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 [Q] T'es mort ? Bien fait.

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Mertle
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Mertle
Dim 08 Jan 2023, 12:52


T'es mort ? C'est bien fait.
La plus odieuse des vieilles biques


Intrigue ; Mertle va squatter des enterrements pour passer le temps et se moquer des défunts.
« Et t'as vu celle-ci ? » demanda Mertle en lorgnant avec dédain sur la silhouette qui passait dans la rue en contrebas. Sur ses genoux, Minou s'était installé pour écouter son humaine s'amuser à critiquer les badauds qui avaient la malchance de devoir passer devant l'immeuble abritant la vielle sorcière. Il se délectait de cette vilaine habitude qu'elle avait prise, celle de juger des inconnus et de les blâmer pour leurs tares apparentes. L'un était trop laid, et c'était sans doute pour cela qu'il avait été abandonné par sa mère à la naissance; une autre était trop maigre et ne pourrait sans doute jamais porter les enfants de son mari, c'est assurément pour cela qu'il accumulerait les épouses ou qu'il irait trouver la couche d'une femme plus en chaire pouvant lui prodiguer des plaisirs que sa maigrelette d'épouse ne pourrait lui faire éprouver. Bien sûr, la minceur était un standard de beauté chez ce peuple malsain, mais cela ne voulait pas dire qu'elle n'attirait pas la critique pour autant. On n'était jamais assez mince et, lorsqu'on atteignait enfin la maigreur idéale pour laquelle on s'était tant privé, on devenait soudainement trop faible, trop fragile ou trop repoussante pour récolter les lauriers pour lesquels on avait travaillé. « C'pas 'vec ses dents d'cheval qu'elle va pouvoir s'trouver un mari digne d'c'nom ! » assura l'experte. « Ou b'en p't'être qu'un garçon d'écurie voudra bien la culbuter, ent'deux coups d'reins dans l'croupions d'ses canassons. » Le félin se mit à ronronner, comme pour marquer son approbation ou pour accompagner le ricanement malveillant de sa maîtresse.

Trois coups légers furent donnés à la porte. Mertle, étonnement vive, se tourna en direction de la blondasse « C'est à c't'heure-là qu'tu débarques, l'empotée ? » Odette se vouta un peu plus, comme si elle craignait de se recevoir un coup de balais sur la caboche. Voyant que la tyran n'avait pas d'arme à sa portée, elle sembla se détendre légèrement - tout juste de quoi ressortir quelques centimètres de tête hors de ses épaules. « Désolée, Belle-maman... J'ai croisé une enfant qui est tombé et qui s'est blessé en jouant et - » « J'espère qu'i' s'est sacrément amoché et qu'on a dû l'amputer. S'non, c'est à toi qu'j'vais arracher la jambe, pour avoir tant traîner ! » râla Mertle, fort peu intéressée par les excuses de la pauvrette. « Alors ? » enchaîna-t-elle en tendant l'une de ses mains rachitiques en direction de son esclave. « C'pour aujourd'hui ou t'comptes attendre qu'la lune noire explose à nouveau ? » Un cataclysme auquel la vieillarde avait miraculeusement survécut, bien que personne n'eut pu expliquer comment - la concernée racontait à qui voulait bien l'écouter que c'était la preuve qu'elle était, tout comme son cher et tendre Elias, une élue d'Ethelba. « Oh, oui, pardon, Belle-Maman, je ne voulait pas vous - » « Roh ferme ton caquet et donn'moi c'journal ! » s'impatienta la vieillarde, arrachant la gazette des mains de la demoiselle qu'elle avait recueilli - si l'on pouvait dire les choses ainsi. La magicienne, s'étant remise du sursaut qu'elle avait fait en voyant la main de sa tortionnaire filer droit sur elle, alla jusqu'au lit qu'elle commença à faire, tirant sur les draps et regonflant les oreillers. « Avez-vous vu des choses intéressantes, ce matin ? » questionna timidement la jeune femme.

