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Quand l'Épine rencontre la Rose

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Partenaire - Helsinki Sulys [Kitoe]
Intrigue - Par le Pouvoir du Prisme Lunaire, Juvelian est envoyée auprès d'Helsinki.

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Juvelian était revenue depuis quelques temps et semblait accepter ces deux temporalités emmêlées. Tout cela se faisait naturellement, au détriment de ses sentiments confus suivant les premiers jours de son retour. Quant à ce songe s'étant terminé dans les cendres et la rancoeur, autant dire qu'il lui avait correctement évacué la tension et la colère accumulées. D'une manière ou d'une autre, l'Alfar devait faire front ; l'adaptabilité restait sa meilleure arme. Elle était une Eraishah, après tout. C'était certainement la raison pour laquelle elle consignait ces deux aventures dans un carnet, notamment son voyage au sein de ces maudits souterrains ; les identités connus, les visages de certains, les meurtres, les informations sur la suite logique des salles ... et d'autres choses apprises dans ces tréfonds, tout ce qui lui passait par la tête, en vérité et qui lui avait laissé un souvenir marquant. Sa peur de mourir atrocement. Une peur qu'elle devait mémoriser et qui devait devenir sienne. Oui, elle était Eraishah ... la découverte et la Mort allaient de pair. Elle devait s'y habituer, même si cela lui donnait des sentiments couards, rien ne devait transparaître, ne serait-ce que pour protéger son honneur. Ce qu'elle retenait surtout, la certitude surpassant les autres, c'était que sa main était promise. Un fait qu'elle acceptait curieusement bien. Ou elle ne le réalisait pas vraiment ? ... Juvelian aurait quelques années pour se faire à cette idée.

Si le contrat était conclu et l'union convenue, l'Alfar devait réussir ses épreuves à venir dignement ou cette alliance serait brisée. Ce serait problématique, mais en même temps, qui prenait un tel risque ? Son fiancé se voulait être d'un plus haut Plateau, s'étant intéressée à elle pour une raison qui la dépassait. Ce devait être un arrangement familial conclu dans leur dos, ce n'était pas possible autrement. Elle avait le prestige de la Dynastie, il avait le prestige du Rang. Un bon mélange dans leur société implacable. En espérant que leur mariage serait prometteur, la jeune demoiselle avait la ferme intention de réussir et se surpasser. N'était-elle pas une Reine dans ses Songes ? Un rire nerveux traversait ses lèvres. Son esprit avait le don de rendre certaines choses sérieuses passablement ridicules ... Relevant son visage de ses notes, ses yeux heurtèrent un miroir de bureau. Si cela tranchait sec avec les nombreux ouvrages impeccablement posé sur le bois, c'est qu'une chose inhabituel la tracassait ; son apparence. Parce que oui, une autre étrangeté semblait également s'être glissée dans son existence par ce biais, une chose si discrète et délicate qu'elle était la seule à s'en être rendue compte ; un cheveu détonnant dans sa coiffure cuivrée, prenant une teinte mêlant l'or et le bleu. Elle le savait, puisque ses doigts l'avait arraché - il ne manquerait plus que sa chevelure ne devienne blanche ! C'était une couleur qui n'allait pas du tout à une femme.

À moins que ce ne soit une fantaisie due à un mauvais sort lancer par une catin de son Académie ? Elle n'était clairement pas douée pour n'avoir contaminé qu'un seul parmi des millions, elle verrait ce qu'était de la vraie magie dès qu'elle lui mettrait la main dessus ! Craignant une épidémie, elle se l'était arrachée, mais ce dernier avait repoussé. Au fil des jours, elle suivait sa repousse. Et si c'était indélébile ? Allait-elle devoir prendre le réflexe de l'enlever et se surveiller pour que personne ne le remarque ? C'était une idée. Cette couleur dorée, curieusement, me rappelait Helsinki. Serait-ce ... ? Sans avoir l'idée émise entre ses deux neurones, ses pieds ne sentaient plus le sol, son postérieur ne reposait plus sur son siège ... Cette sensation désagréable la contraignait à s'arrêter de respirer devant une chute infinie, voire mortelle. Combien de temps ... ? Droite, ses pieds heurtèrent le sol, mais ce choc relativement léger lui suffit pour déséquilibré son corps et la faire chuter sur le parquet. Par Dothasi ... Est-ce que ce cauchemar recommençait ? Non. Allait-devoir vivre avec ces téléportations intempestives ? Non, non. Respire. Juvelian pris conscience de la délicatesse du sol, dans un lieu éclairé, à la température douce, loin de ce temple souterrain immonde. Fausse alerte. Ses muscles se détendaient, jusqu'au moment où son regard se posait sur la personne se dessinant devant elle.

— Helsinki ?

