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Asopọ Mimọ

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Partenaire - Solo
Intrigue - Mariage de Mancinia Leenhardt et de Neah Katzuta

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Paupières closes, Mancinia se laissait bercer quelques instants par la douce fragrance qui embaumait l'air. Une odeur de lys. Dégagée par les vapeurs de l'eau chaude dans laquelle reposait son corps, elle l'aidait à faire le vide dans son esprit et à entrer plus aisément en communication avec les Aetheri. L'Ìwẹnumọ voulait que l'on s'attire les bonnes grâces de ceux qui bénissaient les unions pour avoir un mariage heureux, des serments de fidélité et de protection inviolables, ainsi qu'une vaste descendance. L'Humaine eu un petit rire. Ësse'Aellun ne la maudirait pas après l'avoir désignée comme Prophétesse, n'est-ce pas ? Elle bénissait des femmes enceintes en Son Nom et avait permis, elle l'espérait, à une Déchue de pouvoir redonner la vie au travers de son Don. Son esprit n'était pas le plus éthéré et elle calculait parfois l'impact qu'une de ses actions aurait sur sa réputation, mais la sincérité dans ses gestes était souvent motivée par son empathie. Sans doute que sa nature raciale et son vécu la mettait plus aisément à la place de ceux qui n'avaient rien. Une main dans ses cheveux humides, elle songeait tout autant que ne rien posséder et obtenir une chose par chance pouvait générer un cercle vicieux ; son statut de Marquise lui avait donné l'impulsion et l'envie de s'asseoir sur le Trône des Humains. C'est sans doute pour cette raison qu'elle ne devait pas être mauvaise. Elle se devait d'avoir un chemin parfait pour obtenir ce qu'elle désirait de ses propres mains.

En demander à outrance aux Dieux pouvait faire en sorte que ces derniers se lassent de vous et ne se détourne définitivement. Isahora avait été généreuse en mettant Neah sur sa route, Dubheasa avait permis à leur Lien d'être le plus pur des Serments, quant à Ësse'Aellun lui avait confié Sif, ainsi que ses autres enfants. Comment pouvait-elle ... leur demander plus ? Il y aurait des conséquences, en étant plus présente sur la scène religieuse, par exemple, puisqu'elle n'était pas idiote au point de croire qu'ils l'aimaient. C'était une relation de donnant-donnant. Ils se voulaient généreux dans leurs choix la concernant et, en échange, ils usaient d'elle pour faire entendre leur Parole. Ce n'était pas une mauvaise affaire ... surtout si des Aetheri comme Väaramar, Hel'dra et Izanami se mettaient également à lui accorder de l'intérêt. Non, elle n'allait rien leur demander, seulement les remercier de ce qu'ils avaient déjà fait. Seuls les mariés étaient en mesure de faire en sorte que leur vie soit heureuse et que la confiance domine le couple ; ce n'était pas ce qui l'inquiétait. Mancinia avait trouvé sa cérémonie sur Koelyë plus qu'enchanteresse, un avant-goût du moment où Neah deviendrait son mari. Son Roi. Sous ses doigts, aux abords de sa nuque, elle ressenti le Qirān, désormais renoué à son cou, tout en détenant une bague de fiançailles. Neah lui avait fait des promesses de mariage plus que romantiques. Comment pouvait-on dire non à pareil homme ?

Bon sang ... Maintenant que la nuit était tombée, elle en prenait conscience.

Demain, aux yeux de tous, ils seraient officiellement unis.

Ses émotions n'en étaient que plus vives et intenses que la surprise et le bonheur de leur première union. Demain ... elle serait Madame Katzuta.

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Cela lui faisait tellement étrange de se retrouver dans un espace qui ne serait pas troublé par des événements parasites. Neah ne s'était pas retrouvé seul avec lui-même depuis longtemps, puisqu'il avait des charges inhérentes à son rang et qu'il avait toujours quelque chose à faire ; aujourd'hui, il n'en était rien ... eh bien, la sensation de vide semblait aussi agréable que pesante. Dans cette chambre, il avait surtout eu de longs moments de lecture, Mancinia lui ayant conseillé quelques ouvrages dans ses goûts. Il avait aussi essayé de réciter son discours, mais les préparations en avance d'une telle chose lui paraissaient sans sincérité. Il improviserait.

Au milieu de cette lecture, maintenant que le soleil déclinait, l'idée que Mancinia serait sa femme dès demain dominait ses pensées. Sa seule hâte était de la voir dans sa robe de mariée. Certes, il l'avait vu vêtue d'une telle tenue durant leur mariage sur Koelyë, mais celui-ci serait celui qu'il avait décidé ensemble. Sa tenue ... serait son choix. Et elle serait absolument divine, il en était certain ! Même Velouria serait d'un éclat moindre en comparaison de sa femme. Elle était si ... Elle avait ce truc, quoi ! Vers le milieu de la matinée, les Gardiens Azurés s'étaient d'avance souhaiter un excellent repos et elle l'avait quitté avec un sourire étincelant sur le visage, avec cette irrépressible envie d'être au lendemain. Il avait tellement de chance ... Il devait tout faire pour être à la hauteur de son épouse. Surtout ... Pour leur première nuit en tant que mariés.

... Lui aussi, il aurait du mal à trouver le repos.

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Dans les hauteurs du bâtiment où ils se situaient, dissimulée aux yeux de tous par un jali sur lequel reposait sa main, Mancinia appréciait la discrétion de sa vision d'ensemble. S'ils devaient la savoir présente, ils ne pouvaient la distinguer, tandis que son regard observait son fiancé, sourire aux lèvres. Il était radieux. Le Ja fun Igbeyawo semblait lui convenir et il aurait été dommage de se priver des traditions ; ils avaient beau savoir tout l'un de l'autre, ils aimaient encore observer au-delà des choses. Lorsque Neah s'écartait de ses Épheutrie pour disparaître à l'ombre de l'intérieur, l'Humaine compris que l'heure était venue pour elle de s'apprêter. Apaisée, elle avait bien mieux dormi qu'escompté, en dépit de l'anxiété inhérente de ses Nympheutria qui se sentait au travers des murs. Pourquoi étaient-elles plus anxieuses que la mariée ? Cette idée lui arrachait un rire tandis qu'elle délaissait son vêtement de chambre en soie, avant de se vêtir de vêtements qui serait rapidement enlevé cette nuit. Ça, c'était une promesse, la virginité de Neah était à elle ! Résolue, l'Humaine achevait ses préparations avant l'entrée de celles qui l'aiderait à se préparer. L'Humaine n'avait pas cette habitude d'être ainsi encerclée pour son soin personnel, mais elle allait devoir subir cette préparation.