Mertle s'immobilisa une seconde, arrêtant de tourner les pages de la gazette que venait de lui apporter sa femme-à-tout-faire. Ses lèvres s'étirèrent en un sourire qui n'avait rien de rassurant. « C'te pimbêche d'Barthéline a fait v'nir un méd'cin chez elle : j'pense qu'elle est tombée dans mon piège et qu'elle est tombée malade en m'geant ma tarte aux poireaux empoisonnée ! » se réjouit la vile conspiratrice. Odette, elle, exprima une mine pleine de remort : c'était elle qui avait apporté le plat à la malade, feignant de l'avoir préparé elle-même. Sa nature bénéfique n'ayant échappé à personne, Mertle avait jugé bon de l'utiliser comme livreuse. Les gens ne se douteraient jamais de son plan diabolique. Du moins, c'est ce dont la vilaine s'était persuadée. « J't'parie qu'en c'moment même, elle est v'ssée à ses toilettes ! » persiffla la vieille bique avant de partir dans un rire de gargouille. « Ca lui apprendra, à m'piquer mon topinambour au marché ! »

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Mertle
Dim 08 Jan 2023, 14:13


T'es mort ? C'est bien fait.
La plus odieuse des vieilles biques

Mertle, toujours satisfaite de sa vilénie, ne se défaisait plus de son sourire. Après avoir raconté le succès de son méfait, elle avait reporté son attention sur la gazette et l'avait ouvert directement à la rubrique nécrologique. Comme toujours, elle tenait le journal à bras tendus, de sorte à ce que Minou puisse lui aussi lire les nouvelles réjouissantes des décès qui étaient survenus dans le quartier. La vieillarde avait toujours su que son animal de compagnie n'était pas n'importe quel chat, c'était un esprit maléfique, un élu du chaos - sans doute un envoyé d'Ethelba pour récompenser la mage noire et ses loyaux services à cette noble cause qu'était le bazard ambiant qu'elle entretenait méticuleusement. Il arrivait régulièrement au félin de flairer un paragraphe en particulier, et Mertle découvrait à chaque fois, sans exception, une nouvelle pépite qui lui avait échappé. C'était, avec l'exercice de la critique, devenu leur habitude à deux. Leur moment de complicité privilégiée.

« Alors, voyons voir qui a canné cette nuit ! » lança la mage noire en érigeant un rictus machiavélique sur sa face marquée par ses années de malveillance. « Avec un peu de chance, on verra Cyrielle ou Pénélope. » Deux sorcières qui avaient déplus à la Boffin. L'une, parce qu'elle s'était outrageusement moqué de son physique peu avantageux et contre qui elle entretenait une rancœur aigrie ; la seconde, car elle lui avait volé le prix de meilleure fabricante de potion, une vingtaine d'années auparavant - l'avoir fait tombé dans ses escaliers et lui avoir fait pousser des furoncles sur le postérieur n'avait pas suffit à étancher sa soif de vengeance pour cette dernière trahison. Chaque matin, la rancunière espérait donc voir apparaître leur nom - comme elle avait découvert avec joie ceux de Célestine ou d'Armand, qui avaient chacun comploté contre elle - le dernier avait même voulu lui enlever Minou, un acte qui lui avait valu une transformation en crapaud pendant deux jours consécutifs ; le malotru n'était plus venu se frotter aux poils de la vieille chouette et, cerise sur la gâteau, il n'avait jamais récupéré le chaudron que la vilaine lui avait volé en première.

