais vue… Mon père m’a chargé de la retrouver mais... » « D’accord, je vois. Fumez-vous ? Buvez-vous de l’alcool ? » « Nan mais il paraît que c’est cool et que ça plaît aux filles… C’est le chanteur de Chaos et Mélodie qui l’a dit dans un entretien… » « Certaines filles j’imagine. » Il y eut un silence. « Bien, nous avons fini. Nous vous recontacterons pour la suite si votre profil nous intéresse. »

973 mots



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Lana Kælaria
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Jeu 23 Fév 2023, 09:49



Unknown & titre extrait du poème Le Fond de l’océan de Joseph Autran

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Evénement | Lana



Assise dans un fauteuil, Lana leva le nez vers la porte du bureau. Le matin même, elle avait encore jeté la pile de prospectus qui encombrait son courrier. C’était quotidien. Tous les jours depuis une semaine, elle recevait plusieurs publicités qui vantaient les mérites d’un projet de colocation au sein d’un château. Elle avait fini par regarder ce dont il s’agissait – pas de son propre chef, parce qu’elle détestait accorder ne serait-ce qu’une œillade à ceux qui geignaient et suppliaient. C’était Kiara, qui s’était emparée de l’un des dépliants – qu’elle recevait aussi en abondance –, curieuse de découvrir ce qui se cachait derrière ce harcèlement journalier – car c’était ce dont il s’agissait. Elle l’avait lu en long et en large, s’était extasiée face à pareille occasion, et avait fini par déclarer : « on devrait essayer de passer les auditions ! ». La Kælaria avait rechigné. Elle estimait que, premièrement, il ne fallait pas céder au harcèlement ; deuxièmement, ces imbéciles d’organisateurs auraient pu avoir la délicatesse de leur envoyer autre chose que des prospectus tout faits – ces vulgaires merlus se prenaient un peu trop pour des dauphins à son goût – ; trois, elle n’avait aucune envie de vivre en colocation avec tout un tas de Gælyan puants. Kiara n’avait pas insisté, et la discussion s’était arrêtée là. Seulement, quelques jours plus tard, elles avaient appris qu’une grande partie des élèves de Basphel – ou, du moins, de ceux qu’elles connaissaient – avaient postulé à l’offre de logement. Forte de cette nouvelle, son amie avait doucement ramené le sujet dans leurs conversations.