— Je suis tellement heureuse que vous soyez avec moi.

Évidemment, elle n'avait pas conviée toutes les personnes qui lui étaient proches. Elles étaient peu à avoir le privilège de la voir et de la vêtir en cette matinée particulière. D'ailleurs, ce fût si long que l'idée d'être aspirée dans un trou temporel lui donnait bien envie ...

— Tu es splendide, Mancinia.

Ce murmure, émis de la bouche Monika, démontrait l'admiration de la Camériste à son encontre, tandis que celle-ci achevait de brosser ses longues boucles brunes. Lancinia semblait du même avis.

— Éblouissante même.
— Merci.

C'était terminé. Dès l'instant où Monika avait conclu sa coiffure, c'était terminé. Elle le réalisait à peine.

— Nous allons dans la salle attenante. Nous reviendrons te chercher le moment venu !

Assise devant sa coiffeuse, muette, Mancinia se laissait aller un instant, avant de se redresser et de parcourir la distance vers son miroir sur pieds. Ses cheveux étaient rehaussés en un chignon tressé, retenu avec un bijou d'argent en forme de papillon. Son allure lui paraissait presque irréelle, était-ce ... elle ? Dentelles, voiles et parures dessinaient une robe élégante, épousant ses courbes. Jamais Mancinia ne s'était sentie aussi belle.

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— Merci pour ce beau combat.

Ce n'en était pas vraiment un, représenté par quelques passes avec des camarades, mais le Capitaine trouvait les aptitudes de Maximilien particulièrement remarquables. Il avait certainement ressenti son habitude devant les techniques employées par les Humains, mais cela ne rendait que plus éclatantes ses capacités.

— Vous avez vraiment une excellente maîtrise, Monsieur Eraël. Ou puis-je vous appeler Maximilien ?
— Oh ... On l'appelle même Maxoû dans le milieu, tu sais ?

Shapûr observait en souriant le concerné, avant que ce dernier n'approuve en le nommant Shapoûnet. Toute cette légèreté lui prodiguait un bien fou.

— C'est dommage que le Capitaine Yüerell ne soit pas venu.
— Il a été retenu par ses nouvelles fonctions.

Une manière polie de décliner une célébration dont il se moquait éperdument, comme une majeure partie de ses invités. Hélas, vu le statut de Mancinia, il avait été presque impossible d'envisager une cérémonie dans la plus stricte intimité, à défaut, cela permettrait de montrer leur intérêt pour leurs partenaires.

— Je crois qu'il est heure, Neah.
— Bien, dans ce cas ... Je vous laisse pour l'instant. Nous nous reverrons à la cérémonie.

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— Mancinia.

À l'entende de son nom, la concernée se retournait vivement.

— Reine !
— Félicitations pour ton mariage.

Son sourire était ensorcelant, d'autant plus qu'elle avait tronqué son habituelle tenue noire au profit d'un ensemble beige, recouvert d'une cape d'un rouge pastel aux manches longues, agrémentée de rameaux d'or sur le devant. Cela lui enlevait cet air nonchalant et austère. Mancinia devait faire un effort pour ne pas que des larmes coules et ne ruine le travail de son amie sur son maquillage.

— Pourquoi es-tu si émue ?
— Avoir une Aether à mon mariage, c'est ... !

Neah n'avait pas été muet sur sa nature, mais cela ne la surprenait pas. Il était conscient que son Humaine avait un statut plus que particulier à ses yeux. Cela lui servait avant tout de mise en garde.

— Que serait ton mariage sans ma présence, Mancinia ? nasilla-t-elle en posant ses deux mains sur ses hanches. Isahora est même à deux doigt de réaliser une célébration divine tellement elle est ravie que vous vous mariez enfin !
— Je ... C'est ... !

Les mots lui manquaient, même si elle comprenait l'humour derrière ses mots. Sous son apparente maîtrise, elle demeurait une croyante. Elle avait vu le Divin dans le Temple de Drejtësi, puis sur le Continent du Matin Calme, la liste de son vécu à leur contact était longue ... Elle avait également porté l'étendard des Aetheri contre Sympan au combat, alors comment pourrait-elle nier leur existence ?

— Vous serez heureux, Mancinia. Tu dois être heureuse.
— Je le serais !

Une conviction inébranlable se lisait dans ses yeux.

— Je n'ai pas de présent digne de ce nom pour toi.
— Votre présence est un honneur !

Pourquoi était-elle aussi sincère à son encontre ? Tout l'opposé de son mari, qui n'était que méfiance et insolence sous son apparente discipline. Au moins, les conversations étaient plus agréables.

— Je te sais sincère et sérieuse dans tes actions, c'est pourquoi tu es sous ma Protection. Tu es dévouée à la Cause des Humains, ainsi que celle des Anges, il est donc naturel de t'accorder une Bénédiction.

Mancinia avait été touchée, heureuse, enchantée, presque à deux doigts d'exploser de bonheur en écoutant Izanami lui dire ouvertement qu'elle lui accordait sa confiance, mais cet élan avait été tranché net par la suite.

— Une ... Une Bénédiction ?
— Exact. Je t'accorde une faveur. Ce n'est pas tout le monde qui peut se vanter d'avoir obtenu une telle chance auprès d'une divinité, pas vrai ?
— ... !

Comment pouvait-elle répondre à une telle opportunité ? Que pouvait-elle demander ? Il devait bien y avoir quelque chose de désirable au-delà de tout, n'est-ce pas ? Pourquoi ne pas s'en servir pour son peuple ... ? Cette interrogation lui retournait autant le cerveau que l'estomac ; elle en oubliait presque son mariage.

— Tu n'es pas obligée de me donner ta réponse immédiatement. Réfléchis-y et demande-là moi le moment venu. Toutefois, prudente ... Je n'empiète pas sur le terrain des autres.

Son sous-entendu était très clair, Mancinia serrait néanmoins le poing, décidée.

— Je prendrais ma décision avec soin.

Reine n'en attendait pas moins d'une autre version d'elle-même.

— Très bien ! Je vais te laisser entre de bonnes mains, à présent. J'assisterais à votre cérémonie, alors ne t'inquiètes de rien. Tout se passera bien.

Et d'un battement de cils, Reine s'était volatilisée, laissant Mancinia avec le coeur totalement chambardé.