« Eloise Vaughan. » lut l'aïeule à voix haute. « Hm, c'pas une grande perte, c'était surement une gueuse de'chez les magiciens, d'toute façon. » critiqua l'hypocrite, comme si elle avait oublié ses propres origines. Les ignorer et prétendre qu'elles n'avaient jamais existé était devenu un réflexe et pourchasser ceux qui le lui rappelaient était son sport de prédilection. « Ou pire : elle s'est marié à l'un d'eux. Quelle idée d'mélanger son sang 'vec d'la vermine comme ça. » fit-elle avant de renifler, marquant ainsi son jugement hautain sur la misérable défunte. « Benedict Naseph... Mff, encore un bouffeur d'poiscaille, ça ! L'buffet s'ra truffé d'crabe et d'crevettes ! Comme si j'avais b'soin d'aller m'piquer les narines ! J'parie qu'son cadavre empestera l'poisson pourri ! » La belliqueuse fit mine de vomir par dessus son épaule, comme si l'odeur de la putréfaction marine était significativement plus pestilentielle que celle d'un cadavre traditionnel. « Suivant ! » hurla la patriote en passant au nom d'après. « Eloise Staterkom. Morte en s'étouffant avec sa soupe... Y'en a des plus stupides, des morts ? » Mertle partit dans un rire franc : elle s'était imaginée la scène et trouvait la chose hilarante. « Daphné Picandouille. Mmh... C'pas la p'tite fille d'c'te vieille Katherine ? Elle doit être dévastée, j'sais qu'elle comptait sur elle pour toucher une grosse dot... J'espère qu'l'marmot est mort avec sa mère. Si ça avait été un fils, elle s'serait rempli les poches sur la mort d'sa gamine... Quel scandale. » Elle-même n'avait jamais eu une si belle occasion et refusait d'imaginer que quelqu'un d'autre puisse réussir là où elle n'avait jamais pu s'élever.

« Valérie Borgia... Oh ! » Mertle s'était soudainement redressée sur son fauteuil en lisant ce nom. Et pour cause, sa propriétaire était presque aussi aigrie qu'elle, et si elle n'était pas une rivale aussi sérieuse que cette irritable Réta Paiberym, elle restait une adversaire redoutable. Mais surtout, elle avait été une femme fortunée, exhibant ses sous dans de nombreux bijoux onéreux. « Son banquet à elle va être rempli, ça s'est sûr ! » se réjouit la vieille. « Il y aura peut-être même du champagne ! Allez, on y va ! Odette, donne moi ma canne ! »

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Mertle
Lun 13 Mar 2023, 10:43


T'es mort ? C'est bien fait.
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« Ah ! M'chère Cunégonde ! » héla Mertle d'un ton mielleux qui ne lui correspondait absolument pas. Claudiquant sur ses deux jambes et sa canne, la vieille bique s'approcha d'une femme à l'âge tout aussi honorable que le sien. En la voyant arriver, l'interpelée leva les yeux au ciel et lâcha un soupir désabusé. « Qu'est ce que tu viens faire ici, Mertle ? » interrogea-t-elle, croisant les bras dans un signe défensif. Les deux vieilles ne s'appréciaient aucunement. Cunégonde était connue dans le quartier pour être l'acolyte de Valérie. Sa partenaire de crime. Lorsque l'une préparait une magouille, on pouvait être sûr que l'autre la suivrait ; elles partageaient toujours leurs sales coups ensemble, faisant diversion pour l'autre ou alors préparant un alibi pour éviter les retombées fâcheuses pour sa copine. C'était d'ailleurs ensemble que les deux femmes avaient commencé à chercher des poux à la vieille bique. Leur attaque préférée reposait sur les relations extra-conjugales de Sefus. A force d'entendre caqueter ces deux oies, la Boffin avait fini par se faire une robuste carapace, ignorant les insultes. Peut-être devrait-elle les remercier un jour ? Non. Même pas sur son lit de mort. « Mais voyons, j'viens payer mes hommages à la défunte. » « Si tu es venue ici pour jeter des sorts aux personnes qui sont venues se recueillir, ça va barder pour ton derrière. » « Cuné ! T'imagines tout d'même pas une chose pareille ! » Un sourire se mit à trahir la vilénie de la peau de vache. C'était exactement ce qu'elle avait prévu de faire et elle s'y donnerait à cœur joie, jusqu'à ce qu'on la remarque et qu'on ne l'expulse. « Tu as intérêt à bien te tenir. » mit en garde la malheureuse. « Oui oui, c'est ça. Mais dis-moi, comment tu t'sens ? » demanda Mertle. « Tu n'es pas trop triste ? J'ai entendu dire qu'les perroquets s'laissent mourir une fois qu'leur compagnon décède. Mais t'en fais pas, j'viendrais aussi à ton enterrement. »