740 mots

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Quand l'Épine rencontre la Rose

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Juvelian était relativement sonnée de cette téléportation impromptue. Comment était-ce arrivée ? Où était-elle ? Pourquoi Helsinki était présente ? La situation semblait moins dangereuse et moins absurde que leur dernière rencontre, mais son esprit demeurait secoué par cet événement. Cela aurait pu être pire, évidemment, comme être transportée en direction des assassins dont les visages lui étaient plus connus que les noms. Il serait beau, son mariage, si elle disparaissait presque toutes les semaines dans des lieux incongrus ! L'Ange semblait dans le même état, mais pour une tout autre raison. Aucune des deux n'était en mesure de saluer l'autre comme elle devrait.

— Je ... J'aimerai bien le savoir ! souffla-t-elle. D'ailleurs ... C'est où, ici ?

Parce qu'elle l'ignorait. C'était en-dehors des territoires Alfars, certes, mais où exactement ? Quelle direction par rapport à Drosera ? Quelle ville ? ... Était-elle encore sur le même continent ? Les Anges avaient de nouvelles cités, ce ne serait pas impossible que Juvelian soit encore plus éloignée que ce qu'elle imaginait. Ce serait tellement problématique. Enfin, moins que si elles s'étaient retrouvées dans un lieu qu'aucune d'elles ne connaissait. Est-ce qu'elle se trouvait dans la demeure de l'Aile Blanche ? Oui, c'est vrai que l'adolescente avait pensé à elle, mais ce n'était pas dans ses cordes de se téléporter aussi instinctivement. Elle n'avait jamais appris cette magie et, vu son niveau, seul son petit doigt serait arrivé à destination. Et qui prenait le risque de se téléporter à l'aveugle de nos jours ? Elle ne connaissait ni son lieu de résidence, ni à quoi il ressemblait. Ce devait être quelqu'un de vachement puissant qui en était à l'origine. Un Dieu, peut-être !

— Je m'occupais de ce cheveu rebelle et ...

Celui qui se voulait aussi coloré qu'un arc-en-ciel lorsqu'il était de bonne humeur. Était-ce lié ? Ce n'était pas le mauvais sort d'une de ces greluches de l'Académie ? Peut-être. Sa réponse s'était interrompue en plein milieu de sa lancée pour une toute autre raison ; la remarque d'Helsinki la frappait de plein fouet. Comment allait-elle retourner chez elle ?

— N ... Non.

Aller dans le sens inverse lui était impossible. Aucune téléportation ne lui semblait envisageable, d'autant plus avec les potentielles défenses de la Capitale. Si elle était dissimulée, ce n'était pas pour que n'importe qui y entre et ressorte ensuite comme si de rien n'était. Tout était rigoureusement contrôlé, de sorte à ne pas avoir de sales Näg dans les pattes des plus dignes. Si elle était sur le territoire des Anges, elle ne craignait rien, pas vrai ? Il n'allait pas lui faire du mal, puisque c'était des Anges. L'Alfar était incapable de bouger, mais Helsinki s'en chargeait pour elle en cherchant une solution.

— ... Ah !

Sous l'écrasement de ses appréhensions et de ses craintes, Juvelian constatait qu'elle n'avait pas bougé du sol contre lequel son corps était appuyé. Elle se reprit en se relevant de ses mouvements maladroits. Elle ressentait les effets de la Magie, mais en aucun cas la sienne. C'était curieux. On aurait dit que les planches étaient très loin et son ventre était en vrac. L'Alfar prit une grande inspiration, mais c'était loin de lui remettre les idées en place.

— Moi aussi, admit-elle en posant une main sur son front. Ma vie est un peu chaotique en ce moment. On s'est tirées d'un sacré guêpier là-bas, hein ? Je ...

Oui, dans les souterrains, elles avaient eu de la chance, même en côtoyant la Mort de près. Depuis, comment dire ? Elle aimait bien l'Ange ? C'est vrai que son premier sentiment avait été de vouloir l'utiliser pour avancer et se protéger, mais au final, Juvelian n'en avait pas été capable. Ses dents mordraient doucement sa lèvre inférieure. Tant pis ... personne n'était là pour l'entendre, de toute façon.

— Je suis contente de voir que tu vas bien.

Elle avait détournée les yeux, un peu gênée. Ce n'était pas dans ses habitudes de dire de telles choses, encore moins à une personne étrangère de son mode de vie habituel. Maintenant que son esprit se voulait plus clair et bien qu'elle soit ravie de la revoir entière, d'autres problèmes accaparaient son attention.

— On pourrait demander au En Lyn Irrinol.

Juvelian lisait l'incompréhension dans les yeux de son amie.

— Ah ... Comment vous dites, déjà ? ... La Canine Blanche, c'est ça ?

Son titre chez les Alfars n'était connu que d'eux-mêmes, mais ce surnom précis, elle l'avait lu dans les Journaux officiels.

— Il peut entrer dans les territoires de mon peuple puisqu'il a vaincu notre épreuve.