Post I - 1970 mots

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Asopọ Mimọ

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D'un coup de main habitué, Neah boutonnait sa veste en s'observant distraitement dans le miroir. Sa nervosité n'était rien en comparaison de la félicité qu'il ressentait. C'était lui qui s'était moqué du temps que leur union prenait à prendre forme, lui qui était heureux d'être avec elle sans une bague unissant leur serment, sans doute avait-il même été égoïste en ignorant aussi ouvertement la volonté de Mancinia. C'était peut-être la raison pour laquelle les Aetheri l'avait puni ... mais avoir pris le risque de la perdre aussi stupidement l'avait motivé à ne plus laisser les appréhensions s'installer. En décidant d'ignorer les recommandations de la Prêtresse, l'Ange avait redemandé sa main au milieu du Fessetival, avant de renouer un Qirān à son cou à leur retour. Et, maintenant, elle serait sa femme. Sa Reine. Plus que sur Koelyë, elle le serait sur les Terres de Sympan, aux yeux de tous. Que de chemin parcouru, n'est-ce pas ? Sa rencontre avec Mancinia avait eu lieu il y a des années. Presque vingt ans, en ce qui le concerne. Il l'avait côtoyé, soutenue et aider, ceci allant également dans l'autre sens. Ils s'étaient disputés, déchirés, combattu sur des fronts différents ... Ce sommeil d'une décennie l'avait dévasté, y repenser lui arrachait un frisson. Jamais il n'aurait osé espérer que dès son éveil, elle se confesserait à lui. Ça avait été si ... simple. Neah n'avait pas tardé à lui demander sa main. Sans doute s'était-il précipité, à ce moment-là, mais il était évident pour eux qu'il n'y avait pas d'avenir possible sans que l'autre n'en fasse partie.

Ces années ne représentaient rien dans la vie d'un Ange, alors que l'Humaine poursuivait son vieillissement, même si l'un et l'autre, inconsciemment, savait qu'elle ne subissait plus les affres du temps, comme nombre d'Humains qui semblaient avoir été Béni des Dieux d'une meilleure longévité. Tant mieux, Neah pourrait ainsi profiter plus longtemps de sa présence. Il attendait le moment pour apparaître, celui où il pourrait prendre sa main et émettre ses voeux, mais seul dans cet endroit, les souvenirs remontaient à la surface. Toutes ces rencontres, leur décision quant à vouloir des enfants des Cieux, puis les suivants. Des enfants, à eux ... Neah mis sa main contre son front.

— Tu es nerveux ?

Cette voix ne laissait aucun doute. Cette taquinerie non plus, d'un timbre équivalent à celui de son aimée. Mais à l'instar de ceux qui prenaient son apparence et qui ne pouvaient tromper Mancinia, l'inverse était tout aussi véridique. Entre lui et la sortie se trouvait un paravent, où il avait pu se changer en toute intimité, même si quelqu'un rentrait dans cette modeste chambre. En se décalant de son endroit pour aller en direction de l'Aether qu'il observait d'un regard détaché.

— Ce serait mentir de dire que votre visite me surprend.
— En effet, je me devais de venir ! Félicitations pour ton mariage, Neah.
— ... Je vous remercie, Izanami.

Que pouvait-il dire d'autre ? Il n'avait pas envie de s'énerver contre celle qu'il trouvait sans-gêne, d'ailleurs, il était surprenant que le silence s'éternise. Et qu'est-ce que c'était que ce regard, attendri et nostalgique ? Ça le mettait assez mal à l'aise.

— On dirait que vous avez vu un fantôme.
— Ah ... Tu me rappelles des souvenirs.
— Parce que je ressemble à votre mari ?

En vérité, Neah avait dit cela en ricanant, puisque cela n'avait aucun sens, mais vu la mine interloquée devant lui, il se demandait s'il n'avait pas tapé juste.

— Alors ... non, se mit-elle à répondre en riant nerveusement. Tu es simplement le portrait craché de mon petit-fils.
— ... Oh.

Ce n'était pas une révélation à laquelle il s'attendait.

— J'ignorai que vous aviez une descendance.
— Tous les Dieux ont une descendance, Neah. Mithra, Ihsan, Idril et Sif ne sont-ils pas enfants de Dieux ?
— Non, ce sont les miens.

Son aplomb devant une présence divine le soufflait lui-même, mais il n'était pas question que l'on s'amuse à déclamé que ses enfants étaient les fils de l'un, les filles de l'autre ... Non. Ils avaient été des Feriel, ce sont désormais des Katzuta. Néanmoins, dans les noms qu'avait déclamés Izanami, l'un d'entre eux le déstabilisait.

— Attendez ... Mithra ?

Ihsan et Idril étaient des Enfants des Cieux, dits Enfants de Väaramar. Sif était présentée comme une Enfant d'Ësse'Aellun, enlevée à des parents immoraux par l'Aether pour les confier aux mains de ses Prophètes. Mais ... Son aînée ?

— Tu ne savais pas ? l'interrogea-t-elle. Elle n'a pas de parents. Elle est de ceux nés des volontés d'Edel et de Drejtësi au cours de la Guerre des Dieux. Et Drejtësi ...
— ... a mis Mithra sur la route de Mancinia.

Celle qui avait disparu du Trône de la Justice avait certainement fait des choses que l'on découvrirait dans bien des années. Neah semblait touché de cette attention, expliquant la raison pour laquelle Mancinia s'était attachée à l'enfant ... celle qui s'était endormie en étant dans ses bras. Il existait des liens indestructibles, n'est-ce pas ?

— Cela ne change rien à ce que j'ai dit.
— Et tu as raison, l'Amour ne se limite pas aux liens du sang.

Elle le savait mieux que quiconque pour avoir été dans une situation similaire. Izanami lui sourit doucement avant de s'avancer vers lui.

— Je sais que tu n'as que peu de temps, alors ma venue sera brève. Je voulais t'offrir quelque chose.

Neah reconnaissait aisément les courbes de son cadeau, situé en lévitation au-dessus de sa main ; un Poignard Subtil. Une arme très précieuse, presque légendaire, dont il n'avait attendu parler que dans les livres pour ses capacités stupéfiantes. Et ses quelques inconvénients. L'Ange, après un instant d'hésitation, le prit dans la sienne. Ce fût immédiat. Une voix d'homme, qu'il reconnut aisément et qui manquait de l'étouffer.

Arrière, maroufle ! Arrière, pendard ! Comment de vos sales mains osez-vous toucher mon séant !
— ... C'est l'arme que vous m'aviez promis ?
— N'exagères pas, Neah, s'amusa-t-elle. Elle viendra à toi le moment venu. En attendant, amuse-toi bien durant ton mariage.