« Aimé ! » Le sorcier, qui portait on ne peut plus mal son prénom, se tourna pour voir arriver le visage disgracieux de son ancienne voisine. Son visage fut traversé par une grimace de dégoût et d'antipathie. « Qu'est ce que tu me veux Mertle ? » soupira-t-il. « Oh trois fois rien. » minauda la mauvaise. « J'veux juste saluer un ancien ami. » « Tu n'as aucun ami vieille bique. » répliqua l'aigri et son interlocutrice perdit aussitôt son faux sourire. Ses yeux perçants semblèrent le poignarder mentalement, il y aurait pu y avoir quelque chose de menaçant si elle ne paraissait pas aussi ridicule. « N'prends pas ton cas pour une généralité, 'spèce d'vieux crouton aussi moisi qu'mes champignons d'pieds. » La Boffin leva le menton dans un air dédaigneux. « Puisqu'tu l'prends comme ça, j'vais pas passer par quatre ch'mins - mais souviens toi qu'c'est ta faute. Rends-moi l'talisman qu'tu m'as volé. » « Roh, tu ne vas pas recommencer ! Ici, de tous les endroits ? C'est indécent. Tu n'as aucun savoir vivre. » « Dis le voleur. » « Pour la millième fois, je ne t'ai rien volé ! » « Alors comment t'expliques qu't'as commencé à réussir tout c'qu'tu voulais pile quand ma chance a commencé à m'quitter, hein ? C'toi qui m'l'a piqué, j'l'sais ! » L'homme pouffa de rire. « Tu prends tes désirs pour la réalité, vieille folle : tu n'as jamais réussi quoi que ce soit, avec ou sans ta breloque. »

« Comment vous faites ? » demanda l'aïeule en chuchotant. La jeune fille à qui elle s'était adressée releva le visage de son mouchoir. « Vous avez pris une potion d'larmes, c'est ça vot'e secret ? » La gamine - qui n'avait pas l'air d'avoir de la magie à tous les étages, à en parier sur son air niais - cligna des paupières avant de froncer les sourcils. « Valérie était ma tante et... » « Aaah j'comprends mieux. » coupa Mertle, acquiesçant à grands mouvements de tête. « I' faut pleurer, sinon, pas d'héritage, n'est ce pas ? Ah oui, c'tout à fait son genre... Une teigne jusqu'au bout : même dans la tombe, elle continuera à nous faire chier jusqu'au bout... Il faut b'en lui r'connaît'e ça. Une grande femme qu'c'te chieuse, une grande femme. »

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Mertle
Jeu 23 Mar 2023, 16:18