Il avait beau lui avoir montré une part sombre et mortel en massacrant Kitoe, Juvelian savait ne pas avoir d'alternatives.

— ... Lui, il devrait pouvoir me reconduire chez moi.

Post II - 790 mots

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Quand l'Épine rencontre la Rose

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Autant dire que la demoiselle était confuse de voir le refus de l'Ange quant à sa proposition.

— Mais ... Je ne peux pas rester ici ! protesta-t-elle. Mes cours, mon fiancé, mes parents !

Visiblement, ses études lui semblaient plus primordiales que rassurer ses géniteurs. En même temps, si elle n'était pas à la hauteur de leurs prétentions, cela risquait de compromettre son union à venir ; il n'y avait qu'elle pour saisir l'opportunité pour la transformer en chance.

— Je suis certaine qu'il peut envisager une exception !

Parce que sinon, comment ferait-elle pour retrouver Drosera ? Elle n'était même pas certaine de pouvoir situé l'endroit où elle se trouvait sur une carte, tellement il ne lui disait rien. Juvelian essayait de prendre la situation du bon côté, mais dans les faits, n'importe qui cèderait à la panique. N'y cédait-elle pas avec son corps tout tremblotant ? Non, non, non. Tout irait bien. Elle devait simplement trouver une solution, ce devait même tellement être évident à faire qu'elle se sentirait ridicule lorsque la solution viendrait illuminer son esprit. Pour autant, Helsinki était incapable de lui fournir une réponse satisfaisante, ce qui laissait entendre que le niveau des Anges ne devait pas être très haut au niveau intellectuel ; autant discuter avec un mur au teint blanc. Qu'allait-elle devoir faire pour la convaincre ? La supplier ? Se mettre à pleurer ? Aucune chance. Ça lui semblait au-dessus de ses forces d'imiter une chouineuse et elle doutait que son jeu d'actrice soit assez convaincant ; quant à la supplication, c'était hautement improbable de la part d'une Alfar. Pire, d'une Eraishah. L'Aile Blanche prit néanmoins l'initiative de la conduire en bas. Ce n'était pas que sa chambre était désagréable, mais un salon semblait plus convenable à la conversation. Par Dothasi, comment les Anges pouvaient-ils vivre dans des bicoques aussi misérables ?

— Bonjour, Madame. Je suie une amie d'Helsinki.

Son propre aplomb la surprenait, tant elle avait été décontenancée. Évidemment qu'on ne vivait pas seul. Une chose était certaine ; ce n'était pas sa mère. Une parente, peut-être ? Dans tous les cas, cette dernière ne lui ferait rien. Son aura bienveillante se peignait sur son visage. Chez eux, probablement aurait-on tranché la gorge des indésirables.

— Les Pontons ?

Elle en avait vaguement entendu parler.

— C'est vrai que c'est une solution plus simple que d'aller chercher quelqu'un, admit-elle.

Pourquoi se sentait-elle aussi nerveuse ?

— Je ne sais pas du tout comment j'ai surgi ici, expliqua-t-elle rapidement. J'ai rencontré Helsinki par hasard durant ... durant un voyage et il faut croire qu'on voulait nous réunir.

Elle avait menti en voyant l'Ange lui dire non avec les yeux. Elle non plus n'avait rien raconté de sa mésaventure, Juvelian aurait été considérée comme bizarre un moment. De plus, ne pouvait pas refuser la proposition de Méryl, encore moins sans savoir où se trouvaient ces fameux Pontons.

— Je dois ... cuisiner ?
— Vous ne cuisinez pas chez vous ?
— ... Non ?

La Dynastie avait des domestiques pour cela.

— Eh bien, c'est l'occasion d'apprendre ! sourit la Magicienne. Je vais vous montrer.

Son entrain et sa vitesse à couper un aliment la laissèrent pantoise.

— Je ne pense que j'irai aussi vite.
— Ça vient en pratiquant.
— D'a ... D'accord ! Oui ... Je peux le faire !

Sans perdre un doigt au passage. Juvelian se disait que ce serait bien de revoir ses cours d'escrime. Dans un silence gênant, toutefois, elle demanda ;

— ... Et ces fleurs, d'où viennent-elles ?

Elle n'avait put s'empêcher de poser la question ; ses sens avaient été suffisamment interpellés par leur présence. Où qu'elle pouvait poser ses yeux, c'était un arc-en-ciel de couleurs qui s’offrait à eux. Son odorat, qu'elle avait eu le temps de perfectionner lors de ses cours sur la composition des parfums, lui permettait de déterminer les différentes espèces de plantes qui parcouraient la maison. Tout le monde en était capable, mais dans son cas, ce qu'elle faisait, c'était de décomposer les senteurs pour déterminer toutes celles présentes dans les compositions. Elles n'avaient rien à voir avec les différents végétaux aux couleurs ternes, morts ou vénéneux qu'elle avait l'habitude de voir dans ses études, ou sur les murs de Drosera.

Post III - 850 mots