Et ... elle avait disparue. Évidemment.

Diablerie, l'on m'abandonne aux mains d'un impotent ! Qui es-tu donc, malandrin ?!
Capitaine de l'Armée Céleste, Neah Katzuta.
Ca ... Capitaine ? Oh, non ... Je me confonds en milliers d'excuses, messire. Je ne m'attendais pas à un rang aussi prestigieux pour accueillir mes humbles aptitudes ! Je ... Je n'ai plus de nom ! Seul mon porteur peut me l'offrir, s'il vous sied de m'en confier un !

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Monika et Lancinia étaient nerveuses ; l'une discutait avec les autres invitées, comme sa cousine, l'autre avec les témoins pour s'organiser concernant la suite. Chacun des mariés étaient prêts et l'heure serait bientôt venue de se rendre au lieu de la cérémonie. Elles étaient celles qui se chargeaient des derniers ajustements avant celle-ci et autant dire qu'elles ne désiraient pas être dans l'erreur. Heureusement, tout le monde essayait de rendre ce jour grandiose, ce qui faisait redescendre la pression.

— Ça ne devrait plus tarder, maintenant.

En relevant les yeux d'Helsinki vers Monika, l'Humaine voyait l'appréhension dans les yeux de la Magicienne. Elles se connaissaient au travers des paroles de Mancinia, mais elles ne s'étaient rencontrées que récemment, en vue de l'organisation. Elle semblait troublée de sa présence, mais c'était compréhensible, puisqu'elle se présentait comme la cousine de la Prophétesse, à la ressemblance troublante.

— J'espère que nous avons assez d'assortiments. Ça n'a pas été évident de préparer une telle quantité ...

Lors de leur arrivée, chacun des invités se voyait offrir un assortiment de sept herbes et épices pour se prémunir contre le mauvais sort : des graines de pavot, du riz sauvage, de l'angelica, du sel, des graines de nigelle, du thé noir et de l'encens, mélangé ensemble. Ce sont normalement les mariés qui les offraient, mais cela n'était pas possible aujourd'hui. Il y avait trop de monde. L'avantage est que ces derniers étaient dans un sachet qui se glissait facilement dans une poche, ou se nouait autour du cou. Il y avait autre chose qui inquiétait Lancinia.

— Tout va bien, Érina ? l'interrogeait l'Humaine. Tu as l'air pâle, tu veux quelque chose à boire ?
— Oh, je ... Non ! Non ... Tout va bien. Je suis nerveuse pour Mancinia ... Ce doit être si stressant !

L'Ange n'était pas pleinement sincère, cela se ressentait dans sa voix, mais il n'était pas de bon ton d'insister. En vérité, elle avait vu quelque chose qui ne cessait de la troubler, mais ce n'était pas aujourd'hui que sa réponse lui serait donnée ...

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Mancinia n'était pas remise de la venue d'Izanami. Elle lui avait même promis une faveur, à user selon son bon vouloir, avec une condition qu'elle devrait prendre en compte au moment de son choix. C'était non seulement un honneur, mais également une chance. Lorsque quelqu'un entrait dans sa chambre, elle parut d'abord surprise d'y voir sa mère, Sylvia, ainsi que Suna, sa belle-mère. Elle en avait presque oubliée son mariage !

— Ma fille ... Je ne peux te voir, mais je sais que tu es magnifique.

Comment ne pas être touché par ses mots ?

— Je ... te promets ... Je te rendrais la vue, maman.
— Tu as une fille noble de coeur et d'esprit, Sylvia.
— Oui, j'ai beaucoup de chance.

Pour beaucoup, les paroles de la Dame à la Lampe se voulaient sincères, mais demeuraient purement utopiques. Que ce soit pour sa mère ou pour Neah, elle avait bien l'intention de rendre une telle chose réelle.

— Je n'en reviens pas que tu épouses mon fils, Mancinia, reprit l'Ange. Je n'ai pas à me plaindre, en tant que mère, je suis ravie que ce soit toi !
— Merci ! Je prendrais soin de Neah !

Parce qu'elle l'aimait plus que tout au monde.

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Je suis bien heureux d'être à votre côté pour un événement aussi chatoyant !
Il semblerait que soit dans de meilleures dispositions que tout à l'heure.
Oh ... Je ... Messire Katzuta ! Je m'en vais rougir de honte !
— Neah !

Le Capitaine était perdu entre deux pensées et avait à peine entendu l'ouverture de la porte.

— Papa, sourit-il, avant de se reprendre. Monsieur Leenhardt.

Entre Neah et l'homme, une certaine tension existait. Tout d'abord, ce dernier avait disparu plusieurs années, pour une raison qu'il n'avait pas révélée, laissant Mancinia et Sylvia dans une situation auquel lui-même ne pourrait jamais laisser sa Famille. Quant à leur rencontre, elle ne s'était pas bien déroulée non plus. Sous couvent de vouloir empêcher les deux Liés de gâcher leur vie, il avait passé son temps à rabaisser l'Ange, insultant presque l'Humaine pour tester sa patience, ses réactions ... Neah avait sauté presque pieds joints dans son piège en le chassant, avant de découvrir son identité. Il avait tant changé physiquement, que même en possession des souvenirs de Mancinia, il ne l'avait pas reconnu. L'air mécontent de son interlocuteur lui donnait raison ; allait-il essayer de retenir sa fille ?

— Pourquoi Mancinia appelle Mitsuya par son nom et toi, tu ne m'appelles pas par le mien ?
— Vous ne m'en aviez pas laisser la possibilité, Daniel.
— Voilà qui est mieux !

Bon, peut-être pas, finalement.

— Je suis tellement heureux pour toi, mon fils, reprit Mitsuya en mettant ses mains sur ses épaules. Tu te maries, enfin !
— Pourquoi ai-je l'impression que c'est un reproche ?
— Parce que cela fait longtemps que tu es en couple avec Mancinia. Cela nous inquiétait, ta mère et moi, on craignait que des peurs irrationnelles ne te stoppent.
— Des peurs irrationnelles ? répétait-il, confus.
— Oui, d'ailleurs, si tu as besoin de conseils à ce propos ... Nous sommes là !

Neah comprit où il voulait en venir et se crispait en souriant, essayant d'éviter d'exploser de rire. Aetheri ... Si les deux parents savaient ce qu'il se passait certaines nuits entre l'Ange et son Humaine, comment réagiraient-ils ?