Lana avait fini par accepter. Ça n’avait rien à voir avec le fait que Susannah, une des seules personnes qu’elle appréciait, avait candidaté. C’était encore moins lié aux participations de son frère et de cet imbécile de Johannês. Moins elle les voyait, mieux elle se portait. Non. La véritable raison était la suivante : derrière cette maudite porte se trouvaient les organisateurs – les harceleurs –, et elle entendait bien leur faire part de son mécontentement. Elle était tellement agacée qu’elle en avait mal au ventre et qu’un pli semblait s’être incrusté pour l’éternité entre ses deux sourcils. Quand quelqu’un sortit du bureau et l’appela, elle se leva et se dirigea vers la pièce, la démarche souple mais ferme. Elle passa devant la personne sans même lui jeter un regard, puis planta ses deux yeux bleus sur son futur interlocuteur. En silence, elle le jaugea, puis s’assit en face de lui. La porte se referma. Les mains jointes sur le bureau, l’homme la détailla. « Lana Kælaria, c’est ça ? » - « Oui. Et j’imagine que vous êtes l’un des organisateurs de cette mascarade ? Vous savez que je pourrais vous faire poursuivre pour harcèlement ? » fit-elle en avançant légèrement son buste vers le bipède, le regard menaçant. Il eut un vague sourire. « Plusieurs participations nous ont convaincu que vous pourriez avoir votre place ici. » - « Lesquelles ? » - « C’est à moi de poser les questions, mademoiselle. » Sous l’effet de l’agacement, le visage de Lana se contracta aussitôt. « Vous avez du mal avec l’autorité ? » - « Non. » trancha-t-elle. « Je vois. Vous vous mettez souvent en colère ? » - « Non. Écoutez, je sais que Susannah Dæloran, Adriæn Kælaria et Johannês Taiji sont venus ici. Est-ce que ce sont eux qui vous ont parlé de moi ? » - « Qu’auraient-ils pu nous dire, à votre avis ? » - « Je n’en sais rien. » mentit-elle. « Que pourriez-vous dire d’eux ? » Elle plissa les yeux, méfiante. Elle n’avait pas envie de répondre, mais il allait sans doute falloir coopérer un minimum. Du bout des lèvres, elle prononça : « Susannah mérite un peu d’estime. » - « Et votre frère et Johannês ? » - « Ce sont des hommes. Et Johannês est un Gælyan. Comme vous. » De son avis, cette réponse se suffisait à elle-même. La vérité était bien différente, mais il n’avait pas besoin de le savoir. L’Ondine croisa les jambes et les bras et releva le menton. « Vous préférez les femmes ? » - « Évidemment. » - « Vous avez une petite amie ? » Lana fronça les sourcils. « Quoi ? Mais non, pas comme ça ! » - « Ah. Vous préférez les hommes, donc ? D’un point de vue sexuel et romantique, je veux dire. » - « Oui. Mais ça ne vous regarde pas. » - « Vous avez déjà eu des relations intimes avec un homme ? » - « Ça ne vous regarde pas. » répéta-t-elle, plus durement, les joues rosies. Elle ne pouvait pas s’empêcher de repenser à ces rêves qu’elle avait faits, et qu’elle revivait encore parfois. « Bien. » - « Qu’est-ce que vous notez ? » - « Vos réponses. Est-ce que vous êtes bien intégrée, à Basphel ? » - « Oui. On s’est inscrites aux sélections des Puff Puff Gueurles, avec une amie. » précisa-t-elle, avant de le regretter aussitôt. « Quelle amie ? » - « Kiara Jalæhryamoe. » - « Diriez-vous qu’elle et Susannah sont vos plus proches amies ? » - « Hum. » - « Vous avez des passions ? » Elle le scruta. Mieux valait ne pas parler du sang. « La musique. » - « Un animal ? » - « Non. » - « Un esclave ? » - « Quoi ? Je ne suis pas une de ces dégénérées de Sorcières. » feula-t-elle entre ses dents. « Est-ce que vous ronflez ? » - « Bien sûr que non ! » Outrée, elle darda sur lui un regard mauvais. « Vos questions sont toutes plus étranges les unes que les autres ! Tout ça n’a aucun sens. » D’une voix calme, égale, il annonça sans ciller : « Elles sont simplement là pour vous évaluer, afin d’organiser la meilleure colocation possible. Mais ne vous emportez pas : nous avons terminé. » - « J’espère bien. » Elle se leva d’un bond. Alors qu’elle pivotait pour partir, elle entendit : « Vous avez vos règles. » Aussitôt piquée au vif, l’Ondine fit volte-face, le regard noir. « Quoi ? Mais vous vous prenez pour qui ? Ça ne v- » - « Ce n’était pas une question. » Lana suivit son regard : elle baissa les yeux sur sa chaise et devint aussi cramoisie que la tache qui s’y trouvait.



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Vous cherchez une colocation ?



Assis bien droit dans le fond de sa chaise, les jambes croisées élégamment, Lorcán promena un regard poliment intéressé sur ses examinateurs. Le soleil qui rentrait en flots lumineux par les larges fenêtres faisait davantage ressortir le grain indigo de sa peau. Ce matin en particulier, il avait prit un soin maniaque à sa tenue. Les occasions étaient rares de délaisser l'uniforme exécré pour courtiser sa passion pour les belles choses, le grand jeu était de mise. Une chemise ivoire brodée de motifs verts discrets, élargie aux épaules et aux poignets s'évasait sur son torse en un audacieux décolleté. Un pendentif familial reposait sur ses clavicules, une gemme argentée à peine plus grosse qu'un ongle qui tranchait sur sa peau sombre. Il fit passer quelques boucles rebelles derrière son oreille pour exhiber les fins anneaux d'or s'alignant du lobe jusqu'à la pointe effilée, certains reliés entre eux par une chaîne également en or.

« Bonjour Monsieur Belvarrian - Eraishah. Cela vous ennuie si nous vous appelons par votre prénom, pour plus de praticité pendant notre entretien ? » Ignorer le précieux sang qui lui conférait sa noblesse ? L'idée fit crisper son petit doigt sur son pantalon en soie violine. Un sourire aimable qui ne monta pas jusqu'à ses yeux réorienta la commissure de ses lèvres. « Pas du tout. » Susurra-t-il. « Alors Lorcán, pourquoi vouloir intégrer le Château au Clair de Lune ? » Son sourcil se haussa imperceptiblement. Est-ce que ce n'était pas évident simplement en le regardant ? Il était taillé pour la vie en château comme un diamant l'est pour souligner la beauté d'un être. Il s'employa à demeurer complaisant. Il perdait difficilement son sang-froid car ses attentes envers les autres frôlaient le sol en règle générale. Leur bêtise était accueillie avec ravissement. « C'est un très beau château. » À questions évidentes, réponses évidentes. « Vous n'y serez pas seul. C'est un problème ? » « Qu'est-ce que vous entendez par problème ? » Demanda-t-il d'un ton candide. Les autres n'avaient jamais été un problème pour l'Alfar. Au contraire, il aimait la proximité, se servir d'eux. Ils étaient une source illimitée de divertissement, surtout les plus crédules. La solitude n'avait rien d'attrayant, il la cédait volontiers aux tristes choses dépressives qui hantaient l'école en pensant que leur vie était une tragédie. La sienne serait une symphonie glorieuse. Un jour.