T'es mort ? C'est bien fait.
La plus odieuse des vieilles biques

« J'm'en souviens comme si c'tait hier. » Mertle avait rejoint un banc et s'était installée à côté d'une inconnue. Celle-ci semblait importunée par la présence de la vieillarde : elle lançait quelques regards alentours en signe de détresse mais ceux qui la remarquaient ne prenaient pas la peine de la tirer du guêpier dans lequel elle s'était fourrée - si elle avait été assez idiote pour tomber dans le panneau, c'est qu'elle méritait d'être emmerdée et puis, tant que c'était sur elle que la vieille bique jetait son dévolu, cela signifiait qu'elle ne viendrait pas leur tenir la jambe pendant ce temps. Il aurait été plus simple de partir et de ne plus avoir à supporter ses jérémiades et ses histoires loufoques mais, loin d'être sotte, l'enquiquineuse avait coincé son talon dans la hanse du sac appartenant à celle qu'elle importunait et refusait obstinément de retirer son pied, malgré les réflexions polies et insistantes que lui avait fait la demoiselle. « 'le'en croyait pas ses mirettes, et elle en est r'tombée à la renverse, le cul dans la boue et les fer en l'air. I' parait même qu'elle a payé un alchimiste pour arriver au même résultat qu'moi - mais ça, j'n'en sais rien, j'étais d'jà plus là. » La Boffin se gaussa de la situation, revivant le plaisir qu'elle avait éprouvé autrefois à surpasser sa rivale. Bien qu'elle prétendit ne pas s'être attardée sur le sort de la défunte, cela n'était qu'un mensonge. Elle avait savouré sa victoire jusqu'à la dernière goutte, ne ratant jamais une occasion d'évoquer sa réussite, et surtout, adorant voir les efforts de celle qu'elle avait vaincu pour essayer d'arriver à son niveau. « Mais personne n'est jamais parvenu à imiter mon talent. » Pas même Mertle en personne : la potion d'ongles incarnés qu'elle avait si brillamment concoctée n'avait été réussite que grâce à la mauvaise lecture d'ingrédients, et la mémoire défaillante de la fabricante de potion ne lui avait jamais permis de réitérer l'exploit.

« M'enfin, j'sais pas c'qu'vous en pensez, mais moi j'trouve qu'i's'ont franchement pas mis les moyens pour c't'enterrement. » La vilaine sorcière porta un regard scrutateur sur la salle. La décoration était sobre, certains diraient sans doute élégante. Quelques bouquets mortuaires ornementaient les coins stratégiques, et des statues à l'effigie d'Ethelba avaient été disposées, chacune surmontant un petit écriteau reterrassant les péripéties de la machiavélique. Mertle n'avait pas perdu son temps à les lire. « L'tout est d'un morne... R'gardez, même les musiciens s'sont tirés... Sont sans doute allés s'tailler les veines avec leurs archets, ou b'en s'pendre avec leurs cordes. » La peste ricana grassement avant d'être prise d'une quinte de toux. « Et puis franch'ment, l'banquet : i's sont radins, à n'pas nous offrir une p'tite coupe d'champagne, au moins. I's auraient pu faire un effort pour r'mercier ceux qu'ont pris l'temps d'passer. » Pourtant, la Boffin avait abusé du buffet, grignotant plus que sa part - sa bedaine était presque devenue proéminente, à force de se goinfrer des petits fours. Bien sûr, elle avait soigneusement évité tous les fruits de mers et les poiscailles : la raciste ne voulait en aucune façon approcher ce qui pouvait avoir un quelconque lien avec le domaine des ondins. « C'ci dit, i' f'dire qu'i's'ont pas lambinés sur le budget des pleureuses. » La commère jeta un regard éloquent vers un attroupement de jeunes femmes, au premier rang, près du cercueil. Elles pleuraient dans des mouchoirs aussi noires que leurs tenues. Mertle, dans sa toilette verte émeraude, paraissait comme la réelle intruse. « J'imagine qu'i's'avaient peur qu'on titre dans l'journal qu'l'enterrement n'a attiré personne. Ou qu'n'y a pas eu la moindre larme d'versée. » Mertle se retourna pour regarder sur les rangées derrière elle. Un minot était encore en train de chouiner dans les bras de sa mère. « Mmh... J'd'vrais sans doute réclamer un salaire, pour mon labeur. Au moins, lui, il's'e'pas forcé à pleurer comme une gamine. »

La dame, visiblement au bout de sa patience, recommença à tirer sur son sac. Mertle s'amusa de sa mine pincée avant de finalement relever son soulier, laissant sa victime chanceler sous l'effet du déséquilibre ainsi créé. « Merci d'avoir tenu compagnie à une amie en peine. » ironisa la vicieuse.

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