— C'est si curieux de voir des Anges décomplexés sur ce sujet, dit Daniel en mettant ses mains dans ses poches.
— J'étais Magicien auparavant, même si je n'ai connu que Suna !
— Papa ... ! dit Neah en soupirant d'un rire. Devant le père de la mariée, tout de même.
— Oh, cela ne me gêne pas, répliqua le concerné en haussant les épaules. Mancinia est une adulte maintenant, elle a accompli tout son parcours de vie en étant seule, même si elle pouvait compter sur le soutien indéfectible de ses parents. Je sais qu'elle a fait le bon choix quant à son mari, mais, en tant que père ...

Il sourit, levant son doigt entre eux, en signe de minuscule menace.

— Si tu fais le moindre mal à ma fille, Neah ... Je te colle une raclée.

Post II - 2115 mots

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Asopọ Mimọ

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Même si Sylvia et Suna étaient désormais sorties, Mancinia n'était pas remise de la venue d'Izanami. Elle lui avait même promis une faveur, à user selon son bon vouloir, avec une condition qu'elle devrait prendre en compte au moment de son choix. C'était non seulement un honneur, mais également une chance inouïe. Tout semblait réellement parfait. L'était-ce ? Bien sûr ... L'homme qu'elle aimait prenait sa main aujourd'hui.

— Hey, tu comptes m'ignorer encore longtemps ?!

Comment ne pas tourner le visage vers la nouvelle venue, relativement surprenante, à la voix particulièrement agaçante ? ... ou peut-être pas. Lálbabhis ne manquait jamais ses entrées, surtout au moment où elle s'y attendait le moins. Son Archontesse passait une main dans ses cheveux pour les repousser en arrière, se dévoilant ainsi dans son insolente nudité. L'Humaine se trouvait vraiment pas mal au niveau physique, mais la poitrine tétonnière et les formes parfaites de l'Élue d'Isemli devait la rendre infernale aux yeux de toutes les femmes. Comme depuis leur rencontre initiale, Mancinia était ravie d'être l'unique personne à distinguer ses traits dans son champ de vision ; son indécence en aurait choqué plus d'un.

— Je ne suis pas dispensée ? demanda-t-elle avec un sourire.
— Absolument pas ! Tu me dois le respect et me servir dignement !

Son regard courroucé la regardait de bas en haut, indignée.

— Et puis, c'est quoi cette tenue dégoûtante ?! Il y a énormément de couches inutiles qui dissimulent ce beau corps ! Comment comptes-tu tenir ta promesse de répandre un Amour Sauvage là-dedans ?! Allez, enlève-moi tout ça !
— C'est-à-dire ...
— Foutus êtres humains, incapables de connecter plus de deux neurones !
— Que je me marie aujourd'hui.

Lálbabhis s'interrompit dans son élan dramatique, presque insultant, pour la regarder en biais comme si elle venait de réaliser une performance ridicule, avant de croiser les bras.

— Te marier ? Pour quoi faire ?
— Eh bien ... Pour l'Amour Sauvage.

Son ton était si candide et naturel qu'un connaisseur penserait l'Humaine insultait son Archontesse d'idiote. C'était le cas.

— Est-ce que les gens vont regarder ?
— Non.
— Alors ça ne sert à rien !
— Mais si tout le monde voit l'Amour Sauvage, personne ne voudra l'expérimenter, Lálbabhis ! protestait Mancinia dans une prestation d'actrice exceptionnelle. Lorsque ma nuit de noces sera passée, je pourrais répandre de véridiques rumeurs ! Et comme tout le monde voudra imiter la noble Prophétesse Leenhardt, désormais ensauvagée par l'Amour de son Ange, autant dire que de nombreux enfants naitront ses prochains mois !

D'abord bouche bée, Lálbabhis semblait avoir perdu un certain degré de conscience quant à ses propos. La mariée se demandait si celle-ci allait croire sincèrement son discours.

— C'est du génie !
— N'est-ce pas ?

Bingo ! C'était gagné ! Elle allait ainsi la laisser tranquille pour quelques temps, à nouveau.

— Bien ! Je te fais confiance, l'Humaine ! Je m'en vais voir mes frères et soeurs ... Et je m'assurerais aussi que tu tiennes parole !
— C'est promis !

Malgré son large sourire ravi, donnant l'illusion que la Bénédiction d'Isemli la comblait, intérieurement ... Nom d'un Aether ... Est-ce qu'en plus de son mariage, une autre cérémonie allait se dérouler sous son nez ? Cela promettait de créer des étincelles, en espérant qu'ils n'eussent pas l'idée d'un nouveau défi ... Mancinia avait découvert qu'elle ne pouvait ni entendre ni voir les autres Archontes. C'était toujours amusant de voir Lálbabhis se mettre à parler toute seule, même si le contenu de la conversation pouvait soit l'intéressée, soit lui faire craindre le pire.

— Mancinia, tout va bien ? demanda Lancinia en entrant dans la pièce, avant d'observer les alentours. J'ai cru entendre quelqu'un.
— Ah ... Je répétais la cérémonie dans ma tête. Je n'ai pas dû faire attention.
— Ah ! Je comprends ... Tu es nerveuse ?
— Ça ira.

Ce matin n'aurait aucun équivalent dans sa vie. Après de nombreux combats, de douleurs, de peines, de déchirements et de souvenirs heureux, ils étaient parvenus à ce point unique où leurs existences allaient s'unir. Neah ... serait son mari. Il serait le père de ses enfants. Il serait à elle. Son regard se posait ensuite sur Helsinki et June, qui l'accompagnaient. Ce qui voulait dire ... Sans un regard pour son miroir, elle se redressa, ayant conscience que personne ne la vaincrais dans les yeux de Neah.

Aujourd'hui, elle écrirait un nouveau chapitre de son existence.

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Son regard observait le Poignard Subtil, désormais silencieux. La Canine Blanche l'avait nommé Iyebiye, avant de continuer calmement à lui raconter qui il était, apaisant l'arme nerveuse quant à ce qu'il se passait ; ce sera elle qui l'aidera à enlever la Promesse, après le Serment. Ce dernier avait déclaré devoir se concentrer pour être digne d'un tel devoir. Sa vie ressemblait à un Conte de Fae, incroyable en rebondissement, avec l'Amour qui lui tendait les bras et une part de comique tellement abondant qu'il ne savait plus de quoi il en retournait.

— Neah ?
— ... Qu'est-ce qu'il y a ?

L'Ange attachait l'arme à son côté, ne s'étant pas attendu à voir Shapûr entrer seul dans son lieu de résidence temporaire avec un air aussi sérieux sur le visage. Du moins, c'était l'air qu'il se donnait, puisque l'Humain était embarrassé ; il venait de mettre sa main sur sa nuque.