« Vous diriez que vous êtes plutôt sociable ? » « Tout à fait, oui. Je m'entends bien avec à peu près tout le monde. » Confirma-t-il joyeusement. L'un des examinateurs ne parut pas convaincu, et Lorcán en comprit la raison juste après. « C'est assez rare de voir un Alfar loin des siens. » Il sourit. « Quelle est votre question ? » « Votre peuple n'aime guère se mélanger aux autres. Ils ont des idées très arrêtées sur ceux qui ne sont pas les leurs, non ? » Lorcán s'installa plus confortablement sur sa chaise, un air perpétuellement amusé dans le fond de ses yeux noisette. « Et vous en concluez ? » « Que vos relations peuvent être épineuses avec ceux qui ne sont pas de votre race. » « Allons, qui se fait des idées arrêtées sur l'autre maintenant ? » « Ce n'est pas le cas ? » « Non. » Son sourire s'élargit. « Je viens de Basphel, vous savez. On nous apprend la tolérance là-bas. J'apprend beaucoup autant auprès de mes camarades qu'auprès des professeurs. » « Vous avez beaucoup d'amis dans ce cas ? » « Oh oui. » Assura-t-il, une envie de rire croissant en lui. Des sous-fifres aurait été plus exact. Il fallait bien des marches pour monter au sommet. Il aimait à penser que plus ils étaient médiocres autour de lui, plus ils magnifiaient son aura, un paon dans un poulailler.

« Vous êtes en couple ? » « En ce moment, non. Il y a cette fille, dans le club d'escrime, qui me fait de l'oeil mais je crois qu'elle n'est finalement pas très réceptive à mes avances. » Confia-t-il sans avoir l'air d'en être véritablement attristé. Elle s'était révélé un peu trop perspicace à son sujet. « Vous êtes davantage attiré par les femmes ? » « Non. J'aime les hommes aussi. J'aime tout le monde et ce serait dommage de me fermer aux opportunités. » « Et vous avez une sexualité active ? » « Evidemment. La puberté a été plutôt rapide chez moi, je n'ai pas vu de raisons de me restreindre. Il n'y a pas de mal à se faire du bien. »

« Vous faites d'autres activités en dehors de l'escrime ? » « Non. Mais je suis de nature curieuse donc j'irai probablement intégrer d'autres associations. » « Telles que ? » « Il y en a une dont j'ai entendu parler récemment, qui cherche à mettre en couple les élèves, l'AAAP, soit l'Association pour l'Avenir Amoureux des Puissants. Ça a l'air amusant. En ce moment, ils organisent ce qu'ils appellent le speed-dating. J'ignore leurs critères de décision mais ils associent deux personnes ensemble pendant un temps limité. » « Vous allez y participer ? » « Ça va de soi. » « D'autres centres d'intérêt ? » « La danse, le yoga et les vêtements. Il me semble qu'il y a un club de couture mais... J'ai des goûts plus luxueux, vous comprenez. » Il n'allait quand même pas se balader dans les couloirs avec les vilains pulls qu'ils confectionnaient, il savait se respecter. De plus, il préférait porter des pièces de créateur plutôt que les confectionner. « Et vous avez les moyens de satisfaire vos goûts de luxe ? » « Ma famille est fortunée. » « Dernières questions, quelles sont vos habitudes alimentaires ? Vous suivez un régime particulier ? » « J'ai un régime très strict, en effet. Je mange peu de viande, pour des raisons de santé, et je fais très attention à ma ligne. Je jeûne souvent. J'aimerai être mannequin un jour. » « Vous buvez ou fumez ? » « Cela peut arriver, mais je n'en fais pas mon quotidien. » « Quelles sont vos habitudes de sommeil ? » « Rien à signaler. » « Il y a des choses que vous n'aimez pas ? » « Pas que je sache, non. » Mentit-il.

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