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La Fierté du Soldat

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Partenaire - Solo
Intrigue - RP Flash-Back - Shapûr se remémore différents moments importants l'ayant conduit à ce moment précis.

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Jamais il n'aurait reculé devant un danger.

Jamais il ne se plaindrait d'avoir été envoyé comme Soldat sur un champ de bataille.

Jamais il n'aurait réellement pensé que la réédition soit une option envisageable dans cet état.

C'était le combat, ou tout simplement l'extermination.

Les Démons n'épargneraient personne s'ils devaient être en mesure de saisir la Cité. Ils avaient beau n'envoyer qu'une moindre portion de leur armée, prise en étau sur différents fronts, les Humains pouvaient être rapidement dépassés dans leur situation. Ils étaient terriblement peu et ils ne devaient pas s'en remettre sur l'aide des autres grandes armées ... Ils ne pouvaient compter que sur eux-mêmes. Seulement, même s'ils étaient vigoureusement en train d'essayer de conquérir le monde, ils essuyaient tout de même des revers malgré leurs innombrables victoires. Cela devait expliquer qu'ils aient cessé de les attaquer depuis quelques semaines. Ils ne devaient être que des insectes, à leurs yeux ... Ces connards. Pour autant, ce n'était pas la fin de leurs emmerdes. Dans un soupir qui relâchait la pression de conclusion de bataille, le Sergent comptait ses hommes rapidement ; sur la douzaine à sa disposition, trois avaient été tués dans l'escarmouche et sept autres étaient blessés plus ou moins grièvement, conséquence d'un affrontement particulièrement âpre. Trois morts. Il faudrait annoncer à leurs familles la tragique nouvelle, essayer de recruter de nouveaux volontaires pour maintenir une protection efficace. Les vagues de pillards désordonnées et de toute évidence mal préparées, se succédaient avec une régularité effrayante. Au départ, seules quelques petites troupes isolées attaquaient les voyageurs, maraudant dans les parages de leur Capitale ; ils avaient été appréhendés rapidement. Eux, en tant que Gardes, avaient l'habitude de combattre ces petits enfoirés en permanence. Dans ce contexte de guerre entre races se mêlait une guerre divine, ainsi que la dévastation de nombreux territoires. Les Masques d'Or pouvaient surgir à tout moment.

La Protection de Drejtësi se devait d'être efficace, à moins que ce ne soit le Désert lui-même qui ne mette en déroute une partie de leurs ennemis ... Et le Ma'Ahid dissuadait également tout adversaire non-préparé. On se raccrochait comme on pouvait, puisque déployer les forces armées était un message inquiétant pour la population et, pour l'heure, il n'avait pas encore lieu de s'en inquiéter. Discrètement, la ville avait toutefois renforcée les patrouilles et le nombre de Gardes pour prévenir de tout nouveau problème. On déconseillait les sorties nocturnes, on contrôlait les habitants pour débusquer les traîtres, on assurait un renforcement de protection des Prêtres, on assurait la formation de nouvelles Recrues dans un contexte inédit, en soi, les journées étaient mouvementées ... S'ils savaient quels dangers les Gardes, qu'ils blâmaient souvent, devaient affronter quotidiennement pour leur permettre de dormir sur leurs deux oreilles ! Les hommes étaient épuisés à suivre ce rythme effréné, ils n'avaient presque plus le temps de prendre du repos et ils devaient constamment se tenir prêts à partir au combat. En plus de cette fatigue, les blessures accumulaient rapidement, les rendaient presque inefficaces et il fallait toujours, toujours pallier le manque constant de main d'oeuvre, dans tous les domaines. Ses subordonnés en armure se chargeaient souvent du maintien alimentaire et, sans eux pour s'en charger, le risque de pénurie risquait de devenir sérieux. Hélas, pour l'instant, ils devaient faire avec ... Trois morts. C'était leur lot à tous, de mourir et un Soldat, plus que quiconque, savait les risques, mais pourtant, Shapûr ne pouvait s'empêcher toute cette situation d'être injuste. Injuste et vide de sens.

Après quinze jours de patrouille, de combats et d'escarmouches, ils n'étaient plus aussi lucides et ils se laissaient réengager alors qu'ils auraient dû prendre du repos. Les trois morts que pleuraient déjà les hommes de son unité, le Sergent le savait parfaitement, étaient de jeunes soldats qui manquaient encore d'expérience et qui auraient dû parfaire leur formation. On avait cependant engagé toutes les réserves pour faire face à cette menace et le résultat était désastreux. S'ils n'attendaient aucune aide, ce n'était pas le Roi qui en proposait non plus à ses alliés. Il avait décrété ne pas vouloir se mêler des combats opposants les Ailes Blanches aux Vils, alors que ces connards les avaient attaqué. Qu'est-ce qu'ils en avaient à foutre que les Humains soient neutres ? Il vivait dans un monde différent du leur, ce n'était pas possible autrement !

— Sergent, nous devons rentrer.
— Ouais ... On doit rentrer.

Heureusement, il restait quelques neutrons libres ne dépendant pas totalement de son autorité. Des trucs imprévisibles.

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