— Comme tu seras son compagnon pour la vie, maintenant ... J'imagine que Mancinia est heureuse.
— Tu dois lui demander pour savoir, répliqua-t-il en riant.
— Je sais qu'elle l'est ! protesta-t-il. Juste ... Fais pas l'con, okay ?

Cette relation fraternelle que les deux Humains entretenaient était compréhensible à ses yeux, d'autant plus qu'il avait conscience, au travers des souvenirs de Mancinia, ce qu'il était advenu de la soeur de cet homme que lui-même considérait comme un frère, même si cela était avant tout lié aux états parasitaires inhérents à cet échange. Seulement, la résolution de l'Ange était tout aussi évidente.

— Tu as ma parole, Shapûr.
— Okay, bon ...

Une vingtaine de papillons luminescents surgissaient dans son dos. Ils étaient le Signal.

— C'est la salve toute mignonne qui annonce le début de la cérémonie, dit-il en posant une main sur son épaule. T'es prêt ?
— Plus que jamais.

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— Mancinia, je ne dis pas ça pour te faire plaisir, mais ... Tu es très belle !
— D'habitude, vous êtes belle, mais aujourd'hui, vous êtes sublime !

À peine sortie de sa chambre, l'Humaine avait été accostée par ses amies, qui attendaient le début de la cérémonie. Elles avaient été quelques-unes à aider à son habillement, maintenant le reste des invitées privilégiées pouvaient l'observer au plus près. Il y eu une tornade de cheveux blancs sur elle, bien que vainement retenus par Monika et qui voulait absolument sauter dans ses bras.

— Maman ! Tu es trop belle !
— Mon Idril ... Toi aussi tu es très belle, aujourd'hui.

Quelle mère ne serait pas ravie de voir ses héritiers grandir aussi bien ? Jamais elle ne voulait voir s'éteindre les sourires de tous ces êtres innocents. Maintenant qu'elle y pensait, ces préparatifs extrêmement longs devaient être durs pour ses enfants. Ils étaient habitués aux célébrations, particulièrement Ihsan, depuis le Bal de Lagherta, mais même s'ils étaient sages, dans la mesure du possible, il faudrait tout de même des amis pour qu'ils s'occupent durant le repas, ainsi qu'un ou deux adultes proches pour les surveiller. Il lui était triste qu'Astriid soit absente de son cercle de témoins, mais elle avait tout de même acceptée de venir. Pour ne pas la mettre mal à l'aise, elle avait veillée à la mettre avec ses enfants ; elle lui faisait confiance.

— Oh, Eiko ! Tu es adorable !

L'Orine détonnait sous ses yeux, transmettant sa bonne humeur au niveau d'un rayon solaire d'une puissance presque divine aux convives, dont ses jeunes amies encore célibataires, qui espéraient avoir un enfant aussi charmant. Son attachement envers l'Humaine avait attiré les regards, surtout après que celle-ci eusse demandée aux aînées de la demoiselle qu'elle soit leur demoiselle d'honneur. Comment ne pas souligner l'alliance entre les Enfants de Sympan et les Poseuses d'Énigmes au travers de cet acte ? Mais au-delà de la politique, Mancinia s'était attachée à Eiko.

— Ce sont les bagues les plus précieuses que je n'ai jamais créée ... Ihsan et toi avez un grand travail aujourd'hui !

Qui d'autre que la Sertisseuse était en mesure de concevoir ses alliances ? Mancinia avait tout donné pour qu'ils soient élégants, sobres et imprégné de son Amour pour son Ange.

— Mais ça ira, parce que vous êtes incroyables !

D'autant plus que son fils et l'Orine semblaient se connaître de longue date. Il y avait eu des occasions manquées, certes, mais ... Quand ? Comment ? Elle devrait résoudre ce mystère en toute discrétion lorsque la cérémonie serait passée.

— Ne t'inquiète de rien, Mancinia, nous nous chargerons des enfants, avec Astriid, Blu et Monika. Nous prendrons aussi soin des enfants de messire Eraël en l'absence de Mademoiselle Antonija.
— Ah, c'est vrai ... Je suis étonnée qu'elle soit absente.
— Peut-être n'a-t-elle pas voulu nous inquiéter avec sa santé ?
— Je lui remettrais tout de même un cadeau de notre part à Maximilien.

Il avait l'honneur à Neah d'être son témoin, elle voulait lui témoigner son amitié et son soutien.

— Tu es l'héroïne, Mancinia, il ne te reste plus qu'à te concentrer sur le mariage !
— Il n'y aura pas plus belle mariée que vous, Marquise !
— Je voudrais que le Capitaine puisse vous voir tout de suite !
— Il y a une pléthore d'hommes qui vous regretteront, aujourd'hui, ma chère.

C'était ... bruyant, soudainement. À moins que son anxiété ne monte soudainement ?

— Mesdemoiselles Sulys et Verhoeven ont tellement de chance d'être vos témoins ! Elles sont ravissantes !
— Allons, n'exagérons rien !

En l'absence d'Astriid, Mancinia n'avait pas eu l'opportunité de demeurer avec une seule témoin. June avait été un autre choix, dans un cadre d'illustration de l'amitié liant les Humains, les Anges et les Magiciens ; elle s'en acquittait avec plaisir. En comparaison de la Magicienne, clairement habituée à ce genre de situations, Helsinki se voulait en retrait. Au moins, la mariée et son témoin étaient aussi nerveuses l'une que l'autre. Elle s'en voulait de lui avoir mis une grande pression, mais comme l'Ange veillerait sur sa personne aujourd'hui, Mancinia allait lui rendre la pareille pour que sa soirée soit merveilleuse. De son côté, June essayait de prendre l'attention et de mener la conversation, non pas pour écraser sa partenaire, mais pour qu'elle puisse y prendre une certaine habitude tout en l'introduisant naturellement dans ses propos.

— Oooh, des papilloooons !

Un silence soudain était retombé. Sa main se crispait légèrement sur sa robe.

C'est l'heure de faire ton entrée, Mancinia Leenhardt.

Post III - 1882 mots

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Asopọ Mimọ

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Il y avait ... du monde.

Neah aurait souhaité que l'envoi tardif des invitations les pousse vers une cérémonie intimiste, comme ils en rêvaient depuis le départ, mais ça n'avait pas été le cas. Ni lui ni elle ne pouvaient ignorer leur rang, ils devaient l'honorer, quant aux convives, être présents au mariage des Prophètes d'Ësse'Aellun permettaient de recevoir sa Bénédiction ; habillés de leurs plus beaux habits, ils se saluaient et discutaient entre eux, certains se connaissaient, tandis que d'autres engageaient des conversations, mais une chose lui sautait aux yeux ; ce jour était plein d'allégresse ... et pas uniquement pour eux. Maintenant, l'Ange ressentait une certaine impatience à être ainsi, à attendre sa promise. Aux traditions mélangées de leurs races, il se demandait quelle serait la couleur dominante de la robe de sa fiancée. Chacune des interprétations dictées par les Enfants de Sympan lui correspondaient, mais elle avait gardé sa bouche close.

Usuellement, elle était blanche, mais est-ce que cette attrait peu nuancé allait à son Humaine ? Certainement pas. Quant à lui, il avait tout simplement suivi les conseils de Daé ; une tenue de bleu et d'argent, rehaussé d'épaulettes, renvoyant à son uniforme militaire. Il y avait épinglé les insignes les plus importants du Capitaine ; celui de son statut au sein de la Nith-Haiah et celui reçu des mains de la Reine Scylla Taiji, le désignant comme membre des Ailes Bleues. Plus en avant, Shapûr était près de l'estrade où se tiendraient les mariés, entre Maximilien et Helsinki, elle-même aux côtés de June.

— Regardez comme il est empressé, dit-il avec un sourire en coin. Il attend ça depuis quoi ... Vingt ans ?

Mancinia avait été, comme lui et l'Obstiné, victime de la Malédiction de Sympan. L'Ange avait ainsi enduré la souffrance de son Lien en suspens, comme sur le point de se rompre ... De son aveu, cela avait été la pire sensation de toute son existence ; celle de ne rien savoir. L'ignorance de tout, le vide et la peur. Maintenant, ils étaient réunis, heureux et, enfin, prêts à se marier. L'Humain, sourire aux lèvres, parcourait ensuite l'assemblée du regard, avant de se pencher un peu vers son camarade, comme si de rien n'était.

— Fais gaffe ... Les Anges n'ont pas l'air d'aimer tes ailes.

Il est vrai qu'un Humain ailé, ce n'était pas courant. Maximilien devait moins souffrir des préjugés depuis l'arrivée des Enfants des Cieux, puisque cette différence devenait une norme. Le seul ennui, ce devait être cette part sombre et infernale, l'aile des Démons. Le Capitaine Katzuta n'avait pas eu envie de la lui arracher, c'était déjà ça ... Ils s'entendaient bien, quand même. Neah ... avait changé, ces derniers mois. Shapûr avait entendu parler de sa Bénédiction envers une Déchue, il n'y avait pas cru, mais cela s'était avéré réel, aussi édifiant que cela soit. June de son côté, s'était penchée vers Helsinki.

— Tu te débrouilles bien ! C'est ton premier mariage comme ça ? ... Moi aussi, ah ah. Je suis tellement nerveuse que je risque de te parler énormément, n'hésite pas à me mettre un bâillon ! Oh ! C'est elle !

Dans un tourbillon, réalisé par une magie angélique intouchable du Ma'Ahid ambiant, se manifestait une multitude de papillons aux couleurs vives, emmêlant leurs ailes dorées et le bleutées ; une divine apparition se dévoilait à ses yeux.

Ça l'éblouissait.

Mancinia, plus que les papillons de lumière, l'éblouissait.

Elle était éclatante dans sa robe mêlant audacieusement l'ivoire et l'azuré. Sa Reine, envoûtante dans sa tenue, étincelante sous ses parures ; tout sur elle transpirait l'opulence, montrant à tout le monde qui étaient les personnages les plus puissants de ce Conte d'Amour. Sa robe était un élégant mélange entre les traditions des Enfants de Sympan et le cérémonial des Ailes Blanches. Du blanc. Et du bleu. Bleu comme ses yeux. Bleu comme l'eau et la mer. Mancinia était loin d'être calme et tranquille, mais elle était stable et fidèle. Ça, c'était sa promesse, ce qu'elle lui apporterait. Son état subjugué était visible, mais l'Humaine n'était pas en reste ; Neah était rayonnant. Ce dernier s'inclinait en avant, main redressée et paume relevée dans sa direction.

— Puis-je prendre votre main, ma bien-aimée ?

Et dans un sourire, Mancinia prit sa main. Quand leurs doigts se touchaient, l'Ange était parcouru d'un courant électrique. Il ... avait presque envie de pleurer.

Tu es belle, Mancinia.
Tu es très élégant, toi aussi !

Pour les Gardiens Azurés, il était délicat de se retenir de pleurer de bonheur, tant leurs sentiments ressemblaient à du cristal.

Je suis en train de retomber amoureux de toi.
Oh, Neah ... Je veillerais à ce que ce soit le cas très souvent !

Pour chasser les larmes, il se mit à rire. À peine eut-elle le temps de se mettre aux côtés de son fiancé et d'engager un pas dans l'allée, qu'une liesse résonnait à leurs oreilles, au point de résonner jusqu'à la demeure des Dieux.

— Soyez heureux !
— Toutes nos félicitations !

C'était un classique qu'ils crient au passage des mariés. Mancinia se sentait assez anxieuse ; est-ce que son maquillage allait ? Est-ce que son voile était correctement placé ? Pourvu qu'il n'y ait pas trop de vent, ni aucune pluie, les aléas des mariages en extérieurs pouvaient rendre nerveux n'importe qui. Ils avaient seulement réalisé une répétition, mais cela ne valait rien devant sa véritable cérémonie ... Et si quelque chose se passait mal ? L'encens saisit son nez de son odeur agréable, détendant ses muscles crispés inconsciemment. Neah semblait tellement plus détendu ... Ce n'était qu'une illusion. Devant la Prêtresse d'Isahora, les Prophètes d'Ësse'Aellun s'agenouillent sur des coussins dans une synchronisation stupéfiante, sans que leurs mains ne se détachent. Il était rare que les mariés soient positionnés ainsi, étant souvent assis sur des tabourets rembourrés, comme ceux de leurs convives, mais eux, ils n'étaient pas un simple couple ; ils étaient Prophètes, alors, c'était devant les Dieux qu'ils se prosternaient.

— Que se réunissent ici toutes les Bénédictions !

Son coeur battait à tout rompre et Mancinia avait conscience que l'état de Neah était en tout point similaire. Koelyë avait été soudain et ils n'avaient pas pleinement réalisé. Ce mariage était en tout point ce que l'Humaine voulait ... et plus encore. Un Tooreh était étendu au-dessus d'eux, l'un des côtés était tenu par Mitsuya, l'autre par Daniel, les pères des mariés, tandis que Chÿsam frottait certainement les deux cônes de sucre au-dessus d'eux. La Prêtresse levait alors son sceptre d'un blanc de nacre aux ailes déployés, représentant l'Autorité de la Déesse.

— Ô Bleu, Espoir venu de l'Est ! Ô Noire, Raison venue du Nord ! Ô Rouge, Passion venue du Sud ! Ô Blanc, Silence venu de l'Ouest ! Et au Centre ... l'Amour Doré !

Ce dernier se rabaissait devant eux, les désignant.

— Êtes-vous prêts, tous les deux, à avancer côte à côte ?
— Oui.
— Êtes-vous prêts, tous les deux, à vous respecter mutuellement ?
— Oui.
— Êtes-vous prêts, tous les deux, à enflammer la passion de l'autre ?
— Oui.
— Êtes-vous prêts, tous les deux, à croire en l'autre jusqu'au dernier moment ?
— Oui.
— Que l'approbation de vos témoins soit donnée par leur silence !
— . . . .
— Que la Bénédiction soit accordée à cette union !

Le sceptre se redressait, invoquant le Regard des deux divinités célébrées en cet instant.

— Et maintenant, nous concluons cette cérémonie en invitant Madame la Marquise de Nylmord et le Capitaine à faire la promesse de leur engagement dans le mariage. Que la Demoiselle et le Damoiseau s'avancent !

Eiko et Ihsan étaient tellement mignons et ... tellement sérieux en remontant l'allée à leur tour. L'Orine venait près de l'Humaine, qui la remerciait dans un souffle, avec son plus émouvant sourire ; elle avait entre ses mains l'alliance de Neah, tandis qu'Ihsan avait apporté à son père celle qu'elle porterait désormais, à jamais, comme épousée. Devant rompre le contact de leurs mains unies, l'Ange relevait la sienne devant Mancinia, afin qu'elle lui mis son anneau au doigt, dans un silence ému, avant qu'il ne réalise le même mouvement à son encontre. Sa femme avait les larmes aux yeux. Cette bague ... Elle l'avait tant voulu !

— Mancinia ... J'ignore comment tu te sens, mais ... Je ne pourrais jamais oublier ce jour de toute ma vie. Jusqu'à ma mort ... Je vivrai avec le bonheur que j'ai pu recevoir grâce à cet engagement.
— Il en va de même pour moi, Neah. Je veux être avec toi pour le restant de mes jours, pour que chaque jour à tes côtés soit une nouvelle aventure.
— Dire à tous que toi et moi appartenons l'un à l'autre, c'est ce que je veux.
— Dans ce cas ... Je te demande de briser ce collier devant tout le monde et de sceller ton serment dans un baiser.

Neah se redressait ensuite pour se positionner derrière elle en prenant sa nouvelle arme, celle que lui avait confié Izanami, ce poignard qui tranchait tout sans jamais se tromper. Oh ... Je vais pleurer, c'est si émouvaaaant ! Concentre-toi, vieille branche, soyons sérieux dans la tâche qui nous fût confiée en ce glorieux jour ! Sa nuque lui était offerte, en signe de confiance, alors il allait détruire ce dernier rempart en glissait la lame sous la chaîne, sans la blesser. Jamais.

— Moi, Neah Katzuta, reçois Mancinia Leenhardt pour épouse, je vous prends comme raison de vivre. Désormais, ma vie et mon âme vous appartiennent pleinement. Lovez-vous dans mon amour et restez toujours scintillante à mes côtés.

D'un geste, il brisât le Qirān, qui retombait dans la main ouverte de l'ancienne fiancée, qui se redressait à son tour pour lui faire face, tenant le reliquat de bijou au niveau de sa poitrine, refusant de le jeter comme si de rien n'était ; il était la preuve de la Promesse honorée.

— Moi, Mancinia Leenhardt, accepte votre serment. Je serai votre épouse et prendrai soin de l'amour que vous m'avez promis.
— Par les Paroles Unies d'Isahora et de Dubheasa, vous pouvez sceller votre union !

Par les Aetheri ... il s'était déjà élancé avant même que la phrase ne soit terminée, offrant aux lèvres de Mancinia son plus doux baiser. En s'écartant, prenant conscience d'être observée, sa femme avait violemment rougit.

— Neah ...
— Ils n'ont qu'à regarder s'ils veulent.
— Au Nom de la Déesse, je vous déclare désormais mari et femme !

Et sous les exclamations de leurs invités, Mancinia décidait d'embrasser Neah.

Et alors qu'ils remontaient l'allée, ils souriaient.

Ils étaient heureux.

— Oh, regardez !

Main dans la main, les Gardiens Azurés poursuivaient leur chemin sous une pluie de pétales, un détail qu'ils n'avaient pas prévus. Un cadeau, certainement.

— Ce sont des Roses du Désert ? s'étonnât Shapûr.
— Elles sont magnifiques ! s'exclamât June.

Les mariés étaient tout aussi émerveillés, au point de s'être arrêté un instant pour la contempler.

— C'est Reine, souffla-t-elle à Neah.
— Elle, alors ...

Neah s'accordait un regard vers Mancinia. Vers sa femme. Elle souriait. Il ferait tout pour que jamais ce sourire ne cesse.

— Je te rendrai heureuse, Mancinia.
— Tu me rends heureuse tous les jours, Neah !
— Et que dirais-tu de ... Soyons heureux ensemble ?
— ... Soyons heureux ensemble, mon époux !

Et pour la troisième fois, elle l'embrassât pour sceller cette promesse.

La Lumière brille, la Brise souffle,
Le Chemin progresse dans un ciel bleu profond qui se perd dans le vert,
La Route est longue, elle court par monts et par vaux,
Mais nous sommes ensemble, les matins de pluies et les nuits de tonnerre,
Les arbres bienveillants bornent son cours et leurs feuilles vous invitent au voyage,
Poussés par un vent puissant, enivrées par le parfum des fleurs,
Avancez sur le chemin qui jamais ne s'interrompt,
Telles les Enfants de Léone, que jamais votre passion ne s'étiole !

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¶ Suite - Nikâh al Syanr ¶

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Post IV - 1987 mots | Texte d'Ah! My Goddess, de Kōsuke Fujishima [Chapitre 308 ; Reste pour toujours avec moi]  ; la robe de mariée de Mancinia ressemble à ce sari, la couleur rouge est évidemment remplacé par du bleu. Mancinia, Neah, bonne année 2023 ... avec plein d'enfants